Bruit de verres qui s'entrechoquent. Rumeur montante des conversations. Rires gras.
Aucun doute possible, c'est bien l'atmosphère survoltée d'un bar en fin de soirée. Traîner dans ce genre d'endroit est sûrement l'une des choses les plus inutiles du monde. On y trouve à tous les coups les rebuts de la société. Il suffit de lever le nez de son verre pour s'apercevoir de l'incroyable quantité de pauvres types qui viennent passer le plus clair de leur temps dans de tels bouibouis. Qu'ils soient fraîchement divorcés ou licenciés, dépressifs, alcooliques ou paresseux, ils ont tous un point en commun : Ils boivent. Plus que de raison. Leur haleine est chargée, leur regard vitreux et leur air hagard. Certains ont l'alcool mauvais, ils finiront par se battre, du moins ils essaieront. D'autres sont euphoriques, ils s'embrasseront. D'autres enfin finiront par s'endormir sur leur table, mais là encore, tous ont un point commun : Ils regretteront d'avoir bu un verre de trop. Installé au comptoir, sur un tabouret miteux, je termine mon énième verre de Whisky. Je commandai un autre verre puis décidai de relever les yeux. Sous mon regard, je vis le barman, allongeant encore et encore la liste des verres à payer. Ca commençait à faire beaucoup, mais qu'importe, je l'ai l'argent. Me retournant, j'essayais d'écouter les rumeurs qui parcouraient la salle petit à petit, pour enfin gagner tout East Blue.
D'après les nombreux alcooliques, pères de famille nombreuse et autres habitués, un mafioso primé se trouverait sur cette île, encore une fois, j'entendis ça comme un train passant à côté de moi. Ca arrive et ça repart, il ne faut pas le manquer. Ce que j'entendis c'était le montant de la prime et son nom. Giotto, Vingt six millions cinq cents mille berrys. Une petite fortune permettant d'acheter de quoi boire, de quoi vivre et de quoi s'habiller pour une bonne année. Sortant une lourde bourse de ma poche, je payai les trente mille berrys que je devais maintenant. Recomptant une deuxième fois pour être sur de ne pas en avoir mis trop, je poussai les pièces vers l'homme et enfin, je me levai. Vue troublée, jambes flottantes, mal de crâne. Voila ce qui m'arrivais maintenant, après avoir ingurgité une dose trop importante d'alcool. Slalomant entre les tables tel un pantin ne sachant pas vraiment où aller, les regards ne se tournaient même pas vers moi alors que pourtant, j'aurais du me faire remarquer. Ma conclusion est simple. Les trois quarts des personnes venant ici finissent comme ça, et au bout d'un moment, et bien ça ne choque plus personne on va dire. Arrivé à la porte, je la pousse, pousse, mais rien ne se passe. « Merde, c'est dans l'autre sens... ». Envoyant ma main tirer la porte, je ratai la poignée la première fois, puis réessayai. La deuxième était déjà plus concluante.
Entamant ma marche vers l'auberge du coin, je tombai une fois, deux fois, puis... Non, cette fois je me rattrapai à un mur, avec la tête... Posant ma main sur le haut de mon crâne pour estomper la douleur, je perdis encore une fois l'équilibre pour m'écraser sur le sol, à vrai dire, je pris peur en voyant le sol se rapprocher de moi, où plutôt mon corps se rapprocher du sol. Tandis que je sentais le liquide rouge appelé sang couler de mon nez, mes paupières devenaient de plus en plus lourdes, intenable. Ne pouvant les garder ouverte plus longtemps, je les laissai faire ce qui leur semble, et elles se fermèrent, m'envoyant dans les plus profonds abysses de la somnolence.
Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Lun 2 Mai 2011 - 14:40, édité 6 fois