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Vent de folie à Tanuki



-Tanuki ? dis-je à mon supérieur hiérarchique
-Oui vous savez, l’île du Sheepball !
-Je ne me souviens pas d’un tel sport sur Tanuki.
-C’est normal, le sheepball a été instauré récemment par Sigurd Dogaku.
-Vous parlez bien du leader des Chevaliers de Nowel
-Tout à fait.

Alors que je me remémorais mes aventures sur Tanuki avec Sigurd et Evangeline, un révolutionnaire s’installa à la table sur laquelle mon responsable et moi étions. Ce bar était plutôt vieillot, mais c’est ce qui faisait également son charme. Autour de moi se présentaient des gens du bas peuple comme certains aiment les appeler. La plupart étant dans cette auberge pour boire un coup et oublier les aléas de la vie au risque de voir leur berries se faire lapider. Je n’aimais pas l’alcool, mais je pouvais concevoir qu’autrui avait besoin de cela pour se détendre, oublier les tracas de la vie quotidienne. L’alcool s’avérait selon l’une de mes enquêtes un refuge pour les gens, au même titre que la religion mais si pour l’église le pire est de perdre sa foi, l’alcool lui peut détruire un foie.  L’invité étant là, il commanda trois choppes de bière à la ravissante serveuse qui venait de passer juste à côté de lui. S’il fût des plus courtois avec elle, je ne compris pas pourquoi il insistait autant pour une poignée de cacahuètes. Pendant que nous attendions la commande, l’invité se présenta à moi comme un certain Jacques. Après les présentations, une question me taraudait dans la tête : est-ce que Jacques a un frère ?

-Je suis fils unique Richard, pourquoi donc cette question ?
-Ce n’est rien, mon esprit divaguait un peu trop fort.

Ayant trouvé réponse à mes interrogations, je laissais logiquement le débat se poursuivre et c'est Jacques qui prit la parole en premier

-John pour la mission j’aimerais avoir davantage d’hommes !
-Et moi d’un harem de femmes, pourtant ça n’arrivera jamais.
-Ne jamais dire jamais John, parfois l’impossible se produit. lui dis-je
-Mais ça ne veut rien dire Richard. ajouta John
-D’après qui ?

La discussion commença à durer jusqu’à ce que la ravissante serveuse ne vienne clore le débat. Si j’étais persuadé d’avoir raison, je devais avouer que John avait de bons arguments. Cependant, l’heure n’était plus au débat mais à la dégustation d’une assiette de charcuterie, d’une pinte de bière ainsi que de cacahuètes. Après s’être rassasié le gosier, nous étions disposés à poursuivre les hostilités et c’est Jacques qui s’en chargea

-J’ai besoin d’hommes, je pourrais prendre Richard avec moi non ?
-Il est en vacances. lança John
-En vacances ? Pourquoi donc je devrais être en vacances ?
-Après l’affaire de Tequila Wolf c’est la meilleure solution, tu dois te faire discret.
-Et donc Tanuki est le meilleur endroit pour se cacher ?
-Le meilleur je ne sais pas, mais en tout cas c’est là-bas que la révolution t’envoie.
-Diantre…

C’était donc le début d’une semaine de vacances sans frais payés, juste de quoi me permettre d’atteindre l’île sans y revenir – Au moins je pourrais jouer au sheepball…


Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 12 Sep 2015 - 13:18, édité 6 fois


    Sachant à l’avance que j’irais sur Tanuki, je pris donc les devants en m’informant sur tout ce qui pouvait bien se faire dans l’île, du simple concours de Sheepball, à la bouillabaisse de calamar en passant par les sublimes vêtements en laine qui sont une spécialité méconnue de l’île. À défaut d’être des vêtements dignes d’un défilé de mode, ses habits ont au moins le mérite de tenir chaud et d’assurer un certain confort.

    Mais la seule chose que me tapa à l’esprit était le fait que Pludbus Céldèborde avait vécu dans cette île. C’était certes il y a bien longtemps selon mes informations, mais au plus profond de moi-même j’espérais soutirer des informations à son sujet sur Tanuki et qui sait peut-être avancer encore plus dans ma quête du Céldèborde. Je me devais de mener à bien ce périple afin de rendre utile la mort de deux hommes.

    Le premier, Hans Jaeger, était l’une de mes connaissances. Je l’avais rencontré sur un bateau marchand et nous avions bien sympathisé, mais chacun fit son bonhomme de chemin, moi restant dans les blues et lui allant affronter les périples de Grand Line. Il eut le temps d’écrire dans un calepin des notes et d’impression sur ce qui le chagrinait. Bien qu’il était en faveur du gouvernement, il n’avait pas l’air de supporter la façon dont le cas Céldèborde avait été traité. Pour lui, l’homme qui fût autrefois amiral n’était pas mort, mais juste porté disparu. Le gouvernement aurait simulé sa mort et l’aurait caché pour des raisons que j’ignore.

    Tout ce qui me restait donc à faire était de trouver l’homme qui détenait le fruit du démon de la forteresse, autant dire trouver une aiguille dans une botte de foin.

    Le deuxième homme dont je devais respecter la volonté était un inconnu sur le moment, qui s’avérait être plus tard Sharp Jones, un ancien mafieux repenti. M’ayant sauvé la vie au prix de la sienne, je me devais de respecter ses dernières volontés tout en espérant qu’il atteigne le paradis. Je n’étais pas en temps normal partisan de ce genre de dire, mais je comprenais pourquoi il y avait tant d’adeptes dans ce monde…

    Un monde en crise où les gens ont besoin de quelqu’un pour les guider.

    Cette personne ne devait être ni du gouvernement, ni un dragon céleste ou encore moins un révolutionnaire. Pour moi l’homme de la situation se devait être proche du peuple, un peu comme l’était Sigurd Dogaku ou Santa Klaus pour mentionner les chevaliers de nowel.

    Une fois les informations collectées et notées dans mon calepin, je pris mes affaires afin de me rendre sur le bateau qui allait m’emmener sur Tanuki.

    Les vacances où ce qui ressemblaient allaient enfin commencer…


    Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 12 Sep 2015 - 13:18, édité 2 fois

      -Mais vous ne pensez pas que l’on pourrait me reconnaître ?
      -Richard vous n’avez plus la moustache voyons !  En plus on vous a prêté des vêtements... Plus discret que ça tu meurs.

      Me répondit le révolutionnaire chargé de m’escorter jusqu’à la plage de Tanuki. Car oui la révolution était prévoyante et ne voulait pas qu’un homme en devenir ne meure ou se fasse arrêter bêtement. C’est ainsi que je me retrouvais avec un homme qui à par le soutien à la cause révolutionnaire n’avait rien en commun avec moi. Il y avait bien notre passion commune pour les tartes à la framboise, mais visiblement cela ne suffisait pas à faire de lui mon ami. Il était tellement focalisé sur sa mission de protection qu’il oubliait qu’il était dans un navire de pêche. Je le rassurai et lui demandai de se détendre, mais il ne voulait rien entendre, « la mission » marmonna-t-il. Pendant que je m’allongeais dans le fond de la cale où nous étions cachés aux côtés des poissons pêchés ce matin, mon collègue qui se trouvait face à moi me fixa un long moment sans rien dire, le postérieur assis sur un tonneau de rhum vide. L’ambiance était pesante et l’odeur de poissons tournés n’arrangeait pas les choses. Ne pouvant plus supporter le fond de cale, je manifestai mon impatience comme je le pouvais

      -Diantre ce n’est pas un bolide ce bateau.
      -Normal pour un bateau de pêche !
      -Je sais bien, mais cela fait un moment que l’on est au fond de cette cale…
      -Vous n’avez pas autre chose à faire que de vous plaindre ?
      -En parlant de cela, je trouve que les vêtements que vous m’avez prêtés grattent un peu et qui plus est ils sentent mauvais.
      -Si seulement vous saviez héhé.

      Cette phrase voulait tout dire et j’imaginais le pire quant à la provenance de cet accoutrement. Rigolait-il avec moi, ou alors ses vêtements provenaient-ils vraiment d’un homme tombé au combat. Quoi qu’il en soit, je n’aurai jamais la réponse, mais cela ne m’empêchait pas de continuer de parler

      -Il faut que je touche un mot à Freeman quant aux consignes d’hygiènes et de sécurité.
      -Si vous avez le courage, vous pourrez sans doute le trouver à l’autre bout du monde.
      -Fichtre…

      Les minutes défilèrent et l’ambiance était toujours si festive. Fort heureusement que le capitaine arriva au milieu de la fête pour nous demander à sortir. Je m’exécutai sur-le-champ et arrivai sur le pont alors que mon collègue préféra rester dans la cale. Le bougre ne souhaita même pas me dire au revoir, alors je lui laissai un souvenir à la Bradstone, c’est-à-dire un cookie fourré au jalapeno. Il accepta le cadeau, puis le capitaine me montra l’emplacement de ma barque qui était chargé de m’amener sur la côte. Après un dernier échange amical, je fis le grand saut et commençai à ramer vers la côte. J’étais à cinq cents mètres environ de ma destination. Le bateau n’avait pas pu m’emmener plus loin, car la trajectoire déviait trop de sa destination et qu’un arrêt était inenvisageable. J’aurais très bien pu faire le chemin à pied, mais Sam, comme on l’appelait, m’avait formellement interdit de me servir de mon fruit durant mes vacances. C’était avec une certaine gêne que je m’exécutai et aussi une certaine douleur dans le corps, sans doute les séquelles de mes dernières aventures. Je devais donc me ménager et éviter toutes activités trop physiques, mais visiblement c’était mal parti. Fort heureusement, après une bonne vingtaine de minutes, j’étais enfin parvenu à atteindre le port sous le regard de personnes médusé. Je fis un créneau avec ma barque, puis l’attacha à l’endroit pour avant de me diriger vers le centre-ville l’air de rien, toujours sous le regard interloqué des villageois présents.



      Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 12 Sep 2015 - 13:19, édité 2 fois


        Après une heure à déambuler dans la ville, je me retrouvais dans ce qui était la place du marché de la ville. Lieu central de toute civilisation, la place du marché regorge de nombreux bien tous plus intéressants les uns que les autres.  Aussi bien sur ma droite que sur ma gauche, les étalages m’encerclaient littéralement si bien que je me dirigeai vers le point central du marché qui était libre, seule une estrade et un homme se trouvaient là. Bien que trapu et dans la force de l’âge, l’homme poussait la chansonnette comme un ténor. La puissance était telle que je devais me boucher les oreilles afin de ne pas avoir trop mal. Mais malgré tous, les gens s’amassèrent de plus en plus autour de lui jusqu’à ce qu’il soit littéralement le centre de l’attention.

        - VILLAGEOIS ! C’EST AUJOURD’HUI QUE LA FAMILLE BRIDOU VOUS CONVIE POUR SON PREMIER TOURNOIS DE SHEEPBALL, L’ENTREE EST GRATUITE ET LA RECOMPENSE ALLECHANTE !
        - OUUUUER ! crièrent les gens en rythme

        Je ne comprenais pas l’intérêt de la chose, mais mon subconscient m’ordonna d’y aller pour participer aux coutumes locales. Le vieil homme sorti ensuite d’une mallette une sorte de livre sous plastique. Le produit ne me disait rien, mais au vu du soin dont faisait l’objet, j’estimais qu’il avait une certaines valeur.

        -Aujourd’hui pour vous cher villageois, la récompense tant attendu… Le premier numéro de la bande dessinée Mouetteman où le héros se bat contre l’homme crabe, un numéro à ne pas rater.
        -Bouhhhh ! cria un villageois
        -Donnez-nous à manger ou quelque chose d’intéressant, pas une vieille bande dessinée.  

        Tandis que la foule manifestait son mécontentement, je pris mes affaires et me dirigeai vers le gîte où j’allais séjourner. Une fois l’administratif fait et dans ma chambre, je rangeai mes affaires avant de sortir de là pour aller vers la ferme des Bridou. Il s’agissait d’une lignée qui avait su s’enrichir sur l’élevage de moutons, mais n’étant plus rentable, la famille préféra privilégier le cochon au mouton, sans doute pour faire du saucisson de meilleure qualité. N’ayant jamais goûté de saucisson de mouton, je n’ai donc pas mon mot à dire sur la question mais en ce qui concerne la tapenade, là c’est une autre histoire. Autant je n’aimais pas l’olive, mais depuis que Tajic Virlimo m’avait fait goûter sa tapenade, j’avais une autre estime de ce produit.

        -Je me demande ce qu’il est devenu ce jeune Tajic…

        Encore l’une de mes nombreuses interrogations dont je n’aurai jamais de réponses. J’entamai donc ma marche vers la ferme qui se situait à une dizaine kilomètres de la ville, du massif montagneux qui a cette époque de l’année n’était pas des plus esthétiques car l’absence de neige se faisait sentir. Suivant le sentier tel un élève allant au chemin de l’école, j’observais le cadre qui se manifestait à moi. Des champs sur de longues distances, des montagnes faisant office de barrières naturel, le cadre parfait pour l’agriculteur lambda, sauf que je ne voyais aucune exploitation agricole, seuls des moutons étaient là. Ils me narguaient et me bêlaient dessus comme si je n’étais pas des leurs. Il était vrai que ce n’était pas le cas, mais je n’aimais pas cette façon qu’ils avaient de me dénigrer ainsi si bien que je leur répondis

        -Bêêêêêêêê !
        -Bêêêêê ? répondit le mouton

        La scène était affligeante. Un homme de ma stature qui se mettait à parler aux animaux, c’était tout simplement inconcevable surtout pour des gens qui n’ont jamais mis les pieds hors de l’île et qui ignorent que les lois de la physique peuvent être transgressées. Afin de ne pas me faire prendre la main dans le sac, je me remis à marcher au pas avant d’accélérer petit à petit pour finalement atteindre la ferme. Une bâtisse plutôt classique qui a fait son temps où l’on peut voir les réparations progressives qu’elle a dû subir. Les aléas climatiques n’avaient pas l’air de l’avoir épargné au fur et à mesure des années, puisqu’une bonne partie du bâtiment n’est pas d’origine. Il s’agissait de l’aile ouest de la ferme qui semblait avoir été construite après le reste du bâtiment. Le tout ressemblait davantage à deux maisons collées qu’une seule unie, ce qui pour moins n’entrait pas dans le domaine de l’esthétique. Quoi qu’il en soit, si j’étais là c’était pour le concours de sheepball et non la construction d’une grange, si bien que j’ouvris le portillon qui me séparait de la maison avant d’emprunter le chemin qui menait directement à la ferme. Les terres des Bridou s’étendaient à perte de vue, mais toutes ressemblaient pourtant à de la jachère, ce qui avait le don de me désorienter. Mes réflexions s’arrêtèrent lorsque je me pris la porte en bois sur le bout du nez. Après avoir soigné le saignement avec un mouchoir, je tapai à la porte avec ma main cette fois-ci et c’est une sorte de majordome qui m’ouvrit. Avec son physique élancé il avait tout pour plaire, mais malheureusement la nature ne l’avait pas gâté au niveau du facies, si bien qu’une once de peur m’envahit. Je tentai désespérément de paraître le plus neutre possible et alors que je m’apprêtais à lui parler, il  prit la parole avant moi

        -Je peux vous aider ?
        -Tout à fait l’ami, je suis bien chez les Bridou ?
        -Oui, c’est pour quoi ?
        -Je viens participer au tournoi de sheepball organisé par la famille.
        -Votre nom et vous pourrez rentrer.
        -Richard Yellowstone, par où faut-il aller pour participer à la fête ?
        -Veuillez me suivre je vous prie.

        Le majordome passa devant moi, puis je me mis à marcher en direction du coin de l’exploitation situé au nord-est. Il s’agissait d’un petit îlot tranquille à l’écart de la ville, lieu de villégiature des combats de moutons, de coqs et autres paris illégaux. Cependant, l’enclos allait aujourd’hui accueillir quatre braves hommes.

        Le premier d’entre eux se prénommait Matthew. Il avait la fouge de ses vingt ans bien qu’il en ait en réalité quarante. Cet homme au physique presque parfait espérait gagner avec son charme naturel, mais ce qu’il ignorait c’était que les moutons étaient insensibles à ce genre de chose.

        Le deuxième, un garçon d’une dizaine d’années, était brun, cheveux courts et plutôt maigre. Il n’avait pas l’air d’être un habitué du sheepball mais je sentais la hargne en lui. Le petit était prêt à tout pour remporter le numéro collector de son idole Mouetteman, ce qui allait me mettre des bâtons dans les roues.

        Une femme s’ajoute à ce groupe. Originaire de l’île, Lucy est une femme qui a toujours vécu avec les moutons. Son but est de participer au plus de tournois possible afin d’atteindre un jour le stade ultime, à savoir l’appréciation par tous les moutons. Personne n’a jamais réussi à faire cela et la personne qui s’en rapproche le plus répond au nom de Sigurd Dogaku, mais même lui n’est pas aimé par l’ensemble de la communauté laineuse alors qu’il leur a sauvé la vie à maintes reprises. En pensant à cela, je me disais le sheepball était tout simplement un jeu de hasard.

        Et j’étais là pour compléter le groupe. Mes adversaires et moi avions même pas eu le temps de nous mettre dans l’enclos que le majordome se transforma en commentateur.


        -Après vous avoir rappelé les règles, vous allez compter jusqu’à trois et le tournoi pourra commencer en vous rappelant qu’il y a un numéro collector de Mouetteman à gagner.

        Une fois les règles établies, je me mis en place en attendant le compte à rebours qui se révéla rapide, tellement rapide que je n’eus pas le temps de réagir que déjà un mouton de donna un coup de patte tout en bêlant. Je tentais tant bien que mal de l’attraper, mais il m’échappa bien rapidement. Je tentai donc de faire mon bonhomme de chemin à travers cet enclos rempli à ras bord de moutons qui avaient l’air de s’en contre fiche totalement de moi.  Mais alors que je m’aventurais en direction du centre de l’enclos sous le regard de la foule qui s’amassait de plus en plus, un mouton vola dans ma direction. Je tentai tant bien que mal de l’arrêter en plein vol avant de le poser au sol, puis je  me mis à parler à son voisin

        -Bonjour
        -Bêêê
        -M’accorderiez-vous cette danse
        -Bêêêêêê ?
        -Je prends ça pour un oui.

        Je pris le mouton dans mes bras, lui fit un léger câlin avant de le jeter en direction de Matthew qui esquiva la bête et la laissa tomber au sol l’air de rien. Les échanges se poursuivirent durant de longues minutes, chacun ignorant que les moutons ne servaient pas qu’à être jeté. La demoiselle l’avait compris et c’est d’ailleurs pour cela que les moutons se concentrèrent plus de son côté que du mien. Elle avait le doigté avec les moutons et cela se sentait tellement que les moutons étaient contents même lorsqu’ils volaient. Les moutons volant ce n’était pas mon fort, si bien qu’il ne fallut même pas cinq minutes pour me retrouver au sol avec le postérieur d’un mouton sur le visage, le tout sous les rires des habitants et  du bêlement de la créature. Le calvaire dura encore un long moment, ce qui avait le don de me déplaire de plus en plus jusqu’au moment où le commentateur siffla la fin de la partie.

        -C’est maintenant aux moutons de terminer le show !
        -Bêêêêê ! crièrent les moutons en symbiose
        -Je ne sais pas si nous pouvons appeler ça un gagnant, mais Selina semble être la personne la plus apprécié des moutons parmi les quatre.
        -Je la voulais tellement cette bd. se plaignit le garçon qui venait de participer
        -Et en dernière position, nous retrouvons Yellowstone avec cinq points de confiance
        -C’est peu je suppose ?

        Un silence se fit sentir, me donnant malgré tout la réponse à mes attentes. Ayant perdu de façon ridicule, je n’avais aucune raison de m’étendre et de rester ici, si bien que je me relevai avant de me diriger vers la ville à la recherche d’une bonne taverne.



        Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 12 Sep 2015 - 13:19, édité 2 fois

          Après moult calvaire pour rejoindre le centre-ville, je finis par atteindre mon but à savoir boire une choppe de bière dans la célèbre taverne « le laineux ». D'après mes collègues, la bière là-bas était succulente. Subtil mélange de houblon et de tripes de moutons, cette bière faisait des envieux sur les autres îles des blues, mais toujours d'après ses derniers, la meilleure bière du monde proviendrait de Kamabaka et en ayant connaissance des caractéristiques de l'île, j'avais du mal à les croire.  J'étais donc face à la devanture de la taverne et ce qui me choquai le plus, c'était l'absence total de signe distinctif du mouton qui était tout de même l’emblème de Tanuki.

          -Le mouton bon sang… dis-je
          -De quoi parlez-vous ? Me questionna un passant
          -Cette devanture, la taverne s'appelle « le laineux » mais pourtant rien ne laisse à présager qu'il y ait quoi que ce soit de moutonneux.
          -L'oreille du mouton sur la choppe voyons !
          -Hein ?
          -Vous ne voyez pas que la prise de la choppe est en fait une oreille de mouton ?
          -HUM… Ma foi il faut avoir l’œil pour se genre de détail… Et sinon vous en pensez quoi de la bière du laineux ?
          -Cette bière est un délice, mais pas sûr que vous ayez l'estomac assez rodé pour la supporter.
          -Pourquoi ? Le goût est si mauvais que cela ?
          -Bien au contraire elle est délicieuse, mais disons qu'elle tape au crâne.
          -Cela ne doit pas être pire que l'alcool des poètes.
          -Si vous le dite…

          Il prit la poudre d'escampette juste après avoir fini sa phrase, me laissant de nouveau seul devant l'entrée de la taverne. Je franchis donc le pas de la porte et contempla l'intérieur d'un œil curieux. Pittoresque en plus d'être charmant, cet endroit ne cassait pas trois pattes à Un Canard, mais malgré tout une certaine ambiance se ressentait et je ne parlais pas de cette odeur de bière et de transpiration. Dans cet établissement composé à 82,15 % de bois, il y avait face à moi un groupe de gros costaud qui avait pris possession de la table à proximité des toilettes, sans doute pour vider les choppes qu'ils enchaînaient depuis le début de la soirée. Dans un coin de la taverne, il y avait ce vieil homme qui me fixa quelques instant avant de siroter de nouveau son verre. N'ayant que l’embarra du choix pour m’asseoir, je me devais de prendre une décision, mais avant cela je me devais de commander une bière au tavernier

          -Une de vos bières spéciales l'ami s'il vous plaît.
          -C'est votre première fois sur Tanuki ? Me lança le tavernier
          -Seconde à vrai dire, la dernière fois que je suis venu ici c'était pour une histoire de tortue géante.
          -Vous êtes de ceux qui nous ont aidé avec la créature ?
          -Tout à fait, mais c'est avant tout Sigurd et Evangeline qu'il faut remercier pour ça.

          L'homme me donna la choppe du divin breuvage et m'assura que la première tournée était gratuite, pour me remercier de l'histoire de la tortue. Je pris une gorgée du breuvage avant de m'arrêter

          -Keuf Keuf Keuf…
          -Votre première bière l'ami ? Me demanda le tavernier
          -De bière non, mais de votre spéciale oui !
          -Elle n'est pas si terrible, juste qu'elle est très forte, enfin plus forte que la plupart des bières.
          -Sans indiscrétion, elle est à combien de degré votre bière ?
          -Ça je ne sais pas, c'est mon collègue qui s'occupe de ça, mais vu la durée de fermentation et la quantité de sucre qu'il ajoute, je dirais qu'elle tourne autour des vingt-trente degrés ?
          -Vraiment ? Ma foi j'avais jamais goûté une bière aussi forte, d'habitude c'est plus du vin ou du rhum que je déguste à ces degrés là.

          Je continuai de siroter ma bière tranquillement lorsque je me remis à penser à l'objectif de mes vacances, à savoir collecter davantage d'informations sur Pludbus Céldèborde. Je preparai des questions dans ma tête avant de les poser au tavernier

          -Dites moi par hasard vous ne connaîtriez pas Pludbus Céldèborde ?
          -Ahahah, ça fait bien longtemps qu'il a quitté cette île et apparemment il serait même mort.
          -Mort ? J'avais pourtant l'intime conviction qu'il était encore des nôtres.
          -Le gouvernement a déclaré sa mort il y a de cela quelques années maintenant.
          -Hey vous ! Me lança le vieil homme dans le coin de la taverne
          -Oui l'ami ?
          -Venez donc vous joindre à moi, j'ai sans doute une ou deux informations qui pourrait vous plaire.

          Vent de folie à Tanuki 37426910

          Il était dans la force de l'âge ce qui était indéniable. Rien qu'en l'observant, j'avais cette intime conviction qu'il savait quelque chose qui pourrait m’intéresser et en comparant de façon approximative son âge et l'éventuel âge de Pludbus, je me disais qu'il aurait pu éventuellement le connaître ou le croiser.

          -T'as bien parlé de Pludbus ?
          -Oui l'ami pourquoi ? En fait je m'appelle Richard et vous ?
          -Guy et comme tu peux t'en douter ça fait une paire d'année maintenant que j'habite ici ?
          -Sans indiscrétion, vous le connaissez bien Pludbus ?
          -Ne parlons pas le verre vide l'ami ! DEUX CHOPPES ALPHONSE !
          -Pas la peine de crier Guy, je ne suis pas sourd !

          Nous discutions tranquillement pendant que les breuvages se préparaient. J'en profitai donc pour aller au petit coin et me soulager. Après cinq bonne minutes dans les toilettes, je ressortis de là  et m'assis avec Guy qui tenait déjà sa nouvelle choppe tandis que je fixais la mienne comme un saint-graal

          -C'est vrai qu'elle est plutôt bonne pour de la bière forte
          -Santé Richard !
          -Cling Cling

          Après avoir trinqué, je pris une grande gorgée pour me désaltérer et oublier la journée difficile que je venais d'avoir tandis que Guy me racontait ce qu'il savait de Pludbus

          -A vrai dire je ne l'ai jamais vraiment connu, mais étant l'un des derniers de sa génération, je peux vous le décrire.
          -Il était comment hips ! Hips !
          -Vous le connaissiez en tant qu'amiral en chef de la marine ?
          -Pas vraiment non hips !
          -Bah imaginez ça et c'est un peu pareil, mais version enfant ?
          -Vraiment ? Hips ! Hips ! Dites j'ai comme l'impression qu'il y a un truc qui cloche avec cette bière…

          Je fis tomber la choppe à terre avant de sombrer peu à peu dans le sommeil alors que Guy me parlait  toujours de Pludbus.




          Dernière édition par Richard Bradstone le Sam 12 Sep 2015 - 13:19, édité 2 fois

            -Oh mon dieu !
            -Cet homme est nu !
            -Que quelqu'un appelle la marine !
            -Fichtre… Mon dieu ma tête.

            Lançai-je avant de rouvrir doucement les yeux tout en tenant la tête. Une fois la tête sur les épaules, je me levai avant de constater que j'étais dans le plus simple appareil.

            -Vous n'avez pas honte ?! Me lança une femme qui cachait les yeux de son enfant
            -C'est-à-dire que…
            -Rhabillez-vous bon sang !
            -Si vous auriez la décence de ne pas hurler sur moi, peut-être que je pourrais me couvrir et partir d'ici
            -Bradstone ! Vous êtes en état d'arrestation !
            -Diantre !

            Sans le savoir et le vouloir, je m'étais retrouvé complètement nu en plein milieu de la place centrale de la ville portuaire avec une troupe de marins face à moi. Je les fixais tout en essayant de trouver l'issue la plus sure pour moi toujours sous les yeux des habitants. Certains se retournèrent vers moi sans faire attention, d'autres rigolèrent tandis que les ménagères fermèrent les yeux pour ne pas voir le spectacle. Spectacle d'autant plus visible que ma vessie était pleine et que j'avais besoin de faire une petite commission. Je pris donc la poudre d'escampette en me dirigeant vers l'intérieur des terres et non le port, sachant pertinemment qu'une horde de marine m'attendrait là-bas. Ma stratégie fût payante car il n'y avait qu'une dizaine de marins à mes trousses, tout l'arme prête à faire feu. Pendant que je courrais afin d'échapper à mes assaillants, j'essayais de me remémorer ma soirée, mais visiblement j'avais comme qui dirais quelques trous. Je me souvenais du début de la soirée dans la taverne, puis après plus rien…

            -Guy... Si je retrouve se saligot il va passer un sale quart d'heure !
            -Bang Bang !

            J'esquivais les balles comme je le pouvais tandis que je m'aventurais dans les vertes patures de Tanuki à la recherche d'un abri ou tu du moins d'un endroit pour les semer. Montagne, colline ou tout autres obstacles était un avantage pour moi, du moins si j'étais sobre… Les lendemains de soirées étant ce qu'ils sont, j'arrivais difficilement à me frayer un chemin tout en restant droit. En effet, je tombais relativement souvent, mais malgré cela les marins n'arrivaient pas à me rattraper et pire que ça, j'arrivais même à les distancer. Sans doute était-ce l'avantage au niveau du poids, mais quoi qu'il en soit, être nu me procurais tout de même un avantage de taille à savoir la légèreté. Malgré tout, je me devais de trouver un moyen de m'habiller car de un j'étais pudique, de deux je ne voulais pas faire l'apologie du nudisme et de trois la brise du matin était légèrement trop fraîche pour mes bijoux de familles.

            -Bon bon bon… Où je vais pouvoir trouver de quoi m'habiller ?

            Je contemplais un troupeaux de moutons pour éventuellement leur voler leur laine, mais je me rappelais que la laine était irritante, ce qui me coupa dans mon élan. J'observais toujours le vert pâturage pour trouver une solution, toujours sous les coups de feux et cris des marins me faisant signe d'arrêter de courir et de me rendre. Au bout de cinq minutes la solution me vint à l'esprit comme une mouche dans une soupe. Je me mis à courir vers la forêt qui cachait la montagne. Cela représentait encore un bon quart d'heure de courses nu dans les plaines, mais j'espérais vraiment que ça en vaudrait le coup. J'espérais avec ma course que les marins allaient me laisser tranquille, mais bien au contraire puisqu'ils rapppliquèrent

            -Bradstone rendez-vous au nom de la loi !
            -Laissez-moi profitez de mes vacances bon sang !
            -Pas de vacances pour les terroristes ! Cria ce qui semblait être le plus gradé des marins.

            Les bougres essayaient de me tirer dans les bijoux de familles, mais fort heureusement que ma course se faisait en zigzag grâce aux restes d'alcool de la veille. J'avançais donc difficilement dans un terrain qui ne présentait aucune difficulté, mais malgré tout cela je me sentais relativement bien, enfin bien étant un grand mot pour un homme qui a gisé au sol pendant de longues heures durant. J'avais donc oublié une bonne partie de ma soirée, mais ma mémoire eidétique me permis malgré tout de me souvenir des principaux événements et d'un détail qui avait son importance : Pludbus possédait donc le fruit de la forteresse. J'ignorais les pouvoirs de ce dernier, mais j'avais grâce à cela un indice en plus. Je me devais donc de retrouver la personne qui possédait le fruit en question.

            Mais pour le moment l'objectif était de m'enfuir de là en un seul morceau et c'était mal parti même si le troupeau commençait à diminuer à vu d’œil.  De dix personnes, il n'y avait plus que sept personnes et je venais à peine d'entrer dans la forêt. Alignement de caducifoliés et surtout de sempervirent, j'avais du mal à trouver des feuilles pour me faire un pagne, puisque j'avais comme seuls matériaux des aiguilles de sapin et des feuilles en décomposition datant du dernier automne. Quelques  centaines de mètres plus loin et de bonnes minutes de labeur plus tard, j'avais fini ce qui ressemblait sommairement à un pagne, l'élégance en moins. En regardant mon pagne, je me disais que Tajic aurait sans doute pleuré dans les chaumières tellement ma création était laide. Mais comme le dit l'adage, l'habit ne fait pas le moine puisque mon pagne s'avérait léger, confortable et pratique bien qu'étant laid. Étant habillé, je me mis à marcher le long d'un tronc d'arbre avant de marcher sur le feuillage une fois le sommet atteint, toujours sous les coups de feux de la marine. J'enjambais donc tant bien que mal les obstacles pour me retrouver nez-à-nez avec une montagne suffisamment imposante pour faire perdre du temps à mon ennemie. Je me mis donc à marcher sur le flanc situé à l'adret de la montagne vu qu'il faisait encore frisquet, le tout sous les yeux ébahis des soldats qui ne savaient plus quoi faire. La plupart firent demi-tour sans que j'en connaisse la raison et une fois ce détail en moins, je me mis à gravir le sommet. Une fois en haut, je levai les bras en guise de joie avant qu'un aigle ne vienne prendre mon pagne de fortune. Me sentant de nouveau nu et un brin déçu d'avoir perdu ma création, je descendis le plus rapidement possible l'autre versant qui donnait directement sur la mer afin de prendre le large.