Posté Jeu 21 Jan 2016 - 20:43 par Land Skyll
- Bon, très bien, suivez-moi. Une calèche m’attend juste devant l’entrée, bougonna le dandy.
Non, il était hors de question qu’il parte avec Mickael. Land serra le scalpel dans sa main et s’élança vers le ravisseur, faisant mine de le suivre. Mais au moment où il allait frapper, Jobby le retint par le bras.
-Ma parole, tu n’as rien dans la cervelle ! Lui chuchota-t-il en le fixant droit dans les yeux, tu veux tout faire foirer ou quoi ? Va chercher la deuxième valise … Maintenant !
Comment ?! Mais c’est ce vieux pirate qui ne comprenait rien, Lyn les avait trahis, c’était pourtant évident. Alors pour suspecter des gens d’accords, mais dès qu’il fallait se rendre à l’évidence sur leur traîtrise, il n’y avait plus personne. Ou alors lui aussi le trahissait. Dans un sens, c’était logique, lui, tout ce qu’il voulait, c’était s’enfuir d’ici et ils n’en avaient jamais été aussi proches. De plus rien ne lier le pirate et l’enfant, le voir se faire embarquer par un inconnu ne lui posait donc logiquement aucun problème.
Il ne lui rester plus qu’une seule solution. Profiter du fait que Jobby le considère toujours comme un allié pour se défaire de son emprise et lui enfoncer le scalpel en plein dans la jugulaire. C’était risqué, il avait une arme et était maintenant on ne peut plus concentré après avoir englouti la moitié des médicaments de l’infirmerie, mais c’était possible. Puis il faudrait s’occuper de Lyn et de Dlanod mais ils n’étaient pas armés et plus faible que le pirate. Rester ensuite le problème originel, comment quitter la base. Il pouvait peut-être …
-Arrête de réfléchir ! Le précieux va nous cramer , repris Jobby en chuchotant, je sais que tu t’inquiètes pour le gosse, mais fais confiance à ta gonzesse, tu vas le récupérer et on va s’enfuir ok ?
Alors ça c’était la dernière chose que Land s’attendait à entendre venant du pirate. Qui plus est sur un ton si sérieux. Il disait la vérité, le chasseur de prime le voyait dans ses yeux, mais pouvait-il lui faire confiance pour autant ?
-Bon, ses valises c’est pour aujourd’hui ou pour demain, j’ai une calèche qui m’attend moi !
Bon, ils n’avaient plus le temps d’hésiter. Au pire, il ferait son forcing plus tard. Land se saisit de la seconde valise et se lança sur les pas de Dlanod et Jobby. Mais au moment de passé la porte de l’infirmerie il s’arrêta et se retourna vers l’infirmière en chef de la base, la gratifiant d’un signe de la tête accompagné d’un large sourire. Elle ne le lui rendit pas, au contraire, ses yeux, non, tout son visage semblait crier "La prochaine fois que je vous croise, je vous pends moi-même !" Mais lui, malgré tout ce ressentiment, lui serait à jamais reconnaissant.
Il descendit l'escalier quatre à quatre baissant la tête à chaque marine croisé dans l’espoir qu’aucun ne le reconnaisse. Apparemment tous étaient à la recherche des fugitifs de la prison mais personne n’avait songé à les chercher parmi les infirmiers eux-mêmes. Passer les portes d’acier de la base fut pour le chasseur de primes un immense soulagement. Il n’avait toujours pas compris comment ils allaient se débarrasser du dandy mais ils avaient au moins échappé à la marine … Enfin pour le moment car elle finira bien par les pourchasser, mais bon, ça c’est une autre histoire.
La calèche qui attendait Mr. Dlanod était l’une des plus belles que Land n’est jamais vu. Il faut dire qu’il n’en avait pas vu beaucoup, mais au premier coup d’œil il avait pris conscience de la somptuosité du moyen de transport. Il était tout d’abord très grand. On pouvait facilement y rentrait à six à vus de nez et attelé à quatre puissants chevaux blancs. Totalement peinte en rouge, la carrosserie était enluminée de stries dorées et de fanions vraisemblablement aux armoiries de la famille. Deux valets en costume bleu et blanc étaient postés de chaque côté de la porte grande ouverte attendant leur employeur.
-Donnez-leur les valises et disparaissez , ordonna sans façon le cinquantenaire en désignant les valets.
Au grand étonnement de Land, Jobby obtempéra sans même esquisser une pointe de mécontentement, allant même jusqu’à effectuer une petite courbette avant de se diriger vers l’employer. Tranquillement, il saisit la valise à deux mains et la présenta à l’intéressé qui s’approcha pour la saisir. Grand mal l’en pris puisque Jobby d’une détente du bras lui défit la mâchoire d’un coup de valise pleine qu’il lâcha aussitôt pour dégainer son arme. En effet, à la vue de son collègue tombant au sol, l’autre homme de main avait lui aussi dégainer un revolver pour mettre fin aux agissements du pirate. Mais ce n’est pas son adversaire que ce dernier visa, c’est en direction de Dlanod que Jobby dirigea son canon.
-Si vous tenez à la vie de vot’ patron, je vous conseille de ranger votre arme mon p’tit père !
Le patron en question n’avait de cesse de fixer le pirate en bredouillant en boucle ‘’Mais qui ? Comment ? Que ?’’ Il ne semblait pas avoir saisi que les deux marines qui l’accompagner n’en étaient pas et de ce fait la situation dans laquelle il se trouvé.
N’ayant pas d’autre choix que d’obtempérer le valet rangea son arme dans sa ceinture tout en grommelant des phrases incompréhensibles.
-Ferme les yeux gamin, ça vaudra mieux.
Par réflexe Land et Mickael s’exécutèrent immédiatement sans vraiment savoir auxquels des deux cette phrase était adressée. S’en suivit une détonation qui fit autant sursauter l’enfant que le chasseur de primes, un cri bref d’agonie et un tonitruant "monstre !" surement poussé par le dandy à l’encontre du pirate.
C’est à ce moment-là que Land rouvrit les yeux. Le second valet gisait par terre, le thorax perforé par une balle et Jobby pointait maintenant le canon fumant de son revolver vers Dlanod.
-Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Pourquoi avez-vous …?
Le rouquin ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, il sortit de dessous sa veste le flacon de chloroforme qu’il avait trouvé auparavant et le lança sur la tête de cinquantenaire. Le flacon se brisa, ouvrant au passage une belle plaie sur le front de l’homme, et le produit fit son effet. En a peine cinq secondes Dlanod s’était effondré lourdement sur le pavé.
La suite se passa très rapidement, Jobby se jeta à l’avant de la calèche, emmenant avec lui les deux valises de médicaments, alors que Land se saisissait de son protégé pour se jeter à l’arrière. Déjà des cris de marines se faisaient entendre au loin. La carrière de chasseur de primes de Land semblait bien compromise avec cette série de larcins, mais il n’avait pas eu le choix. La faute a cet empoté de fonctionnaire qui l’avait mis en prison sans raison !
Assis sur les genoux du jeune homme Mickael n’avait toujours pas rouvert les yeux. Il y appuyait ses mains de toutes ses forces comme pour ne plus voir ce qu’il ne voyait déjà pas. Ce faisant il se mordait la lèvre inférieure pour éviter de pleurer. C’est vrai que ce que Land avait entendu, il l’avait entendu aussi. Et quand on savait le sors que les marines avaient réservés à ses parents, il n’était pas anormal que le moindre coup de feu le fasse réagir de cette façon. C’est fou à quel point ce gamin était courageux, Land ne l’avait jamais remarqué … ou alors c’était tout nouveau, pensa-t-il en tentant de le réconforter.
-Je te préviens, je ne cautionne en aucun cas ce que tu as fait à ce pauvre gars tout à l’heure, il s'était rendu ! Lança Land à l’intention de son conducteur une dizaine de minutes après que la calèche est passée les portes de la ville. Ils galopaient maintenant à pleine vitesse le long de la côte sans que le jeune homme sache ou Jobby les emmenés.
-Ce n'est pas malin de dire cela au seul mec qui peut te faire quitter cette île tranquille gamin , Ricana le pirate, Le rouquin je te présente Le Morphine !
Effectivement, au détour d’un pan de falaise, un petit voilier bâtant pavillon pirate pouvait s’apercevoir. Alors c’est là que Jobby les emmenés, il posséder son propre navire ? Cette fois c’est sûr, ils étaient sauvés !
-Qu’on soit bien d’accord, j’vous emmène sur la prochaine île, sans histoire, puis on se quitte et je ne veux plus jamais voir vos sales têtes de rouquins, c’est clair ?
Qu’il se rassure, Land non plus n’avait plus envie d’avoir affaire avec lui.
Visiblement le bateau était prêt à partir, les voiles étaient baissées et l’encre remontée. Sur un ordre du capitaine Le chasseur de primes et son protégé grimpèrent sur le navire. Il n’était pas très grand et en mauvais état. Mauvais état à amputer en partie à l’âge du navire qui semblait être aussi vieux que son propriétaire. Une quinzaine d’hommes préparés le départ du rafiot sous les ordres de La Tremblote.
-Mais tes hommes n’avaient pas été arrêtés en même temps que nous ?
-Si, mais le p’tit teigneux qui t’as foutu en tôle à accepter de les laisser partir à condition que je l’aide à prouver que t’étais bien coupable d’un truc, faux témoignage, tout ça …
-Quoi ?! Alors c’est pour ça que …
-Oh, calme gamin, c’est de l’histoire ancienne tout ça, on s’en est sortit non ? D’toute façon, il est trop tard pour m’en vouloir, on est déjà parti.
Effectivement, le bateau faisait déjà voile vers le large et il n’était plus question de faire demi-tour. Décidément, Jobby lui en aura fait voire de toutes les couleurs, et pourtant c’était un chic type au fonds.
-Land ! Land ! Viens voir !
Au moment même où Mickael avait posé un pied sur le bateau un sourire s’était de nouveau dessiné sur son visage et il était depuis occupé à observer les poissons, les algues et tout l’environnement sous-marin du vaisseau.
À la demande de l’enfant Land s’approcha du bastingage. Et ils restèrent là tout les deux pendant deux bonnes heures à observer les poissons, les algues et tout l’environnement sous-marin du vaisseau. Et quoiqu'il ais pus dire ou penser précédemment Land ne regrettait pas d’avoir emmené Mickael avec lui.