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Une sensation amère me mitraille le palais, un goût prononcé dénué de tout sentiments. J'ai l'esprit trouble, la pâteuse à la bouche, je n'ai plus d'eau dans ma gourde gelée. Il me reste combien de temps avant de franchir l'autre rive. Futilité assommante de devoir s'imaginer libre comme le poète sans corps dont l'âme bleue s'évapore pour rejoindre l'empyrée et redescendre quelques gouttes plus tard. Ce que j'ai appris ne mérite défaite, seulement les voies s'écartent, aucune issue entre nous. On s'est mis à rêver et un jour l'espoir est parti.

Sans rien dire, sans un mot.

Je me suis brûlé la jambe en apprenant à voler. J'ai retrouvé mes ailes en marchant à ses côtés. Je me suis mis à valser, à vaquer, sans savoir quoi ressentir, demeurer au sol en me disant que de là-haut, la terre doit être idylle. Comme une bouteille à la mer inachevée. Les mots se bousculent, mais ne restent jamais longtemps. Nul remords, nul regrets. Je finis de m'écorcher sur les quelques souvenirs gravés dans la pierre féodal. J'écris en pensée une réalité qui semble juré à la vie ce qui ne dure pas.

Je hurle, je gueule !



    Devant le plus grand rapace appelé par les anciens comme étant le maître du temps. Le flot de chair s'efface, l'escogriffe éternel et le ciel noircissant les ailes des mouettes. Je peux apercevoir du haut de la colline, les bateaux sous l'insigne marin. Cinq ou six. Sont-ils là pour me capturer ? Après le vol de la confiserie, le tableau et mes dernières actions sur Luvneel, c'est vrai qu'il y'a un risque mais j'ai mis à bas leur plus grande carte. Le Sous Amiral Jared Létau, sévèrement atteint lors de notre rencontre, s'est-il mis sur pied.

    L’écho de l'espoir s'étiole contre les murs de gnôle. En vertu de ma grande crasse, au damne de leur grande classe, je vais m'efforcer de jouer de mes atouts. Je vais tous les expédier dans l'enfer des âmes perdues. Dans le désert des pitoyables, dans le gouffre effroyable. J'accompagne mon geste à la parole crue d'une voix enroué par la mort. Je vous attends, salopards !

    Je vous attends !

    Le théâtre, l'échafaud. Deux graphies d'un même mot. J'épouse l'air et mes bonds encore plus grands, j'avance avec le plus grand sourire et les morts se lèveront tard, dure matinée pour les fêtards. J'ai le visage blême. La terre sera mienne.

    Tu te plains de moi, toi qui m'as créée. Assume Homme ta part de responsabilité. Si je suis une blessure à ton poignet, c'est toi qui te l'aies infligée. Tu t'es suicidé Homme. Accepte le. Meurt en silence au lieu de geindre et de me lancer tes malédictions. Vos empires ne faisaient pousser que des cadavres bien avant que je ne naisse. Vos royaumes ont de tout temps été des champs de mausolés et vos démocraties sont des forêts sans arbre de sol pleureur. Ma venue n'a rien fait de plus que centraliser les charniers et mondialiser le malheur.

    Je suis le Titan Oretus Awakuzim !


      Sous la lueur imperceptible des lointaines contrées, mon cœur s'emballe. Sombre musicien, m’assaille d'une pensée assassine. La garde de mon katana dans ma mâchoire inflexible tremble sous la vue des assaillants. Quand la brume furtive des océans nous guette. A pan, le coup de feu résonne, les chiens sont lâchés, ils percutent et mon âme irrationnelle chute. Dans le gouffre interminable de l'esprit malveillant qui cherche malgré-lui la bonté. Mais nulle clémence face à l'ennemi, toujours plus nombreux qui tirent aléatoirement sur une cible invisible, par supposition.

      L'auguste horizon enchaîne le vaste salut d'un corps enlisé par une lumière noire. Jappant furieusement dans les traverses, les soldats s'engouffrent à pas dirigés vers l'autre côté de l'île et quand je me retourne, il y'a bien là d'autres navires. Cinq ou six. On pourrait parler d'un Buster Call ! L'île est assiégé, nul endroit pour fuir.

      Il faudrait prendre l’œil et le sculpter, l'exercer à prendre le soleil, à saisir les fleurs qui poussent dans la boue, et le remettre dans l'orbite.

      Je suis parfois envahi d'intenses émotions, je brûle à l'intérieur comme le feu éclaboussant la terre. Je ne vous mentirai jamais, je ne cache pas mes joies et mes douleurs. Je combats les cruautés qui alimentent d'autres insalubrités, celles de la souffrance humaine, celles de ma plume résistante. Les embruns de l'océan gagnent mon esprit, la réalité n'est pas comme elle devrait être, les injustes solstices empoisonnent notre monde.

      Que vous soyez 1000 ou 10000... Je vous écraserai jusqu'au dernier !

      Je vous attends salopards !




        Je suis un homme de rêve et j'ai fais une promesse. J'apparais quand on s'y attend le moins, quand on a le plus besoin de moi. De toutes les situations, la poudre aux larmes, je m'assieds en attendant la fatalité. Je ne suis pas inquiet. Frérot, je deviendrai celui qui changera le monde.

        Je détourne le regard pour m'en remettre aux airs hurlants de la mélodie cataclysmique. Je deviens l'étranger à ce que j'ai auparavant fréquenté, comme si le songe opiacé me porte vers un paradis d'inconscience placide, autour duquel s'étend des mers blanches, animée par des soubresauts musicaux. Je rejoindrai cette île perdue dans les confins du cosmos en poursuivant la danse, qui fut emportée dans une décadence.

        Je suis l'écorce de la proue qu’abîme la sève bleue présente autour de l'ancre abandonnée. Je suis le vivre ne gonflant ses voiles que la nuit sans jamais expirer sa crainte de disparaître. Une voix prisonnière, une toux retenue d'entre les défuntes marées. Je suis ce qui disparaissant ne puis jamais périr.

        Katana noir, ami le plus fidèle. Sauras-tu me préserver du sort qui s'acharne ? Sauras-tu être mon meilleur allié ?

        Dans le rouge des artères citadines, voyez comme se noie, les vers à vif, dans un sang d'encre. La foi des poètes sous une voile de chanvre, l'aiguille dans une veine pâle comme un rescapé. Les sombres nuages amorcent le début d'une pluie battante et les éclairs sonnent le glas du combat inévitable. Je me rends visible quelques secondes sous l'éclat du tonnerre pour annoncer le début d'une bataille sanguinolente.

        Une lame d'air part des deux côtés pendant que j'embrase ma jambe endiablée. Et ne commence à défier le vide, à pas mesurés sur la voûte. Je suis MIZUKAWA !