En ressassant mes souvenirs, je me dis qu’au fond, comme de nombreuses filles de mon âge, j’ai déjà eu pas mal d’aventures avec des hommes, une dizaine sûrement. Causées souvent par des soirées trop arrosées ou de la consommation accidentelle de produits illicites mais au final, aucune n’étais le résultat d’un quelconque amour, seulement des coups d’un soir, pas vraiment désirés. C’qui est drôle, c’est que pourtant, j’ai bien eu un amour réciproque avec un homme, mais nous n’avons pas eu l’occasion de partager un tel moment.
C’était il y a plus de cinq ans, j’avais passé les dix-huit ans depuis quelques mois déjà. Je n’avais pas encore rejoint la marine à cette période, j’œuvrais dans une autre voie, celle de la chasse aux primés, l’ancien travail de mon papa ! Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir sa classe et sa renommée… Mais le problème était que même si je me débrouillais plutôt bien en termes de combat, j’finissais souvent par faire une gaffe qui me coûtait la réussite de la capture. Résultat, ma côte ne montait pas très haut.
Et c’est durant un affrontement avec un pirate fiché à 5000000B que l’histoire commence. J’étais désavantagée, totalement. Il maniait avec facilité un grand sabre, tandis que je tentais de contrôler ma première épée, que j’avais tout récemment achetée. Elle était très lourde, bien plus que les longs bâtons de combat dont je me servais avant par défaut. L’affrontement était ainsi totalement inégal, je contrais tant bien que mal les attaques de mon féroce adversaire alors qu’il m’avait déjà bien amochée de toutes parts. Mes bras et mes jambes étaient déjà bien entaillés, j’avais perdue beaucoup de sang, respirer commençait à devenir difficile. C’est dans ce genre de scène où les chevaliers servant apparaissent habituellement dans les contes de fées. C’qu’était con pour moi, c’est que ce n’était pas le cas.
- C’est reparti !
Dans un dernier élan désespéré, je me jette sur ma cible, tenant fermement mon épée à deux mains. Bien entraîné, il dégaine son épée rapidement et dévie mon coup, et s’apprête à m’infliger un dernier coup. Mais je réagis plus rapidement, dégainant mon pistolet droit et tirant quasi instantanément, ne pouvant le rater à bout portant. C’est ainsi que j’arrive à lui loger une balle dans l’épaule droite, le faisant reculer de quelques pas. Et ce fut mon dernier geste avant d’être attiré violemment dans les bras de Morphée.
Dernière édition par Ryuko Kuzuryu le Lun 24 Aoû 2015 - 18:25, édité 1 fois