Lieutenant Angst ! Le Colonel Ymir souhaite vous voir de toute urgence.
Dis lui que j'arrive.
Les mains derrière la tête, je suis totalement perdu dans mes pensées. Sans ce soldat pour me ramener à la dure réalité, qui sait combien de temps j'aurai ainsi dérivé dans les méandres de mon esprit ? Je me lève, tout doucement. Les douleurs sont encore bien réelles. Les bandages trop serrés enveloppent mes côtes fracturées et mon bras est en écharpe. Sympa, plusieurs de mes camarades sont venus me mettre un petit message. Ouai, ils sont sympas, parce que c'est pas tous les jours qu'un tout fraîchement promu Lieutenant fait foirer une mission.
J'emprunte les couloirs sans grandes envergures qui contribuent à la réputation de faible forteresse qu'est le G-6. Le bureau du Colonel Ymir apparaît devant moi et j'ouvre la porte. Sans toquer, non. Je sais qu'il ne va pas me faire de cadeau alors je compte bien ne pas lui en faire non plus. J'entre et tombe sur un homme d'une quarantaine d'années que je ne connais que trop. Ce fut mon instructeur lors de mes années en tant que nouvelle recrue. Ses cheveux poivre-sel, ses yeux vert perçant et donnant l'impression qu'il peut sonder votre âme en toute occasion. Je n'ai pas peur de lui mais je le redoute un peu. Après tout, à tout moment, il peut décider de mon renvoi direct de la Marine, sans sommation. Il a le pouvoir et moi, je ne suis qu'un pantin.
« Bonjour, Todd. Enfin, si tu me permets cette familiarité.»
« Nous sommes ici pour juger de mes actions. Alors, s'il vous plaît, j'aimerais que nous restions un minimum distant dans notre relation, Colonel.»
« Entendu, Lieutenant Angst.»
Le ton de la conversation est donné. Ni lui, ni moi ne nous ferions de cadeau. Il attrape une bouteille de whisky et se sert un verre. Il ne m'en propose même pas le bougre alors qu'un petit remontant m'aurai bien fait plaisir. J'suis crevé après tout. C'est moi qui ai bravé le danger, pas lui. Distraitement, alors qu'il sirote toujours sa boisson et que j'attends là, comme un crevard, il regarde une pile de papiers entreposée sur son bureau. Mes derniers faits, très certainement.
« Alors bon,je vous passerai les formalités d'usages, Lieutenant. Venons-en plutôt directement à la raison de votre visite. Vous la connaissez j'imagine.»
«L'échec de la mission Bravo 17.»
« C'est cela. Votre rapport est plutôt succinct et j'aimerais donc que vous m'en fassiez un oralement afin de juger ou non de votre renvoi immédiat du bras armé du Gouvernement.»
« Malheureusement, comme je vous l'ai dit, il n'y a que très peu de choses dont je me souviens. Et même dans cette liste, c'est relativement long à expliquer.»
« J'ai du temps à perdre, allez-y.»
Je le fixe, droit dans les yeux. «Il ne m’impressionne pas». Je crois que je me répète ces mots surtout pour donner du courage, un semblant de consistance devant cet homme. C'est vrai, après tout, c'est moi l'accusé ici.
«Très bien. Voilà donc tout ce dont je me rappelle...»
Dis lui que j'arrive.
Les mains derrière la tête, je suis totalement perdu dans mes pensées. Sans ce soldat pour me ramener à la dure réalité, qui sait combien de temps j'aurai ainsi dérivé dans les méandres de mon esprit ? Je me lève, tout doucement. Les douleurs sont encore bien réelles. Les bandages trop serrés enveloppent mes côtes fracturées et mon bras est en écharpe. Sympa, plusieurs de mes camarades sont venus me mettre un petit message. Ouai, ils sont sympas, parce que c'est pas tous les jours qu'un tout fraîchement promu Lieutenant fait foirer une mission.
J'emprunte les couloirs sans grandes envergures qui contribuent à la réputation de faible forteresse qu'est le G-6. Le bureau du Colonel Ymir apparaît devant moi et j'ouvre la porte. Sans toquer, non. Je sais qu'il ne va pas me faire de cadeau alors je compte bien ne pas lui en faire non plus. J'entre et tombe sur un homme d'une quarantaine d'années que je ne connais que trop. Ce fut mon instructeur lors de mes années en tant que nouvelle recrue. Ses cheveux poivre-sel, ses yeux vert perçant et donnant l'impression qu'il peut sonder votre âme en toute occasion. Je n'ai pas peur de lui mais je le redoute un peu. Après tout, à tout moment, il peut décider de mon renvoi direct de la Marine, sans sommation. Il a le pouvoir et moi, je ne suis qu'un pantin.
« Bonjour, Todd. Enfin, si tu me permets cette familiarité.»
« Nous sommes ici pour juger de mes actions. Alors, s'il vous plaît, j'aimerais que nous restions un minimum distant dans notre relation, Colonel.»
« Entendu, Lieutenant Angst.»
Le ton de la conversation est donné. Ni lui, ni moi ne nous ferions de cadeau. Il attrape une bouteille de whisky et se sert un verre. Il ne m'en propose même pas le bougre alors qu'un petit remontant m'aurai bien fait plaisir. J'suis crevé après tout. C'est moi qui ai bravé le danger, pas lui. Distraitement, alors qu'il sirote toujours sa boisson et que j'attends là, comme un crevard, il regarde une pile de papiers entreposée sur son bureau. Mes derniers faits, très certainement.
« Alors bon,je vous passerai les formalités d'usages, Lieutenant. Venons-en plutôt directement à la raison de votre visite. Vous la connaissez j'imagine.»
«L'échec de la mission Bravo 17.»
« C'est cela. Votre rapport est plutôt succinct et j'aimerais donc que vous m'en fassiez un oralement afin de juger ou non de votre renvoi immédiat du bras armé du Gouvernement.»
« Malheureusement, comme je vous l'ai dit, il n'y a que très peu de choses dont je me souviens. Et même dans cette liste, c'est relativement long à expliquer.»
« J'ai du temps à perdre, allez-y.»
Je le fixe, droit dans les yeux. «Il ne m’impressionne pas». Je crois que je me répète ces mots surtout pour donner du courage, un semblant de consistance devant cet homme. C'est vrai, après tout, c'est moi l'accusé ici.
«Très bien. Voilà donc tout ce dont je me rappelle...»