De retour au QG du Cipher Pol 5.
Mes pas rapides résonnent dans les longs couloirs qui mènent au bureau de Rei. Sur mon passage, des regards se lèvent, des voix se taisent. C’est une habitude maintenant. Tous les agents qui trainent ici le savent, je ne suis là que pour quelques instants, telle une brise passagère.
Ce n’est pas que je les crains, ni même que leur sort ne m’importe pas. Ce sont des Agents, et même si certains sont aussi stupides qu’inefficaces, ils servent tous la même noble cause. Celle du Gouvernement Mondial.
Mais je dois l’avouer, les voir flâner comme ils le font si bien m’insupporte. C’est pourquoi mon regard hautain ne se pose même pas sur eux. Ils ne méritent certainement pas mon attention, et ils le savent.
C’est bien pour cela que mon passage conduit au silence et aux murmures. Mais je me fiche de ce qu’il pense, comme je le disais, je serai bientôt partie.
Gravissant les marches qui mènent dans les hauteurs, un dossier à la main, je glisse entre ces âmes qui trainent tout autour de moi. Et finalement, mes pas s’arrêtent devant le bureau du chef de notre section. Levant rapidement mon poing fermé devant la porte, je m’apprête a frapper lorsque soudain, une pensée me fait me stopper net.
A tous les coups, il est encore absent.
Soufflant de mécontentement sous cette pensée, je frappe tout de même à la porte, trois fois, sans réel conviction qu’elle ne s’ouvre. Attendant quelques petites secondes sans réponses devant, je fini finalement par tourner les talons pour pouvoir me diriger vers la porte d’à côté.
Je vais encore devoir me farcir les insupportables questions de Scorpio et de son petit air supérieur.
Lentement, je lève la jambe pour faire un pas quand soudain !
La porte devant laquelle j’attendais s’ouvre.
Agent Amaryllis. Ça faisait longtemps.
Directeur Yakutsuki ? Vous êtes là ?!
Pas pour très longtemps, j’en ai peur.
Ah. Du coup, vous n’avez peut être pas de temps à m’accorder… ?
Pas vraiment, mais je n’ai pas vraiment envie de repartir maintenant non plus. Et comme c’est tout de même mon rôle de gérer les Agents du CP5, je suppose que je peux bien prendre cinq minutes pour m’occuper de toi.
Merci beaucoup, Directeur Yakutsuki, je vous promets, ce ne sera pas long.
Je sais.
Alors que j’entre dans la pièce, il ferme la porte sur mon dos et retourne s’installer à son bureau. Ce jeune homme, qui est probablement plus jeune que moi mais qui est pourtant déjà Directeur d’un Cipher Pol, à l’air plus fatigué que jamais. Le pauvre est affalé dans son fauteuil, et bien qu’il me fasse face, son regard est complètement dans le vide.
Mais mon rôle n’est surement pas de prendre de ces nouvelles, bien que je m’inquiète sincèrement pour lui. Pas que je l’aime bien ou quoi ! Non en vérité, je n’en ai absolument rien à faire de lui… Mais le fait est que s’il venait à disparaitre lors d’une mission, ou pire, à partir en dépression, déjà ce serait une honte pour le Cipher Pol 5, mais en plus on se retrouverait très certainement avec Scorpio comme nouveau directeur.
Et ça, ce serait carrément le désastre. Peut être devrai-je commencer à penser à me faire muter… ?
Je t’écoute Alcéa, je t’écoute.
Oui, veuillez m’excusez. Je suis venu vous remettre mon rapport de mission.
Faisant un pas en avant, je lui tends le dossier que je conservais sous mon bras avant de reculer vivement pour me remettre droite face à lui. Le directeur le prend et commence à le feuilleté rapidement sans vraiment réussir à s’y intéresser avant de le poser sur une pile de papier poussiéreuse qui doit être en attente depuis des lustres.
Le voyant faire, je me retiens de tendre la main pour le reprendre en me mordant la lèvre inférieure. S’il reste là, jamais il ne sera lu et jamais mes prouesses ne sortiront de ce bureau.
Autre chose ?
Euh… Oui… J’aurai souhaité m’en voir attribuer une nouvelle… Et si ce n’est pas trop demandé, sur East Blue…
Vous allez vraiment le laisser là ?
Mon regard est irrémédiablement attiré par le dossier qui domine le tas de paperasse. Quant au regard de mon interlocuteur, il va de mes yeux au dossier, puis à mes yeux avant de taper de l’index sur la table, sans doute légèrement irrité par ma question.
Euh. Je suis désolé. Oubliez ma question. Vraiment. Désolé.
East Blue donc…
Logue Town !
Alors qu’il avait commencé à regarder dans les dernières missions à distribuer, il remonte une fois de plus les yeux vers moi, interrogateur cette fois.
Je… J’aimerai aller à Logue Town. Si vous avez quelque chose… Sinon tant pis ! J’irai ailleurs, ce n’est pas un souci… Mais si vous avez…
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas mise dans une situation aussi inconfortable. A demander des faveurs de la sorte. Mais je dois vraiment aller à Logue Town.
Oh, bien sûr, je pourrais plutôt demander quelques jours de permission. Même au Cipher Pol ont en a, un peu. Mais je n’ai pas vraiment envie de perdre mon temps. Alors si je peux cumuler le travail au privé, ça m’irai grandement.
Et soudain, Yakutsuki sort une feuille du tas qu’il feuillette et la pose devant lui sur son bureau.
J’en ai bien une.
Vraiment ?! Oh ! Merci beaucoup Direc.
Mais ! J’aimerai savoir… Pourquoi Logue Town ?
Je reste là, devant lui, figée. Sans vraiment les contrôler, mes yeux virent au noir. Et bien que je soutienne son regard, je n’ouvre pas la bouche, cherchant une raison autre que la vérité que je refuse de dire.
Alors ?
Vous n’avez qu’à voir cela comme un simple caprice.
Mon ton est morne, mais mes yeux ne faiblissent. Je peux voir l’expression de mon interlocuteur changer, comme s’il soupçonnait quelque chose. Peut être a-t-il compris, peut être pas. Qu’importe, je n’ai rien dit.
Qu’importe, puisqu’il me tend la mission.
Il s’agit de récupérer des informations sur l’organisation des Mers Pourpres, l’agent que nous avions envoyé il y a quelques semaines est mort subitement lors d’un accident, a toi de le remplacer.
Très bien. Ce sera fait. Merci Directeur. Au revoir.
Je tourne les talons et quitte la pièce sans attendre. En d’autres termes, je serai restée plus longtemps. Notamment pour discuter de cette fameuse mort accidentelle qui n’en est jamais vraiment une au Cipher Pol. Ou alors peut être que si ?
Mais peu importe, une fois de plus. Car moi, je ne mourrais pas.
De retour dans les couloir du QG, mon pas redevient aussi rapide que précédemment pour quitter les lieux sous le regard des mêmes agents qui m’ont vu entrer.
Mes pas rapides résonnent dans les longs couloirs qui mènent au bureau de Rei. Sur mon passage, des regards se lèvent, des voix se taisent. C’est une habitude maintenant. Tous les agents qui trainent ici le savent, je ne suis là que pour quelques instants, telle une brise passagère.
Ce n’est pas que je les crains, ni même que leur sort ne m’importe pas. Ce sont des Agents, et même si certains sont aussi stupides qu’inefficaces, ils servent tous la même noble cause. Celle du Gouvernement Mondial.
Mais je dois l’avouer, les voir flâner comme ils le font si bien m’insupporte. C’est pourquoi mon regard hautain ne se pose même pas sur eux. Ils ne méritent certainement pas mon attention, et ils le savent.
C’est bien pour cela que mon passage conduit au silence et aux murmures. Mais je me fiche de ce qu’il pense, comme je le disais, je serai bientôt partie.
Gravissant les marches qui mènent dans les hauteurs, un dossier à la main, je glisse entre ces âmes qui trainent tout autour de moi. Et finalement, mes pas s’arrêtent devant le bureau du chef de notre section. Levant rapidement mon poing fermé devant la porte, je m’apprête a frapper lorsque soudain, une pensée me fait me stopper net.
A tous les coups, il est encore absent.
Soufflant de mécontentement sous cette pensée, je frappe tout de même à la porte, trois fois, sans réel conviction qu’elle ne s’ouvre. Attendant quelques petites secondes sans réponses devant, je fini finalement par tourner les talons pour pouvoir me diriger vers la porte d’à côté.
Je vais encore devoir me farcir les insupportables questions de Scorpio et de son petit air supérieur.
Lentement, je lève la jambe pour faire un pas quand soudain !
La porte devant laquelle j’attendais s’ouvre.
Agent Amaryllis. Ça faisait longtemps.
Directeur Yakutsuki ? Vous êtes là ?!
Pas pour très longtemps, j’en ai peur.
Ah. Du coup, vous n’avez peut être pas de temps à m’accorder… ?
Pas vraiment, mais je n’ai pas vraiment envie de repartir maintenant non plus. Et comme c’est tout de même mon rôle de gérer les Agents du CP5, je suppose que je peux bien prendre cinq minutes pour m’occuper de toi.
Merci beaucoup, Directeur Yakutsuki, je vous promets, ce ne sera pas long.
Je sais.
Alors que j’entre dans la pièce, il ferme la porte sur mon dos et retourne s’installer à son bureau. Ce jeune homme, qui est probablement plus jeune que moi mais qui est pourtant déjà Directeur d’un Cipher Pol, à l’air plus fatigué que jamais. Le pauvre est affalé dans son fauteuil, et bien qu’il me fasse face, son regard est complètement dans le vide.
Mais mon rôle n’est surement pas de prendre de ces nouvelles, bien que je m’inquiète sincèrement pour lui. Pas que je l’aime bien ou quoi ! Non en vérité, je n’en ai absolument rien à faire de lui… Mais le fait est que s’il venait à disparaitre lors d’une mission, ou pire, à partir en dépression, déjà ce serait une honte pour le Cipher Pol 5, mais en plus on se retrouverait très certainement avec Scorpio comme nouveau directeur.
Et ça, ce serait carrément le désastre. Peut être devrai-je commencer à penser à me faire muter… ?
Je t’écoute Alcéa, je t’écoute.
Oui, veuillez m’excusez. Je suis venu vous remettre mon rapport de mission.
Faisant un pas en avant, je lui tends le dossier que je conservais sous mon bras avant de reculer vivement pour me remettre droite face à lui. Le directeur le prend et commence à le feuilleté rapidement sans vraiment réussir à s’y intéresser avant de le poser sur une pile de papier poussiéreuse qui doit être en attente depuis des lustres.
Le voyant faire, je me retiens de tendre la main pour le reprendre en me mordant la lèvre inférieure. S’il reste là, jamais il ne sera lu et jamais mes prouesses ne sortiront de ce bureau.
Autre chose ?
Euh… Oui… J’aurai souhaité m’en voir attribuer une nouvelle… Et si ce n’est pas trop demandé, sur East Blue…
Vous allez vraiment le laisser là ?
Mon regard est irrémédiablement attiré par le dossier qui domine le tas de paperasse. Quant au regard de mon interlocuteur, il va de mes yeux au dossier, puis à mes yeux avant de taper de l’index sur la table, sans doute légèrement irrité par ma question.
Euh. Je suis désolé. Oubliez ma question. Vraiment. Désolé.
East Blue donc…
Logue Town !
Alors qu’il avait commencé à regarder dans les dernières missions à distribuer, il remonte une fois de plus les yeux vers moi, interrogateur cette fois.
Je… J’aimerai aller à Logue Town. Si vous avez quelque chose… Sinon tant pis ! J’irai ailleurs, ce n’est pas un souci… Mais si vous avez…
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas mise dans une situation aussi inconfortable. A demander des faveurs de la sorte. Mais je dois vraiment aller à Logue Town.
Oh, bien sûr, je pourrais plutôt demander quelques jours de permission. Même au Cipher Pol ont en a, un peu. Mais je n’ai pas vraiment envie de perdre mon temps. Alors si je peux cumuler le travail au privé, ça m’irai grandement.
Et soudain, Yakutsuki sort une feuille du tas qu’il feuillette et la pose devant lui sur son bureau.
J’en ai bien une.
Vraiment ?! Oh ! Merci beaucoup Direc.
Mais ! J’aimerai savoir… Pourquoi Logue Town ?
Je reste là, devant lui, figée. Sans vraiment les contrôler, mes yeux virent au noir. Et bien que je soutienne son regard, je n’ouvre pas la bouche, cherchant une raison autre que la vérité que je refuse de dire.
Alors ?
Vous n’avez qu’à voir cela comme un simple caprice.
Mon ton est morne, mais mes yeux ne faiblissent. Je peux voir l’expression de mon interlocuteur changer, comme s’il soupçonnait quelque chose. Peut être a-t-il compris, peut être pas. Qu’importe, je n’ai rien dit.
Qu’importe, puisqu’il me tend la mission.
Il s’agit de récupérer des informations sur l’organisation des Mers Pourpres, l’agent que nous avions envoyé il y a quelques semaines est mort subitement lors d’un accident, a toi de le remplacer.
Très bien. Ce sera fait. Merci Directeur. Au revoir.
Je tourne les talons et quitte la pièce sans attendre. En d’autres termes, je serai restée plus longtemps. Notamment pour discuter de cette fameuse mort accidentelle qui n’en est jamais vraiment une au Cipher Pol. Ou alors peut être que si ?
Mais peu importe, une fois de plus. Car moi, je ne mourrais pas.
De retour dans les couloir du QG, mon pas redevient aussi rapide que précédemment pour quitter les lieux sous le regard des mêmes agents qui m’ont vu entrer.