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That's Luck Theory

Un bruit grinçant la fit sortir de sa torpeur. Une douleur insupportable sur le coin du crâne, comme si on lui avait imprimer l'angle d'une table sur la tête (et c'était probablement ce qu'il s'était produit), Fantine émergea de sur une couche minable, se redressant péniblement. La lumière vers l'extérieur l'aveugle, et elle fut contrainte de placer sa main devant ses yeux pour s'y faire, avant de remarquer sur ses poignets étaient lourds, comme ses chevilles. Et elle comprit qu'elle était attachée...
Par contre, impossible de se souvenir ce qu'elle faisait là et ni où elle se trouvait d'ailleurs. Dans la cale miteuse d'un navire, à l'évidence, qui avait une entrée d'eau. Car elle se releva pour mettre les pieds dans la flotte, et une forte odeur d'iode lui prit le nez. Se passant la main dans les cheveux, elle sentit un liquide chaud s'écouler encore le long de son cou, probablement pour ça qu'elle ne se souvenait de pas grand chose.

On ouvrit sa cage, comme si elle n'était qu'une bête. Et on lui ordonna de venir. La jeune fille fronça les sourcils, sans vouloir vraiment obtempérer. A la place, elle contempla son vis-à-vis en restant à distance. Mais l'homme, qui ressemblait à s'y méprendre à rien, un bonnet enfoncé sur son crâne chauve et sur son grand front, attrapa les chaînes et tira vers lui. Fantine fut déséquilibrée et tomba vers l'avant, sentant par la même sa tête lui tourner. La nausée la prit, et elle rendit sa bile à même le sol sous le regard fâché de son geôlier.
Ça ne fut pas pour autant qu'on la ménagea. L'homme l'attrapa par la nuque pour la remettre sur ses jambes, et la poussa vers l'avant. Elle fut obligée de monter des marches, titubante, sous les insultes appuyées de son ennemi qui entendait se montrer particulièrement grossier et imaginatif. Ils arrivèrent finalement sur le pont, et au milieu de l'équipage, on l'amena rejoindre un homme à la tignasse blonde, le costume trop beau pour être vraiment un pirate, la moustache fournie qui interpella la jeune fille et lui donna envie de tirer dessus...

« T'es qui toi ? »

Elle n'attendit pas vraiment la question, observant derrière la carrure du vieux une autre bien plus haute sur la sienne. Celui là, elle le connaissait. Se redressant, relevant la tête pour mieux le voir, elle le reconnut en s'étranglant à moitié avec son nom :

« ET QU'EST CE QU'IL FAIT LA LUI !? »

La « demande » de Fantine surprit quelque peu les gens autour, surtout quand elle se rua vers l'avant pour tenter de bondir sur l'homme-poisson. De justesse, on la rattrapa pour la ramener en arrière et éviter une esclandre en plein sur le pont. Toujours à quai, des pirates et des mercenaires les regardaient en soupirant de mépris, ou en s'imaginant qu'un combat de coq allait commencer avant qu'on n'aille les balancer à la flotte au large.

« Oh, elle va se calmer, la furie !
Laisse-moi ! GROUH ! »

Grouh ? Ça n'était pas vraiment ce qu'elle voulait articuler, mais entre sa colère et le fait qu'on la tirait en arrière dans un mouvement brusque, la jeune fille n'eut pas vraiment la chance de mieux s'exprimer. Néanmoins, ses yeux lançant des flammes vers l'homme poisson étaient à l'évidence assez parlant pour elle. Elle s'était déjà imaginée bien des choses le concernant, et ça impliquait systématiquement lui, un couteau, et un paquet de berries à la fin. Sauf qu'en l'occurrence, elle ne s'en tirait pas à si bon compte pour l'occasion. Pas avec des chaînes aux poignets et aux chevilles, devant l'immensité bleutée ou les récifs apparaissant au large et vers lesquels ils allaient probablement se rendre... Elle grogna une dernière fois jusqu'à ce qu'une prise à sa gorge manque de l'étrangler tout bonnement, et l'air lui manquant, elle fut contrainte de se calmer...

« Je sais pas c'que tu lui as fait l'ami, mais semblerait qu'elle ait plus envie de te tuer que nous, lança un pirate à l'oeil de verre avec un grand sourire ravi.
Ouais, je vois ça, grogna Kurn en faisant bouger ses gros bracelets. »

Tous trois furent placer sur un banc en bois, face à la mer, et sommé de se tenir tranquille, au moins pour Fantine. Elle d'un côté, Groot de l'autre, et le vieux entre eux, voilà tout. La jeune fille fronça les sourcils, ayant toujours du mal à s'adapter à la luminosité. Ses yeux lui faisaient mal, mais pas autant que la blessure à sa tête qui saignait toujours et lui donnait le tournis...

« Vous devriez faire l'état de votre conscience pendant que vous l'pouvez encore. Le Capitaine vous amène au large pour... »

Une voix, derrière eux. Fantine eut envie de se retourner, mais quand la nausée lui saisit la poitrine, elle s'en abstint en soupirant.

« Enfin... Vous savez pour quoi, lança-t-il en tournant finalement les talons. »

Et à bien y réfléchir... Non, elle ne savait pas vraiment pour quoi.
Mais elle allait bien l'apprendre très bientôt.
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«-Je m’appelle Richard, j’aime la botanique, les animaux et les beaux…»

Après une gifle bien placée à l’arrière du crâne, ce qui me fit tomber au sol, je me relevai comme si de rien n’était même si la douleur était bien physique.

«-On s’en branle de ta vie le vieux !
-Je ne fais que répondre à la question de la demoiselle…»

La seconde gifle semblait signifier que je n’avais pas mon mot à dire sur la question, qu’il devait sans doute avoir raison. Mais la question que je me posais actuellement était le pourquoi du comment. Je me souvenais juste avoir offert cent berries à un inconnu, puis quelques minutes plus tard j’étais littéralement encerclé par des malfrats de la pire espèce, et ce n’était pas mon lancé de chaussure qui y changeait la donne… D’ailleurs, il faisait vachement froid sur le ponton où l’on m’avait enchaîné avec un homme-poisson et visiblement une fille, enfin une femme. Les pirates nous emmenèrent donc sur un banc où l’on me plaça au milieu. Si au début je ne comprenais pas la raison d’une telle disposition, il me fallut quelques secondes pour comprendre que l’homme-poisson à ma droite avait vraisemblablement froissé sa partenaire, bref une histoire de couple encore une fois.  Nous étions donc tous les trois sur ce banc, face à la mer à contempler un paysage qui me paraissait si beau et si sinistre, sous les railleries d’un pirate qui rappelons le m’avait pris mes chaussures. Il nous demanda si on savait le pourquoi de notre présence, mais honnêtement je l’ignorais totalement, si bien que je demandai à mon hôte

«-Ma mémoire me joue des tours, mais je ne suis pas sûr que vous donner cent berries vous donne le droit de me jeter à la mer.
-Ahahah, qu’est-ce que t’es con le vieux.
-J’aimerais bien récupérer mes chaussures aussi, il fait un froid digne d’Un Canard.
-Hors de question, ce que je trouve m’appartiens…»

Le pirate me colla une gifle dans le dos pour la forme, ce qui fit bouger le banc l’espace d’un instant, au grand dam de mes voisins.

«-TAIS TOI ! grouh… cria la jeune femme à ma gauche
-Je vous conseille de vous calmer de suite si vous ne voulez pas vous vider de votre sang.
-Écoute-le gamine, il ne dit pas que des conneries. Rajouta un des pirates qui voulait faire le fier.»

Ce que je pouvais constater, c’est que la jeune femme à mes côtés débordait d’énergie malgré son état physique laissant à désirer. Elle avait comme qui dirait le mal de mer, en plus de laisser une traînée de sang sur le banc, ce qui détériorait la qualité de ce banc, bien que de tout de façon il était déjà en mauvais état vu le temps passé dehors. Si elle n’arrêtait pas de gesticuler, l’homme poisson quant à lui semblait serein, presque trop à mon goût… Comme si au final pour lui c’était une simple mission de routine et à en juger par la réaction de la cadette, ils devaient bien se connaître. J’ignorais l’état de leur relation de couple, mais pour moi c’était sûr qu’ils faisaient la paire… ou pas. Ne voulant pas perdre plus de minutes de ma vie, je me lançai à la recherche de la réponse perdue

«-Et sinon si vous pouviez nous expliquer pourquoi on est là, je pense que vous pourriez nous aider.
-Pourquoi pas. Répondit juste le pirate qui nous fixait depuis tout à l’heure. »




Dernière édition par Richard Bradstone le Jeu 17 Sep 2015 - 21:29, édité 1 fois



    « La raison pour laquelle vous êtes là, c'est que vous faites maintenant partie, avec joie et bonheur, de l'équipage du capitaine Jojo la Terreur !
    - Je ne me souviens pas avoir signé pour cela, intervint le vieil homme.
    - Normal, on vient de vous enchainer aux bancs de nage. A vos pieds, vous trouverez des rames. A trois par banc, vous ramez, vous ramez, vous ramez, tant qu'on vous dit de le faire.
    - J'ai pas envie ! Bouda Fantine. »
    Le fouet du garde-chiourme claqua en l'air.
    « Bien sûr, si vous n'avez pas envie, vous n'êtes pas forcés de ramer.
    - Ah bon ?
    - Si. Ceux qui ne rameront pas ne mangeront pas, ne boiront pas, et seront fouettés jusqu'à ce qu'ils rament ou qu'ils meurent. Sale histoire, hein ? Mais l'avantage, c'est que tant que vous ramez, vous prenez le soleil et vous faites du sport, et on vous offre le gîte et le couvert. Dire que des gens payent pour ça, dingue, non ? Allez, en rythme avec le tambour. »

    Boum-boum-boum-boum, fit la caisse de résonnance alors qu'un homme gigantesque au ventre rebondi, torse nu, abattait rythmiquement ses baguettes. Le pirate qui parlait depuis tout à l'heure allait et venait au centre du pont.
    Kurn jeta un nouveau regard autour de lui. Le pont d'une galère. Des dizaines de malheureux enchainés à leurs bancs de nage, une rame gigantesque dans les mains. La voilure était faible, puisque le bâtiment était propulsé manuellement. L'imposant château arrière était occupé par quelques hommes qui observaient la manoeuvre pendant que l'un d'eux observait l'horizon à l'aide d'une longue vue.

    Plus près de lui, son voisin direct, le dénommé Richard, venait de ramasser la rame de concert avec lui pendant que Fantine boudait. Drôle, de la croiser ici, tout de même. Sa politesse se rappela à lui tandis qu'il tirait la grosse pagaie en bois.
    « Enchanté, Richard. je suis Kurn T'Erlhitan, fils de Vrarr, fils de Torl.
    - Enchanté, Kurn.
    - Et à votre droite se trouve Fantine... Fantine.
    - Fantine Fantine ?
    - Non, juste que je ne connais que son prénom.
    - Ah, d'accord.
    - J'suis Fantine Ondine Jolicoeur, d'abord ! Et lui c'est Groot !
    - Pas du tout, je m'appelle Kurn ! »

    Le débat continua quelques instants avant que Richard ne lâche le bois pour se frotter les tempes, attirant immédiatement l'attention du contre-maître.
    « Hep, toi, là, reprends cette rame tout de suite !
    - Pardon, je fais ça. »
    Pas de doute, nous ne sommes pas en vacances.

    Ignorant ses voisins de banc, y compris et surtout la blessure à la tête de Fantine, la rascasse se concentra sur le passé. Lui aussi avait pris des mauvais coups pour arriver ici, encore qu'aucun aussi grave que celui de la jeune fille. D'ailleurs, la dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était à Zaun, quand elle avait tué le pauvre Jules. Qui cherchait simplement à partir de l'île. Elle l'avait tué froidement pour quelques berries. Un bel échec pour ternir ma réputation de mercenaire, ça...

    Rokade. Il savait qu'il aurait dû se méfier aussi de cet endroit. Un repère de truands, de contrebandiers, d'escrocs. Mais quand on lui avait demandé de mettre un individu hors d'état de nuire, ça n'avait semblé être qu'une mission comme une autre.
    Puis en s'approchant du grand bateau qui servait de repaire, en pleine nuit, une équipe d'une dizaine d'hommes lui était tombée dessus. A un contre dix, il n'avait rien pu faire, et avait promptement été enchainé. Shangaié, avait dit le second. Le terme était utilisé pour désigner les marins embauchés par la force ou la ruse par les navires en partance.

    Partance ?
    « Allez, mes p'tits gars ! Direction la Route de Tous les Périls ! »
    Kurn secoua la tête. Les nouvelles étaient mauvaises. Il fallait qu'il s'échappe de cette galère. Levant les yeux, il regarda autour de lui les dos ployés sous le poids de la manoeuvre de ses camarades d'infortune. Lui aussi respirait profondément, tentant d'économiser ses forces, mais il avait l'impression que les deux affectés à son banc de nage ne faisaient pas grand-chose.

    Pas que ça m'étonne réellement de Fantine, mais ce Richard semble plein de bonne volonté. Aurait-il la force d'une mouche ?

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    Comment était-elle arrivée là, très sérieusement ? Attrapant le bout de la rame en laissant l'objet tourner tout seul sans même aider, elle fit mine de réfléchir. Mais plus elle faisait tourner ses méninges pour y extirper ses souvenirs, moins elle pouvait y mettre la main dessus. Alors bon, quand on lui signifia que sa vie de pirate était sur le point de se précipiter et qu'elle n'était pas forcément très chaude pour ça, elle ne put s'empêcher de lancer un petit regard curieux au contre-maître du navire et de reprendre d'une voix aiguë :

    « Grand Line ? »

    En temps normal, elle se moquait bien de savoir où elle allait. North, East, West, South, qu'importait. Mais Grand Line, là, dans son état, c'était un coup à mal finir. Tout du moins, plus que d'habitude. Elle eut brièvement une pensée, celle d'essayer de savoir ce qu'elle faisait sur Rokade à la base, mais en se passant la main sur la plaie pour faire taire la douleur (ce qui n'eut pas du tout l'effet escompté), la question s'échappa d'elle-même. Tant pis, autant se concentrer :

    « J'ai pas trop envie, je peux descendre ? Demanda presque gentiment Fantine sous le regard curieux de Kurn.
    Tu devrais arrêter de-
    Désolée, t'es le contre-maitre ici ? rétorqua-t-elle ironiquement. Non, alors je te cause pas à toi.
    C'est agréable, rumina l'homme poisson.
    Pas aussi agréable que de se faire voler sa bourse et son job.
    Sans doute pas non plus que de tuer un homme innocent.
    C'est de ta faute ça, lança-t-elle sans scrupules en croisant les bras sur sa poitrine.
    Quoi !?
    Bawi, si tu t'étais pas fait tabassé et que t'avais pas perdu MON argent, je l'aurais pas zigouillé, fallait bien que je fasse au moins une partie de mon contrat à défaut de voler mon employeur !
    Alors déjà, ça n'était pas de ma faute et... Tu n'as vraiment aucun sens de l'honneur, c'est-
    Ouais, l'honneur, l'honneur. Ça se mange pas mais ça s'achète apparemment très bien par contre, railla-t-elle sans adresser un regard à son voisin. Bah ton honneur, tu sais ou tu peux de le coller, Groot ? Fantine lui envoya un grand sourire et un petit froncement de sourcil.
    Alors ça, c'est puérile...
    Gnagnagna, fit-elle en lui tirant la langue, tandis que leur voisin au milieu essayait de s'enfoncer sur son siège.
    Sans parler de ça...
    Blahblahblahblah, reprit-elle en se bouchant les oreilles pour couvrir la voix de Kurn.
    Mais c'est infernal, tu as quel âge ? Trois ans ?
    Eh Richard, tu n'entendrais pas une voix vraiment désagréable ? Comme un bourdonnement dans les oreilles ? Elle se redressa en regardant autour d'elle vaguement, évitant soigneusement Kurn.
    Ne me mêlez pas à ça s'il vous plaît, fit ce dernier en ramant pour se changer les idées.
    Alors maintenant on fait comme si je n'étais même pas là ?
    Dis-donc, c'est une bien belle moustache que t'as Richard !
    Eh bien merci, j'en pre-
    Ah non mais je m'en fous, c'était juste pour signifier à Groot q-
    Groot, il s'appelle Kurn et il t'entend très bien, fit-il en se redressant sur son banc. »

    Ils étaient désormais tous les deux debout, à se regarder avec la mine fâchée. Et le fait que l'homme poisson se soit remis sur ses jambes sonnait comme une véritable déclaration de guerre. Entre le géant aux épines et la petite furie aux cheveux bleus, ce pauvre Richard essayait du mieux qu'il le pouvait de se faire minuscule, tandis que Fantine entendait enfoncer le clou un peu plus profondément :

    « Tu vas faire quoi, hein ?
    Oui, c'est une bonne question, vous allez faire quoi tous les deux ?... »

    Le contre-maître venait de s'approcher d'eux, faisant traîner son fouet derrière lui avant de le poser dans sa paume opposée. Il fixa tour à tour Kurn, Richard, puis Fantine, et lança avec un sourire sadique :

    « On se rassoie tout de suite et on rame. Je ne le répéterais pas. »

    Les deux compères retombèrent sur leur siège. Fantine dégagea les chaînes qui la gênaient, et reposa les mains sur la rame pour aider ses compagnons d'emmerdes.

    « Est-ce que vous allez vous disputer toute la route ? Demanda timidement Richard. »
    Ça se pourrait bien oui.
    Ah moi je suis bien partie pour. »

    Et ça allait probablement être très long
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    « -Grand Line ? Mais c’est de la folie ! »

    Déjà que l’on m’avait amené ici sur un malentendu, il fallait maintenant amener cette bande de dégénérer à l’abattoir. Le pire dans cette affaire, ce n’était pas les conditions climatiques, mais les scènes de ménages entre cette jeune femme et son ami homme-poisson qui avait tendance à m’irriter de plus en plus, même si je ne le montrais pas, car oui mes parents m’ont toujours dit de ne pas exprimer mes sentiments en public, qu’un jour ou l’autre ça allait me jouer des tours.  Je devais donc trouver un moyen de réconcilier ses deux âmes sœurs, quitte à y mettre du mien, je commençai dont la thérapie de couple tout en continuant de ramer avec Kurn, puisque Fantine ne semblait pas trop vouloir y mettre du sien.

    « -Je vois que vous vous crêpez le chignon depuis notre arrivée, mais vous m’avez toujours pas expliqué de quoi il s’agissait
    -C’est de la faute de Groot !
    -Ca ne m’intéresse pas, je veux  savoir ce qu’il s’est passé ! répliquai-je avec un ton autoritaire comme pour sommer à Fantine de se taire
    -Moi je peux. ajouta Kurn
    -Merci…
    -Non en fait je veux raconter ! Dis je peux je peux ? me demanda Fantine tout en tirant sur ma moustache
    -Diantre, vous ne pouvez pas vous calmer deux minutes ?
    -Vous voyez ce que j’endure depuis le temps…
    -Mais je suis gentille !
    -Nous n’avons pas la même notion de la gentillesse visiblement…
    -T’AS UN PROBLEME LE VIEUX ?
    -Bon sang calmez-vous !  Je n’ai pas spécialement envie de me faire fouetter et à mon avis vous non plus vu votre état. »

    Kurn ramait à un rythme plus intense que j’avais du mal à suivre, mais bon après il n’avait pas trop le choix vu qu’il compensait le manque d’effort et de volonté de sa comparse. Le contremaître faisait d’ailleurs plusieurs allers et va en entendant les cris de Fantine sur ses deux voisins, mais voyant que nous ramions, il ne chercha pas plus loin et nous laissa tranquilles, si bien que cela me donna l’occasion de reprendre le fil de la conversation

    « -Bon on peut reprendre dans le calme ?
    -Oui.
    -Ouais.
    -Donc Kurn, j’aimerais connaître la raison de cette dispute.
    -Très bien… Je devais protéger un homme possédant une importante somme de berries, mais elle n’a pas pu s’empêcher de me mettre des bâtons dans les roues
    -Je te rappelle que ma mission était de lui prendre son argent !
    -T’étais pas obligé de le tuer.
    -C’est des choses qui arrivent.
    -Vous n’étiez pas obligé de le tuer, lui demander son argent aurait suffi non ?
    -Tu sors pas beaucoup de chez toi Richard ?
    -Disons que tuer ne fait pas partie de mes passe-temps préférés…
    -Et du coup on a aussi perdu l’argent.
    -Comment perdre une somme de berries aussi importante ?
    -C’est Groot, il a même pas été fichu de nous défendre.
    -Tu m’étonnes, ils étaient tous sur moi.
    -Ils étaient combien ?
    -Je sais pas, une dizaine environ.
    -Mais t’es grand et fort, t’aurais pu tous les tuer !
    -Comme le dit l’adage, la force ne suffit pas.
    -Et ?
    -Ce que je veux dire, c’est qu’à dix contre un, Kurn n’avait aucune chance de s’en sortir.
    -Mais Groot c’est le plus fort ! »

    Visiblement il était inutile d’insister… Je regardais quelques instants l’horizon en me demandant de combien de mètres nous avions pu avancer, je dirais une centaine de mètres à tout casser, mais pas assez vite selon le contremaître

    « -Bougez-vous le fion, on n’est pas en club de vacances ici !
    -C’est bien vrai ma foi, au moins en club de vacances on a droit aux cocktails gratuits et à une nourriture décente…
    -Tu crois jouer au plus malin avec moi ? ajouta-t-il d’un ton excessivement énervé
    -Non, je dis juste que les conditions de vie sur le bateau sont plutôt sommaire et que vous y gagnerez à améliorer le confort sur le navire, vous savez des esclaves heureux sont de bons travailleurs ?
    -T’as appris ça où le génie ?
    -Taylor, Ford et Toyota entre autres… Ce sont des philanthropes de mon pays qui ont su améliorer la productivité de leurs hommes en améliorant leurs conforts au travail.
    -T’es en train de me dire que si tous les esclaves rameraient dans des fauteuils, on irait deux fois plus vite.
    -Deux fois plus vite je ne sais pas, mais en tout cas plus rapidement oui.
    -Ce qu’il ne faut pas entendre comme connerie ! »


    Dit-il tout en rigolant et en préparant le fouet. Il arma donc son arme avant de me frapper un premier coup, puis un second et enfin un troisième car c’est bien connu, jamais deux sans trois.

    «-Tu diras à Ford et à Taylor que le fouet c’est tout aussi efficace mouhahahaha »

    Je tremblais sous les coups du contremaître qui en profita pour partir surveiller d’autres prisonniers. Je tentais donc de reprendre le rythme imposé par Kurn, mais avec de plus en plus de mal à cause de la douleur

    « -Ca va Richard ? me demanda Kurn
    -On fait aller, mais disons que je ne tiendrais pas jusqu’au bout à ce rythme…
    -Mais quelle idée de raisonner avec des pirates Papy !
    -On est tous humains, peut-être que…
    -Ce sont des abrutis finis, autant raisonner un chat.
    -Ma foi, même un chat serait plus apte au compromis que ces vilebrequins
    -Tu parles comme un vieux !
    -Il a trois fois ton âge, c’est sans doute normal.
    -Je suis une adulte !
    -Si tu le dis…
    -T’AS UN PROBLÈME ?
    -Vous allez pas recommencer pardi !
    -Pardi gnihihi »

    Cela ne faisait que vingt minutes que je ramais avec mes collègues, mais j’avais l’impression que plusieurs jours étaient déjà passés tellement le temps me semblait long, qui plus est lorsque Fantine n’arrêtait pas de relancer les disputes.