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Wanted : Lilou Bennett Jacob-Dead or Alive


Il fut un temps où les vagues étaient douces et câlines mais terriblement irréelles. C'étaient les conséquences d'un rêve que j'avais éparpillé ici et là en espérant pouvoir le récolter la saison suivante. Se baigner dans l'imaginaire est un poison, quand le Dieu de la Cécité et Morphée en ont eu fini de se jouer de moi, je suis retombé dans le monde des vivants et j'ai constaté cela :

Crasse et désespoir, ivresse des torrents, violence des flots.
Brume épaisse, mer d'épaves, cadavres de matelots.
Parfum de la Mort et de l'Envie celle qui ronge le cœur d'ébène
des hommes et que les eaux ramènent
sur les terres dévastées d'Alvel.

Instinctivement, je me pinçais le nez.

Le phare brillait d'un seul feu, ou ne brillait pas. On ne voyait sa lueur qu'à cinq mètres, et tout de suite elle expliquait le taux probablement très élevé de morts aux alentours. Les restes de planches de bois pourris (qui jadis faisaient la fierté d'un immense bateau) s'éclataient sur la coque droite de l'Attrape-Rêve et se brisaient complètement tellement ils étaient vieux.

Yarost s'était caché dans une de mes chaussettes afin de ne pas sentir l'odeur putride de la mer marécageuse qui s'alliait parfaitement avec les couches de sombres du portail de la ville pirate. Nounours, quant à lui, avait caché l'intégralité de son visage avec le chapeau de capitaine de Hood qui était dans les vapes depuis un sacré moment. Nous étions prêts du phare où deux gros tas nous regardaient, interloqués certainement par la forme peu commune du bateau.

On voit queud, j'suppose que pour une indication faudra débourser ?

Le moins con, au pif, lève son pouce et compte combien on est. Il s'arrête à Hood en levant le sourcil.

Kesci fout dans votre rafiot à moitié mort, le vioc ?

Sais pas, il est pt'êt mort à moins qu'il se soit découvert une passion pour le léchage de couverte, à défaut de pouvoir lécher autre chose, tu m'diras. C'est dur la vie de pirate, nan ? Trois millions c'est ça ?

***

La réalité était un endroit sans lumière et sans femmes. Une espèce de tas de cailloux qu'on avait fait exprès de placer à l'endroit où le sadisme et l'argent se rencontre. Ici, on avait perdu espoir en tout, et on ne prêtait allégeance qu'au rhum et aux putains. Et pour ça, il fallait de l'argent.

Le temps avait donné sa couleur aux vêtements, aux murs, aux maisons, tout était gris y compris les yeux de certains. Ceux là n'étaient plus que des fantômes qui acceptaient volontiers que leur horizon ait une limite, pire, qu'ils puissent le toucher. Il suffisait de s'y rendre et de tendre le doigt, on tomberait sur un squelette, un roi des mers ou la brume elle même.

En regardant l'état des âmes, je regrettais ceux de Dead End. L'esclavagisme n'était pas aussi pratiqué là-bas, et c'est quelque chose que je n'avais jamais compris. Quel genre d'homme pouvait se satisfaire qu'un autre lui tienne la cuillère pour sa soupe ? C'est comme si ceux-là ne pouvaient pas pisser tout seul. Vouloir posséder quelqu'un était quelque chose d'effrayant. Qui me donnait envie d'aller boire.

Yarost et moi (et Aimé) nous dirigions vers le premier rade d'une longue série et je me souvenais bien, le nectar psychédélique et la minute qui suit l'ivresse. Je fermais les yeux pour quitter cet endroit glacé par le matériel. Il n'y avait aucun rêve à attraper ici, on se moquerait de moi si je donnais le nom de mon bateau. N'est-ce pas ?


Dernière édition par Kiril Jeliev le Jeu 25 Fév 2021 - 4:52, édité 2 fois
    Il était un monde hétéroclite où pourtant, pour la plupart des hommes, les ambitions se rejoignaient en un seul point, toujours cette volonté de puissance. On remarquait que c'était seuls les pauvres d'esprit qui pensaient pouvoir gagner la liberté avec le pouvoir et on remarquait cela :

    Les déviants du bas peuple se penchent à la rivière
    des péchés de la foule, des chemins dérivés
    Au bout où c'est plus sale : il y a une étrange scène
    De nobles et puis de rois qui goûtent aussi le sel
    des courants ô damnés menant jusqu'à Alvel

    Dites, vous êtes pas du coin vous, vous savez ce que vous risquez en venant squatter Alvel ? Pas seulement que tout le monde vous regarde d'un mauvais œil, mais qu'ils vous foutent les fers et vous balancent dans un rafiot pour Alabasta.

    Dans un rade pirate, l'homme le plus dangereux était toujours celui qui était derrière le comptoir. Tout le monde le savait, tout le monde le craignait mais tout le monde buvait dans ses verres. Sauf moi. Pas dans une île pécheresse que je ne connaissais pas. Et surtout pas avec Nounours.

    ***

    Avant d'entrer Punk, tu sais au moins à qui on a à faire ?

    Hmm... Des semi-tanches assoiffés d'or et de cages à zizi ?

    Pas faux. Mais surtout des semi-tanches qui se donnent les moyens d'avoir leur or et leur cage à zizi. Alvel est une île où les esclaves circulent plus que l'eau et le pain. Et il n'y a pas de cible, même ton lézard pourrait faire l'affaire.

    Alors ça tu vois, j'en dou..

    Peu importe, tu ouvres les yeux, moi les oreilles. Et on ne fait confiance à personne.

    En d'autres termes, on fait comme d'hab.

    ***

    Et faire comme d'hab, chez moi c'était... lever mon majeur pour m'attirer des ennuis.

    QU'EST-CE QUE TU VIENS DE FAIRE ENFOIRÉ !?

    Qu'est-ce que tu viens de faire, idiot !?

    Fermez vos bobines les mecs, j'en ai marre de me faire mater par les phoques là bas derrière comme si j'étais une nana bien gaulée au bagne, parlons franco, je servirai de chien à personne ici et si je dois botter le cul de tout le monde, je le ferai. Mais les gars, honnêtement, l'esclavage, c'est dépassé. Même les mecs qui respirent seulement leur air se font plus chier à se déplacer pour des sirènes ou des conneries comme ça. Faut toujours que nous, les mecs qui ont le devoir de faire chier l'ordre publique, on soit les derniers au courant des nouvelles tendances.

    Ils me regardaient comme ils auraient regardé un enfant des basses villes montrer son cul à un mec de la haute. Stupéfait.

    C'est qui ce guignol ?
    Il est con ou quoi ?
    Eh mec, ton avis, on s'en tape. Et puis t'es qui d'abord ? Le nouveau prophète ?
    Ouais ferme ta gueule avant qu'on vienne te la casser !
    Dans tous les cas c'est ce qui va t'arriver tout de suite !

    Je prenais une grande inspiration tandis que Nounours portait sa paume à son visage en soupirant.

    Tu vois Nounours, c'est pour ça que j'aime ce que je fais parce que je passe le plus clair de mon temps à casser des dents.

    En craquant mes phalanges, j'observais malicieusement les deux dials à mes poignets. Je me souvenais brièvement d'Izya Tahgel avant de vomir ce souvenir dans le néant.

    Et puis, ça tombe bien, j'ai toujours voulu essayer ces machins des Cieleux


    JET BEIGNE DANS VOS GUEULES



    ...


    Dernière édition par Kiril Jeliev le Sam 19 Sep 2015 - 15:54, édité 1 fois
      Il avait été une époque où les murs n'étaient pas entachés de sang et où les clients empalés des planches qui avaient servis...pour les murs. Où les verres poussiéreux ne servaient pas de décors à la peau, où un toit couvrait la tête de tous ces débiles se pensant invincibles. C'était une époque où on vivait la piraterie comme une libération de l'âme, où elle jouait le rôle d'une nouvelle pièce sur l'échiquier et pas celle d'un pion dont on se débarrassait en en utilisant un autre. Cette époque, la volonté de ces hommes un peu sonnés là maintenant (ou bien éternellement sonnés, je n'y étais pas allé de main morte), leur volonté de s'asseoir sur eux-mêmes leurs semblables, parce qu'ils souhaitaient du fond de leur cœur devenir comme ceux qu'ils haïssaient, l'avait écrasé et j'avais constaté cela :

      Je ne permettrais jamais qu'on m'associe avec ces connards d'atrophiés mentaux.
      d'Alvel (ou d'ailleurs)

      Maintenant que vous êtes tous bien calmés, je suppose que vous allez me laisser parler ?
      Est-ce que tu es toujours obligé de faire des trucs irréfléchis comme ça...
      Hm... Sans doute. Je suppose que je suis sûrement un peu débile. Mais légèrement, hein.

      Le temps terne jusqu'ici en une droite avait repris quelques couleurs. C'était certainement parce que mes phalanges étaient porteuses d'espoir.


      Dernière édition par Kiril Jeliev le Sam 19 Sep 2015 - 15:54, édité 1 fois
        Ils se remettaient de leurs blessures, difficilement. Pour ma part, j'avais les deux pieds sur le comptoir déglingué du rade, le cuir de mes bottes étaient masqués par la terre, la poussière et le sang. Je n'étais pas venu faire de la propagande, du moins pas spécialement, mais je cherchais dans les yeux d'un de ces hors-la-loi au bon lever de coude, une lueur semblable à celle que j'avais vu dans ceux de Nounours quand je l'ai rencontré. Et je priais pour que cette personne sache naviguer.

        Je voulais pouvoir trouver ma colline, mais avant ça, m'amuser un peu le temps que j'étais un pirate. Et pour ça il fallait pouvoir comprendre et/ou connaître les eaux de Grand Line.

        La porte d'entrée brisa le silence pour laisser un fébrile marchand de papelards qui agitaient ses nouvelles dans tous les sens. Quelques berrys, c'était pas la mort, mais en général sur une île pirate on ne paie pas, jamais.

        Grandes nouvelles ! Le doct... qu'est-ce qu'il se passe ici ?

        Sa surprise ralentissait la vitesse à laquelle il faisait danser son torchon, il fut assez immobile pour que même avec ma très mauvaise vue j'arrive à voir les gros titres du jour. Dont celui à la une, qui attirait mon attention.

        Mes châsses s'ouvraient grandes toutes seules et j'avalais ma salive.

        Viens par ici, capon.

        Je sortais quelques pièces en échange d'un exemplaire.

        "VÉGAPUNK ASSASSINÉ : LE GOUVERNEMENT VEUT LA TÊTE DU COUPABLE"

        Je lisais la goutte aux tempes parce que rien ne mentionnait Lilou. Il n'y en avait que pour les travaux perdus et il ne reportait pas d'autres morts ou blessés à part lui. Je respirais, légèrement soulagé.

        Et je me suis rappelé de sa lettre...


        Lilou a écrit:
        Kiril,

        C'est sûrement ma dernière lettre avant quelques temps.
        Je crois que j'ai des problèmes. Encore.

        J'espère pouvoir te tenir au courant.

        Lilou
         


        Que s'était-il passé ? Est-ce que je pouvais vraiment ne pas m'inquiéter ? C'était la première fois que ça arrivait. Bien sûr, il y avait eu Alabasta, Drum et Jaya mais ces fois là elle était aux côtés d'officiers d'un des équipages les plus prestigieux de la Marine. Sauf que cette fois-ci, elle était seule, et puis j'avais un mauvais pressentiment. Aurait-ce été le cas si je n'avais pas reçu sa dernière lettre ?

        Nounours.
        Oui ?
        J'ai encore besoin d'encre et d'une feuille.

          Deux jours avaient passés et je doutais avoir de ses nouvelles en si peu de temps mais j'espérais quand même. Les quotidiens donnaient de plus en plus de détails, et les doutes se portaient sur les assistants de Végapunk. Je lisais et relisais les articles, écoutais même les avis d'autres débiles de taverne. Je n'avais jamais porté autant d'intérêt au monde scientifique jusqu'à aujourd'hui. Et je devenais sûrement un peu paranoïaque mais je cherchais à analyser tous nos derniers échanges.

          Tu vas te rendre malade à force, Punk.

          C'est vrai que j'avais des cernes de lézard comme si je passais ma vie constamment sous la force animale du Komodo.

          Je suis sûr qu'il s'est passé quelque chose de très grave là bas... Dans ses dernières lettres, malgré la description qu'on m'en avait fait quand j'étais marine, elle me le présente comme un homme simplement passionné... Je dirais. Comme on imagine le numéro un des scientifiques dans le monde. Mais...

          Mais ?

          Et ben quand je lui réponds, je n'ai pas la lettre devant moi, alors j'ai tendance à lire puis à oublier quand je me décide à lui écrire. Je l'ai refait pour celle-ci. Elle me disait qu'elle avait beaucoup de travail, et moi je lui parlais de ma prime... enfin, je faisais le débile comme je sais bien le faire, tu sais.

          Je sais, enfin, j'imagine. Et donc ?

          Regarde, lis, ici, elle dit un truc bizarre.

          Alors, "j'ai beaucoup de travail..."

          Non, plus loin.

          Ah, "Je suis mise de plus en plus dans la confidence du métier et des travaux sur lesquels est Végapunk... Je ne sais pas trop quoi en penser... c'est sûrement rien. J'ai juste l'impression qu'ils cherchent à créer un homme poisson..." Hein ?

          Vas-y, continue.

          "Comme si c'était vraiment possible, ou même envisageable...sans doute rien, comme je te disais... juste que ça m'a troublé sur le moment. Je crois qu'il ne faut pas que je me laisse troubler... C'est sûrement juste un test à passer, de quoi me déstabiliser le temps de voir si je vaux le coup.... ça n'empêche pas que ça me travaille, mais bon. Je n'ai pas le temps de me changer les idées, ça fait partie de mon..."

          J'aurais du lui demander de quoi il s'agissait !

          "...coucher de soleil... j'ai pensé à t"

          Qui t'a dit de tout lire !?

          Et après ça ?

          Après elle me dit encore qu'il y a quelque chose d'étrange dans son travail. Et je n'y réponds toujours pas...

          Et ensuite ?

          Ensuite, il y a cette dernière lettre. Dis moi vraiment Nounours... Je suis parano ou il y a vraiment quelque chose de pas normal ?

          Je pense que tu as merdé en ne cherchant pas à lui en demander plus. Quoi qu'il en soit, elle t'a envoyé cette lettre avant que la mort de Végapunk ne soit reporté... Du coup, il y a une chance qu'il lui soit arrivé quelque chose.

          Tu me rassures, merci.

          J'analyse la situation d'un œil objectif. Je ne pense pas qu'elle soit morte, même si Marie-Joie est la capitale du complot, il n'y aurait pas de raison de cacher sa mort et pas celle de Végapunk. Le plus probable, ce ne serait pas que ce soit elle qui soit derrière tout ça ?

          Comment ça ?

          Je veux dire, que ce soit elle la tueuse que le Monde recherche.

          Qu'est-ce que tu racontes...Nounours ?
            Le jour suivant j'avais pensé qu'un journaliste avait écouté notre conversation puisqu'elle figurait sur toutes les unes de journaux... Haute trahison, scandale, ambition, et des chariots encore de blabla. J'aurais aimé qu'ils doutent seulement mais non, ils voulaient à tout prix sa tête. De mon côté, si je devais croire qu'elle l'avait fait alors je voulais penser et je pensais qu'il y avait une raison. Elle avait hâte de travailler avec lui, elle était à un cheveux de son rêve. Elle ne l'aurait pas écrasé de cette manière quand c'était elle qui m'avait dit de nommer mon bateau l'Attrape-Rêve.

            J'avais expliqué ça à Nounours, et il était de mon avis. La chose sur laquelle il était moins d'accord, c'était mon choix de vouloir quitter Alvel plus tôt que prévu pour me mettre à sa recherche. On était venu ici pour conclure quelques affaires, se faire des cailloux et engager deux ou trois mains dont un navigateur pour se diriger vers une prochaine île. Mais là, on avait rien, pas de log pose. Et qui suivrait un type avec le projet fou de se rapprocher autant de Red Line, le montant de sa prime affiché sur sa crête ?

            La vie sur l'Attrape-Rêve était exténuante. Nous devions nous occuper d'un presque mort, et en plus de ça manœuvrer le bateau à deux. Pas impossible mais éprouvant, surtout sur des eaux aussi agités. Se reposer était impossible quand les courants étaient trop forts. Et ça, Nounours le savait bien. C'était pour cette raison qu'il m'interdisait formellement d'aller prendre la mer.

            Je dois la retrouver avant qu'ils la retrouvent...

            Je suis d'accord. Mais mourir ne sert à rien, du coup.

            Je ne mourrais pas !

            Alors c'est simple, on engage des hommes et on part. C'est pas comme si tu n'avais pas les moyens.

            L'argent, ce n'est pas le problème... Le problème c'est qu'un homme motivé par l'argent n'est motivé par rien d'autre. Quelqu'un comme ça ne pose pas une seule godasse sur mon bateau. D'autant plus que ces lâches préféreraient se jeter à l'eau plutôt que de se diriger vers Marie-Joie.

            Un pirate primé qui se jette à l'eau parce qu'il approche de Marie-Joie, j'appelle pas ça un lâche...

            T'as raison, en plus.

            Nounours, en fidèle second et très bon ami se dirigeait une fois de plus dans les grandes allées d'Alvel à la recherche d'au moins, un navigateur convenable. Je le saluais de la tête avant de replonger dans mes pensées...rousses.

            Les yeux sur mon nectar scintillant je contemplais les bulles sortir du fin fond de nulle part pour remonter et éclater au contact de l'air. Des plac-placs par centaines. Malgré le liquide couleur miel, la choppe reflétait parfaitement mon image, et aussi celle de l'homme à l'épée pointée derrière mon crâne. Je levais mes deux mains calmement.

            Kiril Jeliev, c'est pour quoi ?

              Les mains et les chevilles attachées, il avait fallu que Nounours m'abandonne cinq minutes pour que je me fasse capturer par le loup. Pauvre moi. Je me rends compte que ça m'arrive souvent, beaucoup trop souvent. Le problème c'est que j'avais les idées ailleurs, et la situation ne me semblait pas si anormal, après tout, j'avais été prévenu qu'ici même un ex corsaire pouvait devenir un nouvel esclave.

              BIM
              Un coup de poing en plein la margoulette

              Oh je vous en prie ça fait des millénaires que je ne sens plus les coups de déchets du genre...

              Kiril Jeliev, n'est-ce pas ? Jean Florin. L'homme a qui tu as manqué de respect en ravageant le bar de Luther. Un de mes fidèles informateurs...

              Est-ce qu'il t'a dit que je lui avais aussi bien ravagé la gueule ? Je pense pas qu'il puisse encore parler, mais enfin, ça doit se remarquer les changements physiques comme ça...

              Mes châsses s'ouvraient grand quand je sentis l'air se déchirer à l'approche de son poing. L'armement ! ...contre l'armement. La chaise sur laquelle j'étais assis s'était instantanément cassée sous la pression. Les pieds s'éclatèrent me laissant par terre une seconde avant que je ne me change en Komodo, brisant aisément mes liens.

              Oh la, oh la !

              Renseigne-toi sur les personnes que tu kidnappes, trou du cul.

              Et toi renseigne-toi sur les personnes qui te kidnappent !

              Qu'il avait dit.

              Avant de se changer en la bête la plus immonde qui soit : un vautour. Un putain de vautour ! Putain ! TROP MARRANT.

              OK TEMPS MORT, POUCE ! Bordel t'as vraiment pas eu de chance quand t'as tiré les dés toi, je sais pas comment tu fais pour serrer des gonzesses, j'suppose que tu leur dis pas que t'as l'âme des vautours du livre de la jungle en toi, ça devient direct un tue l'amour et forcément, ben elles doivent avoir du mal. Non attends mec, sérieux, si t'es sympa tu me laisses aller chier ma bile et ensuite on reprend le combat si tu veux ? Quoi que je sais pas si j'arriverai vraiment à te battre les yeux fermés parce que MERDE si je regarde ta tête de piaf lasdeg, j'vais me marrer ! HAHHAHAA

              ...rraaaaah DESCENDEZ LE !

              Et pan pan pan sur Kirou.

              LOCH DHU
              ou aussi "Retour à l'envoyeur, bâtard !", "Casse toi tu pues", "c'est c'lui qui tire qu'est baisé"

              Le haki c'était cool mais j'avais toujours été un fervent partisan de la défense c'est l'attaque, en chargeant mes deux poings en direction de la tête de vautour, sans oublier les jets dials sur mes coudes, je copiais sans aucune once de honte une technique à Joe que j'ai du me coltiner à chaque fois que l'on se battait. Enfin, une technique...

              JET SHOTGUN (bâtard)
              ou aussi "De toute façon t'es déjà défiguré...", "ta maman t'emmènera plus à leader price", "t'inquiète, les radasses font pas de différence tant que tu paies"

              Sauf que peu importe la violence et la rapidité du coup, son armement était plutôt balaise, pas autant que le mien, mais assez pour ne ressentir que le quart de ce qu'il était censé se manger. Ses hommes étaient aussi une nuisance, pas puissants pour un sou, mais ils dérangeaient de la même manière que les mouches. Les mouches, on les écrase.

              Barrez vous, mouches à merde !

              Attaquez le bande d'imbéciles !

              J'ai vraiment pas le temps de jouer avec vous les mecs...

              Je récupérais Lana dans la poche intérieur de ma redingue la recouvrant de haki. Jean s'approchait dangereusement de ses pointes.

              Ah ! Ah ! Reste ici. Les pointes sont mortelles. Je préfère m'être daubler sympathiquement plutôt que d'aller reporter à mon pote tout à l'heure que j'ai du tuer dix personnes. Vous êtes bien chouettes, tous, mais des fois vous prenez pas le temps de réfléchir un peu et de vous demander ce que vous pouvez bien foutre ici ?

              Hmm.. Non ?

              Est-ce qu'on est obligé de tous se haïr et s'entretuer ? On est catalogué de la même façon, toi et moi l'ami. Pourtant mes actions ne sont pas les tiennes et vice-versa. Déjà, je suis moins con et je me transforme pas en une bête si hideuse.

              Je te demande de bien fermer ton arrose merde...

              Ce que je veux dire, c'est que j'ai d'autres choses à foutre, actuellement, que de regarder des mecs essayer de me corriger avec à leur tête un leader qui a le charisme d'une poule.

              ...Attends pourquoi a-t-on arrêté de se battre déjà ?

              Plus sérieusement, au lieu de vous touchez le zizi à vendre untel à un autre, redevenez de vrais pirates merde, vous êtes des forbans ou des tarlouzes de marchands !? Je peux pas me battre contre des mecs comme ça, soyons sérieux...

              Les mecs, tuez ce gars.

              Putain, à chaque fois que j'essaie de faire passer un message chouette, ça fonctionne pas...

                Eh attendez !

                La voix de Nounours arrêtait le temps. C'est vrai, d'ailleurs, où est-ce qu'on était ? J'y avais pas fait attention mais je me trouvais pas dans une salle où on fouterait un mec qu'on a kidnappé. Non, il y avait des fauteuils en daim, un bureau classe avec une plume, des feuilles blanches et quelques bouquins, un parquet impeccable...

                Qu'est-ce que tu fous, encore !?

                Ben tu vois bien que je dérouille des mecs.

                ... Est-ce que tu te rappelles comment on a fini ici ?

                Queud.

                T'aurais pas bu de la cabocharde, par hasard ?

                Ah bah, c'est bien possible, j'avais pris des fioles un peu au hasard sur le rafiot.

                Je cherchais un navigateur et des mains et je suis tombé sur Jean Florin qui certes, était venu pour t'affronter de base, mais je lui avais dit qu'on avait de quoi tout régler. Un de ses hommes a pointé son épée sur toi, pour te désigner et tu as commencé à tous leur latter la gueule avant de t'évanouir comme une merde. Jean Florin a tenu à t'attacher pour prévenir les risques, et comme tu es imprévisible, je n'ai pas refusé...

                Ils m'ont foutu une tarte en preums.

                L'argent ne suffit pas à tout régler... dans certains cas

                Je vois, ouais... Et qu'est-ce qu'on fout là alors ?

                Il veut Hood, et il nous offre tout ce dont on a besoin.

                Hood ? Le vioc ? Eh, en gros je perds le double de ce que j'ai perdu en me cassant les burnes à venir ici ?

                Qui a parlé de vioc ? Je veux Hood, Robin Hood !

                Pardon ?!

                C'est qui encore ce tocard ? Et c'est quoi ce nom de merde ?

                  Finalement, on avait fini par accepter. On avait appris que Robin était un bon gars qui faisait chier Jean en libérant ses esclaves ou en piquant dans ses comptes épargne. Un gars que j'avais apprécié dès qu'on m'en avait parlé. Jean était une merde. Mais Jean pouvait nous offrir ce dont on avait besoin et

                  Putain, j'ai toujours l'impression que je suis du mauvais côté de la force.

                  C'est peut-être...parce que c'est la vérité ?

                  Non parce que la vérité, c'est que j'ai un bon fond. Que je suis un homme bon, droit, honnête et d'autres trucs que je suis pas du tout.

                  Je pense surtout que tu es un comique, Kiril. Tu es totalement...absurde.

                  Merci de l'avis mais je m'en tape, on doit servir de grooms à un mannequin qui se fait passer pour un pirate, j'ai jamais subi pire humiliation. Sauf ce jour où Micha m'avait forcé à...

                  Bon premièrement tu la fermes et tu m'écoutes. Le plus dur, c'est de trouver la trace de Robin. Il se déplace constamment

                  et ce jour où je m'étais changé en gon

                  Il se sert des toits, des balcons

                  ah, et ce jour où cette saleté de démon dragonne a failli me je

                  Il tourbillonne dans le vent

                  putain j'ai une vie de merde en fait !?...

                  ça va être très difficile de l'avoir

                  Un coup de vent et des acclamations plus tard, ma sacoche s'était retrouvé dans la main d'un acrobate brun qui ressemblait à un leader de boy's band. Il n'y avait pas de doute à avoir, c'était vraiment tous des tarlouzes ici, en fait. Alors certes, j'avais pas mal de billets dans ma sacoche, mais je gardais tout dans mon calbute. La sacoche, en vérité, c'était plutôt là où Yarost pionçait. Et Yarost aimait pas beaucoup qu'on le réveille ces derniers temps,depuis qu'il avait quitté Izya.

                  GRIAAAAAAAAAAAAH

                  criait la sacoche pas contente. Je voyais la tête de Yarost sortir et agripper le jeune voleur, puis elle disparaissait pour réapparaître entre ses cuisses. Il lui mordait les burnes.

                  Il avait beau tourbillonner dans le vent ou danser avec l'air et que sais-je encore, les burnes ça faisait mal. Même à un leader de boy's band. Du coup, il s'était ramassé sur le sol et Yarost était revenu sur mon épaule.

                  Pendant que Nounours réfléchissait comment est-ce qu'il avait bien pu se retrouver à partager le même bateau que moi (et qu'il le regrettait intensément) j'avais entrepris de sérieusement interrogé le suspect qui j'en étais sûr, était Robin Hood.

                  Une claque, du coup.

                  Eh, es-tu Robin Hood ?

                  PUTAIN DE LEZAAAAARD DE TA MEREEUH HAAAAA

                  Une deuxième (un peu pour ma mère) claque, du coup.

                  Eh, es-tu Robin Hood ? Tu sais, pour condamner un mec faut des preuves concrètes mais le mieux c'est un aveu. Alors si tu pouvais avouer ce serait cool.

                  Le problème c'est que Robin Hood avait tellement mal qu'il devait se trouver dans une dimension qui ne permettait pas d'interactions avec ceux qui ne souffraient pas du même mal que lui. Tant mieux pour moi de ce côté là...

                  Arrête de faire le con !

                  Mais c'est parce que je suis si triste

                  On l'emmène sur l'Attrape-Rêve. Yarost, bon travail.

                  Mais, est-il Robin Hood ?

                    Bon, on avait fini par confirmer son identité et donc savoir que c'était bien lui Robin Hood quand une vieille dame avait crié "Oh, ils ont Robin Hood !" dans la rue et du coup un attroupement de groupies nous avait courus après et Yarost avait du leur lancer des explosifs parfum mâle pour les retarder un peu.

                    Nous étions revenus au bureau de Jean avec Robin, encore inconscient à cause de la tragédie. Oui, un lézard lui avait mordu les...

                    Hmm...hmmm. Mes hommes m'ont rapporté les actions de votre lézard. C'est du très bon boulot. Mais je ne demandais pas à ce que... à ce qu'il souffre autant, vous savez... Je n'ai jamais été très fan de la torture.

                    Yarost est un animal dangereux.

                    Pendant que Nounours se demandait quand est-ce que ce RP avait commencé à devenir absurde, Jean Florin et moi débattions sur la douleur mentale et physique. Surtout quand on était touché au niveau des... Je n'osais imaginer à quel point cela pouvait faire mal.

                    Où est ce que vous comptez aller, d'ailleurs ?

                    Pas tes oignons, le piaf. On t'a rapporté Robin en un seul morceau ou presque, on lui a donné une bonne leçon, maintenant on se casse.

                    Vous avez un log pose ?

                    Nan tocard mais j'ai un eternal pose pour ton île et je reviendrai te botter le cul

                    Excusez nous... La débilité profonde c'est un des effets secondaires de la Cabocharde. Et chez lui, c'est encore pire.

                    La vérité c'est que Nounours essaie de se détacher de ce qu'on a vu mais que lui aussi, ça l'a profondément traumatiser !

                    Mais de quoi tu

                    Oui je l'avais remarqué aussi...

                    Quoi !?

                    Aimé, ce mec a eu une de ses bourses mordue par un Yarost. Moi aussi ça m'a fait quelque chose d'en être témoin. Mon épaule est à ta disposition si tu veux y déposer une la

                    Mais qu'est-ce que vous avez bu les mecs !? On s'en tape ! Il va s'en remettre, c'est pas comme si c'était quelque chose dont il va se rappeler toute sa v AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

                    Yarost, comme pour lui faire réaliser, avait répéter le même geste pratiqué avant sur Robin Hood mais cette fois-ci, sur Nounours.

                      Les effets de la Cabocharde se dissipèrent immédiatement quand sur le journal du jour d'après, toujours en grand format, on pouvait voir marquer :

                      WANTED

                      Lilou Benett Jacob

                      DEAD or ALIVE


                      En détournant les châsses vers mon bateau et les cinq mecs dont Jean voulait se débarrasser, j'ai senti mon cœur s'arrêter un instant. Quand il a su que le chemin qu'il empruntait aller l'emmener sur la route la plus longue de sa vie. Mais d'abord, il fallait la retrouver. Je n'avais pas l'intention de la laisser mourir sans qu'on puisse construire sa maison ensemble.

                      Sinon, Nounours était toujours dans le château arrière de l'Attrape-Rêve entrain de pleurer sa sœur qu'elle lui vienne en aide. Mais bon c'était vachement étrange quand même, je pense pas que ce soit une partie du corps qu'elle devrait pouvoir atteindre... Même si certains le font. C'était pourtant lui qui disait que ça ne pouvait pas être si "indélébile" que ça.