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Moonraker


« Tu peux surveiller s’il te plaît ? C’est la fin d’une guerre, profite. Moi j’ai encore du pain sur la planche. D’ailleurs, profite de tout, et ne te fais pas trop voir dans les jours qui viennent. »

Tu parles d’une plaie … Y’avait un grand feu qui brûlait tout son saoul au milieu de ce qu’on pouvait appeler une fête. Le ton shandien avait été donné et c’était au rythme effréné des tambours de guerre que les festivités résonnaient. Un mélange obsédant de percussions et de didgeridoo. Ah, et des cymbales aussi. L’ambiance tribale par excellence. Ç’aurait été avec un grand plaisir si les augures étaient pas si mauvais. Non, ils ne réalisaient pas ce qui allait se passer. Demain, selon la prestation de Shaïness, un tsunami ou une poule aux œufs d’or poserait ses pieds sur l’île. L’ennemi que Rafaelo s’était juré d’anéantir et il devait rester loin, regarder faire. Certes, il n’avait pas l’avantage de la double casquette. Mais il avait celui de la lame effilée cachée dans la manche. C’était surtout le mélange à base de nectar fermenté et de noix de coco macérées qui lui faisait ruminer ces noires pensées. Ainsi que le fait qu’on l’évitât toute la soirée. Il était assis assez loin, les yeux perdus dans les flammes du bûcher. Au loin, Alincourt et Sanji, les deux anges leaders respectifs du GUANO et de la Lune Noire, s’étaient lancés dans une partie virile de poker aux dés. Qui aurait pu croire que des jeux si triviaux avaient court à Skypeia ? Andy et Lullaby, les autres têtes du GUANO, regardaient la partie histoire de ne pas se concentrer sur autre chose tandis que Tenna, l’autre leader de la Lune Noire, avait le regard tout aussi perdu que Rafaelo. Ce dernier jeta un regard à Manguélita, chéfesse Shandia, qui tournait éhontément le dos à Amaspa la Sélénite. L’entente n’était pas encore cordiale, mais au moins ça ne se frappait pas dans tous les sens. Soupirant, et mu par l’alcool libérateur, l’assassin se leva pour chauffer sa main gantelée au feu. Ce fut Chris, le premier à s’intéresser à lui. Chris le Connétable.

« Encore merci pour le panier repas. » entama le vieillard, l’air de rien.

L’assassin but une rasade de son godet. L’air de rien, c’était bien ça le problème. L’ange cherchait certainement à savoir ce qu’il faisait là-bas, ce qu’il avait eu à dire avec sa compagne et, certainement, s’il avait vu le ponéglyphe.

« De rien. » répliqua Rafaelo, sondant toujours les flammes.

« Vous n’avez pas l’air spécialement ravi par cette alliance. » poursuivit le vieil ange, buvant ce qui ressemblait à de l’eau.

« Si, si. C’est juste que les vieilles rancunes ne seront pas apaisées de sitôt. Et personne n’a l’air de vraiment réaliser ce qui est en train de vous tomber sur le coin de la tête. Une fête. Alors que tout le monde devrait se préparer à … » répondit l’assassin, se réfugiant dans son breuvage.

« Se préparer à quoi ? » reprit Chris, un sourire amusé sur les lèvres.

Il se lissa la barbe, laissant le temps à son interlocuteur de ne pas trouver de réponse. Les secondes s’étirèrent entre eux.

« Il est temps que les Skypiéens apprennent à se connaître. Cela prendra du temps avant que les vieilles rancoeurs ne s’apaisent. Mais ce traité est la meilleure chose qui nous soit arrivée. La fin des massacres. Je sais que vous en êtes convaincus, vous aussi. Ne dénigrez pas votre rôle dans cette affaire. Je vous ai entendu, plus tôt … vous avez fait bien plus qu’éliminer quelques personnes importantes. Vous en avez aussi épargnées d’autres. » poursuivit le Connétable, sirotant son eau minérale avant de s’en aller vers d’autres âmes à tourmenter.

Il semblait étrangement satisfait, sans que l’assassin n’ait pu trancher sur quoi que ce soit. Il était étrange ce petit vieillard. Avec sa conception de la science infuse et ses manières insupportables. Il avait raison en un sens. Mais ce qui horrifiait Rafaelo, c’était le fait qu’il ait considéré les Sélénites comme une arme probable au lieu d’une multitude de vies à sauver. Ces calculs-là, il les sentait ancrés au plus profond de ses tripes, comme ses notions d’honneur et de probité. Il se demandait s’il avait toujours agi ainsi par le passé, ou si c’était simplement la nécessité de l’instant. Il frissonna. Et si sa vie n’avait été qu’une longue succession d’habiles calculs et de circonstances désastreuses ? Les maigres contacts qu’il avait eus avec la Confrérie étaient … maigres. Hebieso, foutu assassin prophétique. Il soupira. Autant aller broyer du noir ailleurs, il ne trouverait pas ses réponses au fond de ce verre-là. Peut-être que le suivant l’y aiderait …
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« C’est donc cela que vous faites, Rafaelo ? Détruire des vies puis vous boire pour oublier ? » fit une voix acerbe, derrière lui, alors qu’il était en train de se resservir.

« Amaspa … » soupira-t-il.

« Je vois que vous êtes arrivés à un consensus avec la Lune Noire. Content de voir que ça a été plus rapide que je ne le pensais. » marmonna-t-il, avalant une large rasade.

« Consensus… Ah ! La bonne blague. Appelez cette blague comme vous voudrez. Nous sommes des Skypéens à présent. Mêmes droits, mais la haine en plus. Merci. » lui reprocha-t-elle, pinçant les lèvres comme elle savait le faire.

Il soupira de plus belle, levant son verre en un pathétique remerciement.

« Y’a pas de quoi, j’y ai pris mon pied. » railla-t-il, sentant l’alcool lui chauffer les joues.

« Non, vraiment. Merci. C’était sincère. » lui fit-elle avant de le planter là, imbécile.

Il laissa sa main en l’air, fronça les sourcils, murmurant quelque chose qui avait à voir avec sa surprise. Il secoua la tête. Rêvait-il ou Amaspa venait de le remercier ? Le remercier de quoi ? Oh. Peut-être d’avoir empêché Alincourt de massacrer ce qu’il restait des siens et d’avoir pris leur défense malgré tout ce qu’ils avaient fait. Peut-être, ouais. Foutu alcool qui déliait les langues. Et pas loin, Chris qui le regardait avec une sale étincelle dans le regard. Foutu Connétable. L’assassin se laissa aller à un sourire dans son godet avant de s’en retourner vers les flammes. Il se sentait étrangement seul dans cette assemblée de Skypéens. Leurs destins à tous étaient liés à présent et ils semblaient le cibler lui pour cause de leur malheur, à en voir leurs regards. Pour la Lune Noire, c’était certainement ce qui pouvait ressembler à un héros. Le pouvoir, l’arrivée impromptue. La mise en scène tout ça. Mais pour les autres ? Pas grand-chose.
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Il alla s’asseoir à côté de Tenna, trinquant avec lui par ce biais. Le Shandia l’accueillit d’un hochement de tête. Lui non plus ne semblait goûter à ces festivités. Si les hommes s’amusaient, se liaient, lui rester à contempler les flammes. Et l’assassin savait très bien pourquoi. Chez les damnés de Skippy, il avait rencontré une femme, une soi-disant élue. Il avait appris plus tard que Tenna lui avait voué son cœur et qu’elle avait certainement perdu la vie dans l'atterrissage forcé du Maquis Corse. Le Shandia était déjà grand homme de ne pas porter ce fardeau sur les épaules de Rafaelo, mais il n’y avait rien qui ne puisse calfeutrer sa tristesse. On n’avait pas retrouvé le corps, donc il restait un espoir. Un espoir qui la mènerait droit au crime contre … l’humanité ? Contre Skypeia, mettons. Cela expliquait la gêne qui s’était installée entre les deux leaders de la Lune Noire peu après leur victoire annoncée. Tenna était prêt à pardonner les fous de Skippy, rien que pour elle. Le peuple de Skypeia, non.

« Faudra bien que ça aille. » marmonna Tenna, surprenant le regard inquiet de Rafaelo.

C’était étrange de voir à quel point il était facile de se lier avec des personnes aussi franches que lui. L’assassin lui rendit son sourire et hocha de la tête. Ils avaient eu le temps de parler de quelle façon Dieu avait manipulé le mantra de Rafaelo pour le pousser à faire se poser le Maquis Corse de cette manière et à cet endroit précis. Dieu … Alincourt. Cette fieffée pourriture. L’assassin lui adressa un regard, manière de voir s’il prenait autant son pied à se faire humilier par la tactique de Sanji, si c’était possible. Mais ce fut l’œil noir d’Andy qu’il accrocha. Le colosse semblait le fixer, lui reprochant là quelque chose que le révolutionnaire ne semblait saisir. Il détourna le regard, sans se départir du regard que l’ange lui jetait. Au bout d’un moment, n’y tenant plus, il se leva. Les yeux glacés d’Andy ne cessèrent de le suivre. Pas de meilleure façon de lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. Il n’y avait que Shaïness pour s’attacher à un type comme Alincourt.

« Et c’est ça qui a détruit le Maquis Corse ? »

« Quoi ?! » lâcha l’assassin en se retournant, renversant à moitié son verre.

Des yeux ronds le contemplèrent. Il observa l’assemblée puis se renfrogna. Il était parti se resservir, encore, et il avait perçu le murmure aussi clairement que si on lui avait lâché dans l’oreille. Ainsi avec le ton dédaigneux qui allait bien. Il fit un nouveau tour avant de comprendre que c’était encore son mantra qui faisait des siennes. Il le comprit à l’instant où il croisa, encore, le regard d’Andy. L’assassin regarda son verre, le finit d’une gorgée et le jeta par terre. L’éthanol lui chauffait les joues et les poings. Il soutint, cette fois, la colère de l’Ange et lui renvoya sa haine en plein visage.

« T’as quelque chose à me dire, peut-être ? Tu pourrais aussi le faire en face. » ragea Rafaelo, faisant craquer ses doigts.


Andy haussa un sourcil. Sourcil qui fut suivi d’un sourire carnassier.

« Je disais que tu n’avais rien à faire ici, humain. Et que tant que j’aurais pas la preuve que je dois te respecter, je le ferais pas. » fit-il en crachant par terre.

La haine des Shandias qu’il devait à présent ravaler, le fait que Rafaelo ait réussi là où lui avait échoué. Cela faisait certainement beaucoup pour ce tas de muscles. La confrontation ramena l’attention sur eux. Manguélita se surprit même à les dévorer des yeux. Tenna, voulut se lever pour faire cesser les hostilités mais la main de Sanji le retint. Il était vrai que l’assassin n’avait prouvé sa valeur qu’à une partie du peuple Skypéen. Et intervenir maintenant risquait de lui ôter cette occasion. Surtout qu’il avait entendu dire que Rafaelo était particulièrement doué pour les joutes verbales, un plaisir à découvrir selon l’Ange.

« Si je t’enfonce ton crâne entre tes deux ailes, ça suffit à gagner ton respect ? » répliqua-t-il, de sa verve légendaire.

Bien que Sanji eut l’air visiblement déçu, Andy sembla exulter. Aux anges, il se tailla un passage jusqu’à l’assassin et le toisa de toute sa hauteur. Rafaelo lui arrivait à peine aux pectoraux.

« Fais gaffe, tu pourrais t’y casser les poignets. » répliqua l’ange, d’une voix d’outre-tombe.

L’assassin pouffa et se retourna en agitant la main comme si cela n’en valait pas la peine. Mais la main d’Andy s’arrêta sur son épaule. Lentement le regard de Rafaelo glissa sur la main du colosse et il en perçut la teinte noire caractéristique. Ainsi, il voulait jouer. Le révolutionnaire attrapa la main d’Andy de son gantelet de métal. Il força pour se défaire de sa poigne. Une fois. Deux fois. Puis il sentit ses pieds quitter le sol. Il eut l’impression de suivre une trajectoire longiligne qui se termina à grand renfort de bûches, de cendres et de braises. Il ricocha contre le sol, s’enfonçant dans le sol à une dizaine de mètres de là. Il n’aurait su dire ce qui était le plus insultant. Qu’une braise se soit insinuée dans ses sous-vêtements ou le rire d’Andy. Il chassa l’inopportune en grognant de douleur puis se releva d’une main, faisant face au colosse qui s’avançait vers lui, victorieux. Il fit craquer ses poings et sa nuque.

« Viens, humain, on va jouer aux osselets. » grogna la brute.

« C’est ton maximum en termes de punchline ? » le railla-t-il.

Andy s’arrêta un instant, perplexe. Laissant échapper un monosyllabe éloquent.

« Ben … euh … j’vais tellement t’écraser que … » essaya-t-il de nouveau.

« Toujours pas. » répliqua Rafaelo, croisant les bras.

L’alcool, en plus de le pousser à la violence, ne rendait pas Andy très patient. Dans un hurlement il se rua à l’assaut de Rafaelo, recouvrant dans le même temps ses mains d’un fluide noir épais et visqueux. Il frappa le vide, l’assassin s’étant ayant sauté sur son dos, avant d’atterrir plus loin les bras toujours croisés.

« Le fluide de l’armement. Pas mal pour un singe doué d’ailes. » se moqua l’assassin avant d’effectuer un salto arrière pour éviter le coup vengeur de son adversaire.

Décroisant les bras, Rafaelo se laissa aller à un sourire méprisant. Une légère fumée grise s’échappait de ses épaules. Il serra les dents pendant qu’Andy lui faisait de nouveau face.

« Tu n’es pas le seul à utiliser ce genre de… »

*SBAF*

Arbre. Arbre. Motte. Herbes. Arbre. Motte. Arbre. Rocher. Arbre. Rocher. Rocher.

« Hgn. Connard. Toujours attendre la fin de … Putain de … ! » se relevant péniblement de la succession d’éléments du décor qu’il s’était encastrée, l’assassin roula sur le côté pour éviter un écrasement du talon d’Andy.

Il passa une main sur son menton. Ce foutu ange l’avait fait saigner. Il grogna en se soupesant les côtes. Il effectua un nouveau bond en arrière pour éviter un autre coup. Une fois lancé, et mu par l’alcool, Andy ne s’arrêtait plus. Il s’était débarrassé de sa cape en fourrure et ses bras nus luisaient du fluide. Se transformant en fumée, l’assassin gagna les hauteurs sécurisantes d’un arbre. Juste avant que le monstre ne l’empoigne à bras le corps avec pour ferme intention de le faire tomber. Rafaelo se laissa alors tomber, coude en avant. Il rencontra avec un choc sourd le crâne de son adversaire et roula à terre pour se relever. L’ange se retourna doucement, révélant son crâne noir, luisant comme un scarabée.

« Alors, elles sont où tes punchlines Rafaelo ? » minauda la terreur, rudement satisfait de son effet.

La première localisation qui vint à l’assassin n’était pas assez civique, alors il se contenta de grogner. Il n’arriverait pas à passer cette carapace. Pas sans haki du moins. Il esquiva une nouvelle salve. Rectification, il n’arriverait pas à passer cette carapace sans haki s’il ne voulait pas le tuer. Les lames, ça pouvait aller là où Andy ne se protégeait pas, mais le reste ? Tch. Il cracha un mélange de salive et de sang. Les points vitaux de l’Ange étaient bien protégés. Et il ne voulait pas tuer un type qui n’avait de défaut que la hargne. Comme les adeptes de Skippy … foutu Alincourt. Une légère chape de fumée commença à entourer son poing droit. De son côté, Andy chargeait à travers la forêt, tandis que des curieux s’étaient ramenés pour voir ce que le combat donnait. Un poing de fumée surgit de l’assassin, frappant le colosse de plein fouet. Celui-ci détruisit l’émanation d’un simple geste. Comme de juste, un poing de fumée était plus facile à dissiper qu’un Rafaelo. Ce dernier pesta et esquiva d’un simple pas le coup vengeur de son adversaire. Il s’ensuivit une série impressionnante d’échanges durant lesquels l’assassin ne fit qu’esquiver de peu les coups de son opposant. Grâce au mantra il percevait les intentions et la façon d’éviter de prendre trop de coups mais il ne décelait nulle ouverture dans cette furie-là. Si l’alcool avait amplifié la résonnance, il n’en rendait les circonvolutions de son fluide que plus floues.

L’échange dura plusieurs dizaines de secondes, où l’ange frappait dans le vide et où l’humain évitait les coups de plus ou moins loin. Rafaelo partait du constat que maintenir le fluide lui était difficile, et même si Andy le maîtrisait cela devait lui en coûter de l’énergie. Alors il finirait par s’épuiser. Mais après autant de coups, il finit par en douter. Alors la suite des choses devint très simple. Eviter de se faire cogner jusqu’à pouvoir l’étaler proprement. Mais, bien entendu, c’était trop présumer de ses forces. Vint un moment où le coup passa un peu trop près. Puis le suivant vint vraiment trop près. Et l’alcool qui floutait les mouvements de Rafaelo lui fit se prendre de plein fouet un enchaînement de droites et de gauches qui l’envoya proprement dans les ronces. Satisfait de sa salve, Andy se redressa, essoufflé. Face contre terre, l’assassin posa les mains contre le sol et se releva difficilement. Les pupilles de l'ange s'écarquillèrent. Un type normal serait mort. Un type normal ne se serait pas relevé aussi rapidement. Oui, mais un type normal n’était pas fait de fumée. C’était l’avantage d’un investissement calculé.

« Pas mal. » fit Rafaelo, masquant au mieux ses blessures en usant de son pouvoir démoniaque pour colmater ses blessures – ne pouvant parler de réelle régénération face à un haki.

« Sauf que tu oublies ce que j’ai accompli à moi seul, Andy. J’ai été entraîné par la révolution depuis mes cinq ans. J’ai grandi dans la fange et la vermine. J’ai été esclave, puis formé. Puis esclave de nouveau. J’ai fait couler le sang avant d’être un homme et sans avoir ma voix au chapitre. J’ai eu un frère, qui est mort pour me protéger. J’ai grandi dans la révolution, ait créé et construit de mes mains ce qu’on appelle aujourd’hui l’Umbra. J’ai mené des guerres comme à Drum. J’ai mené des révolutions comme à Goa. Je suis passé par le feu et le sang. J’ai été vaincu de nombreuses fois, mais je me suis toujours relevé. Je me suis forgé d’un magma dont tu ignores tout, angelet. Toi et ta lutte puérile sur cette île. Toi qui rejetais encore hier tes semblables au nom d’une prétexte oublié depuis des décennies. Et tu veux me faire quoi ? Tu n’as pas eu la force de faire face à tes problèmes et tu veux te prouver que t’es capable de les surmonter en me battant ? Et ben Andy, dis-moi, oui. Dis-moi que c’est ça. Et je te laisserai me battre, il n’y a aucun soucis. Mais après. Après, je me relèverai. Et toi, tu feras quoi ? Est-ce que cette victoire t’apportera quelque chose ? Car ce n’est pas de gagner qui importe. C’est de mener ses choix jusqu’à la fin. La toute fin. » reprit l’assassin, sans réaliser qu’il parlait beaucoup trop.

Ce faisant, ses poings avaient pris une teinte noirâtre, à l’instar de son combat face à Medhine. Il évoquait des faits dont il ignorait se souvenir, puisant là une rage insoupçonnée. Un frère ? Entraîné à 5 ans ? Qu’importait. Les coups de l’ange avaient dû réaligner quelques neurones. S’il en restait encore. Ce qui importait, en revanche, ce fut le fait que le colosse avait stoppé sa progression. Pire, il avait reculé d’un pas sous la diatribe du maigrelet fumigène. Les jointures du gantelet de fer craquèrent.

« Tu ne m’arrêteras pas maintenant, Andy. Ni jamais. Ni personne. » lâcha Rafaelo, d’un voix calme.

D’un bond, il sembla apparaître devant son adversaire, enfonçant son poing ganté dans son estomac. Andy, surpris, attrapa la tête de Rafaelo entre ses mains et dû essuyer un second coup dans les côtes, qui craquèrent sous l’impact. Glissant sous sa garde, l’assassin attrapa son poignet et le tordit pour ouvrir une ouverture sur la carotide de son adversaire. Il ouvrit sa main, recouverte de fluide, et frappa du tranchant. Les yeux d’Andy se révulsèrent et il s’effondra à terre. Cela coïncida avec l’arrivée des anges et shandiens inquiets qui s’étaient rués sur le lieu d’impact de la chute de Rafaelo. Ce dernier pris le pouls d’Andy avant de se relever, le laissant aux mains de ses amis anges.

« Il vivra. Dites-lui bien que la prochaine fois, ce sera sans alcool. » fit-il, avant de disparaître dans une gerbe de fumée.

Aucune envie de devoir expliquer tout ça aux autres, la retraite restait le choix le moins éreintant. Avec une sieste dans les arbres pour cuver tout ça.
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