- Voiture balais:
Car il n'y a rien de plus expéditif que le feu, pour éliminer toute trace de l'ennemi Révolutionnaire. C'est du moins ce qu'en a déduit l'amiral Keegan Fenyang suite à la chasse aux ennemis de l'État perpétrée par ses hommes sur Goa. Les souterrains détruits, le mont Corvo complètement carbonisé, le Roi des Ordures froidement tué par Edwin "Poigne de Fer" Morneplume, le Grey Terminal prendra du temps à cicatriser suite aux lourdes interventions de la Marine. On ne peut que louanger les efforts des Hadzi, des Kosma et des Morneplume qui ont su, au plus grand péril de leur vie, découvrir la cachette du leader révolutionnaire à la suite d'une enquête ardue.
Mission : Voiture balais
Après une telle opération, il reste toujours des miettes à gérer. Des récalcitrants qui refusent de mourir, des hommes mortellement blessés qui ont trouvé refuge quelque part... Et s'ils survivent ? Mmm, mauvais. Votre objectif : tous les trouver et leur offrir un repos éternel. Ou au moins, les conduire en prison... Au choix ! Ah, et pensez à relever certains pans de mur, certains sont probablement cachés dessous.
Enfin libre... Lorsque l'on m'a proposé cette mission à Goa, j'ai accepté tout de suite. Casser du révolutionnaire et ça en totale autonomie, sans supérieur sur notre dos pour nous emmerder. Bon en réalité on est censés partir par groupe de trois, mais j'ai réussi à m'éclipser sans me faire voir. Donc me voila sur le Mont Corvo. J'ai intérêt à réussir cette mission, je suis seul sans mes coéquipiers et sans appui logistique. Mais je risque pas grand chose, la plupart des personnalités dangereuses de l'île ont disparues comme par magie. Bref, c'est le genre de truc qui peut m'assurer une promotion, bon on va un peu me taper sur les doigts pour non respect de la hiérarchie, mais les ordres n'étaient pas très clairs, il n'a pas été précisé qu'on devait travailler en équipe, on a simplement été envoyés par groupe de trois ehehe !
C'est un sacré bordel ici. Des tentes et des maisons en carton partout autour de moi, des gamins à moitié nus qui courent dans tous les sens, un début d'incendie qui est en train d'être éteint... Faudrait pas qu'ici ça prenne feu. D'après ce que j'ai compris, le Grey Terminal a été rayé de la carte à coups de canons. Radical mais efficace. Efficace pour frapper un grand coup à la révolution, niveau humanitaire y a mieux. Des centaines de personnes se retrouvent sans abris, sans compter les morts et les blessés. Mais on verra ça plus tard, ce qui compte pour l'instant, c'est de traquer les quelques révolutionnaires encore en vie sur le Mont Corvo. Pour cela, je me suis "déguisée". Je vais simplement dire que je suis un esclave qui s'est échappé en omettant de préciser que je suis marin. Je me suis bien préparé, mes camarades marins se sont porté volontaires pour m'aider : ils m'ont tout simplement frappés et laissé des marques, pour que ça fasse plus vrai.
Je me fraye un chemin à travers les ordures qui jonchent le sol en boitant. Je ne suis armé que d'un baton en métal qui me serre aussi de cane. Il y a beaucoup trop de visages, impossible de repérer les éventuels révolutionnaires comme ça, de toutes façons ils doivent être cachés. Tout ce que je dois faire c'est entrer en contact avec eux. Devant moi des bambins jouent à la police et aux voleurs. Je les interpelle.
" Eh... Eh vous là... Oui les gosses... " Je tousse et feint de tomber par terre. " S'il vous plaît, aidez moi, non je peux me relever vos inquiétez pas. Il faut... il faut que je trouve une cachette, j'ai réussi à m'enfuir de chez mon maître mais si on me retrouve... " Je renifle et arrive à faire couler une larme sur mon visage. " S'il me trouve... Snif... Je ne sais pas ce qu'il me fera ! S'il vous plaît, ca restera entre nous... snif... "
Ils me regardent avec un air déconcerté. Le plus jeune d'entre eux s'avance vers moi et me chuchote à l'oreille "J'ai pas le droit de parler aux inconnus." Il est bien élevé, c'est déjà ça. Il est surtout très intelligent, un groupe de marins passent derrière nous, et pour me répondre sans se faire entendre, il me glisse un bout de papier dans la main. Je lui souris et reprend ma marche, appuyé sur ma cane. J'avance sans trop savoir où je vais, je tourne à gauche, puis j'avance à nouveau et puis je reviens sur mes pas, et cette fois je prends à droite. Après une heure de marche, je m'arrête derrière un arbre. Pour ne pas éveiller les soupçons, je fais semblant d'uriner. Il faut rester prudents, il n'y a pas que les marins que je dois éviter, si un groupe de bandits ou je ne sais quoi m'attaque, je serai en mauvaise posture. Je baisse ma braguette, et après un rapide coup d'oeil dans mon dos, je lis ce qui est écrit sur le bout de papier que le petit gars m'a donné tout à l'heure. " Ils viendront à toi. " Ouaw... Ca m'aide beaucoup ça ! Je me doute bien qu'ils vont venir à moi, mais des révolutionnaires à moitié morts qui cherchent à rester le plus discrets possibles, ça peut mettre du temps à vous contacter. Je ne peux que attendre... Nan mais il se fou de ma gueule ? Je vais chercher ces putains de révolutionnaires et les trouver ! C'est à cause de types comme eux que quand on est esclaves, on croit encore aux histoires d'évasions... Disons que ça me tient à coeur de taper sur des révolutionnaires. Ces mecs croient encore aux bisounours, je sais pas comment ils font pour trouver des partisans, y a rien de logique dans leurs plans : renverser le gouvernement mondial... Et ensuite ? On prend les mêmes et on recommence ? Je vais me faire un plaisir de tous les écraser.
Bon pour l'instant je décide plutôt de m'installer par terre et de faire la manche. Je me fond dans le décor. Les gens vont et viennent devant moi sans prêter attention. Au coin de la "rue" il y a une maison close, le mouvement incessant des clients n'est pas difficile à repérer. C'est plutôt un bordel qu'une maison close... En face du bordel, y a un revendeur d'armes. Lui non plus il est pas très discret, il cache sa marchandise dans ses poubelles, alors bon quand dix personnes viennent fouiller les poubelles de la même personne en cinq minutes, on peut se poser des questions... Mais c'est pas ce qui m'intéresse. Je dois penser révolutionnaire : je suis blessé, je dois me cacher, trouver des provisions et me soigner. Ils ont plusieurs choix, utiliser des gosses comme tout à l'heure, ça peut être utile pour trouver à manger. Avec un peu de chance, ils ont un médecin parmis eux et dans ce cas ils n'ont pas besoin de sortir de leur cachette, mais dans tous les cas, ils doivent se procurer des médicaments. Et juste en face de moi, il y a une "semi-clinique". Semi parce qu'elle n'est qu'à moitié construite, il manque le toit et la plupart des murs. Malgré cela, les blessés y affluent pour recevoir des soins. Vu qu'il n'y a ni murs ni fenêtres, je peux facilement voir ce qu'il se passe dans la clinique. A l'entrée, des infirmières essayent de contrôler les centaines de personnes qui se bousculent pour la queue. Un peu plus loin sur la droite se trouvent les salles d'opérations. A même le sol, les docteurs opèrent sans anesthésiants avec des outils bricolés. Et enfin, sur la gauche, ce qui m'intéresse : la réserve. Elle est gardée par des bandits qui si j'ai bien compris, protègent la réserve contre quelque berrys, mais en profitent aussi pour alimenter le marché noir. Ils se procurent des médicaments et les revendent sans même se cacher, devant les infirmières. C'est eux qui m'intéressent.
Pendant des heures, je reste assis à les observer. Les clients défilent. La plupart sont des toxicomanes en manque de morphine, mais il y a aussi des enfants, des vieillards... C'est vraiment n'importe quoi, ils ont des maisons à reconstruire, des personnes à sauver, et au lieu de ça ils viennent acheter une dose... Peut-être qu'avant de partir je viendrai faire le ménage ici aussi. Pour l'instant, j'ai repéré une cible. Un adolescent. Petit de taille, trapu, il doit pas avoir la vingtaine d'après moi. Il me paraît suspect, il vient plusieurs fois par jour prendre des grosses boîtes de médicaments, et il veille toujours à ne pas être suivi ou observé. Il est trop sur ses gardes, il a quelque chose à cacher j'en suis sûr. Si ça se trouve il n'a rien à voir avec la révolution... Mais de tous les clients, il me paraît judicieux de le suivre. Il ne tarde pas à revenir se réapprovisionner. J'attends donc qu'il récupère la marchandise et qu'il s'en aille. Il fait très attention, ça va être dur de la garder en vue sans me faire repérer. Je ne suis pas pressé, même si ça prend du temps, je vais le suivre jusqu'à ce que je découvre s'il est en contact avec des révolutionnaires. En plus de ça, je dois faire attention à ceux qui me surveillent. Je n'en ai remarqué aucun pour l'instant, soit ils sont très prudents, soit c'était du bluff. Cette mission s'annonce plus compliquée que je l'avais prévu... Et ca me plait vachement !
Dernière édition par LaMarcus Thomas le Dim 18 Oct 2015 - 18:01, édité 2 fois