>> Hireniku
Pseudonyme : "L'Anguille" ... Surnom qui a le don de l'irriter. Age: 37 ans Sexe : Masculin Race : Homme-Poisson (anguille électrique) Métier : Marchand ambulant Groupe : Civil Buts : 1. Prendre l'Île aux Esclaves et affranchir sa population. / 2. Réduire à néant Saint-Urea. / 3. Abolir l'esclavage sur toutes les mers. Aptitudes que vous désirez posséder après votre validation : - Aptitude d'homme-poisson : Contact électrique (paumes) - Aptitude d'homme-poisson : Peau diélectrique - Shōgekiha No Mizu (“Shog’kia No’m’zu”) : il s’agit de l’onde de choc aqueuse (karaté aquatique). Au contact, cette attaque peut endommager certains organes et autres muscles à proximité du point d’impact, et occasionner des hémorragies. - Binta No Ashi (“B’nta N’ashi”) : Coup de pied latéral porté droit à la tête afin de projeter l’adversaire à terre et de le sonner. - Chōyaku No Hake (“Ch’yaku N’ake”) : L’anguille porte un violent coup de poing ascendant dans le ventre de son adversaire afin de le projeter dans les airs à la verticale. - Kiwotsukete (“K’wotsuk’te”) : Hireniku effectue un salto avant réceptionné sur un pied, l’autre jambe restant tendue, le talon s’abattant sur l’épaule de l’adversaire. Quand on pèse deux bons quintaux, il paraît que le coup est douloureux. -Hangeki No Unagi (“N’geki N’un’gi”) : Hireniku attrape le poignet de la main armée de l’adversaire, bloquant son attaque, et place son autre paume sur le torse de celui-ci, avant de faire circuler entre ses deux mains un puissant courant électrique, blessant et engourdissant sa victime. - Kansei No Mori (“K’nsei No’m’ri”) : Hireniku harponne son ennemi de son fusil à harpon puis libère une intense décharge électrique afin de tenter de l'électrocuter. Équipement : - Jonque de pêche - Hache de boucher - Fusil à harpon - Matériel de boucher et de poissonnier - Canne à pêche - Livre de "philosophie" (il s'agit du mémoire d'un vieux prospecteur fou) Codes du règlement : Ce compte est-il un DC ? : Non |
>> Physique
Surplombant les foules de ses trois mètres, la musculature digne des meilleurs athlètes et le dos courbé lui donnant l'air d'un ogre, Hireniku est un fier représentant des abysses. La peau épaisse, d'un pale vert olive, on peut remarquer sous sa chemise vive parsemée de libellules une profonde cicatrice lui barrant le torse, stigmate de son ancienne vie d'esclave.
Le visage lisse et bombé, aux traits patibulaires d'une anguille guettant sa proie, sous une longue crinière hirsute d'un blond sombre, une démarche rude et des manières pouvant le faire passer pour le caïd local,il est flagrant que les gens ne doivent pas souvent lui demander le chemin pour rejoindre la poissonnerie la plus proche.
Les planchers ont tendance à grincer, sous ses deux bons quintaux, quand, vermoulus, ils ne cèdent pas sous son poids, ce qui a tendance à l'irriter.
Attendez de l'entendre baragouiner dans son langage rustre de péquenaud, de sa forte voix rauque, et vous aurez fini de vous faire une forte mauvaise opinion de sa personne.
Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser présager, Hireniku se lave quotidiennement, si ce n'est qu'il le fait dans la mer, au petit mâtin, ce qui lui laisse un parfum iodé dans les cheveux et sur la peau, peu désagréable pour des marins, et maintenant qu'il est libre de s'habiller comme il l'entend, il a tendance à se changer régulièrement, histoire de laver les peux de vêtements qu'il possède.
Le visage lisse et bombé, aux traits patibulaires d'une anguille guettant sa proie, sous une longue crinière hirsute d'un blond sombre, une démarche rude et des manières pouvant le faire passer pour le caïd local,il est flagrant que les gens ne doivent pas souvent lui demander le chemin pour rejoindre la poissonnerie la plus proche.
Les planchers ont tendance à grincer, sous ses deux bons quintaux, quand, vermoulus, ils ne cèdent pas sous son poids, ce qui a tendance à l'irriter.
Attendez de l'entendre baragouiner dans son langage rustre de péquenaud, de sa forte voix rauque, et vous aurez fini de vous faire une forte mauvaise opinion de sa personne.
Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser présager, Hireniku se lave quotidiennement, si ce n'est qu'il le fait dans la mer, au petit mâtin, ce qui lui laisse un parfum iodé dans les cheveux et sur la peau, peu désagréable pour des marins, et maintenant qu'il est libre de s'habiller comme il l'entend, il a tendance à se changer régulièrement, histoire de laver les peux de vêtements qu'il possède.
>> Psychologie
Avec Hireniku, on ne sait trop à quoi s'attendre ; d'humeur changeante, une logique bien à lui à l'épreuve des critiques, c'est ce côté erratique de sa personnalité qui peut choquer ceux qui ne le connaissent pas assez, et qui peut ou bien le mettre en danger, ou bien le sortir d'une situation considérée comme une impasse.
On attendrait de la part d'un esclave fugitif de cette espèce un niveau de pensée proche de celui d'un bigorneau, et pourtant l'homme-poisson est du genre à cogiter dur, trompant son monde, et lui-même, en se persuadant qu'il sait lire et gardant précieusement le premier ouvrage qu'il ai pu dégoter, feignant des heures de réflexions tout en tournant rarement les pages, ignorant ce qu'on lui dit à l'occasion. L'interrompre dans sa mascarade serait une fort mauvaise idée, d'autant qu'il a prit goût à ce loisir, imaginant des histoires à partir des courbures du texte, comme s'il s'agissait d'images.
Il n'en reste pas moins un compagnon agréable, bien que peu distingué, et une fois la barrière du langage franchie. Et en effet, il n'est pas aisé de suivre des conversations avec un individu au vocabulaire limité qui a tendance à condenser les sons, et aux tics de langage peu convenables.
Lorsqu'il s'adresse à quelqu'un, il lui arrive fort souvent de l’apostropher d'un "Té", pouvant aussi bien signifier "Je requiers ton attention." que "C'est à toi que je parle." ... Avouez qu'il y a plus distingué ! Son second tic de langage récurrent est d'exprimer son étonnement et ses questionnements d'un "Hüü", lui donnant un faux-air de brute cérébralement limitée.
Appréciant la boisson, les festins et les histoires en tout genre, un bon conteur peut éveiller en cette montagne de muscles un ersatz d'esprit enfantin, très attentif. Une chose est certaine, la solitude ne lui convient qu'un temps, ayant toujours eu de l'entourage, et il cherchera la compagnie, préférant être mal accompagné que seul.
Pourtant, s'il n'a pas tendance à juger les autres sur leur apparence ou bien sur ses premières impressions, il se forge facilement une idée de qui il a affaire, d'après les actes et le comportement de tout un chacun. Sachant que l'on peut dire une chose ou bien une autre pour se défendre, ou pour éviter des ennuis, il n'accorde que peu de valeurs aux mots, et ne portera pas trop rancune à un menteur, même s'il privilégie l'honnêteté dans ses relations. Plutôt que de se faire des ennemis, il délaissera les individus peux fréquentables plutôt que de se montrer hostile à leur encontre. Ceci n'est pas valable pour les esclavagistes et pour les tyrans, qu'il aura beaucoup de mal à supporter, voire à laisser en vie suite à leur rencontre, selon le degré d'ignominie dont ils feront preuve.
On attendrait de la part d'un esclave fugitif de cette espèce un niveau de pensée proche de celui d'un bigorneau, et pourtant l'homme-poisson est du genre à cogiter dur, trompant son monde, et lui-même, en se persuadant qu'il sait lire et gardant précieusement le premier ouvrage qu'il ai pu dégoter, feignant des heures de réflexions tout en tournant rarement les pages, ignorant ce qu'on lui dit à l'occasion. L'interrompre dans sa mascarade serait une fort mauvaise idée, d'autant qu'il a prit goût à ce loisir, imaginant des histoires à partir des courbures du texte, comme s'il s'agissait d'images.
Il n'en reste pas moins un compagnon agréable, bien que peu distingué, et une fois la barrière du langage franchie. Et en effet, il n'est pas aisé de suivre des conversations avec un individu au vocabulaire limité qui a tendance à condenser les sons, et aux tics de langage peu convenables.
Lorsqu'il s'adresse à quelqu'un, il lui arrive fort souvent de l’apostropher d'un "Té", pouvant aussi bien signifier "Je requiers ton attention." que "C'est à toi que je parle." ... Avouez qu'il y a plus distingué ! Son second tic de langage récurrent est d'exprimer son étonnement et ses questionnements d'un "Hüü", lui donnant un faux-air de brute cérébralement limitée.
Appréciant la boisson, les festins et les histoires en tout genre, un bon conteur peut éveiller en cette montagne de muscles un ersatz d'esprit enfantin, très attentif. Une chose est certaine, la solitude ne lui convient qu'un temps, ayant toujours eu de l'entourage, et il cherchera la compagnie, préférant être mal accompagné que seul.
Pourtant, s'il n'a pas tendance à juger les autres sur leur apparence ou bien sur ses premières impressions, il se forge facilement une idée de qui il a affaire, d'après les actes et le comportement de tout un chacun. Sachant que l'on peut dire une chose ou bien une autre pour se défendre, ou pour éviter des ennuis, il n'accorde que peu de valeurs aux mots, et ne portera pas trop rancune à un menteur, même s'il privilégie l'honnêteté dans ses relations. Plutôt que de se faire des ennemis, il délaissera les individus peux fréquentables plutôt que de se montrer hostile à leur encontre. Ceci n'est pas valable pour les esclavagistes et pour les tyrans, qu'il aura beaucoup de mal à supporter, voire à laisser en vie suite à leur rencontre, selon le degré d'ignominie dont ils feront preuve.
>> Biographie
Parmi les pires épreuves que l'on pouvait subir en ce monde de guerre et d'effroi, naître dans les champs de tabac de cette ordure de Dion-Waba, sur l'île aux Esclaves, et en tant que tel n'était pas l'une des moindres humiliations … Fort heureusement, Hireniku eut plus de chance que son cousin, et vit le jour dans le foin d'une étable, à quelques kilomètres de ladite propriété, tandis que Pat'Jam eut une arrivée en matière plus abrupte, sa mère forcée de travailler malgré la perte de ses eaux, et percutant le sol rocailleux la tête la première avant même d'avoir le temps de pouvoir pousser son premier cri. C'est peut-être même cette reconnaissance de ne pas avoir une telle naissance qui poussa l'homme-poisson à s'occuper de cet attardé, plongé dans un profond mutisme, aussitôt qu'il le pu. A moins que le simple fait d'être de sa famille suffit à ne pas abandonner cette tête d'enclume …
Toujours était-il que la petite anguille fut très vite sollicitée, son statut ne l'autorisant en rien à profiter de son enfance en totale insouciance. N'ayant ni la force ni l'expérience nécessaire pour s'occuper des cochons laineux de l'exploitation, hauts d'un bon mètre cinquante une fois à l'âge adulte, le gamin fut affecté au nettoyage des box et à la préparation des auges à cochon … Ce qui était triste, c'était encore que les gorets mangeaient mieux que les esclaves, sans même parler de la quantité astronomique de légumes qu'ils engloutissaient chaque jour.
En dépit de son fardeau, Hireniku pu profiter de la présence de ses parents, Yakibuta et Oosaji, le soir et durant les pauses du midi. Ces rares moments de vie en famille apportaient un simulacre de normalité dans leur quotidien harassant, or Hireniku gardait espoir, sa mère lui répétant sans relâche que l’il y avait des individus de la pire espèce, les gens bienveillants et justes existaient aussi, et qu’un jour certains viendraient les libérer de leurs chaînes et puniraient leurs oppresseurs.
La pauvre Oosaji n’eut pas l’occasion de voir son rêve se réaliser, emportée un hiver dans une épidémie. Loin d’améliorer la situation des esclaves, la courte pénurie de main d’œuvre – comblée par des captures massives, en quelques mois – fut en partie compensée par un travail plus intense, et ce fut à l’âge de dix-sept ans que l’Anguille, comme l’appelaient les gardes, dû apprendre à maîtriser et à tondre ses tas de muscles et de graisses que sont les cochons laineux.
Cette bête rapportait visiblement beaucoup, entre la laine, de qualité, qui permettait d’obtenir des feutres soyeux et de grande résistance et la viande riche en graisse et ne tournant que difficilement, plus indéniable pour des marins, traversant des mers changeantes et agitées. Pourtant, il s’agissait d’une vraie plaie pour les esclaves, se montrant brutale et peu obéissante, et il n’était pas rare qu’un malheureux, piétiné par ces maudits gorets, ne finisse avec une lame entre les deux yeux, les propriétaires préférant racheter un nouvel esclave plutôt que de perdre du temps et de l’argent en les faisant soigner et garder le lit le temps de leur rémission.
L’homme-poisson perdit de nombreux amis de la sorte, ainsi que quelques oncles et cousins, mis à part Pat’Jam, qui avait un don pour manipuler ces furies, sans observer la moindre opposition … à croire que les gorets le prenaient pour l’un des leurs.
Avec l’âge, et un mode de vie si éprouvant, Hireniku devint assez robuste et aguerri pour attraper ces grosses bêtes puantes, et même pour les porter sous le bras, un peu comme s’ils n’étaient que des sacs à pommes de terre. Son propriétaire remarqua cela, et décida d’investir dans cette montagne de muscles, le contraignant à combattre en arène.
Le premier jour dans la fosse manqua d’être le dernier du jeune gladiateur, peu habitué à combattre, sinon des porcs laineux, qu’il ne devait absolument pas blesser. Ici, le but de tout un chacun était tout autre ; il s’agissait de survivre à ses adversaires, en les mettant hors d’état de nuire, ce qui parfois revenait à signer l’arrêt de mort d’un opposant …
Encore déstabilisé par ce changement soudain de mode de vie, Hirenuki tenta d’esquiver ce jour-ci bien maladroitement un coup de sabre traître porté par un humain, un ancien pirate, dénommé Janken, et s’écroula en arrière de tout son poids, une profonde estafilade sur le torse. Si l’esclave avait aussi bien retenu le prénom – et le visage – de son adversaire, c’était que tandis qu’il s’apprêtait à mettre à mort l’homme-poisson, alors au sol, ce dernier, dans un élan de survie, avait saisi la lame de son assaillant, à mains nues, le foudroyant de sa toute première attaque électrique, et le tuant par la même occasion.
Après une courte convalescence, Hireniku fut renvoyé dans l’arène, enchaînant les combats, ôtant parfois des vies, toujours avec autant d’amertume. ILS disposaient de sa vie, et l’avaient poussé à commettre le pire des crimes … L’esclave ruminait sa colère, le désarroi d’avoir dû priver d’autres victimes de leur existence lui pesant. Mais au fil des années, il apprit à prendre sur lui, car c’était LEUR faute, et non la sienne …
EUX ? Il s’agissait des maîtres. De ces monstres esclavagistes, disposant de la vie et de la liberté des autres, comme on disposait au mieux d’un meuble, ou bien d’un morceau de pain rassis, se repaissant de leur souffrance et de leur sang, pour tromper l’ennui d’une vie de débauche et de pouvoir. Les paroles de sa mère lui revenaient sans cesse : s’il y avait des gens odieux, il y en avait des bons, qui délivreraient les esclaves et puniraient les maîtres. Ces libérateurs, Hireniku les attendaient, chaque jour, et pourtant chaque jour le massacre continuait dans la liesse la plus totale, le public désirant toujours plus de violence et de sang.
Pourtant, un beau jour – l’esclave avait perdu le fil du temps, sa seule volonté demeurant de survivre jusqu’à sa libération – un homme vint le voir, en compagnie du maître. Il s’agissait d’un de ces bedonnants fortunés en mal de distractions ; ses yeux ainsi que sa panse le disaient.
“Faites lever ce … cette chose.”
L’inconnu au langage maniéré semblait ne pas vouloir adresser la parole à Hireniku, à moins qu’il ne le pense point capable de s’exprimer. Toujours était-il que le garde qui accompagnait les sombres individus tapa sur les barreaux.
“Debout là-d'dans !”
Sans trop de volonté, l’Anguille grogna, et souleva sa masse, tout en se rapprochant de la grille.
“Diantre, quel … Je-ne-sais-quoi ! Il doit être des plus … combien avez-vous dit qu’il valait ?
- Trois millions de Berries.
- Trois millions ?! Je pourrais facilement m’acheter trois hommes-poissons pour une telle somme !”
Le laniste, un homme massif au crâne rasé, et vêtu de cuir sourit de ses dents en or, contemplant la musculature de son esclave.
“Il vaut plus de cinq hommes-poissons, c’est un prix d’ami que je vous fait, mon très cher Ébius.”
L’homme obèse fit la moue l’espace d’un instant, puis reprit, de sa bonne humeur.
“S’il parvient à en vaincre tout autant en combat singulier, je suis prêt à en payer le double. Sinon, vous me devrez la somme que vous en réclamez. Qu’en dites-vous ?”
Toujours était-il que la petite anguille fut très vite sollicitée, son statut ne l'autorisant en rien à profiter de son enfance en totale insouciance. N'ayant ni la force ni l'expérience nécessaire pour s'occuper des cochons laineux de l'exploitation, hauts d'un bon mètre cinquante une fois à l'âge adulte, le gamin fut affecté au nettoyage des box et à la préparation des auges à cochon … Ce qui était triste, c'était encore que les gorets mangeaient mieux que les esclaves, sans même parler de la quantité astronomique de légumes qu'ils engloutissaient chaque jour.
En dépit de son fardeau, Hireniku pu profiter de la présence de ses parents, Yakibuta et Oosaji, le soir et durant les pauses du midi. Ces rares moments de vie en famille apportaient un simulacre de normalité dans leur quotidien harassant, or Hireniku gardait espoir, sa mère lui répétant sans relâche que l’il y avait des individus de la pire espèce, les gens bienveillants et justes existaient aussi, et qu’un jour certains viendraient les libérer de leurs chaînes et puniraient leurs oppresseurs.
La pauvre Oosaji n’eut pas l’occasion de voir son rêve se réaliser, emportée un hiver dans une épidémie. Loin d’améliorer la situation des esclaves, la courte pénurie de main d’œuvre – comblée par des captures massives, en quelques mois – fut en partie compensée par un travail plus intense, et ce fut à l’âge de dix-sept ans que l’Anguille, comme l’appelaient les gardes, dû apprendre à maîtriser et à tondre ses tas de muscles et de graisses que sont les cochons laineux.
Cette bête rapportait visiblement beaucoup, entre la laine, de qualité, qui permettait d’obtenir des feutres soyeux et de grande résistance et la viande riche en graisse et ne tournant que difficilement, plus indéniable pour des marins, traversant des mers changeantes et agitées. Pourtant, il s’agissait d’une vraie plaie pour les esclaves, se montrant brutale et peu obéissante, et il n’était pas rare qu’un malheureux, piétiné par ces maudits gorets, ne finisse avec une lame entre les deux yeux, les propriétaires préférant racheter un nouvel esclave plutôt que de perdre du temps et de l’argent en les faisant soigner et garder le lit le temps de leur rémission.
L’homme-poisson perdit de nombreux amis de la sorte, ainsi que quelques oncles et cousins, mis à part Pat’Jam, qui avait un don pour manipuler ces furies, sans observer la moindre opposition … à croire que les gorets le prenaient pour l’un des leurs.
Avec l’âge, et un mode de vie si éprouvant, Hireniku devint assez robuste et aguerri pour attraper ces grosses bêtes puantes, et même pour les porter sous le bras, un peu comme s’ils n’étaient que des sacs à pommes de terre. Son propriétaire remarqua cela, et décida d’investir dans cette montagne de muscles, le contraignant à combattre en arène.
Le premier jour dans la fosse manqua d’être le dernier du jeune gladiateur, peu habitué à combattre, sinon des porcs laineux, qu’il ne devait absolument pas blesser. Ici, le but de tout un chacun était tout autre ; il s’agissait de survivre à ses adversaires, en les mettant hors d’état de nuire, ce qui parfois revenait à signer l’arrêt de mort d’un opposant …
Encore déstabilisé par ce changement soudain de mode de vie, Hirenuki tenta d’esquiver ce jour-ci bien maladroitement un coup de sabre traître porté par un humain, un ancien pirate, dénommé Janken, et s’écroula en arrière de tout son poids, une profonde estafilade sur le torse. Si l’esclave avait aussi bien retenu le prénom – et le visage – de son adversaire, c’était que tandis qu’il s’apprêtait à mettre à mort l’homme-poisson, alors au sol, ce dernier, dans un élan de survie, avait saisi la lame de son assaillant, à mains nues, le foudroyant de sa toute première attaque électrique, et le tuant par la même occasion.
Après une courte convalescence, Hireniku fut renvoyé dans l’arène, enchaînant les combats, ôtant parfois des vies, toujours avec autant d’amertume. ILS disposaient de sa vie, et l’avaient poussé à commettre le pire des crimes … L’esclave ruminait sa colère, le désarroi d’avoir dû priver d’autres victimes de leur existence lui pesant. Mais au fil des années, il apprit à prendre sur lui, car c’était LEUR faute, et non la sienne …
EUX ? Il s’agissait des maîtres. De ces monstres esclavagistes, disposant de la vie et de la liberté des autres, comme on disposait au mieux d’un meuble, ou bien d’un morceau de pain rassis, se repaissant de leur souffrance et de leur sang, pour tromper l’ennui d’une vie de débauche et de pouvoir. Les paroles de sa mère lui revenaient sans cesse : s’il y avait des gens odieux, il y en avait des bons, qui délivreraient les esclaves et puniraient les maîtres. Ces libérateurs, Hireniku les attendaient, chaque jour, et pourtant chaque jour le massacre continuait dans la liesse la plus totale, le public désirant toujours plus de violence et de sang.
Pourtant, un beau jour – l’esclave avait perdu le fil du temps, sa seule volonté demeurant de survivre jusqu’à sa libération – un homme vint le voir, en compagnie du maître. Il s’agissait d’un de ces bedonnants fortunés en mal de distractions ; ses yeux ainsi que sa panse le disaient.
“Faites lever ce … cette chose.”
L’inconnu au langage maniéré semblait ne pas vouloir adresser la parole à Hireniku, à moins qu’il ne le pense point capable de s’exprimer. Toujours était-il que le garde qui accompagnait les sombres individus tapa sur les barreaux.
“Debout là-d'dans !”
Sans trop de volonté, l’Anguille grogna, et souleva sa masse, tout en se rapprochant de la grille.
“Diantre, quel … Je-ne-sais-quoi ! Il doit être des plus … combien avez-vous dit qu’il valait ?
- Trois millions de Berries.
- Trois millions ?! Je pourrais facilement m’acheter trois hommes-poissons pour une telle somme !”
Le laniste, un homme massif au crâne rasé, et vêtu de cuir sourit de ses dents en or, contemplant la musculature de son esclave.
“Il vaut plus de cinq hommes-poissons, c’est un prix d’ami que je vous fait, mon très cher Ébius.”
L’homme obèse fit la moue l’espace d’un instant, puis reprit, de sa bonne humeur.
“S’il parvient à en vaincre tout autant en combat singulier, je suis prêt à en payer le double. Sinon, vous me devrez la somme que vous en réclamez. Qu’en dites-vous ?”
*****
La mer … Depuis son île natale, Hireniku n’avait fait que de la voir, de loin, entendant son grondement, constatant ses caprices depuis l’élevage de cochons laineux, mais l’homme-poisson n’avait jusque là eu l’opportunité de l’approcher de si près.
L’eau de la baie demeurait calme, limpide, d’un bleu profond, le soleil s’y reflétant éblouissant le gladiateur. Mis à part durant les entrainements et les combats, Hireniku n’avait plus beaucoup l’occasion de voir le ciel, passant le reste du temps enfermé dans les sous-sols de l’arène.
“Allez, bouge toi de là, on n’a pas que ça à faire !”
Un autre homme-poisson enchaîné derrière l’Anguille s’impatientait, tandis que son camarade d’infortune restait planté sur le pont d’embarquement, à contempler le doux remous de l’eau le long de la coque du navire. Le dernier esclave, un humain roux à la tignasse crasseuse, se contentait de suivre le mouvement, la tête baissée, sans piper mot.
Pour un être dont les origines s’ancraient dans les profondeurs des océans, Hireniku restait interdit devant l’étendue d’eau salée, soudain réticent à embarquer sur un tas de planches flottant sur ce monde encore inconnu. Les gardes, aux allures de gredins, qui discutaient bruyamment jusque là prirent alors les choses en main.
“Du nerf, les microbes !”
Le terme employé aurait pu être risible, avec deux des trois esclaves surplombant de plus d’un mètre l’homme de main, un maigrichon arborant une fine moustache, qui n’avait comme seul avantage ostensible que d’être armé d’un mousquet.
Reprenant ses esprits, le prisonnier-né daigna obéir, non sans lancer un regard inquiet au-dessus de son épaule. Toute sa misérable vie se trouvait derrière lui, sur cette maudite île. Il ne savait pas si son père était encore de ce monde, à s’occuper des gorets, ou bien si la fatigue et la vieillesse lui avaient été défavorables. Il craignait bien entendu moins pour son stupide cousin, qui s’était fait sa place au milieu du bétail, et qui ne risquait pas sa vie à chaque fois qu’il entrait dans un enclos. Mais sur l’instant, il n’avait qu’un regret : quitter cet endroit enchaîné comme une bête, et non libre.
La première semaine de navigation fut éprouvante pour l’homme-poisson, ayant les tous premiers jours le mal de mer, et ne tenant pas en place, paniqué par le mouvement de balancier du navire sur les flots. Il était d'ailleurs devenu un sujet de moquerie de la part de l’équipage, trouvant risible qu’un être de son espèce puisse ne pas avoir le pied marin.
Pourtant l’esclave s’y fit, plus par fatigue et par habitude que par plaisir. Il avait pu comprendre que la destination du vaisseau se trouvait être Saint-Urea, découvrant que l’Île aux Esclaves appartenait à ce royaume, et en était le garde-manger. Ressassant les pires moments de sa misérable existence, souffrant d’une récente perte de poids, stigmate des hauts le cœur des débuts de ce périple en mer, Hireniku avait dorénavant un nom à mettre sur ses malheurs et ceux de sa famille. Si sa mère, elle aussi était née captive, Yakibuta, son père, avait autrefois vécu sous les mers, libre, et les peux de témoignages qu’il avait partagé en famille avaient donné envie à son fils de briser ses chaînes et de rejoindre leurs pairs dans les abysses.
S’il n’avait pas pu sentir les courants marins sur sa peau, profité du spectacle des barrières de corail et de leur faune colorée, ou même mangé autre chose que la bouillie infâme qui était servie aux esclaves, c’était à cause de Saint-Urea. S’il s’en sortait, il libérerait ses frères enchaînés. S’il s’en sortait, il réduirait ces oppresseurs esclavagistes à néant. Ce n’était ni une pensée, ni même une promesse, mais sa raison de vivre qui se concrétisait.
Or, un soir de nouvelle lune, alors que la mer se montrait calme, l’embarcation caressée par une douce brise, la cloche d’alerte sonna, réveillant aussi bien l’équipage que la cargaison ; un navire pirate venait d’attaquer par surprise le trois mâts, toutes lumières éteintes, une salve de mitraille venant d’éventrer sa coque.
Tandis que les marins s’affairaient dans l’urgence, qui à rejoindre le pont-batterie afin de riposter, qui à manipuler les cordages et à manœuvrer sur le pont principal selon les ordres donnés, les esclaves tendaient l’oreille, pétrifiés par le tumulte, tout juste arrachés à leur sommeil. Le pire n’était pas tant d’entendre les fracas de la bataille, mais d’être enchaîné, à ne rien voir de ce qui se passait au-dehors. Quitte à devoir mourir, autant voir la mort en face …
L’eau de la baie demeurait calme, limpide, d’un bleu profond, le soleil s’y reflétant éblouissant le gladiateur. Mis à part durant les entrainements et les combats, Hireniku n’avait plus beaucoup l’occasion de voir le ciel, passant le reste du temps enfermé dans les sous-sols de l’arène.
“Allez, bouge toi de là, on n’a pas que ça à faire !”
Un autre homme-poisson enchaîné derrière l’Anguille s’impatientait, tandis que son camarade d’infortune restait planté sur le pont d’embarquement, à contempler le doux remous de l’eau le long de la coque du navire. Le dernier esclave, un humain roux à la tignasse crasseuse, se contentait de suivre le mouvement, la tête baissée, sans piper mot.
Pour un être dont les origines s’ancraient dans les profondeurs des océans, Hireniku restait interdit devant l’étendue d’eau salée, soudain réticent à embarquer sur un tas de planches flottant sur ce monde encore inconnu. Les gardes, aux allures de gredins, qui discutaient bruyamment jusque là prirent alors les choses en main.
“Du nerf, les microbes !”
Le terme employé aurait pu être risible, avec deux des trois esclaves surplombant de plus d’un mètre l’homme de main, un maigrichon arborant une fine moustache, qui n’avait comme seul avantage ostensible que d’être armé d’un mousquet.
Reprenant ses esprits, le prisonnier-né daigna obéir, non sans lancer un regard inquiet au-dessus de son épaule. Toute sa misérable vie se trouvait derrière lui, sur cette maudite île. Il ne savait pas si son père était encore de ce monde, à s’occuper des gorets, ou bien si la fatigue et la vieillesse lui avaient été défavorables. Il craignait bien entendu moins pour son stupide cousin, qui s’était fait sa place au milieu du bétail, et qui ne risquait pas sa vie à chaque fois qu’il entrait dans un enclos. Mais sur l’instant, il n’avait qu’un regret : quitter cet endroit enchaîné comme une bête, et non libre.
La première semaine de navigation fut éprouvante pour l’homme-poisson, ayant les tous premiers jours le mal de mer, et ne tenant pas en place, paniqué par le mouvement de balancier du navire sur les flots. Il était d'ailleurs devenu un sujet de moquerie de la part de l’équipage, trouvant risible qu’un être de son espèce puisse ne pas avoir le pied marin.
Pourtant l’esclave s’y fit, plus par fatigue et par habitude que par plaisir. Il avait pu comprendre que la destination du vaisseau se trouvait être Saint-Urea, découvrant que l’Île aux Esclaves appartenait à ce royaume, et en était le garde-manger. Ressassant les pires moments de sa misérable existence, souffrant d’une récente perte de poids, stigmate des hauts le cœur des débuts de ce périple en mer, Hireniku avait dorénavant un nom à mettre sur ses malheurs et ceux de sa famille. Si sa mère, elle aussi était née captive, Yakibuta, son père, avait autrefois vécu sous les mers, libre, et les peux de témoignages qu’il avait partagé en famille avaient donné envie à son fils de briser ses chaînes et de rejoindre leurs pairs dans les abysses.
S’il n’avait pas pu sentir les courants marins sur sa peau, profité du spectacle des barrières de corail et de leur faune colorée, ou même mangé autre chose que la bouillie infâme qui était servie aux esclaves, c’était à cause de Saint-Urea. S’il s’en sortait, il libérerait ses frères enchaînés. S’il s’en sortait, il réduirait ces oppresseurs esclavagistes à néant. Ce n’était ni une pensée, ni même une promesse, mais sa raison de vivre qui se concrétisait.
Or, un soir de nouvelle lune, alors que la mer se montrait calme, l’embarcation caressée par une douce brise, la cloche d’alerte sonna, réveillant aussi bien l’équipage que la cargaison ; un navire pirate venait d’attaquer par surprise le trois mâts, toutes lumières éteintes, une salve de mitraille venant d’éventrer sa coque.
Tandis que les marins s’affairaient dans l’urgence, qui à rejoindre le pont-batterie afin de riposter, qui à manipuler les cordages et à manœuvrer sur le pont principal selon les ordres donnés, les esclaves tendaient l’oreille, pétrifiés par le tumulte, tout juste arrachés à leur sommeil. Le pire n’était pas tant d’entendre les fracas de la bataille, mais d’être enchaîné, à ne rien voir de ce qui se passait au-dehors. Quitte à devoir mourir, autant voir la mort en face …
*****
Après quelques échanges de tirs, le navire commençait à pencher dangereusement, les prisonniers retenus aux parois de la soute par leurs chaînes, glissant progressivement vers la poupe, la pente se faisant toujours plus raide, quand l’eau filtra au travers du plancher, en contrebas.
La panique gagna alors les captifs : le navire était en train de sombrer, et eux avec. Se débattant comme un diable, Hireniku, ses poignets en sang, parvint enfin à arracher ses chaînes du mur, l’eau lui arrivant à la gorge. Il ne le savait pas encore, ou du moins l’avait-il oublié, mais il faisait partie des privilégiés ne pouvant pas se noyer, la nature l’ayant doté de branchies, prenant le relais sous l’eau, ce qu’une vie hors des océans et le stress de la situation avaient occulté. Pour les humains enchaînés, cela ressemblait plus à de l’altruisme qu’à de la peur, eux qui étaient en train de boire la tasse, hissés hors de l’eau par cet homme-poisson, tirant le groupe vers le haut dans son ascension vers les escaliers.
Au-dehors, la bataille prenait fin, les marins abandonnant le navire, sautant à la mer, se réfugiant sur les chaloupes mises à l'eau ou sur un débris de ce qu'était leur vaisseau, dans la débâcle la plus générale, les pirates rugissant au loin leur joie, tandis que leur navire fonçait droit sur l'épave, en quête d'un butin à constituer.
Un incendie s'était déclaré sur le pont principal, débarrassé de ses mâts par l'artillerie adverse, et déjà certains cadavres roussissaient sur des flammes que seules les vagues menaçaient. Retissant à traverser cet enfer, les esclaves restaient alignés derrière Hireniku, qui scrutait le champ de bataille à la recherche d'un échappatoire, quand il remarqua une petite embarcation, à quelques mètres de la carcasse fumante du navire, où des marins ramaient sous les jérémiades d'un Ébius paniqué, engoncé dans un peignoir de nuit tâché par le sang et par la cendre.
Ni une ni deux, l'homme-poisson tira de force ses camarades d'infortune dans la direction du canot, attrapant au passage un sabre à la lame brisée, se jetant – et entraînant dans son sillage les autres esclaves – par-dessus bord, s’amarrant de justesse à l'embarcation de son acheteur à l'aide de l'arme, ce qui eut le don de faire hurler d'un cri suraiguë le tas de graisses ambulant.
Se hissant avec peine sur la barque, tiré vers le fond par ses camarades, Hireniku fut rapidement assailli par les rescapés en uniformes, l'un d'entre eux brisant sa rame sur le dos de l'Anguille. Entravé par ses compagnons, ne pouvant user que d'un bras pour se défendre ou pour attaquer, au risque de tomber à l'eau, l'évadé, irrité, bascula violemment en arrière, après s'est balancé à plusieurs reprises, jouant sur le fait d'être aussi chargé afin de retourner la coquille de noix, envoyant à la mer tous ses occupants.
La panique gagna alors les captifs : le navire était en train de sombrer, et eux avec. Se débattant comme un diable, Hireniku, ses poignets en sang, parvint enfin à arracher ses chaînes du mur, l’eau lui arrivant à la gorge. Il ne le savait pas encore, ou du moins l’avait-il oublié, mais il faisait partie des privilégiés ne pouvant pas se noyer, la nature l’ayant doté de branchies, prenant le relais sous l’eau, ce qu’une vie hors des océans et le stress de la situation avaient occulté. Pour les humains enchaînés, cela ressemblait plus à de l’altruisme qu’à de la peur, eux qui étaient en train de boire la tasse, hissés hors de l’eau par cet homme-poisson, tirant le groupe vers le haut dans son ascension vers les escaliers.
Au-dehors, la bataille prenait fin, les marins abandonnant le navire, sautant à la mer, se réfugiant sur les chaloupes mises à l'eau ou sur un débris de ce qu'était leur vaisseau, dans la débâcle la plus générale, les pirates rugissant au loin leur joie, tandis que leur navire fonçait droit sur l'épave, en quête d'un butin à constituer.
Un incendie s'était déclaré sur le pont principal, débarrassé de ses mâts par l'artillerie adverse, et déjà certains cadavres roussissaient sur des flammes que seules les vagues menaçaient. Retissant à traverser cet enfer, les esclaves restaient alignés derrière Hireniku, qui scrutait le champ de bataille à la recherche d'un échappatoire, quand il remarqua une petite embarcation, à quelques mètres de la carcasse fumante du navire, où des marins ramaient sous les jérémiades d'un Ébius paniqué, engoncé dans un peignoir de nuit tâché par le sang et par la cendre.
Ni une ni deux, l'homme-poisson tira de force ses camarades d'infortune dans la direction du canot, attrapant au passage un sabre à la lame brisée, se jetant – et entraînant dans son sillage les autres esclaves – par-dessus bord, s’amarrant de justesse à l'embarcation de son acheteur à l'aide de l'arme, ce qui eut le don de faire hurler d'un cri suraiguë le tas de graisses ambulant.
Se hissant avec peine sur la barque, tiré vers le fond par ses camarades, Hireniku fut rapidement assailli par les rescapés en uniformes, l'un d'entre eux brisant sa rame sur le dos de l'Anguille. Entravé par ses compagnons, ne pouvant user que d'un bras pour se défendre ou pour attaquer, au risque de tomber à l'eau, l'évadé, irrité, bascula violemment en arrière, après s'est balancé à plusieurs reprises, jouant sur le fait d'être aussi chargé afin de retourner la coquille de noix, envoyant à la mer tous ses occupants.
*****
Dérivant, depuis tellement de temps que les premières lueurs du jour teintaient la surface de l'eau de timides marques laiteuses, les esclaves tendirent l'oreille. L'air sous la coque de l'embarcation retournée venait à manquer, or leur plus grande crainte était que les pirates soient encore dans les parages, voire même des survivants de l'attaque, encore en état d'en découdre, et armés … Pourtant, seule la marée rompait le silence, s'abattant sur le bois, parfois plus fort qu'à l'accoutumée.
“Vous entendez ?
- Té ! Tagel !!!
- …
- Koa ?
- De quoi, quoi ?
- Koa k'y'avé kom brui ?
- Des oiseaux …
- Dépiaf ? Koa k'sa shanj' ?
- Bah, qui dit piafs dit terre …
- Hein ?!
- Quand y a des oiseaux, ça veut dire qu'une terre n'est pas loin.
- Hüü ?”
Hireniku se glissa alors hors de sa cachette, non sans tirer sur la chaîne le reliant à tous ses compagnons, manquant de faire boire la tasse à son voisin de derrière – mais comme il s'agissait d'un autre homme-poisson …
Au-dehors, la brume matinale envahissait l'horizon, rendant difficile toute observation, et durant un temps le fugitif n'entendit rien de plus que le bruit des vagues, quand un chant lointain et rieur se fit entendre, d'abord subtil, puis bien plus prononcé. A force d'attendre, les autres fuyards sortirent un à un de leur cachette, frissonnant, profitant de l'air frais et ô combien vivifiant des premières heures, la moitié entreprenant de s'installer sur la coque renversée, un tant soit peu au sec, bien qu'exposés au vent.
Durant une demi-heure, il fallut faire confiance aux mouettes, car nulle terre ne semblait vouloir faire son apparition, au point que certains des détenus en vinrent à tailler le bout de gras, tentant de tromper leur impatience. Ce fut le plus jeune de la fournée qui remarqua le premier une tâche sombre se détachant du brouillard, et à dire vrai, l'îlot faisant apparition était ridiculement minuscule, au point où la seule habitation s'y trouvant, une cabane sur pilotis, surpassait la surface totale de ce grain de terre, perdu dans l'océan, et sur laquelle reposaient des casiers à crustacés.
“Hüü, c't'une barrak …”
Ramant à la main vers le ponton, le groupe s'écroula sur le plancher de bois vermoulu, épuisé, après avoir amarré le rafiot, ne voulant pas se retrouver piégé sur place.
“Vous entendez ?
- Té ! Tagel !!!
- …
- Koa ?
- De quoi, quoi ?
- Koa k'y'avé kom brui ?
- Des oiseaux …
- Dépiaf ? Koa k'sa shanj' ?
- Bah, qui dit piafs dit terre …
- Hein ?!
- Quand y a des oiseaux, ça veut dire qu'une terre n'est pas loin.
- Hüü ?”
Hireniku se glissa alors hors de sa cachette, non sans tirer sur la chaîne le reliant à tous ses compagnons, manquant de faire boire la tasse à son voisin de derrière – mais comme il s'agissait d'un autre homme-poisson …
Au-dehors, la brume matinale envahissait l'horizon, rendant difficile toute observation, et durant un temps le fugitif n'entendit rien de plus que le bruit des vagues, quand un chant lointain et rieur se fit entendre, d'abord subtil, puis bien plus prononcé. A force d'attendre, les autres fuyards sortirent un à un de leur cachette, frissonnant, profitant de l'air frais et ô combien vivifiant des premières heures, la moitié entreprenant de s'installer sur la coque renversée, un tant soit peu au sec, bien qu'exposés au vent.
Durant une demi-heure, il fallut faire confiance aux mouettes, car nulle terre ne semblait vouloir faire son apparition, au point que certains des détenus en vinrent à tailler le bout de gras, tentant de tromper leur impatience. Ce fut le plus jeune de la fournée qui remarqua le premier une tâche sombre se détachant du brouillard, et à dire vrai, l'îlot faisant apparition était ridiculement minuscule, au point où la seule habitation s'y trouvant, une cabane sur pilotis, surpassait la surface totale de ce grain de terre, perdu dans l'océan, et sur laquelle reposaient des casiers à crustacés.
“Hüü, c't'une barrak …”
Ramant à la main vers le ponton, le groupe s'écroula sur le plancher de bois vermoulu, épuisé, après avoir amarré le rafiot, ne voulant pas se retrouver piégé sur place.
*****
“Y a pas l'sommeil léger vot'ami.”
Un vieil homme à la barbe d'argent généreuse, une salopette de toile attachée d'un seul côté, au-dessus un marcel rouge des plus sales, une calvitie naissante au sommet de sa tignasse épaisse, des culs de bouteille sur un nez d'ivrogne, venait de faire sauter les bracelets d'acier des chevilles du dernier esclave, mis à part ceux de l'Anguille, étalée de tout son long sur les planches, ronflant profondément, le ponton grinçant à chaque fois que se gonflaient ses poumons.
“J'va attendre qu'y s'réveille. J'voudra pas m'prendre sa main dans la tronche par accident.”
Se redressant, faisant cracher ses vertèbres, le grand-père remonta les marches vers sa bicoque, posant le burin et le marteau qu'il tenait sur la table, vérifiant la préparation bouillonnant sur le feu.
“C'midi, c'est bouillon d'porc au mérou et aux crevettes avec du piment, de la vanille et du lait de coco. Vous m'en r'direz des nouvelles !”
Un vieil homme à la barbe d'argent généreuse, une salopette de toile attachée d'un seul côté, au-dessus un marcel rouge des plus sales, une calvitie naissante au sommet de sa tignasse épaisse, des culs de bouteille sur un nez d'ivrogne, venait de faire sauter les bracelets d'acier des chevilles du dernier esclave, mis à part ceux de l'Anguille, étalée de tout son long sur les planches, ronflant profondément, le ponton grinçant à chaque fois que se gonflaient ses poumons.
“J'va attendre qu'y s'réveille. J'voudra pas m'prendre sa main dans la tronche par accident.”
Se redressant, faisant cracher ses vertèbres, le grand-père remonta les marches vers sa bicoque, posant le burin et le marteau qu'il tenait sur la table, vérifiant la préparation bouillonnant sur le feu.
“C'midi, c'est bouillon d'porc au mérou et aux crevettes avec du piment, de la vanille et du lait de coco. Vous m'en r'direz des nouvelles !”
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La montagne de muscles, assise les pieds dans l’eau, sur le ponton, semblait toute recroquevillée sur elle-même, ses grosses mains comme protégeant le bol de terre cuite d’où sortait un léger fumet. A dire vraie, tout en mâchant religieusement une bonne bouchée du bouillon, elle pleurait des larmes de crocodile, fixant un point dans l’eau qu’elle ne pouvait de toute évidence pas discerner. Tous voyaient bien ce drôle de manège, mais seul l’autochtone osa prendre la parole.
“Si t’aimes pas ça mon grand, faut pas’forcer.”
A ces mots, Hireniku attrapa avec douceur sa cuillère, et enfourna de nouveau matière à mastiquer, pleurant tout autant, en silence.
“Ça va pas, gamin ?”
D’un point de vue longévité, il était clair que le petit bonhomme devait avoir au moins l’âge cumulé de la moitié des esclaves, sinon plus, pourtant le mot "gamin" ne collait pas vraiment avec la forte carrure de l’homme-poisson.
“Cék’jé jamé manjé d’choz comsa … Laya dugou ! Duvré … du bongou !”
Depuis son enfance, le seul plat qu’il n’ait jamais avalé était une bouillie sans réelle saveur, sorte de purée de restes alimentaires douteux mélangé à du pain rassis, jugée comestible uniquement car quelqu’un l’avait décrété. Face à toutes les subtilités de saveurs du repas préparé par le vieux, l’évadé n’avait tout simplement pas de mots pour exprimer ce qu’il ressentait. C’était un peu comme de montrer un feu d’artifices à quelqu’un n’ayant jamais pu observer qu’une flamme d’une bougie, de loin.
Ne posant pas de questions, le marin aida les naufragés à améliorer la barque qu’ils avaient volée, la dotant d’un mât et d’une voile, ainsi que d’un gouvernail de fortune. Quelques rames qu’il avait gardées en réserve de plus, et l’embarcation était prête à prendre le large, sur les eaux de West Blue.
Pourtant, le jour du départ, Hireniku resta à quai, souhaitant une bonne route à ses anciens compagnons de geôle, préférant rester auprès du vieux Samuel, n’ayant, contrairement aux autres, jamais connu la liberté, et n’étant pas prêt à lui faire face pour l’instant.
Auprès du cordon bleu, le quotidien de l’homme-poisson changea du tout au tout. Il n’était plus esclave, mais apprenti, découvrant les plaisirs de la pêche et de la table, tout en embrassant la carrière de cuisinier, tentant de percer jour après jour les mystères de cette alchimie de saveurs et de vertus pour la santé. Rapidement, Hireniku se dévoila être un élève passionné et zélé, passant des heures à parfaire les techniques de coupe et de cuisson des aliments et à apprendre le nom et les qualités des ingrédients qu’il avait sous la main, ainsi que les lieux où il pouvait en dégoter.
Pourtant, il n’oubliait pas d’où il venait, ni que les siens, les esclaves, souffraient toujours des caprices de leurs maîtres. Le peu de famille qui lui restait continuait à trimer sous les coups de fouets, essuyant humiliations et châtiments la tête basse. Or, si la cuisine et la pêche lui avaient inculqué une valeur fondamentale, c’était bien la patience. Il n’était pas de taille à affronter les esclavagistes pour l’instant ; tout ce qu’il était actuellement en mesure de faire était d’en tuer un nombre limité, avant de lui-même trépasser, voire de se retrouver à nouveau affublé de chaînes, et ce pour le restant de ses jours.
Il lui faudrait donc prendre la voie des armes, et devenir assez puissant pour pouvoir libérer son île natale, le but étant à long terme d’abolir l’esclavage par la force. Cette idée ne relevait pas d’un manque de jugeote ou de discernement, mais d’une longue réflexion : le gouvernement mondial et sa puissante marine fermaient les yeux sur ces crimes, il ne pouvait donc pas s’enrôler dans les rangs de ces êtres corrompus, au risque de devenir lui aussi un monstre avant d’atteindre son but. La seule solution viable à ses yeux était de devenir un capitaine pirate, avec des hommes sous ses ordres, prêts à suivre ses objectifs, et d’éradiquer le problème : plus de maîtres, plus d’esclaves. Et la cuisine allait l’aider à atteindre ce but.
Effectivement, tout être vivant a besoin de se nourrir pour vivre, et les pirates étaient de toute évidence des êtres vivants. En devenant un excellent cuisinier, et un bon fournisseur en denrées alimentaires auprès de ces hors-la-loi, il pourrait rencontrer du monde et se faire un nom. Cela ne sera que plus aisé pour par la suite arborer un pavillon noir et rassembler un équipage conséquent.
“Si t’aimes pas ça mon grand, faut pas’forcer.”
A ces mots, Hireniku attrapa avec douceur sa cuillère, et enfourna de nouveau matière à mastiquer, pleurant tout autant, en silence.
“Ça va pas, gamin ?”
D’un point de vue longévité, il était clair que le petit bonhomme devait avoir au moins l’âge cumulé de la moitié des esclaves, sinon plus, pourtant le mot "gamin" ne collait pas vraiment avec la forte carrure de l’homme-poisson.
“Cék’jé jamé manjé d’choz comsa … Laya dugou ! Duvré … du bongou !”
Depuis son enfance, le seul plat qu’il n’ait jamais avalé était une bouillie sans réelle saveur, sorte de purée de restes alimentaires douteux mélangé à du pain rassis, jugée comestible uniquement car quelqu’un l’avait décrété. Face à toutes les subtilités de saveurs du repas préparé par le vieux, l’évadé n’avait tout simplement pas de mots pour exprimer ce qu’il ressentait. C’était un peu comme de montrer un feu d’artifices à quelqu’un n’ayant jamais pu observer qu’une flamme d’une bougie, de loin.
Ne posant pas de questions, le marin aida les naufragés à améliorer la barque qu’ils avaient volée, la dotant d’un mât et d’une voile, ainsi que d’un gouvernail de fortune. Quelques rames qu’il avait gardées en réserve de plus, et l’embarcation était prête à prendre le large, sur les eaux de West Blue.
Pourtant, le jour du départ, Hireniku resta à quai, souhaitant une bonne route à ses anciens compagnons de geôle, préférant rester auprès du vieux Samuel, n’ayant, contrairement aux autres, jamais connu la liberté, et n’étant pas prêt à lui faire face pour l’instant.
Auprès du cordon bleu, le quotidien de l’homme-poisson changea du tout au tout. Il n’était plus esclave, mais apprenti, découvrant les plaisirs de la pêche et de la table, tout en embrassant la carrière de cuisinier, tentant de percer jour après jour les mystères de cette alchimie de saveurs et de vertus pour la santé. Rapidement, Hireniku se dévoila être un élève passionné et zélé, passant des heures à parfaire les techniques de coupe et de cuisson des aliments et à apprendre le nom et les qualités des ingrédients qu’il avait sous la main, ainsi que les lieux où il pouvait en dégoter.
Pourtant, il n’oubliait pas d’où il venait, ni que les siens, les esclaves, souffraient toujours des caprices de leurs maîtres. Le peu de famille qui lui restait continuait à trimer sous les coups de fouets, essuyant humiliations et châtiments la tête basse. Or, si la cuisine et la pêche lui avaient inculqué une valeur fondamentale, c’était bien la patience. Il n’était pas de taille à affronter les esclavagistes pour l’instant ; tout ce qu’il était actuellement en mesure de faire était d’en tuer un nombre limité, avant de lui-même trépasser, voire de se retrouver à nouveau affublé de chaînes, et ce pour le restant de ses jours.
Il lui faudrait donc prendre la voie des armes, et devenir assez puissant pour pouvoir libérer son île natale, le but étant à long terme d’abolir l’esclavage par la force. Cette idée ne relevait pas d’un manque de jugeote ou de discernement, mais d’une longue réflexion : le gouvernement mondial et sa puissante marine fermaient les yeux sur ces crimes, il ne pouvait donc pas s’enrôler dans les rangs de ces êtres corrompus, au risque de devenir lui aussi un monstre avant d’atteindre son but. La seule solution viable à ses yeux était de devenir un capitaine pirate, avec des hommes sous ses ordres, prêts à suivre ses objectifs, et d’éradiquer le problème : plus de maîtres, plus d’esclaves. Et la cuisine allait l’aider à atteindre ce but.
Effectivement, tout être vivant a besoin de se nourrir pour vivre, et les pirates étaient de toute évidence des êtres vivants. En devenant un excellent cuisinier, et un bon fournisseur en denrées alimentaires auprès de ces hors-la-loi, il pourrait rencontrer du monde et se faire un nom. Cela ne sera que plus aisé pour par la suite arborer un pavillon noir et rassembler un équipage conséquent.
*****
Lors d’une escale à Poiscaille, afin que Samuel sensei ne se procure un poisson rare, mets raffiné qu’il voulait faire travailler à son élève assidu, l’Anguille tomba par hasard sur une vieille librairie, devant laquelle le propriétaire avait laissé une caisse remplie d’ouvrages divers et variés de peu de valeur, dont il voulait se débarrasser afin de libérer de la place dans ses rayons.
Hireniku savait pour l’avoir entendu que les livres étaient détenteurs d’un savoir, et que c’était classe de lire, aussi s’arrêta-t-il afin de farfouiller dans ces aubaines s’offrant à lui. L’ensemble des couvertures ne lui plaisant pas, ou trouvant les romans trop petits, il faillit repartir bredouille, quand il tomba au fond de la caisse sur un manuscrit couvert de cuir, de taille et d’épaisseur respectable, avec un air ancien, qui faisait lire de sage. Le récupérant, avant de rejoindre son professeur, il passa ensuite une partie de la nuit à regarder les pages en silence, un filet de sueur s’échappant de sa tempe.
[/color]
“Qu’est qu’tu fais à c’t’heure, Hireniku ?
- …
- C’est un livre ? Où t’as trouvé ça ?
- …
- Bon, pense à dormir un peu, on r’prend la mer au l’ver du soleil, j’veux pas moisir ici trop longtemps.”
Hireniku savait pour l’avoir entendu que les livres étaient détenteurs d’un savoir, et que c’était classe de lire, aussi s’arrêta-t-il afin de farfouiller dans ces aubaines s’offrant à lui. L’ensemble des couvertures ne lui plaisant pas, ou trouvant les romans trop petits, il faillit repartir bredouille, quand il tomba au fond de la caisse sur un manuscrit couvert de cuir, de taille et d’épaisseur respectable, avec un air ancien, qui faisait lire de sage. Le récupérant, avant de rejoindre son professeur, il passa ensuite une partie de la nuit à regarder les pages en silence, un filet de sueur s’échappant de sa tempe.
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“Qu’est qu’tu fais à c’t’heure, Hireniku ?
- …
- C’est un livre ? Où t’as trouvé ça ?
- …
- Bon, pense à dormir un peu, on r’prend la mer au l’ver du soleil, j’veux pas moisir ici trop longtemps.”
*****
Le temps passa, et le vieux marin avait de plus en plus de mal à voyager, la vieillesse le poussant à abréger ses expéditions sur West Blue, allant de moins en moins loin, jusqu’au jour où il décida à parler de son ultime projet à Hireniku.
Ce dernier venait de terminer la vaisselle, essuyant et aiguisant les couteaux de cuisine, tandis que leur dernier client de la journée disparaissait à l’horizon, l’estomac et les cales pleins de victuailles et de bons souvenirs.
“Gamin, laisse-ça, tu finiras plus tard, j’veux t’parler.
- Hüü, oké.”
Suivant le vétéran sur le pont principal de la jonque, le cuistot enleva son tablier, tout tâché de sauce et de savon, avant de s’étirer, faisant craquer les articulations de son imposante charpente.
“Koi k’ta adir, s’nsei ?
- Je sais qu’ça va pas t’enchanter, mais le temps est venu.
- … Ltan … Ctanla ?
- Oui mon grand, c’temps là.
- … Wé … J’konpran …
- J’suis désolé de t’laisser là.
- J’sé, tarin nadir, c’tontan.
- …
- …
- Merci.”
Ce dernier venait de terminer la vaisselle, essuyant et aiguisant les couteaux de cuisine, tandis que leur dernier client de la journée disparaissait à l’horizon, l’estomac et les cales pleins de victuailles et de bons souvenirs.
“Gamin, laisse-ça, tu finiras plus tard, j’veux t’parler.
- Hüü, oké.”
Suivant le vétéran sur le pont principal de la jonque, le cuistot enleva son tablier, tout tâché de sauce et de savon, avant de s’étirer, faisant craquer les articulations de son imposante charpente.
“Koi k’ta adir, s’nsei ?
- Je sais qu’ça va pas t’enchanter, mais le temps est venu.
- … Ltan … Ctanla ?
- Oui mon grand, c’temps là.
- … Wé … J’konpran …
- J’suis désolé de t’laisser là.
- J’sé, tarin nadir, c’tontan.
- …
- …
- Merci.”
*****
Hireniku était seul dorénavant, aux commandes de la petite jonque, sans d'autre attache que l'horizon, qu'il poursuivait, quittant West Blue pour un océan encore inconnu, où son destin l'attendait.
Informations IRL
Prénom : Florian
Age : 27 ans
Aime : Bien vivre avec les autres
N'aime pas : Que les intérêts personnels bafouent l'intérêt commun (qui plus est lorsque cela arrive en totale impunité).
Personnage préféré de One Piece : Chopper !!!
Caractère : Rêveur, fantasque et bon public
Fait du RP depuis : 16 ans via forums et 11 ans sur table, en tant que joueur comme en temps que MJ (ou admin sur forum).
Disponibilité approximative : Variable, de un à vingt posts par semaine.
Comment avez-vous connu le forum ? Mon mec cherchait un bon forum sur l'univers "One Piece", et j'ai trouvé OPR ^^ !
Prénom : Florian
Age : 27 ans
Aime : Bien vivre avec les autres
N'aime pas : Que les intérêts personnels bafouent l'intérêt commun (qui plus est lorsque cela arrive en totale impunité).
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Caractère : Rêveur, fantasque et bon public
Fait du RP depuis : 16 ans via forums et 11 ans sur table, en tant que joueur comme en temps que MJ (ou admin sur forum).
Disponibilité approximative : Variable, de un à vingt posts par semaine.
Comment avez-vous connu le forum ? Mon mec cherchait un bon forum sur l'univers "One Piece", et j'ai trouvé OPR ^^ !
Dernière édition par Hireniku le Mer 28 Oct 2015 - 15:01, édité 42 fois