Kadim Sharaf - Honneur Servo Vendetta - Vengeance
Céline Dol - Vérité Uska Ayuska - Liberté
Sivis Pacem - Paix Rafaelo Di Auditore - Justice
L'Umbra
Le combiné sonna une fois, et tous décrochèrent à l’unisson. Une fréquence qui n’était utilisée que par une seule personne. Les escargophones gémirent quelques grésillements puis la connexion se stabilisa.
« Code un – un – quatre – six – huit – neuf. Justice vous parle. »
« … Vérité. » fit une voix marquée par l’émotion.
« Vengeance. » fit une voix avec un léger rire.
« Honneur. » fit une voix neutre.
« Liberté. » fit une voix dédaigneuse.
« Paix. » fit une voix extatique.
Un long silence s’en suivit. Silence durant lequel on entendit la plupart des voix clame des ordres derrière leur escargophone.
« Mes amis. Je suis heureux de vous entendre à nouveau. Il s’est passé un long moment avant que je ne puisse mettre mon plan à exécution, mais quelques heureux imprévus ont écourté mon absence. Je tenais à vous faire part du fait que je suis actuellement en mission sous le couvert de Raven, sur Grand Line. »
Nouveau silence.
« Nous avons suivis les motions du conseil et nous sommes fondus à travers la masse révolutionnaire. Nous sommes à présent au service de la branche Orientation, je réfère directement à Knox. » fit Vérité.
« Nous intervenons sur différents fronts, mais demeurons discrets depuis la révolte de Goa. Nos maigres effectifs ont gagné les services secrets de la Guerre. Je réfère directement à Mandrake sous nom de code Vengeance. » fit Vengeance.
« Nous avons joint les Renseignements, Raven a dû t’en parler. On est actuellement éparpillés pour lui servir de relais. » fit Honneur.
« Je réfère à personne. Je continue la lutte. Mais j’accepte qu’on m’appelle. » fit Liberté.
« Aldo a incorporé mes hommes dans l’organigramme. Il a parlé de Syrdaha, je suppose que c’est lié à vous, Justice. » fit Paix.
« Et Butin ? » fit Justice.
« Indisponible, il continue sur la mission qu’il s’était confiée. Sarioshi en saura plus. » fit Vérité.
« Bien. Quelles sont les nouvelles ? » fit Justice.
« Je vois. Beaucoup de choses se sont passées durant mon absence. Merci. Vous pouvez partager la nouvelle : je suis de retour. De grands changements sont à venir. Nous voterons, mais je pense qu’il est temps d’amorcer la renaissance de l’Umbra. Que nous n’ayons plus rien à voir avec ces mercenaires. Nous accueillerons un nouveau membre par la même occasion, nous présenterons notre projet lors d’une réunion en visio-denden. Jusque-là, je reste à votre disposition. Des questions ? »
« Aucune question. »
« Bien. Je vous remercie. Je suis désolé de devoir écourter cet appel, mes frères. Quoi qu’il en soit, je suis fier de vous. Vous avez rempli mon rôle bien mieux que je ne l’ai jamais fait. Nous sommes à présent le Conseil de l’Umbra. Nul grade plus haut que le vôtre n’existe. Vengeance, je te remercie particulièrement. Ton aide m’a été cruciale. Je gage qu’Ombre sera satisfait du soutien que Vérité et toi lui avez fourni en mon absence. À ce sujet, Vérité ? Puis-je m’entretenir en privé avec toi. »
« Avec plaisir, Justice. Ce n’était que mon devoir envers la Cause. » fit Vengeance avant de raccrocher.
« À très vite. » fit Honneur avant de raccrocher.
« … » fit Liberté avant de raccrocher.
« Ce fut un honneur, maître. » fit Paix avant de raccrocher.
« Je t’écoute. » fit Vérité.
Un long silence s’étira. D’un côté comme de l’autre, on ne pouvait que se mordre la lèvre. Soulagement, peut-être ? Un soupçon de colère. Mais beaucoup de joie.
« Tu aurais pu m’appeler en premier … »
« J’aurais pu … »
Nouveau silence. Suivi d’un rire.
« T’as … vraiment pas changé, amour. Quand est-ce que tu vas arrêter de jouer à l’assassin au cœur d’acier ? »
« Jamais, tu le sais … je suis soulagé de savoir que tu vas bien. J’espère que mon frère n’a pas été trop … brusque avec toi. Il n’a pas l’habitude. »
« Non. Il est parti très rapidement, sur quelque chose d’assez urgent. Mais j’ai été choyée. Tu ne m’appelles pas pour ça, je me trompe ? Depuis quand penses-tu à mon confort ? »
« Je pense toujours à ton … »
« Ahem. »
« Où es-tu ? »
« Fushia. Où voudrais-tu que je sois ? Loin du combat ? »
« Non. Bien que je puisse l’avoir espéré … un navire passera te prendre dans deux jours. C’est déjà arrangé. »
« … et mes projets, mon choix là-dedans ? »
« Je pensais que la perspective d’être réunis serait … »
« … serait ? »
« Suffisante ? »
« On verra ce qui sera suffisant quand je pourrais te montrer ce que tant de mois d’absence peuvent faire. Je te dois de prendre ce navire, au moins pour une paire de gifles. »
« Je sais, amour, je sais. Mais je devais faire le … »
« … nécessaire ? Comme toujours. Je sais. Mais le nécessaire ne me suffit pas. Pour où ? »
« Skypeia. »
« Qu’est-ce que tu fais là-bas ? »
« La même chose que tous les jours, amour : tenter de libérer le monde. »
« … Scarlett est là ? »
« Oui. Pourquoi ? »
« Rien. »
« Quoi, rien ? Il n’y a pas ‘rien’. »
« Non, non. Rien. »
Soupir.
« Elle m’a récupéré à Alabasta, ce n’était pas réellement prévu. Baron Samedi a décidé que ce serait mieux. »
« Oui, oui. Je te dis qu’il n’y a rien, il n’y a donc rien. Arrête de tout analyser, Rafaelo. Tu viens à peine de revenir que déjà tu te crées des problèmes pour rien. La seule chose pour laquelle tu dois t’inquiéter à mon sujet, c’est que je ne suis pas la seule impatiente de te voir … »
« J’ai loupé … »
« Non … mais il va falloir que ton navire se dépêche, amour. »