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Rencontre pour la bouffe ! [PV : Yamiko]

J’crève la dalle. Ouais, la gamine a tout bouffé. Pis j’avais pas grand-chose. J’même pas pris d’arme. Mode crétin. Bon j’suis con, ça, j’le sais. S’pas nouveau. Mais là, j’veux grailler un coup. Ouaip, n’importe quoi. J’bouge, j’suis en ville, j’sais même pas sûr qu’elle île. Parait que j’suis sur les blues. L’truc c’est qu’l’blues ça craint. M’souviens qu’c’est d’ssus qu’j’me suis fait capturer. D’puis c’l’enfer. Et là j’compte bien avoir la paix. Fallait pas que j’me m’fasse chopper. Du coup, j’devais pas tuer, pas frapper que dal. Pis supporter la gamine. Genre la total. Même pas l’droit d’me défouler Pis t’façon, j’en avais pas envie. Nah, là j’voulais juste m’poser. Genre comme à l’époque. Celle où j’bosser dans la boucherie. Ouais l’truc divin. Pis y’avait toujours un con sur lequel s’défouler comme on voulait. C’tait niquel à chaque fois. Yep, un truc du genre sa ‘rais cool. Mais s’pareil, j’pouvais pas tuer quelqu’un pour. Pis suivre quelqu’un s’est chiant aussi.

J’marche dans la rue, sans faire gaffe, m’en fou, les gens m’regardent bizarre. J’pue, p’tête pour ça, j’sais pas. Pis j’dois avoir la gueule d’un clochard. J’en suis un. Pas d’sous comme d’hab. J’en ai jamais eu. J’finis par m’poser à l’ombre d’un mur. Genre tranquille. Un coin ou personne m’fras chier. Au pire. J’prendrais c’qui traine dans les poubelles. Toujours fais ça, j’peux encore. Pis l’gens jette des trucs que j’pourrais jamais m’payer. Y croie que ça s’bouffe plus alors qu’un bon coup d’dents et c’est ok. Bon ok, l’mieux, c’t’un bon gamin. Ouais, au pire j’bouffe ma gamine. Au pire du pire. Quoi que vue comme elle m’les brises. Elle risque d’me bouffer avant si elle a trop faim. D’jà là, elle commence à m’faire chier. Ouais, elle crie qu’elle a faim. Encore. T’faces, elle a toujours faim. Ouaip, s’ta cause d’elle en plus qui a pu rien. Si elle bouffer moins. J’ferme les yeux la laissant gueuler. T’façon, j’peux pas la contenter. Tanpis. J’commence à avoir l’habitude. Y fait beau, c’est d’jà ça.
    PREMIÈRE DANSE
    L'irresponsable et son Enfant

    [D'ICI]

    Complètement remise de ses émotions de la veille, grâce aux réconforts de ses précieux compagnons de route, aujourd’hui, la jeune borgne avait décidé de visiter un peu cette ville bien singulière. Mission de la journée : se rendre à la Radio Aventure, station radio fondée par Rydd Steiner qui n’était autre que l’homme à la tête de leur guilde des chasseurs de primes, la Bounty National Agency, puis essayer d’accéder au quartier des bourgeois dont l'existence l'intriguait.

    C’était leur dernière journée sur cette île, où ils avaient accompli leur mission, alors chacun l’occupait comme il le souhaitait. La jeune chasseuse de primes avait tenté de convaincre Fozia et Sunny de les accompagner dans son excursion mais ils lui avaient rétorqué qu’ils avaient mieux à faire. La voilà donc qui vadrouillait en compagnie du seul être qui la suivrait où qu’elle aille, Choupi, l’homme-poisson qu’elle avait libéré de ses entraves d’esclave et qu’elle avait décidé de garder sous son aile car il s’avérait avoir le QI d’un enfant et incapable de se débrouiller seul.

    Les doigts de ses mains entrelacés derrière la tête, la jeune fille aux cheveux blancs chantonnait tout doucement. Il faisait beau et elle trouvait la brise plutôt agréable, malgré le monde qui l’empêchait de la savourer pleinement. Si elle était seule, elle aurait évolué en hauteur, comme à ses habitudes, mais Choupi n’était pas fait pour avancer sur les toits. En plus de son manque d’agilité, ses trois cents kilos feraient certainement effondrer quelques toitures en mauvais état.

    La jeune femme jeta un coup d’œil à son protégé qui finissait sa dernière pomme. Il raffolait des fruits et légumes et pouvait en manger tout au long de la journée.




    « Tu en veux d’autres Choupi ? »

    L’homme-poisson secoua la tête. Satisfaite, la jeune femme reporta son regard devant elle pour voir un homme adossé contre un mur et à côté de lui un enfant en pleurs. Habitués à ce genre de scène, qui ne manquait pas dans ce quartier extérieur où trainaient les plus diminues, les passants ne faisaient pas attention au duo bien miséreux.

    Naturellement, les pas de la jeune femme l’amenèrent vers les indigents. Elle s’en fichait de l’état de l’homme mais elle ne pouvait rester impassible face à la détresse de la petite. Cette dernière réclamait à manger mais l’homme l’ignorait complètement. Chose qui fit plisser les sourcils de la jeune fille d’incommodité.

    « Choupi ! Jet d’eau ! »

    Sans besoin de plus de précision, l’homme-poisson cracha une fine colonne d’eau à faible pression sur la tête de l’irresponsable qui semblait pioncer debout.

    « N’entendez-vous pas les cris de détresse de cet enfant ? Fulmina la jeune femme, les mains sur les hanches. Comment pouvez-vous l’ignorer de la sorte ? »

    Il pourrait au moins faire l’effort de la consoler au lieu de faire le sourd. Pourquoi donc faire un enfant si on ne pouvait pas s’en occuper correctement ? Elle avait horreur des êtres irresponsables …


    Dernière édition par Yamiko le Sam 19 Déc 2015 - 18:36, édité 2 fois
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    D’bout, yeux fermé, j’la laisse gueuler. L’truc cool avec c’te gamine, c’est qu’j’ai pas b’soin d’la surveiller. Elle gueule tell’ment que j’sais qu’elle est là. Trop bruyante… En plus, j’suis sûr qu’même si elle bouffe, elle va gueuler pour un aut’ truc. Truc de fou. EN plus j’suis sûr qu’mon équipage ma dégagé à cause d’elle. Salope. Bon ok, j’s’rais partis quand même. Mais seul, sa se s’rais passer tranquille. Alors qu’là c’juste péte couille. Pis j’peux pas la tuer. J’sais pas pourquoi, j’arrive pas. P’tête parc’que c’est l’seul truc que j’possède. J’soupire, c’la merde, m’faut un boulot comme à l’époque. Ouais, un p’tit taff tranquille.

    Plaf

    J’reçois d’l’eau en pleine gueule. Ça m’trempe. Genre la douche que j’prends jamais. Pis l’truc pas normal quoi, y’a pas d’eau dans la rue. J’porte la main à ma lame. Arf pas d’lame, j’ouvre les yeux, r’gard assassin. Ouais, j’ai zapper ma lame sur l’navire. L’truc à la con. D’vant moi, y’a une nana, ch’eux blanc, qui m’engueule. Pis un truc rose bizarre, genre homme poisson, l’truc bon à manger j’pense. J’salive dans ma tête, mais là, j’peux pas, j’ai rien pour l’tuer. Pis y’a la gamine…. Plein d’gens… c’est pas l’occas. Elle m’engueule, parc’que ma gamine pleure. Et oui, elle chiale, comme d’hab, pis quand elle auras c’qu’elle veut, elle chialeras encore. Parc’qu’elle auras soif d’avoir trop gueuler. J’la r’garde avant d’répondre sans émotion.

    - Comment j’fais pour pas m’en occuper ? Simple, j’ferme les yeux et j’pense à aut’ chose.

    J’souris douc’ment, une idée germe. Ouais, si elle m’engueule, elle doit prendre des responsabilités, l’truc bien chiant à prendre. P’tête qu’elle voudras la prendre, non, en faite j’veux pas, c’la mienne. Crise de possession. Par contre, m’fournir c’qui faut pour qu’j’m’en occupe. Ouais, sa elle peut, j’suis sûr.

    - Par contre, s’tu sais comment la contenter, éclate toi, hésite pas à m’apprendre.
      SECONDE DANSE
      Compassion & Acrimonie

      Fidèle à elle-même, à son impulsivité qui souvent la menait dans bien des galères, la jeune borgne n'avait pas pu s'empêcher de réprimander le jeune homme qu'elle reprochait d'irresponsabilité envers son enfant. Si elle avait été là, Fozia n'aurait pas manqué de lui taper sur le crâne afin de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à se mêler des affaires des autres mais son âme bien trop faible pour ce monde cruel, ne pouvait rester indifférente face aux pleurs d'un enfant.

      « Tu crois vraiment pouvoir secourir tous les malheureux de ce monde ?  »  Lui avait demandé un jour son amie. « Non mais si au moins je peux rendre le sourire à quelques uns même pour un instant alors je n'hésiterais pas. » Lui avait-elle alors répondu avec le sourire.

      La jeune borgne était consciente qu'elle n'avait aucun droit de semoncer l'étranger mais laissant, une fois de plus, son instinct guider ses actes, les reproches étaient sorties toutes seules de sa bouche qui, parfois, méritait d'être bâillonnée.

      Encore un aigri de la vie, pensa silencieusement la jeune femme.

      La chasseuse de primes éprouvait de la compassion pour le malheureux mais son comportement ne lui plaisait guère. Elle avait beau avoir compris que les épreuves douloureuses pouvaient rendre amer mais elle avait toujours du mal à accepter ceux qui s'étaient laissé assombrir par leurs malheurs. Intolérance ? Surement mais elle jugeait que quiconque ayant suffisamment de la volonté pouvait affronter son infortune avec dignité et conserver toute sa bénignité.

      Malgré son affabilité, l'étranger lui inspirait de l'âcreté. Ignorer la détresse de son propre enfant était pour elle un acte impardonnable. Une envie de lui faire entendre la raison par la violence lui démangea mais sa magnanimité prima sur son irascibilité. Ainsi, après un dernier regard plein de reproches sur le rebelle, la chasseuse de primes s’approcha de la petite un sourire aux lèvres. Elle s’accroupit, sans faire gaffe qu’elle portait une jupe, pour se mettre au niveau de l'enfant.

      « Tu veux manger quelque chose ? Demandait-elle futilement car il était évident qu’elle avait faim. La petite hocha la tête vigoureusement. Viens, je t'amène manger ce que tu veux ! Conclut-elle avec un nouveau sourire. »

      La jeune femme se releva, attrapant un petit poignet pour amener l'enfant avec elle mais la petite résista. La gamine tendit son autre main vers son père qui pourtant l'ignorait complètement.

      « Je te ramène à ton papa dès que tu auras fini de manger, tenta de lui rassurer la jeune femme. »

      La petite continua de tendre sa petite main vers son paternel tout en pleurant. Comprenant que la gamine ne voudrait jamais la suivre sans son géniteur, la jeune femme invita le factieux à les suivre.

      « Je vous préviens, je ne vous offrirai rien. Vous nous accompagnerez juste pour le bien de votre enfant ! »

      La chasseuse de primes lâcha la main de l'enfant qui se précipita aussitôt vers son père alors que la jeune femme tourna les talons. Libre à l'insoumis de la suivre pour que sa progéniture puisse se nourrir convenablement ou bien de la laisser continuer réclamer des victuailles en pleurant …


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      J’vais bien d’viner. Un beau pigeon. Niquel. Bon, ok, l’truc c’est qu’j’vais d’voir la suivre vue qu’m’a gamine s’accroche à moi. J’pige que dal à cette gamine. J’pourrais la tuer qu’elle voudrait encore être là. Trop d’amour. J’soulève ma gamine et j’là pose sur mes épaules. Avec un peu d’chance, elle allait s’tenir tranquille. Pis après manger. C’tait l’heure de la sieste. Fin bon, y parait. Une théorie stupide d’un autre débile qui pense que tout s’fais pareil partout avec tout l’monde. Mais non, pas avec elle, Sana est la pire au monde. Toujours là pour péter une durite, pour faire chier et faire criser les autres. Même si pour l’moment elle s’calme un peu. J’crois qu’elle a pigé qu’elle allait avoir à manger. Et elle s’accroche à mes ch’veux. J’réponds même pas à la nana. T’façon, la bouffe, moi j’la trouve dans une poubelle. Pas d’soucis.  J’passé 10 ans à faire ça, j’peux encore l’faire.

      Nah en fait là, c’qui m’fais chier, c’est d’marcher pour l’bon plaisir d’la nana, juste parc’que ma gamine avait faim. Pis faut qu’j’obéisse. Boaf, pas grave, j’la pigeonne un peu l’temps d’avoir à bouffer après j’me casse. J’la verrai plus, sa s’ras niquel. Fin jusqu’à c’que ma gamine r’commence à geuler. Un mot qu’elle a appris direct en faite.

      - FAAAAAAAAAIIIIIIIIIIMMMMMMMMMMMM

      J’grimace, fou comment elle gueule fort quand elle veut quelque chose. Pis là, j’pense que y’a moyen qu’elle continue à gueuler un p’tit moment. 9’va forcer l’autre à raccourcir l’trajet Pas qu’sa m’fais chier d’marcher mais si en fait. Surtout pour pas bouffer. Bon, après j’pouvais la bouffer elle. Mais c’pareil, ça fait du bruit quand ça crève, s’laisse des traces, après j’vais encore avoir la marine au cul et rien qu’d’y penser ça m’fais encore plus chier. J’lâche tranquillement pendant qu’la gamine r’commence à crier.

      - Bon j’crois qui va falloir s’bouger si t’aime pas l’entendre parc ’qu’elle peut t’nir toute la nuit comme ça.
        TROISIÈME DANSE
        La Seconde Enceinte

        La jeune borgne se retint de laisse échapper un soupir de soulagement, voyant le rebelle le suivre, sa fille sur les épaules.

        Tout espoir n'est peut-être pas perdu pour la petite. Il semble tenir un peu à elle.

        Choupi, qui était pourtant habituellement du genre à ne pas faire attention à son environnement, fixa des yeux pleins d'interrogation l’enfant qui s’était remise à pleurer. Ses cris stridents firent tourner bien des têtes. Certaines personnes murmurèrent même des messes basses, les accusant sans doute des parents irresponsables.

        « Tu pourrais essayer de la calmer ? »

        La jeune femme savait pertinemment que sa réclamation était bien futile car le père avait démontré qu’il n’avait aucune volonté de calmer son enfant mais, plus que les regards des autres, les cris de la gamine commençaient sérieusement à lui casser les oreilles. Malgré sa nature plutôt turbulente, la chasseuse de primes aux cheveux blancs n’appréciait pas vraiment les nuisances sonores, tant que cela pouvait l’irriter jusqu'à la rendre violente malgré sa nature pacifiste.

        Désirant mettre fin à la torture auditive, la jeune borgne pressa les pas. Accompagnée donc du père et de sa fille, qui avait finit par se calmer, et de son protégé homme-poisson, elle se dirigea vers l’entrée qui menait vers la seconde enceinte de cette ville plutôt singulière. Là où résidaient les bourgeois les plus aisés, les nobles les moins en vue et une grande partie des soldats. La jeune femme s’était fixé comme objectif de la journée de visiter cet endroit qui l’intriguait et pourquoi ne pas accéder jusqu’au cercle intérieur de la ville.

        Deux gardes vinrent les intercepter alors qu’ils n’avaient pas franchi le seuil du grand portail qui séparait le monde des miséreux de celui qui était un peu plus doré.

        « Halte ! … Vous allez où comme ça ?
        - Nous souhaitons nous rendre dans un restaurant pour nous restaurer.
        - Allez donc manger dans votre quartier !
        - C’est dans ce quartier que nous souhaitons manger. » Lâcha la jeune borgne d’un ton serein.

        La jeune chasseuse de primes était au courant du fonctionnement de cette ville mais jamais elle n’aurait imaginé qu’on l’interdirait d’aller manger dans la seconde enceinte juste parce qu’elle venait de la zone extérieure. Après tout, elle comptait payer et non pas mendier.

        « C’est bien trop cher pour vous ici alors ouste, retournez donc d’où vous venez ! Des gestes de la main bien méprisants accompagnèrent les paroles vaniteuses. Chose qui eut pour effet de plisser les sourcils de la jeune borgne d’un début d’irritation.
        - Je veux parler à votre supérieur !
        - Écoute petite, t’es peut-être mignonne et … bien foutue mais cela ne te suffira pas pour convaincre notre chef de te laisser passer. L'homme fixa le père, l'enfant et l'homme-poisson. Surtout pas accompagnée d'un clochard, d'une morveuse et … d'un gros machin ro … »

        Un coup de pied qui lui effleura le nez sans crier gare de la part de la jeune borgne interrompit le marine qui, sous le coup de la surprise, tomba sur le séant alors que son compagnon se mit en garde.

        « Je vous demanderai de ne pas insulter mes compagnons s’il vous plaît, lâcha la jeune borgne d’un ton calme qui ne correspondait guère à son acte, tout en gardant sa jambe levée, révélant ainsi son sous-vêtement que sa jupe, suivant la loi de l’attraction, ne cachait plus.
        - Ho mon Dieu ! Lâcha une dame dont l’habit démontrait qu’elle appartenait à une classe aisée, après avoir lâché prise son sac à main face à la vision de la scène qu’elle trouvait fort outrageante.
        - Quelle indécence ! S’exclama une seconde alors que les hommes qui accompagnaient les deux bonnes femmes se contentèrent de contenir la rougeur qui menaçait de colorer leurs joues poudrées.
        - Qu’est-ce que je vous disais ? C’est bien elle ! Ce coup de pied, je la reconnaîtrais entre mille ! » Fit un des quatre hommes, confortablement installés sur la terrassa du premier bar prêt de l'entrée de la zone extérieure et de la seconde enceinte de la cité. C'étaient des marines en repos et par conséquent, tous étaient habillés comme des civils ordinaires.

        Grâce à sa participation à la campagne publicitaire de la Bounty National Agency, qui avait été diffusée à travers toutes les Blues, la jeune chasseuse de primes aux cheveux blancs semblait avoir réussi à marquer l'esprit de certains marines alors que, jusqu'à présent, son nom n'était connu que dans le cercle des chasseurs de primes de sa guilde.

        « Putin, on dirait que notre Jason est pétrifié face à la petite culotte de la demoiselle.
        - Je parie que c’est la première fois qu’il en voit une. »

        Trois hommes rirent en chœur.

        « Arrêtez de vous moquer de votre camarade … et si vous aller l’aider plutôt !?
        - Désolé chef mais tout comme vous je suis de repos aujourd’hui.
        - Moi aussi !
        - Moi aussi mais je veux bien aller au secours de la Danseuse du vent si elle accepte de passer une nuit dans mon lit en échange.
        - Rêves pas mon gars et puis … on dirait bien qu’elle s’en sort plutôt bien avec le petit Jason. »

        En effet, après avoir ramené sa jambe levée parallèle à sa voisine, la jeune chasseuse de primes avait tendu un bras pour aider le pauvre marine à se relever, un beau sourire au visage. L’homme qui semblait être en léger état de choc, autant par la menace inattendue que par la vision qui avait suivi, mit un certain temps avant d’attraper la main offerte. À peine le marine était de nouveau campé sur ses jambes que la jeune femme fit une courbette pour s’excuser auprès de lui. Chose qui eut pour effet de faire rougir le jeune homme qui, de toute évidence, n’était pas habitué à voir une personne courber l’échine face à sa personne.

        « Vraiment désolée. Je ne voulais pas vous offenser.
        - Heu … ne vous inquiétez pas. Tout va bien. »

        Le jeune marine se gratta le sommet de la tête, l'air intimité.

        « Je vous en prie, accordez-nous donc l'honneur de pouvoir juste manger dans un restaurant dans ce quartier, poursuivit la jeune borgne toujours en position de révérence puis, elle se releva pour fixer le jeune homme dans les yeux. Nous paraissons peut-être suspects mais nous n'avons aucune mauvaise intention et nous avons de quoi payer nos repas.
        - On dirait bien que le petit Jason est en train de te la chourer mon gars !
        - Je me demande ce qu’ils sont en train de parler.
        - Surement qu'il est en train de l'inviter à dîner.
        - Je dirai que c'est plutôt elle qui est en train de lui réclamer quelque chose … Surement de la laisser passer.
        - Et bien sûr, le petit Jason va céder … Qu'est-ce que je disais.
        - Le pouvoir de la petite culotte mon gars ! Je suis sûr que toi aussi tu aurais cédé.
        - Moi ? Non. J'aurais demandé bien plus qu'une simple vision sur une petite culotte ! … Je me demande si elle est ici pour chasser … Bon dieu, comme j'aimerais pouvoir assister à ses combats en direct !
        - Tu n'as qu'à devenir chasseur de primes puis intégrer sa guilde.
        - T'es vraiment accro à cette fille on dirait ! … En même temps je te comprends. Ces paires de girons et de miche qu'elle a … On devrait l'interdire de se battre avec ces vêtements qui pour le coup sont bien trop indécents.
        - Tu rigoles ? Ça serait du gâchis de lui foutre un pantalon et un t-shirt XXL !
        - Ouais ! Je suis même d'avis de lui mettre un haut beaucoup moins couvrant.
        - Vous avez fini avec vos discussions futiles ?
        - Désolé chef, fit les trois hommes qui se contentèrent ensuite de suivre des yeux, en silence, le petit groupe mal assorti de la jeune borgne s'éloigner dans la seconde enceinte de la ville.
        - Bon ! Il ne reste plus qu'à dégoter un beau restaurant. Pour la peine, je vous invite vous aussi mais je choisirai ce que vous mangerez et je ne tiens pas à avoir de problème alors tenez-vous tranquille ! »

        Paroles qui paraissaient bien sévères mais il valait mieux prévenir que guérir. Elle n'avait pas du tout confiance en cet homme qu'elle avait invité à déjeuner avec elle que par pure amabilité. Un jour sa gentillesse finirait réellement par la perdre …
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