Putain de merde. Vous savez dans ma carrière j'ai fait toute sorte de mission. Il y a celle où vous manquez d'informations pour préparer un plan carré, alors vous faites du repérage plusieurs fois avant de vous lancer et le reste c'est une bonne dose de feeling et d'improvisation. Là c'est clair qu'on envoie pas le jeunot qui n'a tiré sur rien d'autres que des bonshommes de paille. Parce qu'en vrai les cibles bougent. En vrai on risque sa peau. Nan, clairement, ce genre d'opérations ne sont distribuées qu'aux agents expérimentés qui connaissent les ficelles du métier.
L'autre type de mission c'est celles bidouillées aux oignons. Objectif clair, chemin tracé, menace évaluée. On y va pas les mains dans les poches pour le principe, mais en vérité tout le boulot est déjà fait. C'est un peu comme assembler les pièces d'un puzzle dont vous avez la solution. Inutile de tergiverser, vous avez compris l'idée, c'est la mission basique et simple. Quand vous en loupez une comme ça, vous passez pour un gros con, en plus d'un agent incompétent. Moi je commence à me faire vieux. Alors je prends plus que ça. Mais d'un autre côté dans ma jeunesse j'en ai enchaîné des autres. Tout ça pour dire que moi, j'ai fait une carrière sans faute. J'ai pas cumulé les médailles parce que les cérémonies me saoulent et je suis pas monté bien haut dans la hiérarchie parce que les responsabilités aussi me cassent les couilles. Enfin ça change rien au sans faute. Et là, comment vous dire. On va prendre une métaphore parce que j'adore ça. La vie c'est comme une semaine. On commence le lundi, puis mardi, puis mercredi... jusqu'à dimanche. V'la, lundi, mardi, mercredi... jusqu'à dimanche. Moi je suis plutôt vers la fin. Non pas dimanche non plus, faut pas déconner, j'ai du temps devant moi. Je suis un vendredi soir : on sait qu'il reste plus grand-chose et après c'est le week-end. Le week-end on se repose et on profite. Alors moi bien sûr, je suis fier de ma semaine sans bavure.
Sauf que voilà. Un petit merdeux de lundi est venu plomber tout ça. Et quand je dis lundi, on est bien dans le lundi matin. Lui il a pas encore des poils sur le torse et son p'tit ami commence tout juste à se mettre au garde-à-vous. Que je vous explique : un baron du crime du nom de Lovander Vaas – une tapette avec de longs cheveux blonds – détient une information particulièrement importante : une carte localisant des dizaines de cache d'arme qu'il partage avec d'autres génies du mal dans son genre sur les blues. La carte était enfermée dans un coffre-fort blindé qui ne s'ouvrait que sur autorisation digitale du patron. Digitale c'est un mot qui fait compliquer pour dire que le mécanisme à vapeur bordélique qui gérait la porte de l'épaisseur d'un bœuf était particulièrement complexe à forcer. Bon il se trouve que j'ai trouvé un moyen d'entrer en sciant une des parois de l'infirmerie qui donnait justement sur cette salle. Très intelligent de pas blinder tous les murs. Et c'est là qu'il entre en scène : alors que je suis au beau milieu, réfléchissant à une manière de prendre la carte sans déclencher d'alarme, il déboule d'une conduite d'aération. Et là c'était le concert des bip bip, à tel point qu'aucun coyote n'aurait foutu les pieds dans un rayon de dix kilomètres à la ronde. On n'a pas eu le temps de faire grand-chose, le nombre de lascars armés qui est arrivé a vite coupé court aux négociations.
Au final on est tombé au beau milieu d'une cave, menotté à des cercles rouillés plantés dans le mur. Le pied. Le bon gros pied. Vu le prix du mètre carré au cimetière c'est sûr que y'avait mieux intérêt de nous laisser moisir ici. Je lui ai jeté deux trois regards intimidant. Le type se braquait pas d'un pouce, j'avais encore jamais vu ça. En plus, entre sa peau plus blanche que mon cul, son œil rouge vif et ses cheveux blancs, y'a carrément de quoi se poser des questions. Pourquoi je me retrouve toujours coincé avec des malades moi.
L'autre type de mission c'est celles bidouillées aux oignons. Objectif clair, chemin tracé, menace évaluée. On y va pas les mains dans les poches pour le principe, mais en vérité tout le boulot est déjà fait. C'est un peu comme assembler les pièces d'un puzzle dont vous avez la solution. Inutile de tergiverser, vous avez compris l'idée, c'est la mission basique et simple. Quand vous en loupez une comme ça, vous passez pour un gros con, en plus d'un agent incompétent. Moi je commence à me faire vieux. Alors je prends plus que ça. Mais d'un autre côté dans ma jeunesse j'en ai enchaîné des autres. Tout ça pour dire que moi, j'ai fait une carrière sans faute. J'ai pas cumulé les médailles parce que les cérémonies me saoulent et je suis pas monté bien haut dans la hiérarchie parce que les responsabilités aussi me cassent les couilles. Enfin ça change rien au sans faute. Et là, comment vous dire. On va prendre une métaphore parce que j'adore ça. La vie c'est comme une semaine. On commence le lundi, puis mardi, puis mercredi... jusqu'à dimanche. V'la, lundi, mardi, mercredi... jusqu'à dimanche. Moi je suis plutôt vers la fin. Non pas dimanche non plus, faut pas déconner, j'ai du temps devant moi. Je suis un vendredi soir : on sait qu'il reste plus grand-chose et après c'est le week-end. Le week-end on se repose et on profite. Alors moi bien sûr, je suis fier de ma semaine sans bavure.
Sauf que voilà. Un petit merdeux de lundi est venu plomber tout ça. Et quand je dis lundi, on est bien dans le lundi matin. Lui il a pas encore des poils sur le torse et son p'tit ami commence tout juste à se mettre au garde-à-vous. Que je vous explique : un baron du crime du nom de Lovander Vaas – une tapette avec de longs cheveux blonds – détient une information particulièrement importante : une carte localisant des dizaines de cache d'arme qu'il partage avec d'autres génies du mal dans son genre sur les blues. La carte était enfermée dans un coffre-fort blindé qui ne s'ouvrait que sur autorisation digitale du patron. Digitale c'est un mot qui fait compliquer pour dire que le mécanisme à vapeur bordélique qui gérait la porte de l'épaisseur d'un bœuf était particulièrement complexe à forcer. Bon il se trouve que j'ai trouvé un moyen d'entrer en sciant une des parois de l'infirmerie qui donnait justement sur cette salle. Très intelligent de pas blinder tous les murs. Et c'est là qu'il entre en scène : alors que je suis au beau milieu, réfléchissant à une manière de prendre la carte sans déclencher d'alarme, il déboule d'une conduite d'aération. Et là c'était le concert des bip bip, à tel point qu'aucun coyote n'aurait foutu les pieds dans un rayon de dix kilomètres à la ronde. On n'a pas eu le temps de faire grand-chose, le nombre de lascars armés qui est arrivé a vite coupé court aux négociations.
Au final on est tombé au beau milieu d'une cave, menotté à des cercles rouillés plantés dans le mur. Le pied. Le bon gros pied. Vu le prix du mètre carré au cimetière c'est sûr que y'avait mieux intérêt de nous laisser moisir ici. Je lui ai jeté deux trois regards intimidant. Le type se braquait pas d'un pouce, j'avais encore jamais vu ça. En plus, entre sa peau plus blanche que mon cul, son œil rouge vif et ses cheveux blancs, y'a carrément de quoi se poser des questions. Pourquoi je me retrouve toujours coincé avec des malades moi.
Dernière édition par Nel Fairwing le Lun 9 Nov 2015 - 10:16, édité 2 fois