Rappel du premier message :
Elle regarde l’horizon comme si elle perdait la raison, comme si tout son passé s’émiettait dans la brume dorée à l’orée de la nouvelle saison. Est-ce un flocon qui vient vers elle, en est-ce plusieurs ou est-ce le froid ? Les faucons passent et quittent l’Hiver, sûrement à la recherche de l’endroit où ni eux ni moi n’auraient à la voir s’éteindre comme ça.
Je n’arrive pas à me mettre à sa place ou j’oublie trop souvent de le faire ou quand j’essaie, je ne comprends pas ses positions. En somme, nous deux, nous sommes très différents. Je me demande encore ce qu’on fout sur ce rafiot, loin du monde et des gens, seuls mais pas à l’abri, du moins pas des flots.
Parfois, j’oublie de mettre mon masque de punk, et je la regarde dans les yeux. Ils s’éclairent d’une lumière inquiétante en voyant mon visage, comme s’ils ont en face d’eux une autre personne, une autre image. J’en ai conscience, je sais qu’elle existe mais je ne la connais pas. Je ne souhaite pas la connaître, car peut-être que c’est moi ?
Un instant alors, je cesse d’être Kiril le farceur, et je deviens celui que j’ai été quand j’ai perdu Lana. Et elle revient, elle prend la place de celle que j’ai en face de moi, et je veux m’enfuir à tout prix. Je remets le masque, c’en est fini… d’être moi ?
Il n’y a pas un moment où j’ai souhaité y réfléchir, à quel point ça doit être dur pour elle de s’imaginer se relever. Repartir à zéro est terrifiant. Je m’y suis fait, d’autres ont sorti les lames et ont vu couler leur propre sang.
Je lève les châsses au Ciel pour l’insulter, qui est-ce que j’insulte, je ne sais pas. Mais s’il y a quelqu’un qui se joue de nous là-haut, je lève mon majeur pour elle car ce quelqu’un me fout en rogne. Je me demande encore comment ça ne peut pas être simple de vivre seulement.
Pourquoi est-ce que des gens comme nous qui ne sont certainement pas plus lettrés ou culturés que les autres, pourquoi nous, on se rend compte de ce qui est bien ou mal ? Prendre en otage une vie en échange de coups et de sueur, ce n’est pas bien.
Au même titre que je ne peux pas lui faire l’affront d’essayer de la rassurer ou de m’excuser. Ce n’est pas bien. Je sais exactement à quelle réaction je dois m’attendre ensuite. Parce que ça ne fait pas trois jours qu’elle est là mais je la connais parce que ça fait cinq ans de conversations, querelles et marrades imaginaires que je me tape avec ces foutues lettres qu’elle m’a envoyé.
Y penser me fout les jetons, je me mets à triper en tremblant. Je me mets à me demander comme elle : eh pourquoi fallait que je fasse tout ce chemin ? La réponse m'apparaît, très claire, je voulais pas l'admettre je crois bien.
Je me sens grand con encore, un mec complexe à bord d’une tombe qu’il a lui-même construite et qui l’amène à sa mort qui dès qu’elle le verra rira fort : qui est l’imbécile qui a dit que le cœur n’avait jamais tort ?
Elle regarde l’horizon comme si elle perdait la raison, comme si tout son passé s’émiettait dans la brume dorée à l’orée de la nouvelle saison. Est-ce un flocon qui vient vers elle, en est-ce plusieurs ou est-ce le froid ? Les faucons passent et quittent l’Hiver, sûrement à la recherche de l’endroit où ni eux ni moi n’auraient à la voir s’éteindre comme ça.
Je n’arrive pas à me mettre à sa place ou j’oublie trop souvent de le faire ou quand j’essaie, je ne comprends pas ses positions. En somme, nous deux, nous sommes très différents. Je me demande encore ce qu’on fout sur ce rafiot, loin du monde et des gens, seuls mais pas à l’abri, du moins pas des flots.
Parfois, j’oublie de mettre mon masque de punk, et je la regarde dans les yeux. Ils s’éclairent d’une lumière inquiétante en voyant mon visage, comme s’ils ont en face d’eux une autre personne, une autre image. J’en ai conscience, je sais qu’elle existe mais je ne la connais pas. Je ne souhaite pas la connaître, car peut-être que c’est moi ?
Un instant alors, je cesse d’être Kiril le farceur, et je deviens celui que j’ai été quand j’ai perdu Lana. Et elle revient, elle prend la place de celle que j’ai en face de moi, et je veux m’enfuir à tout prix. Je remets le masque, c’en est fini… d’être moi ?
Il n’y a pas un moment où j’ai souhaité y réfléchir, à quel point ça doit être dur pour elle de s’imaginer se relever. Repartir à zéro est terrifiant. Je m’y suis fait, d’autres ont sorti les lames et ont vu couler leur propre sang.
Je lève les châsses au Ciel pour l’insulter, qui est-ce que j’insulte, je ne sais pas. Mais s’il y a quelqu’un qui se joue de nous là-haut, je lève mon majeur pour elle car ce quelqu’un me fout en rogne. Je me demande encore comment ça ne peut pas être simple de vivre seulement.
Pourquoi est-ce que des gens comme nous qui ne sont certainement pas plus lettrés ou culturés que les autres, pourquoi nous, on se rend compte de ce qui est bien ou mal ? Prendre en otage une vie en échange de coups et de sueur, ce n’est pas bien.
Au même titre que je ne peux pas lui faire l’affront d’essayer de la rassurer ou de m’excuser. Ce n’est pas bien. Je sais exactement à quelle réaction je dois m’attendre ensuite. Parce que ça ne fait pas trois jours qu’elle est là mais je la connais parce que ça fait cinq ans de conversations, querelles et marrades imaginaires que je me tape avec ces foutues lettres qu’elle m’a envoyé.
Y penser me fout les jetons, je me mets à triper en tremblant. Je me mets à me demander comme elle : eh pourquoi fallait que je fasse tout ce chemin ? La réponse m'apparaît, très claire, je voulais pas l'admettre je crois bien.
Je me sens grand con encore, un mec complexe à bord d’une tombe qu’il a lui-même construite et qui l’amène à sa mort qui dès qu’elle le verra rira fort : qui est l’imbécile qui a dit que le cœur n’avait jamais tort ?