Le Deal du moment :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 ...
Voir le deal
29.99 €

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Le grand coeur des grands cons

Rappel du premier message :

Elle regarde l’horizon comme si elle perdait la raison, comme si tout son passé s’émiettait dans la brume dorée à l’orée de la nouvelle saison. Est-ce un flocon qui vient vers elle, en est-ce plusieurs ou est-ce le froid ? Les faucons passent et quittent l’Hiver, sûrement à la recherche de l’endroit où ni eux ni moi n’auraient à la voir s’éteindre comme ça.

Je n’arrive pas à me mettre à sa place ou j’oublie trop souvent de le faire ou quand j’essaie, je ne comprends pas ses positions. En somme, nous deux, nous sommes très différents. Je me demande encore ce qu’on fout sur ce rafiot, loin du monde et des gens, seuls mais pas à l’abri, du moins pas des flots.

Parfois, j’oublie de mettre mon masque de punk, et je la regarde dans les yeux. Ils s’éclairent d’une lumière inquiétante en voyant mon visage, comme s’ils ont en face d’eux une autre personne, une autre image. J’en ai conscience, je sais qu’elle existe mais je ne la connais pas. Je ne souhaite pas la connaître, car peut-être que c’est moi ?

Un instant alors, je cesse d’être Kiril le farceur, et je deviens celui que j’ai été quand j’ai perdu Lana. Et elle revient, elle prend la place de celle que j’ai en face de moi, et je veux m’enfuir à tout prix. Je remets le masque, c’en est fini… d’être moi ?

Il n’y a pas un moment où j’ai souhaité y réfléchir, à quel point ça doit être dur pour elle de s’imaginer se relever. Repartir à zéro est terrifiant. Je m’y suis fait, d’autres ont sorti les lames et ont vu couler leur propre sang.

Je lève les châsses au Ciel pour l’insulter, qui est-ce que j’insulte, je ne sais pas. Mais s’il y a quelqu’un qui se joue de nous là-haut, je lève mon majeur pour elle car ce quelqu’un me fout en rogne. Je me demande encore comment ça ne peut pas être simple de vivre seulement.

Pourquoi est-ce que des gens comme nous qui ne sont certainement pas plus lettrés ou culturés que les autres, pourquoi nous, on se rend compte de ce qui est bien ou mal ? Prendre en otage une vie en échange de coups et de sueur, ce n’est pas bien.

Au même titre que je ne peux pas lui faire l’affront d’essayer de la rassurer ou de m’excuser. Ce n’est pas bien. Je sais exactement à quelle réaction je dois m’attendre ensuite. Parce que ça ne fait pas trois jours qu’elle est là mais je la connais parce que ça fait cinq ans de conversations, querelles et marrades imaginaires que je me tape avec ces foutues lettres qu’elle m’a envoyé.

Y penser me fout les jetons, je me mets à triper en tremblant. Je me mets à me demander comme elle : eh pourquoi fallait que je fasse tout ce chemin ? La réponse m'apparaît, très claire, je voulais pas l'admettre je crois bien.

Je me sens grand con encore, un mec complexe à bord d’une tombe qu’il a lui-même construite et qui l’amène à sa mort qui dès qu’elle le verra rira fort : qui est l’imbécile qui a dit que le cœur n’avait jamais tort ?
    Maintenant que la belle s'en est allée, je peux sortir ma topette de Panaché. A la première goutte, je sens mon sang bouillir, mes veines gonflent et ressortent et je fais vraiment très peur. Je crois. Je fais peur quand je rebois après longtemps. Je me mets à bonne distance de l'Attrape-Rêve pour attirer les Longs Bras vers moi et faire en sorte qu'ils ne touchent pas à un bateau figé, là, et assez abîmé pour aujourd'hui.

    Tous viennent vers moi, les armes en haut de l'épaule, je suis un jeu et ils font la queue pour pouvoir toucher le gros lot. Sauf que, j'ai toujours détesté les fils d'attente, alors je les renvoie d'une beigne dans leur gueule puissante, d'homme-komodo.

    Cependant, ils se prolifèrent comme des microbes, et me grattent comme des moustiques. J'envoie des gnons dans des tronchioles. Ils sont tous moches, ils le seront encore plus. Mais à un certain stade la quantité peut battre la puissance brute. Il faut que je trouve autre chose... Il faut... Il fallait.

    Un objet non identifié se dirige vers moi à la vitesse à laquelle va un puceau dans une p..eut-être n'est-ce pas approprié ? L'objet tournoie à une rythme incroyable, j'esquive de peu, et il finit sa course en s'encastrant dans le mur d'à côté, en ayant au préalable, coupé la jugulaire de quelques crados. Troublant. C'est un chapeau.

    Un ami ? Je pense. Mais pas longtemps. Quand les chapeaux se multiplient, ils me visent moi, et leur envoyeur s'en mastique complètement qu'au passage, ils envoient à la Camarde ceux censés être dans son camp. Cet homme fait une entrée magistrale en explosant la couverte d'une des coques de mon bateau. Je sens ma veine sur le front presque exploser.

    J'envoie à terre, d'un coup de haki magique, tous ceux qui m'entourent pour me jeter vers l'inconnu. Mais il est rapide, et en rien de temps il est déjà arrivé sur le château arrière de l'Attrape-Rêve.

    T'ES QUI TOI, ENFOIRÉ !? JE VAIS TE DÉGOMMER SI TU BOUGES PAS DE MON NAVIRE ILLICO.


    Un long bras au regard d'enfoiré de fils de radasse. Il ne mérite pas plus. Et ses petons, salissent le toit de mon bureau (qui est aussi la cave qui est aussi un débarras qui est aussi une pièce où on fourre tout mais quand même).

    Oh alors cette vieille chose aurait une valeur à tes yeux ? Je m'en retire volontiers !

    Et il s’exécute, mais ça ne sent pas bon. Je ne le vois plus, la seule chose que je vois ce sont des chapeaux toupies se dirigeant vers le
    Navire.

    J'accoure, mais ma forme de Komodo amoindrit la vitesse à mon plus grand malheur. Je ne peux qu'être témoin de la destruction du château de l'Attrape Rêve, et du son de quelques de mes nectars se briser contre le sol.

    MAIS VOIS-TU TU DÉTRUIS QUELQUE CHOSE QUI A PLUS DE VALEUR A MES YEUX QUE CETTE POUBELLE AMBULANTE !

    Je n'ai jamais voulu tuer une personne, je l'ai fait, mais sans jamais réellement le vouloir. Lui, mes poings frissonnent de pouvoir casser tous ses os un par un. De détruire ses coudes qui lui sont si précieux. J'avale toute ma topette de panaché et je perds immédiatement la vue. Je sens que quelque chose va mal, je produis du sang, encore plus, et les écailles s'élargissent. J'ai l'impression que mes membres grandissent à une vitesse phénoménale et

    ***

    KIRIL !
    Qu-qu-qu'est-ce qui s'passe ?
    Il se passe que quand Kiril est dans sa forme de Komodo, il ne doit pas boire plus de deux gorgées de Panaché. Sinon, il devient un monstre... Il faut l'arrêter ou il détruira l'île entière !
    Co-comment peut-on f-f-faire ?
    J'en sais rien. Logiquement, de l'eau l'affaiblirait. Mais je crains qu'il faille être inventif parce qu'on a pas le temps pour ça.

    ***

    Décimer. Chapeau. Chapeau. Décimer.
    Bateau. Triste... Bateau.
    Tuer. Chapeau. Anéantir ! Anéantir ! Protéger. Bateau.

    ***

    Qu-qu'est-ce qu-qu-il f-f-fait ?
    Il nous offre un moyen de sortie, sans le savoir... Le mec au chapeau a du abîmer le bateau d'une manière ou d'une autre. Kiril pense qu'en le remettant à l'eau, il pourra le protéger. Rah ! Allons-y avant qu'il ne tue tout le monde !

    Dehors, un équipage pirate attendait patiemment la sortie des invités quand le poing d'une bête détruit l'autre façade du château. Il mesurait la taille d'un géant et tenait un bateau avec ses deux mains. Bateau qu'il déposa délicatement dans l'eau avant de se retourner vers le château en écrasant tout sur son chemin. Les pirates du Bossa Nova se demandait dans quelle galère Chesnire s'était encore foutu et regrettait d'avoir fait le chemin.


    Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 24 Jan - 20:04, édité 1 fois
      Catherine Cheschire n'est qu'une abominable garce.

      Mais elle est faible, et je crois que je prends un malin plaisir à le lui rappeler. Sa force réside plus dans sa discrétion et dans sa lâcheté. Elle attaque lorsqu'on ne s'y attend pas, ne manque pas sa cible. Elle se fond dans l'ombre et fait oublier sa présence. Et là, elle surine, dans le dos avec un petit sourire machiavélique sur le visage, bien contente d'elle. Sauf que je ne suis pas le genre de cible qu'on abat comme ça. Le courage, ça n'est pas ce qui l'étouffe. Ni la noblesse que son sang lui octroie pourtant. Il y a forcément un gêne défectueux quelque part, et un plutôt important. C'est dommage. Ou alors c'est dû à un croisement qu'il fallait pas faire, ou peut-être qu'elle a été fini à la pisse. Bref, dans le lot des suppositions que l'on peut faire sur les défaillances de sa conception, j'avoue avoir une préférence pour la dernière.

      Frustrant, hein ? Que je lui souffle avec un sourire narquois alors qu'elle tente de me planter les côtes à l'aide de son poignard et qu'elle ne réussit qu'à se heurter à mon haki.

      Elle semble ne pas vraiment comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas. Quand Aimé et les autres ont disparu, Catherine s'est évaporée. Ses pas n'étaient plus perceptibles par l'oreille humaine, elle semblait glisser sur le sol, comme un chat. S'ajoutant à la rapidité de ses déplacements, la belle brune a pris conscience que ses lames aiguisées ne passeraient pas le rempart le plus fort que je puisse avoir. Elle s'est cognée une fois, en s'étonnant de ne pas réussir, et j'ai profité de ce lapse de temps pour lui imprimer une droite digne de Kiril en plein nez. Un petit craquement a retenti dans la pièce, augmenté par l'écho des lieux, suivi de près par une fontaine de sang s'en échappant.

      Depuis, elle n'ose plus. Sans doute parce qu'après son nez, j'ai l'intention de lui refaire aussi les dents, et comme elle a pu prendre par le passé un plaisir sadique à faire du mal à ses esclaves, moi, je vais prendre un plaisir tout aussi malsain à le lui faire payer. Et faut dire maintenant que les journaux m'ont taillé un beau costard de monstre en herbe après l'assassinat de Végapunk, j'ai une réputation qui me suit et que je dois cultiver avec soin. Inspirer le respect lorsque j'étais à la tête du Léviathan, c'était une chose qui menait les troupes loin. Mais inspirer la peur à des personnes comme Catherine Cheschire, a quand même un aspect assez grisant et sympathique.

      Parce que mon respect, elle, pour sûr, elle ne l'aura jamais. Quand j'en aurais fini de lui retourner les coudes dans le mauvais sens, je me serais assurée qu'elle comprenne toute la profondeur du dégoût qu'elle m'inspire.

      Je préfère les longs bras, mais te mettre dans ma collection ne me dérangerait pas. Dans son foulard en soie, elle essuie le sang qui lui coule du nez encore, avant de disparaître à nouveau.
      Ouais c'est ça.

      Les semblants d'attaques s'enchaînent comme les coups en fourbe qu'elle tente de m'assener. Elle a compris une chose néanmoins : elle ne peut plus se permettre de se laisser surprendre. J'aurais pu la finir en une seule fois, en un seul coup de poing. Et c'est comme un chat que je l'ai laissé filer et se remettre debout, pour continuer à m'amuser avec la sourie que j'ai pris au piège. Ça doit lui faire tout drôle, à cette garce. De voir le pouvoir qu'elle avait avant lui filer entre les doigts, de voir qu'une personne ne flanchera pas devant son bon vouloir. Elle n'exercera aucun plaisir ou ascendant sadique sur moi.

      L'inverse par contre...

      Quand ma main réussit à attraper sa tignasse brune, une lueur angoissée traverse ses yeux sombres. Et c'est avec un sourire satisfait que je lui fais comprendre que c'en est fini d'elle et de son petit manège. Que j'espère très fort que quand son papa aura fini de la remonter, elle lui expliquera combien je lui ai fait mal.

      Je parlais de ses coudes tout à l'heure ?

      Le crak qui retentit quand je lui retourne le premier la fait hurler de douleur. Les larmes emplissent ses yeux, mais des larmes de colère qui finissent noyer dans la bave recouvrant le sol. Un soubressaut la prend quand elle tente de m'échapper, et un second crak retentit quand je termine ma manœuvre. Le bruit pourrait me soulever le cœur. Si j'en avais un ? J'ai l'impression que le mien s'est endurci avec le temps, et qu'il est fait de pierre maintenant. Il faut bien ça pour se protéger du monde et de ses horreurs. Il faut bien ça pour accepter de traquer les monstres qui y vivent en tout cas.

      Et à la fin de notre entrevue, de Catherine Cheschire, il ne reste plus grand chose de très viable. Bien vivante ceci dit. Mais il lui faudra du temps pour se remettre d'aplomb et pour rebâtir ce que j'ai détruit chez elle et en elle.

      Allez bisous. Tu passeras le bonjour à papa, que je lui souffle avec un sourire satisfait.

      J’époussette mes mains et mes vêtements, avant de prendre d'une démarche dansante la direction du dehors. Narquoise, moi ? Si peu. Si elle me détestera a vie ? Probablement. Si je m'en fous ? Totalement. Elle n'est pas une ennemie à vie que je crains. Elle n'est qu'un caillou sur ma route, et comme toutes les choses qui gênent, on les pousse du pied.

      J'ai à peine franchi la grille éventrée que le dehors semble subir un apocalypse sans pareille. Je me presse de retourner dehors, mais en arrivant près de la sortie, deux zouaves me tombent dessus en manquant de me crever un œil. Un homme encapuchonné à la peau blanche comme la neige, marbré par des machins bizarres. Il me toise derrière l'ombre, mais pas autant que la rouquine mal fringuée qui le suit de près et manque de m'assener un coup de pied dans la nuque. Je l'évite, et il me parle d'une voix sombre :

      Ou est la Princesse?! Il s'avance d'un pas pour me menacer, je ne bouge pas, juste sur mes gardes. Que lui avez-vous fait ?! Repondez !

      Le bruit dehors devient plus inquiétant encore et je n'ai pas de temps à perdre avec ces bêtises.

      Alo-
      Oh ta gueule !

      Les deux s'effondrent en bavant, terrassés par un haki concentré et bien décidé à se faire un chemin vers le dehors. Ils ne bougent pas d'un pouce quand je réussis courir jusqu'à la foule d'esclave s'évacuant grâce à l'inconnu de tantôt, et Aimé et Linus qui regardent vers.... Un enorme monstre lézard rouge complètement fou !

      C'est quoi CA!?
      Kiril.

      Aimé déglutit péniblement. Il ne raisonnera pas ça.

      Kiril.

      Partez avec lui, que je dis en désignant l'inconnu. Je me charge de Kiril. On se retrouve plus tard...

      Aimé me lance un regard qui doute de mes paroles. Se charger du punk ? Comment ? Je n'en sais rien moi-même. Il suffit d'attendre, d'essayer, de voir. Ça, je peux faire. Linus décampe, Aimé le suit. Et Kiril est pour l'instant concentré sur autre chose.

      Viendra un temps où il le sera sur moi.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
      • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
      Yarost, après avoir rempli son devoir, était resté scotché parce ce qu'il se passait dans la salle principale. Déjà, par la destruction quasiment totale du château, ensuite, par son maître, transformé en gigantesque dragon de Komodo rouge. Il n'était plus son maître désormais, il était quelqu'un d'autre. Yarost sentait ces choses là, Kiril était prisonnier de l'esprit de son Zoan, qui de ses poings détruisaient la totalité des balcons intérieurs, des escaliers qui menaient aux chambres, et surtout des cervelles des longs bras à qui les coudes ne servaient à rien. Peut-être était-ce la fin de leur espèce ?

      L'homme qui avait déclenché la colère de son maître était dans de beaux draps. Mais sa rapidité était tout ce qui lui fallait contre ce monstre lent et rempli de colère. Kiril n'était jamais las de tous ses mouvements, comme si son énergie avait décuplé en volume tout autant que son ombre. Yarost avait peur, maintenant. Les esclaves qui n'étaient plus enchaînés venaient par là, et le Dragon ne ferait aucune exception dans cet état.

      Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Il fallait le raisonner. Et quand il pensait que tout était perdu, sa promise et sa bien aimée Lilou s'invitait à la pièce. Ils étaient sauvé ! Elle arriverait à l'arrêter, elle. Yarost se souvient des engueulades de son maître et de sa promise. Elle arrivait toujours à lui clouer le bec, pourtant elle avait face à un têtu bien agaçant quand il décidait qu'il n'était pas content.

      Yarost était triste, dans un certain sens. Lui qui avait toujours voulu connaître ses ancêtres, il ne pensait pas en voir un, bien réel, dans cet état là. Malgré sa petite voix tentant de communiquer avec lui, le Dragon ne lui répondait pas. Il était obsédé par une seule chose : le chapeau volant.

      RWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

      Son cri résonnait certainement jusqu'au port.

      Eh ! Regardez ! Le maître lézard !

      Les esclaves arrivaient en masse des geôles d'en bas. Ils avaient réussi à délivrer quelques prisonniers qui subissaient des opérations étranges que le lézard ne comprenait pas. Yarost constatait avec tristesse que leur nombre avait grandement diminué. Ils étaient plus que ça, en bas. Mais Kiril ne saurait pas, pas dans cet état là. Cependant, il ne voulait pas trahir sa confiance et, faisant face aux esclaves, leur indiquait la direction de Lilou qui, il espère, saurait les mettre à l'abri.

      ***

      RWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

      TUER.
      TUER TUER TUER CHAPEAU.
      VENGER.
      VENGER VENGER VENGER BATEAU.

      ***

      Les chapeaux tranchants du chapelier fou ne servait à rien. Le corps de Kiril, en plus d'être gigantesque, était couvert du haki de l'armement. Il avait l'air momentanément invincible. Le problème, c'est qu'une fois qu'il aurait accompli son travail, il se retournera contre tout le monde.

      Maître !

      Les cris de Yarost n'atteignaient pas son maître. Il le voyait doucement sombrer dans l'incontrôlable, la folie. Il était plus rapide, plus destructeur. Il frôlait le chapelier du doigt et se détestait d'avoir raté sa cible. La couleur de ses écailles s'assombrissaient comme si son sang était sur le point de sortir. Yarost avait un mauvais pressentiment.

      L'atmosphère changeait, l'haleine de Kiril surplombaient désormais toute la pièce, et ça ne sentait pas la rose. Le petit lézard savait ce que ce monstre avait en tête. Les bactéries conservées dans la bouche du grand Komodo étaient plus fortes, comme le whisky qu'il buvait souvent. Il ne bougeait maintenant presque plus, à l'affût comme un lézard... Comme un lézard.

      C'était le Tongue Point ! Il crachait une pluie acide que l'homme ne pouvait pas éviter. Et quelques secondes après, le Monstre attrapait le chapelier avec sa langue. Il ne le gobait pas, mais le laissait dans sa gueule pleine de mort. La suite, on la connait...


      Dernière édition par Kiril Jeliev le Ven 24 Aoû - 8:17, édité 1 fois
        A côté de lui, je suis minuscule.

        Je le regarde, la tête relevée, à fixer sa hauteur comme une gamine fixe les étoiles et le ciel. Mais ce que je vois n'est pas un chef d'oeuvre de la nature. C'est une sorte d'erreur faite à partir d'une personne qui m'est chère. Un concentré de ce que je préfère sur terre et de ce que le monde fait de pire. Je ne sais pas ce que Kiril a fait, je ne sais pas ce qu'il lui a pris, je ne sait pas les extrémités que ça peut prendre. Mais quand il aura fini de dissoudre ce type dans sa salive empoisonnée, il s'en prendra à autre chose. A Hungeria. Aux esclaves. A Aimé. Ou Linus.

        Ou à moi.

        Et dans le lot, il vaut sans doute moi. Car quand il recrache sa proie, fumant encore à même le sol, je sais qu'il vaut mieux moi qu'un autre ici. Aimé ne le refera pas revenir à la raison, qu'importe la complicité qui les lie. Et personne d'autre ici est à même de le toucher. Sauf que lorsque Kiril se tourne pour détruire ce qu'il avait déjà commencé à mettre en miette, je sais qu'il est temps de me mettre au devant de la scène. J'avance d'un pas, pour me donner du courage. J'en ai à revendre d'habitude. Mais lorsqu'il s'agit d'affronter une personne qui est venue nous sauver... J'ai bizarrement tout perdu.

        Est-ce lui rendre la pareille que de m'élancer dans cette bataille ? Est-ce qu'il le voudrait ?
        J'ose croire que oui.
        Peut-être que je me trompe.

        HEY !

        Ma voix porte jusqu'à lui. Sa masse énorme se retourne vers moi et ses yeux noirs me fixent. J'ai l'impression qu'il va me dévorer. Pendant une brève seconde, j'espère voir à travers ses pupilles la personne que je connais. J'espère qu'il voit que c'est moi, que je ne lui veux pas de mal. Mes mains se lèvent, comme pour me montrer innocente. Mais sur le quart d'un instant, la colère le sidère et il tente de m'attraper dans sa main immense.

        Je l'évite d'un saut haut, mais il se retourne et cette fois, c'est sa queue de lézard géant que je me prends de plein milieu. Le choc me fait faire la distance qu'il faut, et je m'écrase à des kilomètres de lui. Pourtant, il n'en a pas fini avec moi, et j'ai à peine le temps de me redresser de mes gravats qu'il rallonge son attaque en essayant de me piétiner. Ça, ce n'est pas le punk. Ce n'est pas mon punk. Et il n'y aura rien pour l'aider à le redevenir, si ce n'est une bonne paire de baffe bien placé. Ou alors... L'une de ses faiblesses ?

        La mer.

        Il me suivra, peu importe ou je vais, pour pouvoir m'avoir. Pour pouvoir me broyer dans sa grande main. Je me recouvre du haki pour m'éviter des soucis, et me mets à courir en direction du port. Et le géant qu'il est détruit tout sur son passage. J'évite une offensive visant à m’aplatir complètement, et continue ma course en dévalant les rues comme jamais. Mon souffle se fait court, mes muscles me tirent. Mais je continue qu'importe la fatigue et qu'importe le reste pour pouvoir sauver Kiril. Car si je m'épuise, j'ai la sensation que lui aussi, et que la respiration sifflante de la bête en est la preuve.

        Quand le port est en visu, je bifurque dans une ruelle étroite pour disparaître. Ce n'est pas ce qui arrête la bête, loin de là. Elle me cherche des yeux, tente de me flairer. Mais mon parfum se diffuse dans l'air, reste abstrait. Il suit une piste comme une bête en cage trop grande pour sa cellule, grimpant sur les maisons de pierre en tentant de me percer à jour. J'escalade un toit, pour me donner de la prestance et de la hauteur. Et quand j'arrive en haut, il se retourne à nouveau en captant ma présence.

        Il tente de foncer vers moi, mais sa masse et la fatigue le rendent si lent. Je m'élance à mon tour, prête à le confronter, et je bondis jusqu'à lui. Concentrée, dans mes paumes concentrant tout ce que j'ai. J'ai l'odeur de sa gueule pleine de poisons qui pourraient me broyer de la même manière qu'il l'a fait avec le blondinet de tout à l'heure. Il pourrait, s'il arrivait à m'attraper, là.

        MAINTENANT...

        Mais mon haki se relâche. Comme une vague de pression déferlant de moi jusqu'à lui, une aura l'entoure finalement, lui arrive en plein visage comme un boulet de canon de la taille de son crâne. Et elle l'envoie en arrière, avec moi, le suivant de près. Ses yeux se révulsent sous le coup que je viens de lui mettre, ses épaules se voûtent à cause de la charge. Sa conscience ne tient plus, elle décroche :

        CA SUFFIT !!!

        Il perd la tête, il perd la raison, avant de s'effondrer. Il trébuche sur le quai quand sa queue rentre dans l'eau, suivi de près par le corps entier de la bête. Je le suis toujours, chutant avec lui. Mais lorsqu'il est totalement immergé, la masse disparaît et ne revient qu'un point dans l'océan. Un point que je tente de ne pas perdre de vue. Kiril ne pourra jamais remonter. Quand je rentre à mon tour dans l'eau, quand le froid me mord la peau si fort que je manque de laisser échapper mon air, quand le sel commence à me dévorer la rétine, je ne fais que chercher le corps de mon ami.

        Comme fait de plomb, non loin, il chute vers le fond sans pouvoir remonter. Il ne me suffit que de quelques brasses pour arriver jusqu'à lui et l'attraper, le remonter avec moi. Je manque presque d'air lorsque j'arrive à la surface. Et même là, elle me brûle la gorge violemment. Le poids de Kiril me traîne vers le bas, mais je fais tout pour que sa tête reste à la surface elle aussi, pour qu'il puisse respirer. Je bats des jambes, maladroitement. Je n'ai jamais été une grande nageuse il faut croire. Il me manque quelque chose, ma combinaison, celle avec laquelle j'avais pris l'habitude de sortir en mer, avec Bee.

        Il me manque Bee.

        Allez punk, on rentre, que je lui souffle en me mettant dans son dos pour pouvoir le tenir plus fermement. Ton navire n'attend que nous pour mettre les voiles.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
        • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
          Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
          Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum