Dans une petite salle de jeux, sur East Blue.
C'te déchéance a commencée y'a quelques jours déjà. Tout se passe bien dans ta vie mais faut toujours qu'une connerie te tombe sur la gueule. Le problème ? C'est qu'un d'mes gars du club de boxe s'est amouraché de la copine d'un petit caïd de l'île. J'dit bien p'tit vu que le caïd dans l'histoire c'est son père. Et c'est le proprio de cette salle de jeux merdique. Quand ce gars en question que t'as toujours eu sous ton aile, que t'as entraîné, que t'as vu grimper se met à plus se pointer pendant plusieurs jours aux entrainements et que j'apprends que c'est parce qu'il s'est fait tabasser par la bande du "caïd des bacs à sable", j'ai décidé de réagir, et ça à ma manière.
J'ai enfilé un masque et des gants et j'me suis rendu à l'endroit où ils trainent. Et là, ils auraient vu leurs gueules quand j'ai enfoncé la porte et que j'me suis approché vers le premier venu. Z'etaient cinq ou six et un peu plus jeunes que moi mais c'est pas un problème. Du coup, direction l'hosto pour la p'tite bande avec fractures à la pelle, hémorragies et tout le bordel.
Le truc c'est qu'un mec s'est planqué à ce moment et , pensant qu'mon identité était préservée j'ai retiré mon masque pour souffler un coup. Et cette balance a directement été voir le patron de la salle pourrie dans laquelle je me trouve pour que je sois rapidement reconnu. Après mon erreur, j'ai été viré du club de boxe comme une vulgaire merde.
Ça va faire plusieurs soirs que je traîne dans ce trou à rat en buvant et en jouant avec les rapaces de passage.
L'ambiance est assez tendu ce soir là, j'ai l'bide chargé à bloc de vinasse et le crâne prêt à craquer avec cette odeur de tabac qui m'donne envie d'éclater la gueule du premier venu. On est cinq autour de la table en c'moment, je menais bien la partie jusqu'au moment où, forcément, la chance disparait comme par magie. Au prochain tour j'ai misé pas mal en oubliant de garder un peu d'mitraille pour effacer mon ardoise et renflouer ma mise.
-Bon, j'arrête pour ce soir. C'était cool, à demain.
Je me lève sans hésiter et me dirige vers la sortie en faisant un signe de tête aux joueurs ainsi qu'au barman qui lui, vu de la gueule qu'il tire, n'est pas trop d'accord pour me laisser partir sans allonger la monnaie. A peine que je commence à pousser la porte qu'il m'interpelle sur un ton sec, ce qui a bien le don de me foutre en rogne.
-Clarence ?!
-Ouais ?
-Tu sais que le patron n'aime pas les endettés ?
-Je l'emmerde le patron. Je serais là demain.
Je sors, tout compte fait tu peux te le mettre dans le cul ton flouz vu comment tu m'parles.
Quelques jours plus tard...
Je bouge pas mal en solitaire en ce moment, l'exclusion du club a toujours du mal à passer. L'hôtel ou j'crèche est pas mal et bien discret et depuis la dernière y'a toujours pas de "Patron en colère" et qu'il vienne d'ailleurs, que j'lui arrache la gueule.
(...)
J'aurais pas du être aussi confiant, en faite. En début de soirée, je sors pour tranquillement atteindre la minable échoppe en rasant les murs sales de ces rues mal éclairées aux trottoirs dégueulasse du haut de mon ébriété morbide. A peine que j'passe dans la ruelle collée à la petite boutique qu'une belle poignée de moustiques tirés à quatre épingles la bouche totalement. C'est clair qu'y à un truc qui va pas, et j'ai ma p'tite idée. Trois types à l'avant ainsi qu'à l'arrière du passage.
-Clarence Gargalen ?
J'avale une bonne gorgée d'ma bibine avant de rétorquer.
-Ça s'pourrait.
-Ça te dirait de nous suivre sans faire d'histoires?
-J'pense que z'avez vot' réponse bande de sale fils d-
Juste le temps de lancer la bouteille dans la gueule de celui qui parle. Après ça, le trou noir. J'me retrouve dans une pièce morbide attaché à une chaise avec le connard de tout à l'heure en train de me jeter des seaux d'eau à la gueule. Au bout d'un moment, j'entends une voix mais j'ai les yeux tellement irrités par son eau de marigot que j'aperçois absolument que dalle.
-Il est réveillé ?
-Oui. Je trouvais ça drôle, de l'arroser un peu.
-Tu "trouvais ça drôle" ? Casse toi d'là ducon, j'ai à lui causer.
-Bien, patron.
-Ah, bah enfin. Le fameux "Patron" s'est mis à agir.
-Oh que oui, j'avais juste besoin d'un peu de temps pour trouver Lawrence.
-HEIN?! ESPÈCE DE BÂTARD ! T'AS PAS INTÉRÊT À L-
-Ne t'inquiète pas, j'aurais besoin de lui pour un unique service.
[...]
East Blue, sur une île proche des évènements relatés.
Ca y est, le service est terminé depuis un moment déjà. Le décès de Père ne me donne pas beaucoup envie de retourner au domaine. Cette triste froideur régnante me traversant la peau et me remplissant de tristesse me dissuade d'y rester. Mes frères et soeurs ne contestent pas mon choix, la tolérance est de mise dans la famille.
Depuis peu, je séjourne calmement dans un hôtel assez modeste proche de mon île natale. Je n'ai pas à me plaindre, le service n'est pas de qualité mais je m'y suis fait rapidement. Il n'y a pas grand chose à faire sur cette île, j'aime m'entraîner au pistolet et au combat le soir autour d'un feu avec les quelques margoulins s'amarrant sur l'îlot pour se ravitailler. L'ambiance est bonne, celle-ci ne dérape que très rarement quand par exemple certains boivent jusqu'à ne plus savoir où ils se trouvent.
Ce soir là, alors que nous avons organisé un petit repas sur le sable composé de poissons grillés en tout genre suite à une après midi de pêche assez rudimentaire, on m'a annoncé une bonne nouvelle.
-P'tain , l'est trop bon c'poisson ! Tu devrais v'nir ac' nous Lô' ! T'sais pêcher, t'sais flanquer des roustes, tu tires bien.. Un homme c'hui la !
-Hahaha ! Tu sais très bien que je ne peux pas Bob.
-Rooooh, dommage chô' ! Nin grave on se reverra !
-C'est certain, vous êtes tous de braves pers-
*Pulupulupulupulupulu*
C'est mon escargophone qui sonne, ça fait très longtemps qu'il n'a pas retentit.
D'un signe de tête, les "compagnons" comprennent et je me recule du groupe histoire d'être tranquille.
*Pulupulupulu-*
-....Allô ?
-Lawrence ? C'est toi frérot ?!
C'était la voix de Clarence, quel plaisir d'entendre sa voix !
-Clarence ! Comment vas tu ?! Ça fait un m-
-Ouais, ouais. Dit moi j'ai pas trop l'temps. Ça te dirait on s'voit?!
-Tu est bien pressé, euh.. Oui, bien sûr, sans problèmes. Je ne fais rien en ce moment, où désires tu qu'on se voit ?
-Tu te souviens de l'île à côté d'la maison où on allait quand on était petit? Même qu'on faisait chier la vieille folle... Euh.... Kriket !
-Oui ! Je m'en souviens.
-Ça marche, on s'dit rendez-vous la bas demain soir près de la salle de jeux de l'île ? J'vais d'voir raccrocher, et pas d'faux plans hein ! Ça va pas trop en c'moment...
-Ah bon ? Clarence ? Clarence ?!
Il a raccroché. Le ton de sa voix était assez étrange. Quoique, ça doit être mon imagination. Ah ! Que je suis heureux, je vais enfin revoir sa sale tête. Je partirais avec la bande de Bob dès demain.
C'te déchéance a commencée y'a quelques jours déjà. Tout se passe bien dans ta vie mais faut toujours qu'une connerie te tombe sur la gueule. Le problème ? C'est qu'un d'mes gars du club de boxe s'est amouraché de la copine d'un petit caïd de l'île. J'dit bien p'tit vu que le caïd dans l'histoire c'est son père. Et c'est le proprio de cette salle de jeux merdique. Quand ce gars en question que t'as toujours eu sous ton aile, que t'as entraîné, que t'as vu grimper se met à plus se pointer pendant plusieurs jours aux entrainements et que j'apprends que c'est parce qu'il s'est fait tabasser par la bande du "caïd des bacs à sable", j'ai décidé de réagir, et ça à ma manière.
J'ai enfilé un masque et des gants et j'me suis rendu à l'endroit où ils trainent. Et là, ils auraient vu leurs gueules quand j'ai enfoncé la porte et que j'me suis approché vers le premier venu. Z'etaient cinq ou six et un peu plus jeunes que moi mais c'est pas un problème. Du coup, direction l'hosto pour la p'tite bande avec fractures à la pelle, hémorragies et tout le bordel.
Le truc c'est qu'un mec s'est planqué à ce moment et , pensant qu'mon identité était préservée j'ai retiré mon masque pour souffler un coup. Et cette balance a directement été voir le patron de la salle pourrie dans laquelle je me trouve pour que je sois rapidement reconnu. Après mon erreur, j'ai été viré du club de boxe comme une vulgaire merde.
Ça va faire plusieurs soirs que je traîne dans ce trou à rat en buvant et en jouant avec les rapaces de passage.
L'ambiance est assez tendu ce soir là, j'ai l'bide chargé à bloc de vinasse et le crâne prêt à craquer avec cette odeur de tabac qui m'donne envie d'éclater la gueule du premier venu. On est cinq autour de la table en c'moment, je menais bien la partie jusqu'au moment où, forcément, la chance disparait comme par magie. Au prochain tour j'ai misé pas mal en oubliant de garder un peu d'mitraille pour effacer mon ardoise et renflouer ma mise.
-Bon, j'arrête pour ce soir. C'était cool, à demain.
Je me lève sans hésiter et me dirige vers la sortie en faisant un signe de tête aux joueurs ainsi qu'au barman qui lui, vu de la gueule qu'il tire, n'est pas trop d'accord pour me laisser partir sans allonger la monnaie. A peine que je commence à pousser la porte qu'il m'interpelle sur un ton sec, ce qui a bien le don de me foutre en rogne.
-Clarence ?!
-Ouais ?
-Tu sais que le patron n'aime pas les endettés ?
-Je l'emmerde le patron. Je serais là demain.
Je sors, tout compte fait tu peux te le mettre dans le cul ton flouz vu comment tu m'parles.
Quelques jours plus tard...
Je bouge pas mal en solitaire en ce moment, l'exclusion du club a toujours du mal à passer. L'hôtel ou j'crèche est pas mal et bien discret et depuis la dernière y'a toujours pas de "Patron en colère" et qu'il vienne d'ailleurs, que j'lui arrache la gueule.
(...)
J'aurais pas du être aussi confiant, en faite. En début de soirée, je sors pour tranquillement atteindre la minable échoppe en rasant les murs sales de ces rues mal éclairées aux trottoirs dégueulasse du haut de mon ébriété morbide. A peine que j'passe dans la ruelle collée à la petite boutique qu'une belle poignée de moustiques tirés à quatre épingles la bouche totalement. C'est clair qu'y à un truc qui va pas, et j'ai ma p'tite idée. Trois types à l'avant ainsi qu'à l'arrière du passage.
-Clarence Gargalen ?
J'avale une bonne gorgée d'ma bibine avant de rétorquer.
-Ça s'pourrait.
-Ça te dirait de nous suivre sans faire d'histoires?
-J'pense que z'avez vot' réponse bande de sale fils d-
Juste le temps de lancer la bouteille dans la gueule de celui qui parle. Après ça, le trou noir. J'me retrouve dans une pièce morbide attaché à une chaise avec le connard de tout à l'heure en train de me jeter des seaux d'eau à la gueule. Au bout d'un moment, j'entends une voix mais j'ai les yeux tellement irrités par son eau de marigot que j'aperçois absolument que dalle.
-Il est réveillé ?
-Oui. Je trouvais ça drôle, de l'arroser un peu.
-Tu "trouvais ça drôle" ? Casse toi d'là ducon, j'ai à lui causer.
-Bien, patron.
-Ah, bah enfin. Le fameux "Patron" s'est mis à agir.
-Oh que oui, j'avais juste besoin d'un peu de temps pour trouver Lawrence.
-HEIN?! ESPÈCE DE BÂTARD ! T'AS PAS INTÉRÊT À L-
-Ne t'inquiète pas, j'aurais besoin de lui pour un unique service.
[...]
East Blue, sur une île proche des évènements relatés.
Ca y est, le service est terminé depuis un moment déjà. Le décès de Père ne me donne pas beaucoup envie de retourner au domaine. Cette triste froideur régnante me traversant la peau et me remplissant de tristesse me dissuade d'y rester. Mes frères et soeurs ne contestent pas mon choix, la tolérance est de mise dans la famille.
Depuis peu, je séjourne calmement dans un hôtel assez modeste proche de mon île natale. Je n'ai pas à me plaindre, le service n'est pas de qualité mais je m'y suis fait rapidement. Il n'y a pas grand chose à faire sur cette île, j'aime m'entraîner au pistolet et au combat le soir autour d'un feu avec les quelques margoulins s'amarrant sur l'îlot pour se ravitailler. L'ambiance est bonne, celle-ci ne dérape que très rarement quand par exemple certains boivent jusqu'à ne plus savoir où ils se trouvent.
Ce soir là, alors que nous avons organisé un petit repas sur le sable composé de poissons grillés en tout genre suite à une après midi de pêche assez rudimentaire, on m'a annoncé une bonne nouvelle.
-P'tain , l'est trop bon c'poisson ! Tu devrais v'nir ac' nous Lô' ! T'sais pêcher, t'sais flanquer des roustes, tu tires bien.. Un homme c'hui la !
-Hahaha ! Tu sais très bien que je ne peux pas Bob.
-Rooooh, dommage chô' ! Nin grave on se reverra !
-C'est certain, vous êtes tous de braves pers-
*Pulupulupulupulupulu*
C'est mon escargophone qui sonne, ça fait très longtemps qu'il n'a pas retentit.
D'un signe de tête, les "compagnons" comprennent et je me recule du groupe histoire d'être tranquille.
*Pulupulupulu-*
-....Allô ?
-Lawrence ? C'est toi frérot ?!
C'était la voix de Clarence, quel plaisir d'entendre sa voix !
-Clarence ! Comment vas tu ?! Ça fait un m-
-Ouais, ouais. Dit moi j'ai pas trop l'temps. Ça te dirait on s'voit?!
-Tu est bien pressé, euh.. Oui, bien sûr, sans problèmes. Je ne fais rien en ce moment, où désires tu qu'on se voit ?
-Tu te souviens de l'île à côté d'la maison où on allait quand on était petit? Même qu'on faisait chier la vieille folle... Euh.... Kriket !
-Oui ! Je m'en souviens.
-Ça marche, on s'dit rendez-vous la bas demain soir près de la salle de jeux de l'île ? J'vais d'voir raccrocher, et pas d'faux plans hein ! Ça va pas trop en c'moment...
-Ah bon ? Clarence ? Clarence ?!
Il a raccroché. Le ton de sa voix était assez étrange. Quoique, ça doit être mon imagination. Ah ! Que je suis heureux, je vais enfin revoir sa sale tête. Je partirais avec la bande de Bob dès demain.
Dernière édition par Lawrence Gargalen le Mer 10 Fév 2016 - 22:03, édité 2 fois