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Donnant, Donnant

Dans une petite salle de jeux, sur East Blue.

C'te déchéance a commencée y'a quelques jours déjà. Tout se passe bien dans ta vie mais faut toujours qu'une connerie te tombe sur la gueule. Le problème ? C'est qu'un d'mes gars du club de boxe s'est amouraché de la copine d'un petit caïd de l'île. J'dit bien p'tit vu que le caïd dans l'histoire c'est son père. Et c'est le proprio de cette salle de jeux merdique. Quand ce gars en question que t'as toujours eu sous ton aile, que t'as entraîné, que t'as vu grimper se met à plus se pointer pendant plusieurs jours aux entrainements et que j'apprends que c'est parce qu'il s'est fait tabasser par la bande du "caïd des bacs à sable", j'ai décidé de réagir, et ça à ma manière.
J'ai enfilé un masque et des gants et j'me suis rendu à l'endroit où ils trainent. Et là, ils auraient vu leurs gueules quand j'ai enfoncé la porte et que j'me suis approché vers le premier venu. Z'etaient cinq ou six et un peu plus jeunes que moi mais c'est pas un problème. Du coup, direction l'hosto pour la p'tite bande avec fractures à la pelle, hémorragies et tout le bordel.
Le truc c'est qu'un mec s'est planqué à ce moment et , pensant qu'mon identité était préservée j'ai retiré mon masque pour souffler un coup. Et cette balance a directement été voir le patron de la salle pourrie dans laquelle je me trouve pour que je sois rapidement reconnu. Après mon erreur, j'ai été viré du club de boxe comme une vulgaire merde.

Ça va faire plusieurs soirs que je traîne dans ce trou à rat en buvant et en jouant avec les rapaces de passage.
L'ambiance est assez tendu ce soir là, j'ai l'bide chargé à bloc de vinasse et le crâne prêt à craquer avec cette odeur de tabac qui m'donne envie d'éclater la gueule du premier venu. On est cinq autour de la table en c'moment, je menais bien la partie jusqu'au moment où, forcément, la chance disparait comme par magie. Au prochain tour j'ai misé pas mal en oubliant de garder un peu d'mitraille pour effacer mon ardoise et renflouer ma mise.

-Bon, j'arrête pour ce soir. C'était cool, à demain.

Je me lève sans hésiter et me dirige vers la sortie en faisant un signe de tête aux joueurs ainsi qu'au barman qui lui, vu de la gueule qu'il tire, n'est pas trop d'accord pour me laisser partir sans allonger la monnaie. A peine que je commence à pousser la porte qu'il m'interpelle sur un ton sec, ce qui a bien le don de me foutre en rogne.

-Clarence ?!

-Ouais ?

-Tu sais que le patron n'aime pas les endettés ?

-Je l'emmerde le patron. Je serais là demain.

Je sors, tout compte fait tu peux te le mettre dans le cul ton flouz vu comment tu m'parles.

Quelques jours plus tard...

Je bouge pas mal en solitaire en ce moment, l'exclusion du club a toujours du mal à passer. L'hôtel ou j'crèche est pas mal et bien discret et depuis la dernière y'a toujours pas de "Patron en colère" et qu'il vienne d'ailleurs, que j'lui arrache la gueule.

(...)

J'aurais pas du être aussi confiant, en faite. En début de soirée, je sors pour tranquillement atteindre la minable échoppe en rasant les murs sales de ces rues mal éclairées aux trottoirs dégueulasse du haut de mon ébriété morbide. A peine que j'passe dans la ruelle collée à la petite boutique qu'une belle poignée de moustiques tirés à quatre épingles la bouche totalement. C'est clair qu'y à un truc qui va pas, et j'ai ma p'tite idée. Trois types à l'avant ainsi qu'à l'arrière du passage.

-Clarence Gargalen ?

J'avale une bonne gorgée d'ma bibine avant de rétorquer.

-Ça s'pourrait.

-Ça te dirait de nous suivre sans faire d'histoires?

-J'pense que z'avez vot' réponse bande de sale fils d-

Juste le temps de lancer la bouteille dans la gueule de celui qui parle. Après ça, le trou noir. J'me retrouve dans une pièce morbide attaché à une chaise avec le connard de tout à l'heure en train de me jeter des seaux d'eau à la gueule. Au bout d'un moment, j'entends une voix mais j'ai les yeux tellement irrités par son eau de marigot que j'aperçois absolument que dalle.

-Il est réveillé ?

-Oui. Je trouvais ça drôle, de l'arroser un peu.

-Tu "trouvais ça drôle" ? Casse toi d'là ducon, j'ai à lui causer.

-Bien, patron.

-Ah, bah enfin. Le fameux "Patron" s'est mis à agir.

-Oh que oui, j'avais juste besoin d'un peu de temps pour trouver Lawrence.

-HEIN?! ESPÈCE DE BÂTARD ! T'AS PAS INTÉRÊT À L-

-Ne t'inquiète pas, j'aurais besoin de lui pour un unique service.

[...]

East Blue, sur une île proche des évènements relatés.

Ca y est, le service est terminé depuis un moment déjà. Le décès de Père ne me donne pas beaucoup envie de retourner au domaine. Cette triste froideur régnante me traversant la peau et me remplissant de tristesse me dissuade d'y rester. Mes frères et soeurs ne contestent pas mon choix, la tolérance est de mise dans la famille.
Depuis peu, je séjourne calmement dans un hôtel assez modeste proche de mon île natale. Je n'ai pas à me plaindre, le service n'est pas de qualité mais je m'y suis fait rapidement. Il n'y a pas grand chose à faire sur cette île, j'aime m'entraîner au pistolet et au combat le soir autour d'un feu avec les quelques margoulins s'amarrant sur l'îlot pour se ravitailler. L'ambiance est bonne, celle-ci ne dérape que très rarement quand par exemple certains boivent jusqu'à ne plus savoir où ils se trouvent.
Ce soir là, alors que nous avons organisé un petit repas sur le sable composé de poissons grillés en tout genre suite à une après midi de pêche assez rudimentaire, on m'a annoncé une bonne nouvelle.

-P'tain , l'est trop bon c'poisson ! Tu devrais v'nir ac' nous Lô' ! T'sais pêcher, t'sais flanquer des roustes, tu tires bien.. Un homme c'hui la !

-Hahaha ! Tu sais très bien que je ne peux pas Bob.

-Rooooh, dommage chô' ! Nin grave on se reverra !

-C'est certain, vous êtes tous de braves pers-

*Pulupulupulupulupulu*

C'est mon escargophone qui sonne, ça fait très longtemps qu'il n'a pas retentit.

D'un signe de tête, les "compagnons" comprennent et je me recule du groupe histoire d'être tranquille.

*Pulupulupulu-*

-....Allô ?

-Lawrence ? C'est toi frérot ?!

C'était la voix de Clarence, quel plaisir d'entendre sa voix !

-Clarence ! Comment vas tu ?! Ça fait un m-

-Ouais, ouais. Dit moi j'ai pas trop l'temps. Ça te dirait on s'voit?!

-Tu est bien pressé, euh.. Oui, bien sûr, sans problèmes. Je ne fais rien en ce moment, où désires tu qu'on se voit ?

-Tu te souviens de l'île à côté d'la maison où on allait quand on était petit? Même qu'on faisait chier la vieille folle... Euh.... Kriket !

-Oui ! Je m'en souviens.

-Ça marche, on s'dit rendez-vous la bas demain soir près de la salle de jeux de l'île ? J'vais d'voir raccrocher, et pas d'faux plans hein ! Ça va pas trop en c'moment...

-Ah bon ? Clarence ? Clarence ?!

Il a raccroché. Le ton de sa voix était assez étrange. Quoique, ça doit être mon imagination. Ah ! Que je suis heureux, je vais enfin revoir sa sale tête. Je partirais avec la bande de Bob dès demain.


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Mer 10 Fév 2016 - 22:03, édité 2 fois
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J'espère qu'il va bien. A mon avis, ce sont encore ses problèmes d'alcool qui refont surface. Je ne connais pas la distance exacte jusqu'à l'île en question, je vais demander conseil à Bob. Le groupe n'a pas bougé, toujours en train de rire et bien éméché avec leurs rhum de contrebande. Mon retour suscite un léger silence, couvrant un brin de curiosité.

-Mon frère. Il désire que l'on se voit non loin d'ici. Vu l'intensité de mon ennuie, je n'ai pas hésité pour lui dire oui ! Par contre... Je n'ai guère de moyen de transport, seriez-vous d'accord pour prendre la mer à l'aube ? Vous serez payés, évidemment.

-Ah ouais... Bah y'a nin d'soucis hein ! Toute manière y'a rien à fout' dans c'nid à rat ! Et on veut nin d'ton argent, vu comme t'est cool.

Les compagnons de Bob lancent des regards furtif vers leur "chef". Le fait de me faire voyager à l'oeil ne doit pas les enchanter mais bon, l'accord de Bob est établi. La petite veillée dure encore quelques heures jusqu'au moment où, un par un, les boucaniers tombent de sommeil à même le sable froid comme des mouches. Avant que Bob s'endorme, je lui dessine brièvement la position de l'île par rapport à la notre sur le sable. Ce Bob n'a pas l'air si bête qu'il n'en à l'air derrière ses airs bourru, comme quoi.
Personnellement, j'ai du mal à trouver le sommeil. Peut-être dû à l'excitation, ou à ce que Clarence à a m'annoncer. Afin de ne pas salir mes vêtements, j'attends que tout le groupe s'endorme pour retourner à l'hôtel.

(...)

Impossible de fermer l'oeil de la nuit. L'impression que quelque chose "cloche" dans la voix de la Clarence hier soir me taraude de plus en plus. La courte conversation d'hier soir passe en boucle dans mon esprit et lui intime quelque chose de clair : Clarence ne va pas bien. Pourtant c'est un grand garçon, un vrai débrouillard. Tout en rassemblant le peu d'affaires en ma possession dans cette raisonnable chambre, je tente de balayer cette pensée négative et je sors de la pièce puis de l'hôtel en prenant soin de payer et rendre la clé a l'aubergiste.
Je me dirige vers la berge où se trouve la bande qui a accepté que je voyage à leurs côtés. Une fois arrivé, je ne suis pas en retard car certains dorment toujours, dont Bob. L'un de ceux éveillés, à ma vue, décide de réveiller le reste du groupe de manière assez brutale.

-Allez les feignasses ! Bougez vous l'cul, on s'casse !

-Mmmh.. T'fais chier Rodrik...

Le réveil selon Rodrik : coups de pieds et jet de sable sur la tête de ses camarades. Certes la technique est dégradante mais diablement efficace. Une fois tout le beau monde réveillé, nous nous dirigeons vers le bateau. On longe la plage sur une bonne centaine de mètres pour l'atteindre. On pourrait qualifier la chose comme une "large barque", pouvant accueillir au maximum une bonne dizaine d'hommes. Tout le monde prends place, dans le silence, et nous prenons la mer.

-Bob, ai-je besoin de te rappeler un peu la position de l'ile ?

-Hum, nin ça ira Lo'. J'nin oublié !

(...)

Le trajet a mis son temps. Nous en avons profité pour discuter de tout et de rien, et surtout de nos motivations. Ces personnes sont respectable de par leur hospitalité et de leur vie vagabonde mais n'ont pas vraiment de but.
Quand à moi, on va dire que je suis à la recherche constante de cette "adrénaline" et ma curiosité dans mes domaines de prédilection  s'accroît avec le temps.

(...)

J'arrive sur l'île, la bande n'y a pas fait escale et la journée est presque finie. Naturellement, je demande mon chemin vers la "salle de jeux" de l'ile et ne peux m'empêcher de repenser aux moments passés ici. Les façades des habitations ont reçu un coup de jeune, certaines, à l'époque, était dans un sale état. La population et les maisons sont concentrées sur le centre de l'île. Les habitacles forment des rangées "face à face" et le sol pavé de manière irrégulière me replonge au temps de mon adolescence.
Mais l'heure n'est pas à la nostalgie, le soleil se couche doucement et je dois me rendre à la salle de jeux. L'excitation est palpable, je me rapproche de plus en plus de ma destination.
La façade de la boutique est soignée comme il faut pour ne pas paraître négligée. Je pousse lentement la porte et, directement, je suis frappé par l'ambiance régnante. Quelques tables sont occupées et l'odeur de tabac régnante me retourne l'estomac. Sur les deux côtés se trouvent quelques machines à sous, au centre des tables prises par hommes jouant aux cartes et produisant un bon brouhaha.

Le bar, qui d'ailleurs est étalé sur quasiment toute la largeur de salle, se trouve dans le fond. Le barman est chauve, grand et particulièrement fin, l'homme porte une veste sans manches, une chemise ainsi qu'un noeud papillon. Quelques gardes en costume sont d'ailleurs répartis dans la salle et toujours aucune trace de Clarence. Pourtant, je suis certain d'être au bon endroit. Je fais abstraction de l'odeur que je juge nauséabonde en avançant vers le comptoir.

-Bonsoir, auriez-vous du jus de fruits je vous prie ?

-J'vais voir en réserve si y'a une bouteille qui traîne.

-Merci.

L'un des gardes me regarde depuis tout à l'heure. Il se tient dans le coin gauche de la pièce et, dès que nos regards se croisent, il s'avance en se décollant du bord de la fenêtre sur laquelle il se tient pour s'asseoir à côté de moi, alors que le comptoir est quasiment désert.
Le barman revient, une bouteille à la main et me sert un large verre. La personne à ma gauche interpelle de façon rustre celui qui se tient au bar.

-Oliver ! Fais péter un whisky s'teup'

-Entendu !  

....

-Z'attendez quelqu'un ?

-Hum ?

-Vous m'faites penser à une personne, c'est pour ça.

-Ah oui? J'ai rendez-vous ici avec mon frère.

-D'acc' , s'appellerait pas Clarence par hasard? Vous lui r'ssemblez vachement !

-Haha ! Et bien si, vous avez raison. C'est un habitué si je comprends bien?

-Ouaip. Il a eu quelques problèmes avec le patron d'c'te salle. Du coup devinez quoi ?

-Dites moi ?

-On a posé la question à tous les noirauds dans ton genre qui sont passés. Et enfin v'la que tu ramènes ta gueule. T'est en retard d'ailleurs.

-J'ai bien peur de ne pas comprendre...

-Si il ta appelé, c'est qu'on la forcé. A l'heure actuelle il doit se faire tabasser par les collègues tu vois ? Quand on nous doit d'la thune et qu'on peut pas rembourser, on paie autrement. D'ailleurs tu vas nous suivre, t'aurais pas du venir !

Alors la, je ne comprends plus rien à la situation. Il y a un instant cet homme me demande ce que je suis venu faire et maintenant, j'apprends que mon frère est en danger. L'intuition était bonne... La tension monte, les battements de coeur ralentissent. Calme toi Law, respire calmement.

-Et si je refuse ?

-Et bah j'vais te dissuade- AAAAAAH BORDEL !

Frénétiquement, il a voulu se saisir de la lame cachée dans sa veste. Il m'a pris pour un aveugle dirait-on. Surprise l'a saisie quand, d'un geste vif, je lui attrape les doigts pour les tordre sans pitié. D'ailleurs, on a pu distinctement entendre un craquement. Bien fait pour ta gueule.

-Tu vas me dire la vérité avant que je te cass-

Un autre garde s'est élancé pour se glisser dans mon dos et caler son pistolet contre ma tête. Lui aussi a fait une grossière erreur, j'ai horreur qu'on me touche le visage et la tête dans sa globalité.
Rapidement, j'abaisse d'un coup la tête et, avec l'autre main, mon verre finit explosé contre son crâne.

Les deux gardes sont hors d'état mais je n'ai plus le choix, les autres présent pointent leurs armes contre moi. Je me prends un violent coup de crosse et là, me voilà hors service.


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Sam 5 Déc 2015 - 22:00, édité 2 fois
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-Oh ! C'est bon t'est réveillé ducon ?!

La douleur au crâne se manifestant par palpitations régulières me place quasiment dans un "état second". Je suis mou, livide, attaché sur une chaise je ne sais où avec en face de moi un abruti avec un bel œil au beurre noire me flanquant des claques sans arrêt. Quelle drôle d'histoire, mieux vaut que je réagisse, ces successions de gifles vont finir par me rendre fou.

-Stop...Stop...! Dites moi...ce qui se passe..

-Ah bah enfin ! Le patron va arriver t'façon, il va tout t'expliquer. Moi j'suis la pour m'assurer que t'étais pas mort, hinhin.

Quel abruti, une fois ce cauchemar terminé, je saurais qui broyer dans tout les sens. J'essaie de retrouver mes esprits et de savoir où je me trouve mais c'est impossible. La pièce est quasiment vide, les murs sont noircis par la crasse et l'usure. En terme de meubles il y a une unique table ainsi qu'une autre chaise. À première vue on dirait une salle d'interrogatoire, ou de torture. L'homme au cocard, sans un bruit, part s'asseoir sur la chaise en face de moi et me fixe. Au bout de quelques instants, il remue les lèvres, comme un idiot qui bégaie voulant prendre la parole. Il a la manie de pencher la tête sur le côté et d'enchaîner les sourires en coin, c'est qu'il a l'air tendu le garçon.

-Hey ! C'est une belle balafre que t'as à l'oeil, fin y'en a plus la, hinhin ! Vétéran ?

-En quoi ça te regarde ?

-Oh ! T'est pas en situation pour m'parler comme ça ! Alors tu m'reponds correctement ! Sinon...

-Sinon quoi ? Monsieur va s'amuser à me remettre des claques ?

-Pire, blaireau. Je vais te torturer comme on a torturer ton frère.

-On ? T'as pas l'air d'assumer ta responsabilité dirait-on. Tes collègues sont tous aussi futés que toi ?

-Bon tu l'auras cherché. Ce sera pour mes deux potes à qui t'as fracassé la tête et la main, à la salle.

Il se lève et sort sa lame de sa veste, c'est la même que celle du garde qui a tenté de s'en servir, au bar. Ils doivent être tous armés de la même manière. Il s'avance vers moi et pense que je vais le supplier, mais justement, ça me fera une bonne raison pour le tuer "malencontreusement". Sa lame aiguisée et glacé se plaque contre ma joue. D'autant qu'il rapproche son visage pour me faire tâter de son haleine putride. A peine que la pression exercée sur l'arme commence à devenir désagréable, la seule porte rouillé de la pièce s'ouvre dans un bruit assourdissant. Mon bourreau s'arrête net et range sa lame instantanément, à la vue de celui qui semble être son supérieur. Je l'ai échappé belle.

-Ah , Boss ! L'était recal-

-Ta gueule, Rick. Je t'ai demandé de le réveiller, pas de jouer avec. Allez barre toi, j'ai à lui parler.

Sans sourciller, " Rick" part en fermant la porte. Le boss s'avance, vêtu d'un costume lui aussi. Il n'est pas très grand et doit avoir dans les quarante-cinq ans. Pas de signes particulier, des rides et une raie plaquée sur le côté. Il reste debout, face à moi, les mains jointes dans le dos.

-Monsieur Gargalen. Je me présente, Leandro.

-*Humpf*

-Vous vous demandez sûrement à quoi tout cela rime, laissez moi vous expliquer. Il y a quelques temps, mon cher fils a eu une altercation avec l'un des élèves de votre frère. Je m'apprête donc à calmer le jeu quand, sûrement sous les effets de l'alcool, votre frère s'en prends à mon fils et ses amis. Et par la suite, il se rend dans MA salle de jeux pour contracter des dettes et ose ensuite se cacher tel un cafard. Et comme vous avez pu le voir, un de mes hommes a le visage salement amoché, ce n'est pas très professionnel vous comprenez ?

Je connais bien Clarence, plus que n'importe qui. Même en étant ivre, il n'aurait pas agis de la sorte envers une bande de jeunôts sans raisons. J'ai quand même sagement écouté son tissu de mensonge.

-Mais le mal est fait, Clarence étant dans l'incapacité de débourser le moindre sous, je me suis renseigné sur votre famille afin de lui montrer l'exemple. Et c'est là que je vous ai trouvé ! Quel aubaine, un frère spécialiste en explosifs !

-Que voulez vous de moi ?

-C'est simple, une bombe. Assez puissante pour détruire un manoir. Un "concurrent", à dire vrai.

-J'impose mes conditions, dans ce cas.

-Je vous écoute, mais ne vous atten-

-Premièrement : vous relâcherez immédiatement mon frère après la composition de celle-ci.
Deuxièmement : toutes traces de mon implication dans cette affaire disparaîtront.
Et pour finir : rendez moi immédiatement ma paire de lunettes.

-Et bien, marché conclu. Vous savez, je ne suis pas un homme si cruel, je sais être conciliant voyez-vous.

-Je veux voir mon frère avant, dernière chose.

-Vous le verrez en temps et en heures. Allons au vif du sujet, de quoi avez vous besoin ? N'attendons pas.

Dans quel panade je suis fourré. Être contraint de produire une bombe pour cette mafia sans la garantie que mon frère va bien. En plus, il a eu la mauvaise idée de faire des recherches sur ma famille. Une fois cette histoire terminé, je sais ce qu'il me restera à faire. Père, pardonne moi pour ce que je m'apprête à faire.

-Tout d'abord, il va falloir dissimuler l'engin donc un coffre ni trop grand, ni trop petit pour commencer. Ensuite, restons sur quelque chose de classique, mais efficace. Trouvez moi du soufre, de la poudre ainsi que de la cire.

-Très bien, j'admire votre maîtrise Monsieur Gargalen. Quand j'aurais franchi cette porte, Rick prendra ma place pour vous surveiller pendant la confection. Il vous détachera et vous ramènera vos lunettes. J'enverrai des hommes pour se procurer ce dont vous avez besoin.

Sans un mot de plus, Leandro quitte la pièce pour être remplacé par Rick.

-J'vais te détacher, mais aucun gestes brusque sinon une balle. T'as pigé ? Et tiens, tes binocles.

Il me détache et pose les lunettes sur la table, face à moi. Je profite pour réajuster mon manteau, déjà dans un piètre état. Le gorille s'assoit face à moi, dans un mutisme total pendant que je replace mes lunettes correctement.

Il me faut un plan. Je n'ai jamais été très bon en improvisation mais le temps presse. Hors de question d'avoir un tel massacre sur la conscience. L'autre débile me fixe toujours sans un mot et il me faut savoir où je suis.

Déjà plus jeune, j'avais la particularité d'avoir une très bonne ouïe et, depuis mon accident à l'oeil, le médecin m'a confié que, dû à la perte d'un œil, ce sens s'est encore amélioré. Ces lunettes teintées me servent à fermer l'oeil afin de pouvoir me concentrer sans qu'on me demande si "je suis fatigué" et j'en passe. Mais surtout, cela m'exaspère au bout d'un temps qu'on me demande ce qui m'est arrivé.

Je me concentre sur les sons environnant, qui se font rare quand soudain, des voix sont audibles.

*Salut Georges, on doit apporter ça dans la cave.*

*T'sais pas pourquoi je présume ?*

*Aucunes idées. Rick doit surveiller un type et on doit lui apporte ça.*

*Ah OK. L'est chaud Rick, pas moyen que l'autre bronche hein.*

-Tes collègues sont là.

-Hein? De quoi tu p-

On frappe à la porte. Rick me lance un regard suspect avant d'aller ouvrir. Ils discutent un peu ensemble et Rick prends les deux caisses en les posant face à moi. Il ferme la porte et les autres gardes s'en vont.

-Tu sais c'qui te reste à faire, mon pote.

Une caisse vide et, dans l'autre, plusieurs bocaux contenant ce que j'avais demandé. Je me lance dans la confection, sous le regard curieux du grand abruti.
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[...]

La boîte est prête. Celle-ci est est montée de manière classique à une exception près. En effet, la boîte est enduite de cire mais pas autant que "d'habitude" pour faire monter la température. Ensuite, la dose de soufre est supérieure à la dose de poudre pour créer un écran de fumée asphyxiant quand la poudre va prendre et produire le souffle. J'ai habilement évité les questions trop curieuse de Rick sur la fabrication. Maintenant, il faut que je mette un plan à exécution.

-C'est terminé.

-Hum ? Cool. On va décaler, lève toi doucement.

Il sort de sa manche un fin pistolet à double canons verticaux auquel je n'ai vraiment pas fait attention, ce genre d'armes minuscule est quasiment indétectable. Mieux vaut ne rien tenter pour le moment.
Je me concentre une dernière fois afin de déterminer combien il y a de personnes derrière cette foutu porte mais...impossible, je ne suis pas au meilleur de ma forme et une arme pointée sur moi n'est pas le meilleur moyen de concentration. Ce sera pour une prochaine fois. Le garde prends soigneusement la caisse et me fait ouvrir la porte. C'est un couloir, aux murs aussi sales que la pièce dans laquelle j'ai dû être forcé à créer un substitut de...la mort ?
Nous prenons sur la gauche pour monter un escalier légèrement en colimaçon. Encore une porte à ouvrir et là, je me retrouve dans une maison assez spacieuse. Il y a du mouvement. Peut-être cinq, six personnes..

-Tourne à droite.

Me voilà entouré d'une bonne poignée de gardes avec en face de moi leur chef.

-Merci pour votre implication Monsieur Gargalen. Du bon travail, j'espère !

-Laissez moi et mon frère partir maintenant.

Leandro adopte un faciès "sceptique".

-Vous savez Monsieur Gar-

-Ça suffit. Dites moi maintenant où est Clarence et je m'en vais.

-Et vous pensez que c'est si facile?! Non seulement vous osez me couper la parole et, en plus, vous n'écoutez même pas ma proposition d'emploi. Espèce de mal élevé. Arthur ? Tue le.

Je commence à en avoir sérieusement marre et non seulement il ne tient pas sa part du marché et en plus il demande à un de ses larbins de me liquider. En plus, ce Arthur est celui qui a vu sa main réduite en miettes au bar.

-Rick? Tu sais ce qu'il te reste à faire avec la caisse?

-Oui patron.

Arthur s'avance vers moi avec une démarche assurée. Il brandit son pistolet à silex devant mon nez, en lâchant un beau sourire narquois. Encore une fois la tension monte et je joue le tout pour le tout.

-Ah ! Une dernière chose Léandro !

-Monsieur Gargalen ?

-Les choses auraient pu être plus simple pour vous.

-Pardon ?

Du revers de la main, je dévie rapidement le canon pointé sur moi pour ensuite saisir Arthur en bouclier humain. Tout de suite après, je lui prends son arme pour faire feu sur la boîte soigneusement préparée.
La mixture explose dans un son sourd, libérant le soufre sous forme de vapeur très toxique. Rick est projeté en arrière et s'écrase au sol, fumant.

Je remonte le col de mon manteau pour ne pas suffoquer à cause du nuage rougeâtre s'étendant dans la pièce. D'un coup de pied bien placé, je casse la jambe d'Arthur et lui assène un violent coup à la gorge du tranchant de la main pendant sa chute. Les gardes suffoquent et se mettent à tirer dans tout les sens, certains s'écroulent déjà. Mieux vaut s'abaisser et attraper le chef dans la confusion. En gardant la tête baissée pour ne pas asphyxier, je me rue vers le chef en le saisissant d'une main par le col pour le balancer au dessus de moi avec un "coup de hanche".
Un garde m'attaque dans le dos avec sa lame qui se plante de manière superficielle dans mon plastron. Je me retourne tout en envoyant un coup de coude pour ensuite le désarmer et plonger la lame dans sa cuisse et au niveau du tronc. Je me dépêche de monter à l'étage pour ne pas manquer d'air tout en traînant Léandro, quasiment inerte.
Je suis blessé au niveau du dos et une balle a râpé contre mon épaule. Le boss se réveille et commence à doucement émerger, c'est le moment d'utiliser ma carte de sortie.

-Dit moi où il est.

-Ah...mal à la tête...vertige..

Je lui assène un lourd crochet dans les côtes.

-OU IL EST ?! JE PERDS PATIENCE !

-Argh... Monsi- AARGH !

Un deuxième crochet vient s'encastrer une nouvelle fois dans ses côtes.

-RÉPONDS OU CE SERA PIRE !

-Hmpfff... Stop...

Il se met à cracher du sang. Rien à foutre, il m'a mis hors de moi. Il cherche dans sa poche et me donne une petite clé. Faiblement, il pointe une direction du doigt, plus précisément une porte, avant de relâcher son bras.

-Tu n'aurais jamais dû faire des recherches sur ma famille, te tuer est nécessaire, navré.

-H-Hein?! Att-ends...j'ai de l'argent...beaucoup..même.. Au fond....hmpff

-Bien, mais ça ne change rien.

J'envoie un coup de poing en plein dans sa poitrine. Je n'avais pas d'autres choix, aucunes garanties qu'il laisse mes frères et soeurs tranquille. Je me dirige donc vers la porte et me fait interpeller par ce fameux Rick. Son costume est bien amoché, et ne parlons pas de sa face et de ses bras.

-Saluuut, mon POTE. J't'ai manqué ? T'est un sacré mec putain. En bas ils sont tous foutu ! HAHAHA !

-Tu devrais plutôt dire ca à ce qui te sert de chef, enfin, ce qui t'a servi.

Il baisse les yeux vers le corps inanimé de son patron et les redresse vers moi, emplis d'une rage innommable. Son collègue avait pas tort tout à l'heure, il est vraiment "chaud" ce Rick.

-Maudit batard... Ce type était comme un père... RAAAAAAAH ! TU VAS CREVER !

La bête fonce vers moi et me rentre dedans pour me projeter au sol sans que j'ai le temps de riposter. J'ai intérêt à être rapide. Je lui met un coup de pied rapide et direct dans le tibia avec le talon pour me laisser le temps de relever. Il dégaine une nouvelle fois sa lame et l'agite dans tout les sens. A peine le temps d'esquiver que je me retrouve acculé contre un mur. Je m'abaisse au dernier moment en esquivant un coup mortel pour saisir son bras et entamer une clé. Il a beaucoup de force, je tente de lui faire lâcher prise en frappant dans la charnière du dos et du bras. C'est peine perdue, il effectue une roulade avec une aisance déconcertante au vu son épaisse masse musculaire et me refait tomber une seconde fois. Je n'ai plus le temps et la force et me met à utiliser des techniques un peu plus "douloureuse". Je me relève en lançant mes jambes en avant et frappe Rick à la gorge en gainant la main, avec la "pointe" de celle-ci. Ça marche, il met ses mains à sa gorge comme si il étouffe. Il tente de me poignarder dans un élan de détresse et, en lui pliant le poignet, me saisit de son arme cachée et lui colle une balle sous le menton. Désolé mon vieux. Un garde arrive du premier étage, je ramasse la lame et me plaque contre le mur en attendant qu'il arrive.
A son passage, je plonge le couteau au niveau de son trapèze pour le neutraliser.
Le premier étage est assez vaste.

-CLARENCE ?! OU EST TU !??

Je me concentre pour déterminer l'endroit où il se trouve. Sa voix est faible et je m'avance vers la pièce où il semble être retenu. Je tâte mes poches et, malheur, je n'ai plus la clé. J'ai dû la perdre dans la bagarre contre ce défunt Rick. J'insère la lame dans l'insertion de la grande porte blanche en bois pour commencer à la forcer en secouant la lame de gauche à droite. Après forçage, la serrure est sur le point de céder. En prenant un peu d'élan, je met la force qu'il me reste dans un chassé et explose le verrou. Clarence est là, quasiment inconscient et ses dires sont incompréhensible. A en juger son état, ils ont dû passer du temps à le maltraiter.

-Allez frérot, c'est terminé j'suis là maintenant.

Je le détache de ses liens et le fait basculer sur mon dos, il n'est même pas en état de marcher et est très lourd. En repassant devant le cadavre de Rick, je ramasse le pistolet et le fouille pour avoir d'éventuelles munitions.
Maintenant que j'y pense, Léandro m'a confié où il cache son argent. Il avait l'air de se la couler douce donc pourquoi ne pas en profiter, maintenant que lui et quasiment toute sa bande sont morts. Je dépose doucement Clarence et retourne au "fond de l'étage". Mais il n'y a rien à part une grande toile contre le mur. Elle est magnifique mais, sans pitié, je la déchire et découvre une porte cachée munie d'une grande poignée en "tourniquet". Une fois ouverte, je trouve plusieurs étagères avec posé dessus de gros sacs, remplis de berrys. Certains sont lourd, et d'autres moins. J'en prends quand même le maximum en les accrochant à ma ceinture. En repartant de la pièce, je commence à tituber. Mes blessures me font souffrir et mes jambes n'arrêtent pas de trembler. Il faut que je tienne, pour Clar', au moins. Étant trop lesté, je réussi tant bien que mal à placer mon bras sous celui de mon frère pour sortir du manoir. La milice doit être en route et le peu de personnes encore dehors nous regarde d'une bien drôle manière. D'un côté, deux hommes en sale état dont l'un inconscient et l'autre tenant un pistolet avec des sacs de berrys à la taille doivent être bien effrayant à regarder pour une personne lambda. Dehors, le ciel est d'une couleur absolument magnifique. Un rouge aux nuances orangée avec au loin, le soleil frôlant l'horizon. Le port de l'île n'est pas très loin mais à notre allure, il y a des chances pour que l'ont se fasse repérer mais mieux vaut garder espoir.

Par chance, aucun milicien jusqu'au port. J'aperçois déjà notre porte de sortie. Un petit navire de marchands itinérants est sur le point de partir. Sans vergogne, je grimpe sur le navire à la vue de tous et dépose mon frère assez lourdement. Les marchands nous regardent d'une drôle de manière et, fatigué et excédé, je pointe mon arme sur eux.

-Dégagez. Je vais pas m'répeter... BARREZ VOUS !

Ils partent, le bateau est désamarré et je rame un minimum pour suffisamment l'éloigner du rivage. Je me penche au dessus du visage de Clarence, qui lui dort paisiblement.

-Je sais que tu m'entends gros tas. La prochaine fois que tu te fous dans une pareille merde, tu seras tout seul !

A mon tour, je pose les sacs de berrys et tombe de tout mon poids dans un profond sommeil.


Je l'aime quand même ce con.
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