Ce pourrait être la tronche. Blanche comme la mort, lisse et fendue d'une gueule qui la scie en deux, ce pourrait-être ça l'plus ignoble, chez la chose. La gueule elle-même est garnie, dix milles épines en guise de dents, toutes de la taille d'une main. Ce pourrait être l'absence de bras et la présence d'une forêt de tentacules derrière le dos. Ou encore cette queue qui fait office de jambes, bas de serpent visqueux et suppurant. Ca pourrait être tout ça tout ensemble. Mais ça l'est pas. C'est le torse. Pas parce qu'il a la largeur de deux tables ou parce qu'le blanc qui l'teinte teinte rien justement, c'est plutôt de résultat d'une absence total de couleur. Ce sont les visages. Les visages qui cherchent a sortir, depuis sous la peau. Des dizaines de visages. Certains sont figés dans une expression d'terreur, mais d'autres sont bien vivants et poussent. Ce truc est un aspirateur, avec deux modes apparemment. Y a la mode cool: je te suce juste la gueule et c'qu'il y a dedans. Puis y a le mode full: j't'aspire en mode complet pour te garder au chaud. Pourquoi? Aucune idée. Peut-être juste parce qu'il peut le faire. Peut-être juste parce qu'il a vocation d'être un être dégueulasse. Et, alors qu'il finit d'sucer l'pauvre esclaves, les ténèbres reviennent l'entourer. Pourtant, juste avant sa "disparition", j'ai cru reconnaître une tête connue... deux même.
Mais r'voila face à moi la chose, dans son plus simple appareil. Juste une tâche sombre et silencieuse. Et mortelle. Vous m'connaissez. J'ai rien d'un héros. Je rends pas service à la communauté. Mais pour une fois, je vais me donner. Je vais m'donner et crever cette abomination. Parce que c'est bien, parce que c'est la chose à faire, ce truc peut pas exister. Puis parce que si je le fais pas, elle va m'bouffer. Aucune envie d'me faire sucer l'corpulent par cette crasse. Non Non. Je plisse les yeux. C'est parti.
J'm'élance sur la gauche et j'évite de peu plusieurs tentacules. Lui aussi veut en finir. Le labo' est pleins de trucs en tout genre, produits, alambics et autres bazars de types qui s'croient malin. Tout en évitant les attaques, furieuses, de la chose, j'envois tout valser par terre. Tu ne te carapatera pas saloperie, pas cette fois. mes esquives m'amènent à contourner mon ennemi. Lentement, je m'approche du point que je vise depuis le départ: celui qui se trouve juste entre lui et la sortie. Mais j'crois qu'il voit clair dans mon jeu. Il dirige maintenant ses attaques d'façon à m'obliger d'obliquer dans l'aut'sens. P'tit futé. C'est le moment de contre-attaqué, de donner mon rythme. Sans prévenir, j'balance deux patates volantes, deux fying krapax. Merveilleuse beignes à distance. J'aime l'effet qu'elles font, lorsqu'elles évoluent dans l'air, le déformant légèrement. Mes ondes de choc sont puissantes et précises, mais pas rapide. La chose les évite aisément, comme je le voulais. Elle vient de libérer l'espace dont j'avais besoin. J'me rue vers la porte, tout en envoyant valser d'autres bidons d'produits inconnus au sol. Je suis là où j'veux être. Je lui coupe toute retraite. Je saisis un flingue à ma ceinture, m'apprête à tirer. Il en a décidé autrement! Une dizaine de tenntacules m'foncent dessus! Avec ma main libre, j'en pare la plupart, mais l'un d'eux fait mouche. Ou plus exactement, l'un deux va s'enrouler autours de ma droite! Son bout griffu se rue sur le flingue qu'il envoie valser. Ce truc voit très bien c'que j'veux faire. Mais ce truc me sous-estime. Je sers le bras droit et attrape sont tentacules de la gauche, et m'en servant comme d'une corde, j'envoie valser la chose cont'le mur! Ouais mec, c'est pas moi qui suis accrochés, c'est toi qu'est accroché à moi. Ducon!
En s'écrasant, la chose laisse échapper des cris. Je sais maintenant qu'c'est pas vraiment elle, mais plutôt les gens coincés dedans. Moi, j'en profite pour dégainer un autre flingue. J'arme le chien, je tire droit dans les produits qui couvrent le sol du labo. Rien n'se passe. Merde. C'te flaque là d'vait pas êt'la bonne. Mais y doit bien y avoir là-dedans des trucs cramables... Pas l(temps de tester pourtant. La chose revient à l'attaque. Elle se fait plus rapide, plus imprévisibles, et des coupures bien nets apparaissent sur mes bras. Le sang coule. Fort. Mais je m'appelle Jack. Je suis capitaine corsaire et le matin je me brosse les dents avec du papier de verre. Parfois je marche sur des clous, juste pour les voir plier. Il croit quoi l'autre, avec ses griffes.. 'Fin, ça pisse quand même fort. Et ça picote.
Lui en face ne ralentit pas. Il redouble d'ingéniosité. Face à ma défense, il décide d'utiliser l'environnement. Il m'envoie valser tout ce qu'il trouve: table, armoire, même les morceaux du plafonds y passent et file Vitesse grand V sur ma tronche. Et dans l'même temps, ses griffes cherchent toujours mon coeur. Je dois me rendre à l'évidence: l'animal est plus rapide que moi. Il est temps. Je passe en forme semi Gorille. Le gain de vitesse c'est pas excellent, mais y est là. Puis, il y a un autre avantage: mes pattes font maintenant l'triple d'ce qu'elles faisaient, me permettant d'ouvrir le festival de la tarte. Ca manque pas. Mains ouvertes, j'envoie une série d'ondes de chocs bien sales. La créature doit battre en retraite, un peu. Le temps de dégainer le dernier flingue. J'hésite une seconde. Tirer dans le liquide vert ou dans le liquide rouge? C'est là que mon oeil le voit: juste derrière l'ombre mouvante qui fait la chose, une énorme pot en verre, rempli d'un liquide translucide. Ce liquide, ma queue à couper que c'est le même que celui qui m'a pêté à la gueule, y a deux sujets de ça. Ca m'a cramé tellement fort que j'en suis mort. C'est dire. Je vise.
Pan.
Deux choses se passent, simultanément. D'abord, alors que mon doigt vient d'appuyer sur la gâchette, je sens deux pointes me percer le dos. L'enfoiré à laisser trainer ses tentacules au sol pour me prendre en traître. Ses griffes, enfoncés pas loin de mes omoplates, déchirent la chair pour faire le plus de dégâts possibles. Dans le même temps, mon pruneau traverse le pot et le liquide s'enflamme. Instantanément. Dans le dos la douleur, dans la face la chaleur. Le truc explose, sans demander son reste, et le feu s'propage à tout ce qu'il peut. Beaucoup de chose donc! J'suis souffler par l'explosion! Mes bras serré d'vant ma trogne simiesque, en guise de protection et dans mes dorsaux toujours ces deux griffes sadiques. Je les sens qui tirent, puis quelque chose lâche. Elles viennent d'être arrachés aux tentacules qui les portaient! Je m'écrase contre un mur, qui enfonce les griffes encore un peu plus profondément. Mais en face, le spectacle est magnifique! Le feu mange la chose qui perd son voile d'ombre. C'est le moment de quitter le combat à distance. C'est l'moment de jouer du corps à corps. Je fonce. Mon dos me ferait bien hurler, mais je préfère les cris de guerre. Par contre, comme dirait mon pote Sith, la douleur amène la haine et la haine sert mon haki (pas sûr que ce soit exactement ses mots). C'est les poings serrés qui je fond sur "Ça"! Deux grosses pognes osseuses et poilues qui commencent à suppurer d'aura noir. Tu aimes ça le noir, non? J'vais t'en donner. Beaucoup. J'brandis les deux poings pour les abattre aussi sec sur la gueule de la bête. Les aiguilles dentaires se brisent sur mon haki et j'entends un râle ignoble. Cette fois-ci, c'est la chose qui crie. J'lui en r'met une couche, pour le plaisir. Ses tentacules se dressent tous ensemble et se lient entre eux pour ne former qu'un énorme bras garni d'une énorme griffe. Elle fond sur moi. Je l'accueille sans peur. Tu m'as fait mal monstre. Tu m'as mis en colère. Et je tire tout ce que j'ai de cette colère. Je suis plus fort que je ne l'ai jamais été. Et la griffe, toute mortelle qu'elle soit, glisse sur mon haki. Je souris tout en attrapant sauvagement la gueule de la bête. Je tire, je l'ouvre au maximum. Elle résiste un peu, puis se déchire tout le longue. Je vois les sutures sautés, et le râle continue. J'y retourne, la bête se déchire en deux et tombe mollement sur le sol. En signe de victoire, mes poings viennent battre mon torse!
Ouh! Ouh! Ouh!
Quelque chose bouge. Dans la bête. Quelque chose s'extirpe. Au milieu de la chair et du sang, au milieu des flammes qui dévorent la pièce, une tête apparaît. Je la reconnais: c'est Jasra, la tueuse d'immortels.