Oserais-je vous mentir ?

Oserais-je vous mentir ?  Ciel_phantomhive__signature__by_naruee-d59rdqw

Myosotis continuait de zyeuter les allées et venues des barques et embarcations qui continuaient de naviguer. Ce qu'il cherchait, c'était un bateau, un gros bateau. Un bateau dans lequel il pourrait se faufiler, monter sans se faire voir et partir loin de l'île pour ne plus jamais y revenir. Il faisait également très attention à ce que personne qu'il connaissait ne le remarque, ça faisait deux jours qu'il s'était réfugié sur les docks, dans une petite cabane inhabitée là où personne ne viendrait le chercher.

Oui, il s'était enfui et pourquoi ? Parce qu'il avait tué son frère. Il devrait se réjouir, mais ses pensées étaient exclusivement occupées par le besoin de partir définitivement. Ses parents devaient déjà avoir alerté les autorités, mais avaient-ils demandé à ces dernières de le retrouver pour le ramener ? Certainement, Myosotis savait que ses parents seraient bien trop heureux de se charger de son châtiment eux-mêmes plutôt que de laisser ce soin à la Marine, ils n'avaient pas dû le dénoncer. Le jeune homme était parti à l'autre bout de l'île, aux docks, là où il pourrait partir, quitter ce caillou.

Il se remontait le moral comme il le pouvait : en se remémorant le moment fatal. L'expression de son frère, son visage déformé et grotesque lorsque la lame du couteau lui lacéra la gorge, faisant gicler un liquide écarlate et tiède sur son visage au teint de neige. Du sang sur la glace. Les cadavres des molosses de son salop de frangin, sur le sol, se vidant également de leur hémoglobine. Un spectacle qui restera à jamais gravé dans son esprit, un de ses plus beaux souvenirs. Il aurait aimé rester plus longtemps. Il aurait aimé voir la réaction de ses parents, les cris éplorés de sa mère et la face tétanisée de son père. Deux gros abrutis voyant leur plus grand espoir voler en éclat. Sa vengeance n'était néanmoins pas encore complète. S'il voulait se venger pleinement d'eux, il se devait de revenir avec quelque chose de bien plus atroce à leur réserver. Il devait revenir plus fort, plus puissant, avec ou sans alliés. Mais ils paieraient pour ce qu'ils lui ont fait subir. Il aurait sa revanche, il les détruirait. Peut importe s'il devait mourir pour obtenir sa vengeance, tout ce qui lui importait était que ces parents payent pour ce qu'ils lui ont fait.

Avant de partir, il avait néanmoins réussi à mettre la main sur un peu d'argent et à voler une cravache dans l'écurie du manoir. C'est tout ce qu'il avait, ainsi qu'une de ses tenues, une de celles que son frère ne voulait plus et qu'il avait réussi à ramasser avant qu'il ne la jette à la poubelle, avec le haut-de-forme qui va avec. Et c'est avec seulement cet attirail qu'il partait à la conquête du monde ! On dirait le début d'une fable fantastique, sauf qu'il n'était pas vraiment un héros de l'histoire...

Ce qui l'inquiétait, c'était de réussir à partir avant qu'on ne le retrouve. Ça n'était qu'une question de temps avant que les forces de l'ordre n'en vienne à fouiller les docks, l'île n'était pas immense. Et aucun bateau qui ne pointait le bout de son nez ! Quelle guigne...où sont les navires de la Marine quand on a besoin d'eux ? Où sont les bons vieux pirates quand un de leur passage serait profitable ? Pas même un vaisseau marchand. Il s'assit sur le pavé, boudeur, le ventre vide commençant à crier famine. En plus, c'est pas comme s'il pouvait se présenter en ville pour demander quoi que ce soit, on reconnaîtrait sa tête et le livrerait tout de suite au Manoir De Ville. Non, il devait rester ici, il le fallait. Un bateau allait se présenter, il le devait, c'était impératif.


* J'en peux plus...Est-ce que j'arriverais un jour à quitter ce foutu enfer ?! *


Dernière édition par Myosotis De Ville le Dim 13 Déc 2015, 18:45, édité 2 fois
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Les derniers événements ont été vraiment éprouvant. J'aurais dû me renseigner avant qu'on me propose ce poste de sergent. C'est facile de commander au QG, faire l'intendance et tout le tralala mais superviser un raid contre les révolutionnaires c'est une toute autre histoire. Résultats ? Le bras droit bien brûlé de la main jusqu'au coude et un œil en moins. J'ai mis du temps à m'en remettre et eu plus de chances que d'autres que j'ai pu considérer comme des frères. Mais bon, ils ont été cool au QG et m'ont filé des lunettes de "soleil" pour cacher un peu ma sale gueule. Par contre pour ce qui est du bras ils auraient pu me donner autre chose que cet uniforme qui me gratte et me compresse un peu. Enfin bon, ce qui est fait est fait et je m'en remet moralement petit à petit.

En ce moment même, me voilà en pleine mer. Il y a quelques jours de cela, sur Cocoyashi, la Marine d'East a eu vent d'un meurtre assez gore. C'est un lopin de terre paisible à ce que j'ai pu comprendre mais bon, des tarés y'en a partout. Venons en aux détails : il y a quelques temps , le QG a reçu un appel venant du manoir De Ville. Il s'agit d'une richissime famille bien connue sur l'île. En rentrant à leur domicile, le couple a été témoin d'une scène "atroce". Leur fils ainsi que ses chiens, de "sacrés molosses", ont été tués de manière brutale. Les canidés ont chacun reçu un couteau en pleine gueule et le fils, quand à lui, s'est fait trancher la gorge.

La milice locale a déjà entamé une enquête au manoir afin de récolter des indices, sans succès.
A en reprendre les éléments du dossier, le couple est "dans une colère noire" et veulent "rendre justice". Les rumeurs disent que le père est quelqu'un de violent, particulièrement avec son autre fils nommé Myosotis. D'ailleurs, dans son témoignage celui ci est persuadé que l'auteur de cette atrocité n'est autre que son fils. Le problème est que, sans témoin oculaire ni de preuves, aucune autorité compétente ne peut affirmer quoi que ce soit.

Pour faire progresser l'enquête, il faut retrouver le jeune fils des De Ville. Nous avons donc "empêché" les allers et venues des bateaux sur Cocoyashi le temps d'interroger l'un des suspects pour l'instant introuvable. La milice de l'îlot ayant "d'autres chats à fouetter", mon supérieur m'a attribué deux missions. Premièrement, trouver Myosotis pour voir ce qu'il a dire et l'inculper ou l'écarter dans cette affaire. Je dois aussi garantir sa sécurité au cas où ses parents décideraient de venger leur défunt gosse aveuglement.
Deuxièmement, il faut aussi que je retourne sur les lieux afin de me faire mon propre avis et " trouver un coupable".

J'aurais bien aimé un meilleur bateau pour voyager mais une enquête en solitaire et mon modeste grade ne le permet pas. Me voilà dans une barque, avec un peu de nourriture et à boire afin de ne pas arriver affamé là bas.
L'eau est calme et le temps est agréable d'ailleurs.

Ce sera ma première fois sur Cocoyashi. Je vais en profiter aussi pour visiter un peu.  A ce qu'on dit, c'est une île très agréable réputée pour ses vergers de mandarines absolument délicieuse. Ce sera l'occasion pour en manger des kilos et boire de litres de jus !
Sur ce, je m'approche de plus en plus de ma destination. Je vérifie mes affaires une dernière fois. Les lunettes c'est bon, le fusil c'est bon, les munitions idem. Je pose les rames un instant pour déguster tranquillement quelques gâteaux et boire un peu dans ma gourde. C'est un cadeau de mon frère Hans, menuisier à ses heures perdues. C'est bon, je reprends la route et m'aperçois de la courte distance restante entre les docks et la modeste barque.

(...)

Me voilà arrivé, pas beaucoup de passages sur le port aujourd'hui. L'endroit est bien silencieux. La barque est amarrée et je pose pied à terre. Quel plaisir de pouvoir se dégourdir les jambes après un trajet tout seul si ennuyeux ! Je ramasse mes affaires et fait le tour du port afin d'y faire un petit repérage. Au fur et à mesure que j'avance, rare sont les personnes sur les docks. La seul personne que j'ai pu croiser est ce jeune homme portant un cache-oeil, proprement vêtu d'un léger costume noir. Il est assis au bord de l'eau, l'air pensif. Les traits si fin de son visage lui donne un air tellement juvénile. Enfin bon, t'est pas là pour zieuté un minot Law.
En continuant d'avancer, je tombe nez à nez avec une belle bande de lascars.
Celui qui marche devant a un ventre énorme et pas un poil sur le caillou. Les quatre autres qui le suivent ont un air tout aussi répugnant. Débraillés, les vêtements et leurs visages sales ne donnent vraiment pas envie de les côtoyer. Nous marchons dans la direction opposée quand, au moment où je passe à côté d'eux, je les entends dire quelque chose de très intéressant.

-Hey les gars, ce serait pas De Ville assis tout seul comme un clampin ?

-Si...si hinhin, et puis même si c'est pas lui, allons lui faire les poches ! Ses belles fringues ont l'air de contenir quelques sous , croyez pas?

A ce moment, l'un d'eux me bouscule alors que je me suis largement décalé, ce qui a le don de m'enerver. Il a bien dit "De Ville" ? Quel aubaine, et si j'avais déjà trouvé celui qu'on m'a envoyé chercher ? Pour l'instant, ce jeune homme va avoir des ennuis. Et vu sa frêle constitution, il va avoir du mal à se défaire de ces malfrats si je ne fais rien.


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Dim 13 Déc 2015, 18:55, édité 1 fois
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Le temps paraissait long pour Myosotis, assis tout seul face à la mer. Grande immensité insondable qui séduisait toute la population mondiale. Elles étaient vraies, toutes ces légendes et ces contes sur l'océan. Cet appel, cette hégémonie qu'il avait sur l'esprit des hommes. Hypnotisés, ils ne pouvaient s'empêcher de sauter sur le premier bateau venu pour en explorer ses mers et ses îles. Les sirènes n'avaient même pas besoin de chanter, l'océan se chargeait bien assez de charmer les êtres à lui seul. Elles pouvaient aller se rhabiller ! Encore que, c'est pas comme si les sirènes s'habillaient déjà à la base. C'était des hybrides poissons après tout, on vante leur beauté à peu près partout sur l'océan. Elles coûtaient une fortune aux marchés aux esclaves avait entendu Myosotis. Mais qui voudrait avoir une sirène comme esclave ? C'est stupide, et pas pratique. Des piranhas, ou des crocodiles à la limite, ça rend plus imposant dans un aquarium.

Un bateau, il en rêvait. Un bateau rapide, et puissant, quelque chose qui pourrait l'emmener sur toutes les mers du monde. Un grand vaisseau, et un équipage féroce qui le protégerait au prix de leur vie. Aaah, au prix de leur vie, ça faisait rêver. Des hommes déterminés, bercés de rêves et d'illusions qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la tienne, pensant que tu vaut mieux qu'eux. Le bonheur. Si des ahuris étaient prêts à solder leur vie pour celle d'un autre, il fallait sauter sur l'occasion et foncer. Enfin...Myosotis n'avait rien pour l'instant, il devait faire un long chemin avant cela. Un long, un très long chemin.


- Hé De Ville ?! Qu'est ce que tu fais assis là tout seul ? Tu veux pas un peu de compagnie ?

Une voix rauque et brutale l'appelait. Il se retourna vivement tel un chat sur le qui-vive. Une bande de loubards se tenait devant lui, cinq pour être précis. Leur meneur était un gros plein de soupe, au ventre à bière classique du rat de comptoir, le crâne chauve devant être tout aussi vide que son regard. Avec lui, quatre sous-fifres qui n'avaient pas l'air plus intelligents que lui, plus maigrichons mais avaient tout aussi mesquins et pervers. Ils toisaient le jeune homme d'un air malin, ils avaient une idée en tête. Allaient-ils le livrer à ses parents ? Non, ils n'étaient pas assez développés intellectuellement pour ça. Le dépouiller, c'est pour ça qu'ils étaient là. Ouais ! Quelle chance ! Il manquait plus que ça...

Là-bas ! Un type un peu plus loin. S'il arrivait à le prendre à parti, peut être qu'il réussirait à l'aider contre ces idiots. Ils étaient bêtes et d'une stupidité sans égale, même un éléphant en pleine charge ferait preuve de plus d'intelligence. Gardant sa cravache bien serrée dans sa main droite, il essayait d'établir une stratégie. D'abord, ce type, là-bas. Myo' allait directement foncer sur lui tout en esquivant les cinq crétins après, laisser ce type faire le gros du travail et mettre quelques coups bien placés pour les mettre K-O. Et ensuite, il les jetterait à la mer, le gros coulerait à pic, ça sera amusant de le voir disparaître comme une pierre.


- Alors ? Cracha le gros chauve, tu réponds rien ?

- Pas besoin. Vous ne méritez même pas que je vous adresse la parole, pauvres chiens stupides et incapables. Même un cochon pesteux ferait une bien meilleure compagnie que vous. Et vous savez pas quoi ? Dans moins de cinq minutes vous serez en train de barboter dans la mer en train de chialer comme des marmots en me suppliant.

L'épais à la corpulence de sanglier se mit à rire avant de relâcher un glaviot sur le sol. Myosotis en profita pour ramasser un gros caillou posé près de lui avant de le lancer droit sur la tête du gars qui se trouvait à la droite du meneur. Il réceptionna la pierre sans s'y attendre, directement dans sa mâchoire. L'homme tituba en arrière, lâchant un cri mêlant douleur et surprise et un peu de sang tomba sur le pavé.

- Salop, tu vas voir ! Hurla le chauve, rageur.

Myosotis se releva et s'élança à toutes allure, il faucha celui qu'il avait touché avec la pierre en lui renvoyant un coup de cravache qui eut pour effet de le renvoyer encore une fois en arrière, le forçant à s'écarter, permettant au jeune éphèbe de passer en continuant de courir. Les autres le maudissait derrière et continuaient à l'insulter de tout les noms. Le type, il était plus très loin. Il fallait l'appeler, l'alerter de sa détresse. Après, il aviserait de la marche à suivre.

- Hé ! Venez m'aider ! S'il vous plaît !

Myosotis priait pour que l'homme daigne bien venir l'aider, sinon il devrait s'arranger pour les semer lui même, ce qui risquait de devenir hautement plus compliqué...


Dernière édition par Myosotis De Ville le Dim 13 Déc 2015, 19:04, édité 4 fois
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A peine j'arrive à destination que ça sent déjà l'embrouille. On va dire que c'est un mal pour un bien. D'un côté, je suis quasiment sûr d'avoir trouvé la bonne personne et de l'autre, il est à deux doigts de se faire écraser, disons le, par la bande d'affreux traînant sur les docks. J'hésite fortement sur la tactique d'approche. Devrais-je dégainer mon fusil pour les faire dégager ? Mais cela pourrait aussi les faire dégainer à leurs tours. Ou bien j'avance tranquillement en essayant de calmer le jeu en disant que je suis de la Marine , et que mes collègues vont rappliquer dans quelques instants ? Hum, ce n'est pas la meilleure idée. La comédie avec moi offre des résultats souvent désastreux. Décide toi Lawrence, ces types sont vraiment déterminés à chercher des noises à ce p'tit. Réfléchissons encore un instant... L'endroit où nous nous trouvons est assez espacé. A gauche il y a le rebord menant directement à l'eau et de l'autre, des caisses éparpillées en tas un peu partout.

Cinq hommes, plutôt balèze pour la plupart. C'est pas un problème j'ai envie de dire, à part si l'un d'eux se glisse dans mon dos pour que les autres aient le privilège de me tabasser. Mais bon, mieux vaut être confiant, une telle bande de balourds est insignifiante par rapport aux enseignements dont j'ai pu bénéficier. Ça y est, ils s'avancent vers le jeune homme tranquillement assis. L'heure n'est plus à la concertation, va falloir agir et tout de suite. Je vais opter pour la manière forte.

Je m'arrête de marcher et me retourne donc pour avoir un visuel sur la scène. La bande lui fait face, mieux vaut attendre et voir ce qui se passe. Le gros tas devant sûrement être le chef de la bande se met à jouer la carte de la provocation, laissant celui à qui il cherche des noises de marbre.
La situation à l'air sous contrôle quand soudainement, l'un des types se prend un beau caillou en pleine face. Après avoir laissé échapper un cri digne d'une fiote, le lascar se reprend un coup de ce qui semble être une cravache. L'assaillant du jeune homme s'écarte, lui laissant le temps de prendre la fuite en plein dans ma direction. Le gros tas de vinasse a l'air furieux, étant donné qu'il s'est permis d'emmerder ce "De Ville", il serait amusant de laisser l'opportunité à celui ci de lui flanquer une belle rouste. Ils n'ont pas l'air bien dangereux, ça ne devrait pas être trop compliqué.

-Hey M'sieur ! Venez m'aider !

Je laisse le jeunôt me dépasser pour avoir le premier type de la bande à ma portée. Faisant mine de me décaler comme si ce n'est pas mon problème, je tends ma jambe subitement tout en faisant un tour sur moi-même en m'abaissant. Le poids du type avec la puissance de la balayette lui ont offert une belle chute la tête la première. En effet, le choc est assez rude et sa face râpe contre le sol sur quelques centimètres. Le choc est tel que ne pas le voir se relever n'est pas très étonnant. Pour le moment, ça en fait un de moins. Mais c'est insuffisant pour le mettre KO.

A ce moment, le groupe s'arrête net, laissant à De Ville le temps de prendre un peu de distance. Le chauve s'avance vers moi, encore plus en colère qu'au début de son altercation.

-Enfoiré d'estropié ! De quoi tu te mêle ? Alors comme ça t'as décidé d'nous faire chier. Hey toi ! Fais lui bouffer ses dents à c't'handicapé !

J'essaie de capter l'attention de leur cible initiale, qui assiste à la scène d'un oeil étonné.

-Hey ! Que dirais tu qu'on aille discuter un peu autour d'un bon repas après ce petit soucis ?! Je meurs de faim et j'aurais bien besoin d'une bonne âme pour me faire visit-

Même pas le temps de finir ma phrase que le gros sac bouscule férocement un de ses collègues pour me faire "avaler mes dents". Son sbire se rue vers moi, le poing levé. Je me met instantanément en position de combat, le poing droit près de la joue et l'autre bras le long du corps, le poing gauche sur la cuisse. J'esquive sa droite en me décalant légèrement sur la gauche tout en lui mettant un léger tacle pour le déstabiliser. Juste après, mon coude vient s'écraser de plein fouet contre sa face. Je lui relève le bras pour lui asséner un crochet dans les côtes de la gauche avec une belle rotation de l'épaule et de la hanche. Il grimace et tente de me mettre un faible coup de poing mais la douleur lui a, dirait-on, sapé la force. Pour parfaire l'enchainement, je le saisis par les épaules et envoie un coup de genou en plein dans son ventre pour le faire tournoyer et le jeter dans le tas de caisse.

C'est bon, la mise à tabac de leur coéquipier les ont un peu refroidis. Les voyant hésiter, je me saisis de ma gourde pour avaler une généreuse gorgée. Juste après, j'exhibe un beau sourire moqueur.

-Hum, jus d'pomme.

Le gros se recule en poussant ses deux derniers hommes.

-Vous deux, cassez lui la gueule ! Je pars m'occuper de cet enfoiré de De Ville.

Le jeunôt est encore là. Je lui adresse une dernière parole.

-Pas de soucis pour le gros vu à quel point il a l'air bête ! J'ai fais attention à pas tous les envoyer au tapis pour t'en laisser quand même ! C'est honnête, non ?

Le duo m'attaque des deux côtés. Rapidement, je dégaine mon fusil accroché dans le dos pour me servir de la crosse. L'un me charge, je me décale donc pour lui latter le genou et l'étourdir d'un coup de pied dans la tempe. Quand au second, je me recule vers le bord de l'eau pour lui envoyer un coup sec sur le nez pour le balayer et lui faire prendre un bon bain.

La bande est neutralisée pour un petit moment mais ils vont se réveiller d'une minute à l'autre. Je pars m'asseoir sur une caisse et observe le garçon vêtu de noir, pour voir comment il se débrouille tout en buvant dans ma large gourde.


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Dim 13 Déc 2015, 19:16, édité 1 fois
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Myosotis avait regardé l'étranger battre trois des cinq gars à lui seul avec une facilité déconcertante. Le plus surprenant, c'était qu'il le faisait nonchalamment, comme si de rien était, et avec une seule main en plus de ça ! Ce type était sacrément balaise, possiblement la personne la plus forte que le jeune homme n'avait jamais vu, cinq contre un et pour l'instant il menait la danse ! Visiblement, il avait misé sur le bon cheval, et par hasard en plus de ça. Ça faisait biens les choses comme on dit...  Il avait pris ce type à parti mais ignorait qui il était, il ne l'avait jamais vu à Cocoyashi auparavant. Tout le monde se connaissait plus ou moins, au moins de vue, celui-ci devait être un nouvel arrivant. Peut être un affecté de la Marine ? Considérant ses capacités de combat, c'était sûrement probable ? Ou alors, peut être un pirate ? Il ne portait pas la tenue classique des marines alors c'était fortement probable également. Qui était cet inconnu ? Myosotis se dit qu'il fallait mieux rester prudent, s'il était capable de se farcir cinq balourds à lui seul, alors il ne ferait qu'une bouchée d'un frêle garçon comme lui.

Mais bon, le De Ville était suffisamment intelligent et avec la langue suffisamment acérée pour pouvoir tirer son épingle du jeu. Si c'était un Marine, il devrait s'arranger pour trouver une histoire crédible, et si c'était un pirate, alors il devrait se montrer assez convaincant pour qu'il l'emmène avec lui loin de ce caillou tout juste bon à produire des mandarines et autres agrumes. Dans les deux hypothèses, il devrait mentir. Ça ne le gênait pas, il l'avait déjà fait et le referait. Tout ce qui comptait pour lui, c'était d'avoir sa vengeance contre ses parents, ce qu'il faisait pour l'accomplir n'avait aucune importance. Comme on dit, la fin justifie les moyens.


- Pas de soucis pour le gros vu à quel point il a l'air bête ! J'ai fais attention à pas tous les envoyer au tapis pour t'en laisser quand même ! C'est honnête, non ? 

Hein ? Quoi ? Le voilà qu'il s'était mis à boire quelque étrange liquide dans une flasque sortie d'on ne sait où. Alors qu'il avait mis hors jeu la bande, il ne restait plus que le chef. Alors comme ça il proposait à Myosotis de s'occuper du phacochère qui avait osé le provoquer ? Le geste était appréciable, mais il s'en serait bien passé, il n'avait pas envie de se prendre une mandale mal esquivée ou une charge d'une surcharge pondérale sur pieds comme lui. Après, il n'avait plus trop vraiment de choix étant donné que l'inconnu était déjà aux prises avec les deux autres et que l'empâté s'approchait déjà l'air menaçant. Oh oh, c'était pas le moment de flancher.

- Alors ? On a peur De Ville ? Grogna-t-il.

- Pff...Comme si on pouvait avoir peur de toi. Je t'avais promis un tour gratuit avec les poissons, tu vas l'avoir. J'espère que t'es prêt à avoir la raclée de ta vie, gros lard ?

- Comme si j'vais penser qu'un m'nable comme toi peut me battre !

- Comme si tu pouvais ne serais-ce que penser...

Gordon. Myosotis se souvenait du nom de ce chauve maintenant. Il en avait entendu parler. Il n'était pas bien plus âgé que lui, mais le dépassait d'au moins deux têtes. Le pauvre avait grandit sans mère, et son père était réputé alcoolique. Son attitude de bourrin avait dû déteindre sur son fils. Pauvre âme infortunée, il avait passé la plupart de son temps à racketter les plus faibles et à s'organiser en bande avec d'autres ratés de l'île. Voilà où ça l'avait mené...Triste vie que celui là allait mener. Peut être avait-il une chance de bien finir, mais bon elle était plutôt mince.

L'homme était parti s'asseoir, il en avait visiblement terminé avec les autres péquenots. Il allait le regarder affronter Gordon, super...En parlant de Gordon, ce dernier fonça vers Myosotis en faisant d'amples mouvements avec ses mains. Agile comme un félin, De Ville fit un saut sur la gauche pour esquiver la charge. Il lui renvoya un coup de cravache à l'arrière du cou, en guise d'énième provocation. Le cuir de la baguette laissa une trace rouge sur son cou épais, le laissant échapper un cri étouffé. Il se retourna, les yeux bouillonnant, serrant les dents.


- Enfoiré...J'vais te fumer ! T'vas retourner pleurer chez tes parents !

L'évocation de ses géniteurs fit s'arrêter Myosotis, il regarda Gordon, ses yeux écarquillés. Un déclic dans son cerveau, comme une idée qui vient à l'image d'une lampe qui s'allume. Lui ? Retourner pleurer chez ses parents ? Une bouffée de chaleur lui monta subitement du ventre pour venir lui empourprer les joues. Ses oreilles commencèrent à bourdonner et lui aussi se mit à serrer dents et poings. Gordon avait réussit à l'énerver, il ne répondrait plus de rien !

- Je vais me faire un plaisir de te refaire la gueule. Même ton ivrogne de père arrivera pas à reconnaître ta sale face de porc lorsque j'en aurai fini avec toi !

Marchant vers lui, l'androgyne au visage désormais crispé d'une ire noire le foudroyait de ses yeux perçants. S'il pouvait le changer en pierre d'un simple regard il l'aurait fait ! Il arriva face à lui pour lui donner sans cérémonie un formidable coup à l'aide de ses talons en plein dans son entrejambe. L'autre se tordit de douleur, fermant les yeux et grondant farouchement. Myosotis ne s'arrêta pas là, il enchaîna plusieurs coups de cravache sur son visage porcin.

CLAC ! CLAC ! CLAC ! CLAC !

Les coups s'enchaînaient à une vitesse folle si bien que Gordon ne répliquait même pas, il n'y arrivait pas. Entre le concassage de ses bijoux de famille et les violences que subissait sa tête à cause de la cravache, la douleur ne lui laissait aucun répit. Il ne savait plus où donner de la tête, ni quoi faire pour contre attaquer. Du sang lui sortait par le nez, par la bouche aussi, il en avait l'air misérable à baver et haleter tout en se laissant faire. Si bien qu'en quelques secondes, Myosotis s'arrêta pour admirer son œuvre. Gordon ne ressemblait en rien à ce loubard costaud à l'air bêta mais à un être à mi chemin une mouche et un rat-taupe. Avec ses yeux fermés, sa bouche ensanglantée et ses petits sifflements dignes d'une fillette qui chante faux. Le jeune homme le repoussa simplement avec sa main pour l'achever, le faisant chavirer en arrière et retomber sur le pavé, le regard vide pointé droit vers les cieux.


- Et bah voilà. T'es encore plus moche qu'avant grâce à moi. Ordure. Lâcha Myo' un sourire narquois dessiné sur ses lèvres.

Myosotis s'en retourna vers l'homme, toujours assis, espérant qu'il n'avait rien loupé du final.

- Bien. Des remerciements sont de rigueur je suppose. Merci. Je m'appelle Myosotis. Myosotis De Ville.


Dernière édition par Myosotis De Ville le Dim 13 Déc 2015, 19:38, édité 5 fois
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Je me suis assis à côté du loubar qui à valdingué la tête la première dans les caisses. Pas de chance pour lui car en voulant se relever, une petite pile de caissons sont malencontreusement tombés sur sa tête une à une. Quant aux autres, ils restent sagement par terre. Ils n’oseraient pas se relever pour continuer à riposter, ce serait pire pour leur matricule. Celui qui a fini la tête la première dans l’eau n’est pas vraiment étourdie. De ce fait, il a voulu remonter sur le rebord, non sans peine, en faisant dépasser sa petite tête. Prêt à se joindre à son chef pour lui prêter main forte, l’idée est vite volatile lorsque le canon de mon fusil pointe pile dans sa direction. D’un claquement de langue, il s’abaisse tout en faisant les gros yeux en implorant ma clémence. Celui qui s’est durement râpé sur le sol au départ commence doucement à émerger. Se tenant la tête d’un côté, on peut voir un fin filet de sang couler de son arcade pour s’emmêler dans sa main. Nos regards se croisent et je préfère le dissuader de faire quoi que ce soit plutôt que de le réduire en bouillie. La chaleur ne faisant que s’accroitre, je ressors ma gourde accrochée à la taille et lâche quelques mots à la bande après avoir repris une gorgée.

-Messieurs, votre acte aurait pu être durement réprimé. « L’estropié » que vous avez attaqué n’est autre qu’un sergent de la Marine. Alors estimez-vous heureux de vous être fait mettre au tapis plutôt qu’une incarcération. Et puis, je connais des collègues qui auraient pu adopter un comportement bien plus drastique. Vous savez, tomber à l’eau peut être quelque chose de très rapide. De plus, ce « De Ville » est, je pense, un suspect que l’on m’a chargé de protéger.

Je décide de jouer la carte de l’intimidation, on rencontre souvent ce genre de petites frappes et la classique technique de la rouste suivi d’un discours méchant marche quasiment à tous les coups.
Voyons où en est le duel entre le petit et l’autre baleine. Je n’ai pas d’inquiétude à avoir, même si ce De Ville a un air plutôt maigre, il n’a aucuns soucis à se faire d’un tel adversaire. Et dans l’éventualité où le combat tournerait à l’avantage du gras double, je ne ferais qu’une bouchée de lui et on verra comment il se débrouille attaché en pleine mer sur une barque trouée. Mon fusil est toujours chargé et prêt à être utilisé si l’un d’eux vient troubler ce joli spectacle. Ca y est, le gros passe à l’action. Il charge le jeune homme qui lui, esquive tout en finesse les attaques irréfléchies de son assaillant. Toujours armé de sa cravache solidement serrée dans son poing, le brigand se voit asséner un méchant taquet au niveau du cou. Le son de son arme au contact de sa nuque grasse ne peut que me faire lancer des encouragements.

-C’est beau ça !

Le brigand à ma gauche essaie de se lever brusquement pour peut-être prendre la fuite. D’un coup de pied sec, j’exerce une pression contre sa poitrine et lui lance un regard furieux. Il se débat encore et, sans sommations, je lui flanque un beau coup de poing dans la face pour le faire dormir profondément. Je me rassois instantanément pour continuer à visionner ce spectacle.

-Mieux vaut ne pas tourner autour du pot. Si quelqu’un en veut aussi qu’il me le dit tout de suite.

C’est bon, ils sont calmés telle une bande de marmots. De Ville continue d’esquiver les charges plus que médiocre quand son adversaire commence à, à en voir la tête du petit au cache-œil, soulever ce qui semble être un sujet relativement sensible.

- Enfoiré...J'vais te fumer ! T'vas retourner pleurer chez tes parents !

A en voir l’arrêt net de celui-ci suivi d’un regard vide et colérique, le chauve va passer un sale moment. Et dû à ça, impossible de retenir un petit sourire en coin.

- Je vais me faire un plaisir de te refaire la gueule. Même ton ivrogne de père arrivera pas à reconnaître ta sale face de porc lorsque j'en aurai fini avec toi !

Ca y est, plus aucunes inquiétudes à me faire. Ce n’est qu’une question de secondes avant que l’autre abruti soit mis au tapis comme le reste de ses amis. Un rapide coup fauche les bijoux de famille du caïd. Suite à ça, une pluie de coups de cravache s’abat sur sa sale tête. Les « CLAC » quasi simultanés lancés à une vitesse folle me font penser à des claques sur le c- A quoi tu penses Lawrence ? Il y a de l’alcool dans ma gourde ? Je renifle et non, rien. Et voilà, le duel est remporté par le gamin scrutant l’infinie mer à mon arrivée. D’une simple poussée, le mont de graisse s’écroule au sol. Le gagnant se retourne vers moi après avoir joliment couronné ce combat.

- Bien. Des remerciements sont de rigueur je suppose. Merci. Je m'appelle Myosotis. Myosotis De Ville.

Et bien Lawrence, on peut dire que t’as eu de la chance. A peine arrivé, un peu d’exercice et tu remplis déjà une part de ta mission. A la vue de celui-ci, les détails de l’enquête se bousculent dans mon esprit. N’étant pas du genre à sous-estimer, comment un jeune homme lui aurait pu se débarrasser de deux énormes bestiasses ainsi que de son grand frère qui semblait être plus imposant que lui ? Je commence à avoir des doutes quant à sa responsabilité dans cette affaire. A mes yeux, un homme comme son paternel doit être, presque à coup sûr, être le coupable. Interrogeons le quand même, sans forcément lui rentrer dedans afin d’avoir sa version et pouvoir établir un rapport clair. En plus, je n’avais pas tellement envie de reprendre du service après ma convalescence et me faire me déplacer jusqu’ici pour ce Myosotis qui est, au vue des éléments du dossier, un suspect assez absurde. La milice aurait très bien pu clore l’enquête assez vite et trouver un coupable. Après, peut-être que je me trompe ? Et si cet homme avait beaucoup de plus de ressources qu’il ne laisse paraitre ? Et si je suis complétement à côté de la plaque et me laisse emporter par l’émotion et la pitié ? Et si, même avec mon engagement dans la Marine, mon engagement à protéger la population, je ne pourrais me résoudre à faire quoi que ce soit contre lui ? Autant de questions montrent ma lassitude à vouloir jouer les héros, peut-être que je me suis tout simplement trompé. Ce gamin a, disons-le clairement, bousculé quelque chose dans mon esprit, mais va savoir quoi. Je rengaine mon fusil et prends appui avec mes mains contre mes genoux. Je m’avance tranquillement vers ma cible tout en remettant bien mon manteau et en redressant mes lunettes.
Me voilà face à lui, et si… j’ai une idée.

-Enchanté Myosotis. Mon nom est Lawrence, Lawrence Gargalen. Pour tout te dire, j’ai été envoyé ici pour te trouver et quelle chance, te voilà déjà face à moi. Mon rôle ici est de savoir ce qui s’est passé dans le manoir où tu habites, plus précisément savoir si tu sais quelque chose par rapport à ton frère. Excuse-moi d’être aussi direct mais c’est mon caractère. J’ai été informé que tu restais introuvable au sein de l’île et on m’a donc, en réalité, envoyé pour savoir si tu allais bien.  Je risque de rester un moment avec toi, non seulement pour écouter ta version des faits et aussi assuré ta protection comme j’ai pu le faire il y a quelques minutes. Si tu vas dans mon sens et restes à mes côtés, je serais tranquille. Mais ne t’avises pas d’essayer de fuir ou autre et tout ira bien.

J’ai volontairement omis le fait que je fais partie de la Marine. Étant donné que j’enquête en solitaire, je n’ai rien à prouver et peut mener mes investigations comme je le souhaite.

-Désolé pour ces longues présentations. Que dirais tu que l’on aille en ville ? Nous pourrions marcher pendant que tu me parles un peu de toi et de ce que tu aurais vu, ou entendu. Ce serait l’idéal si tu connaitrais une taverne qui sert ces fameuses mandarines. Tu pourras manger et boire ce que tu désires, c’est moi qui régale.


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Lun 14 Déc 2015, 18:59, édité 2 fois
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- Enchanté Myosotis. Mon nom est Lawrence, Lawrence Gargalen. Pour tout te dire, j’ai été envoyé ici pour te trouver et quelle chance, te voilà déjà face à moi. Mon rôle ici est de savoir ce qui s’est passé dans le manoir où tu habites, plus précisément savoir si tu sais quelque chose par rapport à ton frère. Excuse-moi d’être aussi direct mais c’est mon caractère. J’ai été informé que tu restais introuvable au sein de l’île et on m’a donc, en réalité, envoyé pour savoir si tu allais bien. Je risque de rester un moment avec toi, non seulement pour écouter ta version des faits et aussi assuré ta protection comme j’ai pu le faire il y a quelques minutes. Si tu vas dans mon sens et restes à mes côtés, je serais tranquille. Mais ne t’avises pas d’essayer de fuir ou autre et tout ira bien.

Lawrence Gargalen. Comme il l'avait prévu ses parents avaient alerté du monde pour le retrouver, ils le savaient. Ils savaient qu'il était responsable de la mort de Milan. Bien entendu, ils avaient très certainement omis ce détail aux autorités de l'île, trop heureux de se charger de son cas eux-mêmes lorsqu'il rentrerait à la maison. Non, ça n'arriverait pas, il ne rentrerait pas. Jamais, il quitterait l'île et lorsqu'il reviendrait, ça serait pour leur faire mordre la poussière. Quoi qu'il en soit, il y avait ce type, devant lui. Il avait fait l'erreur de lui dire son nom, il aurait dû asbstenir, il devrait faire plus attention à l'avenir, et y aller avec des pincettes. Ce costaud là n'était pas de la même trempe que le groupe d'abrutis qu'il venait d'affronter, il était plus intelligent, plus calme et réfléchi. Myosotis devrait faire preuve de finesse à partir de maintenant, un mot de travers et ça pourrait lui coûter cher.

- Désolé pour ces longues présentations. Que dirais tu que l’on aille en ville ? Nous pourrions marcher pendant que tu me parles un peu de toi et de ce que tu aurais vu, ou entendu. Ce serait l’idéal si tu connaîtrais une taverne qui sert ces fameuses mandarines. Tu pourras manger et boire ce que tu désires, c’est moi qui régale.

Retourner en ville. Déjà l'idée ne le séduisait pas trop, mais cet enquêteur Gargalen ne le laisserait pas tant qu'il n'aurait pas répondu à ses question. Et puis, fuir était inutile, surtout sur une île. C'est pas comme si Cocoyashi était grande en plus de cela. Garder son calme, c'était ce que Myo' devait faire, rester calme et établir une stratégie logique et rationnelle. Ce type voulait aller manger des mandarines ? Alors il allait manger des mandarines. Il voulait aller faire un tour ? Alors il irait faire un tour. L'idée était pour l'instant de le contenter au maximum, et cacher à tout prix ce qui s'est réellement passé au manoir De Ville. Il voulait entendre sa « version de l'histoire », il l'aurait, et avec tout les enjolivements qui vont avec...

- Bien, parfait, je suppose. Suivez moi, il y en a une près du quai. Dit simplement Myosotis.

Remettant en place le haut-de-forme qu'il portant, tombé au cours de la bataille, il fit signe à Lawrence pour se mettre en route. Ils remontaient à présent le sentier menant du quai vers la ville. Il connaissait une taverne pas loin, il y en avait une où la clientèle était essentiellement composée de rebuts et d'ivrognes, personne ne remarquerait sa présence là-bas. Le tavernier n'était pas un mauvais bougre, mais il était aussi bête que le gros Gordon. Tout le monde servait des mandarines sur cette fichue île, il en avait par dessus la tête de ces agrumes. Mais bon, au moins ça sentait bon et avait bon goût. L'inspecteur à lunettes pourrait en boire du jus, en manger par dizaines, en glace ou en bonbons s'il en avait envie, en plus elles n'étaient pas chères. Myosotis n'en pouvait plus de rester ici, peut être était-ce l'affolement dû à la nécessité pour lui de partir vite, il faisait pourtant bon vivre à Cocoyashi, l'île aux mandarines. Oui, il y faisait bon vivre, mais un meurtrier en fuite n'arriverait très certainement à vivre nulle part, île natale ou non. Si seulement son frère avait été ne serait-ce que compatissant, il ne serait pas mort, et son cadet n'en serait pas là aujourd'hui.

Ils commençaient à arriver vers des baraquements situés près des docks, utilisés généralement comme entrepôts pour la pêche ou pour ranger du matériel pour bateaux, ils seraient bientôt à la taverne. Il n'y avait pas âme qui vive dans la rue pour l'instant, qui sait ce que tout le monde faisait pour le moment ? La plupart des gens devaient sûrement être déjà assez chamboulés par la nouvelle rumeur choc du coin : le fils d'un couple de notables brutalement tué par une ombre, leur second fils introuvable. De quoi tenir la plupart de la populace chez soi. Ce n'était pas pour déplaire à Myosotis, il se sentait nettement mieux tout seul. Le jeune homme se dit qu'il était temps de commencer à parler à Lawrence, garder le silence trop longtemps éveillerait des soupçons.


- Vous êtes là pour voir si je vais bien, vous avez pu le constater : je vais bien. Enfin, je suis toujours en un seul morceau.

Il inspira un coup, jusque là, il disait la vérité. Mais jusque là seulement, la suite par contre...

- Mon frère aîné est mort, tué par...je ne sais qui. Comment pourrais-je aller bien ? Je...je n'étais même pas là pour l'aider ! J'aurais pu le sauver !

Modulant légèrement sa voix, il adopta un ton plus fébrile, plus nerveux et angoissé, avec une teinte de peur pour rendre son masque plus parfait et sa couverture plus solide.

- J'étais dehors à ce moment là et...quand je suis rentré, Milan était part terre, égorgé...Il y avait du sang partout. C'était atroce !

* Et bien et bien...encore un peu et je peux signer comme acteur et faire fureur sur les planches ! *

Tout cela n'était qu'une petite entrée en matière, en espérant que Lawrence entrerait dans son jeu. Il le fallait, sinon qui sait ce qu'il allait advenir de lui ? Si l'on découvrait la vérité, il était bon pour la prison, ou pire... Tout commençait par là, un mensonge pour une belle histoire. Myosotis croisait intérieurement les doigts pour que celui là fonctionne, et que les prochains aussi...Il le saurait bien assez tôt, ils arrivaient à la taverne. En effet, l'enseigne de bois peinte clamant en grandes lettrines rouges : « Au bout du quai ». Étrange nom pour un bar, enfin au moins il avait le mérite d'être clair.

* Bien. C'est parti. *
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J’ai posé carte sur table avec un tel monologue. Une telle entrée en scène a sûrement du avoir l’effet intimidant que je souhaite. Après de rapides réflexions, mon désir de clôturer cette enquête rapidement ne sera que bénéfique pour moi comme pour lui. Bien sûr, il me reste à déterminer son éventuelle participation dans cette affaire mais au fur et à mesure que mon esprit gère et classe tous les éléments connus à ce jour, je me rends clairement à l’évidence que quelque chose ne tourne pas rond. Après, des affaires sans coupable j’en ai connu et j’ai bien l’impression d’en avoir encore une belle qui viendra s’ajouter à mon palmarès. L’observer se battre m’a permis d’établir un fait irréfutable : ce Myosotis est plein de ressources. La chose à faire, quoiqu’un peu absurde, serait de retourner au manoir afin d’examiner les lieux et de reproduire la scène dans ses moindres détails en fonction des précisions du dossier. Mais si le gamin est resté introuvable pendant un moment, c’est que soit il a quelque chose à cacher ou quelqu’un en veut à sa vie. Mieux vaut attendre un peu en faisant plus amples « connaissances » pour gratter un peu le fond du problème. Car le chainon manquant dans cette histoire, c’est bien lui.

- Bien, parfait, je suppose. Suivez-moi, il y en a une près du quai.

Il a l’air un peu secoué. Quand il m’a dit ça, mon côté alerte s’est activé, me laissant supposer une possible débâcle. Tout en se retournant, celui-ci ramasse ses affaires et me fait un rapide signe pour que je le suive. Je reste muet en adoptant un pas lent, j’analyse les environs avec précision non seulement pour satisfaire ma curiosité de touriste mais aussi pour me rappeler du chemin. On ne sait jamais, si les choses tournent mal il me faudra entreprendre une extraction d’urgence. Les chemins sont essentiellement faits de terre battue. L’architecture de l’île est assez rustique tout en laissant paraitre ce côté « moderne ». D’ailleurs, certains bâtiments me font étrangement penser à la façade du Domaine. Père a peut-être été aidé par quelqu’un d’ici, qui sait. Nous traversons le sentier pour rejoindre une partie tranquille de l’île. Nous longeons ensuite ce qui semble être la partie « entrepôts » et comme pour les docks, il n’y a quasiment personne dans les environs...

C’est que ce Myosotis est bien silencieux. Il a tout intérêt à me dire ce qu’il sait sinon les choses vont se compliquer pour lui. Nous continuons de marcher sans rien dire quand au moment où, voulant moi-même en finir avec ce silence, le petit homme engage la discussion.

- Vous êtes là pour voir si je vais bien, vous avez pu le constater : je vais bien. Enfin, je suis toujours en un seul morceau.

Il pense que je suis bête à ce point ? Mon rôle n’est pas de « voir » si il est là mais plutôt de jouer le garde du corps et l’escorter un peu partout.

- Mon frère aîné est mort, tué par...je ne sais qui. Comment pourrais-je aller bien ? Je...je n'étais même pas là pour l'aider ! J'aurais pu le sauver ! J'étais dehors à ce moment là et...quand je suis rentré, Milan était part terre, égorgé...Il y avait du sang partout. C'était atroce !

Dehors ? Tout simplement ? Ma raison me dit que je devrais éviter de presser ce jeune homme si traumatisé. Mais d’un autre côté, c’est trop gros. Mon expérience d’enquêteur me tiraille, quelque chose cloche. Sa voix a beau être fébrile et tremblante en plus de son air chétif mais il sait quelque chose. Et il va falloir que je le découvre très vite sinon toute l’enquête entreprise va finir à l’eau. Après, je peux me tromper. Si je n’arrive pas à réunir assez d’éléments, l’enquête sera clôturée et le meurtrier sera en liberté jusqu’à la fin de ses jours. J’acquiesce quand même d’un air serein et rassuré par ses mots sans pour autant répondre quelque chose. A quelques mètres, la façade d’une taverne est visible. « Au bout du quai » , l’avant de la gargote laisse deviner un intérieur assez miteux mais. Ce qu’il nous faut pour le moment, c’est d’un endroit tranquille pour discuter calmement. Sur le point de rentrer, j’adresse une simple parole au jeune homme.

-Je parle au tavernier. Pendant ce temps tu iras nous trouver une place. A mon humble avis, certains doivent te connaitre sur l’île et ne seraient pas forcément animés d’un bon sentiment. Si il se passe quelque chose, surtout ne fais rien.

Je pousse la porte aux contours de bois mal entretenu avec en son centre une vitrine sale. L’intérieur est assez sombre et la clientèle du même genre que la gentille bande rencontrée plus tôt. Dès que nous sommes entrés, tout le monde s’est mis à nous fixer dans un parfait mutisme. L’ambiance est établie. Quelques instants après, les gens attablés reprenaient leurs conversations. Nous nous avançons au bar et je fais signe à mon protégé d’aller trouver un endroit où nous asseoir. Le tavernier ressemble presque au chef de l’équipe de tout à l’heure, quel drôle de coïncidence. A croire que la population d’ici reste dans ce style. Un bon bonhomme vêtu d’un tablier avec une épaisse moustache qui part en tourbillon sur les bords. Il est en train de se frotter les mains tout en parlant à un de ses clients. A ma vue, il suspend un instant sa conversation en s’avançant vers moi. Au moment où Myosotis passe près du bar, l’homme lui jette un sale et furtif regard, c’est que ce jeune aristocrate est connu dirait-on.

-B’jour. Que puis-je pour vous ?

-Bonjour, je souhaiterais une carafe de jus de mandarine je vous prie. Pour ce qui est de mon acolyte, pourriez-vous prendre commande pour lui en venant me servir ?

-Mouais. Ça arrive dans un instant.

Je me retourne et part prendre place à l’endroit choisis par De Ville. Les regards de tous ces loups de mer vers moi et mon suspect sont perceptibles. A en juger la tension naissante, je ne serais pas étonné que la situation tourne encore au vinaigre. Je m’assois face à lui dans un canapé en coin très confortable malgré son usure. Tout en retirant mon gant et en le pliant correctement, je déballe la carte de la franchise en m’ancrant sereinement dans le siège tout en parlant assez bas.

-Et bien Myosotis. A part ça, aurais-tu autre chose à me dire ? J’ai besoin que tu n’omettes aucuns détails. De plus, je vais devoir te demander une tâche difficile par la suite qui serait de m’accompagner jusqu’au manoir de tes parents. J’ai besoin de voir la scène tu comprends ? Mais je peux t’épargner cette pénible tâche si ton discours est convaincant. Et si cela peut te rassurer, je te ferais partir de l’île sans encombre si je juge que ton implication dans l’enquête est inexistante.

Le tavernier arrive et dépose une généreuse carafe de jus bien orangé. Ce que ça donne soif, je n’en ferais qu’une gorgée.

-Et voilà ! Pour vous ce s’ra quoi ?


Dernière édition par Lawrence Gargalen le Lun 14 Déc 2015, 19:20, édité 1 fois
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- Je parle au tavernier. Pendant ce temps tu iras nous trouver une place. A mon humble avis, certains doivent te connaître sur l’île et ne seraient pas forcément animés d’un bon sentiment. Si il se passe quelque chose, surtout ne fais rien.

Effectivement, Lawrence avait raison. Son nom n'était pas inconnu aux gens de cette île, et bien que les De Ville soient des gens relativement respectées, les moins favorisés n'appréciaient pas que des fortunés s'aventurent là où ils se sentent comme chez eux. Ça ne serait pas surprenant qu'on vienne l'embêter une fois de plus. Mais le garçon se sentait plus rassuré à présent qu'il avait un garde du corps pour se charger de sa sécurité. Et puis ce n'est pas comme si ils se montreraient ardemment farouches, ça puait le désespoir, l'alcool et les rêves brisés dans ce dépotoir. Myosotis s'exécuta et partit en quête d'une table bien à l'abri des regards. La plupart des des gens faisant partis de cette racaille qui peuplait le bar s'était retourné à son passage, certain laissant échapper quelques rots. Les autres continuaient de dormir, avachis ou allongés sur leur table. Myosotis repéra une table, au fond de la salle, presque cachée dans la pénombre. Une simple table dressée autour d'un canapé d'angle dont l'usure du revêtement était visible même avec autant de distance. Le jeune homme continua son avancée pour venir s'asseoir, attendant Lawrence.

Jusque là les paroles de Myosotis étaient passées comme une lettre à la poste, comme on dit. Il espérait que leur passage dans ce trou à rats n'était pas un traquenard. Ça aurait été possible, mais il n'avait pas le choix. C'était ça où alors il était bon pour le fer, et ce n'était même pas une option envisageable. Il coopérerait et ferait comme voudrait Gargalen. En parlant du loup, il montrait le bout de son museau et revenait, s'asseyant face à lui.

- Et bien Myosotis. A part ça, aurais-tu autre chose à me dire ? J’ai besoin que tu n’omettes aucuns détails. De plus, je vais devoir te demander une tâche difficile par la suite qui serait de m’accompagner jusqu’au manoir de tes parents. J’ai besoin de voir la scène tu comprends ? Mais je peux t’épargner cette pénible tâche si ton discours est convaincant. Et si cela peut te rassurer, je te ferais partir de l’île sans encombre si je juge que ton implication dans l’enquête est inexistante.

Alors c'était donc ça. Il voulait retourner au manoir. Myosotis tentait de tout son être de rester impassible, la nouvelle lui serrant le cœur. Le manoir De Ville était bien le dernier endroit où il voulait être à l'heure actuelle. Ses parents devaient y être, et si jamais il rentrait là-bas avec Lawrence, ils refuseraient de le laisser repartir. Il fallait qu'il réfléchisse et arrive à pondre une stratégie qui contente à la fois l'inspecteur mais qui le protège suffisamment lui même. Le tavernier arriva, un pichet de jus avec lui. Il s'adressa au jeune homme de sa grosse voix caverneuse.

- Et voilà ! Pour vous ce s'ra quoi ?

Myosotis le toisa d'un regard réprobateur, il savait bien comment ils se comportaient avec les gens issus de bonne famille qui passaient par ici.


- De l'eau, dans un verre propre de préférence. Merci.

Il s'en retourna vers Lawrence, c'était le moment de se montre convaincant, c'était là qu'il devait briller.

- Bien. Je vais tout vous raconter sur ce qui s'est passé, si c'est ce que vous voulez.

Il prit une grande inspiration, laissant le gargotier s'éloigner en grommelant et rouspétant on ne sait quoi.

- Ce jour là j'ai passé la journée dehors. J'ai rarement aimé rester à l'intérieur du manoir comme mon frère. J'ai passé la journée à m'amuser dans le jardin, dessiner, cueillir des fleurs...Je n'ai pas vraiment vu le temps passer. Le crépuscule arrivait et je me suis dis qu'il était temps de rentrer. Lorsque je suis rentré, j'ai découvert le corps de mon frère et de ses chiens. Comme je vous l'ai dit avant d'arriver ici. J'ai été tellement bouleversé, terrorisé...je n'ai pas su quoi faire... !

Il recommença son numéro de pleureuse en ré-adoptant une voix fragile. Ça avait plutôt bien fonctionné tout à l'heure, pourquoi pas maintenant ? Surtout qu'à présent, Myo' lui racontait ce qu'il voulait entendre.

- J'ai entendu du bruit derrière moi...Une ombre s'était dressé dans le hall, prête à s'enfuir au loin. J'ignore qui était cette personne...J'étais pétrifié par l'éclat rouge de ses yeux juste avant qu'il s'enfuit comme s'il était venu. Et pourquoi ? Pour une bourse de mon père...Mon frère est mort pour de l'or, tué par un vulgaire bandit !

Rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, quelqu'un que personne ne connaît. Une ombre comme le vent: insaisissable. Personne ne serait capable d'attraper un spectre, pas même le plus talentueux des chasseurs de primes. Lawrence est fort, très fort même, mais était inapte à attraper ce qui était immatériel. Myosotis continuait de véhiculer ses mensonges. Si un miroir capable de renvoyer la véritable image des gens à ceux qui lui font face captait le reflet du jeune éphèbe, il lui renverrait très certainement celle d'un serpent, vil et sournois, rependant son venin pour mieux se défendre, et mieux gagner. Il était temps à présent de se charger d'une autre explication : la raison pour laquelle il s'était enfui et désirait partir.

- Si mes parents me cherchent...Mon frère est mort, massacré sauvagement par un ignoble bandit. Je ne peux laisser ça impuni. Je ne rentrerai pas à la maison tant que je n'aurai pas acquis suffisamment de...pouvoir pour abattre l'ordure qui a tué mon frère. J'ai besoin de partir d'ici, loin de cette île. Je n'arriverai à rien coincé ici ! Et si vous tenez tant que ça à voir la scène, je peux vous conduire au manoir, mais je refuse d'y entrer. Tant que l'homme qui a assassiné Milan n'a pas eu ce qu'il méritait, je ne foulerai pas le sol de la demeure.

Continuant sur son sa lancée, il espérait que ce compromis satisferait Gargalen et que ça lui suffirait comme preuve de son intégrité et de sa « loyauté ». Oh ça oui, tant qu'il n'aurait pas la capacité de faire payer à qui que ce soit, il ne retournerait pas au manoir De Ville. Il voulait que son retour soit plus tonitruant et terrifiant, et ce moment n'était pas encore venu pour lui.
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Afin de me mettre en situation, je commence par me servir un verre, prêt à écouter l'ultime témoignage de Myosotis. Après ça, le sort de l'enquête sera scellé. Le tavernier demande à mon accompagnateur ce qu'il désire pour partir en déblatérant diverses insultes. Ce sera un simple verre pour lui, d'ailleurs si un crachat est retrouvé en train de flotter dans le récipient, ce ne serait pas étonnant. Mieux vaut que je fasse attention au fond de cette carafe aussi. Je sors de ma veste le peu d'informations du dossier d'enquête que l'on m'a remis avant que je prenne la mer. Sans dire un mot et d'un air renfrogné, je l'ouvre pour le relire et m’imprégner une nouvelle fois des éléments pour directement comparer les paroles de De Ville avec ces écrits. Tout en décollant les yeux de cette maigre paperasse, mon invité se met à parler. Et évidemment, les éléments relevés durant l'enquête lui seront cachés.

- Bien. Je vais tout vous raconter sur ce qui s'est passé, si c'est ce que vous voulez. Ce jour là j'ai passé la journée dehors. J'ai rarement aimé rester à l'intérieur du manoir comme mon frère. J'ai passé la journée à m'amuser dans le jardin, dessiner, cueillir des fleurs...Je n'ai pas vraiment vu le temps passer. Le crépuscule arrivait et je me suis dis qu'il était temps de rentrer. Lorsque je suis rentré, j'ai découvert le corps de mon frère et de ses chiens. Comme je vous l'ai dit avant d'arriver ici. J'ai été tellement bouleversé, terrorisé...je n'ai pas su quoi faire... !

Jusque là, ça se tient. Étant donné que les parents étaient absents lors du drame, il n'y a qu'une version à écouter. Étrangement, ce jeune Myosotis ne m'inspire rien du tout au fur et à mesure de ses prises de parole qui, selon mon esprit méfiant, sont montées de toute pièce. Mieux vaut encore attendre un peu. Si ça se trouve, il va lâcher un détail sur lequel je pourrais rebondir pour ensuite le faire douter.

- J'ai entendu du bruit derrière moi...Une ombre s'était dressé dans le hall, prête à s'enfuir au loin. J'ignore qui était cette personne...J'étais pétrifié par l'éclat rouge de ses yeux juste avant qu'il s'enfuit comme s'il était venu. Et pourquoi ? Pour une bourse de mon père...Mon frère est mort pour de l'or, tué par un vulgaire bandit ! Si mes parents me cherchent...Mon frère est mort, massacré sauvagement par un ignoble bandit. Je ne peux laisser ça impuni. Je ne rentrerai pas à la maison tant que je n'aurai pas acquis suffisamment de...pouvoir pour abattre l'ordure qui a tué mon frère. J'ai besoin de partir d'ici, loin de cette île. Je n'arriverai à rien coincé ici ! Et si vous tenez tant que ça à voir la scène, je peux vous conduire au manoir, mais je refuse d'y entrer. Tant que l'homme qui a assassiné Milan n'a pas eu ce qu'il méritait, je ne foulerai pas le sol de la demeure.
   
Et bien, quel déclaration bancale ! En continuant de feuilleter le dossier, je tombe sur ce qui semble être un fil d'incohérence, ou bien le bandit est quelqu'un de talentueux. Les autorités ayant relever le peu d'indices présentés n'ont relevé aucune traces d'effraction. Étrange, de plus, une chose qu'il vient de dire commence à m'irriter. Pourtant, aux premiers abords, ça pourrait sembler anodin. Tué par un « vulgaire » bandit ? Comment, en état de choc, un homme témoin d'un meurtre et terrorisé par le dit meurtrier, pénétrant sans traces et sans soucis dans un manoir en tuant des chiens bâtis comme des ours et leur maître peut-il le qualifier de la sorte ? Tu divagues encore une fois Lawrence, met ça dans ton rapport et tes supérieurs te riront au nez. Surtout que l'arme n'a même pas été retrouvée soit dit en passant. L'autre gros problème est que les témoins oculaires sont inexistants. J'ai la nette sensation que cette enquête va me mener droit dans le mur.

- Et bien Myo, je me permets de te nommer ainsi, ce qui me chiffonne dans tes dires sont les détails qui me semblent clairement bidon. Déjà, des hommes avec des yeux de couleur rouge ça ne court pas les rues si je puis dire. En cinq ans d'engagement chez les Bleus en voyageant régulièrement, rare sont les personnes aux yeux rouge que j'ai pu croiser. Je me demandais donc si quelqu'un en aurait voulu à ta famille ? En fauchant quelques biens au passage ? Car, une fois de plus, il n'y a rien de spécifié comme quoi de l'argent a disparu. Je ne sais pas. Après je peux me montrer, loin de moi l'idée de te persécuter à te faire dire quelque chose contre ton gré. Et je te remercie de me montrer le chemin jusqu'à ton ancien chez-toi. Je ne m'attarderais pas, quelques coups d’œils et ce sera bon.

Le tavernier arrive, d'un pas lourd avec la respiration haletante pour déposer un verre d'eau à notre table. Si j'étais le jeunot aux allures de majordome, hors de moi l'idée de déposer mes lèvres sur ce verre. C'est que le tavernier se fout de nous et montre une claire hostilité à notre égard, ou plutôt envers ce De Ville. Il repart vers le comptoir en s'adressant à un client affalé sur le guéridon. J'aime savoir ce qui se dit à mon sujet ainsi que sur ceux qui m'accompagne. Remontant mes lunettes d'un doux geste, je ferme l'oeil pour écouter ce qu'a à dire ce Monsieur.



Hey...C'est De Ville avec j'sais pas qui... l'est recherché par les soldats du coin et y vont pas traîner ici très longtemps...

Son interlocuteur se retourne d'une manière très discrète en jetant un regard vif avant de se retourner vers le gérant de salle.

Pfff, laisse le va, c't'une raclure ! Et r'garde l'allumette que c'est !

Ouais, bah moi j'appelle les soldats. J'veux pas avoir d'blèmes

Bah fais c'que tu veux... Mi j'suis meuurt


Tout en gardant l’œil fermé, je m'adresse à Myosotis, sur le point de boire une gorgée.

-Je ne ferais pas ça à ta place. Attends moi là, nous sommes partis dans un instant direction le Manoir.

Le tavernier part à l'arrière tout en nous jetant un dernier regard. A entendre les bruits autour de lui, il est en train d'utiliser un escargophone. Si je le laisse faire, les soldats rappliquent et mon enquête sera encombrée par la bleusaille d'ici. En plus je n'ai même pas mis mon uniforme, je ne pourrais pas prouver sur le coup que je suis un collègue. Une nouvelle fois, mieux vaut utiliser l'approche directe. Je me lève tranquille pour me diriger vers le comptoir. L'air de rien, je soulève la petite planche amovible, séparant l'endroit où sont posées les boissons du reste de la pièce. Certains me lancent des regards perçants mais sur le coup, je n'ai pas le choix. Et en plus de ça, j'ai le grade pour justifier mes actes. J'ai juste à faire deux pas pour arriver dans l'arrière boutique et voir le tavernier, de dos. Au moment où j'arrive, il est sur le point d'être mis en ligne et se retourne instinctivement. En le saisissant par sa large nuque, je le balance sur le côté en lui arrachant le Den Den des mains. Pile à ce moment, ça réponds au bout du fil. Juste avant de répondre, je me tourne vers le piètre mouchard.

-Toi, tu la fermes.

-Marine de Cocoyashi, j'écoute ?

-Ici le Sergent Mortone, veuillez m'excuser, il s'agit d'une fausse alerte. La situation est sous contrôle.

-Hum ? Attendez on vérifie l'identité...
C'est bon. Pourquoi n'avez vous pas utilisé votre Den Den, Sergent ?

-Et bien... Simplement parce que je ne l'ai pas. Désolé pour le dérangement.

Je raccroche et lance l'escargot sur les jambes du patron, encore par terre. Visiblement il n'a pas osé faire grand chose. Ce petit mensonge auprès des Bleus de Cocoyashi va sûrement remonter jusqu'aux supérieurs mais bon, c'est MON enquête. A noter que Mortone n'est autre que mon frère d'armes Hector, devenu sergent quasiment en même temps que moi. Je n'ai aucune envie que ces sauvages apprennent mon nom, mieux vaut être prudent.

En repartant de la réserve, un silence morbide et pesant règne dans la gargote.

-Messieurs, désolé pour le dérangement.  

Je me dirige vers Myosotis en le prenant par le bras pour nous diriger vers la sortie. Au moment où nous voulons sortir, deux hommes se dressent devant la porte. Sûrement des amis du gérant ne pouvant tolérer un tel acte. Je n'ai plus envie de perdre mon temps et leur assène à chacun ce que j'appelle l'Epine Fracassante. C'est un coup visant la gorge destiné à couper la respiration quelques instants. Juste après ça une paume paralysante dans le plexus de ces Messieurs. Avant qu'ils tombent, je les saisis chacun par leurs cols pour les pousser sur le côté. Les autres n'auront même pas bougé, tas de soûlots.

-Navré, nous sommes pris par le temps. Et ce jus à la mandarine était tout simplement infecte !

Nous marchons à pas sûr pour mettre un peu de distance entre nous et la gargote. Myosotis sait ce qu'il a à faire maintenant, et je l’assommerais pour l'attacher quand nous serons près du manoir. Je veux pouvoir visiter les lieux tranquillement sans avoir le doute si il s’enfuira ou non.

-Allez , en route.
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- Et bien Myo, je me permets de te nommer ainsi, ce qui me chiffonne dans tes dires sont les détails qui me semblent clairement bidon. Déjà, des hommes avec des yeux de couleur rouge ça ne court pas les rues si je puis dire. En cinq ans d'engagement chez les Bleus en voyageant régulièrement, rare sont les personnes aux yeux rouge que j'ai pu croiser. Je me demandais donc si quelqu'un en aurait voulu à ta famille ? En fauchant quelques biens au passage ? Car, une fois de plus, il n'y a rien de spécifié comme quoi de l'argent a disparu. Je ne sais pas. Après je peux me montrer, loin de moi l'idée de te persécuter à te faire dire quelque chose contre ton gré. Et je te remercie de me montrer le chemin jusqu'à ton ancien chez-toi. Je ne m'attarderais pas, quelques coups d’œils et ce sera bon.

Le jeune homme se mordit la langue, il n'aurait jamais dû parler de la couleur des yeux, juste se contenter d'évoquer une ombre qui filait. C'est vrai que c'était un peu gros. Le tavernier s'amena alors, lui apportant le verre d'eau qu'il avait commandé. Le jeune homme voulu en boire une gorgée pour se désaltérer et prendre le temps de réfléchir mais fut stoppé par Lawrence, qui se leva en direction du comptoir. C'est alors que Myosotis remarque l'état du verre, poussiéreux, on ne voyait même pas le liquide au travers du verre tellement il était salle.

- Je ne ferais pas ça à ta place. Attends moi là, nous sommes partis dans un instant direction le Manoir.

*C'est pas vrai ?! Faites qu'il lâche l'affaire ! *

Il avait merdé, grave merdé, il le savait. Tapotant son talon nerveusement sur le sol, il se mit à regarder l'eau dans ce verre pour réfléchir à une autre stratégie. Il devait étoffer son premier mensonge, qu'il prenne plus, qu'il devienne crédible aux yeux de l'inspecteur Gargalen ! C'était atroce à quel point tout se refermait autour de lui progressivement, comme de la marée entourant quelqu'un prisonnier sur un simple îlot. Myo' entendit un bruit de coup, en se retournant il remarqua que Lawrence avait balancé quelqu'un sur terre pour prendre son escargophone. La force de ce type le fit déglutir d'anxiété. Il se sentait tellement faible et détestait ça !

Lawrence revint vers Myosotis pour l'attraper par le bras, le coupant dans ses pensées. Ils marchaient quatre à quatre droit vers la porte de sortie, attirant une fois de plus tout les regards. Deux gaillards se dressèrent pour bloquer l'accès à la porte mais Gargalen les envoya paître comme s'ils n'étaient que de vulgaire mouches.

- Navré, nous sommes pris par le temps. Et ce jus à la mandarine était tout simplement infecte !

Effectivement, il avait l'air de l'être. Tout ce qui venait de cet endroit était immonde de toute façon. Cette fois, plus le choix, ils étaient dans la rue et le cadet De Ville devait l'emmener jusqu'au manoir pour qu'il inspecte la scène du crime. Ils marchaient encore plus rapidement pour s'éloigner le plus vite possible de la taverne sordide qu'ils venaient de quitter. La remontée jusqu'à la maison allait être difficile, sûrement parce qu'il n'avait aucune envie d'y aller...

- Allez, en route.

S'enfuir, il avait bien envie de s'enfuir mais n'avait plus aucune option de secours. Il était piégé avec cet inconnu et il détestait ça. Il n'avait qu'une envie : tout balayer qu'un coup et déguerpir vite fait bien fait par la mer. Mais il se retrouvait là, avec ce type qui lui tenait toujours le bras. Il se dégagea, continuant de marcher à côté de lui, regardant le sol.

- Vous avez bien vu comment les déchets clients de ce bar se comportent lorsqu'ils me regardent. Évidemment qu'on aurait pu en vouloir à ma famille. Mon père était avocat, il en a envoyé plus d'un en prison. Y avait de quoi en enrager plus d'un, au point de vouloir se venger. Et quitte à se venger, autant voler l'argent de ces bourges qui nous ont envoyé au fond du trou, vous voyez le tableau ?

Il devait se rattraper aux branches. Continuant d'avancer au milieu des rues de Cocoyashi, il appréhendait l'arrivée au manoir. Est-ce qu'il allait le forcer à rentrer ? Est-ce qu'il ne le livrait tout simplement pas à ses parents ? Si c'était un de leurs émissaires, alors il n'avait plus aucune chance de filer. Mais c'était peut être l'opportunité qu'il attendait d'enfin pouvoir s'échapper. De toute façon ce gars ne le laisserait jamais filer, quand bien même il essayait.

- Mon père n'a pas vu qu'on lui avait volé quoi que ce soit...La bourse qu'il a prit se trouvait dans le hall, je l'ai vu moi même la prendre ! Mon père n'était pas là, il doit être tout aussi bouleversé que je l'étais lorsque j'ai découvert la scène...

Myosotis continuait ses explications sans même savoir si Lawrence l'écoutait. Peut être qu'il s'arrêterait de vouloir à tout prix voir la scène de crime. De toute façon qu'est-ce que ça allait lui apporter ? Les corps avaient dû être déplacés ailleurs. Qu'allait-il y trouver ? Tournant à droite à un embranchement, les deux hommes continuaient leur avancée vers la demeure De Ville. En un peu moins de dix minutes, ils y seraient. En un peu moins de dix minutes, Myosotis saurait ce qu'il adviendra de lui et son destin en serra celé. Encore dix minutes, dix minutes pendant lesquelles l'estomac du garçon sera noué comme jamais...

*J'en viens à espérer un miracle. N'importe quoi... *

C'était injuste que les circonstances se retournent contre lui de cette manière. Myosotis avait tellement enduré pendant toutes ces années qu'il méritait d'obtenir sa vengeance, il méritait de s'enfuir et partir de cette île ! Tout ce qu'il voulait se dressait face à lui et il pouvait presque l'atteindre, mais tout pouvait se briser et se laisser emporter avec autant de facilité.

*Presque. On y est presque... *

- C'est de mon frère dont il s'agit. De mon frère. Sur un sujet pareil : oserais-je vous mentir ?
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Sortant en hâte et toujours dans la foulée, je ne me rendais presque même plus compte que je tenais le bras de Myosotis assez fermement. A peine nous avançons quelques pas que celui-ci me le rappelle en se dégageant d’un mouvement sec. Je ne lui en veux pas, cela s’est fait sous le coup de l’émotion et de la précipitation. Alors que De Ville se met devant moi pour une nouvelle fois me guider à travers cette ile dont j’ai une sale image désormais, je vois dans sa démarche et dans son regard un terrible mal-être. Très tendu, à mon avis de peur que je le livre bêtement à ses parents, celui-ci entame une nouvelle fois des explications. La situation est peut-être propice à la sincérité ? Peut-être croit-il un possible retour à la case départ pour lui ? Que je ne suis qu’un vulgaire émissaire payé par une richissime famille avec pour but classique de ramener aux parents un homme possiblement pourri gâté ? J’avance sans dire un mot, non pas parce que je suis énervé mais surtout par l’appréhension grandissante au fond de mon âme. Et si j’écoutais mon cœur plutôt que mon esprit impassible pour une fois ?  Ce qui est sûr pour le moment, c’est que le sort de cette enquête ne dépend plus que de mon jugement. Aller dans ce manoir sur les lieux du crime va me permettre de visualiser la scène, en comparant le dossier en ma possession avec des éléments tel que la disposition des cadavres. En m’imprégnant des lieux, nul doute que je vais pouvoir établir un profil relativement plausible du coupable. Le problème, pour le moment, est qu’il m’est impossible de sonder l’esprit de ce Myosotis. Ce garçon fait partie des « petits malins » que j’ai pu rencontrer et cuisiner jusqu’à maintenant. Le genre de type qui sait pertinemment qu’il ne craint rien, qui n’a laissé aucunes traces de ses actes et diablement calculateur. Il me faut du temps, encore un tout petit peu. Je sais pertinemment qu’il n’y aura aucun indice chez les De Ville. Mais en questionnant les parents, peut-être que je pourrais rebondir sur leurs témoignages ?  

- Vous avez bien vu comment les déchets clients de ce bar se comportent lorsqu'ils me regardent. Évidemment qu'on aurait pu en vouloir à ma famille. Mon père était avocat, il en a envoyé plus d'un en prison. Y avait de quoi en enrager plus d'un, au point de vouloir se venger. Et quitte à se venger, autant voler l'argent de ces bourges qui nous ont envoyé au fond du trou, vous voyez le tableau ?

Un père avocat ? Il ne manquait plus que ça. Évidemment qu’avec cette nouvelle information la donne change totalement. Ce dossier n’est qu’un vulgaire ramassis de papiers sans grand intérêt. Plus rien ne m’étonne désormais. Si ça se trouve, les rumeurs tellement incessantes sur l’île sont remontées jusque dans les oreilles des Bleus locaux. De ce fait, le QG veut envoyer quelqu’un pour tirer un trait sur cette affaire. Le souci étant que, sans aucuns éléments nouveaux, cette maudite enquête n’avancera pas. Rends-toi à l’évidence Lawrence : t’est venu ici pour rien. Nombre d’avocats connus ou non qui ont été menacé de mort. Un scénario alternatif bien plus concret et exploitable s’offre à moi : En pleine après-midi, un type se rend au manoir en passant par la porte d’entrée déjà ouverte vu l’absence d’effractions. Il ne peut pas passer par la palissade entourant le jardin étant donné que Myosotis y était, à en croire ses dires. Milan est dans la cuisine, surement pour aller nourrir ses bêtes. Armé et dangereux, le tueur surprend le trio pour ne laisser aucune traces.
En passant dans les rues, côte à côte, les gens nous dévisagent. Déjà qu’il n’y a pas grand monde dû à ce semblant de « couvre-feu », certains fermaient même leurs volets dès que nous passions à leurs niveaux. Une nouvelle fois, De Ville se tourne vers moi pendant la marche pour enchérir à nouveau.

- Mon père n'a pas vu qu'on lui avait volé quoi que ce soit...La bourse qu'il a pris se trouvait dans le hall, je l'ai vu moi-même la prendre ! Mon père n'était pas là, il doit être tout aussi bouleversé que je l'étais lorsque j'ai découvert la scène...

Rien ne sert de répondre. Dans un parfait mutisme, je continue de suivre Myo pour, à force d’avancer, commencer à apercevoir la pointe de ce fameux manoir. C’est qu’il doit être tendu, mieux vaut le rassurer sinon je parie inattendue de sa part. En jugeant rapidement, une dizaine de minutes de marche supplémentaire et nous serons là-bas. A force que j’avance, je me dis qu’il me sera impossible de laisser attendre près du manoir. A peine je serais éloigné qu’il aura détalé pour se cacher je ne sais où. A ce moment, nous empruntons une rue jugée discrète et la distance entre nous et le manoir s’affine de plus en plus. Pas le choix, je dégaine une nouvelle fois la solution drastique. Faisant mine de légèrement ralentir, Myosotis se place devant moi, toujours pour m’indiquer la route.

-Myosotis, mon intention n’est pas de te livrer à tes parents. Je dois juste leur toucher quelques mots et ensuite, toute cette histoire sera finie. Tu sais, j’ai eu affaire à pas mal d’affaires quasiment similaire jusque-là et, à ce stade, plus rien ne m’étonne. Et… désolé d’en arriver là.

Voulant se retourner pour surement répondre, je lui assène un coup au niveau de la nuque de la nuque pour l’assommer. Je n’ai pas frappé très fort, mais suffisamment pour le faire sombrer et le poser quelque part. En faisant attention qu’il ne tombe pas, je le saisis par la hanche et le bras pour le faire basculer sur mon épaule. Je vais avoir l’air bête si je croise quelqu’un mais les risques restent maigres. Il ne m’est pas difficile d’arriver au manoir à ce stade. Juste avant d’emprunter le sentier y menant directement, je repère un coin d’herbe pour y placer Myosotis. Heureusement que l’on m’a fourni le minimum côté équipement pour pouvoir attacher un suspect. C’est bon, il est attaché. Cette situation me met quand même mal à l’aise, l’improvisation n’est vraiment pas mon fort. Surement sous l’effet de la gêne, j’adresse un petit mot au garçon.

-Et bien… tu m’en vois désolé.

Me décalant de la petite cachette, j’emprunte le chemin de terre en monté, offrant une belle vue en contre plongée sur le manoir. Une large grille me sépare du luxueux habitacle, avec deux gardiens de l’autre côté de celle-ci. L’un d’eux prend immédiatement la parole quand je me suis approché. D’un côté, un estropié en tunique rouge et armé d’un fusil se rendant ici après les évènements ont dû rendre les parents méfiant.

-Halte ! Déclinez votre identité.

-Sergent Gargalen de la Marine d’East Blue. Sir De Ville est au courant de ma venue.

Sans répliquer, l’autre garde dégaine un petit Den Den pour communiquer l’information. D’une oreille distraite, je m’amuse à intercepter les paroles lancées au bout du fil.

-Monsieur ? Un certain Gargalen à la grille. Quels sont vos ordres ?

*Je sais, faites le entrer.*

-Bien, Monsieur

En me lançant un dernier regard méfiant, le garde se munie d’une large clé pour ouvrir la grille. Je passe entre eux sans les remercier et avance vers l’imposante bâtisse. Au loin, le maitre de maison a déjà ouvert la porte. Arrivant à sa portée, je m’aperçois qu’il s’agit d’un homme d’une incroyable prestance. Des épaules larges, une tenue et la chevelure soignée malgré leur aspect grisâtre, je m’en vois presque impressionné.

-Monsieur, Inspecteur Gargalen. Je suis pou-

-Je sais, trêve de présentations. Faites ce que vous voulez mais faites vite je vous prie. Et ne cassez rien. Ma femme n’est pas là malheureusement. Ceci dit, je répondrais à toutes vos questions. Notre couple est… profondément meurtri par les évènements. De plus, notre plus jeune fils est introuvable ô Dieu du ciel…

- Toutes mes condoléances Monsieur. Eh bien, je ne m’attarderais pas dans ce cas. J’aurais juste besoin de voir l’endroit du drame ainsi qu’une rapide inspection des alentours du hall. Pouvez-vous me suivre pendant mon investigation pour répondre aux questions qui me viendraient sur le moment ?

-Oui, suivez-moi je vous prie.

Quel formidable intérieur ! Mais penses plutôt au plus important Law, je sens que la fin de cette histoire va bientôt se profiler. La cuisine n’est pas loin du hall d’entrée, celle-ci est bien spacieuse, munie de couverts et d’armoires de très bon gout. C’est qu’il ne s’embête pas, ces aristocrates.
Sir De Ville se place à côté de la porte de la pièce. Une drôle d’ambiance, froide et mélancolique s’est mêlée à la pièce.

-Je…  j’ai beaucoup de mal à aller dans cette pièce. Je resterais au niveau de la porte si vous avez des questions.

Trêve de bavardages, je me munis du dossier pour voir les plans de la cuisine et la disposition des morts. Les quatre étaient quasiment côte à côte, tués d’un même point à en juger la disposition des corps. Si le plan dit vrai, l’assassin devait être…acculé. Détail intéressant…

-Monsieur, le mobilier a été réparé ou remplacé depuis ?

-Hum… seulement nettoyé. Pourquoi donc ?

D’un profond soupir en guise de réponse, je commence à inspecter les différents endroits de la cuisine, en quête d’indices. Après un coup d’œil relativement minutieux de ma part, une évidence sonne à nouveau dans mon esprit. J’ai beau regarder sans cesse quasiment chaque détails dans la cuisine et je me rends d’une chose : Milan a vu le tueur. Deuxièmement, il n’y absolument aucune traces de lutte. Si il n’y eu aucun combat, le défunt connaissait la personne en face de lui. Et à ce moment, une seule personne était avec lui : Myosotis. D’un ton ferme, je me tourne vers le maitre des lieux.

-Monsieur, si vous avez quelque chose à dire, c’est maintenant. Comment s’entendaient vos fils ? Et je ne suis pas d’humeur, alors réfléchissez bien si vous voulez retrouver celui qui a fait ça.

Il hésite, il va finir par lâcher un détail croustillant. Je le sens, je le sais. Et si ce n’est pas le cas, il va tâter la carte de la persuasion. Quelle famille de merde, autant le dire. Le cliché parfait des types qui ont tout à cacher et élitiste jusqu’à la moelle !

-Et bien…A dire vrai…

-Crachez le morceau Monsieur. Mon temps est compté ici.

-Milan détestait Myosotis ! Croyez-moi ou non mais… C’EST LUI ! IL L’A TUE ! MERDE , MERDE , MERDE ! Mon petit Milan… tu avais un tel avenir… tout est gâché…

-N’en dites pas plus. Je sais très bien quel genre de type vous êtes. M’avoir fait venir jusqu’ici pour ça… Mon rôle s’arrête ici, en toute franchise. Je suis fatigué de devoir courir après l’insaisissable. Et puis, le meilleur dans tout ça, c’est que le coupable est presque sans aucuns doutes votre autre fils. Une partie de mon esprit le sait mais, sans preuves je ne peux pas faire de miracles. Mes excuses pour la virulence de mes propos mais il suffisait d’un peu de bon sens aux Marines venus en premier pour établir l’enquête. A croire que la crème est mal-aimé sur Cocoyashi.

-Attendez… Trouvez mon fils ! Vous aurez de l’or, beaucoup d’or ! C’est lui ! JE VOUS JURE !

Inutile d’aller plus loin, le père tombe en sanglots contre le mur. En passant près de lui, je ne lui adresse même pas un regard et me dirige vers la sortie. Jamais je n’aurais dû accepter une telle affectation, ceci n’a fait que conforter mon idée d’en finir avec toutes ces jérémiades, ces injustices et j’en passe. A cause de ce travail qui m’a volé plusieurs années de ma vie, je n’ai même pas pu dire au revoir à mon père. Et pas que ça d’ailleurs, j’ai emmené des amis chers à mon cœur droit vers la mort dans une opération ratée de A à Z. Quesque j’en ai tiré de tout ça, à part savoir décocher des patates à tout va et savoir tenir une arme ? Certes, des vies j’en ai sauvés. Des crimes, j’en ai résolu. Des méchants, j’en ai attrapé. Mais c’est un ras le bol aujourd’hui, ce Myosotis a réveillé un profond désir au fond de moi. Et finalement ? Je vais aller récupérer le jeune homme au cache-œil et nous partirons d’ici. Il n’y a pas de preuves ou quoi que ce soit ici, juste de la tristesse. Impossible de l’inculper pour quoi que ce soit. Un peu à contrecœur, le dossier sera clôturé. Mais d’un autre côté, si la justice n’est pas applicable dans certains cas, une notion ne serait-ce qu’infime de celle-ci peut être invoquée ? Je ne pense pas. Si un tel acte a été commis, c’est pour rétablir une forme d’équilibre. En rentrant au QG, j’annoncerai ma démission.

C’est avec le cœur lourd que je quitte le manoir et passe la grille sans un mot. Et d’ailleurs, j’espère que Myosotis est toujours là.        



Dernière édition par Lawrence Gargalen le Dim 13 Déc 2015, 22:36, édité 1 fois
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Marchant devant l'inspecteur Lawrence en direction du manoir, Myosotis avait l'impression d'être conduit à la potence. Sur le point de trembler, il serrait les dents le plus possible. Quelle horreur, tout se resserrait autour de lui. Si seulement il était capable de s'éclipser, un simple ruban de fumée qui l'enserrerait et le transporterait à l'autre bout du monde et il n'aurait plus jamais à supporter cette pression constante. Adieu ses parents, adieu Cocoyashi, adieu cet inspecteur qui l'empêchait de fuir...Il pourrait enfin découvrir tout le sens du verbe « vivre », sans aucune contrainte ni épée de Damoclès au dessus de la tête, plus aucun danger autour de lui. Il pourrait enfin se concentrer sur ce qu'il désirait le plus au monde : son bonheur personnel. Le Gargalen le rappela à la réalité.

- Myosotis, mon intention n’est pas de te livrer à tes parents. Je dois juste leur toucher quelques mots et ensuite, toute cette histoire sera finie. Tu sais, j’ai eu affaire à pas mal d’affaires quasiment similaire jusque-là et, à ce stade, plus rien ne m’étonne. Et… désolé d’en arriver là.

*Hein quoi ? Comment ça en arriver là... ?!  *

- AH !

En un éclair l'image du paysage qui se dressait devant lui bascula, et il ne vit plus rien. Un voile noire d'ombre obstrua sa vision et il se sentit partir, puis heurta le sol poussiéreux avec ses frêles genoux. Il ne ressentait plus rien à présent, un black-out total, le genre de moments dans lesquels on ne pouvait plus rien percevoir, pas même la caresse du vent qui frôle notre joue ou le bruit de l'herbe qui bruisse avec la brise. Il n'arrivait même plus à penser. Myosotis avait perdu connaissance, il était donc à la merci de Lawrence. Plus aucune chance de s'échapper à présent, plus aucune possibilité de résistance, plus de manigances ni de mensonges, plus de calculs ni de cachotteries. Il lui était impossible de faire quoi que ce soit. Gargalen pouvait bien le livrer à ses parents, il ne le saurait même pas. Et ces derniers pouvaient bien lui planter un poignard dans le cœur l'instant d'après, il ne se verrait même pas mourir...

C'était atroce, cette sensation de plus pouvoir rien faire. On se sentait plus prisonnier que jamais, à la fois des autres mais aussi de soi même, enfermé dans ses propres ténèbres. C'était tout ce qu'il voyait pour le moment. Qui sait où il était en ce moment ? On l'avait peut être ramené à la maison puis déposé sur le sol de la cuisine. Lawrence, parti après avoir encaissé une quelconque compensation, laissant à son père le soin de lui trancher la gorge avec le même couteau dont il s'était servi pour abattre Milan et ses deux gros chiens. Peut être, qui sait ? Et où irait-il s'il meurt ? En enfer probablement, ou s'il méritait réellement une fin heureuse on l'enverrait quelque part où ceux qui n'ont pas fini leur tâche vont, une sorte de purgatoire pour les âmes sombres. Et à quoi ressemblerait son enfer ? Si ce n'est une copie du manoir avec des homoncules de ses parents et de son frère, le harcelant encore et encore pour l'éternité.

Un nouvel éclair lui arriva en pleine figure, il se vit alors debout au beau milieu d'une vide emplie d'une fumée blanche, étrange, à la limite de l'ésotérique.  Des ustensiles de cuisine étaient accrochés ça et là et il reconnu immédiatement l'endroit : c'était la cuisine de son manoir.

*Non ! Qu'est ce que je fais ici ?! *

Complètement affolé et désorienté, il chercha la porte du regard mais ne voyait que des murs tout autour de lui, il se retrouvait une nouvelle fois cerné, emmuré. Une forme se matérialisa devant lui, le faisant reculer de quelques pas. De la fumée tournait autour de la figure et se mis à serpenter vers le sol pour ensuite composer deux autres masses. La fumée se dissipait peu à peu, dévoilant petit à petit l'apparence véritable des phantasmes présents devant lui. Les deux près du sol étaient d'immenses molosses aux babines retroussées, grognant et crachant en sa direction. Et l'autre, au milieu, était une figure familière. Un jeune homme dont il connaissait la face arrogante que trop bien. Son frère, Milan.

- Non, pas toi ! Tu...tu es mort !

Les chiens commençaient à aboyer, forçant Myosotis à reculer encore une fois, se plaquant désormais contre le mur au fond de la salle. Cette fois, il n'avait pas de lame en main pour les empêcher de le blesser... Le spectre de Milan s'avança à son tour, ses yeux brillant d'une lueur dorée. Il ne répondait pas, une grosse entaille rouge se formant sur son coup, déversant sur le sol plusieurs giclées de sang. Les aboiements de ses chiens s'étouffèrent en une plainte avant que les molosses ne se mettent à cracher du sang à leur tour, par leur gueule encore ouverte. Le cadet De Ville n'arrivait même pas à crier, les trois fantômes continuant leur avancée tout en déversant des giclées rougeâtres sanguinolentes sur le sol.

-Non non non ! Ne...n'approches pas ! Hurla-t-il à Milan.

Leur chair commença à se nécroser, tombant également en lambeaux sur le sol à présent  inondé par les fontaines d'hémoglobine qui continuaient de couler. Myosotis avait du sang jusqu'aux chevilles et pataugeait désormais pour s’éloigner un peu plus de son frère. La scène était à présent des plus horribles, devant le garçon se dressaient les cadavres décomposés des trois êtres morts. La main droite de Milan laissa apparaître ses os, des asticots et autre insectes nécrophages s'agitant nerveusement entre chaque doigts, tombant à leur tour en compagnie des morceaux de peau et de muscles qui flottaient désormais à la surface de l'onde écarlate.

Il ne faisait face à présent qu'à trois squelettes qui grinçaient et ricanaient, continuant d'avancer tout doucement. On aurait dit qu'ils glissaient sur la surface du liquide. Myosotis était désormais coincé à côté de l'endroit où devait normalement se trouver la porte. Le sang montait encore, les chiens continuant à cracher tandis Milan s'était arrêté. Myo' avait à présent du sang jusqu'aux genoux. A sa droite, un couteau ! C'était sa chance, il le saisit et le lança droit vers Milan. Il ne se passa rien, la lame disparut en s'évaporant, devenant de la brume qui partit danser sur le plafond.

- Ce...Non ! Laissa-t-il échapper, désemparé.

La squelette de Milan ouvrit ses bras avant de fondre sur lui tel un aigle qui plonge droit vers une souris. Et encore un autre éclair.

Myosotis ouvrit les yeux pour se retrouver attaché au tronc d'un grand arbre, l'éclat du soleil lui éblouissant les yeux. Il ne réalisa pas tout de suite où il était, il dû s'habituer à la lumière du jour avant de se rendre compte d'où il était. Il connaissait ce chemin, il menait au manoir De Ville, il reconnaissait cet arbre également. Comment avait-il atterri ici ? Lawrence, c'était lui. Il l'avait frappé, lui faisant perdre connaissance. Une fois tombé dans les pommes il avait dû le déposer ici avant de partir inspecter la scène du crime. Alors il n'était pas mort, pas encore, la scène qu'il venait de vivre était tout simplement...


- …Un rêve...

Il souffla calmement pour recouvrer ses esprits avant de reprendre ses suppositions. Gargalen l'avait déposé ici, mais dans quel but ? Étais-ce pour lui épargner la confrontation avec ses parents ? Peut être était-il déjà parti et qu'on venait le chercher en ce moment même ?

Des bruits de pas se faisaient entendre derrière lui. Quelqu'un venait ! Lawrence, son père, des mercenaires ? Peu importait, il n'arrivait pas à ne serait-ce que desserrer les liens. C'était trop tard. Le cœur de Myosotis battait à tout rompre, c'était là qu'il devait faire face à son destin. Vivre ou mourir. Partant du principe que c'était Lawrence qui arrivait derrière lui, une larme commença à couler de son œil qui n'était pas caché et entama sa descente sur sa joue pâle.


- Alors ? Fit-il tristement d'une voix sombre. Vous avez vu ce que vous vouliez voir ? Détachez moi maintenant, et faites ce que vous avez à faire...
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La large et lourde grille se referme derrière moi dans un son grave, raclant l'ocre terre battue du chemin. Était-ce juste un coup d'émotions ? J'ai quand même l'impression au fond de moi de faire une bêtise, comme si je ne voulais pas me rendre à l'évidence. Me voilerai-je la face ? Non, ce n'est pas comme ça que je veux continuer. Je me rends compte que ne peux plus, que ce n'est plus une bonne chose pour moi. Un sentiment de dégoût pénètre jusque dans ma gorge, se traduisant par une horrible fadeur. Avec tout de même une sensation de honte me collant à la peau, je me suis résolu à laisser ce Myosotis partir. Oui, cette histoire sera terminée pour lui. Mon rapport sera détaillé comme il se doit et ce garçon n'aura plus de soucis à se faire pour sa réputation. Un honneur lavé, c'est beau. Est-ce une bonne action, un acte de stupidité profonde ? Laissons les choses faire. Si cela se passe comme ça, je m'efforce de croire sur le moment qu'il en est ainsi pour une bonne raison.    
Je l'entends au loin, ce De Ville. Des plaintes ? Quelqu'un serait avec lui ? Vite, pas le temps de rêvasser. Ce sont clairement des bruits de pas que j'entends, relativement discrets. En m’avançant jusqu'au lieu où je le retiens, j’aperçois un homme arrivant par derrière Myo. Merde...Attends mais c'est....un des types de toute à l'heure sur les docks ?! Il est plus très loin, armé en plus de ça. Le gamin ne peut pas me voir, j'arrive le coté où il porte son cache-oeil. Et merde, je fais au plus vite....

- Alors ? Vous avez vu ce que vous vouliez voir ? Détachez moi maintenant, et faites ce que vous avez à faire...

Plus l'temps, va falloir tirer ! Je dégaine en faisant passer mon fusil sous le bras, Quasiment au moment où je réceptionne fermement l'arme entre mes mains, une balle part dans une trajectoire parfaite. Au moment de brandir son couteau, le bandit se fait charcuter l'épaule quand la balle s'y logea. Bingo, je me dépêche pour saisir le type par col pendant qu'il est encore sonné, par terre.

-T'est tout seul ?!

Il ne réponds pas et me lance un rire d'abruti. C'est bon, t'as tout gagné. Je lui claque le dos et la tête plusieurs fois au sol pour lui rafraîchir la mémoire. On va voir si Monsieur coopère.

-TOUT SEUL !?

Il me lance un regard vide et, avant de me cracher au visage, se met à siffler et m'envoie un crochet en pleine tempe, ce qui me sonne. Je me porte les mains au visage pour essuyer cette immondice et me secoues la tête rapidement en espérant reprendre mes repères assez vite. C'est la bande qu'on a rencontrée sur les docks, ces adorables gens de Cocoyashi à vrai dire. Me voilà encerclé. En face de moi se tient le gros chauve s'étant fait défoncer par Myosotis. Il s'approche un peu vers moi avant de s'arrêter, ça vaudrait mieux pour lui.  

-On veut juste De Ville, c'est tout. Te mêles vraiment pas d'ça l'estropié.

Eh bien, en d'autres termes peut-être que je l'aurais livré. Mais bon, c'est mal tombé pour eux aujourd'hui.

-Bon.... Ça peut se faire après tout, ce gosse me cause trop d'ennuis de toute façon.

Vu leur niveau intellectuel, facile de leur faire gober pareil sottise. Pour ne pas me faire sauter dessus par toute la bande, mieux vaut les mettre en confiance avant de passer à l'action. Et puis, j'avais envie de faire ça bien. C'est qu'ils m'ont bien donnés envie de me défouler, les bougres !
Je me recule et commence à détacher ce De Ville. Tout en lui remettant son haut de forme sur la tête, je prépare l'équipe d'affreux à une bonne leçon d'humilité.

-Encore désolé pour tout ce dérangement petit. Comme tu peux le voir, je ne suis pas venu seul. Donc, avant de partir d'ici avec moi sans soucis car oui, tu est innocenté, je te demande juste d'attendre tranquillement juste ici le temps que ceux-ci bénéficient pour une fois d'une BONNE correction ? Je conçois quand même que oui, évidemment. Un peu étrange pour annoncer la chose, dans d'autres situations on aurait penser que je suis ivre ou autre mais...depuis le temps que j'avais envie de frapper fort, une petite entrée en scène fait toujours plaisir à l'égo. Je retire mes bras des manches de la tunique afin de rester les bras nus, non encombrés. Sur le moment, je n'ai plus que mon plastron noir, faisant office d'une légère défense contre les lames. C'est très pratique en combat de rues.

-Bon, bah c'était prévisible... CHOPPEZ LE !

J'effectue une rapide roulade sur la gauche pour me retrouver près de celui qui est arrivé en premier. En position accroupie et le devançant sur le plan de la vitesse, il n'a pas le temps de m'attaquer que je l'ai déjà plaqué au sol. D'un coup de poing envoyé avec pas mal de force, celui-ci finit droit écrasé dans le visage de Monsieur. Je refait une roulade en avant, me relève vite tout en faisant volt-face. J'ai une vue d'ensemble de la bande, bonne chose. Le même duo que sur le port m'attaque de la même manière que la dernière fois mais cette fois ci avec des lames. Mieux vaut faire gaffe, ça ne rigole plus. J'esquive de justesse un coup porté quasiment au visage, je suis déjà assez amoché comme ça. L'un est démarqué,et c'est trop tard pour lui. Un rapide crochet dans le ventre suivi d'un sacré uppercut pile sous le menton. Après un tel coup, l'homme est légèrement propulsé du sol en lâchant un beau filet de sang dans sa chute. Celui sur la gauche me porte un coup horizontale que j'esquive en penchant le haut du corps en arrière. Le chef se rue vers moi, lui aussi équipé d'une lame, pour me porter un second coup qui m'est impossible d'esquiver. A part si je me saisis du type sur la gauche pour m'en faire un bouclier de secours qui se retrouve rapidement avec le dos entaillé par son propre « boss ». Le chauve tire une sacrée tête. Il pense que son homme est mort dirait-on ? En tout cas sur le coup il ne réagit pas d'un poil. C'est parfait, j'ai juste à me décaler pour le frapper sévèrement sur le côté du genou. Outch, c'est vraiment pas beau à voir comment sa jambe s'est pliée vers l'intérieur. Le tas de bière lâche une bonne gueulante que j'abrège immédiatement par un direct en plein dans la tempe, étant donné qu'au moment du coup dans le genou, l'abruti s'est penché par réflexe. Il en reste un, il a encore l'air d'attaque pour m'affronter. Nous nous tournons autour, à pas lent. C'est qu'il est motivé, une telle folie est honorable. D'un pas chacun, nous nous avançons l'un vers l'autre, dans un court silence qui m'a paru sur le coup durer un bon moment, mon adversaire fonce vers moi dans un cri désespéré. Trop pressé et trop peu précis, une bonne petite frappe des bas quartiers comme j'aime les nommer. J'ai juste à effectuer un petit pas chassé bien vif pour ensuite lui porter un coup que j'affectionne tant. Ce fameux coup avec la pointe de la main directement dans la gorge. Pour finir le combat en beauté, le dernier de la bande se prends un beau coup de pied retourné en pivotant tout mon corps et en décortiquant un joli mouvement. Dans la foulée, je me tourne vers le jeune spectateur, tout en relevant mes binocles.

-Tu viens avec moi ? Si l'endroit où tu veux aller est sur ma route, je t'y emmènerais. Décides toi vite, je pars d'ici.

Il ne réfléchi même pas, je sais très bien que le fait de rester ici lui est impossible. Nous reprenons donc le chemin jusqu'au port. Le rythme de la marche est très soutenue, tant qu'il est sur l'île, il n'est toujours pas à l'abri d'un éventuel danger. Une dizaine de minutes et tout ça sera de l'histoire ancienne. Comme à tout les trajets, je me laisse guider et reste confiant ; Je reconnais le chemin emprunté pour aller jusqu'au manoir. Alors que nous arrivons dans seulement quelques instants, les ennuis pointent le bout de leur nez. Effectivement, c'est une troupe de Marines que l'ont entends nous crier de nous arrêter au loin.

-Continue d'avancer, presse le pas.

Ça devrait aller, ils sont relativement loin et ma barque est...toujours là. Le seul soucis est que deux Bleus sont devant en train de la garder. Pas grave, ils finiront à l'eau.

-Myo, quoiqu'il arrive tu montes dans la barque et ne fait pas attention aux soldats.

Les soldats nous voient, j'avance rapidement vers eux tout en marchant avec un regard très en colère. De Ville suit mes ordres et monte directement dans la barque sans faire d'histoires.

-Hey ! Arrêtez !

Je saisis les soldats par la gorge tout en « accrochant » mes doigts sur leurs mentons pour les surprendre et les pousser à l'eau. D'un saut de chat, j'atterris dans la barque et me mets à ramer comme un sauvage sans oublier de retirer la petite ancre. Avec surprise, je me rends compte que Myosotis se saisit d'une rame pour m'aider à nous éloigner du rivage. Par chance, le vent nous aide et le jour commence à tranquillement tomber. La troupe arrive avec trop de tard, nous sommes déjà loin.

-Et bien, je dirais qu'il est temps de souffler un bon coup.

Je prends les deux rames pour avancer tranquillement tout en prenant de plus en plus d'avance. Vu l’effectif de navires réduit dû à cette histoire, ils ont sûrement lâché l'affaire. A mon avis, des bruits vont courir à notre sujet. Myosotis est connu et moi, je suis allé au manoir et son père m'a vu. En bon citoyen et sans doute en guise de vengeance, Sir De Ville n'hésitera pas à casser du sucre sur mon dos. Je m'en fiche totalement en faite, pourquoi je me tracasses la tête avec ça ? J'arrête de toute manière, je préfère vivre ma vie comme je l'entends. Peut-être incarner aussi ma propre « vision » de la justice ? A voir...

-Je te déposes quelque part en particulier ? Ah, au faite. Prends mon Den Den, je m'en procurerais un nouveau. Je t'appellerais pour que tu puisses toi aussi me joindre par la suite au cas où tu aurais éventuellement un problème ? Vois ça comme une forme de remerciement.

D'ailleurs, je sais déjà ce qu'il y aura dans mon rapport.


Ce jour s'est déroulé mon enquête sur l'affaire De Ville.

A mon arrivée, j'ai trouvé le jeune Myosotis De Ville par chance. En effet, alors que je m'installais sur le port de Cocoyashi, une bande de malfrats s'en est pris à mon suspect. J'ai donc directement appréhendé les malfaiteurs pour ensuite directement discuter avec cette personne. Nous sommes ensuite allés dans une petite taverne dans le but d'écouter clairement le témoignage du suspect.   Suite à une description détaillé des actes de Myosotis, je me suis rendu avec celui-ci jusqu'au manoir afin d'analyser la scène de crime et me faire un propre avis sur le déroulement des événements. Suite à cela, j'ai pu écarter Monsieur De Ville, par manque de preuves et de témoins. En sortant du manoir, la même bande que sur les docks s'en sont violemment pris à nous, situation que j'ai du réprimer d'une main de fer. Mes actes dans cette histoire étaient légitimes étant donné de l'agression jugée plus que brutale par ces individus. En reprenant le chemin vers les docks jugeant l'enquête bouclée, une troupe de Marine nous a accosté de loin sûrement dû à l'altercation qui venait d'avoir lieu. Mais trop tard pour nous, nous étions loin du rivage et le vent nous tirait déjà bien vers le large.

Lawrence Gargalen  
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- T'es tout seul ?! TOUT SEUL !?

C'était la voix de Lawrence, il criait. A qui est-ce qu'il parlait ? Évidemment qu'il était tout seul, avec qui voulait-il qu'il se trouve en se moment même ? Il était beaucoup trop perdu dans ses pensées pour entendre quoi que ce soit. Son esprit était trop embrumé par la déferlante d'émotions  qu'il avait subi depuis sa rencontre avec l'enquêteur à lunettes. Depuis tout à l'heure, il avait connu l'anxiété, la peur, le désemparement, l'injustice et la tristesse. Myosotis n'était plus vraiment en capacité de percevoir quoi que ce soit de concret autour de lui, il n'attendait qu'une chose : la sentence. Allait-il s'en sortir ? Allait-il en périr ? Il fronça les sourcils, des bruissements d'herbes venaient de derrière lui. Non, il n'était pas tout seul, pourquoi il n'était pas tout seul ? Il n'avait rien vu venir...

- On veut juste De Ville, c'est tout. Te mêles vraiment pas d'ça l'estropié.

Hein ? Gordon, c'était lui, c'était la voie de cet obèse sans un poil sur le caillou ! Qu'est ce qu'il faisait là ? Myo' pensait qu'il en avait eu pour son compte, qu'il ne reviendrait pas lui chercher des noises. Il fallait croire qu'il n'en avait pas eu assez. Dans d'autres circonstances ça aurait fait rire le gamin aux cheveux noirs et à l’œil cacheté. Voir ce gros chauve avec son visage boursouflé et gonflé à cause des coups de cravaches essayer d'articuler et d'aligner trois mots avec ses lèvres désormais en forme de ventouse, ça aurait été assez fendard. Malheureusement, il n'arrivait même plus à sourire pour le moment.

- Bon.... Ça peut se faire après tout, ce gosse me cause trop d'ennuis de toute façon. Répondit-Lawrence, tout simplement.

Le cœur de Myosotis se mit à battre de plus en plus fort. Avait-il bien entendu ? Lawrence avait donc appris la vérité...Et il voulait se débarrasser du jeune homme au point de le laisser à un gang de rue mené par un loubard sans aucune once d'intelligence ? Peut être qu'il le méritait après tout, de finir comme ça. Au moins Gordon ne le ferait pas souffrir autant que son père et sa mère. Oh ça oui, Maximilien et Madeline étaient nettement plus horribles et cruels qu'un simple abruti comme Gordon ! Il préférait cette mort à l'autre, tout compte fait. C'est alors que Gargalen se montra face à lui, et commença à le détacher.

- Encore désolé pour tout ce dérangement petit. Comme tu peux le voir, je ne suis pas venu seul. Donc, avant de partir d'ici avec moi sans soucis car oui, tu es innocenté, je te demande juste d'attendre tranquillement juste ici le temps que ceux-ci bénéficient pour une fois d'une BONNE correction ?

Myosotis s'était, par réflexe, relevé. Il avait bu les paroles de Law' sans rien répondre, l'écoutant tout simplement. Il perdit le fil dès lorsqu'il entendit qu'il était innocenté. L'androgyne le laissa finir puis retourner, d'après ce qu'il avait compris, s'occuper de Gordon et sa bande, seul. Le jeune De Ville restait debout devant l'arbre, faisant dos à la scène de combat. Une énorme bouffée de chaleur l'emplit de plein fouet, il retomba assis, s'adossant contre le tronc. De nouvelles larmes perlèrent sur ses joues, une passant sous son cache-œil pour continuer de tomber .

*Enfin.... *

Sauvé. Il était sauvé ! Un élan de soulagement mêlé à un apaisement extrême, un bourdonnement, une nouvelle étreinte qui le prenait en plein dans les tripes. Une sensation nettement plus agréable que le martyr qu'il ressentait depuis tout à l'heure. Il ne percevait toujours plus rien autour de lui mais se sentait flotter. Myosotis avait envie d'éclater de rire, un rire fou qu'on entendrait dans tout Cocoyashi. Il avait envie de sauter, de courir tout en riant aux éclats, pleurer de rire... Cette fois, il en était sûr, cette fois il le savait : il avait gagné.

- Tu viens avec moi ? Si l'endroit où tu veux aller est sur ma route, je t'y emmènerais. Décides toi vite, je pars d'ici.

Myo' n'avait même pas entendu Lawrence terminé de mettre la misère à Gordon et sa bande, il se releva et réajuste son haut-de-forme qui était tombé lorsqu'il avait été détaché tout à l'heure. Gargalen l'avait sauvé ? Pourquoi ? Myosotis était persuadé qu'il savait, Lawrence connaissait la vérité au sujet de la mort de Milan, il le sentait. Alors pourquoi le lasser partir ? Est-ce qu'il était réellement enquêteur ? Si oui, pourquoi le laissait-il s'en tirer ?! Il devait avoir une raison qui échappait au garçon, peut être qu'il n'en prendrait jamais connaissance, qui sait ? En plus de ça l'homme costaud se proposait de l'emmener avec lui, et il n'allait certainement pas cracher sur cette proposition ! Myosotis ne réalisait pas encore ce qui lui était arrivé aujourd'hui. Il mettrait très certainement plusieurs jours avant de se rendre compte. En l'espace de moins d'une journée, il avait été libéré des griffes de son île. Et en moins d'une seconde journée, Cocoyashi ne serait plus qu'un souvenir.  

Le voilà qu'il faisait le chemin inverse, vers la côte. Myosotis marchait activement, tout comme Lawrence.  Le gamin était derrière lui, ils avançaient d'un pas rapide et décidé. Ils avaient envie de partir et ça se sentait. Lawrence restait sur le qui-vive, un autre aléa dangereux était toujours susceptible de survenir. Pendant ce temps, Myo' se voyait déjà parti, dans sa tête il était déjà loin, très loin de Cocoyashi. Il continuait de suivre Lawrence, regardant le ciel un fin sourire narquois affiché sur son visage, un sourire qu'il lançait intérieurement à son père, à sa mère, à tout les salopards ivrognes qui vivaient sur cette île et qui l'exécraient, à Gordon et à sa bande de déchets. Un jour il reviendrait, et tous devraient payer.

- Myo, quoiqu'il arrive tu montes dans la barque et ne fait pas attention aux soldats.

Enfin sur le quai. Deux hommes gardaient la barque de Lawrence, de simples types dont l'inspecteur décida de s'occuper. Le De Ville exécuta l'ordre de Gargalen sans broncher et, passant à côté des soldats comme si de rien était, sauta dans l'embarcation de bois. Les quelques secondes durant lesquelles Lawrence donna une bonne leçon aux soldats, Myosotis les prit pour jeter un dernier coup d’œil à l'île aux mandarines. Les mandarines, c'était peut être bien la seule chose qu'il avait trouvé sur ce caillou...

Law' en avait fini avec les deux types et était à présent assis à côté de lui. Ne désirant pas perdre un instant de plus, Myosotis se mit à ramer avec lui, histoire de s'éloigner encore plus vite et loin de cet endroit.

- Je te déposes quelque part en particulier ? Ah, au fait. Prends mon Den Den, je m'en procurerais un nouveau. Je t'appellerais pour que tu puisses toi aussi me joindre par la suite au cas où tu aurais éventuellement un problème ? Vois ça comme une forme de remerciement.

Myo' était plutôt surpris. En guise de remerciements ? En quel honneur ? Il n'avait rien fait. Au contraire c'était lui qui avait subi depuis l'arrivée de Law' ici, et voilà qu'il lui faisait un cadeau en plus de lui permettre de s'évader de l'île ? De plus en plus curieux. Un Den Den Mushi, petit appareil qui tenait dans la paume de sa main et qui lui permettrait de passer des appels longue distance avec d'autres personnes. L'escargot-téléphone avait une coquille sombre aux reflets grenats, une couleur élégante qui correspondait parfaitement au jeune homme. Il le rangea dans sa poche, il n'avait personne d'autre à appeler pour le moment, et n'en aurait peut être même pas besoin. Mais ce genre d'outil pouvait toujours servir.

- Merci Law. Merci beaucoup...

* Oh ça oui, merci ! Grâce à vous je suis libre à présent. Plus aucun carcan ne me retient prisonnier à présent, et c'est grâce à vous. Je vais maintenant pouvoir me déchaîner comme je le désire. Et à partir de maintenant, plus rien ne m'arrêtera, plus jamais. A partir de maintenant, ça sera à moi de faire peur, ça sera à moi d'imposer, ça sera à moi de forcer les autres à accomplir mes moindres désirs. Ils paieront, ils paieront tous pour ce qu'ils m'ont fait, aucun ne sera épargné. Je n'aurai aucune pitié, pour personne. Attendez moi patiemment, père, mère. Je vais revenir pour vous, et la prochaine fois que vous me reverrez, vous irez rejoindre Milan dans les abysses. Tremblez car je rugirai et frémirai ! Vous aurez beau vous cacher, au beau milieu de votre manoir somptueux d'or et de brocarts, vous aurez beau lâcher sur moi vos chiens de garde et vos sbires, rien ne saura arrêter ma course assoiffée, mon venin mortel, mon ire bouillonnante ! Continuez, Myosotis De Ville se vengera et vous étouffera dans vos propres ténèbres !*
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