Même soleil dans le ciel, même brise sur le visage, même odeur de merde dans le nez. A croire que tout les ports de ces mers ont la même gueule. Et surtout les mêmes putain de poiscailles qui pourrissent au soleil. C'est de là que dois venir cette jolie petite odeur. A moins que ça ne vienne du paquet d'hommes-poiscailles qui triment sur le port. Quoique j'en sais rien, les hommes poissons ça sent le poisson pas frais quand ça reste trop longtemps hors de l'eau ? Voilà qui mériterait bien quelque investigation, mais j'ai pas l'âme d'un chercheur. Moi mon âme elle veut surtout un coup à boire.
Même mobilier merdique, même abrutis avinés, même alcool bon marché et dégueulasse. A croire que tout les troquets de ces mers sont aussi pourris. Et ça pour le coup j'en ai rien à carrer. Du moment que le tenancier est assez compétent pour foutre du liquide dans un récipient tout établissement me convient. Même si l'dit tenancier a tout l'air d'un maquereau. Non mais je rigole même pas. Moi qui suis habitué au barman gras du bide avec le tablier maculé de taches de gras ou d'autres suspenses indéfinissable vlà que c'est un poisson qui vient me demander ce que je veux boire. Quoi tu t'attendais à une histoire de prostituées ? C'est pas trop le genre par ici, à moins que tu ne les aimes avec des écailles. Le fait que j'ai pas de branchies semble lui poser un problème et il me sert le plus rapidement du monde avant de me demander bien poliment de dégager. Le temps pour moi de me rendre compte que les abrutis avinés ont plus une tête de flétan que de bonobos. Soit je vais pas faire de vieux os ici, je suis devenu totalement indisposé aux rixes interraciales. Beaucoup trop cliché.
Ma boutanche en main, j'erre dans les allées du port encore pleine de vie. Les pécheurs écoulent leur pêche du jour, les filles de petites vertus commencent à prendre place et des marins plein de rhum chantent à s'en péter les cordes vocales. Et comme d'hab, toujours des types plus ou moins honnête qui piquent des trucs sur les étals.
Au voleur, au voleur !
Que de souvenir, avant c'était moi le voleur. Un gamin affamé qui chourait ce qui lui tomber sous la main histoire d'avoir un truc à se mettre sous la dent. Maintenant je fais parti des connards qui se contentent de sourire. Un poids sur mon épaule me rappelle que ce maudit piaf ne m'a toujours pas lâché d'une semelle. L'odeur de poisson me donne aussi une petite idée de l’identité du voleur …
Vautour …
Crooooooooaaaaaaaaa !
Et pendant que l'autre emplumé s'éclate le bide, à défaut de mourir de soif, je meurt de faim et en plus de ça c'est moi qui lui paye son repas en m'excusant auprès du poissonnier. Un pirate qui vole pas ? Ouais j'aime casser les codes, puis j'ai pas envie qu'un peloton de marines vienne me chercher des noises. Je reprends paisiblement ma petite route lorsqu'à peine cinq minutes plus tard le même cri d'alarme retentit.
Au voleur, au voleur !
Vautour …
La présence du volatile sur mon épaule élimine directement le seul suspect de ma liste. Autrement dit les voleurs de poisson c'est pas mes affaires. Lorsque soudain, un type me percute, enfin me percute … Me traverse. Surpris. Ma main relâche la bouteille. La suite est facile à imaginer, elle explose magnifiquement contre le sol. OK. Là par contre c'est mes affaires. Je m'élance dans un hurlement de rage. La chaîne de mon crochet siffle et s'enroule autour de la cheville du malandrin. Et un briseur de bouteille attrapé. Un ! Mon pied vient s'écraser sur sa trogne histoire de lui apprendre qu'on bouscule pas les gens dans la rue. Alors que cette leçon lui rentre dans le crâne à grand coup de pied dans le train, un type essoufflé arrive à mon niveau le visage radieux. Il arrache ce qui semble être un collier en or des mains de ce maudit malotru.
Ah vous avez attrapé ce maudit voleur !
Voleur ? Quel voleur ?
Voilà qu'il s'avère qu'en plus d'être incroyablement malpoli et d'avoir cassé ma bouteille, ce pauvre type est un voleur. Il mérite bien un coup de pied de plus pour me faire passer pour un chevalier blanc. Non parce qu'on rigole là, tout va bien mais c'est typiquement le genre de trucs qui te ruine une réputation ça. Quoique ma réputation de pirate sanguinaire et dangereux ça fait longtemps que je peux me la coller derrière l'oreille. Non puis c'est pas tout de sauver la veuve et l'orphelin mais c'est qu'en plus il faut te farcir les remerciements, et que je te raconte tout un tas d'anecdotes débiles sur ce fichu collier. Et vas y que c'est pour ma fille, et que c'est un jour important pour elle blablabla. Mais d'expérience, je sais que le moment intéressant arrive. Encore quelques minutes de palabres inutiles et le moment clef sera là. J'allume une cigarette pendant que le bougre continue de blablater.
Comment faire pour vous remercier ?
Enfin … Il a du bol le bougre, je suis pas difficile. Un coup à boire et un repas chaud et je ferais pas ma mijaurée.
Un repas … Ah oui bien sûr. Je vous en prie, suivez moi. Je rentrez justement chez moi. J'étais aller chercher ce cadeau pour ma fille et je retournais à ma brasserie. Ma maison est juste à côté. Venez ce n'est plus très loin.
J'ai bien entendu brasserie ? Non je retire définitivement ce que j'ai dit. C'est pas lui qu'a du bol. C'est moi.
Même mobilier merdique, même abrutis avinés, même alcool bon marché et dégueulasse. A croire que tout les troquets de ces mers sont aussi pourris. Et ça pour le coup j'en ai rien à carrer. Du moment que le tenancier est assez compétent pour foutre du liquide dans un récipient tout établissement me convient. Même si l'dit tenancier a tout l'air d'un maquereau. Non mais je rigole même pas. Moi qui suis habitué au barman gras du bide avec le tablier maculé de taches de gras ou d'autres suspenses indéfinissable vlà que c'est un poisson qui vient me demander ce que je veux boire. Quoi tu t'attendais à une histoire de prostituées ? C'est pas trop le genre par ici, à moins que tu ne les aimes avec des écailles. Le fait que j'ai pas de branchies semble lui poser un problème et il me sert le plus rapidement du monde avant de me demander bien poliment de dégager. Le temps pour moi de me rendre compte que les abrutis avinés ont plus une tête de flétan que de bonobos. Soit je vais pas faire de vieux os ici, je suis devenu totalement indisposé aux rixes interraciales. Beaucoup trop cliché.
Ma boutanche en main, j'erre dans les allées du port encore pleine de vie. Les pécheurs écoulent leur pêche du jour, les filles de petites vertus commencent à prendre place et des marins plein de rhum chantent à s'en péter les cordes vocales. Et comme d'hab, toujours des types plus ou moins honnête qui piquent des trucs sur les étals.
Au voleur, au voleur !
Que de souvenir, avant c'était moi le voleur. Un gamin affamé qui chourait ce qui lui tomber sous la main histoire d'avoir un truc à se mettre sous la dent. Maintenant je fais parti des connards qui se contentent de sourire. Un poids sur mon épaule me rappelle que ce maudit piaf ne m'a toujours pas lâché d'une semelle. L'odeur de poisson me donne aussi une petite idée de l’identité du voleur …
Vautour …
Crooooooooaaaaaaaaa !
Et pendant que l'autre emplumé s'éclate le bide, à défaut de mourir de soif, je meurt de faim et en plus de ça c'est moi qui lui paye son repas en m'excusant auprès du poissonnier. Un pirate qui vole pas ? Ouais j'aime casser les codes, puis j'ai pas envie qu'un peloton de marines vienne me chercher des noises. Je reprends paisiblement ma petite route lorsqu'à peine cinq minutes plus tard le même cri d'alarme retentit.
Au voleur, au voleur !
Vautour …
La présence du volatile sur mon épaule élimine directement le seul suspect de ma liste. Autrement dit les voleurs de poisson c'est pas mes affaires. Lorsque soudain, un type me percute, enfin me percute … Me traverse. Surpris. Ma main relâche la bouteille. La suite est facile à imaginer, elle explose magnifiquement contre le sol. OK. Là par contre c'est mes affaires. Je m'élance dans un hurlement de rage. La chaîne de mon crochet siffle et s'enroule autour de la cheville du malandrin. Et un briseur de bouteille attrapé. Un ! Mon pied vient s'écraser sur sa trogne histoire de lui apprendre qu'on bouscule pas les gens dans la rue. Alors que cette leçon lui rentre dans le crâne à grand coup de pied dans le train, un type essoufflé arrive à mon niveau le visage radieux. Il arrache ce qui semble être un collier en or des mains de ce maudit malotru.
Ah vous avez attrapé ce maudit voleur !
Voleur ? Quel voleur ?
Voilà qu'il s'avère qu'en plus d'être incroyablement malpoli et d'avoir cassé ma bouteille, ce pauvre type est un voleur. Il mérite bien un coup de pied de plus pour me faire passer pour un chevalier blanc. Non parce qu'on rigole là, tout va bien mais c'est typiquement le genre de trucs qui te ruine une réputation ça. Quoique ma réputation de pirate sanguinaire et dangereux ça fait longtemps que je peux me la coller derrière l'oreille. Non puis c'est pas tout de sauver la veuve et l'orphelin mais c'est qu'en plus il faut te farcir les remerciements, et que je te raconte tout un tas d'anecdotes débiles sur ce fichu collier. Et vas y que c'est pour ma fille, et que c'est un jour important pour elle blablabla. Mais d'expérience, je sais que le moment intéressant arrive. Encore quelques minutes de palabres inutiles et le moment clef sera là. J'allume une cigarette pendant que le bougre continue de blablater.
Comment faire pour vous remercier ?
Enfin … Il a du bol le bougre, je suis pas difficile. Un coup à boire et un repas chaud et je ferais pas ma mijaurée.
Un repas … Ah oui bien sûr. Je vous en prie, suivez moi. Je rentrez justement chez moi. J'étais aller chercher ce cadeau pour ma fille et je retournais à ma brasserie. Ma maison est juste à côté. Venez ce n'est plus très loin.
J'ai bien entendu brasserie ? Non je retire définitivement ce que j'ai dit. C'est pas lui qu'a du bol. C'est moi.