Hmm ! Foutue Meredith ! Je reste encore sur le cul après son grand coup de Trafalgar. Me jouer les grands discours sur l’honnêteté et la droiture pour se ruer aussitôt sur une occasion de chantage ... Elle me dégoûte.
Le pire, c’est que je la vois se dandiner sereinement un ou deux mètres devant moi, ça m’énerve encore plus ... Nous rejoignons le port mais très franchement, je n’ai pas envie de partir avec elle. Je n’ai pas envie de la côtoyer et sentir son regard peser sur moi, je n’ai pas envie qu’elle vienne me parler de cette mission ...
J’hésite toujours à la dénoncer, mais je lui ai donné ma parole. Je crois que je regrette un peu. Sauf que moi, j’ai de l’honneur, et je ne le trahirai pas !
Ces pensées parviennent facilement à occulter le froid qui nous transi et la neige qui rend notre progression difficile. Le vent nous fouette le visage comme la rancoeur fouette mon âme. Les pontons détrempés par la neige fondue grâce aux hommes du port sont quelques peux glissants et je rêve que son karma la fasse déraper et tomber sur le train. Malheureusement, même lui est avec elle.
- Bon, Skullson, vous montez à bord ? Plus vite je quitterai cet endroit, mieux je me porterai.
Elle me regarde droit dans les yeux, sans scrupule. Je détourne le regard et marque un temps. Comme pour lui infliger quelques secondes de froid supplémentaire, froid que je supporte mieux qu’elle et qui m’indiffère.
Et puis je décide que c’est à mon tour de jouer de l’affront.
- Non. J’ai besoin de me vider la tête, de faire le vide. Et le froid m’y a toujours aidé.
Elle soupire.
- Les plus mauvais agents sont pétris de sentimentalisme.
Je ne prends pas la peine de lui répondre. Même pas de hausser les épaules. Parce que les pires agents n’ont jamais eu de scrupules. Comme les meilleurs d’ailleurs. C’est pour cela même qu’elle arrive à jouer la comédie.
Sans qu’elle non plus attende de réponse de ma part, elle donne l’ordre de départ. Je me débrouillerais pour rentrer. Alors je regarde le navire s’éloigner entre les blocs de glace flottant. Je commence à ressentir de plus en plus la morsure du froid et à entendre l’agitation autour de moi, comme si je revenais à moi.
Je prends une grande respiration d’air bien frais, non moins pour soupirer que tenter de relâcher la pression. Et dans une idée aussi soudaine que préventive, je me mets en tête de faire le chemin inverse pour récupérer la liasse de billets que j’ai expressément fait tomber dans la flaque de sang en refusant ce fameux chantage.
Juste au cas où cette rousse corrompue essaie de me faire chanter. Je pourrais lui faire savoir que moi aussi j’ai un moyen de pression. J’ai toujours pensé que les maîtres-chanteurs avaient une belle voix, ce serait l’occasion de le vérifier. Et cela ne ferait pas de moi un pourri n’est ce pas ? Il s’agirait de pourrir un pourri, ce serait donc un juste retour des choses, non ? Utiliser les mêmes armes qu’eux pour avoir une chance de rivaliser. La justice peut parfois s’appliquer de façon retorse j'imagine ...
Le pire, c’est que je la vois se dandiner sereinement un ou deux mètres devant moi, ça m’énerve encore plus ... Nous rejoignons le port mais très franchement, je n’ai pas envie de partir avec elle. Je n’ai pas envie de la côtoyer et sentir son regard peser sur moi, je n’ai pas envie qu’elle vienne me parler de cette mission ...
J’hésite toujours à la dénoncer, mais je lui ai donné ma parole. Je crois que je regrette un peu. Sauf que moi, j’ai de l’honneur, et je ne le trahirai pas !
Ces pensées parviennent facilement à occulter le froid qui nous transi et la neige qui rend notre progression difficile. Le vent nous fouette le visage comme la rancoeur fouette mon âme. Les pontons détrempés par la neige fondue grâce aux hommes du port sont quelques peux glissants et je rêve que son karma la fasse déraper et tomber sur le train. Malheureusement, même lui est avec elle.
- Bon, Skullson, vous montez à bord ? Plus vite je quitterai cet endroit, mieux je me porterai.
Elle me regarde droit dans les yeux, sans scrupule. Je détourne le regard et marque un temps. Comme pour lui infliger quelques secondes de froid supplémentaire, froid que je supporte mieux qu’elle et qui m’indiffère.
Et puis je décide que c’est à mon tour de jouer de l’affront.
- Non. J’ai besoin de me vider la tête, de faire le vide. Et le froid m’y a toujours aidé.
Elle soupire.
- Les plus mauvais agents sont pétris de sentimentalisme.
Je ne prends pas la peine de lui répondre. Même pas de hausser les épaules. Parce que les pires agents n’ont jamais eu de scrupules. Comme les meilleurs d’ailleurs. C’est pour cela même qu’elle arrive à jouer la comédie.
Sans qu’elle non plus attende de réponse de ma part, elle donne l’ordre de départ. Je me débrouillerais pour rentrer. Alors je regarde le navire s’éloigner entre les blocs de glace flottant. Je commence à ressentir de plus en plus la morsure du froid et à entendre l’agitation autour de moi, comme si je revenais à moi.
Je prends une grande respiration d’air bien frais, non moins pour soupirer que tenter de relâcher la pression. Et dans une idée aussi soudaine que préventive, je me mets en tête de faire le chemin inverse pour récupérer la liasse de billets que j’ai expressément fait tomber dans la flaque de sang en refusant ce fameux chantage.
Juste au cas où cette rousse corrompue essaie de me faire chanter. Je pourrais lui faire savoir que moi aussi j’ai un moyen de pression. J’ai toujours pensé que les maîtres-chanteurs avaient une belle voix, ce serait l’occasion de le vérifier. Et cela ne ferait pas de moi un pourri n’est ce pas ? Il s’agirait de pourrir un pourri, ce serait donc un juste retour des choses, non ? Utiliser les mêmes armes qu’eux pour avoir une chance de rivaliser. La justice peut parfois s’appliquer de façon retorse j'imagine ...