Les Horreurs

Lorsqu'il forgeait, il mettait beaucoup de lui-même dans ses oeuvres.
Il croyait que disperser ses propres organes aux quatre coins du globe allait lui conférer une certaine forme d'immortalité.

Dix dagues entièrement constituées de peau, de tissus et muscles humains tannés, d'os polis et aiguisés au tranchant surprenant, et d'un réseau de veines séchées parcourant la garde des Horreurs.

L'histoire de ces choses n'est pas spécialement claire, et tient davantage du mythe sordide que de l'Histoire documentée, mais il semble bien que le forgeron qui les à aidé à naître était également accoutumé à la magie noire et s'était persuadé qu'en déchiquetant son corps pour le tailler en de multiples dagues de forme vicieuse, il accéderait à l'immortalité : il lui suffisait d'avoir la chance que les propriétaires de ses armes les abreuvent de sang -de sang chaud, de sang d'être vivant-. Un amusant folklore.

Bien entendu, il succomba à ses blessures peu après avoir terminé la forge de 10 Horreurs. S'il avait pu, il en aurait probablement pondu bien davantage. Mais un corps et sa chair ont leurs limites...

On ne sait guère quand cette histoire a eu lieu, si elle a eu lieu. Les dagues sont "apparues" ici et là à travers le monde sans vraiment crier gare il y a quelques années, et se sont faites peu à peu remarquées pour leur efficacité ainsi que, bien sûr, leur apparence dégoûtante. On ne sait pas qui les a diffusées, et plusieurs enquêtes sont en cours, dont plusieurs maîtres forgerons qui ignoraient qu'il était possible d'atteindre un tel niveau de tranchant avec un simple os...

Concernant les spécificités des dagues elles-mêmes, l'ondulation des lames combinées à leur redoutable tranchant en fait un parfait serpent qui se faufile au fond des chairs pour aller boire le sang à sa source. Les assassins professionnels en seront particulièrement friands : petites, discrètes et étudiées pour être d'une fatale sournoiserie. Seuls les vrais tueurs oseront poser leur poignet sur un morceau de chair humaine réduite à l'état de simple objet, sans ressentir le moindre dégoût et/ou état d'âme. Une assurance que ceux qui s'en servent s'en servent correctement -avec du sang qui gicle-.

Deux de ces dagues comportent des yeux bruns incrustées à leur garde. On ignore s'il s'agit d'une banale illusion provoquée par l'aspect dérangeant de l'arme mais ils semblent, au repos, suivre leur utilisateur actuel du regard, ou sa victime lorsqu'il s'apprête à blesser quelqu'un. En plus d'une étrange palpitation que l'on entend lorsqu'on approche l'oreille de la garde d'une Horreur, comme un éternel  battement de coeur, ainsi que d'une tendance individuelle qu'ont les dagues à pourrir lorsqu'elles restent sèches de sang trop longtemps, les Horreurs semblent être des armes bien vivantes.

Peut-être une preuve qu'il existe une alternative -certes peu engageante- à la Mort...

... ou peut-être que ce ne sont que des fables qui romancent le délire d'un pauvre ermite psychopathe qui a passé ses derniers jours à se mutiler atrocement pour fabriquer des outils de mort. Rien n'indique que la sordide légende ne soit rien d'autre que canular de névrosés et de farceurs pour faire passer ces dagues pour plus glauques qu'elles ne sont réellement : la folie d'un seul homme qui se communique à d'autres...

Catégorie du Sabre : 50 si possible. Sinon non classifié
Valeur estimée : 30M l'unité. C'est de la bonne came mais il y en a dix en circulation dans le monde.
Propriétaire actuel : Plusieurs (ou pas)
Capacités : Tranchant redoutable / Se décomposent peu à peu lorsqu'elles ne sont pas régulièrement "entretenues" avec du sang
Sabre inventé : Oui
Créateur du Meitou : Baron Brixius