Pseudonyme : Le Roi Déchu. Âge : 35 ans. Sexe : Homme. Race : Humain. Rang : Trublion Vagabond. Métier : Charpentier / Forgeron. Groupe : Pirate. Déjà un équipage : Les Gun's [Recrutement à faire IRP] But : Retrouver son fils. Fruit du Démon : Pika Pika No Mi [Accord GM / Réservation à 1000 Dorikis] Équipements : Un imperméable, un sac de voyage et deux gants de combat. Code de Règlement : Double Compte [Accord GM] Parrain : /// |
Le charisme de l'âge et la classe de l'expérience. Voilà ce qui fait mon charme mesdames... et messieurs ? C'est très flatteur mais cette partie ne vous intéressera pas, gentlemans. Et si elle vous intéresse, sachez que vous, vous ne m'intéressez pas, alors du vent. Ce mètre quatre-vingt-six de subtilité et de passion n'est réservé qu'à la gente féminine. Alors si vous ne voulez pas tâter de mes quatre-vingt-neuf kilos de muscles en acier trempé, forgés par d'intenses séances de musculation chaque jour que Dieu fait, tournez les talons et que je ne vous revois plus. Bien ladies, maintenant que nous sommes entre nous, je vais pouvoir vous exposer ce corps de rêve dans les moindres détails. Mais gardons tout de même une certaine part de mystère que seules certaines d'entre vous auront le privilège de découvrir. Si vous souhaitez réellement me déshabiller, je vous demanderais de me faire présent d'un léger massage, en particuliers en passant vos mains dans mes cheveux. Dieu seul sait à quel point cela m'apaise et me fait du bien. Même s'ils ne sont pas très longs, vous constaterez à quel point ils sont soyeux malgré leur rigidité. Et avouez que ce blond brillant vous fait craquer mes chéries. C'est vrai quoi ?! Je les entretiens chaque jour en les lavant avec une solution au sélénium. Vous ne pensiez tout de même pas qu'ils étaient aussi royalement classieux par l'opération du saint esprit. Que vous êtes drôles mes puces ! |
Mais passons ces menus détails mes chéries. Je sais très bien que ce corps fait de muscles saillants reste la principale raison de votre intérêt. Il est vrai que j'ai les biceps assez développés, et je ne vous parle pas de mes cuisses, ou même de mes abdominaux. Il faut dire qu'à force de s'entraîner depuis tout jeune, et de rouler ma bosse un peu partout sur les mers, j'ai développé un corps assez imposant. Disons que parfois je ne passe pas inaperçu, au milieu de tous ces gringalets désireux de jouer aux pirates. Et c’est sans oublier la formidable aura naturelle qui émane de moi. On sent dans celle-ci que je suis un homme d'expérience et qui en impose. Quoi que... je dois bien avouer que j'en impose nettement moins avec quelques verres dans le sifflet.
Vous désirez passer en revue chaque détail de mon anatomie ? Coquines va ! Mais si vous le voulez, je peux vous parler du tatouage tribal sur mon épaule droite. Celui-ci représente un loup hurlant à la lune. Très romantique n'est-ce pas ? On peut voir à mon grand âge que cet animal en a vue des nuits, aussi bien blanches que troubles à cause de l'alcool. Plus de détails ? Peut-être voudriez-vous que je vous indique comment je prends soin de mon apparence en m'épilant le torse ? Et oui mesdames, il est plus facile de voir ces tablettes de chocolats lorsque rien ne vient entraver le spectacle n'est-ce pas ?
Comment ? Vous voudriez me déshabiller ? Allons, un peu de tenue. Je ne retire ce magnifique imperméable grisâtre que lorsque je me bats. Je ne voudrais pas le salir après tout. Et puis, vous ne trouvez pas cet apparat sexy ? Avec son grand col et ses larges poches ? N'ai-je pas l'air sérieux lorsque je mets les mains dedans et vous lance mon regard de braise ? Vous voulez quand même que je le retire ? Vous désirez à ce point me voir sans ? Ma foi, il vous restera pas mal de vêtements à m'enlever pour me déshabiller complètement. En premier lieu, mon magnifique T-Shirt sans manche. Oui, je l'ai pris rouge, car on ne peut pas voir les tâches de sang qui viennent le rendre moins propre. Vous voyez, je sais joindre l'utile à l'agréable. Mais vous savez, il m'arrive également de porter un large pull à col roulé par-dessus, du moins quand le temps n'est pas au beau fixe.
Le bas ? Allons, ne nous précipitons pas voulez-vous ?! Un peu de tenue que diable ! Il s'agit tout de même d'un magnifique pantalon noir cousu main par un vieil ami tailleur. Je ne peux pas vous autoriser à le retirer brutalement. Vous risqueriez de l'arracher, maladroite ! Même si le tissu est d'une grande résistance, étant donné les innombrables coups que j'ai distribué avec, je préfère éviter de prendre ce risque quand même. Et puis, de quoi aurais-je l'air sans ce pantalon ? Imaginez un peu la scène. Je n'aurais plus que mon magnifique boxer noir moulant et mes larges chaussures. Oui, je sais, on dirait des godasses de randonnée à cause de leur épaisseur et de la semelle compensée. Mais croyez-moi, les gens préfèrent qu'elles touchent la route plutôt que leur postérieur. Je ne vous ferais cependant pas le plaisir de les retirer. De quoi diable aurais-je l'air, en chaussettes blanches ? Vous imaginez le tableau ?
Mais excusez-moi mes chéries. J'aperçois au loin un vil voyeur. S'il ne déguerpis pas dans les secondes qui viennent, il verra comment mon charmant visage d'ange bienveillant peut se durcir pour lui faire la peur de sa vie. Je peux vous assurer, mesdames, que lorsque je fronce les sourcils et serre les dents, on a presque l'impression de voir ma chevelure se hérisser. De quoi faire peur à tout malotru qui tenterait de nous espionner en pleine conversation privée. Mais je vous en prie, veuillez attendre ici un instant ladies, je vais apprendre la vie à ce gredin !
Dis donc toi, je peux savoir pourquoi tu nous observes, moi et ces demoiselles ? Et qu'est-ce qui peut bien te faire sourire de la sorte d'abord ?! Comment ? Des Okamas ! Diable ! Combien de verres ai-je bu pour ne pas le voir ! Je me demandais encore pourquoi j’avais l’impression de caresser une râpe à fromage en posant ma main sur les jambes de l’une d’entre elles. Tenez, gardez la monnaie et dîtes leur que... l'appel du large était trop grand pour que je reste en leur charmante compagnie... euh non... en leur compagnie tout court !
Très bien gars ! Puisque tu veux tout savoir de moi, faisons un pari ! A chaque paragraphe, je bois un verre. Nous verrons alors si l'alcool parvient à me délier la langue. Tu es prêt ? Allons, je viens déjà de te dire que j'avais un tempérament joueur, voire à la limite de l'addiction en ce qui concerne le jeu. Tu veux en savoir plus ? Dans le domaine de tout ce qui est avouable, disons que j'ai un caractère assez calme. Tu sais, le genre baba-cool qui profite bien de la vie, un verre à la main, une clope dans l'autre, le tout bien installé sur un tabouret de bar à regarder les jolies demoiselles. On ne saurait pas vraiment dire que je suis un ancien Roi n'est-ce pas ? Si tu t’attendais à quelqu'un de constamment angoissé et qui craint pour sa vie à chaque jour que Dieu fait, tu t’es trompés de numéro. Si l'Apocalypse venait à arriver, tu me trouverais sans doute toujours dans ce même bar, à ce même siège, avec le même alcool et les mêmes cigarettes, à regarder les plus belles filles du coin. Quoi ? Tu en veux davantage ? Alors buvons ! Tu sais, il y a très peu de choses que je n’aime pas en ce bas monde. Et je sais me contenter de peu pour être heureux, comme un gros nounours dans la jungle. Du moment que l’humeur est à la fête, je suis comme un coq en pâte. Ce qui m’apaise aussi, c’est de naviguer, de sentir l’iode qui émane de la mer. J’adore également la musique. Bon dieu, je sens que si je vais dans un équipage pirate un jour, le musicos, ça va être mon grand copain ! Boire et chanter au gré de la houle, voilà quelque chose que j’aime par-dessus tout. Par contre, il n’y a pas beaucoup de choses qui peuvent me mettre en colère, du moins quand il s’agit de moi. Je suis loin d’être quelqu’un de susceptible si tu veux tout savoir. En revanche, j’avoue qu’il y a quand même quelques points sensibles qui peuvent me faire perdre les pédales. Appuis sur le case « fiston » ou traite moi de lâche, et là c’est une autre paire de manches. Par contre, ivrogne, saoulard, alcoolique, honte de la nature et tout ce que tu veux, ça me passe mais alors… au moins dix mètres au-dessus de la tête. Sauf si ça vient d’une jolie fille par contre. Comment ? Encore un verre ? Allons-y alors ! Ah oui, il faut que je te prévienne, je ne tiens pas vraiment l'alcool... Oups. Peut-être aurais-je dû choisir un autre style de pari alors. Tu vois, c'est tout moi ça. Dès que l'on part dans la rigolade, je pose mon cerveau sur la table la plus proche et ne réfléchis plus vraiment à rien. Heureusement que tu n’es pas un Marine d'ailleurs, car ce serait sans doute là le moyen le plus sûr de me piéger : jouer la carte de la fraternité autour d'un verre pour me faire devenir saoul comme un cochon. Après trois verres en général, je n'ai même plus la force de bouger et je me mets à rire pour un rien. Oui, effectivement, j'ai l'alcool joyeux, que veux-tu. De toute manière, cela ne change pas de d'habitude. On me dit parfois que je souris trop souvent... qu'il se dégage de moi un air "paternel bienveillant". Amusant non ? Dis-moi l’ami... ai-je l'air si vieux que cela ? Quoi ? Tu veux encore en savoir plus ? Alors à la tienne ! Mais, tu sais ce qu'on dit sur les pirates, comme quoi ce sont tous des bêtes meurtrières assoiffées de sang et tout et tout. De mon côté, je pense que je ne fais pas vraiment partie de cette catégorie-là. Je suis un bon samaritain qui se cache parmi les diables comme si je puis dire. J'ai l'air naturellement avenant, toujours en train de tout prendre à la légère, mais hey... tu sais mon ami... en fait, je n'ai que l'air, mais pas la musique qui va avec. Tu as saisi ? Air... musique... houlà, je suis déjà bien pété comme un coin moi, héhéhé. Alors, on s'en reverse un pour la route ! Et tant pis pour le paragraphe c'est pas grave ! Mais sinon, pour en revenir à ce que je disais, en réalité, je ne suis pas du tout aussi détendu qu'il n'y paraît. Je suis plutôt du genre... las de la vie. J'ai roulé ma bosse un peu partout, j'ai fait pas mal de petits boulots ici et là, et au final, qu'est-ce que j'ai récolté ? Rien du tout. Et si tu veux savoir pourquoi je n'affiche pas ma lassitude, c'est justement pour éviter de me laisser emporter par elle. Tu vois... ha oui mince, mon verre ! Ahem, je disais donc : tu vois, il y a longtemps de cela, j'étais prêt à me sacrifier pour mon bon peuple. Mais maintenant... Zioup ! Je m'en contrefous "royalement" si on peut dire. Elle est bonne hein ! Royalement... pour un roi... héhéhéhé. Ahem. Un peu de sérieux je te prie mon ami ! Pour tout te dire, je noie mon amertume de ce monde incohérent et insensible dans l'alcool. Je bois pour oublier et, malheureusement, j'oublie d'arrêter. Mais... Attention hein ! ATTENTION ! J'ai beau être un je m'en foumism... je m'en fisism... un type qui semble s'en cogne, c'est pas pour autant que je vais laisser le premier guignol venu pisser sur mes plates-bandes ! Le premier que je vois insulter ou toucher un de mes keup... keup... copains, il aura droit à une sommation... peut-être même deux si je suis de bonne humeur. Mais alors après la deuxième... Pas de troisième ! Du tac-o-tac, il a intérêt à courir vite ! Allez tiens, file moi la bouteille ! Tu veux que je te dise ? Tu me plais bien toi ! Alors je vais t'en dire un peu plus. C'est vrai que je suis un type loyal envers ceux qui lui font confiance. J'ai pas d'hésitation à mettre les pieds dans le fumier pour eux, et même tout le corps s'il le faut. Et là, j'ai peut-être l'air du mec le plus torché que t'aies jamais vu, mais quand on est hors du cadre des beuveries, je suis un ouvrier consciencieux moi môssieur ! Quand je m'attèle à mon ouvrage, je le fais avec soin et passion ! Il n'y a que quand je travaille le fer ou le bois... que je suis assez concentré pour oublier tous mes soucis. Quoi que... les femmes et l'alcool marchent aussi. D'ailleurs parlons-en des femmes. Avec la boisson, c'est sans doute ma plus grosse faiblesse. Comment tu veux dire non à deux jolis... enfin... tu vois quoi. A un joli visage en somme ! Moi j'y arrive pas. Après, tu vas peut-être penser que je noie mon désespoir dans la bibine et les jolies donzelles. Et t'as peut-être pas tort. Mais au moins, j'ai pour règle d'honneur de ne jamais mentir aux dames ! Si c'est une aventure d'un soir, je lui signale tout de suite. Au moins, ça évite les rancœurs et les réveils surprises à coup de poêles. Et oui mon gars, ça sent le vécu ! J'ai été jeune moi aussi ! Et ne crois pas que je confonde vécu et cuvée… même si c’est sans doute un peu le cas. Mais... tu sais mon gars, même si je déconne et qu'en fait je m'en fais, même si je suis las de tout ce que j'ai pu voir... j'ai quand même encore une raison de vivre en ce bas monde. Quand je me sens pas bien, mais attention, vraiment pas bien, pas comme maintenant où j'ai envie de dégobiller sur tes chaussures... je pense à mon fiston. Je sais qu'il est là, dehors, quelque part... et c'est pour le retrouver que j'ai tout quitté. Mon trône, mes responsabilités, mon peuple, ma dignité... j'ai fichu tout ça à la poubelle ! Et pour quoi ? Pour retrouver ce môme, alors que je l'ai encore jamais vu. Mais tu veux que je te dise... mais c'est bien parce que c'est toi et que je t'aime bien hein... héhé... copain... ben je suis sûr que le jour où je le verrai, j'aurais même pas besoin de lui parler pour savoir que ce sera lui. Direct, je vais percuter que c'est mon fils ! C'est pour ça que même s'il n'y a pas d'espoir de le retrouver, même si tout le monde me dit de laisser tomber... rien à faire, je continue, et si ça vous plait pas et bah... Houlà... Burps... Sérieux mec, je suis désolé pour tes godasses. Ca fait pas beaucoup de verres mais je tiens vraiment pas ce truc hihihi... Tu trouves pas ça drôle ? Qu'est-ce que tu fiches avec ce tabouret dans les mains ? Pose-ça c'est dangereux... pose je te dis... Mais ça va pas la tête ?! Je suis né il y a quatre cent ans, dans les hautes terres d'Écosse... Non je déconne. Je n'ai que trente-cinq ans, je ne suis pas immortel et je n'ai pas tout appris d'un espagnol diablement classe. En réalité, j'ai vu le jour dans le royaume de Nosgoth. Il s'agit d'une île située dans le Nouveau Monde, non loin de Red Line. Néanmoins. Ce n'est cependant pas aussi grandiose que l'on pourrait l'imaginer. A tout casser, notre patrie doit être aussi grande qu'Alabasta, tant sur le plan économique que politique. Bref, nous sommes loin d'être ce qui se fait de plus important dans le genre. A dire vrai, nous étions même en situation de crise financière lorsque je fus expulsé de l'utérus de ma génitrice. J'aurais en revanche du mal à vous conter quoi que ce soit à son sujet, étant donné qu'elle est décédée en me mettant au monde. Mais je suppose que perdre sa mère à la naissance est moins douloureux que de la perdre après l'avoir connu. Allez savoir, je ne peux que spéculer. Ah oui, avant que j'oublie de la signaler, et au cas où cela vous aurait échappé, je suis bel et bien né au sein de la famille royale. Non, je précise, juste au cas où. La famille Winchester D. a toujours régné sur Nosghot, et ce avec force et sagesse. Pour ce qui est de mon père, je n'ai que quelques bribes de souvenirs le concernant. Winchester D. Samuel. Un roi que l'on pouvait qualifier comme autoritaire et exemplaire. Certes, il avait tendance à s'emporter, et ce à tel point que son peuple et ses semblables le qualifiaient par l'intermédiaire de l'expression "une main de fer dans un gant... de fer". Il était bon envers son peuple, mais au moindre outrage, mieux valait sortir le matériel anti-incendie. Néanmoins, il est une anecdote dont je me rappelle avec tendresse, même après les vingt-quatre ans qui me séparent du moment où elle s'est produite. Je n'avais certes que huit ans, mais cela faisait déjà deux ans que, sur demande du paternel, je m'entraînais au combat. Tout comme pour la plupart des gens de notre époque, il ne voulait pas que son fils meure en victime. Un jour cependant, alors que je m'entraînais seul, il me prit en aparté pour me questionner sur les valeurs familiales et le devoir d'un roi. Je n'ai plus le souvenir de ce que je répondis, mais l'image de son sourire amusé trotte encore dans ma tête. C'est alors qu'il me dit ces mots, qui restèrent à jamais gravés dans mon esprit. "Un Roi qui officie par contrainte ne sera jamais un bon souverain. Mais être Roi au sein de sa propre âme est ce qui rend un homme fort". Peut-être sont-ce ces mots qui m'ont poussé la voie que j'arpente aujourd'hui. Malheureusement, quelques temps plus tard, le malheureux périt. Voyez-vous, être l'une des premières îles de Nouveau Monde vous impose quelques soucis, comme par exemple l'abondance d'équipages pirates faisant escale sur votre territoire. Leur offrir le refuge lorsqu'ils ne se montraient pas véhéments était une chose qui ne plaisait guère au Gouvernement Mondial. En particuliers lorsque vous habitez assez près du Quartier Général de la Marine. Personne ne l'a jamais dit, mais tout le monde soupçonnait l'homme vêtu d'un costard cravate qui avait tué le roi dans son sommeil, d'être un agent de ce même Gouvernement. Mais l'on ne m'en a jamais rien dit avant ma majorité. Je n'avais que neuf ans quand cette tragédie est arrivée. Malgré mon jeune âge, j'étais destiné à devenir Roi de Nosgoth. Pas de frère, de sœur, ou de personnes capables d'assurer une régence. Je fus l'un des plus jeunes souverains de l'histoire de notre île... à l'exception de Winchester D. Juan, dit le précoce, qui monta sur le trône à l'âge de six ans, avant d'abdiquer en faveur de sa sœur cadette d’un an, Winchester D. Asuka, dit la terrible, après avoir perdu le pouvoir en le pariant sur une partie de billes. Néanmoins, malgré mon jeune âge, j'étais loin de me laisser démoraliser ou influencer par la noblesse ou même le peuple en proie au doute. Aidé de plusieurs conseillers, je réussi à tenir le royaume en ordre pendant plus de dix ans. J'espère néanmoins qu'aujourd'hui encore, ce sont mes conseillers les plus avenants qui régissent les affaires de la couronne... pour le bien du peuple. Je me rappelle particulièrement des jumeaux, Amano Kanna et Amano Soma, l'un étant le chef des armées, et l'autre le représentant politique. Les voir en constant désaccord, se lançant des piques à tour de bras, m'avait toujours amusé au plus haut point. Mais malgré leurs différents, ces deux hommes avaient toujours su prendre des décisions justes et m'apporter d'avisés conseils. A bien y réfléchir, c'est sans doute grâce à eux que le royaume a pu tenir aussi longtemps, malgré la grave crise financière que nous traversions. Soucieux de montrer l'exemple, je n'hésitais pas moi-même à mettre le trésor royal à contribution, afin de satisfaire le peuple en partageant sa souffrance. L'hiver venu, j'ordonnais même que le château soit ouvert aux plus défavorisés pour leur servir d'abri. Bien entendu, ce genre de mesures me rendit sensiblement populaire auprès de mes sujets et peu à peu, je gagnais leur confiance. Toujours avenant, soucieux du bien-être de mon royaume, n'hésitant pas à me sacrifier pour ce dernier quand cela était nécessaire, j'enchaînais les nuits blanches. Tantôt je réglais les affaires administratives du royaume, tantôt je poursuivais mon entraînement avec différents maîtres d'arts martiaux. Bref, j'essayais d'incarner la célèbre devise "un esprit sain dans un corps sain" en mêlant mes devoirs et mon initiation physique et intellectuelle. C'est cependant lorsque j'atteignis ma dix-neuvième année que tout changea. La situation économique était pire que jamais malgré toutes les mesures prises. Mais nous n'avions fait que retarder l'échéance. Rapidement, il ne resta plus qu'une seule solution : un mariage politique. J'allais devoir faire l'ultime sacrifice si l'on peut dire... et pas avec n'importe qui. Une Tenryuubitô. La rencontre avait été organisée, tout était prêt, moi y compris... du moins c'était ce que je croyais. Afin de me détendre, à peine quelques heures avant de voir celle qui allait devenir mon épouse, je me promenais en ville pour évacuer mon stress. M'asseyant à une terrasse de café, je commandais un thé glacé, essayant de rester incognito. Le patron me reconnut tout de même et me fit un clin d'œil, signe qu'il allait garder l'information secrète. Mais tandis que je sirotais mon thé en le remerciant, alors qu'il me tourna le dos... je la vis. Elle était là, seule à sa table et son café refroidissait. Quatre mètres infranchissables nous séparaient. Je savais qu'il fallait que je me prépare pour la rencontre avec la noble de Mariejoa, mais après tout, les Tenryuubitôs étaient peut-être patients. La jeune femme en face de moi était dans son monde, loin ses yeux posés ailleurs, quelque part à l'intérieur de son livre. Comme le chantait le célèbre pirate musicien Jean Jacques Gol D. Man, "Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude. Ses moindres facettes, trahies bien mieux que par de longues études. Un pied se balance, une impatience, et c'est plus qu'un long discours. Là, dans l'innocence et l'oubli. Tout était dit". J'avais l'impression que le temps s'était arrêté. Sa chevelure d'or légèrement frisée remuait légèrement au gré du vent. Et ce léger sourire au coin des lèvres, c'est d'une telle indécence. Inutile de vous l'expliquer davantage : à peine quelques heures avant de rencontrer ma future femme, je venais de tomber amoureux. Je fus finalement alpagué par Amano Soma, le pauvre étant essoufflé après m'avoir cherché dans toute la capitale. Inutile de vous préciser qu'il était aussi anxieux que moi et ne se priva pas pour faire cesser ma séance de contemplation. Je fus littéralement trainé de force au palais pour que l'on m'habille, que l’on m'explique la manière dont je devais me comporter, et tout le tralala qu'on vous répète avant un grand évènement. Mais malgré cela, rien n'y faisait. J'avais la tête ailleurs, repensant à la jeune femme. Il me fallait la revoir, car à l'heure actuelle, la noble qui allait m'être présentée pouvait bien être l'incarnation même de la beauté, j'étais certain que jamais elle n'aurait pu me captiver comme l'avait fait la mystérieuse apparition. Peu m'importaient mes serviteurs qui m'habillaient comme un véritable paon, avec une couronne deux fois trop lourde, un manteau cinq fois trop poilu et tout le tintouin de cérémonie. Lorsque je fus assis sur le trône, prêt à recevoir mon invité, j'étais certain que je ne ferais pas attention à celle-ci. Tenryuubitô ou non, je n'avais d'yeux que pour une seule femme, et je la savais dehors. Si j'avais pu le faire, j'aurais sans doute sauté par la fenêtre la plus proche pour aller la rejoindre et lui demander son nom. Mais le devoir qui m'incombait était visiblement plus fort. Si ma raison était dans la salle du trône, mon cœur était ailleurs. Puis brusquement, l'immense porte double de la salle du trône s'ouvrit, tandis que l'on annonçait celle qui allait être ma future épouse. Et à nouveau, je vis la sublime jeune femme. Elle était là, s'avançant vers moi sur le gigantesque tapis rouge qui menait au trône. A en juger la manière timide dont elle me regarda, elle devait m'avoir vu au café, et avoir maintenant compris qui j'étais. Sa démarche gracieuse était toujours aussi envoûtante, alors que nous nous jetions quelques regards discrets. Et oui, vous l'avez compris, cette divine beauté n'était autre que... la secrétaire de la Tenryubitô ? What the Hell ! J'ai été dupé au change ! Alors cela veut dire que la noble n'est autre que... l'immonde guenon dont on voit les poils dépasser sous les bras qui l'accompagne ? Et puis c'est quoi cet accoutrement ? Une bulle sur la tête ? Elle débarque de quelle planète cette espèce de... de... je n'ai même pas de mot pour la qualifier ! Qui plus est, il semblerait qu'elle ait également une calvitie naissante. Mon Dieu... comment de telles... "Choses" peuvent-elles exister ? Inutile de dire que l'ambiance qui régnait à la cérémonie était plutôt tendue. Entre la morue échappée de son aquarium qui ne cessait de faire son intéressante, n'attendant rien sauf le fait que l'on lui lance des fleurs, et moi qui avait le regard captivé par celui de la secrétaire... tous les invités à cette réception étaient assez mal à l'aise. Peut-être que si Cheeta était intéressée par autre chose qu'elle-même, elle aurait remarqué que j'étais plus attentif au moindre geste de son accompagnatrice qu'à ses frasques ridicules. En voyant la tournure des choses, je crus bien que les frères Amano allaient faire un arrêt cardiaque. Mais la soirée se poursuivit sans incidents. Cependant, à cause de l'ambiance assez lourde, elle se termina vers les onze heures du soir, ce qui était assez tôt, vous en conviendrez. Pris d'une fringale nocturne, j'avais fait un tour en cachette dans les cuisines vers trois heures du matin. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la demoiselle qui se faisait un plaisir de vider le frigo, elle aussi affamée si j'en croyais l'assortiment qu'elle s'était préparé lorsque je la surpris. Plutôt gênée d'être ainsi découverte, en embarrassante position, la honte laissa rapidement place à l'amusement mutuel que nous tirions de cette situation cocasse. Ainsi, pendant plus de trois heures, nous discutâmes autour d'un jambon et d'une bonne bouteille de vin. A tous les égards, cela ressemblait à un dîner improvisé aux chandelles. Le courant passait incroyablement bien entre nous. Mais nous dûmes retourner à nos chambres en entendant que l'heure de se lever n'allait pas tarder via les gardes faisant leurs rondes. C'est au cours de ce soir que j'appris le nom de la jeune femme : Asgar D. Célès. La semaine qui suivit passa trop rapidement à mon goût. J'organisais des sorties sur les fleuves de Nosgoth, des visites de la capitale et des après-midi détentes à la terrasse du café où nous nous étions rencontrés. Bien entendu, j'avais mes conseillers sur le dos et le pauvre Soma dû inventer les excuses les plus farfelues qui soient pour expliquer mon "absence" à la noble de Mariejoa. Ce n'est que deux jours avant le départ prévu de la jeune femme et du singe qu'elle accompagnait que je lui déclarais ce que je ressentais pour elle. Mais au moment de l'embrasser, elle détourna le visage, exprimant la culpabilité qu'elle ressentait d'éprouver la même chose. Finalement, la soirée se termina avec mon départ résigné, ne désirant pas brusquer Célès, et sans doute dans un ultime élan de morale envers mon devoir de Roi. La dernière journée se passa moins bien que les précédentes. La jeune femme n'osait plus me regarder. Quant à la Tenryuubitô, elle semblait plutôt insatisfaite si on en jugeait sa manière de brailler son mécontentement. Finalement, ce mariage ne se ferait pas. Diable... comme c'est dommage. J'en étais tellement triste que j'aurais pu me suicider en sautant du haut de mon lit. Constatant mon désarroi, Soma me tapota l'épaule, sachant pertinemment que c'était Célès, la cause de mon tourment. Le dernier soir, il me demanda ce qui me retenait dans mon bureau, alors que j'essayais de noyer mon amertume dans le travail. Pour la première fois de sa vie, mon conseiller le plus sensé me poussa littéralement à désobéir au protocole, m'affirmant que c'était mon hésitation envers mon devoir qui avait fait fuir ma dulcinée. Libéré de ce fardeau, je n'avais plus de raison de rester ici à ruminer. Alors qu'il me chassa pratiquement de mon bureau, je finis par prendre confiance en ses paroles, traversant tout le château pour rejoindre la chambre de Célès. Celle-ci semblait en accord avec Soma, car à peine eussè-je frappé à la porte et expliqué la chose qu'elle m'embrassa fougueusement. Je me réveillais le lendemain, dans sa chambre... vide. Il n'était pas moins de onze heures du matin et j'avais visiblement dormi un peu trop. M'habillant rapidement, comme si le diable allait débarquer pour me piquer les fesses avec sa fourche, je me mis à courir à travers toute la ville pour rattraper le cortège de départ dans lequel se trouvait sans doute Célès. Elle m'avait laissé dormir pour me quitter sans adieux, afin de rendre les choses plus faciles. J'eus beau courir de toutes mes forces, j'arrivais trop tard, le bateau disparaissant au loin. Mon amour me quittait à l'horizon, alors que j'étais au bout du ponton, voyant son embarcation s'éloigner de plus en plus. Mais étrangement, je n'étais pas aussi triste que ce que l’on aurait pu croire. Je savais que mes sentiments étaient partagés. Aussi, intérieurement, je savais que j'allais tout faire pour la revoir, lorsque la situation de Nosgoth serait meilleure. Et allez savoir si ce fut un signe du destin, mais près de sept mois plus tard, un filon d'or excessivement dense fut découvert dans les mines de la chaîne montagneuse qui bordait l'île. A peine trois mois plus tard, la situation financière du pays était au beau fixe pour la première fois depuis des décennies. Je pris cela pour un cadeau des Dieux. J'allais pouvoir revoir Célès. Mon empressement était palpable par l'ensemble du peuple qui m'apercevait chaque jour me promener dans le marché, me saluant et me souhaitant bonne chance pour mon aventure amoureuse. Malheureusement, les divinités peuvent également se montrer bien cruelles. Lorsque je parvins à obtenir des nouvelles de ma bien-aimée, celles-ci me plongèrent dans le plus profond désarroi. En effet, il s'avérait que Célès était morte... mais pas d'une mort naturelle. Les nobles l'avaient exécutée. A en croire le rapport que je reçus, elle fut condamnée pour avoir porté l'enfant d'un homme sans le consentement de ses "propriétaires". L'enfant fut vendu et la mère exécutée après lui avoir donné naissance. Inutile de vous préciser qu'à l'annonce de cette nouvelle, tout ce qui se trouvait dans l'immense bibliothèque vola. Il n'y eut pas assez d'étagères, de tables, de chaises ou même de bureaux à briser pour évacuer ma colère et ma tristesse. Kanna et Soma n'intervinrent pas, sachant pertinemment qu'il valait mieux que je me défoule de la sorte. Exténué par l'expression de ma rage intérieure, les larmes aux yeux, mon conseiller me demanda alors d'observer le rapport de naissance de l'enfant, en particulier les dates et le nom donné. Je fus on ne peut plus surpris de constater ce qui était marqué. "Winchester D. Flint". En regardant la date de naissance, je voyais alors que le laps de temps entre notre séparation et la naissance concordait parfaitement dans le sens de cette hypothèse à laquelle nous pensions tous. Regardant mes deux conseillers, nous n'eûmes pas besoin de paroles pour comprendre ce qui me trottait dans la tête. Je désirais partir à la recherche de ce fils que j'avais eu sans même le savoir. C'était ce nouvel espoir qui me permettait de tenir le coup, d'endurer la mort de Célès... cet espoir, et cette haine incommensurable envers les nobles de Mariejoa. Pas besoin de le dire pour le faire comprendre à mes deux amis : rien ne pourrait m'arrêter. Bien qu'inquiet du sort du royaume, ils me firent alors comprendre qu'il serait plus facile de gérer les choses sans un trublion comme moi dans les parages, le tout sur le ton de la plaisanterie. Mais tous les trois, nous savions qu'il s'agissait de séparations inéluctables. Passant devant eux sans les regarder, je les remerciais en leur faisant dos, leur indiquant qu'ils avaient les pleins pouvoirs pendant "mon absence" et que peu importait le temps que cela prendrait, je reviendrais en mon Royaume avec mon fils. Le soir même, j'embarquais sur un navire de plaisance en direction de Shabondy. Mais retrouver un enfant qui fut vendu, à plus forte raison par les Tenryuubitôs... voilà qui n'était pas une tâche des plus aisées, de même que retenir ma rage pour ne pas mettre Marijoa à feu et à sang. Faisant amende honorable et témoignant d'une certaine retenue en évitant ce lieu, j'entrepris alors un long périple qui, je l'espérais, me mènerait droit à mon fils. Je fus employé pendant près de sept années à Water Seven comme charpentier, m'illustrant par le talent dont je faisais preuve dans l'art de la manier le bois. Chaque jour, j'espérais voir débarquer un équipage qui comprendrait le fruit de mes entrailles. Mais pendant ces sept années, ce ne fut que déception et amertume grandissante. J'essayais de cacher mes origines royales en me comportant comme un simple ouvrier, continuant tout de même à perpétrer les enseignements martiaux que j'avais reçu. Mais après tout ce temps, je finis par errer pendant encore deux années après avoir quitté Water Seven. Au final, j'arrivais sur l'île de Shimotsuki où je fus initié à l'art de la métallurgie, et plus particulièrement de la forge. J'officiais ainsi dans le village pendant encore six longues années. Le désespoir m'assaillait de plus en plus et je sombrais dans l'alcool et les liaisons sans lendemain, voyant le temps passer sans toujours aucune trace de mon fils. Si je voulais pouvoir avancer, il me fallait un autre leitmotiv. Ce dernier était tout choisi : la vengeance. Maintenant, j'étais bien décidé à ne plus attendre l'arrivée miraculeuse de mon fils. Si je voulais le revoir un jour, alors me faire connaître du monde comme un criminel serait sans doute plus rapide que de fouiller chaque île une par une. Et maintenant... il est temps pour tous d'apprendre ce nom : Winchester D. Arthur. |
Dernière édition par Winchester D. Arthur le Lun 9 Mai 2011 - 19:28, édité 2 fois