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♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫

Ayant vogué comme un détritus dans les eaux, porté au gré des vents, le boucanier à casquette avait au cours des derniers jours accosté sur trois îles. Chaque fois, même routine, se rendre en gargote pour lire le journal tout en écoutant d'un air distrait ce qu'il se disait. Avec en tête l'idée de trouver une poule aux oeufs d'or à éventer pour se refaire. Joe n'avait rien trouvé d'intéressant depuis trois jours. Les pirates allaient et venaient, rejoindre un équipage ne serait qu'une entreprise de court terme, et ce n'était pas ce qu'il recherchait.
Dur dur la marché du travail de la piraterie, il avait pourtant obtenu un joli C.V dans le journal depuis le dernier incident qu'il avait occasionné à Endaur. Mais aucun forban de South Blue ne semblait disposé à vouloir se rendre sur Grand Line. A croire que la cupidité trouvait ses limites près de Reverse Mountain.

- Me faudrait un bateau...

Se dit-il à lui même après être allé faire un tour aux quais. Beaucoup de petites embarcations maniables ne demandaient qu'à trouver preneur. Leur prix ? Quand on est un pirate digne de ce nom, cette question ne vaut même pas la peine d'être posée.
Tandis qu'il zyeutait le futur fruit de son larcin, immobile, les mains dans les poches, il aperçu au loin un bâtiment qui s'apprêtait à mouiller là où il se trouvait. Difficile de cerner de quel genre de navire il s'agissait, le soleil se couchait à l'horizon, et le ciel rosé enveloppé dans la pénombre ambiante empêchait de distinguer distinctement se qui se profilait.
Le cafard dû attendre une dizaine de minutes avant que le vaisseau n'arrive à bon port. Il s'agissait d'un bâtiment de plaisance qui organisait une croisière. Silencieux en regardant les passagers descendre, Joe ne pouvait s'empêcher de sourire avec malveillance.

- Des foutus sacs de pognon ambulants !

Il jubilait. Tous ceux qui venaient de descendre arboraient des parures et des bijoux de grande valeur. C'était un navire de croisière destiné à une clientèle relativement fortunée. Se renseignant auprès des travailleurs du dock, il ne fallu pas longtemps à Joe avant de découvrir la date de départ de ce trésor des flots. Le bâtiment avait l'habitude de passer par l'île une fois par mois, ne faisait escale qu'une nuit, et ne repartait que le lendemain midi.
Sans compagnon pour le seconder dans la périlleuse entreprise qu'il s'apprêtait à débuter, Joe devait penser à un plan pour s'assurer du bon déroulement de la chose. Demain, le navire de plaisance se dirigerait vers Suna Land, il s'agissait à présent de profiter des informations acquises sur la trajectoire et la date de départ de sa proie pour tendre l'embuscade la plus efficace.

- Pour ça il me faudra un vaisseau rapide.

Scrutant les petites embarcations manoeuvrables par une seule personne, Joe faisait son marché. N'ayant pas navigué seul depuis quelque temps, c'était l'occasion pour lui de voir si il n'avait pas perdu la main, rien de tel qu'un petit abordage pour faire revenir les bons réflexes. Déjà, il avait une idée en tête pour que l'avantage du nombre de ses futurs adversaires ne soit plus un problème.
Son choix se porta sur une petite gabare qui fendrait la bise pour attaquer, mais surtout pour fuir.


♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫ Images


Sans que personne ne trouve à y redire, Joe grimpa à bord. Ce petit bateau était prêt à l'emploi.

- Personne pour surveiller des bateaux sur les embarcadères, mais où va le monde, je vous le demande.

En pleine nuit, et bien que cela n'était pas prudent, Joe quitta les quais, il lui fallait le temps de prendre en main sa toute nouvelle acquisition, et n'avait que quelques heures pour ce faire. Une fois capable de naviguer sans encombre, il lui faudrait trouver l'endroit idéal pour entamer l'abordage du navire de plaisance. Le cafard devrait rester en alerte jusque là, peu de temps de sommeil en perspective, mais si son plan venait à fonctionner, alors il accomplirait l'opération de piraterie la plus rentable de sa carrière.



Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Déc 2015 - 12:48, édité 1 fois
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De bon matin, la tête dans le cul, le cul dans le brouillard, Joe émergeait. Courbaturé pour avoir dormi à même le pont, frigorifié car s'étant assoupi dehors, les premiers rayons du soleil avaient eu raison de son sommeil. Se protégeant du soleil en enfilant sa casquette, en scrutant le ciel, Joe comprit qu'il était environ dix heure du matin.

- Tout mon temps !

S'étirant péniblement car courbaturé, il se positionna à tribord, regardait au large, et pissa dans la mer. Tout en vidant sa vessie, son regard restait fixé en direction de l'île qu'il avait quitté la veille au soir, bien qu'il ne pouvait pas apercevoir le littoral d'où il se situait. Fermant sa braguette, il lui fallait vérifier le cordage en vu de l'abordage, si il ne parvenait pas à aborder sa proie, tout tombait à l'eau. Évidemment, il allait de soi qu'un plan aussi audacieux que le sien ne laissait pas de place à l'erreur. En attendant, le cafard tournait en rond, en prenant bien garde de ne pas se prendre les pieds dans les cordes.
Le soleil commençait à culminer.

- Pour un bateau de cette taille, c'est la seule voie maritime envisageable.

Aucun doute sur la trajectoire, à présent il ne restait qu'à attendre. Légèrement tremblant du fait de l'anxiété, il était dans un état de joie frénétique.

- Des millions, des... milliards... Des putains de millions de milliards !

Si Joe devait patienter une heure de plus, il risquait réellement de perdre la raison. Qu'il était long d'attendre quelque chose que l'on veut absolument. Fini les temps de vache maigre, à se priver de viande et à recoudre ses plaies soit même. Mais en dépit de cette hystérie générée par une cupidité maladive, le forban calma ses ardeurs, perdre son calme au cours d'un abordage seul contre tous, cela pouvait s'apparenter à du suicide.
Bien que le personnel de sécurité était loin d'être conséquent, il ne fallait rien négliger. Si tout se passait bien, pas un seul coup de feu n'aurait besoin d'être tiré.

Le bâtiment s'approchait. Pas une seule seconde à perdre. S'activant consciencieusement, Joe prit la barre, le vent n'était pas très puissant, mais au moins il ne l'avait pas de face. Sans que le sujet de son forfait ne change de cap, Joe pu s'approcher sans même représenter une menace potentielle pour le personnel navigant.
Jouxtant le large navire de plaisance, il fallait à présent adapter l'allure de son vaisseau pour y accrocher ses cordes. Joe s'y attela sans peine, une corde attachée à tribord, une autre à bâbord, les deux furent solidement rattachées à l'échelle incrustée dans la coque du vaisseau.

- Pfioou, ça, c'est fait.

Plus haut, sur le pont du navire de plaisance, quelques passagers commencèrent à remarquer la présence du cafard qui escaladait l'échelle pour les rejoindre. Voyant débarquer un pirate à l'allure peu avenante, aucun des voyageurs ne semblait paniquer. Joe en fut perplexe.
Ce ramassis de mondains trouva même cette situation désopilante, sans doute pensaient-ils qu'il s'agissait d'un acteur venu les divertir. Ils voulaient du divertissement, ils allaient en avoir.
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- Oyé oyé ! Vous avez l'extrême honneur d'être abordé par le capitaine Joe Biutag.

Tonnerre d'applaudissement. C'était là le plus grand malheur des grandes fortunes, vivre si loin de la réalité et du concret, que lorsque ils y étaient confrontés, ils n'avaient aucune préparation pour y faire face.
A leurs yeux, Joe était un comédien payé par l'équipage. Il faut dire qu'il avait une tête de stéréotype ambulant. Bien que sa barbe fut rasée de près, ses vêtements étaient sales et poussiéreux, son regard particulièrement malsain, l'absence de sourcils, la cicatrice et la dent en moins faisaient vraiment de lui l'incarnation même du pirate comme l'appréhende l'imaginaire collectif.
Le cafard allait en jouer, si cela pouvait faciliter sa besogne, alors il serait acteur. Pour un temps....
Les gros bras chargés de la sécurité semblaient être convaincus par la performance, l'essentiel était qu'ils continuent à y croire. De toutes manières, aucun d'eux ne semblait armé. La compagnie chargée de la croisière aurait pu écrire "Abordez moi" sur la coque du vaisseau, ça aurait au moins eu le mérite d'être clair.

- Je suis à vous dans une minute, quand je reviendrai, je veux que vous ayez entassé tout l'argent et les objets de valeur que vous ayez.

Essuyant à nouveau un rire, l'audience ne savait pas vraiment ce qui l'attendait, elle n'aurait pas applaudit une deuxième fois le cas échéant.
Joe devait à présent entrer dans la cabine de navigation. S'y trouvaient cinq hommes du personnel. Comme si de rien n'était, le cafard s'approcha du tableau de bord.

- La vache, toutes les commandes du vaisseau sont centralisées ici. Y' a pas à dire, y' en a qui ont des moyens.

Voilà qui lui facilitait encore plus la tâche. Il actionna le levier pour lâcher l'ancre.

- Mais qui êtes vous ? Qu'est-ce que vous f...

Sans que le pirate n'ait répondu à sa question, le capitaine avait sa réponse. Sous son nez, le mousquet à triple canon du forban était dressé.

- Le problème de trop centraliser, c'est que quand un parasite vient se nicher au centre... Tout est sous son contrôle héhé.

Son poing enroulé dans la manche de sa parka, Joe brisa de sa main libre tous les instruments de navigation, plus une boussole n'était fonctionnelle. Les escargophones eux aussi détruits, pour le personnel navigant, il n'y avait plus moyen de se repérer en pleine mer. Un vaisseau où plusieurs dizaines de  passagers étaient amassés se trouvait perdus en mer.
Gardant le capitaine en joue Joe fit sortir le reste du personnel navigant. En sortant de la cabine, un puissant tremblement se fit ressentir, l'ancre venait d'immobiliser le bâtiment.

- Si tous ces messieurs de la sécurité voulaient bien se donner la peine de descendre du pont, ça m'éviterait de repeindre les lieux couleur cervelle.

Ces derniers s'exécutèrent. A présent tout le monde comprenaient que la réalité venait de dépasser la fiction, et que l'acteur prenait un peu trop son rôle à coeur. La réalité avait toujours cette fâcheuse tendance à exploser soudainement comme la détonation d'un mousquet de boucanier. Canons braqués sur la nuque du capitaine, Joe fouilla sa poche droite de l'autre main, puis brandit en évidence une bête boussole. Sur la terre ferme, un instrument pareil valait à peine 300 berries, pourtant, les circonstances allaient faire augmenter le prix dans des propensions surprenantes.

- Perdus au milieu des mers, sans réel moyen de vous repérer, votre errance pourrait durer des semaines puisque j'ai détruit les instruments de navigation.

Des murmures inquiets commençaient à se propager au sein des passagers. Le cafard commença à hausser le ton.

- Coupez moi encore la parole et je vous coupe la gorge !

L'auditoire semblait soudain davantage disposé à l'écoute sans interruption.

- C'est terrible d'errer sur les mers, les provisions manquent rapidement, surtout quand elles sont constituées en si petites quantité durant les croisières. Très vite, l'optique du cannibalisme se profile, et là, comme dit le dicton... C'est les femmes et les enfants d'abord hahahaha !

Parmi son public, personne ne partagea le même enthousiasme suite à cette plaisanterie de mauvais goûts, juste quelques sanglots d'enfants.

- Ahem... M'enfin, dans sa grande mansuétude, ce brave Joe vous propose une transaction des plus honnêtes.

Plissant les yeux, son regard se fit plus dur et impactant. Jusque là, on aurait pu le prendre pour un fou hystérique, mais il était bien plus que ça, il était le cafard, cette horrible bestiole immortelle qui ne plaisantait pas quand il était question d'argent. Son regard s'attarda sur un des mousses du vaisseau qui tremblait.

- Toi là, va donc récolter tous les billets et bijoux que tu puisses trouver sur ces bons à rien. Si la somme excède les dix millions de berries, je vous laisse la boussole que je tiens dans la main.

Le jeune mousse ne tarda pas à s'exécuter, s'en allant recueillir pendentifs, boucles d'oreilles, bagues et liasses garnies qu'il recueillait dans son veston. Cela prit près d'un quart d'heure. Quinze longues minutes pesantes durant lesquelles pas un mot, pas un murmure ne fut prononcé, seul le bruit des vagues rythmait la collecte.
Mais un homme, sans doute issu de la classe populaire, car ne manquant pas de courage contrairement à ses camarades, osa prendre la parole, avec panache d'ailleurs.

- Mais enfin, vous ne voyez pas qu'il est seul ? On ne va pas se faire dépouiller par un simple trou du cul, qui est avec moi ?

Joe ne pu masquer une légère grimace, lui qui comptait sur la lâcheté des gens de bien, voilà que ce court discours risquait de compromettre son plan, et même sa liberté. Quelques hommes commençaient à s'enhardir, à lever la tête et s'avancer prudemment. C'était très mauvais signe.

- Vous pensez me mettre une branlée avant ou après que je jette la boussole à la mer ?

Coupés net dans leur élan, les passagers étaient à nouveau tenus à la gorge. Tout bon parasite pouvait tuer un ôte faisant cent fois sa taille tant qu'il savait où faire mal. Joe avait basé son plan sur un bête moyen de pression, en se débrouillant bien, la vie de tout l'équipage ne dépendait maintenant que d'une simple boussole. Pas besoin d'effusion de sang, de bruit de canon pour soumettre une masse, on pouvait l'asservir en sachant où frapper.
Le forban soupira rassuré, mais il eu du mal à reprendre sa respiration.
Le mousse avait déposé à ses pieds l'intégralité du butin, pour le récolter, il avait d'ailleurs dû se servir d'une nappe d'une des tables de banquet situées sur le pont. A vue de nez, il n'y en avait pas pour dix millions de berries, mais plutôt cinquante compte tenu de la préciosité de certains des bijoux.
Un rire nerveux et saccadé échappa à Joe. Il tremblait d'excitation, ce qu'il venait d'amasser était au delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer.

- En..enroule moi ça et descends le moi sur mon bateau.

Agrippant le capitaine qu'il maintenait toujours en joue, Joe se déplaça prêt de l'échelle pour s'assurer que le mousse se contente simplement de déposer le pactole, sans rien voler, et sans saboter son seul moyen de transport. Il aurait volontiers sauté dans son embarcation si cela ne lui aurait pas valu deux jambes cassées compte tenu de la hauteur. C'est avec une hâte non dissimulée qu'il comptait faire l'inventaire de son trésor.
Parvenant à retourner à sa gabare sans encombre, il remercia la compagnie après leur avoir laissé une boussole défectueuse, dénoua les cordes qu'il avait solidement attachées pour garder son bateau à proximité, puis s'éloigna du navire de plaisance.

- M... Mais qu'est-ce que je vais bien faire de tout ce pognon !? HAHAHAHAHAHAHA !!

Enlevant sa casquette, il essuya la sueur de son front, la chaleur, l'adrénaline, mais surtout l'excitation le faisaient dégouliner. Il était riche et n'arrivait pas encore à l'appréhender, certains pouvaient passer une vie entière sans avoir eu sous le nez une telle occasion de s'en mettre plein les fouilles. La chance sourit aux audacieux, il savait que l'audace paierait tôt ou tard, sa chance, il la provoquait, c'était ça la vie de pirate.
Joe regarda l'horizon, s'aidant de sa boussole, qui elle était fonctionnelle, il s'apprêtait à s'enfuir en direction de Suna Land, mais la soif de l'or l'avait distrait de ce qui se profilait au loin. Quittant son trésor des yeux un instant, son visage se décomposa, il était médusé.

- Un galion..... UN FOUTU BORDEL DE PUTAIN DE SALOPERIE DE GALION ???!!

Voilà la raison pour laquelle le vaisseau de plaisance ne s'embarrassait pas d'un personnel de sécurité encombrant, les îles où faisait escale le bâtiment étaient entourées de l'espace maritime le plus sécurisé de South Blue.
Sur le pont du vaisseau, là où le cafard avait commis son larcin, un des membres du personnel de sécurité, sommé plus tôt de descendre, venait de ranger dans sa poche un escargophone portable. La cavalerie n'avait pas tardé à arriver, on ne badine pas avec l'argent des mondains.


Dernière édition par Joe Biutag le Mer 23 Déc 2015 - 23:08, édité 2 fois
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La marine avait sorti un galion, un bâtiment monstrueux doté de plusieurs ponts, où les canons étaient répartis sur deux rangées superposées à bâbord et à tribord. Mais la pire caractéristique de ces bateaux semant la mort auprès de tous ceux ayant le malheur de s'y frotter, c'était sa vitesse. En effet, malgré une taille imposante, le galion pouvait rivaliser sans peine avec les caravelles les plus légères.
La légende disait que de plus gros modèles étaient parfois déployés par la marine sur Grand Line.

- Naaaaaaaaan pas mon pognooooon !

Si l'audace lui avait permit d'amasser un pécule conséquent, Joe allait se le voir confisquer bien assez tôt, plutôt que de se battre, il préférait se lamenter et fuir.


♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫ 1450786817-1


Bien évidemment, sur une petite embarcation comme la sienne, il demeurait plus rapide que son poursuivant. Mais de peu seulement. Le temps de semer la marine, d'autres vaisseaux auraient été mobilisés d'autre part pour le cerner. La seule perspective était de détruire le galion. Détruire un bâtiment dont la coque est renforcée et capable de subir des coups de canons sans être percée. Le cafard n'était tout simplement pas outillé pour faire face à une telle menace.

- Chiéééééééé ! Mais pourquoi on en veut sans cesse à ce pauvre Joe ?! Pourquoi ?!

Parce qu'il fallait se contenter de dépouiller des gens de modeste condition. La contribution des élites économiques auprès de Mariejoi était conséquente, c'était les grandes fortunes, qui, par les prélèvements négociés par le Gouvernement Mondial, finançaient les armadas de marine, et bénéficiaient en échange d'une protection démesurée de la part de ces derniers.
Un galion dépêché pour couler une gabare, là où dans d'autres secteurs, des populations entières peinaient à commercer à cause de nids de pirates aux alentours, les gens de bien restaient prioritaire quand il s'agissait d'être défendus.

Il avait beau tenter de fuir, Joe ne voyait aucun échappatoire possible, il n'avait de toutes manière prit aucune provision pour une échappée de long terme. Cela dit, la perspective de se retrouver en prison ne l'enchantait guère non plus.
A la barre de son navire, il avait séché ses larmes et était à présent pensif.

- Un point faible, un point faible....

Se répétait-il sans cesse. Fonçant tout droit, il releva la tête, son sourire carnassier s'étendait le long de son visage. Le cafard avait besoin d'un temps d'adaptation face à l'adversité, la peur dans un premier temps, puis la panique pour fuir. Une fois enfuit, il pouvait commencer à réfléchir rationnellement et trouver une idée pour s'en sortir.

- Le safran évidemment ! Ils ne peuvent pas le renforcer, autrement ils ne peuvent plus manoeuvrer, AH-AH ! Je suis un génie !

Le safran était la partie située à la poupe d'un navire en forme de lame. Reliée au gouvernail, la destruction de cette partie essentielle de tout vaisseau signifiait l'immobilisation immédiate de ce dernier en cas d'avarie.
Mais le sourire plein d'assurance du fuyard laissa vite la place à une moue hargneuse. Si il avait localisé le point faible, le tout était maintenant d'y accéder.
Seulement, contourner un bâtiment aussi bien armé, c'était s'exposer aux tirs et, par extension, aux abysses. Envisageant un instant l'idée de frôler le Galion pour échapper à la portée des canons, Joe se doutait bien que le marines sur les ponts le canarderaient sans sommation.

- Comment se mettre dans la trajectoire de leur artillerie sans finir en chair à canon ?

La réflexion fut de courte durée et son sourire de charognard ne tarda pas à revenir. Regardant derrière lui, il fît demi tour très rapidement. L'avantage de son vaisseau face au galion était la facilité avec laquelle il pouvait manoeuvrer pour tourner.

- Tribord toute héhéhé ! Me revoilàààà !


♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫ 1450786821-2


Sur le pont avant du galion, le capitaine de marine regarda sceptique la manoeuvre de Joe.

- Est-ce qu'il vient se rendre ? On dirait que ça lui a prit comme une envie de pisser.

Mais compte tenu de la trajectoire de leur gibier, les marines ne tardèrent pas à se rendre compte qu'il ne se rendait pas. Le voyant s'apprêter à entrer dans le champ de visée des canons, ils préparèrent l'arsenal pour en finir une bonne fois pour toute.

- Ne tirez surtout paaas !

Hurla le capitaine à ses matelots qui ne comprenaient pas.

- Cette espèce de.... Il est retourné à côté du bateau civil, si on tire, on les coule par extension.

Il était déjà rageant pour un officier de marine de voir un pirate usurper la casquette d'un de ses collègues pour la modifier en quelque chose de grotesque, mais qu'en plus il se joue de lui risquant la vie de civils, simplement en se mettant à côté d'eux, c'en était trop. A présent, c'était au tour des marines d'être dans une impasse.

- On ne va quand même pas devoir appeler des renforts pour une vermine pareille ?!


Dernière édition par Joe Biutag le Mer 23 Déc 2015 - 23:09, édité 1 fois
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Au loin, tranquillement installé sur son rafiot collé au navire de plaisance, le cafard salua joyeusement l'équipage de marine qui le fusillait du regard. Ils étaient trop loin pour l'abattre au fusil, et ne pouvaient risquer de blesser des civils en usant des canons. En dépit de l'avantage du nombre, et même des moyens militaires, ils se retrouvaient dos au mur face à un pirate hilare devant leurs mésaventures.
Si il rigolait bien, Joe était lui aussi bloqué dans son entreprise.

Ayant pour projet de briser le safran du galion à sa poursuite, il devait à présent attendre que le vaisseau monstrueux commence à manoeuvrer pour l'attaquer par derrière sans risque. Allongé sur le ponton de son navire, Joe croisa les mains derrière sa tête. A présent il ne restait qu'à attendre.


PLOUF !

C'est d'un geste brusque que le forban se redressa paniqué. A tout considérer comme acquis, il avait oublié qu'une des forces d'un galion était aussi le nombre d'hommes qui s'y touvaient. Ces derniers venaient de descendre une chaloupe avec à son bord une quinzaine de marines. On les sentait remontés, fixant tous Joe comme des loups observeraient un lapin de garenne. Tout ce qu'ils attendaient à présent, c'était d'être assez près pour faire parler la poudre.

- Mais vous prenez jamais de vacances bordel ?!

Cette fois, le cafard était en colère. Le manque de sommeil, le besoin pressant d'assouvir sa cupidité, et les péripéties du jour avaient eu raison de ses nerfs. Si ses ennemis situés sur la chaloupe étaient encore trop loin pour utiliser leurs fusil, lui avait à sa disposition de quoi les calmer.
Ouvrant son anorak, il se saisit cette fois, non pas de son mousquet, mais de son lance grenade. Ce dernier était chargé d'un petit boulet de canon, et la quantité de poudre de l'arme lui permettait de tirer sur de longues distances.


♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫ 253082_3868015


Braquant le canon vers les airs, il prit son temps pour viser. Si il n'était pas doué pour se battre, sa lâcheté naturelle lui offrait quelques prédispositions à l'utilisation d'armes à distance, aussi, il s'était longuement entraîné à tirer. Cela ne faisait pas de lui un tireur d'élite, mais un excellent artilleur.
Joe pressa la détente.
Une explosion soudaine se fit retentir, puis le boulet prit de l'altitude. Tous suivaient sa trajectoire du regard, y comprit ceux qui ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'il allait leur tomber dessus. La chaloupe fut perforée, plusieurs marines tués sur le coup, les autres contraints à barboter et regagner le galion.
Un autre boulet en main, Joe hurla à s'en arracher les cordes vocales pour être sur d'être entendu.

- Continuez de m'envoyer vos chaloupes ! Ma cale est remplie de ce genre de trésors haha  !

Du bluff, rien d'autre. Le boulet qu'il tenait en main, c'était sa seule munition de secours, il n'y avait rien dans la cale. C'était d'ailleurs sur ce dernier obus qu'il comptait pour détruire le safran.
Heureusement, aucune autre chaloupe ne fut mise à l'eau. Si le bluff n'avait pas prit, c'en était fini du cafard.

Le temps de cette démonstration de force, le galion s'était suffisamment avancé, à présent, Joe, qui était resté à côté du navire de plaisance pouvait mettre son plan à exécution. Cette fois, c'était lui qui allait les prendre en chasse.



♪ C'est à tribord qu'on morfle le plus fort ! ♫ 1450786831-3


Le vent lui était favorable. N'étant pas superstitieux, le boucanier ne considéra pas cela comme un signe. Filant à une vitesse hallucinante, il avait en réalité du mal à gérer la rapidité d'un navire qu'il ne maîtrisait que depuis la veille au soir. Déjà installés sur le pont arrière, des marines s'étaient attroupés, cette fois, ils étaient assez proche pour faire feu.

- Gyaaaaaaaaaaaaaah !!!

Pas moyen de faire machine arrière, pas après être allé si loin. Joe reprit son lance grenade, et visa cette fois face à lui, là où la gigantesque lame du safran se profilait. On aurait cru l'aileron d'un requin énorme dont le reste du corps eut été immergé en dessous du galion. Cette simple image glaçait le sang de Joe ; ajouté aux balles qui sifflaient à côté de son embarcation, et la vitesse folle à laquelle il allait, viser n'était pas aussi aisé que tout à l'heure.

- Fichtre couille ! Si ça continue je vais m'écraser !

En effet, le cafard collait au cul du galion, quelques noeuds supplémentaires et les marines n'auraient même plus besoin de tirer pour se débarrasser de lui. Joe faisait face au safran qu'il convoitait tant, bientôt, si il ne réagissait pas, il se le prendrait en pleine gueule.
Dans un ultime recours, il tira sa dernière munition de lance grenade fermant les yeux tant il appréhendait ce qui allait suivre.

La proximité de l'explosion avait soufflé dans le sens inverse du vent qui le poussait jusqu'alors. Enfin il ralentissait et pouvait manoeuvrer avec plus de facilité. Quand la fumée se dissipa, marines et forban purent apercevoir le safran parfaitement brisé.
C'était une victoire sans faille. Les marines étaient trop dépités pour continuer à tirer, ne comprenant pas comment un pirate aussi insignifiant avait réussi à les réduire à un tel état d'impuissance. Joe était victorieux. Fier de lui, il fit enfin demi tour, hors de danger. Encore un peu sonné par l'explosion qu'il avait généré, il observait les flocons de neige tombant délicatement avec grâce et volupté.

- Qu... De la neige ?! Mais il fait au moins vingt-cinq degrés !

Surprit, il se frotta les yeux avec vigueur, et quand il reprit ses esprits, l'impensable s'était produit.

- MON POGNOOOOOOOON !!! NAAAAAAN !! POURQUOAAAAAA ?!! MON POGNON !! C'EST PAS POSSIBLE NOOOON !!!

Iil sanglotait de bon coeur. Le souffle de l'explosion avait certes ralentit sa course, mais il avait aussi projeté la nappe dans laquelle était enveloppé son trésor. Les bijoux avaient sombré au fond des eaux, et les billets pleuvaient tels des flocons de neige, se dispersant dans la mer aux alentours.
Le visage déformé par la hargne, le cafard ramassait ce qu'il pouvait pour l'amasser sur le petit tas de richesses qui n'étaient pas passé par dessus bord.


PLOUF ! PLOUF ! PLOUF !


En pleine frénésie, il hasarda son regard en direction des bruits qui venaient de retentir. Ce n'était pas une chaloupe qui venait d'être mise à la mer, mais trois. Dans un effort du désespoir, les marines tentaient le tout pour le tout afin d'appréhender celui qui les avait humilié avec brio.
Pour Joe, aucun répit, même pas le temps de ramasser ses billets volés à la sueur de son front. Bien plus rapide que ses poursuivants qui n'avaient que des rames pour naviguer, le cafard ne tarda pas à les semer, les yeux embués de larmes de rage.
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[ Épilogue ]



Le temps de revenir au quai, le soleil commençait à se coucher. C'est un cafard dépité, au visage glacial qui venait de mouiller à bon port. Il déposa sa gabare là où il l'avait volée. Elle était de toutes manières criblée de balles, et la proue était brûlée par l'explosion de tantôt.

Débarquant à terre, c'est une nappe d'une faible embonpoint qu'il avait sous le bras. Après s'être lamenté une fois encore, il avait prit le temps lors de son voyage de retour, de compter ce qui lui restait.

- Un million deux cent trente quatre mille cinq cent vingt-huit berries.

Marmonnait-il un brin contrarié. Après tout, c'était une jolie somme, bien que modeste comparée à ce qu'il aurait pu obtenir. Dorénavant, il aurait de quoi voir venir, et surtout de quoi manger convenablement, quand on vit une vie aussi agitée que la sienne, il vaut mieux que ce soit le ventre plein.
Mais avant de se repaître, Joe traîna près du marché naval du coin. Il lui fallait racheter les deux munitions de lance-grenade utilisées durant sa confrontation avec les marines.

- Pour toi mon gars, ça f'ra trente mille berries !

- Un million deux cent quatre mille cinq cent vingt-huit berries.

Le vendeur sourcilla en entendant une telle réponse. Le visage de Joe laissait entendre qu'il avait à faire à un pirate, mais il ne s'attendait pas à commercer avec un tel lunatique. Le dit lunatique déposa les trente mille billets, chargea son arme de la munition, et plaça le second boulet dans l'aménagement prévu à cet effet dans son manteau.
A nouveau armé, le cafard reprenait sa route. Il commençait à reprendre du poil de la bête. Bien sûr, il était toujours aussi déprimé par la perte de son magot, mais l'idée du coût de réparation du galion pour la marine, ajouté aux coûts des pensions qui seraient allouées aux veuves des victimes de la chaloupe explosée le réjouissait au plus haut point.

Cette fois encore, il s'en était sorti de justesse. Mais il fonçait à nouveau tête baissée dans d'autres périples aussi dangereux. Pour lui, le jeu en valait la chandelle du moment qu'il y avait de l'argent au bout.

- Un million deux cent quatre mille cinq cent vingt-huit berries.

Mais en attendant, une bonne nuit de sommeil s'imposait d'elle même pour effacer le traumatisme de la perte de son trésor. Un navire de transport partait justement dans une heure. Le prix pour embarquer était de cinq cent berries, Joe se présenta pour acheter le billet.

- Un million deux cent quatre mille vingt-huit berries.

En grimpant à bord, il se souvînt avoir donné son nom aux passagers du navire du plaisance. De toutes manières, la marine l'avait déjà suite à son interrogatoire d'il y a quelques jours suivi du naufrage. Joe n'était pas parti pour recueillir la sympathie des mouettes, peut-être allait-il considérer gagner en notoriété auprès d'eux et frapper plus fort.
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