Le Don des Saints. Cette mégalopole s'élevant au beau milieu de l'océan, en plein dans le centre de West Blue, bardée de militaires pour protéger ses immenses édifices dont la démesure grandiloquente frôlait le divin ou le ridicule, selon le point de vue. Nombre de richesses avaient été déboursées pour changer l'ancienne île au nom si évocateur pour devenir "Don des Saints" : un gigantesque et prospère repère d'une famille gentiment expatriée de Tenryuubitos, dont les rumeurs couraient que le déménagement sur leur petite maison de vacance bâtie à la place de Troop Erdu ne faisait pas spécialement l'unanimité chez leurs semblables aux mœurs plus conservatrices. Car si certains avaient accepté de se remettre en question comme les Yonesku l'avaient fait, d'autres voyaient toujours d'un mauvais œil le fait de quitter la bulle des Dragons Célestes pour aller de surcroît s'installer parmi les parasites. Une information parmi tant d'autres résultant de mes tribulations dans les tavernes pseudo-homologuées du coin : quelques jours avaient suffit pour que j'en apprenne finalement tout un tas sur l'élite de la société, ces excités du bulbe évoluant sur leurs chariots électriques télécommandés dans leurs combinaisons hermétiques, bien à l'écart de la lie humaine environnante.
Ici plus qu'ailleurs, le culte des Dieux vivants avait été poussé à son paroxysme, si bien que ça n'aurait pas été étonnant si du jour au lendemain il avait fallu signer une déclaration admettant qu'on leur remettait notre âme dès que l'on mettait un pied sur l'île. A tous les coins de rue on pouvait ainsi croiser un statue de n'importe quel Yonesku vivant ou mort et il était de bon ton d'y déposer une bougie dans un cas comme dans l'autre. Intimant la dictature, les Dragons Célestes se complaisaient à "proposer" aux habitants de leur rendre régulièrement divers cultes et faire le sacrifice de leur dignité pour venir individuellement s'agenouiller plusieurs heures durant devant les autels sanctifiés, quand ce n'était pas en famille lors de rassemblements gigantesques sur la Grand Place. Ici plus qu'ailleurs, l'argent aidait à forcer le respect et éviter les débâcles malheureuses que l'on retrouvait bien souvent dans les dictatures contemporaines : reprenant les concepts antiques de la "vie de la cité", les Yonesku proposaient des primes aux gentilshommes qui apportaient leur pierre à l'édifice qu'était le Don des Saints. Hommes politiques, économistes, écrivains, artistes... tels étaient les individus et personnalités notoires qui saisissaient leur chance pour embellir la vie quotidienne des habitants sur l'île et notamment celle des nobles.
Seulement voilà, les événements actuels ne prêtaient pas vraiment à l'idéologie forçant une telle plénitude alors que les meurtres de citoyens modèles s'accumulaient et que les patrouilles avaient récemment installé un couvre-feu sur l'île, que les quatre divisions de la Marine commandées par l'agitée du bocal et limier Numeroueh Uno des Yonesku s'évertuaient à stupidement réaliser leur chasse aux sorcières dans la ville en condamnant arbitrairement les habitants suffisamment suspects aux cachots noirs et ténébreux des gigantesque palais, sans même les relâcher une fois innocentés. Bref, la confusion avait rapidement viré à un apex dérangeant car dissimulé tant bien que mal alors que les forces de l'ordre commençaient elles-mêmes à craindre pour leurs vies, inutiles qu'elles étaient à mettre la main sur le suspect. Et c'était finalement sous les traits d'une Elizabeth Butterfly touriste simplement curieuse à l'idée d'aborder le fameux Don des Saints que j'avais fini par me faire piéger les deux pieds dans la fange locale qui ne changeait guère à son ancienne appartenance : si les chemins boueux du petit coin paumé avaient viré aux pavés blancs soigneusement dépoussiérés par les pseudo-Raëliens, ça n'empêchait pas l'endroit de sentir la bouse pour autant. Rapidement amenée à prendre connaissance des faits, je savais pertinemment que les principaux suspects à de tels assassinats ne pouvaient être que les bouseux du coin qui y avaient perdu au change, lorsque leur baraque miteuse qui avait transcendé les génération s'était faite raser pour y bâtir un palais flambant neuf à la place. Cependant, brandir mon intellect et mon pédigrée ne m'avait servi à rien lorsque je m'étais rendue dans l'une des quatre bases triangulant l'île pour proposes mes services : on m'avait tout simplement ri au nez avant de me balancer que je sous-estimais les capacités des régiments au service des Yonesku.
Ce qui n'était pas totalement faux.
Ici plus qu'ailleurs, le culte des Dieux vivants avait été poussé à son paroxysme, si bien que ça n'aurait pas été étonnant si du jour au lendemain il avait fallu signer une déclaration admettant qu'on leur remettait notre âme dès que l'on mettait un pied sur l'île. A tous les coins de rue on pouvait ainsi croiser un statue de n'importe quel Yonesku vivant ou mort et il était de bon ton d'y déposer une bougie dans un cas comme dans l'autre. Intimant la dictature, les Dragons Célestes se complaisaient à "proposer" aux habitants de leur rendre régulièrement divers cultes et faire le sacrifice de leur dignité pour venir individuellement s'agenouiller plusieurs heures durant devant les autels sanctifiés, quand ce n'était pas en famille lors de rassemblements gigantesques sur la Grand Place. Ici plus qu'ailleurs, l'argent aidait à forcer le respect et éviter les débâcles malheureuses que l'on retrouvait bien souvent dans les dictatures contemporaines : reprenant les concepts antiques de la "vie de la cité", les Yonesku proposaient des primes aux gentilshommes qui apportaient leur pierre à l'édifice qu'était le Don des Saints. Hommes politiques, économistes, écrivains, artistes... tels étaient les individus et personnalités notoires qui saisissaient leur chance pour embellir la vie quotidienne des habitants sur l'île et notamment celle des nobles.
Seulement voilà, les événements actuels ne prêtaient pas vraiment à l'idéologie forçant une telle plénitude alors que les meurtres de citoyens modèles s'accumulaient et que les patrouilles avaient récemment installé un couvre-feu sur l'île, que les quatre divisions de la Marine commandées par l'agitée du bocal et limier Numeroueh Uno des Yonesku s'évertuaient à stupidement réaliser leur chasse aux sorcières dans la ville en condamnant arbitrairement les habitants suffisamment suspects aux cachots noirs et ténébreux des gigantesque palais, sans même les relâcher une fois innocentés. Bref, la confusion avait rapidement viré à un apex dérangeant car dissimulé tant bien que mal alors que les forces de l'ordre commençaient elles-mêmes à craindre pour leurs vies, inutiles qu'elles étaient à mettre la main sur le suspect. Et c'était finalement sous les traits d'une Elizabeth Butterfly touriste simplement curieuse à l'idée d'aborder le fameux Don des Saints que j'avais fini par me faire piéger les deux pieds dans la fange locale qui ne changeait guère à son ancienne appartenance : si les chemins boueux du petit coin paumé avaient viré aux pavés blancs soigneusement dépoussiérés par les pseudo-Raëliens, ça n'empêchait pas l'endroit de sentir la bouse pour autant. Rapidement amenée à prendre connaissance des faits, je savais pertinemment que les principaux suspects à de tels assassinats ne pouvaient être que les bouseux du coin qui y avaient perdu au change, lorsque leur baraque miteuse qui avait transcendé les génération s'était faite raser pour y bâtir un palais flambant neuf à la place. Cependant, brandir mon intellect et mon pédigrée ne m'avait servi à rien lorsque je m'étais rendue dans l'une des quatre bases triangulant l'île pour proposes mes services : on m'avait tout simplement ri au nez avant de me balancer que je sous-estimais les capacités des régiments au service des Yonesku.
Ce qui n'était pas totalement faux.
Dernière édition par Eleanor Bonny le Mer 16 Juin 2021 - 13:17, édité 2 fois