*Pfff...ça sent l'urine de chat dans cette ville. C'est désagréable. *
Logue Town. La ville du commencement et de la fin. Une cité légendaire où est né et où est mort le plus célèbre de tout les pirates, souriant sur l'échafaud d'après la légende urbaine. Un homme acclamé par certains, hué par d'autres, et ce depuis des années ! Myosotis n'en avait cure, ça n'était pas important pour lui. Certes ce type était important, certes il avait chamboulé le monde comme jamais. Mais les morts appartiennent au passé et ne peuvent plus rien lui apporter. C'est vrai, après tout ce gars n'avait rien laissé d'autre sur cette terre que des espoirs et des rêves dans les yeux des gens. C'était peut être motivant au début, mais ça s'estompe au bout d'un certains temps.
Le bel androgyne était arrivé à Logue Town la veille, tard, et tout ce qu'il avait fait c'était se trouver une chambre dans un hôtel pourri en bordure du centre-ville. Une chambre qui ressemblait plus à une cellule et dont la froideur était digne de la mansarde d'un prêtre. Un lit qui grince, une humidité ambiante palpable, une table rongée par l'usure une fenêtre donnant sur un cloître rempli de bosquets défraîchis et qui, s'ils pouvaient parler, hurleraient de désespoir et avides d'eau. Tomber dans un taudis pareil, ça partait mal quand même. Ça lui rappelait presque sa chambre au manoir De Ville, à Cocoyashi. Elle était presque aussi glauque, au grenier mais au moins il pouvait l'agrémenter de petites décorations artisanales pour la rendre plus personnelle, et il y faisait moins froid et humide.
Et voilà que le jeune homme était en train de déambuler dans les rues de la ville, histoire de l'explorer un peu et voir ce qu'il pouvait en tirer. Son passage serait bref, Logue Town est une ville bien gardée et faire trop de vagues en arnaquant trop de monde ne serait pas très pratique. Plus tard, il réservait cette île pour plus tard. Mais ça ne voulait pas dire qu'il ne pourrait rien en tirer lors de sa première escale ici ! Comme on dit, toutes les occasions sont bonnes à prendre. Il fallait simplement trouver la bonne...
Même le soir il y avait un peu d'animation dans la rue. Elle n'était pas bondée mais il croisait pas mal de monde se promenant et profitant des activités nocturnes que proposait cette charmante ville. Myosotis trouvait que les rues de la ville sentaient l'urine, sûrement à cause des caniveaux et bouches d'égouts posés ça et là. Il fallait dire que le précieux avait l'odorat sensible, il était capable de sentir tout n'importe quelle odeur plus amplifiée, notamment les renvois des égouts et autres réservoirs à ordures. Bref, il trouvait que ça sentait mauvais et ne comptait pas se justifier !
Passant à côté d'un groupe d'hommes bourrus, assis sur un banc, grandement occupés à commenter les nouvelles du monde comme s'ils étaient membres de la haute société, ou partis du gouvernement, Myo' passa par un escalier pour descendre dans une rue adjacente. Celle-ci était plus silencieuse, éclairée par les réverbères et les étoiles, petites loupiotes célestes brillant comme des diamants. Elles lui ont toujours fait penser à des diamants, lui donnant l'illusion que, tout les soirs, il s'endormait en ayant des joyaux près de lui. Les diamants sont les meilleurs amis d'une femme, mais ceux de Myosotis aussi !
Continuant d'évoluer dans la rue, les talons de ses bottes faisaient du bruit en heurtant le pavé. Et la cravache accrochée à sa ceinture lui donnait un air plutôt curieux. Si bien que, après avoir attiré le regard de certaines personnes qui passaient près de lui, décida de ranger la baguette de cuir dans son sac en bandoulière qu'il portait, la lanière sur son épaule. Un chien de taille moyenne, au poil aussi broussailleux que la barbe rousse de son maître, passa sur sa droite, courant jovialement en ponctuant sa course d'aboiements. Le canidé attendait son maître au bout de quelques sauts, et Myosotis les dépassa rapidement en accélérant le mouvement. Il détestait les chiens, son frère en possédant deux et n'hésitait pas à les lancer à ses trousses.
*Cet endroit à pas l'air trop mal... *
De Ville repéra un bar au coin de la rue, au bout. Il semblait avait l'air animé à l'intérieur, le jeune homme arrivait à entendre des éclats de voix, des rires et autres sons de joie. Les verres tintaient également, ça avait l'air d'être un bon spot. Peut être qu'il arrivait à trouver quelque chose à se mettre sous la dent, un type assez ivre pour lui donner toute sa bourse, ou un assez crédule pour faire tout pareil ! Les bars, c'était l'endroit parfait après le marché pour remplir un porte-monnaie qui criait famine et il fallait dire que le sien n'allait pas tarder à lui réclamer quelques billets à manger...C'est pour cette raison qu'il décida d'entrer.
Comme il s'y attendait, ça grouillait de peuple là dedans ! Un comptoir rempli de gens saouls qui hoquetaient, le nez plongé dans leurs choppes qui bullaient encore. Le barman semblait occupé à essuyer quelques verres, il ne remarqua même pas l'entrée de Myosotis. C'était le mieux habillé de toute la salle, et il dénotait complètement d'avec tout les autres. Une chance que tout ces gars étaient plus occupés par la consommation d'alcool que par l'apparat chic du bel éphèbe. Myo' balaya la salle de son regard d'acier et constata que la plupart des tables étaient occupées par des gens profitant de leurs pintes, pratiquement tous en groupe. C'était un mauvais point, jamais il ne pourrait user de sa langue acérée et de ses talents de manipulation au beau milieu d'un groupe d'ivrognes qui seraient plus d'humeur à lâcher des vannes salaces et potaches qu'à l'écouter parler d'astres et de présages. Un gros au visage aussi rouge qu'un homard cuit chantait, un accordéon troué entre ses mains, l'instrument lâchant de grands vrombissements aussi bruyants que dérangeants. Fort heureusement, les bruits de l'accordéon étaient couverts par la cohue de la liesse de la clientèle. Certains de ses voisins se moquaient de lui, d'autres lui lançaient des petites coques de pistache. Le ventripotent ne remarquait même pas les projectiles qu'on lui jetait dessus, trop occupé à regarder fixement les ampoules du lustre bon marché en secouant péniblement son piano à bretelles dissonant.
*Que de beau monde ici ! *
C'était fantastique à quel point il avait le chic pour tomber sur les bons repaires à soiffards. Parfois il avait envie de se frapper tellement ça devenait ridicule. Pourquoi est-ce qu'il ne partait pas directement dans les grands établissements ? Les beaux restaurants avec la belle et richissime clientèle ? Il avait déjà les vêtements pour, il ne risquait pas de se faire recaler à l'entrée. Hm, quand bien même les bourgeois ne flaireraient pas l'embrouille, le personnel se chargerait de le reconduire à la sortie à grand coups de pieds lorsqu'ils se rendront compte que le petit gars à la figure angélique n'était rien d'autre qu'un arnaqueur de première doublé d'un menteur. Il devait penser à autre chose, trouver un bon filon dans cette pièce, il DEVAIT y en avoir un. Faites qu'il y en avait un, se mit-il à penser intensément.
Tournant la tête vers le fond de la salle, à droite, il remarqua une table au fond. Bien cachée et à peine éclairée sous une applique très kitsch en forme de fleur. Était assis à cette table un bel homme à la stature carrée et à la chevelure verte, coiffée en bataille. C'était la curieuse couleur qui avait attiré l'attention de Myosotis vers ce coin de la pièce. Le nez en trompette de cet homme rehaussait l'attitude malicieuse que lui donnait son sourire. Entre ses mains, un jeu de cartes qu'il battait aussi vite que l'éclair, comme s'il arrivait à les maîtriser par la simple force de sa pensée. Un homme repartait, tout penaud, lui laissant une liasse de billets. A vue de nez, il devait bien y en avoir pour au moins dix milles berrys. Et Myo' avait le flair pour ce genre d'estimations. Le bel homme aux cheveux céladons s'empressa des les fourrer dans sa poche avant de se remettre à battre ses cartes, et Myosotis se mit à sourire à son tour. Il avait trouvé à qui il adresserait la parole ce soir.
*Le seul à ne pas être ivre, le seul à avoir un joli minois ! Je vais bien m'amuser ! *
L'androgyne, passant habilement entre les tables, se faufila jusqu'à la table du croupier en herbe pour finir par s'asseoir sur la banquette, juste à côté de lui. Il adopta ensuite une moue candide et étonnée pour parfaire le personnage.
- Bonsoir, je m'appelle Myosotis. Fit-il d'une voix enfantine et innocente. Je vous ai vu manipuler ces cartes, vous avez l'air sacrément habile avec nos mains. A quoi étiez vous en train de jouer ? J'adorerai que vous m'appreniez les règles !
Et il se mit à battre des cils, plongeant son regard dans celui de l'homme aux cartes.
Logue Town. La ville du commencement et de la fin. Une cité légendaire où est né et où est mort le plus célèbre de tout les pirates, souriant sur l'échafaud d'après la légende urbaine. Un homme acclamé par certains, hué par d'autres, et ce depuis des années ! Myosotis n'en avait cure, ça n'était pas important pour lui. Certes ce type était important, certes il avait chamboulé le monde comme jamais. Mais les morts appartiennent au passé et ne peuvent plus rien lui apporter. C'est vrai, après tout ce gars n'avait rien laissé d'autre sur cette terre que des espoirs et des rêves dans les yeux des gens. C'était peut être motivant au début, mais ça s'estompe au bout d'un certains temps.
Le bel androgyne était arrivé à Logue Town la veille, tard, et tout ce qu'il avait fait c'était se trouver une chambre dans un hôtel pourri en bordure du centre-ville. Une chambre qui ressemblait plus à une cellule et dont la froideur était digne de la mansarde d'un prêtre. Un lit qui grince, une humidité ambiante palpable, une table rongée par l'usure une fenêtre donnant sur un cloître rempli de bosquets défraîchis et qui, s'ils pouvaient parler, hurleraient de désespoir et avides d'eau. Tomber dans un taudis pareil, ça partait mal quand même. Ça lui rappelait presque sa chambre au manoir De Ville, à Cocoyashi. Elle était presque aussi glauque, au grenier mais au moins il pouvait l'agrémenter de petites décorations artisanales pour la rendre plus personnelle, et il y faisait moins froid et humide.
Et voilà que le jeune homme était en train de déambuler dans les rues de la ville, histoire de l'explorer un peu et voir ce qu'il pouvait en tirer. Son passage serait bref, Logue Town est une ville bien gardée et faire trop de vagues en arnaquant trop de monde ne serait pas très pratique. Plus tard, il réservait cette île pour plus tard. Mais ça ne voulait pas dire qu'il ne pourrait rien en tirer lors de sa première escale ici ! Comme on dit, toutes les occasions sont bonnes à prendre. Il fallait simplement trouver la bonne...
Même le soir il y avait un peu d'animation dans la rue. Elle n'était pas bondée mais il croisait pas mal de monde se promenant et profitant des activités nocturnes que proposait cette charmante ville. Myosotis trouvait que les rues de la ville sentaient l'urine, sûrement à cause des caniveaux et bouches d'égouts posés ça et là. Il fallait dire que le précieux avait l'odorat sensible, il était capable de sentir tout n'importe quelle odeur plus amplifiée, notamment les renvois des égouts et autres réservoirs à ordures. Bref, il trouvait que ça sentait mauvais et ne comptait pas se justifier !
Passant à côté d'un groupe d'hommes bourrus, assis sur un banc, grandement occupés à commenter les nouvelles du monde comme s'ils étaient membres de la haute société, ou partis du gouvernement, Myo' passa par un escalier pour descendre dans une rue adjacente. Celle-ci était plus silencieuse, éclairée par les réverbères et les étoiles, petites loupiotes célestes brillant comme des diamants. Elles lui ont toujours fait penser à des diamants, lui donnant l'illusion que, tout les soirs, il s'endormait en ayant des joyaux près de lui. Les diamants sont les meilleurs amis d'une femme, mais ceux de Myosotis aussi !
Continuant d'évoluer dans la rue, les talons de ses bottes faisaient du bruit en heurtant le pavé. Et la cravache accrochée à sa ceinture lui donnait un air plutôt curieux. Si bien que, après avoir attiré le regard de certaines personnes qui passaient près de lui, décida de ranger la baguette de cuir dans son sac en bandoulière qu'il portait, la lanière sur son épaule. Un chien de taille moyenne, au poil aussi broussailleux que la barbe rousse de son maître, passa sur sa droite, courant jovialement en ponctuant sa course d'aboiements. Le canidé attendait son maître au bout de quelques sauts, et Myosotis les dépassa rapidement en accélérant le mouvement. Il détestait les chiens, son frère en possédant deux et n'hésitait pas à les lancer à ses trousses.
*Cet endroit à pas l'air trop mal... *
De Ville repéra un bar au coin de la rue, au bout. Il semblait avait l'air animé à l'intérieur, le jeune homme arrivait à entendre des éclats de voix, des rires et autres sons de joie. Les verres tintaient également, ça avait l'air d'être un bon spot. Peut être qu'il arrivait à trouver quelque chose à se mettre sous la dent, un type assez ivre pour lui donner toute sa bourse, ou un assez crédule pour faire tout pareil ! Les bars, c'était l'endroit parfait après le marché pour remplir un porte-monnaie qui criait famine et il fallait dire que le sien n'allait pas tarder à lui réclamer quelques billets à manger...C'est pour cette raison qu'il décida d'entrer.
Comme il s'y attendait, ça grouillait de peuple là dedans ! Un comptoir rempli de gens saouls qui hoquetaient, le nez plongé dans leurs choppes qui bullaient encore. Le barman semblait occupé à essuyer quelques verres, il ne remarqua même pas l'entrée de Myosotis. C'était le mieux habillé de toute la salle, et il dénotait complètement d'avec tout les autres. Une chance que tout ces gars étaient plus occupés par la consommation d'alcool que par l'apparat chic du bel éphèbe. Myo' balaya la salle de son regard d'acier et constata que la plupart des tables étaient occupées par des gens profitant de leurs pintes, pratiquement tous en groupe. C'était un mauvais point, jamais il ne pourrait user de sa langue acérée et de ses talents de manipulation au beau milieu d'un groupe d'ivrognes qui seraient plus d'humeur à lâcher des vannes salaces et potaches qu'à l'écouter parler d'astres et de présages. Un gros au visage aussi rouge qu'un homard cuit chantait, un accordéon troué entre ses mains, l'instrument lâchant de grands vrombissements aussi bruyants que dérangeants. Fort heureusement, les bruits de l'accordéon étaient couverts par la cohue de la liesse de la clientèle. Certains de ses voisins se moquaient de lui, d'autres lui lançaient des petites coques de pistache. Le ventripotent ne remarquait même pas les projectiles qu'on lui jetait dessus, trop occupé à regarder fixement les ampoules du lustre bon marché en secouant péniblement son piano à bretelles dissonant.
*Que de beau monde ici ! *
C'était fantastique à quel point il avait le chic pour tomber sur les bons repaires à soiffards. Parfois il avait envie de se frapper tellement ça devenait ridicule. Pourquoi est-ce qu'il ne partait pas directement dans les grands établissements ? Les beaux restaurants avec la belle et richissime clientèle ? Il avait déjà les vêtements pour, il ne risquait pas de se faire recaler à l'entrée. Hm, quand bien même les bourgeois ne flaireraient pas l'embrouille, le personnel se chargerait de le reconduire à la sortie à grand coups de pieds lorsqu'ils se rendront compte que le petit gars à la figure angélique n'était rien d'autre qu'un arnaqueur de première doublé d'un menteur. Il devait penser à autre chose, trouver un bon filon dans cette pièce, il DEVAIT y en avoir un. Faites qu'il y en avait un, se mit-il à penser intensément.
Tournant la tête vers le fond de la salle, à droite, il remarqua une table au fond. Bien cachée et à peine éclairée sous une applique très kitsch en forme de fleur. Était assis à cette table un bel homme à la stature carrée et à la chevelure verte, coiffée en bataille. C'était la curieuse couleur qui avait attiré l'attention de Myosotis vers ce coin de la pièce. Le nez en trompette de cet homme rehaussait l'attitude malicieuse que lui donnait son sourire. Entre ses mains, un jeu de cartes qu'il battait aussi vite que l'éclair, comme s'il arrivait à les maîtriser par la simple force de sa pensée. Un homme repartait, tout penaud, lui laissant une liasse de billets. A vue de nez, il devait bien y en avoir pour au moins dix milles berrys. Et Myo' avait le flair pour ce genre d'estimations. Le bel homme aux cheveux céladons s'empressa des les fourrer dans sa poche avant de se remettre à battre ses cartes, et Myosotis se mit à sourire à son tour. Il avait trouvé à qui il adresserait la parole ce soir.
*Le seul à ne pas être ivre, le seul à avoir un joli minois ! Je vais bien m'amuser ! *
L'androgyne, passant habilement entre les tables, se faufila jusqu'à la table du croupier en herbe pour finir par s'asseoir sur la banquette, juste à côté de lui. Il adopta ensuite une moue candide et étonnée pour parfaire le personnage.
- Bonsoir, je m'appelle Myosotis. Fit-il d'une voix enfantine et innocente. Je vous ai vu manipuler ces cartes, vous avez l'air sacrément habile avec nos mains. A quoi étiez vous en train de jouer ? J'adorerai que vous m'appreniez les règles !
Et il se mit à battre des cils, plongeant son regard dans celui de l'homme aux cartes.