Une nouvelle année commence derrière l'écran. Les festivités ont lieu, la musique colore les tympans fragilisés par le son perpétuel des machines que fait la vie de l'homme. Les feux d'artifices animent le ciel sombre. Et s'emballent les cœurs chaleureux, les têtes éméchées à l'alcool brut. Je ne comprends pas pourquoi tous ces pétards et ce tintouin si artificiel quand on sait comment a été l'année passée... Je me souviens ces moments immortels à la mémoire. Ces pleurs et cette angoisse ancrée dans la chaire. Et les voilà, ces cons qui festoient accueillant dans leurs bras seuls, le poids d'une autre ère. Bientôt ils seront déchus de leurs pays, bientôt ils ne seront plus eux-même. Nous perdons nos droits et pour seul liberté restante, l'écriture immuable, voir éternelle.
L'encre coule. Je suis dans les fondements de la société, un être à part. J'ouvre alors une bière à la capsule rouge et bois une gorgée de ce nectar fait avec amour. M’exerçant à la plume, je m'applique consciencieusement sur le papier et je griffonne quelques mots...
Mon personnage pense être un surhomme. Des larmes lui viennent parfois. Elles se mêlent alors à la bruine accumulée sur sa peau s'attardant quelques temps puis le quittant elles aussi, en une cascade de flocons de cristal. Bientôt le pont prend tout son sens, un véritable fleuve de tristesse a emplit le lit vide qu'il surplombait et déferle vers l'inconnu. Il a commencé cette aventure avec des amis et se retrouve seul, désemparé vers une mort certaine. Pourtant il ne cesse d'aller de l'avant, comme le héros Zarathoustra, en quête vers sa légende personnelle. Pour parfaire à son futur statut de Shichibukai, le pont doit être un lien, un passage. Et rien ne semble l'attendre sur l'autre rive, restée vierge d'image. Y a t'il seulement quelque chose qui l'attend, quelqu'un… ? Son père est un révolutionnaire et sa mère reste un mystère, d'ailleurs j'ai cherché, je ne comprends toujours pas pourquoi Richard Bradstone n'a pas encore dit « Une bière ! Mon royaume pour une bière ! ».
Qui suis-je en réalité ? Je crois, non je pense avoir trouvé la clé du mystère. La vérité est tout autre.
Elle réside dans les arbres.
Mais à Alabasta, il n'y a pas d'arbres.