Un début assez spécial

Bonjour à tous , je vous propose un petit rp d'introduction. En espérant que celui-ci ne pique pas trop les yeux.

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Voilà maintenant deux ans que Vertigo a été affecté au QG de South Blue. Il se souvient de l’arrivée du messager portant ses ordres d’affectation comme si c’était hier.

Il était en train d’étudier ses prothèses cybernétiques avec son père lorsqu’un coursier est arrivé à la demeure de ses parents. Il ne pensait pas être aussi heureux cela même si il allait être éloigné de sa famille. Le navire le conduisant au QG de South Blue devant appareiller le lendemain matin. Ayant peu de possessions les bagages furent vite fait. Le plus difficile fut les adieux, sans trop de surprise sa mère eut le plus de mal à le laisser partir. Son père lui eut moins de soucis, il savait qu’il était temps pour son fils d’être indépendant.        
                                                                                                       
Heureusement pour lui ses amis Karla et Raito étaient aussi transférés au QG de South Blue, mais pas dans la même section. Les premiers mois furent assez tranquilles, de simples patrouilles dans les villages avoisinant, des manœuvres en mer et d’autres missions tout aussi routinière.
Vertigo faisait partit d’une section de 150 hommes principalement des premières classes, avec une très faible minorité de seconde classes, environ 20 personnes. Cet attroupement d’hommes et de femmes étaient commandés par le Lieutenant Hassov, un homme d’une quarantaine d’années connu au sein du QG pour son intransigeance. Lors de leurs différentes affectations ils étaient divisés en groupe de 25 hommes. Le groupe du cyborg étaient commandé par le Sergent Staffe. Vertigo n’avait pas vraiment d’opinion à son sujet, il a simplement pu constater que cet homme préférait diriger de l’arrière, un planqué quoi.

Au cours d’un exercice, le jeune cyborg se fit remarquer par le commandant Themis, il fut convoqué dans son bureau peu de temps après. Lorsque ses camarades apprirent la nouvelle, ils ont immédiatement donnés leurs condoléances. Vertigo ne comprenait pas pourquoi il se faisait convoquer, il n’avait pas le souvenir de s’être fait remarqué d’une quelconque façon. Au contraire il cherchait à garder un profil bas, il faisait le travail pour lequel il était payé, ni plus ni moins.
C’était donc peu confiant qu’il alla au bureau du commandant.
Le jeune homme frappa à la porte du bureau.

« Entrez »

Vertigo rentra dans une pièce superbement aménagée. Des épées et pistolets ornaient les murs, au milieu de la pièce un bureau massif en bois recouvert de dossier. Derrière ce bureau, assis, se tenait une femme, le commandant Thenis. Un air d’autorité naturel se dégageait d’elle contrastant se grande beauté. Elle était visiblement en train de lire des dossiers avant qu’elle soit interrompue. Vertigo avança et s’arrêta à distance raisonnable du bureau et se mit au garde à vous.

« Matelot de deuxième classe Vertigo, au rapport »

Le commandant l’examina quelques secondes. Son regard était pesant, il y avait quelque chose de spécial à propos de cette femme, une forte aura émanait de sa personne. Le jeune homme n’avait pas eu ce sentiment à propos de ses officiers supérieurs.

« Repos, je suis le commandant Themis, c’est moi qui a la charge des marines d’élite dans le secteur. Savez-vous pourquoi vous êtes là ? »
« Non mon commandant. »
« J’observais l’entrainement de votre section hier, et une personne se dégageait du lot. Comme si elle n’était pas à sa place.  Qu’avez-vous à dire à cela. »
« Et bien je suppose que vous voulez parler de moi, mes excuses mon commandant si j’ai pas semblé à la hauteur. »
« Non, au contraire vous sembliez au-dessus du lot. Je vais être directe, que diriez-vous d’intégrer la marine d’élite ? Je suis sûr que vos talents en devenir pourraient être utile. »
« Merci de la proposition mon commandant, mais même si je ne suis pas à ma place, je préfère prendre mon temps. J’avoue trouver les entrainements et les manœuvres terriblement ennuyantes, mais je suis payé pour les faires. »
« C’est dommage de voir un potentiel comme le vôtre gâché au sein des troupes régulières. Si vous souhaitez avoir un entrainement un peu plus difficile, vous pouvez venir à mes entrainements. »

Vertigo eu du mal à cacher sa surprise à cette proposition soudaine.

« Avec plaisir mon commandant. J’espère être à la hauteur. »
« Demain matin, cinq heures, à la salle d’entrainement, je ferais en sorte que vous n’ayez pas de soucis avec vos supérieurs. »
« Merci mon commandant »
Vertigo salua le commandant et fit demi-tour. Il sorti du bureau assez perplexe, lui qui pensait avoir fait une quelconque idiotie, il se retrouve à avoir un entrainement avec un commandant. Il en était plutôt fier.
Le reste de la journée se passa sans d’autre surprise, mis à part ses collègues le harcelant de questions sur son entrevue. Ceux-ci n’en croyaient pas leurs oreilles. Le cyborg alla se coucher le plus tôt possible en essayant de ne pas trop penser au lendemain matin.

Le réveil le lendemain matin ne fut pas facile, en effet il devait se lever trois heures plus tôt que ses collègues. Mais il avait hâte de s’entrainer avec le Commandant Themis. Il se dépêcha de se préparer et se dirigea vers la salle d’entrainement. En chemin il se remémora l’exercice qui avait causé sa convocation.

L’entrainement était une simulation d’attaque sur une patrouille en ville. La patrouille devait suivre un parcours prédéfinis, de la plage, à travers un bois, jusqu’au faux village et faire demi-tour jusqu’au point de départ. Un total de 50 hommes participait à la patrouille, divisé en deux équipes de 25 personnes. L’une dirigé par le sergent Staffe et l’autre par le Lieutenant Hassov. L’équipe du Lieutenant allait tendre l’embuscade quelque part sur le trajet. Vertigo lui était dans la patrouille du sergent Staffe. Celui-ci avait donné pour ordre de rester regroupé autour de lui. Le cyborg soupira mais ne fit aucun commentaire, comme à son habitude le sergent jouait le planqué, il n’en a que faire de la stratégie il veut simplement éviter de prendre des coups. Ce n’est pas comme si il allait se blesser avec les armes d’entrainements, au pire il peut y avoir des os de cassés.

L’exercice débuta en milieu de matinée, les conditions météorologiques n’étaient pas très optimales. Une fine pluie tombait en continue depuis quelques heures. Le passage en forêt risquait de les ralentir énormément, une embuscade semblait très plausible, du moins selon Vertigo. Le groupe se mit en marche, le terrain était en pente jusqu’au village, encore une chose qui avantageait les attaquants. Il leur fallu une demi-heure avant d’atteindre la forêt, et Vertigo commençait à être légèrement ennuyé par le sergent Staffe qui pendant la dernière demi-heure était resté bien au milieu du groupe et répétant sans cesse « Ouvrez les yeux » « Attention ils sont peut-être là » « Restez groupé ». Il n’avait qu’une envie, lâcher le groupe et aller de lui-même voir ce qui les attendaient. Mais il n’en fit rien, les ordres sont les ordres, aussi idiots soient-ils, de plus il savait que ce n’est pas en deuxième classe qui fallait attirer trop l’attention. Aussi ennuyant soit-il, il a besoin de son boulot et il se disait que si Staffe avait réussi à passer Sergent, c’est que ce n’était pas trop compliqué.

Comme escompté lorsqu’ils atteignirent la forêt leur progression fut énormément ralentie, le chemin de terre était boueux et leur vision limitée dut aux arbres. Le jeune homme décida de se placer sur le flanc gauche du groupe puisqu’il ne prévoyait pas d’attaque frontale. A peine un quart d’heure dans la forêt, l’attaque débuta. Deux grenades à plâtre furent jetées au milieu du groupe, Vertigo prit couvert derrière un arbre pour ne pas être pris dans le souffle de la détonation. Les deux grenades firent beaucoup de dégâts au groupe, un tiers du groupe fut mis hors combat et l’assaut débuta comme escompté sur les flancs. Le sergent Staffe était apparemment hors combat puisque aucun ordre ne fut lancé. Comme personne ne semblait reprendre le commandement, Vertigo hurla de prendre des positions défensives derrière les arbres et de se préparer à encaisser l’attaque. Ses camarades réagirent assez vite et s’exécutèrent. Environ dix hommes surgirent sur le flanc gauche, alors qu’il n’était que quatre pour défendre celui-ci. Le cyborg et ses trois comparses réagirent efficacement et mirent hors combat le petit groupe en les mettant à terre. Vertigo regretta plus tard de ne pas avoir pu aider ses camarades, chose qu’il aurait pu faire mais sur le moment il se contenta simplement de ne pas se faire toucher. Seul un de ses camarades était encore debout après l’attaque sur le flanc gauche. Mais pendant qu’il réglait ce problème le flanc droit avait presque été entièrement décimé. Il se retourna pour évaluer la situation. De leur côté, ils n’étaient plus que cinq, et en face il y avait onze hommes encore debout.

Il chercha du regard le lieutenant Hassov et le trouva avec un autre homme sur un rocher un peu plus haut dans la forêt. Le lieutenant était en train de le regarder, Vertigo lui sourît et se mit à marcher dans sa direction. Les hommes restant combattaient ardemment. Le Lieutenant fit un signe de la main et trois hommes interceptèrent Vertigo, celui-ci les mis hors d’état de nuire avec un coup de pied circulaire. Tout en se dirigeant vers le Lieutenant il se demande si il n’avait pas frappé trop fort, il ne souhaitait pas que ses camarades le prennent pour une grosse brute qui ne se soucie de rien.
Arrivé devant le Lieutenant celui-ci dégaina son épée. L’homme qui l’accompagnait tenta de faucher Vertigo au niveau du torse, mais il mordit la poussière très rapidement. Le lieutenant Hassov pris la parole.

« Ton groupe a été décimé, tu n’as aucune chance de survie. Rend toi. »
« Vous savez que ce n’est pas vrai »
« Il n’y a pas à avoir plus de perte. Rend toi »
Vertigo soupira. L’exercice était un échec total, pas la peine de le faire durer plus longtemps.
« Entendu » Il tendit les bras et joignit les poignets

« En avance ? Parfait »
Il fut ramené à la réalité par une voix venant de derrière lui. Il se retourna pour voir le commandant Themis.

Vertigo se mit au garde à vous.

« Bonjour mon commandant. »
« Et bien éduqué en plus. Repos. »

Themis lui fit signe de la suivre. Elle se dirigea vers le terrain d’entrainement extérieur. Il faisait encore nuit et seul ceux de garde était présent.

« Nous allons voir ce que tu peux faire, tu vas courir autour de la base jusqu’à ce que tu ne puisses plus courir ou jusqu’à ce que tu doives retourner à tes autres devoirs. »
« Bien commandant »

Quelques étirement et Vertigo était prêt à s’élancer, c’est là qu’il fut interrompu par le commandant.

« Tu oublies pas quelque chose ? »

Vertigo ne parvînt pas à demeurer impassible lorsque Themis lui tendit des poids et une corde… relié à un canon !

« Un problème ? »
« Aucun mon commandant »

Vertigo attacha les poids tout en se demandant comment il pouvait courir avec ceux-ci attachés tout en tractant un put*** de canon. Il commença à courir, enfin essaya mais les poids étaient très lourds. Un pas après l’autre il progressait, Sa vitesse était ridicule, il se trainait plus qu’il ne courait. Le commandant lui hurlait dessus.

«Aller plus vite ! Il n’y a presque pas de poids ! Comment fais-tu pour être aussi lent ?! »

Aussi lent ? se dit Vertigo. Mais c’est quoi ces exercices de taré, ce n'est pas en hurlant comme un putois que je vais avancer plus vite. Le cyborg avait envie de l’envoyer paitre mais il fit preuve de sang-froid et ne dis pas un mot. L’exercice continua, toujours avec les hurlements du commandant en arrière-plan. Ceux-ci avaient attirés quelques curieux qui semblaient amusés à la vue du jeune homme tirant sur un canon à s’en arracher les bras.

« Ne me dis pas que tu comptes laisser tomber comme tu l’as fait avec le Lieutenant pendant l’exercice ? lui hurla Themis »

Vertigo se rappelai très bien s’être rendu, il se rappelait aussi qu’il aurait très bien pu écraser les quelques soldats restants. Mais il avait préféré être bon joueur et ne pas attirer l’attention de ses supérieurs. Chose qui avait fonctionné sauf qu’il ne pensait pas que le commandant regardait l’exercice. Mais bon, il fallait souffrir pour devenir plus fort, et si pour cela il devait tirer quatre cannons, il le ferait. Il se demandait si ses augmentations allaient tenir un entrainement aussi rigoureux, et si surtout il n’allait pas s’évanouir de fatigue avant la fin. Il n’y avait pas un muscle de son corps qui ne le brulait pas, il allait avoir des courbatures pendant des jours.
Le temps s’écoula lentement, trop lentement et il ne savait pas s’il allait pouvoir faire un tour de la base. Mais il y arriva tant bien que mal, il n’avait jamais sué autant de sa vie. Il se demanda si Themis n’était pas complètement folle il eut sa réponse alors qu’au bout de deux heures il avait fait presque trois tours de base, l’exercice se termina et Themis vint le voir.

« Je ne m’attendais pas à ce que tu fasses si peu de tour, je pensais que tu allais me surprendre, mais malheureusement c’est très loin d’être le cas. Je n’ai pas senti de motivation chez toi, tu m’as fait perdre mon temps. Ce n’est pas la peine de revenir demain, j’ai d’autre chose à faire que d’entrainer. Toi qui disais que l’entrainement que tu fais avec tes camarades était trop simple, je me rends compte que tu n’es clairement pas prêt pour le niveau supérieur. »
« Mes excuses mon commandant, je m’attendais pas à cela. Encore désolé pour la perte de temps mon commandant. »
« Sur ce, je te laisse retourner à tes obligations. »

Un salut plus tard et Vertigo retourna à son baraquement. Le jeune homme fumait de colère. Il ne supportait pas de se faire traiter de la sorte. Il avait vraiment donné son maximum lors de l’exercice et il avait espéré que le commandant le remarque. Mais ce n’était pas le cas, il s’était fait humilier, et cela lui avait servi de leçon. Il réintégra son groupe et commença ses taches completement lessivé. Il n’avait qu'une envie , d’aller se coucher. Ce qu’il fit venu le soir.

Le lendemain matin il retourna un peu plus tôt au terrain d’entrainement, comme il s’en doutait Themis n’y était pas. Il reprit ses exercices de la veille car il voulait se prouver qu’il pouvait faire mieux et surtout ne pas laisser le commandant avoir raison. Il continua ses exercices chaque jour, il eut envie d’arrêter plusieurs fois, mais à chaque fois il se remémora ce que le commandant lui avait dit et il était reparti de plus belle. Sa fierté avait été blessée et il comptait bien lui prouver qu’elle avait tort à son propos.

Un matin alors qu’il allait reprendre son entrainement, le commandant était là.

« Tu as continué l’entrainement à ce que je vois. On peut dire que tu es persévérant. »

Vertigo se mit instantanément au garde à vous.

« Merci mon commandant. »
« J’ai un autre exercice à te proposer. Enfin je ne vais pas te le proposer, je me doute que tu accepteras. Suis-moi, nous allons au port. »

Le cyborg suivit Themis. Il se demandant quel genre d’exercice tordu elle allait lui faire faire. Il eut une sueur froide lorsqu’il aperçut les navires dans le port. Elle n’allait quand même pas lui faire tracter un truc aussi gros ?! Il allait vite être fixé puisqu’ils arrivaient au bord de l’eau.

« Donc, aujourd’hui tu vas aller jusqu’à la caravelle qui est un peu plus loin au large  et revenir. »

La caravelle en question se trouvait à environ deux milles marins.

« Entendu mon commandant »

Il s’avance jusqu’à l’eau, s’attendant à ce que le commandant l’interpelle pour lui faire tracter quelque chose, mais elle n’en fit rien. Vertigo entra dans l’eau, celle-ci était complètement glaciale. Il faisait encore nuit et les seuls lumières provenaient de la lune et d’une petite lueur sur la caravelle.  Le vent était comme des lames de rasoir sur sa peau. Le jeune homme avait beaucoup de mal à nager, il était entrainé vers le fond par ses augmentations cybernétiques, mais il se disait que au moins il n’avait pas de douleur au niveau des bras et des jambes. En quelques minutes il ne sentait plus du tout son corps, il fit quelque exercices afin que ses muscles ne s’endorment pas, même si ce genre d’exercices sont plus efficace lorsque l’on a des bras et des jambes. Cet entrainement était encore plus dur que le précédent, à vrai dire il aurait peut-être préféré devoir trainer un navire. Il but la tasse un nombre incalculable de fois et avait du mal à garder la tête à la surface.
Un peu plus de une heure plus tard il arriva à la caravelle. Il était bien fatigué et devait maintenant faire le retour encore plus rapidement que l’aller sinon il ne serait pas à l’heure pour ses autres obligations. Mais malheureusement pour lui il mit plus de une heure à faire le retour, arrivé sur la berge il était gelé sa peau avait pris une teinte bleuté et il avait du mal à dissimuler ses tremblements. A sa grande surprise le commandant ne lui hurla pas dessus.

« Tu es en retard, va te sécher sinon tu vas rouiller dit-elle en se moquant, on reprend demain. »
« Bien pris, mon commandant, à demain. »

Le cyborg fit le chemin du retour en courant, il ne voulait pas être en retard plus qu’il ne l’était déjà. Arrivé à ses baraquements il se fit engueuler par ses supérieurs à cause de son retard, et il écopa de travaux d’intérêt généraux, c’est-à-dire des corvées de nettoyage. Déjà qu’il se levait plus tôt que ses camarades, maintenant il se coucherait plus tard. Il devait forcément participer aux entrainements de sa section, il les prenait un peu plus sérieusement, mais sans trop se forcer non plus. Il aimait beaucoup les courses d’orientations sur l’ile du QG, puisque cela devait se faire individuellement il pouvait finir beaucoup plus rapidement, il n’avait pas à se soucier de ses camarades et pouvait se reposer et attendant que le dernier finisse.
L’entrainement repris le lendemain matin comme prévu. Themis n’ajouta pas de difficulté pour le grand plaisir de Vertigo. C’est seulement au bout du cinquième jour qu’il arriva à finir l’aller-retour en moins d’une heure. Ses multiples retards lui on valus de nombreuses punitions et il a évité de justesse de se prendre un avertissement. Themis était peut-être folle avec ses entrainements mais il réalisa vite que cela portait ses fruits. A mesure que le temps passait, le comportement du cyborg changea, il ne s’énervait plus lorsque pour une raison ou une autre elle lui hurlait dessus. Il avait compris que c’était sa façon de le motiver, elle était très exigeante envers lui. Dans un sens il était assez content qu’un haut gradé s’intéresse à lui et le pousse autant. Avec ces séances quotidiennes, il sentait qu’ils s’étaient rapprochés, mais n’osait pas vraiment avoir une discussion normale avec le commandant. Il respectait beaucoup trop le protocole et elle de son côté était un peu intimidante.
La fatigue commençait à se faire ressentir, en effet le cumul des entrainements du commandant, en plus de ceux donné par ses supérieurs, pesait sur Vertigo. Il n’avait vraiment aucun répit, même lorsque ses camarades étaient en permission, lui était à la base à s’entrainer. Il espérait pouvoir trouver du temps afin de voir ses deux proches amis Karla et Raito.
A la fin d’un entrainement aquatique, il fut interpellé par le commandant.

« Demain, on passe à l’étape supérieur. »

Vertigo se demanda quelle torture allait-il subir demain, il voulait lui demander ce que s’était mais il s’abstint.

« Bien, mon commandant. »

Le jeune homme se mit à imaginer tout et n’importe quoi, il était à vrai dire un peu inquiet pour demain.

Le lendemain, arrivé au point de rendez-vous, le commandant était déjà là. Elle avait dans ses mains quatre fioles.

« Je penses t’avoir assez entrainé physiquement. A partir d’aujourd’hui nous allons travailler sur ton mental, ta résistance au drogues et poisons. Tu as deux heures pour boire ces quatre fioles. Des questions ? »
« Non. »

Themis eu un petit rictus, elle n’avait apparemment pas apprécié l’omission de Vertigo. Celui-ci pris les quatre fioles et les bus d’un trait.

« Intéressant, il y a une raison pour laquelle je te laissait deux heures pour les boires. Tu ferais mieux de t’asseoir. »

Vertigo était bien décidé à lui montrer ce qu’il valait. Pas question de passer pour un minable devant Themis encore une fois. Vertigo resta debout devant Themis, essayant de se préparer du mieux qu’il put. Le contenu des fioles commença à faire effet en à peine deux minutes. Il commença à avoir des sueurs froides, des tremblements et un énorme mal de tête. Et très subitement il commença à avoir l’impression qu’il brulait sur place, il manqua de hurler de douleur, mais il se retint. Sa vision devenait de plus en plus flou jusqu’à ne plus rien voir. Il était devenu aveugle, il se doutait que c’était provisoire mais cela restait effrayant. Cela ne faisait même pas cinq minutes qu’il se demandait comment il allait résister. Il n’arrivait plus à avoir de pensée claire, la chaleur continuait de grimper et tout son corps était parcouru de spasmes. Il avait perdu la notion du temps, à mesure que celui-ci passait, les effets prenaient de plus en plus d’ampleur. Il mit un genou à terre, il avait du mal à contrôler son corps. Il entendit une voix au loin, celle du commandant.

« Je t’avais dit qu’il fallait mieux t’asseoir, c’était une très mauvaise idée de prendre les quatre fioles d’un coup. »

Le jeune homme se força à se redresser, à se tenir le plus droit possible, lever la tête. Il voulait lui montrer qu’il pouvait y arriver. Il essaya tant bien que mal d’ignorer la douleur et de contrôler son corps qui voulait se mettre en boule par terre. Et puis plus rien, le vide total, il s’était évanoui. Il se réveilla assis contre un tonneau, il chercha du regard Themis, mais elle n’était pas dans le coin. Elle avait dû le laisser là après qu’il se soit évanoui. Pas étonnant, au moins elle avait eu la délicatesse de ne pas le laisser en plein milieu du chemin. D’après le soleil, il avait encore cinq minutes avant de devoir être au baraquement. Il se leva, étonnamment sans peine, sa vue était revenue à l’original, tout semblaient parfait. Petit point noir, il devrait recommencer ça demain et pendant de nombreux jours à venir.
Les premières semaines furent un calvaire, il n’arrivait pas à résister aux hallucinations, aux envies de s’ouvrir la tête en deux. Il s’est évanoui pendant les deux jours suivants, et lorsqu’il ne s’évanouissait pas les drogues faisaient effet pendant deux heures et ses effets diminuaient rapidement par la suite. Lorsque Vertigo résistait il se mettait souvent à saigner du nez, c’est lorsque le commandant a vu ça, qu’elle s’est pour la première fois inquiété pour lui. Elle avait beau lui donner des techniques pour résister, rien n’y faisait. Elle lui proposa de baisser les dosages mais Vertigo ne tomba pas dans le panneau, ça ne lui ressemblait pas de montrer de la compassion et de plus le jeune homme était bien trop fière pour accepter cela.
Vertigo était très strict avec son entrainement, même lorsque sa section partait pour de petite mission, il faisait en sorte de faire celui-ci. S’il y a bien une chose que le commandant Themis ne lui reprochait pas c’était son manque de rigueur. Au cours de ces mois il lui est arrivé de tomber malade, la combinaison drogue plus entrainement aquatique n’a pas épargné son système immunitaire. Et là encore il n’a pas loupé un seul entrainement. Il ne parlait pas beaucoup de ceux-ci avec ses camarades, il n’avait pas envie qu’ils s’imaginent des trucs. Il put en parler avec Karla et Raito les rares fois où ils pouvaient se voir. Pour ne rien changer Karla était la plus inquiète, et il n’y avait rien que Vertigo puisse dire ou faire pour qu’elle s’arrête. Si il la laissait faire, elle irait dire ça façon de penser au commandant. Heureusement Raito, lui, le soutenait et s’occupait de calmer Karla.
Au final ces mois d’entrainements ont portés leurs fruits, il se sentait plus fort, plus endurant et avait développé une bonne résistance aux drogues et poisons. Un autre point positif était qu’il s’était rapproché du commandant, elle l’intimidait de moins en moins, mais ce n’était pas demain la veille qu’il allait discuter avec comme si de rien n’était. Vertigo se sentait prêt à relever de nouveaux défis, mais de préférence sans avoir le commandant Themis en superviseur. Bien que ses entrainements se soient prouvés efficaces, elle a une imagination un peu trop spéciale.