Maverick Devereaux, membre du Cipher Pole 5

Maverick est un jeune homme à la carrure mince, athlétique et élancée. Rompu aux combats à main nus, il dispose d'une musculature souple et nerveuse lui octroyant vitesse, puissance et agilité. Son visage est composé de traits fins qu'il tient de la beauté de sa mère, tout comme la couleur noire encre de ses cheveux qu'il porte court. De son père, il a hérité la couleur bleu foncé de ses yeux, ainsi que son regard perçant. En tant que docteur, il attache beaucoup d'importance vis-à-vis de son hygiène, ayant par exemple un rasage toujours impeccable en toute circonstance.

Dans la vie de tous les jours, il a toujours évité de porter le traditionnel costume pingouin et chapeau mou du Cipher Pole. Principalement parce que ce genre d'accoutrement est le meilleur moyen de se faire repérer par ses proies qui ont depuis longtemps l'habitude de reconnaître les membre du Gouvernement Mondial. Non, à la place, il préfère un costume  plus décontracté qu'il porte en général accompagné d'une sacoche de médecin lui permettant de transporter son matériel, et accessoirement de s'offrir une parfaite couverture.


En revanche, lors d'opération comme agent du Cipher Pole, il revêt une tenue plus sombre et sobre. Un pantalon simple et un t-shirt, des holsters et pochettes contenant ses armes et équipement, tout en recouvrant le tout sous un trench-coat.

En tant que membre du Cipher Pole, Maverick a acquis un don pour la dissimulation et le mensonge, étant donné le nombre régulier de fausses identités et de personnages qu'il a du endosser pour ses missions et dans la vie de tous les jours. En temps normal, il apparaît comme quelqu'un de relativement normal, tantôt sympathique et enjoué, et tantôt colérique et cynique. La seule véritable constante dans son comportement est cette rage sous-jacente qu'il essaye de contenir du mieux qu'il peut. Souvent acerbe, il est souvent  gronchon comme s'il avait la fâcheuse habitude de constamment se lever du pied gauche.

Bien qu'il n'apprécie pas toujours les ordres qu'on lui donne, il reste loyal et obéissant en toutes circonstances. C'est un agent posé et calculateur, n'hésitant pas à utiliser tous les moyens qu'il juge adéquat pour atteindre son objectif, quitte à jouer sur les sentiments pour y parvenir. Se montrant de préférence chirurgical tout comme dans son métier de médecin, il ne fait pas toujours attention au coût humain, étant tout à fait capable de tuer des dizaines de personnes s'il ne peut faire autrement.

La pratique intensive de la médecine militaire lui a fait perdre le ressentiment habituel des hommes vis-à-vis de la mort, du sang et de la chair. C'est d'ailleurs au cours de cette période de sa vie que ses collègues ont commencé à le surnommer Freeze. En effet, lorsque qu'il est stressé, nerveux, en colère ou mal à l'aise, ou encore que la peur atteint un haut niveau, Maverick souffre d'un espèce de "Poker Face" nerveux. Dans ce genre de cas, son visage se fige, il devient alors impassible et ne laisse apparaître aucune émotion. Autant dire que ses collègues n'hésitaient pas à le charrier à ce propos alors que ses supérieurs croyaient à tord qu'il avait affaire à un homme au sang-froid à toutes épreuves. Ce petit défaut lui a ainsi permis d'être relativement apprécié du Gouvernement Mondial et de sa hiérarchie qui croyait voir en lui un vrai robot de chair, plus qu'un véritable humain.

Notre histoire commence en 1599, alors qu'un navire portant le pavillon de la révolution navigue en pleine tempête sur la mer déchaînée de North Blue. Le ciel noir comme l'encre s'illumine par intermittence et l'espace que d'un instant lorsque de terribles éclairs le déchirent. La pluie battante inonde le pont, trempant les marins jusqu'aux os qui tentent de maintenir le cap et le bâtiment à flot malgré les déferlantes qui font craquer sa coque sous leur choc. Toutefois, à l'intérieur de celui-ci, ce n'est pas le bruit du vent qui claque, du tonnerre qui détonnent dans l'air, mais plutôt les plaintes d'une femme qui résonnent. Allongée sur un lit de fortune dans la cale, le ventre gros, les jambes ouvertes et le visage tordu par l'effort et la douleur, une mère accouche de son enfant. Le corps transpirant, sa main moite et fermement tenue entre celles d'un homme portant un intérêt tout particulier à la scène qui se joue devant ses yeux. À côté de ce couple s’affairent deux femmes jouant leur rôle, en tentant de mettre au monde l'enfant dont la tête commence tout juste à sortir. Après de longues minutes de dur labeur, la voix braillarde d'une bébé résonne dans toute la pièce malgré la tempête qui rugit à l'extérieur.

_ C'est un garçon !

Les visage s'illuminent de sourires radieux, alors que l'enfant prend sa place dans les bras de sa mère, simplement emmitouflé dans un linge blanc.

_ Bravo ma chérie, il est magnifique.

Lance l'homme avant d'embrasser la maman sur les lèvres, puis l'enfant sur le front.

_ Quel nom veux-tu qu'on lui donne ?

Répond-elle d'une voix faible témoignant de son niveau de fatigue extrême.

_ Et bien, il est né en pleine mer sans avoir aucune île pour patrie. Sur terre il n'aura pas de racine, un véritable indépendant... appelons-le... Maverick !

Un coup de tonnerre retentit alors qu'un flash de lumière illumine un instant la cale. Tout contre la poitrine de sa mère, le jeune Maverick s'est endormi.


Quelques jours plus tard, la navire arrive finalement à bon port sur une mer d'huile, bien loin de la tempête qu'il a du traverser. Camouflés sous de longues parquas à capuche, le couple, leur enfant et leur deux infirmières de fortune quittent le navire en toute hâte. Filant hors du port, ils rejoignent la pleine campagne à dos de cheval, et au triple galop. Après de longues minutes de voyage, ils mettent enfin pied à terre au abord d'une taverne d'étape, menant leur chevaux à l'écurie avant d'entrer. La mère et son bébé prennent alors une chambre, accompagnée d'une des deux femmes alors que l'homme et l'autre s'attablent. Après presque une heure, les portes de la taverne s'ouvrent pour y laisser entrer un homme trapu et de petite taille, escorter par deux compagnons. Restant l'espace d'un instant sur le pas de la porte, ils repèrent le duo avant de les rejoindre pour s'asseoir avec eux.

_ Salut Benedict.

Lance le petite homme après avoir ôté sa capuche pour laisser apparaître un visage bourru où trône une belle moustache. Faisant d'eux même, l'homme apparemment nommé Benedict dévoile à son tour sa frimousse bien faite. Des yeux bleus aux sourcils froncés et une chevelure blonde coiffée en arrière.

_ Bonjour Buck. Bien content de te voir mon ami.

_ Et moi dont camarade ! Nous avons bien cru que cette maudite tempête allait vous emporter corps et âme !

_ Oui, il s'en est fallu de peu.

Fronçant à son tour les sourcils, Buck inspecte la salle de droite à gauche avant de reprendre.

_ Mais je ne vois pas Lia. Elle ne devait pas t'accompagner ?

_Si si. Elle a pris une chambre et est monté se reposer. Figure-toi que le colis est arrivée plus tôt que prévu.

_ Nom de Diou !! Le moufflet est sorti du tiroir !!?

_ Hahaha ! Comme tu dis. Et justement en plein milieu de cette foutue tempête !!

_ Et bah mon cochon ! Te v'la daron !! Ça se fête... TAVERNIER !!! SERS-NOUS DONC UNE TOURNÉE DE MOUSSE BIEN FRAÎCHE !!

Quelques minutes plus tard, c'est donc joyeusement que chacun trinque pour fêter l'arrivée du petit Maverick. Hélas, les bonnes choses ont toujours une fin et l'ambiance de fête laisse finalement la place à quelque chose de plus sérieux. Mutés sur place, Benedict et Lia ont été chargé de contrer un roi membre de l'Assemblée des Nations. C'est donc en compagnie du petit groupe de révolutionnaires local qu'ils s'affairent à établir un plan pour ce pays encore sous domination du Gouvernement Mondial et de sa Marine. Mais alors que la réunion bat son plein, la jeune mère est quand à elle au premier, dans une chambre, donnant le sein à son enfant tout en essayant de se reposer. Calme et silencieux le petit Maverick savoure le lait maternelle sans broncher alors que les deux jeunes femmes en profite pour discuter.

_ Tu devrais descendre voir si Buck et les autres sont arrivés.

_ Non Lia, je ne te quitte pas.

_ Je ne suis pas en sucre Helena, je suis sûr que la réunion a déjà commencé.

_ Benedict m'a chargé de veiller sur toi. Je ne te raconte pas ce que je vais prendre s'il me voit descendre toute seule.

_ Hahaha ! Tu as raison.

Amie de longues dates, ayant rejoins les rangs de la révolution à la même période, les deux femmes continuent de discuter avec simplicité et légèreté, bien loin de l'habitude stress et dangerosité de leur quotidien.

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Plus d'un an après leur arrivée, Benedict s'imposa rapidement comme le nouveau leader de la cellule. Mais malheureusement pour Lia, cette nouvelle position de meneur arriva avec bons nombres d'inconvénients.

_ Helena. Tu seras celle qui mènera la mission de cette nuit. Assure-toi que ton équipe soit prête et suffisamment équipée, je ne veux aucune perte.

Lui dit-il tout en lui caressant doucement la joue du revers de la main. À cet instant la porte s'ouvre brusquement et le duo se sépare d''un bond. Sur le pas, Lia, les sourcils froncés, fusille son époux du regard alors qu'elle porte contre elle son fils âgé d'un an.

_ QU'EST-CE QUE J'ENTEND !! TU ORGANISE UNE MISSION SANS MÊME M'EN PARLER !!?

Soupirant à cette entrée cavalière, Benedict invite Helena à aller se préparer et à ainsi les laisser seuls. Passant au niveau de la jeune mère, son amie baisse le regard et se faufile rapidement en dehors du bureau, non sans avoir refermer la porte derrière elle. Lia s'avance pour d'abord déposer dans son berceau le petit Maverick, avant de se retourner vers son mari.

_ Alors ? J'attends tes explications !

_ Il n'y a rien à expliquer chérie. En tant que nouveau leader je ne suis pas tenu de rendre des comptes à mes subordonnés, où de me justifier auprès d'eux...

Terminant sa phrase, Benedict réalise l'énorme bourde qu'il vient de commettre et sa femme ne se fait pas prier pour réagir de toute sa fougue.

_ SUBORDONNÉE !!!!?

_ Aïe aïe aïe...

_ JE SUIS TA FEMME ET LA MÈRE DE TON ENFANT ET TU OSES ME TRAITER COMME UNE DE TES SUBORDONNÉS !!!!

_ Allons ma chérie...

_ IL N'Y A PAS DE "CHÉRIE" QUI TIENNE !!! TU CROIS QUE JE M'AMUSE À PASSER DES JOURNÉES ENTIÈRES ENFERMÉES DANS CETTE BASE MITEUSE !!! JE SUIS AUTANT UNE RÉVOLUTIONNAIRE QUE TOI BENEDICT MCDONELL !!! ET TU FERAIS BIEN DE PAS L'OUBLIER !!!

Énervée au plus haut point, elle fracasse son poing sur la table du bureau qui se fissure puis se brise en deux. La contournant alors qu'elle laisse sortir sa colère, le père prend Maverick dans ses bras avant de s'approcher d'elle pour passer sa main sur son épaule. Faisant vivement volte-face, la colère de son épouse font comme neige au soleil lorsque son regard croise celui de son enfant, son instinct de mère prenant naturellement le dessus.

_ Calme-toi mon amour. Si je fais tout ça, c'est avant tout pour vous protéger. Que deviendrais-je si je devais te perdre en mission ? Que deviendrait notre fils ?

La corde sensible marchant à la perfection, Lia s'adoucit rapidement en prenant Maverick dans ses bras. Son mari arrivant même à lui voler une baiser avant qu'elle ne sorte, visiblement résignée. Hélas, les années qui passèrent, n'allèrent pas en s'arrangeant, aussi bien pour le comportement du mari que de celui de sa femme.

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Durant les deux ans qui suivirent, le mariage de Lia et de Benedict devint de plus en plus tendue, tandis que leur dispute devinrent de plus en plus fréquentes et violentes. Le petit Maverick étant devenu bien plus autonome avec ses trois ans au compteur, sa mère voulu se réinvestir dans la cause autant qu'elle l'était avant son accouchement. Malheureusement, son mari était quand à lui toujours plus préoccupé par les échecs répétés des différentes missions.

_ NON, NON ET NON !!!

_ Mais voyons Benedict, on ne nous a pas envoyé ensemble pour rien !

_ Je refuse que tu partes les secourir ! Nous subirions plus de pertes que nous n'en ramènerions vivant ! Je dois réfléchir...

_ Mais bon sang !!! Arrête de vouloir réfléchir. Il faut agir !! Nos hommes attendent la prochaine navette pour la base G6 !! Une fois là-bas, nous n'aurions plus aucune chance de leur venir en aide !!

_ Laisse-moi femme...

Fulminant intérieurement, Lia sort du bureau dans l'incompréhension la plus totale. Toutes ces années avaient changé l'homme qu'elle avait épousé et aimé. Elle prit le chemin des dortoirs, rejoignant son fils Maverick, le dernier rayon de soleil illuminant son coeur. Mais quelques mètres après être sortie du bureau de son époux, elle se retourne pour apercevoir Helena se glisser à sa suite. Se figeant l'espace d'un instant un terrible sentiment remonte subitement le long de sa colonne vertébrale, et c'est toute tremblante qu'elle rebrousse chemin. Rejoignant discrètement la porte, elle y appose son oreille mais n'arrive pas à comprendre quoique ce soit. S'accroupissant alors, elle observe par le trou de la serrure leur discussion avant que les deux révolutionnaires ne se jettent dans les bras l'un de l'autre, échangeant de longs baisers torrides. Plaquant sa main sur sa bouche pour faire taire le petite cri de surprise qui s'apprêtait à sortir, elle se relève vivement avant de se plaquer dos contre le mur. La main toujours contre ses lèvres, des larmes perlent et roulent le long de ses joues, préférant alors fuir la scène.

Choisissant de dormir seule avec son fils étant donnée ce qu'elle avait vu plus tôt dans la journée, il fut impossible de pour la jeune femme de trouver le sommeil. Ce n'est qu'au matin, et après avoir prit son courage à deux mains pour le confronter, qu'elle suivit le chemin du bureau de son mari. Elle y toque et y entre sans attendre de réponses, le découvrant seul à rédiger quelques papiers avec une plume dans une main et une tasse de café dans l'autre. Surpris par cette soudaine intrusion, Benedict relève vivement la tête et soupire en voyant qu'il s'agit de sa femme. S'approchant de son bureau, Lia y plaque brusquement ses mains à plat dessus, manquant de lui renverser son café.

_ Mais qu'est-ce qui te prend !

_ Qu'est qui ME prend !? Ça t'amuse de te foutre de ma gueule !!

_ Voyons chérie, je n'ai pas le temps pour tes frasques habituelles...

Bouillonnant, elle fait glisser ses mains sur son bureau, le nettoyant d'un seul coup de ses papiers et autres dossiers, ceux-ci venant s'écraser sur le sol.

_ ARRÊTE DE TE FOUTRE DE MA GUEULE !!

_ Mais qu'est-ce que...

_ TU ME PRENDS PEUT-ÊTRE POUR UNE CRUCHE !! TU ME CROIS AVEUGLE !!

_ Mais enfin de quoi...

_ TA GUEULE !! ESSAYE PAS DE JOUER AU PLUS CON !!! TU CROIS QUE J'AI PAS COMPRIS ENTRE TOI ET HELENA !!

_ Moi et Helena ?

_ OUI, JE VOUS AI VU HIER !! SES LÈVRES SONT À TON GOÛT !!?

_ Ah... ça...

Surprise par cette réponse qui ressemble à un véritable aveu, elle se recule, alors que son mari se relève doucement.

_ Il semblerait que mon plan doive s’accélérer.

_ Mais... mais... de quoi est-ce que tu me parles. Moi je te parle de ton infidélité avec Helena, MA MEILLEURE AMIE !!!

_ Oui oui. J'avais bien compris.

Complètement désemparée Lia est abasourdie, ne comprenant absolument pas ce qui se passe. Soupirant en la voyant dans cette détresse, Benedict se rassoit, posant ses coudes sur son bureau et croisant ses doigts devant lui.

_ Écoute moi ma chérie. Depuis un an, je suis convaincu que le Gouvernement a infiltré nos rangs. Et je pense même avoir découvert qui est le traître !

_ Un... un traître ? Mais... mais

Benedict lève la main pour demander le silence à sa femme avant de reprendre.

_ Tu dis vouloir t'investir ? Dans ce cas, j'ai une mission pour toi. Je dois t'avouer que je n'ai que des soupçons vis-à-vis de celui que je suspecte d'être le traître. Aussi j'aimerais que tu l'espionnes pour savoir si j'ai raison ou pas.

_ Et de qui s'agit-il ?

_ Buck Devereaux.

_ BUCKY !!

_ Lui-même. C'est aussi pour ça que je l'ai envoyé dans notre second bureau de l'autre côté de l'île. Histoire de le tenir éloigner d'informations un peu trop sensible, et de prévoir une riposte en toute tranquillité. J'ai aussi commencer une relation pas tout à fait secrète avec Helena pour t'offrir une meilleure couverture.

_ Une couverture ?!! Essaye pas de te....

_ Tu vas aussi prendre avec toi le petit, ça ne ferait que renforcer la confiance de Buck. Parce que je veux que tu le rejoigne que tu le séduise. Joue sur le fait que je t'ignore, que je ne te touche plus. Je sais que tu seras inventive.

_ Tu... tu es sérieux !!

_ La cause mon amour. La cause avant tout autre chose. Si Buck est bel et bien un infiltré, il pourrait faire beaucoup de mal à l'organisation. Notre devoir prime sur tout le reste.

_ Je sais bien mais...

Benedict se lève, contourne le bureau avant de s'asseoir dessus, face à sa femme et de lui poser une main sur l'épaule.

_ Tu es la seule en qui j'ai une confiance totale. Je t'en prie.

Résignée, Lia baisse doucement la tête.

_ Je partirais dès aujourd'hui pour le camp de Buck.

_ Ton sacrifice t'honore mon amour. Sois forte. Pour notre cause.

Dans les heures qui suivent, Lia quitte donc le premier camp avec son fils pour rejoindre le second. Sur son chemin, son chagrin et ses pleurs creusent ses yeux et obscurcissent son visage d'ordinaire si joli. Tant et si bien qu'arrivée sur place, tous la regarde avec pitié. La relation entre Benedict et Helena ayant rapidement été ébruitée, Buck accueillit Lia dès son arrivée, lui offrant le réconfort et l'oreille d'un ami.

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Dans les mois qui suivirent, Lia se révéla être une espion particulièrement efficace, jouant son rôle à la perfection. Progressivement, elle se rapprocha de Buck pour transformer leur simple amitié en quelque chose de diamétralement différent. Très vite, le traître présumé ne fut pas insensible à ses charmes, et la jeune femme gagna rapidement sa confiance et son respect. Mais malheureusement pour Benedict, son petit jeu ne tarda pas à se retourner contre lui quand Lia commença malgré elle à ressentir quelque chose pour Buck. Se montrant attentionné et bon avec elle, tout le contraire de son mari des dernières années, elle tomba elle aussi sous son charme.

Se comportant comme un vrai père pour Maverick, Buck fut rapidement assimilé à la figure paternel par l'enfant. Vu son jeune âge, l'image de Benedict s'estompa progressivement du fait de son absence, pour que finalement les traces de son véritable père ne soit plus qu'un lointain souvenir à demi-oublié. Mais alors que tout semblait suivre son chemin de la meilleure façon qu'il soit une événement inattendu vint tout chambouler.En effet, la mission atteint le point de rupture lorsque Lia tomba enceinte d'une petite fille par Buck. Elle réussit à conserver le secret encore quelques mois après l'accouchement, mais se sentait profondément coupable d'avoir fait une chose pareille à son mari. Hélas, comme un malheur n'arrive jamais seul, Buck avoua finalement à la jeune femme être bel et bien membre du Gouvernement Mondial, et plus précisément du CP6. Amoureuse mais déçu de l'apprendre, elle fut tiraillée et lorsque celui-ci lui proposa de s'enfuir ensemble elle paniqua avant de rentrer chez son époux.

Benedict ayant malheureusement entendu parler de la "trahison" de sa femme, l'accueil fut tout sauf joyeux. Dans un excès de colère, de rage et de haine face aux actions de sa femme, il "répara" "l'erreur" qu'elle avait commise devant ses yeux et ceux de Maverick. Surprise par cette acte de barbarie, elle tomba tétanisée et catatonique devant le corps sans vie de la petite fille. Durant cette même nuit, Lia et son fils fuirent Benedict pour rejoindre Buck mais celui-ci conscient d'avoir été démasqué avait disparu. Sans attendre plus longtemps, elle quitta l'île pour élever seul son fils, le plus loin possible de son véritable père.

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Hélas pour le jeune enfant, sa mère tomba malade alors qu'il entrait dans son quatorzième anniversaire. Sans argent pour payer un quelconque traitement, celle-ci mourut malheureusement dans l'année qui suivit, laissant Maverick seul au monde. Remplit de chagrin pour Lia et de haine pour Benedict, il s'engagea comme mousse sur un navire de commerce afin de rejoindre l'île que sa mère avait fuit avec lui. Bien décidé à retrouver son géniteur et lui faire payer, il arriva sur l'île avec la ferme intention de se venger. Aidé par le journal intime de sa mère qu'elle lui avait transmis sur son lit de mort, il apprit tout ce qu'il avait besoin de savoir sur l'endroit où il pourrait trouver la révolution.

Bien entendu, les anciens locaux avaient depuis longtemps été déserté, notamment lorsqu'à l'époque la trahison de Buck ne faisait plus aucun doute. Jeune et complètement dénué de toute capacité d'investigation, il se fit rapidement remarqué par ceux qu'ils étaient venus trouvé. L'un d'eux ne tarda pas à le suivre afin d'en apprendre plus, avant de finalement rentrer faire son rapport. Il expliqua à Benedict ce qu'il avait vu et ce dernier fut surpris d'apprendre qu'un jeune homme d'une quinzaine d'années, soit l'âge présumé de son fils, le cherchait visiblement sur toute l'île. Toujours aussi méfiant, il fit parvenir à Maverick un mot par l'intermédiaire de ses subordonnées pour le convier à un rendez-vous. Une fois en possession dudit message, le jeune homme s'empressa d'aller se procurer une arme, un simple couteau vu la maigreur de ses économies, afin d'écorcher vif son géniteur.

Le jour J arriva enfin et c'est donc un Maverick déterminé qui pris le chemin de la taverne où devait avoir lieu la rencontre. Bien trop jeune, ses intentions se lisait sur son visage comme sur un livre ouvert, sans compter l'arme maladroitement dissimulée sous sa veste. Mais à quelque pas de l'entrée, une poigne ferme et forte le saisit soudain par le bras pour l'empêcher de continuer. Se débattant comme un diable, le couteau tomba au sol et il se précipita dessus avant de faire volte-face. À sa grande surprise, il ne s'agissait pas d'un acolyte de son père, mais bien de Buck Devereaux. Hurlant à plein poumon toute sa rage tandis que des larmes de colère roulaient sur ses joues, il tenta de s'en prendre à lui alors que l'homme lui barrait la route de sa vengeance. Soupirant, l'homme asséna au jeune homme une droite qui l'assomma net, avant de l'embarquer comme un sac à patate sur son épaule.

Maverick ne se réveilla que plusieurs heures plus tard, sur le lit d'une chambre d'hôtel. À son chevet, Buck restait là, silencieux et pensif alors que le jeune homme reprenait doucement ses esprits. L'agent semblait tout ignorer des événements qui eurent lieu après la fuite de Lia et son retour auprès de son mari. Écrasé sous le poids de son chagrin, le jeune garçon lui raconta tout. Comment son vrai père les avait accueilli, et comment il avait dans un excès de colère tué sa demi-soeur, enfant de sa femme avec Buck. Ce dernier ne cacha d'ailleurs pas son émotion d'apprendre que son enfant avait péri si jeune des mains d'un homme qu'il ne cessait de traquer. Il avait depuis leur première rencontre considéré et traité Maverick comme le fils qu'il n'avait jamais eu, aussi lui proposa-t-il une alternative à sa vengeance si mal préparée. Toujours membre du Gouvernement Mondial, il le convainquit assez facilement que le Cipher Pole serait le meilleur moyen d'atteindre son père et la Révolution qui lui avait fait tant de mal. Buck voyait aisément en lui la parfaite arme pour nuire à la révolution, vu la haine sans borne que l'enfant semblait lui vouer.

Hélas encore trop jeune et sans habilité pour prétendre intégrer les rangs de l'élite gouvernementale, ils conclurent un pacte. En échange d'une lettre de recommandation, Maverick dut s'engager à renoncer à sa vengeance jusqu'au jour où il pourrait être enfin parfaitement prêt à l'assouvir. Entre temps, il devait grandir comme un enfant normal et s'entraîner en vue du fameux jour de son incorporation. Seul et sans attache, il profita d'un bureau de recrutement de la Marine présente sur l'île pour s'engager sous le nom de famille de son bienfaiteur, rejoignant le lendemain la base du G6 de South Blue pour y intégrer l'académie navale. Rapidement, il montra un intérêt et un don certain pour la médecine, commençant comme simple assistant, il gravit les échelons pour atteindre à dix-huit ans, le poste de médecin militaire. Pendant deux ans et jusqu'à l'âge de vingt ans, il fut muté dans différentes bases des Blues, apprécié du commandement pour son sang-froid et sa capacité à agir par pragmatisme dans les pires situations.

Se considérant enfin prêt, il prit congés de la Marine pour rejoindre le siège du Cipher Pole, et intégrer ses rangs grâce à la lettre de recommandation de Buck. Simple sbire dans ses débuts, il passa rapidement Agent en formation puis Agent de catégorie II, et ce grâce à son expérience militaire et son don en médecine, faisant d'ailleurs de lui un maître de la torture physique. Toujours prêt à se venger de son père, il a prit conscience que le Cipher Pole était effectivement sa meilleure opportunité, tout ce qui devait faire étant de simplement gravir les échelons du commandement pour y arriver.

Sur l'île de Las Camp, le vent marin siffle dans les airs, annonçant le début de l’automne et le froid qui petit à petit s'installe. Accolé à son modeste port, un bâtiment bardé des couleurs de la Marine trône fièrement en faisant face à la mer. Toute entourée d'une muraille surplombée d'un enchevêtrement de fils barbelés, la base aux couleurs quasi immaculées tranche nettement avec la crasse environnante. Les projecteurs balayent inlassablement ses murs, alors que des soldats en arme vadrouillent dans la cour et occupent les différents miradors qui l'encerclent. De prime abord, la place forte semble totalement imprenable et à l'abri des intrusions. C'est sans doute pour cela que parmi les nombreuses fenêtres du complexe, l'une des plus élevées est grande ouverte. Dans la pièce sombre, seule une respiration forte et calme se fait entendre. Mais à lorsque les quelques nuages cachant la pleine nuit révèlent l'astre nocturne, sa clarté permet de discerner quelque chose malgré le noir. On y aperçoit alors un homme assis sur une chaise, face à un lit dont la couette monte et descend au rythme de la fameuse respiration que l'on entend. Ne faisant pourtant pas le moindre bruit, le bruit du souffle endormis se dérègle soudain alors que les ressorts métallique du lit se mettent en branle. Rapidement, un craquement retenti accompagné d'une étincelle qui se change en une petite flamme. Toujours assis sans bouger, l'homme assis observe la petite lueur de déplacer avant qu'elle n'augmente soudain grandement de taille. Inondant la pièce de lumière, la lampe est disposée sur la table de chevet, le dormeur apparaît alors lui aussi assis tout en tenant son pistolet en joue.

_ Tu as choisi la mauvaise chambre camarade.

L'homme d'une quarantaine d'années tenant l'arme à feu, profite du reste de flamme pour s'allumer une cigarette qu'il pince entre ses lèvres. Tirant une latte, il expire un gros nuage de fumée tout en maintenant l'intrus dans sa ligne de mire. Ce dernier reste encore et toujours sans bouger avant de tout doucement enlever les mains de ses poches pour adresser ses paumes ouvertes et levées en signe de non-agression, daignant enfin prendre la parole.

_ Bonsoir Colonel Matheson.

Lance-t-il alors, tout en le saluant rapidement comme un militaire.

_ Agent du Cipher Pole Maverick. Vous êtes justement celui que je venais voir.

_ Ah oui, tu m'en diras tant gamin. Tu m'as l'air sacrément louche pour appartenir au CP... même si en après réfléxion cela devrait être justement mis à ton crédit...

_ Oui, pardonnez cette entrée quelque peu cavalière Colonel mais notre entrevue doit rester purement secrète et officieuse. Permettez ?

Lui demande-t-il en désignant l'arme le mettant toujours en joue. En réponse, Matheson pose simplement le pistolet sur ses jambes recouvertes de sa couverture, visiblement toujours méfiant vis-à-vis de son invité nocturne. Adressant à ce dernier un rapide sourire, Maverick descend enfin ses bras avant de réajustant sa cravate noire. Se levant, il attrape le dossier de sa chaise avant de la porter pour venir s'installer au chevet du Colonel, puis récupère dans l'une de ses poches intérieures un pli qu'il lui tend.

_ Tenez mon Colonel, voici mes ordres.

Affichant une figure mi figue, mi raison, Matheson s'empare du pli cacheté du sceaux du Gouvernement Mondial.

_ Toutes les dispositions ont été prises et mes supérieurs m'ont donné carte blanche, comme cette lettre l’atteste.

Lisant rapidement le document, le Marine ne semble toujours pas tout à fait convaincu.

_ Mouais. Enfin votre papelard là, il ne raconte pas grand chose. Quelle est votre mission ?

_ Malheureusement mon Colonel, cette information est classifiée.

_ Classifiée !! Vous vous foutez de ma gueule !!

_ Désolé mon Colonel mais je ne fais que suivre les ordres...

Dit-il tout en prenant la lettre des mains de Matheson pour la remettre à sa place dans sa veste.

_ ... Vous savez comment marche le Gouvernement depuis le temps que vous êtes Marine. Il tient énormément au principe de confidentialité de ses opérations.

_ Mouais. C'est pas faux. Mais alors pourquoi venir me voir si c'est pour ne rien dire !?

_ Très bonne question. Comme cette lettre vous en fait part, je suis tenu de vous mettre au courant de ma présence sur l'île. Aucune personne en dehors de vous ne doit savoir qu'un membre du Cipher Pole est en mission sur Las Camp. Appelons ça une police d'assurance, même si votre rôle se cantonnera simplement à identifier mon corps si j'échoue, de transmettre un rapport de perte et de disposer de mes restes. C'est à dire soit pour un rapatriement, mais j'en doute, soit pour vous en débarrassez de la manière dont il vous plaira.

_ OK, je vois. En somme vous ne valez pas plus qu'une balle de pistolet. Utile mais complètement interchangeable.

Le jeune homme affiche un sourire de politesse tout en se relevant.

_ On peut voir les choses comme ça ne effet. Le Cipher Pole apprécie votre coopération.

_ Est-ce que j'ai vraiment le choix ?

Maverick lui adresse un nouveau sourire de politesse qui répond parfaitement à la question posée, avant qu'il ne souffle sur la lanterne pour replonger la chambre dans l'obscurité. Rallumant ladite lampe, le Colonel Matheson est à nouveau seul avec simplement sa fenêtre grande ouverte par laquelle le vent marin s'engouffre.

_ Je la sens pas leur histoire... kof kof kof...

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Quelques jours plus tard, un navire marchand s'apprête à entrer dans le port de Las Camp. Carguant ses voiles blanches, il accoste sur l'un des quelques pontons en piteuse état qui semble menacer de s'écrouler au moindre coup de vent. Les marins font glisser une longue planche du pont principal jusqu'au quai pour créer une passerelle de déchargement. Elle est rapidement empruntée par un homme au costume bleu relativement modeste et usé qui tient dans une main une sacoche qui ne laisse aucun doute sur sa profession, et dans l'autre une simple valise. Cet homme qu'un certain Colonel Matheson connaît sous le nom d'Agent Maverick, parcours le ponton bancal du port jusqu'à la terre ferme. Posant ses affaires sur le sol, il inspecte sa montre pour s'informer de l'horaire, avant de balayer son regard de ci de là, visiblement à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Soudain, une voix s'élève dans son dos, et celui-ci se retourne pour faire face à un homme un peu plus petit que lui et bien plus en chair. Portant des tongs aux pieds, une espèce de combinaison jaune recouverte d'une chemise à fleur, l'homme dépasse sans doute les  cinquante ans vu ses cheveux et sa barbe blanche. Jovial et souriant, il se plante devant le jeune homme en posant les poings sur ses hanches.


_ Vous devez être le docteur Zoidberg pas vrai ?!

Souriant à son tour, Maverick tend sa main pour saluer l'inconnu.

_ C'est bien ça. Enchanté, monsieur... ?

Le gaillard ne se gène pas pour plutôt enlacer le jeune homme et lui offrir une bonne bise.

_ Allons mon gars, pas de chichi entre nous ! Laisse dont tomber les "Monsieur". Moi, c'est Raymond ! C'est de moi la petite annonce pour le poste vacant de médecin.

_ Ah je vois. Et bien soit, va pour Raymond tout court.

_ Maahh !! J'aime mieux ça ! Aller viens que je te montre ton nouveau chez toi !

Une tape amicale sur l'épaule et le voilà parti en compagnie de Maverick qui le suit alors qu'il s'engouffre dans la ville.

_ On a pas fait les choses à moitié. Tu vas être comme un coq en pattes ici, c'est moi qui te le dit !

Après quelques minutes de marche, le duo arrive devant un bâtiment à demi délabré dont l'une des fenêtres est d'ailleurs remplacée par une planche en bois clouée. Sur la devanture, un panneau, dont l'une des deux chaînettes le maintenant est cassée, porte la sculpture du Caducée symbole des médecins, recouvert d'une couche épaisse de poussière et de crasse. Planté devant l'entrée, Maverick y jette un coup d'oeil perplexe, il faut dire qu'il est à Las Camp après tout.

_ Alors ? C'est t'y pas beau !?

_ Mhmmoui... Ça va demander un peu de travail.

_ Pffffffff... Tu parles ! Un petit coup de peinture et ce sera comme neuf !

Interdit, le jeune homme acquiesce machinalement sans rien pouvoir dire de plus, car il lui paraissait évident que l'office allait avoir besoin de bien plus qu'un simple coup de pinceau. Mais le pire était encore à venir, surtout lorsqu'ils entrent enfin à l'intérieur, manquant d'ailleurs d'écraser quelques rats qui semblent y avoir élu domicile. Le local est certes meublé, mais Maverick n'arrive toutefois pas à imaginer comment son prédécesseur a-t-il bien pu pratiquer la médecine dans un environnement si propice à la prolifération de bactéries. À ses yeux, les gens venant pour soigner un simple rhume, devait ressortir de là avec une infection nosocomiale à coût sûr ! Lui qui se disait que sa mission d'infiltration allait pouvoir directement commencer, il en était bien loin de là et surtout s'il voulait apparaître un minimum crédible aux yeux des autochtones. Aussi après avoir posé ses affaires dans un coin, il employa le reste de sa journée à nettoyer dans un premier temps l'intérieur de l'office pour l'ouvrir le plus rapidement possible aux potentiels patients. Cependant la quantité de travail lui demanda encore deux jours supplémentaires pour faire de son cabinet un lieu de soin décent et accessible aux malades.

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Les jours passèrent, Maverick profitant de son temps libre pour rénover toujours plus son local, passant après l'intérieur à l'extérieur. Mais alors qu'il est justement perché sur son escabeau afin d'enfin attacher son panneau à ses deux chaînettes, des cris résonnent dans la rue. Arquant un sourcil, il décale la tête pour regarder de l'autre côté de son fameux panneau. Là, à deux trois maisons de son cabinet, un homme passe soudain au travers de la porte de sa demeure avant de s'écraser lourdement sur le sol, bientôt rejoint par une femme et son enfant qui s'agenouille à ses côtés pour l'aider à se redresser. Par l'ouverture où se dressait autrefois la porte des soldats sortent en riant, tout en s'approchant malgré les supplications de la femme.

_ Arrêtez !! Je vous en prie !!

_ Mais on ne demande qu'à arrêter ma belle. Tout ce qu'on veut c'est l'impôt pour votre protection.

_ Pitié. Nous n'avons presque rien. Le peu que nous avons nous sert à peine à manger.

L'un des Marines saisit la jeune femme par les cheveux tout en se baissant pour approcher sa bouche de ses oreilles.

_ C'est pas notre problème. Mais en attendant que vous régularisiez votre situation, la Marine prend officiellement possession de votre maison, faute de paiement.

Mais alors que la petite famille se lamente sur le sol poussière et crasseux de la rue, les soldats n'hésitent pas à attraper l'homme par le bras pour le traîner avant de le rouer de coups.

_ Et voilà le second rappel d'impayé !!

Lance-t-il tout en gloussant de leur rire gras. Voyant la scène, Maverick descend de son escabeau et laisse ses outils dessus avant de rejoindre la scène dans sa tenue de travailleur manuel. Arrivant rapidement sur place, il commence par s'accroupir au niveau de la femme et de l'enfant pour sommairement voir si tout va bien pour eux. Voyant que c'est relativement le cas, il se relève pour s'avancer vers les soldats qui continuent le lynchage du pauvre homme.

_ Messieurs ! Voulez-vous bien cesser cela !

Crie-t-il alors à l'intention des tortionnaire qui se stoppent subitement avant de se retourner en arquant chacun un sourcil. Détaillant le jeune homme des pieds à la tête, ils ne tardent pas à l'encercler tout en affichant de petits sourires complaisants.

_ Pardonnez-nous cher monsieur.

Lance l'un d'eux d'un ton faussement mielleux, avant que l'ensemble ne se mette à rire aux éclats tout en titillant Maverick de quelques coups de crosse.

_ Nous sommes des gens civilisés. Combien ces pauvres gens vous doivent-ils ?

Celui ayant parlé faisant apparemment office de chef, il se plante devant le jeune en arquant un sourcil.

_ En quoi ça te regarde ? Mêle-toi de tes fesses ça vaut mieux !

Soupirant, le jeune homme sort son portefeuille avant d'en sortir quelques billet de Berry. Le Marine plisse les yeux tout en se frottant le menton en guise de réflexion.

_ Hmm... L'impôt correspond à un mois de salaire, soit 100 000 Berrys.

Sans broncher, Maverick sort plusieurs billets qu'il tend au soldat, ce dernier les lui arrachant quasiment des mains avant de se mettre à recompter pour vérifier.

_ Mouais, le compte y est...

Celui-ci fait alors volte-face et le jeune médecin en fait de même avant que le soldat ne lève la main au-dessus de son épaule. À cet instant, Maverick reçoit un puissant coup de crosse dans la nuque qui le fait chuter au sol, avant que de nouveaux coups ne pleuvent sur lui. Le Marine se retourne tout en laissant ses hommes faire, rouant le pauvre jeune homme de coups puissants qui ne tardent pas à faire couler son sang. Battu sans pitié, il se recroqueville tant bien que mal pour limiter les dégâts avant qu'un coup de crosse frappe puissamment ses reins. Sous le choc et la douleur, il se tend de tout son long, et l'un de ses tortionnaires en profite pour lui envoyer un shoot comme si sa tête était soudain devenu un ballon de foot. Pissant le sang sur sol et à moitié conscient, le chef de ses assaillants lui agrippe les cheveux et les tire pour lui relever la tête hors du sol.

_ On aime pas trop les héros dans le coin. Voilà qui te servira d'avertissement et de leçon.

Il lui écrase la tête violemment contre le sol avant que le groupe ne parte enfin en le laissant gisant sur le sol. Autour de lui, les gens avaient assisté en silence et sans intervenir à son passage à tabac, principalement par peur de finir de la même manière. Se redressant difficilement sur ses bras, la petite famille qu'il venait d'aider s'approche pour lui rendre la politesse. Mais sans doute par fierté, il lève la main à leur attention pour leur faire comprendre que leur aide ne lui pas nécessaire. Dans un piteux état, il arrive après plusieurs minutes à rejoindre son cabinet.

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Depuis sa petite rixe face aux forces de l'ordre, Maverick ou plutôt le Docteur Zoidberg a gagné pas mal de nouveaux patients. Assimilé à un bon samaritain, il n'hésite pas à réaliser des auscultations à domicile pour ceux incapable de se déplacer jusqu'à son cabinet. Voir de faire payer ses consultations autrement qu'avec des Berrys, comme du poissons pour ceux vivant de la pêche, ou encore en bons légumes pour les agriculteurs du coin. Grâce à cela, on peut dire que le taudis de départ s'est transformé en un charmant petit cabinet, parfaitement adapté pour les soins.

_ Tout va bien monsieur Flanders. Vous êtes en parfaite santé, votre grippe a complètement disparu.

_ Okely-dokely-do docteur !! Mais je vous en pris appelez-moi Ned.

Maverick quitte son bureau pour accompagner son patient jusqu'à la porte.

_ Entendu Ned. Au revoir... Monsieur Gillian !

Invitant son patient suivant à entrer, il le laisse s'installer avant de lui-même s'asseoir derrière son bureau.

_ Bonjour monsieur Gillian. Alors, qu'est-ce qui se passe dites-moi ?

_ Bonjour Docteur. Et bien je ne sais pas, j'ai une douleur particulièrement forte au niveau de mon épaule.

_ Très bien, voyons voir ça.

Se relevant, il fait asseoir l'homme sur son lit d'auscultation avant de lui faire ôter son haut. Le tenant par le poignet, il tâte et masse la zone douloureuse correspondant à l'articulation gléno-humérale.

_ Hmm... je vois... Vous avez pratiquer un effort trop intense avec ce bras avant que la douleur n’apparaisse ?

L'homme semble se raidir soudain, se crispant sur place avant de se re-détendre.

_ Non parce que je demande ça, car les ligaments qui relient votre épaule à votre bras ne sont pas à leur place. Cela arrive souvent lorsqu'il y a déboîtement de l'épaule et que celle-ci se remboîte de la mauvaise manière. Cela peut arriver dans le cas d'un effort beaucoup trop important jouant sur la limite articulaire.

_ Euh... désolé, je ne vois pas comment j'aurais pu me faire ça.

L'homme affiche un sourire crispé, mais Maverick préfère ne pas le relever et n'insiste donc pas.

_ Bon ce n'est pas grave, je vais vous remettre ça en place.

Le jeune médecin l'abandonne un instant avant de revenir avec un petit bout de caoutchouc roulé.

_ Mordez fort là-dedans, ça risque de faire mal.

Déglutissant le patient s'exécute alors que le jeune homme lui saisit fermement le poignet et le dessous de l'épaule au niveau de l’aisselle.

_ Attention. À la une. À la deux...

Il tire alors sèchement sur le bras, délogeant la tête humérale, puis fait rapidement pivoter le bras avant de le repousser, le tout ne durant que l'espace d'une ou deux secondes grand maximum. Douillant pas mal, le patient sert fort le morceau entre ses dents tout laissant échapper un hurlement étouffé.

_ ... et voilà !

Fronçant les sourcils en retirant l'espèce de mors qu'il a en bouche, il perd toute agressivité en sentant la gêne s'être envolée et l'amplitude de son bras retrouvée.

_ Waouh ! Je sens plus rien. Merci Docteur !

_ Je vous en prie, je vais vous prescrire un onguent à appliquer matin et soir, et un bandage à faire juste après pour maintenir voir épaule. Et si tout va bien vous devriez retrouver le parfait usage de votre articulation d'ici deux semaines je dirais.

Rejoignant son bureau, il récupère une clé pour ouvrir la pièce contenant tous ses médicaments.

_ Vous savez Docteur, les gens vous apprécient vraiment. Et puis je dois bien avouer que vous connaissez votre taf... J'en connais qui pourrais apprécier vos compétences.

_ Hm ? C'est à dire ?

_ Et bien, par exemple en acceptant de soigner certaines personnes sans poser de question sur l'origine de leur maux... Contre une généreuse rémunération cela va s'en dire ?

Le docteur ressort et referme son petit local avant de se poser à son bureau.

_ Désolé mais ça me paraît un peu louche, et pour votre information je ne fais pas ça pour l'argent. Qu'est-ce que je ferais à Las Camp sinon ?

_ Certes, vous marquez un point. Mais je vous assure que vous agiriez pour une cause juste.

_ Hmm... Ah d'accord, je comprend mieux... Vous êtes révolutionnaires ?

Surpris, l'homme se lève tout en fronçant les sourcils.

_ Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous au courant ?

Maverick rigole tout en prenant le temps d'emballer les médicaments.[/color][/b]

_ On se calme. Qui je suis vous le savais déjà. Quand à savoir que vous êtes un révolutionnaire, vous venez de me le confirmer et pas besoin d'être très fute-fute pour le comprendre. Vous me proposez d'aider votre "cause", et vous n'êtes typiquement pas un Marine. Ça ne laisse pas beaucoup d'autres possibilités.

_ Hmm... oui, certes. Vous n'avez pas tord.

_ Mais pour répondre à votre demande, ma réponse est non.

Visiblement prêt à contre-argumenter, Maverick enchaîne sans lui laisser le temps de répondre.

_ Je suis médecin avant tout, et seul compte mes patients. Je ne souhaite pas m'engager dans votre combat ou dans celui de vos ennemis. Je choisis la neutralité.

_ Mais...

_ Ma décision est prise, et elle est irrévocable.

Lance-t-il avec fermeté et autorité tout en prenant le chemin de la porte. Invitant son patient à prendre congés, lui donnant par la même occasion sa prescription lorsqu'il le croise.

_ Voilà, je vous en ai mis cinq, il vous suffira de les laver pour les réutiliser.

Lui adressant une poignée de main ferme, il lui fait ses aux-revoirs avant de continuer ses consultations pour le reste de la journée.

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Un soir tout à fait banal, Maverick termine de mettre en ordre son cabinet avant d'aller se coucher. Éteignant sa lanterne, il monte vers ce qui lui sert d'appartement mais en route, il est interrompu par un tambourinage qui retentit dans toute la maison. Interloqué, il redescend, simplement vêtu de son pantalon avec bretelles, ses chaussures et sa chemise aux manches relevées et au col déboutonné. Rallumant la lumière du bas, il se saisit toutefois d'un pistolet qu'il tient d'une main, caché dans son dos. Se rendant ainsi à la porte d'entrée d'où provient tout ce raffut, il l'ouvre sur une pluie battante et sur un groupe de quatre personnes encapuchonnés. Fronçant les sourcils, un des hommes ôte sa capuche et le jeune médecin reconnaît son patient révolutionnaire. Sur les trois restant, deux d'entre eux portent le dernier qui est visiblement dans un sale état.

_ Docteur Zoidberg, je suis désolé mais on avait nul par où allait ! Il faut que vous nous aidiez !

Toujours ferme, Maverick reste campé sur sa décision. Ayant visiblement passé une mauvaise nuit l'un des hommes tenant le blessé perd rapidement patience et s'avance pour saisir le médecin au collet. Restant impassible, le révolutionnaire peut toutefois sentir le canon froid du pistolet se plaquer contre son menton, ce qui le fait gentiment et doucement reculer. La pluie quand à elle semble redoublée d'intensité alors que le fameux Gillian continue de supplier pour la vie de ce qui semble être son ami. De son côté, Maverick pense avoir suffisamment attendu, aussi cède-t-il en les laissant finalement entrer, en prétextant qu'en tant que Médecin il ne peut laisser un homme mourir sur le pas de sa porte. Installant le malheureux sur la table de soin, il commence par découper sa parquât et ensuite ses vêtements pour atteindre les plaies. Sa priorité numéro un est de soigner les deux blessures pare-balle qui vont à coup sûr lui être fatal. Commençant par stopper l’hémorragie, il l'anesthésie avant d'extraire minutieusement les projectiles encore présents dans son corps. Refermant enfin le tout avec précision, il termine l'opération après une bonne heure d'intervention. Le révolutionnaire qui l'avait menacé plus tôt tient la main de son ami inconscient.

_ J'espère pour vous que vous savez ce que vous faîtes doc...

N'appréciant pas vraiment ce genre de commentaire alors qu'il vient de sauver la vie de son pote, il saisit son scalpel et le plante avec précision entre deux doigts de la main du type posée sur la table. Surpris, le gaillard recule d'un bond en se saisissant la main, et vérifiant que rien ne manque.

_ PUTAIN !! C'est quoi ce médecin ! Il est taré !!

L'autre révolutionnaire s'affaire à le calmer alors que Gillian invite Maverick à aller plus loin avec lui. S'installant de l'autre côté de la pièce, il profite de l'occasion pour baptiser une bonne bouteille de Rhum qu'il cachait dans son bureau, trinquant ensemble à la révolution.

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À partir de ce jour, le jeune médecin accepta l'offre de la révolution et travailla ainsi pour eux. Ne voulant pas précipiter les choses pour ne pas paraître trop suspect, il laissa tranquillement les choses se mettre en place d'elle-même. Gagnant progressivement la confiance des membres de la cellule, tout en apparaissant comme un consultant détaché et de confiance. Après plusieurs mois, sa patience fut enfin récompensée lorsque Gillian, qui jouait plus ou moins le rôle d'agent de liaison, l'informa que ses supérieurs souhaitaient le rencontrer. Il fut conduit à leur repaire non sans lui avoir recouvert la tête d'un sac qu'ils ne retirèrent qu'une fois face à face avec les grands pontes du mouvement de Las Camp.

_ Bonsoir et bienvenue, Docteur Zoidberg !

Silencieux, Maverick commence par balayer son regard autour de lui, reconnaissant dans l'assemblée quelques visages familiers. Reposant finalement ses yeux sur ceux en face de lui, il finit par leur répondre.

_ Merci.

_ Pardonne le sac mais ce QG doit absolument rester secret. Rien à voir avec un quelconque manque de confiance, simplement si tu devais être interrogé par la Marine, tu n'auras pas à mentir.

_ Oui ne vous en faîtes pas, je comprend tout à fait et je suis honoré que vous me fassiez suffisamment confiance pour me rencontrer en chair et en os.

_ C'est la moindre des choses après les immenses services que tu as rendu à notre cause.

_ Tout le plaisir a été pour moi. Gillian a su se montrer convainquant et j'espère continuer à pourvoir vous aider à ma petite échelle.

_ Et bien justement, tu es ici pour ça. Gillian nous a fait part de ton intérêt grandissant et de la confiance qui semble avoir en toi. Ainsi il t'a recommandé pour devenir l'un d'entre nous !... Mais Gillian a beau être un excellent élément, nous vivons pour la liberté et la justice avant tout. Aussi ton adhésion doit être voté, comme dans une véritable démocratie.

Simple vote à main levée, la grande majorité vota pour l'incorporation de Maverick au sein de la cellule révolutionnaire de Las Camp. Après ça, les missions demandées devinrent un peu plus importante, et le jeune homme s'y conforma avec dévouement et loyauté. Son but sous-jacent ne tarda pas à s'accomplir, espionnant efficacement maintenant qu'il avait atteint le cercle plus fermé de la cellule. Il envoya noms, contacts, projets et toutes les localisations à son coordinateur, même jusqu'à l'emplacement de leur fameux QG.

Et ce n'est finalement que sur l'ordre express de son supérieur qu'il terminant finalement sa mission après presque un an d'infiltration.