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[ FB 1624 ] Pourquoi je ne peux pas saquer les révolutionnaires.

Depuis l'annihilation sur Amerzone de l'équipage auquel il appartenait en 1622, Joe peinait à retrouver une structure de piraterie stable, voguant tantôt sur un navire, et le lendemain à bord d'un autre plus prometteur. Mais les revenus n'étaient pas au rendez vous.
N'étant qu'un membre d'équipage parmi tant d'autres, le cafard jouissait néanmoins d'une petite réputation sur South Blue, là où il avait oeuvré en tant que pirates pendant près de dix ans. Cette réputation, il s'en serait bien passé. En effet, nombreux étaient les capitaines sachant que le forban était très doué quand il s'agissait de s'enfuir ou de trahir les siens. Ce trait de caractère indisposait quelque peu à l'embauche.

Décidant de se faire oublier un moment de South Blue, Joe s'était mis en tête de changer de quart monde et d'aller à l'Ouest. Mais l'herbe n'était pas plus verte ailleurs. Ici, sa réputation ne le précédait pas, mais les pirates avaient la vie dure. Tout West Blue semblait voué à une guerre ouverte entre le gouvernement mondial et les diverses factions révolutionnaires. Pas de place pour la piraterie, qui elle, était prise entre deux feux.

Aucun équipage à intégrer, et sans un sous en poche pour retourner d'où il venait, Joe était pas mal embarrassé. Peut-être allait-il devoir faire une entorse à ses principes et gagner sa vie autrement qu'en s'adonnant à la piraterie. Cherchant un moyen de gagner de quoi retourner sur South Blue, il lu dans le joural afin de trouver des petites annonces.

- Tiens on embauche à la marine ! 100 000 berries par mois, c'est bon ça !

Se collant une paire de claque suite à cette exclamation soudaine, il poursuivit sa recherche d'emploi. Nulle part les compétences recherchées il n'était question de savoir piller et tuer. Le marché du travail n'était pas accessible à tous, Joe aurait voulu crier à la discrimination, mais il craignait qu'on le jette en cage suite à une indignation aussi mal placée.

- Alors comme ça on paye son tribu mensuel au gouvernement ?

Levant la tête de son journal, le cafard aperçut trois loubards qui menaçaient le tavernier. Il préféra ne pas intervenir, d'une part parce qu'ils étaient trois, et d'autre, parce que si le propriétaire venait à se faire castagner, il pourrait partir sans payer.

- On n'est pas aussi complaisant envers les civils que ceux de Luvneel ! Tes impôts, tu les adresseras à l'ordre révolutionnaire de Las Camp, si la marine vient te demander des comptes, on se chargera d'eux.

Cela ressemblait à s'y méprendre à l'extorsion. Des berries dans les yeux, Joe se sentit soudain l'âme d'un révolutionnaire engagé.
Alors que les trois hommes quittaient l'auberge, le cafard les suivit.

- Attendez moi les gars ! J'aime la liberté, le peuple, et toutes les saloperies du même genre, je peux vous rejoindre ?

Le meneur du petit groupe, un rouquin mal rasé avec les cheveux tombant jusqu'aux épaules toisa le forban du regard. Pas besoin d'être particulièrement physionomiste pour comprendre qu'ils avaient à faire à un pirate. S'apprêtant envoyer promener Joe comme il se devait, le manque d'effectifs révolutionnaire à Las Camp incita le roux à réviser son jugement.

- Pour qui tu te prends au juste ? On est des types sérieux, pour rejoindre la cause révolutionnaire, il faut au moins attester de son hostilité envers le gouvernement mondial. C'est pas donné au premier venu.

Témoigner son hostilité au gouvernement mondial. Cela tombait bien, Joe en faisait son métier. Tout du moins, quand les marines lui cherchaient des crosses en mer pour récupérer des butins volés à la sueur de son front.
Un marine patrouillait justement à l'autre bout de la rue. Les révolutionnaires voulaient une attestation, ils allaient être servis. Le forban sorti son mousquet amélioré et, de deux coups de feu, abattit le pauvre patrouilleur.

- C'est bon, je peux en être ?

Pour Joe, intégrer la révolution, c'était comme chercher à faire partie d'un groupe de gamins qui jouaient au foot, ça devait se faire en deux minutes. Les trois loubards regardaient le cadavre du marine au loin, les yeux hors de leurs orbites et la bouche grande ouverte. Le meneur brisa enfin le silence.

- Mais t'es malade ou quoi ?! Quand je demandais des gages, je voulais dire, dessiner un grafiti sur la base de marine, pas en buter un en pleine rue sans raison !

Le cafard fit la grimace, il savait à présent qu'il avait à faire à des rigolos qui ne s'étaient probablement jamais salis les mains de leur vie. Des fils de bonne famille qui se prenaient pour des héros de guerre sans jamais toucher à une arme. Toujours est-il que malgré cet éclat de force disproportionné, les trois révolutionnaires acceptèrent néanmoins d'emmener Joe à leur repaire, ils étaient au moins certain que ce dernier n'appartenait pas à la marine.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 5 Jan 2016 - 17:59, édité 1 fois
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- C'est pas possible d'être aussi con ! Le premier venu qui vous passe sous la main, vous le menez à notre repère secret ?!

Celui qui semblait être le dirigeant de la révolution sur l'île était en train de réprimander sévèrement les trois hommes qui avaient mené Joe jusqu'à lui. Sans doute étaient-ils des recrues récentes qui prenaient la révolution pour un jeu. Cela ne semblait pas plaire à leur chef, qui lui, considérait la révolution comme une chose sérieuse, se battant contre le gouvernement mondial par conviction, et non pas pour épater les minettes du coin.
Toutefois, lorsque le révolutionnaire apprit que Joe avait, de sang froid, abattu un marine en pleine rue, il peina à cacher sa surprise.

- Dégagez et laissez moi seul avec lui.

Durant toute la durée de l'engueulade, le forban était resté quelque peu en retrait à attendre qu'on fasse attention à lui. L'illustre personnage en charge de mener la résistance lui tourna le dos regardant par la fenêtre de la planque de fortune dans laquelle ils se trouvaient. Comme tout chef charismatique de révolution, il s'adonna à un monologue aussi dithyrambique que passionné.

- Pardonne cet excès d'autorité à l'égard de mes hommes, mais ils sont jeunes et ne saisissent pas l'étendue réelle de notre combat.

Un excès d'autorité ? Certains capitaines qu'avait connu Joe exerçaient leur autorité sur les hommes indisciplinés en les jetant à la mer, les mains attachées dans le dos, au milieu des requins. Faisant signe de la main que ce n'était pas particulièrement grave, le révolutionnaire reprit.

- Mon nom est Jonathan Nivel, je suis en charge de la section révolutionnaire de Las Camp, et ce, même si je prends quelques libertés par rapport au comité de Luvneel. Cette île est tenue d'une poigne de fer par le gouvernement mondial simplement pour exercer sa tyrannie et son emprise sur un peuple insoumis...

- Ah bon ? Je croyais que c'était parce que ça fourmillait de pirates et que le taux de criminalité devait être l'un des plus élevés de West Blue.


Jonathan fit la sourde oreille, il était lancé dans son discours, et à présent, il ne s'arrêterait pas, peu importe le nombre de fois où on l'interromprait.

- ...Les habitants, qui vivent sous ce joug inique vivent dans la crainte d'être exécutés en pleine rue...


- A cause des attentats de la révolution tu veux dire ?

- ... Ces cruels marines infestent les rues comme les cafards qu'ils sont, n'hésitant pas à avoir recours à la force à la moindre prétendue menace...

- En même temps c'est leur travail. Et puis qu'est-ce que tu as contre les cafards au juste ?

- C'est pour une île dépourvue de l'emprise injuste du gouvernement mondial que nous luttons, et nous le ferons jusqu'à la mort.

- Nathan, j'ai l'impression que tu m'écoutes pas...

Le chef de la révolution de Las Camp ayant conclu sa tirade, il écoutait enfin ce qui se disait autour de lui.

- Ce n'est pas Nathan, Mais Jonathan, tête de con.

Essuyant une moue contrariée, car n'aimant pas les grandes gueules, Joe en vînt au plus pressé et allait lui demander comment il pouvait se rendre utile pour la cause révolutionnaire, espérant bien pouvoir en tirer un profit conséquent.

- Très bien monsieur têtedecon, mais en quoi consiste l'action révolutionnaire dans le coin ?

Ne se formalisant pas devant le manque de politesse et la bêtise de son interlocuteur, Jonathan accepta de répondre à sa question. Après tout, il n'était pas qu'un homme de discours, il savait se battre, et l'action ne lui faisait pas froid aux yeux contrairement à un certain nombre de ses collaborateurs moins dévoués qu'il ne l'était.

- Nous organisons une guérilla urbaine afin de saper le moral de l'ennemi. On attaque les unités isolées, et on pille les stocks d'approvisionnements. Un assaut, et on se disperse.

Bien que jusque là il n'avait pas une très haute opinion Jonathan, Joe révisa son jugement. Compte tenu de l'infériorité numérique des révolutionnaires face aux marines, saigner l'ennmi plutôt que de chercher à le vaincre était une bonne idée. Ce serait une guerre d'usure, sans front ni batailles, un plan rusé comme le cafard les aimait.
Dard dard, il le fixa dans les yeux un sourire vorace aux lèvres :

- Pourrir le moral des mon prochain, c'est ma raison d'être. Comment puis-je me rendre utile a cause ?

La seule cause pour laquelle il était susceptible de se battre s'appelait le berrie, et il comptait en amasser des tonnes en parasitant l'autorité du gouvernement mondial. Prends garde Las Camp, Joe le révolutionnaire est en route, mais ses motivations n'ont pas changées.
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Après quelques jours à glander dans les locaux de la révolution de Las Camp, nourri aux frais de la princesse, Joe se vit enfin convié à une action guérilla. En fréquentant un peu les membres de la faction révolutionnaire, le cafard avait décelé surtout des jeunes motivés par le frisson. La marine leur aurait proposé d'assassiner des révolutionnaires sans en assumer les conséquences juridiques, qu'ils auraient rejoint le gouvernement mondial. Un ramassis de petits cons plein de testostérone, menés par des idéologues sans remord, mesdames et messieurs : les révolutionnaires de Las Camp.

Mais Joe n'en avait cure. Que cette révolution latente soit sérieuse ou non, peu lui importait du moment qu'elle générait des berries. Jonathan lui avait promis que la cause révolutionnaire roulerait sur l'or une fois qu'elle se serait substituée au gouvernement mondial du l'île. L'intégralité des impôts que les habitant verseraient seraient alors alloués au gouvernement révolutionnaire. A partir de là, détourner les fonds s'avérait être un jeu d'enfant. Plus besoin de courir après les berries, ils viendraient tout seul.
Bien qu'il trouvait la vie de révolutionnaire moins palpitante que cette de pirate, l'ancien forban n'allait pas cracher sur de l'argent facile.

- Nous frapperons donc ce soir ! Des questions ?

Tranquillement allongé sur une banquette miteuse de la planque, Joe avait été si occupé à s'imaginer percevoir les impôts des braves gens qu'il n'avait rien écouté au plan de Jonathan. Étant donné l'effervescence qui animait la vingtaine de révolutionnaires réunis, le cafard se disait qu'il venait de louper quelque chose d'important. Sans gêne qu'il était, il demanda à ce qu'on répète, en accusant à demi mot ses camarades de ne pas être attentifs.

- Pour être certain que tout le monde ait bien comprit, mieux vaut réitérer le plan point par point, c'est plus prudent.

Quand on était aussi fourbe et manipulateur que Joe, on savait comment faire passer un manque de sérieux en professionnalisme. Jonathan acquieça et reprit comme l'avait suggéré sa nouvelle recrue.

- Comme je vous l'ai dis, ce soir, nous préparons un gros coup. Certes, nous ne parviendrons pas à les chasser de l'île en une nuit, mais cette action sera la première étape de la libération de Las Camp. Ce n'est pas un stock de provisions que nous allons attaquer cette fois, mais un dépot de munitions.

Soudain, l'ancien forban se mit à pâlir. Les marines délaissaient rarement des points aussi stratégiques, et il y avait fort à parier que l'endroit serait lourdement gardé. Ce ne serait pas avec une vingtaine de jeunes sans motivation que la bataille pourrait être remportée.

- Nos camarades de Luvneel ont accepté de nous fournir des escargophones pour brouiller les communications, ainsi, les marines ne pourront pas être ravitaillés de sitôt. Une fois privés de munitions, nous serons davantage en position de force, et nous aurons la confiance des habitants qui nous considérerons enfin comme l'autorité légitime sur une partie de l'île.


Le plan était surtout un coup d'éclat pour rallier les citoyens à la cause révolutionnaire en les y contraignant. Après tout, les civils obéissaient à ceux qui pointaient un mousquet sur leur tempe, si les marines étaient désarmés, par élimination, ils devraient alors obéir aux révolutionnaires. L'idée n'était pas idiote, mais ô combien risquée.

- Puisque nous n'avons pas suffisamment d'hommes pour s'emparer du dépot et le conserver sur le long terme, alors nous le ferons sauter. Pour ce faire, quelqu'un devra attirer les gardes à lui le temps de déposer les explosifs. Joe, tu es l'homme de la situation.

Couché immobile sur son canapé, les révolutionnaires observaient avec quel sang froid Joe appréhendait cette lourde tâche qui serai la sienne. Ce n'était pas du sang froid. Le cafard était tellement tétanisé par la trouille qu'il ne pouvait plus bouger un seul muscle, pas même trembler. Si Jonathan l'avait choisi, c'était parce qu'il avait été le seul à avoir eu le courage, ou plutôt l'insouciance, d'abattre un marine sans même cligner des yeux. Joe était victime d'une réputation de combattant sans peur, alors qu'il n'était en réalité qu'une vermine de bas étage.

- Sur ce, je vous laisse vous reposer jusqu'à ce soir, où nous jouerons l'avenir de la révolution sur l'île.

Le chef révolutionnaire s'apprêtait à insister auprès de Joe pour lui dire à quel point son rôle serait crucial, mais ce dernier s'était assoupit. Impressionné par ce qu'il croyait être un flegme, Jonathan s'exclama :

- Regardez le, il est tellement détendu qu'il s'est tranquillement endormi, je vous le dis, cet homme est un futur héro de la révolution.

En réalité, le futur héro de la révolution, après avoir encaissé le choc de la nouvelle comme quoi il allait devoir servir d'appât à mouette, venait de s'évanouir.
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Une fois que le dernier rayon de soleil disparut, la révolution se mit en marche. Enfreindre le couvre feu imposé par la loi martiale était dangereux en soi, mais les effectifs déployés par la marine étaient inférieurs une fois la nuit tombée, c'était le moment parfait pour frapper.
Joe croisait les doigts pour que la marine n'ait posté que le strict minimum d'hommes afin de garder les munitions, l'idée de devenir un martyr de la révolution ne l'enchantait que moyennement pour ne pas dire pas du tout. Mais il fallait se mettre en marche. Arrivé sur place, le dépot n'était qu'un vaste hangar seulement protégé par un grillage facile à découper. Le gouvernement mondial ne prenait décidemment par les révolutionnaires de Las Camp au sérieux. On sous estime les vermines à ses risques et périls, ceux s'étant déjà confrontés à Joe pouvaient en témoigner, tout du moins, les rares encore en vie.

Bien évidemment, il faisait trop noir pour qu'on puisse distinguer quoi que ce soi, difficile d'estimer le nombre de marines présents. Une fois le grillage découpé, Jonathan mit la main sur l'épaule de Joe.

- Nous comptons sur toi camarade.

Ce n'était pas cette touchande camaraderie qui persuada Joe d'aller au charbon, mais plutôt la perspective de s'enrichir.

Pense aux berries camarade...

Se répétant inlassablement ces mots pour se donner du courage, l'ancien forban pénétra l'enceinte. Profitant de la pénombre, personne ne semblait l'avoir remarqué. Mais qui aurait pu l'apercevoir ? Plus Joe s'approchait du hangar, plus il était certain d'une chose, il n'y avait personne dans les alentours.

- Putain, ils prennent vraiment les révolutionnaires pour des rigolos...

Après tout, la marine n'avait pas tord de les sous-estimer. A part les cadres dirigeants, ce n'était qu'une bande de jeunes idiots qui s'en prenaient principalement aux civils, jusqu'à présent, il n'y avait rien à craindre d'eux.

- Mais moi j'te le dis Nima ! L'autre con il détourne des provisions, y'a pas d'autre explication.

Rapidement, le cafard alla se plaquer contre le mur du hangar. Cela était en effet étrange que personne ne garde l'endroit. Toutefois seuls deux marines avaient été mobilisés pour patrouiller de nuit, ces derniers ne s'inquiétaient pas du tout du risque d'une éventuelle attaque et discutaient calmement tout en marchant.
Puisqu'ils n'étaient que deux, cela était inutile de faire diversion pour les éloigner, il fallait les éliminer, et sans bruit de préférence. Cependant, quand les seules armes dont bénéficie Joe se trouvent être un mousquet à canon triple, et un lance grenade, être discret s'avère compliqué.

Il allait falloir compter sur l'effet de surprise. Se saisissant d'un petit caillou, il le lança au loin pour attirer leur attention. Ces derniers, quelque peu intrigués par le bruit s'avancèrent en dans cette direction. Doucement, le cafard s'approcha derrière eux, s'empara du sabre de l'un qu'il dégaina rapidement, et l'enfonça dans le dos de son camarde de patrouille.
Essayant de sortir la lame du pauvre bougre pour s'occuper du deuxième, celle-ci était coincée.

- Rhaaa putain, voilà ce qui arrive quand on s'improvise bretteur !

Puisqu'il fallait agir vite, le nouveau révolutionnaire mit un coup de tête au dernier marine debout, heurtant violemment son nez. Profitant que celui-ci soit étourdi, le cafard se rua sur le cadavre de sa première victime afin de dégainer son épée encore dans le fourreau, puis, paniquant alors que le marine valide s'approchait de lui, il frappa à plusieurs dizaines de reprises dans les côtes de ce dernier, mettant un temps fou à le tuer. La pauvre mouette, impuissante, agonisait à chaque coup de lame venant lui briser un peu plus la cage thoracique.

Essouflé, Joe jeta l'épée au loin. Mission accomplie, la tâche fut laborieuse et extrêmement salissante, mais le travail était fait, et c'était tout ce qui importait. Revenant en direction du grillage où l'attendaient ses camarades, le visage couvert du sang qui avait giclé, il leur fit signe que le champ était libre. Aussitôt, alors qu'une dizaines de révolutionnaires montaient la garde, les autres s'affairaient à disposer les explosifs ou à voler quelques munitions.
Cela prit une vingtaine de minutes. Une fois le détonateur en place, Jonathan se réserva l'honneur de l'actionner. Une pensée vînt alors effleurer la cervelle de Joe.

- Mais j'y pense, avec l'explosion et toute la poudre qu'il y a... Est-ce que les munitions ne risquent pas d'être propulsées ?

Trop tard pour s'embarrasser de pareilles considérations, le hangar venait de sauter. Alors que Joe était resté au loin, prêt du grillage, à se débarbouiller le visage, les malheureux situés trop proche du bâtiment furent percés par un déluge de balles qui partaient dans toutes les directions, effectivement soufflées par l'explosion.
Seul Jonathan et trois hommes s'en sortirent. Ces derniers partirent en courant.

- Vite Joe, il faut dégager d'ici, ils nous tirent dessus !

A cet instant, le cafard ne savait pas si Jonathan venait de dire cela parce qu'il était plus con qu'il ne le croyait, ou simplement pour essayer de mettre sa négligence sur le dos de la marine. Peu lui importait après tout, il était en vie, et les suivit jusqu'à la planque. Maintenant, il fallait se terrer en attendant la suite des évènements.
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L'ambiance à la planque était pesante. Certes la révolution n'avait pas failli à sa tâche, mais près d'une vingtaine de ses membres venaientt de perdre la vie au cours de l'opération. Personne ne pipait mot, chacun évitant le regard de l'autre. On aurait cru que rien n'aurait pu remonter le moral aux survivants.
Cependant, un révolutionnaire qui faisait parti de l'équipe en charge de brouiller les communications, surgit comme une balle. Sans un mot, et un air fier affiché sur son visage jouflu, il déposa le journal du matin sur la table.

Cette irruption soudaine avait eu le don de réveiller l'ancien forban, dont la mort de ses camarades n'avait visiblement pas touché, il en avait même déjà oublié jusqu'à leur existence.

- Putain Nathan, tu peux pas dire à tes larbins de faire moins de bruit  ?

Le chef de la révolution ne releva même pas que son nom avait été écorché. Il n'avait d'yeux que pour le titre en une du quotidien.


Las Camp, nouveau fief révolutionnaire ?


D'un vague regard en coin porté sur le papier, Joe trouvait le titre racoleur, qui pouvait être assez idiot pour croire que la destruction d'un hangar constituait une révolution ? Le soleil se levait à peine, et le cafard comptait bien se rendormir, mais ses camarades lui donnèrent une bonne raison de ne pas retomber dans les bras de morphée.

- Jonathan ! Rien que ce matin en traversant le marché, il y a bien dix habitants qui ont demandé à nous rejoindre, et les commerçants qui préféraient payer leurs impôts au gouvernement mondial ont viré de bord !

Alors, le nouvel entrant déposa une besace remplie à ras bord de berries, voilà qui suffisait à maintenir Joe éveillé. Se redressant et s'asseyant convenablement sur la banquette, il savait qu'à vue de nez, il y avait bien dix millions de berries. Se frottant les mains, jubilant, il annonçait :

- Mon moment préféré, celui du partage du butin !

Alors, le chef de la révolution lui emboîta le pas, tout aussi ravi.

- Le partage enfin ! Nous allons pouvoir redistribuer tout cet argent à la collectivité de manière équitable ! La révolution saura se montrer juste envers ses administrés !

Joe se figea. Plissant les yeux, il tourna la tête vers Jonathan.

- Plaît-il ?

Demanda t-il sur un ton aussi calme que sournois. Il voulait se montrer menaçant, mais il n'avait vraisemblablement pas ce qu'il fallait pour impressionner la révolution. Jonathan pointait un mousquet vers son visage.

- Je sais reconnaître un pirate quand j'en vois un. Mais plus que tout, je sais comment en tirer un avantage pour servir mes intérêts. Tu es dispensable à présent Joe, mais pour le service rendu à la révolution, je vais te laisser dix minutes avant de quitter l'île.

Ce n'était pas la première fois qu'un révolutionnaire s'était joué de lui, déjà deux ans auparavant, d'autres aussi peu scrupuleux en avaient fait de même au royaume de Saint Urea. Le cafard avait pourtant l'habitude de faire preuve d'une fourberie sans égale, mais il avait trouvé son maître en la matière. Non seulement il avait risqué sa vie, mais en plus il repartait bredouille.
Se levant, sans faire de vague, ses anciens camarades le narguaient de leur sourire satisfait. Se payer la tête d'un pirate semblait les réjouir.

- Pourquoi tu me laisses partir "camarade" ?

Son ancien chef se braqua, et, tout en balbutiant, lui répondit. Son assurance avait soudain perdu de sa superbe.

- T...te tuer, ce serait m'abaisser à ton niveau, la révolution vaut mieux que ça.

Alors que jusqu'à maintenant, Joe faisait attention au moindre de ses mouvements, craignant de se faire tirer dessus, il fut soudain plus détendu. Cette simple réponse de Jonathan lui avait permit de savoir à quoi s'en tenir concernant le personnage. En bon chef révolutionnaire, il était assez brave pour se lancer dans des discours sans queue ni tête et actionner un détonateur, en revanche, il était trop couard pour se salir les mains. Dans la même journée, Joe avait été surpassé à la fois en fourberie et en lâcheté. Un jour à marquer d'une pierre blanche. Une pierre tombale sous laquelle il enterrerait volontiers tous les révolutionnaires de cette planète.
Mais pour l'instant il devait se replier. Si Jonathan ne tirerai pas, il n'était pas dit qu'un de ses fidèles ne le fasse pas à sa place, mieux valait ne pas tenter le diable.
Ayant quitté la demeure, ses anciens camarades avaient cru que du fait de son statut de pirate, Joe n'aurait pas l'audace de communiquer leur planque aux autorités. C'était mal le connaître.

Le même jour, la révolution avait connu sa plus grande gloire, doublée à sa plus cuisante défaite. En effet, peu après le départ du forban, une trentaine de marines firent irruption chez eux. De ce que Joe en avait su, c'est que Jonathan et quelques camarades s'en étaient tirés, mais qu'à présent, ils devraient tout recommencer depuis le début.
Voilà ce qui arrive quand on est pas prêt à aller jusqu'au bout et appuyer sur la détente.

Retournant à South Blue, Joe se jura qu'à compter de ce jour, les révolutionnaires n'auraient ni son soutien, et encore moins sa pitié. Sur le chemin du retour, il envisageait la perspective de réduire tout partisan de la révolution qu'il croiserai en esclavage.
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