[Présent - Multi] - Insurmontable.


Précédemment.

Je suis allongé et je crache de l'eau. J'ai failli me noyer à cause de ces enfoirés de Méchants-Pirates! Je suis complètement kaputt. 'Faut dire que j'ai usé mon corps presque jusqu'au bout et je m'étais même pas rendu compte. L'adrénaline, la peur de mourir qui nous rend des forces, qu'importe ce que c'est. On a beau se croire insensible un temps dans le feu de l'action, 'faut bien admettre quand le reste suit pas, ça suit pas. Et là, je me pose la question. Heureusement que je suis un putain de cyborg, car je sens seulement maintenant des troubles et des maux partout. C'est infernal.

Et le pire dans tout ça, c'est que des soldats s'extasient parce que je les ai mené à la victoire et ils se rendent pas compte à quel point je suis out. Ils m'entourent et me pressent pour me remercier. Parmi eux se trouve Rebecca Lyons, une femme soldat de mon unité et la petite sœur de Karen. Elles ont 7 ans d'écart. Moins performante que l'aînée, elle est pas du tout taillée pour la baston. 'Faut dire qu'elle aime pas vraiment se battre. Disons, qu'elle préfère aider les autres à sa manière. C'est-à-dire dans le domaine qu'elle excelle. Toubib de terrain. Elle a l'habitude de voir des morts, des trucs sales et autres atrocités. Alors forcément, elle a de bons réflexes en me faisant les premiers soins. Car ouais, à me regarder, j'ai une sale tronche. En plus, elle commence à me connaître. Agacée par la présence des autres Marines, elle leur ordonne d'aller se faire foutre. Je traduis, hein.

▬ Ne restez pas là, vous autres. Occupez-vous plutôt des blessés! La bataille n'est pas terminée!!

Elle a raison. Navarone essuie encore l'attaque des pirates. J'entends toujours les canons cracher l'Enfer. Du moins, je le devine, car j'ai les oreilles qui bourdonnent encore un peu. Je crois que mes tympans ont pas aimé le dernier feu d'artifice que j'ai fait. Ici, dans mon hangar, c'est clean, mais ça veut pas dire que les autres entrepôts d'à côté sont vides de forbans. Y'a encore du boulot. Et moi, j'ai la flemme et je suis mal.

J'ai arrêté les Méchants-Pirates, un équipage de vermines particulièrement chiant à battre. 'Dire qu'il y avait deux putains d'utilisateurs de Fruit de Démon de mes couilles!! Et pour couronner le tout, 'fallait que leur capitaine de mes deux accepte à leur bord une Femme-Poisson extrêmement énervante et violente. Saloperie! Cette bataille me transforme en monstre. Y retourner, ça me perdrait le peu d'humanité qu'il me reste. Je vois rouge depuis ma défaite contre l'autre ensablé de Galowyr... Et si je veux pioncer, si je veux arrêter de bouger, c'est pour éviter le massacre. Je reste humain et je veux pas devenir une machine de guerre écervelée. Seulement, Rebecca met tous ses efforts pour me ranimer. 'Faut dire que j'ai redonné du courage à tous les Marines présents dans cette salle. Ils comptent tous sur moi. Être chef, ça a parfois du mauvais... Quelle poisse!

▬ Restez parmi-nous, Lieutenant. On a encore besoin de vous.

Ouais, ouais, je connais la chanson. À demi-inconscients, je me redresse comme je peux sur mes coudes endoloris et je regarde fixement la femme de mon unité. Ma salle bouille me rend carrément pas crédible, mais ce que j'exprime reste quand même un ordre.

Rebecca... Je te remercie de te préoccuper de moi... Mais, s'il te plaît, vas voir les autres. Ils ont plus besoin de toi.
▬ Mais, Chef. Vous êtes salement amoché. Laissez-moi vous aider...
Ça va aller, je te dis... Kof! Kof! Kof!
▬ Mais, non!! Vous voyez, vous avez encore besoin de soins...
Fais ce qu'il te demande. Je m'occupe de lui.

Lui, c'est John S. McGaugh, un Commandant d'Élite qui assure dans son domaine. C'est un pote que j'ai connu à Inu Town sur North Blue à l'époque où on était que de simples soldats. On s'était perdu de vue un moment, puis, on s'est croisé une fois par hasard. 'Con qu'il soit pas mon supérieur direct. Il dirige une autre section d'Élite, alors bon... C'est le genre de mec à mener sa troupe dans les bonnes conditions. Avec lui, la bonne ambiance et la discipline sont toujours là. C'est John qui m'a repêché et qui m'a maintenu en vie jusque là. Je lui dois une fière chandelle. Même si on est copain, je dois rester sous ses ordres et ça me rend fou. Alors, je le vois déjà venir. Il veut me relancer au combat, car il croit en mes performances et en ma détermination. Il sait que c'est pas par lâcheté ou par "essoufflement" que j'abandonne mon poste. Il sait comment je fonctionne et il voit bien que tout ceci commence à me gonfler sérieusement. Sauf que... je suis une vraie tête de mule.

Aller, mec. Réveille-toi. Navarone a besoin de toi.
Comment tu fais pour pas craquer, sérieux? On sait même pas pourquoi on se fait attaquer!!
Oublie les raisons et fais ton boulot, Baal. Si tu penses aux motivations des forbans, tu t'en sortiras pas. Je vois ton potentiel et je sais que tu mérites mieux qu'un grade de Lieutenant. Alors, s'il te plaît, ne t'arrête pas sur ta lancée, vieux.
M'ouais. Tu sais bien que j'ai rien à foutre de prendre du galon. Tu veux que je fasses quoi? Massacrer à la pelle du pirate? 'Déjà fait. C'est au tour des traîne-misères et des tire-au-cul de faire leur preuve!
Arrête de penser qu'à toi, Baal!! Maintenant, bouge-toi! Tu sais qu'avec un autre, ça ne se passerait pas comme ça. En plus, tu as juré sur l'honneur que tu servirais la 101ème. Elle t'attend.

Je peux m'empêcher de voir ces visages graves. Des soldats, autant de la Régulière que l'Élite m'attendent. Je repère quelques'un de mes hommes. Ça me soulage de les voir encore en vie.

Tu fais chier, mec. Sérieux! Rah, c'est bien parce que c'est toi, hein...  Tu as intérêt à ce que ça vaille le coup de continuer, John. Kof! Kof! Kof!

Je tousse encore. Je fais la grimace. Merde, c'est pas comme si je faisais semblant, quoi. Il fait chier.

Bon, bah puisque j'ai pas le choix, on se revoir après à l'infirmerie. D'accord?
J'aurais plutôt dit sur le podium...

Je me relève alors péniblement. Une fois sur mes deux jambes, je me prends une bouteille de cola de mon ventre pour me redonner la pêche. Et ça, c'est carrément mieux que des médocs. J'ai toujours fonctionné avec ça. C'est pas quelques sérums et autres merdes du genre qui vont me remettre d'aplomb. Et y'a rien de mieux pour se re-booster. Mon corps de robot tourne depuis toujours de cette formidable substance remplie d'énergie. Pourquoi faire autrement? Ok, je reste encore faible dû à mes précédents combats, mais je peux encore faire quelques-choses d'à peu près correcte pendant quelques instants encore.

Rassemble tes hommes et va voir le hangar 15. Moi, je vais de l'autre côté. On a du pirate à casser!
Ouais, ouais, ouais... À tes ordres.

Je me mets alors en route vers l'entrepôt d'à côté. Je retrouve mes esprits à chaque pas que je fais. Je pars sans mes hommes. J'ai trop la flemme de commander. Pour être honnête, j'ai vraiment pas envie de bouger. Je fais ça pour John, alors 'faut pas trop m'en demander. J'espère juste que je vais pas encore tomber sur une merde bien chiante...


Dernière édition par Aran Z. Baal le Mer 30 Mar 2016 - 4:12, édité 2 fois
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-On y arrive. La liberté est presque là, encore un effort et on se tire de ce coin maudit et on prend des vacances. Je paye ma tournée même.

Mais ce brin de relance jovial ne change rien au sinistre portrait qui s'étend derrière la figure patibulaire de la capitaine blonde dont la rousseur resurgit sur certains endroits de sa chevelure. Elle s'en moque éperdument, ce n'est pas important pas plus que ne l'est de finir ses jours ici. La motivation l'abandonne mais elle se force, encore une fois elle se force pour les siens. Elle traîne bras dessus-dessous une mousse plus jeune que Sena, une gamine qu'elle n'avait jamais vu dans son équipage. Il lui manque son Iron Fleet, il lui manque sa cabine et sa forge. Il lui manque son petit bout de pays à elle, il lui manque pas trop les soirs de tempête ou elle doit réconforter la marmaille mais ça fait partit du lot. C'est dans son 'contrat', elle a signé en partant de son île natale pour ça. La gloire ou l'infamie, les compagnons et des traîtres. Elle ne choisit pas ce qu'on lui donne, elle prend tout et elle fait rarement le tri l'Izumi. Parce que finalement elle s'en carre.

-Devant croiseur de la marine, si on en juge parce qu'il se passe ici il y aura probablement des marines et des pirates dessus. Balancez moi ceux qui coopèrent par dessus bord. Même les femmes. Les blessés en priorité à l'abris les valides faites moi sortir cet engin de ce port de malheur. Je vais me charger de nettoyer les quais, Sena tu tiens encore debout? Margo aide là et allez sur le navire je vous laisse gérer l'organisation.

C'est un ordre, et ce n'est pas refusable ou alors en s'exposant à des risques. Cette fois enfin la troupe quitte Navaronne, certains auront vu son minois et d'autre non mais qu'importe au delà des combats et de la misère humaine qui se traîne à ses pieds c'est l'image d'une véritable bataille qu'elle retient. Menteuse en main elle trouve à terre un casque entaillé à la visière droite salement. Elle le met sur sa tête et marche aussi rapidement que possible en direction du navire de la marine. Des équipages voudront saisir le navire aussi. Chacun veut fuir maintenant que l'important est derrière eux. Et les lames d'airs empêchent les indésirables de se frayer un chemin avant l'Iron Fleet et les barbares. Ce Hangar c'est le salut et la promesse de lendemains meilleurs. Les moulinets qu'elle effectue en passant une main sur son flanc droit teinté de sang, sèment la mort dans les rangs adverses, pirates et marines tombent indifférente la capitaine l'est. Comme une mère avec ses petits elle protège autant que possible sa portée. Elle sait que certains ne s'en remettront pas, d'autre difficilement mais elle lutte quand même jusqu'au bout parce que diable ils vivront. Enfin elle hurle sur le pont menant au croiseur sa promesse.

-CE NAVIRE EST DÉSORMAIS LA PROPRIÉTÉ DE L'IRON FLEET ET MOI LEUR CAPITAINE JURE A CEUX QUI VOUDRONT LE REPRENDRE QU'ILS MOURRONT.

Et sur le premier pont les marines et pirates déjà dessus sont interrompus par l'arrivée massive du groupe sous les ordres de Izumi. Elle regarde dans la foule, les deux camps ne s'arrêtent pas pour autant en pleine bataille mais certains font une incursion sur le pont reliant le navire aux quais. A ceux là elle délivre le baiser de l'acier. Ils tombent dans les eaux ou glissent lamentablement sur le sol. Avec une poignée de vaillants elle repousse l'invasion, jusqu'à terre le temps que les préparatifs soient effectués.

-Tenez bon. Personne ne passe sauf directive de ma part contraire.

La lame d'air qu'elle envoie éclabousse son casque de sang frais. L'odeur du sang, de la mort est collée à sa peau mais encore une fois elle feint l'indifférence. Les rangs sont solides et ses hommes n'abandonneront pas.

-On y est presque.

Murmure-elle comme une supplique.
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Tout était allé très vite et contre toute attente la rouquine ainsi que ses coéquipières avaient réussis à survivre à l'assaut d'un Pacifista, même si ce dernier leurs avait données un peu de fil à retordre. Heureusement qu'Izumi était là pour ce genre de pépin, bien qu'intérieurement cela faisait tout de même bouillir la charpentière contre elle-même. Après tout, elle s'était toujours débrouillée seule depuis toujours, en bien ou en mal, alors l'idée de devoir se reposer sur une autre personne en étant forcée de constater son manque de force par rapport à certains monstres qui parcourent ce monde... Pas possible !

Sena ne savait même pas dire ce qui s'était passé à la fin du combat contre le Pacifista... C'était allé beaucoup trop vite. Un instant elle tentait de décoincer sa nouvelle arme du corps métallique non sans causer des dégâts, l'instant d'après voilà qu'on lui lançait une bombe qu'elle n'avait même pas attrapée, l'ayant envoyée plusieurs fois d'une main à l'autre avant que la chance ne la fasse retomber à l'endroit requis sur leur ennemi. Cette même chance l'ayant propulsée lors de l'explosion plutôt que la cuire vivante...

La voilà maintenant en train de se diriger vers un navire encore en état afin de quitter cet enfer sanglant. Tous semblent avoir la même envie car voilà que les équipages pirates commencent à se mettre mutuellement sur la gueule afin de s'assurer leur place à bords. Quel bordel, quel défoulement de haine inutile aussi. Traînant la patte à cause de ce foutu bout de métal lui transperçant la hanche, Sena observe de manière absente, ressentant presque l'envie de pleurer quand elle voit les alliances se rompre et leurs alliés d'avant s'entretuer tout ça pour faire passer leurs fesses en premières vers l'océan.

Elle finit par laisser Margo faire quelque chose de plus utile une fois à bords, s'appuyant sur son sabre rengainé et s'assurant que le navire est fonctionnel, malgré sa vitesse de déplacement réduite. Pourtant, quelque chose finit par attirer son attention.

Des Marines étaient encore présents à bords, luttant pour protéger leur bien jusqu'à finalement être mis en déroute sous le nombre de fuyards, pourtant certains étaient encore coincés à bords, exécutés sans pitié. Voir ça, c'était trop pour elle. Tuer en combat, pour survivre était une chose à laquelle la rousse s'était habituée mais ça, voir ce pauvre Marine qui s'était déjà rendu être sur le point de se faire froidement trancher la gorge la fit sortir de ses gonds.

Ignorant totalement les vagues de douleur, la jeune femme s'interposa de manière radicale comme le démontrait la lame de son sabre ressortie du dos du pirate, parcourue de sang frais alors que ses compagnons, censés être aveux les Iron Fleet, ne s'attendaient pas à avoir des bâtons dans les roues.

« Dégage... »

Dit-elle au Marine, le regard dur tandis qu'elle se tenait entre lui et d'autres gars, le laissant quitter le navire. Peut-être qu'il mourrait d'ici peu, ou pas. Au moins elle avait évité un meurtre tout bonnement gratuit, quitte à en commettre un autre pour compenser. Enfin, plusieurs en faite car les deux autres tentèrent de le venger, bien que rapidement passés au fil de l'épée de la donzelle qui se laissa ensuite s'appuyer sur la rambarde quand la douleur se fit de nouveau sentir en ayant gagnée en intensité.
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Elle était vite retournée à l'arrière pour tenter d'aider quelques bras à rejoindre le quai après avoir terrasser le pacifista. L'émeraude en était même venue à se demander si cela n'avait pas été un peu de chance de débutant qu'elle se retrouve encore envie sur le pont de ce bateau. Essoufflé, elle tenta de sa voix qui porte de repousser du bateau ceux qui n'avaient pas lieu d'être. Les mécréants prêts à la jeter à la flotte par exemple. À peine avait-elle passer le pont et jeter son butin en aidant un des blessés, prête à aider pour lancer le navire sur l'eau, qu'on l'avait violemment percuté. Elle s'était retrouvée projeté au sol contre la bordée. Ses os semblèrent se craquer en elle.

Encore dans l'adrénaline du combat, elle parvint à reprendre vite contenance. Sa tête lui tournait affreusement et son corps avait certaine limite. D'ailleurs les douleurs corporels qu'elle avait subis, coupures et nez cassé, commençaient peu à peu à reprendre leurs places.

« Oh p'tain j'hallucine... » Elle percevait la voix claire de sa capitaine qui continuait de proférer des ordres et de virer les enfoirés qui tentaient de sauver leurs peaux en réduisant à néant la vie de ses petits collègues. C'était quoi cette charcuterie ? La chevelure rousse à quelques mètres se chargea de remettre à la place deux débiles en sauvant la vie d'un marine à peine sortit des jupes de sa mère. 'Faudrait un p'tain d'âge limite pour ces criards là.

Le mec qui l'avait percuté avait tenté de lui assené un coup, qu'il réussit finalement à porter alors qu'elle bloquait en même temps son pied pour le tirer vers lui et le faire basculer.

« Mais p'tain... comment on peut s'casser d'cet endroit si... » Si tout le monde se tapait sur la gueule hein ? Rien à faire. L'mec s'était redressé et il était largement plus grand qu'elle. Elle commençait un peu à s'essouffler et elle avait même envie de pleurer en sentant son corps crier douleur. Des courbatures et des douleurs aiguës qui l'empêchait véritablement de se mouvoir comme elle le souhaitait.

Elle glissait au sol en se prenant certainement un coup sur le coté qui la fit tousser. Elle eut le temps de sortir armando de sa ceinture pour viser l'avant du pied du gars et le déséquilibrer.

« Amp'tation gratuite trou à merde... » Ragea t-elle en se redressant et en reprenant le contrôle de la situation. La démarche de la jeune trentenaire était bancale, mais même avec le goût du sang dans la bouche elle eut la force de calquer son poing dans le visage du mec pour lui refaire le nez. Elle lui glissa un bonne chance au creux de l'oreille avant de le pousser par dessus bord. Les pirates c'était ça, une confiance aveugle jusqu'à une certaine limite, c'pour ça qu'elle pourrait jamais faire confiance à aucun.

Il était temps de hisser les voiles, et vite. Le corps en miette, elle tentait de maintenir son dos droit alors qu'elle levait les yeux vers ses coéquipiers et les nouveaux qui avaient décidé de rejoindre Izumi. C'était certainement pas fini... Il fallait viré les mécréants qui continuaient à se rebeller et garder le meilleur de tous. « Putain... Si la marine s'ramène... » Ils risquaient pas de les laisser partir dans l'immédiat sans avoir fait des trous dans la coque et leurs jolis corps pas vrai ?

    Je suis brisé. Autant, contre Jolivert c'était quelque-chose, là, je trouve que je suis de plus en plus mal. Tout ça à cause du ces enfoirés utilisateurs de Fruit du Démon et de cette satanée femme tentaculaire! À chaque fois que je me bats contre une personne aux pouvoirs les plus étranges du monde, je me retrouve dans un lit d'hôpital. Je serais pas étonné de me voir à l'infirmerie sans savoir comme j'y suis allé à la fin du carnage. Carnage qui me rend de plus en plus grognon et hors de moi. Jamais ça va se finir? Et c'est pas mon corps cabossé qui parle, c'est mon indignation qui hurle de rage. Mon moral subi autant que mes meurtrissures. J'empeste la Mort, le sang me colle à la peau et je suis entaché de merdes diverses. Je suis couvert de bandages grossiers. Je sens que mon mal est plus profond. Y'a rien de pire que de mourir de l'intérieur. Et ça, j'y refuse. J'ai pas échappé à la Mort de nombreuses fois pour clamser ici et être un malheureux parmi tant d'autres. Je vaux bien plus.

    Autour de moi, c'est de pire en pire. L'anarchie. J'y comprends plus rien et au point où j'en suis, je m'en fous. Que les pirates se tapent entre eux, d'accord, mais que les Marines viennent chialer sous mon nez pour savoir quoi faire, que dalle. Qu'ils crèvent eux aussi. Je suis pas une nounou. À la guerre, c'est chacun pour soi, car l'ennemi numéro un, c'est le chaos. Et si tu sais pas te protéger tout seul, tu meurs. J'ai pas demandé à ce qu'on me soigne pour me battre encore. On serait tous heureux si tout le monde repartait chacun chez eux. Franchement. Si ça tenait qu'à moi, j'hurlerais bien à tout le monde d'arrêter tout.

    Profitant de ma faiblesse, quelques pirates fous se jettent sur moi pour me finir. D'un air nonchalant, je baffe de mes deux bras chacun leur tour deux forbans qui se font éjecter un peu plus loin. Un autre se rue sur moi, le pistolet pointé sur moi et tire. D'instinct, je place devant mon visage Sombracier, mon bras mécanique. Avec ma main gauche, j'expulse le type au loin sans me soucier de son devenir et je poursuis ma route sans but. Devant moi, je vois un pirate avec un casque sur la tête. Comme si un heaume allait le sauver... Je secoue la tête de droit à gauche, l'air accablé. Puis, sans réfléchir, je m'élance vers ma nouvelle cible en chargeant dans puissant coup d'épaule. Nos tôles font des étincelles une fraction de seconde avant que le choc propulse le forban loin devant moi.
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    C'était le bordel autant à bords du navire que tentaient de réquisitionner les fuyards que tout autour. Des coups de feu vibraient toujours aux oreilles de Sena, couvrant alors de façon brève le bruit des sabres qui s'entrechoquent. Ils avaient beau avoir un ennemi commun à la base, ça n'empêcha pas les pirates de se retourner les uns contre les autres pour s'assurer le contrôle du seul moyen de fuite à leur portée. N'importe qui, même l'idiote ici présente, savait bien que rebrousser chemin n'apporterait rien de plus qu'un autre moyen de mourir lorsque le chemin inverse et celui des Marines en approche se croiseraient...

    Heureusement, certaines alliances tenaient encore bon bien que tout se paye avec les forbans... Un gars avait repéré Sena de loin, ou plutôt il n'avait pas pu louper la trainée de sang qui s'écoulait sur tout un côté de son corps. L'adrénaline et l'envie de vivre avaient peut-être réussis à la faire arriver jusqu'ici et même à faucher quelques vies encore mais maintenant qu'elle s'en était allée, ses forces l'abandonnaient. Plus pâle qu'à son habitude, la rousse s'était assise entre deux canons, ignorée de la plupart qui la voyaient déjà morte.

    La vision trouble, les paroles de l'homme qui l'avait rejoint entre-temps ne sonnèrent que comme le tintamarre produit en frappant des casseroles, le tout dans un écho assourdissant dont elle ne pigea pas le moindre mot.

    Sena comprit en revanche que ça concernait sa blessure lorsque la douleur redevint vive après que son mystérieux camarade ne se soit emparé du bout de métal planté en elle, visiblement avec l'intention de le retirer. Au moins un gars qui profitait du bordel ambiant pour se rendre utile. Même si la charpentière ne semblait pas trop de son avis, il ne lui laissa pas le choix et parvint, au travers de ses protestations, à lui faire boire quelques gorgées d'alcool juste avant de tirer sur la pièce en métal.

    Le temps semblait au ralenti autour d'elle car elle ne remarqua même pas qu'à leurs côtés se trouvait une autre personne munie d'un morceau de bois. Un débris en faite, encore chaud au bout après que les flammes aient été éteintes. Ce qui suivi ? Dur à dire... Une douleur si intense que la dernière chose à l'esprit de la pirate fut d'avoir hurlé de toutes ses forces avant de se sentir si légère qu'elle sembla s'envoler. On venait de lui cautériser, vulgairement, sa plaie mais ça avait le mérite de prolonger ses jours...
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    Le carnage, l'envie de battre, elle se battait pour elle et le siens. Elle arrachait à chaque obstacle un rêve de survie et de paix. Mais ce n'était que le début, l'équipage avait été confronté à la dure réalité du métier de pirate pour la première fois. Et ils continueraient, parce que Izumi voulait continuer, elle voulait bâtir son empire elle en était désormais certaine. Lorsqu'elle retira Menteuse du corps agonisant d'un marine elle posa son regard à l'horizon. Une forme se détachait de la masse et de la foule, un officier à n'en pas douter. Un cyborg au vu dont la chose arborait des modifications cybernétiques, un adversaire de taille. Elle ne chercha pas à discuter ni à parlementer, les mots n'étaient pas efficaces. Elle n'avait jamais eu le parler et le charisme pour abréger ou désamorcer des situations critiques. Alors quand le colosse la chargea son premier réflexe fut de pousser ses hommes derrière elle, sa silhouette s'écrasa contre une bite d'amarrage non loin du ponton reliant les quais au navire.

    -Merde.

    Elle se releva, ignorant sa douleur. Elle jeta son casque de fortune, cabossé et inutilisable. Elle concentra les forces dans ses jambes et son bras s'appuya sur le Meitou pour la maintenir debout. Elle regarda l'homme ressemblant à un hercule et la lame d'air fusa dans sa direction. Autour de ce qui se dessinait être un duel les deux camps continuaient à se battre dans le capharnaüm le plus total. La capitaine de l'Iron Fleet se projeta sur son adversaire, sa lame cherchant à porter l'estocade rapidement. Après deux ou trois essais elle se positionna de côté jurant dans sa barbe et crachant au sol.

    -NATSUMI ON EN EST OU? WIMUND TU FOUS QUOI?

    Elle appelait pour la première fois ses camarades par le nom de famille, elle avait peur. L'échec et la vision catastrophique d'une arrestation et de l'exécution de ses nakamas l'horrifiait, et elle se battait avec l'énergie du désespoir pour contenir ce représentant de l'ordre. Elle ne battrait pas en retraite, et le destin pouvait lui envoyer six pacifistas et des amiraux qu'elle tiendrait encore debout sur ses jambes.

    On ne terrassait pas la révoltée de Las Camp comme ça, elle refusait la défaite. Elle refusait la simple idée de perdre, elle vaincrait comme elle l'avait fait jusqu'à présent.

    Et demain ils dîneraient sur armada.
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    Suite à cette cautérisation de fortune en plein affrontement, Sena avait perdu connaissance. Allongée dans un coin, le médecin qui traînait ainsi qu’un petit groupe se tenait autour d’elle, composant ainsi la première vision, bien que trouble, qu’elle eut en rouvrant les yeux. Combien de temps avait-elle perdu connaissance ? Quelques secondes, minutes, ou des heures peut-être ? Difficile pour elle de le savoir mais la dernière option lui semblait peu probable.

    Même de brefs mouvements de muscles pour se redresser provoquèrent plusieurs vagues de douleur chez la jeune femme, faisant son possible pour ignorer la douleur. On lui déconseillait évidemment de bouger, au risque de rouvrir la plaie fragile mais, comme d’habitude, aucun risque qu’elle écoute ces conseils.

    « C’toujours... Pas fini ? » Demanda-t-elle en regardant le médecin qui fit non de la tête.

    Comme si ça ne suffisait pas, voilà que la capitaine demandait où tout en était. Que voulez-vous répondre à ça ? Elle qui venait tout juste de reprendre connaissance pour se retrouver, une fois de plus, face à se massacre entre personnes qui se battaient côte à côte il y a peu... Un nouveau corps s’écroula sous ses yeux qui s’écarquillèrent, faisant trembler la rousse devant tant de morts inutiles alors que le son des canons couvrait régulièrement celui des sabres qui s’entrechoquaient.

    Toute cette violence gratuite, toute cette cruauté submergeait la jeune femme confrontée pour la pareille fois à pareil spectacle. En arrivant, elle avait beau être naïve le combat n’avait pas semblé la perturber plus que ça. Pour la raison première que ça suivait le principe de gentil contre méchant, Marine contre Pirates. Mais maintenant... Maintenant c’était aussi Pirates contre Pirates. Ce spectacle était tellement choquant, emplit d’émotions qui la submergeaient que Sena ne se rendit pas compte que des larmes s’étaient mises à couler le long de ses joues.

    « Ho... Hoy... Qu’est-ce... Qui vous prend ? »

    La charpentière avait commencé à se relever, aidée du médecin débarqué de nul part mais qui semblait, comme elle, partager cette vision des choses. Celle où les pirates devraient s’entraider plutôt que se massacrer. Il fallait que ça cesse, au moins brièvement où le navire finirait au fond de l’eau avec tous ses combattants à bords. Depuis un moment, des canons de défense leur tiraient dessus et, à l’arrêt, que rêver de mieux comme cible ? On remerciera toutefois la faible précision de ses canons.

    Toujours aidée du toubib ainsi que de son arme rangée dans son fourreau, Sena se releva péniblement et, face à cette scène désolante, se dirigea vers un tas de matériel empilé. La plupart étaient tellement occupé à s’entre-tuer qu’ils ne voyaient plus rien autour d’eux. D’autres semblaient faire leur possible pour aider ceux qui en avaient besoin. Tout n’était peut-être pas perdu après tout ? En tout cas, il fallait essayer quelque chose.

    « Hey... Allo... Moshi... Moshi... ? HOOOOOOO !! ARRÊTEZ VOS CONNERIES ET ÉCOUTEZ MOI BANDES DE SOUS-MERDES !!!!! Ittai... Ittai ! ~ »

    Rien que remplir ses poumons d’air pour pouvoir hausser la voix lui faisait mal et provoquait des lancements dans son corps blessés à de si nombreux endroits que la charpentière était étonnée que ça soit possible. Malgré tout, ça ne l’empêcha pas de continuer après avoir aperçu quelques regards intrigués ci et là dans la baston générale.

    « C’EST QUOI VOT’ PROBLEME, PUTAIN ?! ON VOUS A FINI A LA PISSE, C’EST CA ?? » Elle prit une petite pause avant de reprendre « VOUS ÊTES JUSTE COMPLÈTEMENT CONS EN FAITE ?! Y A DES MARINES PUTAIN D’ENNERVÉS TOUT PARTOUT QUI VEULENT NOUS FAIRE LE CUL ET TOUT C’QUE VOUS TROUVEZ DE MIEUX A FAIRE C’VOUS FOUTRE SUR LA GUEULE ??!! »

    Malgré les recommandations du médecins qui se trouvait toujours à côté d’elle, la rouquine continua son petit coup de gueule en ignorant la douleur qui provoquait des lancements par moment.

    « Z’AVEZ T’ÊTRE PAS REMARQUÉ MAIS Y A LA MARINE QU’EST EN TRAIN D’ARRIVER ! ET ILS NOUS TIRENT DESSUS AUSSI ! ON S’BAT POUR UN BATEAU QU’EST NOTRE TICKET DE SORTIE... M’OUAIS, C’BIEN... CA L’SERA ENCORE QUAND ON COULERA A FORCE D’AVOIR TROP TRAINÉS VOIRE JAMAIS DÉMARRÉS A CAUSE D’VOS CONNERIES, LES MERDEUX ?! »

    A force de crier à tout va, la jeune femme se retrouva recroquevillée et main sur sa blessure qui la faisait souffrir, suant et haletant suite à ces efforts qu’elle ne pouvait néanmoins pas lâcher aussi facilement.

    « Regardez un peu.... Y a Conserve-Chan qui s’bat, pour qu’on puisse prendre la mer et... Quitter cet enfer. Vous, tout c’que vous trouver à faire c’est... Vous mettre sur la tronche ?! On vous a pas fini à la pisse mais carrément laissez tomber quand vous étiez bébés ?! Pendant qu’on s’bat entre nous, eux y nous tirent dessus et c’est pas nous qu’ils visent... Mais l’navire ! Guuh... » Les larmes aux yeux, elle eut la brillante idée de s’attaquer à un point qui en toucherait surement plus d’un « A part s’comporter comme des rapaces... Pour beaucoup, votre équipage c’pas comme une famille ?! Est-ce qu’en plus de fuir la queue entre les jambes, pour ceux qu’en ont, on va vraiment laisser la Marine se croire supérieure ?!! »

    Au rythme de ses paroles, les combats entre pirates commençaient à s’atténuer et, mieux encore que l’effet escompté, de petites exclamations et signes d’engouements commençaient à se faire entendre aussi. Quand on touche la corde sensible d’un homme, on en fait ce qu’on veut comme on dit !

    « Combien ici n’avaient rien ? Combien ont noués des liens avec leurs nakamas ?! Pour combien, la bande de forbans qu’ils accompagnent est devenue une famille ?! Guh... C’EST CA QU’VOUS VOULEZ LAISSER COMME DERNIÈRE IMAGE ?! CELLE D’UNE BANDE DE CHIENS ENRAGÉS QUI S’ENTRETUENT SI PRÈS DE LA SORTIE ?! »

    Plus la rouquine qu’on ne prenait jamais vraiment au sérieux leurs remontait les bretelles, plus les combats commençaient à cesser. On pouvait même entendre ci et là de petites affirmation, bien que masquées pour la plupart par les coups de feux et tirs de canons.

    « Z’avez t’être pas r’marqués mais y a les marines qu’arrivent ! Et eux y s’mettent pas sur la gueule mutuellement ! »

    Un gars ne semblait pas vouloir retenir ses tendances belliqueuses et reçu, de la part de Sena, un bout de bois qu’elle venait de ramasser pour le lui lancer en pleine tête. Il y a des moments ou il vaut mieux ne pas l’énerver la petite.

    « Réfléchissez deux minutes bandes de tas d’merdes... Quand on aura finit d’se buter, les survivants là... Z’allez faire comment pour faire naviguer l’bateau, HEIN ??!! Dans l’cas ou ces canons l’auront pas couler avant qu’on ait finit ! Si vous voulez vous foutre sur la gueule à ce point, attendez qu’on soit sortis d’ici, que ça soit au moins pour du butin et pas parce que vous êtes qu’une bande de lâches ! Eux là-bas, ils hésiteront pas à nous remplir le cul avec du plomb... »

    Contrairement à ce à quoi se serait attendue la charpentière, ses paroles maladroites et insultantes trouvèrent leur public. Ces hommes violents pour la plupart, insultés par une pure inconnue ayant surement déjà plus accomplit qu’eux avaient été attrapés par la corde sensible. De manière progressive, les combats entre pirates s’estompaient, attirés du côté de la Marine également par les tirs qui abattaient leurs compagnon sous leurs yeux.

    « Si vous voulez, on s’entretuera en mer ! En attendant... Y a Conserve-Chan qui fait barrage, faut l’aider ! Ceux qui peuvent se battre, on y retourne ! Les autres préparer le bateau pour mettre les voiles dès qu’possible ! Le premier qui tue un gars qui porte pas un d’ces putains d’uniforme y servira d’appât pour pêcher en mer, c’pigé les merdeux ?! »

    Sans trop savoir comment ni pourquoi, la petite charpentière blessée, épuisée et ne désirant que rentrer en lieu sûr se reposer était parvenue à calmer les choses. Heureusement qu’on l’aidait à tenir debout lorsqu’elle vacillait, pas sûre que tout son monologue ait le même effet si elle s’écroulait dès le début. Le toubib ne la quittait pas depuis tout à l’heure, un simple acte de charité dans le cadre de sa profession devint un envie de pousser cette grande gueule rousse dont l’ignorance sembla toucher plus de monde que son expérience inexistante.

    Cette troupe de branleurs qui s’entretuaient peu avant finissait enfin par saisir l’étendu du problème. Outre des marines qui s’amenaient, s’affronter mutuellement allait réduire le nombre de survivant et donc de personnel pour manœuvrer un navire de cette taille. Des canons continuaient de tirer et ils seraient stupides de ne pas profiter d’une cible aussi gratuite.

    Véritable providence pour Sena, ce médecin l’ayant aidée, à supposer qu’il le soit réellement et pas improvisé sur le tas, avait en plus sur lui une sorte de drogue énergisante encore au stade de prototype. Il n’eut même pas le temps de le dire que la rouquine l’engloutit afin de pouvoir tenir encore un peu, n’écoutant pas non plus les risques encouru à bouger avec une telle blessure.

    Plus de fracas de sabres entre pirates maintenant, ces derniers s’étant fait remplacer par les cris de motivations des forbans qui déboulaient comme des déchaines vers les Marines sur les quais avant de se jeter dans la mêlée. Ne sentant quasi plus la douleur, même si son état n’était pas mieux pour autant, Sena s’était jointe à cette charge de la dernière chance et ne traina pas pour rejoindre sa capitaine. Elle profita de l’inattention de l’ennemi pour passer par les flancs et porter une attaque dans le but de l’entailler en-dessous du bras.

    « Gomenasaï, Conserve-Chan ! Y a eut quelques soucis d’effectifs ! »

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    Manquait plus que ça... La finesse... Énervé de devoir me battre contre une sabreuse de merde, je fais l'erreur de porter mon gros bras mécanique sur la lame d'air pour la dévier. L'attaque percute mon membre d'acier et vient filer trente degré plus loin devant. L'entaille endommage alors les composants de Sombracier. Je sens de la grosse fatigue dans mon bras droit au point qu'il flanche en tombant lourdement sur le sol, me faisant alors presque "chavirer". Je peine à rester debout. Heureusement que j'arrive encore à esquiver les coups d'estocs. La logique voudrait que je me rue sur elle pour l'achever pendant qu'elle jure, mais ma colère parle pour moi.

    Et toi? Qu'est-ce que tu fous encore là, sombre imbécile?! Dégage avant que la folie s'empare de mon corps et que je devienne un monstre assoiffé de sang!

    Je crache du sang. Mon œil cybernétique analyse mon adversaire. Maintenant, je sais contre qui je me bâts. Izumi, capitaine de l'Iron Fleet et primée à B 41.000.000... Et même si je les bouffes tous crus les gens de son gabarit, ça me donne pas envie de me bastonner. Et c'est pas mon côté humain qui déteste s'en prendre aux femmes qui parle, mais mon égoïste à vouloir tout arrêter et être tranquille qui parle. Ça me fout la rage de voir tous ces inconscients prendre la mer pour être pirate et vivre l'aventure. Bonjour les emmerdes, ouais. Mais ça m'indigne encore plus quand la-dit forban est une femme.

    Tu tomberas pas mieux que moi ici. Mes autres collègues, ils sont pas comme moi. Ils sont fidèles à la discipline et à l'obéissance aveugle. Moi, je m'en contrecarre de leur Justice. J'applique la mienne.

    J'entends une nana gueuler sur le navire d'à côté pour que les pirates arrête de se massacrer entre eux. Tout ça me fatigue. Voir tout ce sang versé inutilement, voir tous ces stupides Marines et ces pathétiques pirates me rend malade. On est des Hommes ou de la merde? Où est le peu d'humanité qui est en nous? À me trouver au milieu de ce bordel, je me demande si je vaux encore quelque-chose. Je lutte pour pas sombrer dans le désespoir et la décadence. Je veux pouvoir garder la tête haute après cette bataille. Je me suis pas engagé dans la Marine pour me sentir coupable comme au Cipher Pol...

    Je crois qu'il est temps que tu te casses. Je te ferais changer de voie une autre fois à coup de poing sur le haut du crâne la prochaine fois qu'on se croisera.

    Non, même si elle se trouve à quelques mètres de moi et que l'écraser m'est facile, j'ai pas la force de lever le bras. Saisissant l'occasion du fait que je sois immobile, venant de tous les côtés, des flibustiers s'attaquent à moi. J'en caisse les coups, refusant une fois de plus de poursuivre dans la volonté de mes supérieurs. Je regarde fixement Izumi avant que mon corps s'écroule. Je suis pas mort, mais sûrement pas loin. Un jour, on se retrouvera et je lui ferais bouffer son armure brisée.
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    Après s’être relancée dans la bataille en compagnie des pirates ramenés à la raison même si ce n’était que pour sauver leur peau, la rouquine se trouvait aux côtés de son capitaine. Une chose plutôt rare que de la voir se faire autant malmener. Son adversaire n’avait pas l’air du genre à plaisanter d’après son apparence. Ça n’arrêta pas la charpentière venue prêter main forte même si son attaque avait apparemment eut autant d’effet qu’une mouche se posant sur le bras d’un humain...

    Malgré un élan de motivation, les forbans redescendus se battre ne tardèrent pas à être rapidement repoussés par les renforts ennemis. Un avantage plutôt facile puisqu’ils n’avaient pas à laisser une partie de leurs forces préparer un navire pour prendre la mer. Sena aussi reculait toujours plus jusqu’à se retrouver côte à côte avec Izumi sur qui elle finit par s’appuyer, sa blessure étant revenue lui rappeler qu’il fallait cesser.

    Dans son esprit, Sena se voyait déjà morte ou enfermée à vie quelques parts tant l’affrontement était à leur désavantage mais pour une raison qu’elle ignorait, on ne les abattit pas. Ils ne tentèrent même pas de les capturer. Apparemment, l’armoire à glace qui semblait être leur chef en avait déjà décidé autrement. Il s’adressait à Izumi pendant que la charpentière lui mettait de petits coups de coudes incessants dans les côtes afin de lui dire de faire le bon choix.

    La plupart des pirates ne cherchèrent pas à comprendre et remontèrent à bords du navire paré au départ. Même les coups de canon avaient cessé de pleuvoir en direction de l’embarcation. Tout ça n’avait aucun sens. Absolument aucun. Comment pouvait-on les laisser filer aussi gratuitement après tout ça ?

    Peut-être qu’ils avaient déjà de quoi se rembourser tous ces fuyards... Une grosse tête primée serait tombée ? Rien n’est impossible dans ce genre de chaos. N’y comprenant rien et ne voulant rien y comprendre, la rouquine s’était trouvée un coin pour y rester recroquevillée, bien trop silencieuse comparée à d’habitude. Son esprit était en train d’accuser le coup, de digérer toute cette violence à laquelle elle avait assisté. Seul le médecin la dérangeait parfois pour la rafistoler le temps du voyage.

    Les bras entourés autour de ses genoux et le menton en appuis dessus, son regard était vide, dans la lune. La jeune femme se remémorait toutes ces morts, cette haine qui avait englouti Navarone le temps d’un assaut. Revoyant ensuite ceux qui se battaient d’abord ensemble, se soutenaient pour finalement se retourner l’un contre l’autre, les larmes se mirent à couler le long de ses joues. Le visage enfouis dans ses bras, Sena pleurait.

    Cette bataille l’avait marquée, profondément autant sur le plan physique que morale. Elle savait que ça ne serait pas beau à voir, mais comprenait que c’était l’ordre des choses entre les pirates et la marine, comme les prédateurs et les proies. Ce qu’elle n’acceptait pas n’était au final rien de plus que ces trahisons ayant eurent lieu lors de la fuite...
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