Fantine resta plantée un long moment devant le frigo ouvert, regardant les yeux plissés l'intérieur de celui-ci, avec une pensée en tête qui ne la quittait plus : Il y avait un problème. Et la jeune fille n'utilisait jamais le mot « PROBLEME » à la légère, surtout lorsque ça touchait de près ou de loin à un frigo. Contemplant toujours le vide intersidéral de celui-ci, l'estomac en train de brasser de l'air, elle pinça les lèvres et referma la porte avec soin. Avec de la rouvrir à la suite, à la volée, comme si ce geste allait pouvoir faire apparaître quelque chose !
Comme si ce maudit frigo désespérément vide allait soudain se remplir de viandes, de viandes, et de viandes encore, avec un étage pour les aliments bizarres de ce cher Kurn. Mais non, rien. Rien de rien. Rien de rien de rien du tout. Fantine referma la porte, cette fois-ci pour de bon, et sortit sur le pont, les pieds traînant sur le parquet, les cernes marquées sous les yeux, et la mine d'enterrement aidée par son teint naturellement très pâle.
Problème donc.
Depuis qu'ils avaient quitté Armada en ayant dépensé toutes leurs économies, le mot « problème » était naturellement suivi des mots « j'ai faim putain de merde » et d'autres insultes peu sympathiques pas forcément adressées à quelqu'un sur ce navire. Et sans regretter ce train de vie qu'ils avaient mené tous sur l'île mouvante, à profiter des bains moussants et des repas interminables que Fantine réussissait pourtant à terminer, la jeune fille commençait tout doucement à se dire qu'ils auraient du penser à remplir le frigo un peu plus correctement, quitte à partir plus tôt d'Armada.
Néanmoins, le problème n'étant pas tant qu'il y avait plus rien à manger, non. Plutôt le fait qu'elle était persuadée, sûre, à s'en couper les deux mains, d'avoir laisser au moins un saucisson à côté de la laitue des abysses de Kurn, et que l'un comme l'autre avaient disparu. Autant la laitue à base d'algues, elle s'en moquait bien, autant le saucisson, ça tenait, et de loin, du crime passible de peine de mort... Du coup, plantée au milieu du pont, elle posa les poings sur ses hanches, prit une profonde inspiration, et gueula à en recracher ses poumons :
« RAMENEZ VOUS IMMEDIATEMENT ICI ! »
Son ordre fit trembler les planches en bois du navire. Les roues du navire s'arrêtèrent comme par réflexe, la parabole grésilla vaguement avant de descendre de sa vigie, le Crocodog s'approcha la truffe basse et la queue entre les jambes, déjà persuadé de se faire gronder alors qu'il ne savait pas encore de quoi on allait l'accuser, et Kurn se pointa de sa sieste habituelle depuis qu'ils étaient en mer, la tête de travers et l'humeur maussade de se faire tirer ainsi de son sommeil.
Ça pouvait se comprendre, hein. Mais y'avait tellement plus important dans la vie qu'une sieste. Du moins, selon Fantine et son estomac.
« Y'a quoi encore ?
Non ! La question, c'est pas « ya quoi » mais « qu'est-ce qu'il n'y a plus » ! »
La jeune fille montra en direction de la cuisine de son petit doigt osseux, ses yeux roses allant et venant entre tous les protagonistes sur le pont, tous les suspects si l'on pouvait dire, de ce crime impardonnable.
« Quelqu'un, ou quelque chose, rectifia-elle en regardant fixement Kurn alors que la Parabole se sentait beaucoup plus concernée pour le coup, A volé nos derniers vivres dans le frigo ! »
Un lourd silence tomba sur le pont, alors que Fantine leva son autre bras, le poing fermé, pour ajouter :
« Et ce crétin a laissé un indice ! »
Paf !
Elle ouvrit son poing pour laisser tomber... DU SABLE.
Comme si ça pouvait évoquer quoi que ce soit à qui que ce soit ici. Mais la preuve était, la preuve restait, et elle était l'unique piste vers l'imbécile.
« Dès aujourd'hui, je mène l'enquête ! Fantine Holmes est sur le coup ! Fit-elle avec une pointe de joie dans la voix et de la malice dans les yeux : Kurn, tu seras mon fidèle second, Watson et euh... Vous, vous êtes les suspects avec Kurn qui joue les deux rôles en fait.
Woof ! Accepta le crocodog sans rien comprendre.
Bon d'accord, répondit la parabole sans avoir l'air de piger non plus ce qu'il lui arrivait. »
L'enquête pouvait débuter. Une loupe, un chapeau un peu trop grand, un gilet pour le style, Fantine fut équipée en deux temps trois mouvements. Et même avec tout ça, le mystère restait entier.
Comme si ce maudit frigo désespérément vide allait soudain se remplir de viandes, de viandes, et de viandes encore, avec un étage pour les aliments bizarres de ce cher Kurn. Mais non, rien. Rien de rien. Rien de rien de rien du tout. Fantine referma la porte, cette fois-ci pour de bon, et sortit sur le pont, les pieds traînant sur le parquet, les cernes marquées sous les yeux, et la mine d'enterrement aidée par son teint naturellement très pâle.
Problème donc.
Depuis qu'ils avaient quitté Armada en ayant dépensé toutes leurs économies, le mot « problème » était naturellement suivi des mots « j'ai faim putain de merde » et d'autres insultes peu sympathiques pas forcément adressées à quelqu'un sur ce navire. Et sans regretter ce train de vie qu'ils avaient mené tous sur l'île mouvante, à profiter des bains moussants et des repas interminables que Fantine réussissait pourtant à terminer, la jeune fille commençait tout doucement à se dire qu'ils auraient du penser à remplir le frigo un peu plus correctement, quitte à partir plus tôt d'Armada.
Néanmoins, le problème n'étant pas tant qu'il y avait plus rien à manger, non. Plutôt le fait qu'elle était persuadée, sûre, à s'en couper les deux mains, d'avoir laisser au moins un saucisson à côté de la laitue des abysses de Kurn, et que l'un comme l'autre avaient disparu. Autant la laitue à base d'algues, elle s'en moquait bien, autant le saucisson, ça tenait, et de loin, du crime passible de peine de mort... Du coup, plantée au milieu du pont, elle posa les poings sur ses hanches, prit une profonde inspiration, et gueula à en recracher ses poumons :
« RAMENEZ VOUS IMMEDIATEMENT ICI ! »
Son ordre fit trembler les planches en bois du navire. Les roues du navire s'arrêtèrent comme par réflexe, la parabole grésilla vaguement avant de descendre de sa vigie, le Crocodog s'approcha la truffe basse et la queue entre les jambes, déjà persuadé de se faire gronder alors qu'il ne savait pas encore de quoi on allait l'accuser, et Kurn se pointa de sa sieste habituelle depuis qu'ils étaient en mer, la tête de travers et l'humeur maussade de se faire tirer ainsi de son sommeil.
Ça pouvait se comprendre, hein. Mais y'avait tellement plus important dans la vie qu'une sieste. Du moins, selon Fantine et son estomac.
« Y'a quoi encore ?
Non ! La question, c'est pas « ya quoi » mais « qu'est-ce qu'il n'y a plus » ! »
La jeune fille montra en direction de la cuisine de son petit doigt osseux, ses yeux roses allant et venant entre tous les protagonistes sur le pont, tous les suspects si l'on pouvait dire, de ce crime impardonnable.
« Quelqu'un, ou quelque chose, rectifia-elle en regardant fixement Kurn alors que la Parabole se sentait beaucoup plus concernée pour le coup, A volé nos derniers vivres dans le frigo ! »
Un lourd silence tomba sur le pont, alors que Fantine leva son autre bras, le poing fermé, pour ajouter :
« Et ce crétin a laissé un indice ! »
Paf !
Elle ouvrit son poing pour laisser tomber... DU SABLE.
Comme si ça pouvait évoquer quoi que ce soit à qui que ce soit ici. Mais la preuve était, la preuve restait, et elle était l'unique piste vers l'imbécile.
« Dès aujourd'hui, je mène l'enquête ! Fantine Holmes est sur le coup ! Fit-elle avec une pointe de joie dans la voix et de la malice dans les yeux : Kurn, tu seras mon fidèle second, Watson et euh... Vous, vous êtes les suspects avec Kurn qui joue les deux rôles en fait.
Woof ! Accepta le crocodog sans rien comprendre.
Bon d'accord, répondit la parabole sans avoir l'air de piger non plus ce qu'il lui arrivait. »
L'enquête pouvait débuter. Une loupe, un chapeau un peu trop grand, un gilet pour le style, Fantine fut équipée en deux temps trois mouvements. Et même avec tout ça, le mystère restait entier.
Dernière édition par Fantine le Dim 10 Jan 2016 - 22:53, édité 1 fois