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Balior veut prendre la mer.


Tournebroche, Baeteman, que la mer déchaîne sa bourrasque sur vos petites binettes de chiens galleux. Que la baille vous emporte au fond du grand salé, vous et votre immonde traîtrise ! Ces sales fils de soudards ont osé me balanstiquer sur cette satané île de malheur ! Moi, l'un des Capitaines des Grognards au même titre qu'eux ! Des jours entiers à bisquer depuis que j'ai découvert la mauvaise blague. Des jours que je m'acharne à trouver le moyen de me lancer à leur poursuite pour leur faire engoulifrer leurs roustons par le baigneur. J'avais prévenu ces pédérastes lors de notre première rencontre que s'ils avaient la connerie de vouloir me duper, ils s'en mordraient les ognelots. Balior Blackness n'a qu'une parole, ils le découvriront en temps voulu. En attendant, je dois encore batailler contre le sort pour me tirer de cette mouise.

Je commence à croire que c'est ainsi que s'écoulera ma chienne de vie. Dans la guigne, la gnôle, le marasquin et la violence. J'ai fini par échouer sur le rivage, à me remettre de la rouste que j'me suis collé avec cette basse extrace de Salanzar. Cette fois, j'en retiens un souvenirs positif, je suis victorieux. Il a sacrément dérouillé là-bas et s'il est encore en vie, alors c'est un miracle. Et aussi qu'il est bougrement costel, le chiabrena. Et cela veut dire qu'il retournera sur mes traces dès qu'il pourra se relever sur ses deux arpions. Il faut faire vite pour décarer d'ici avant que cela n'arrive. Je ne suis pas certain de pouvoir utiliser hasardeusement les facultés de mon fruit une seconde fois. Et sans cela, la victoire n'est qu'un doux mognon. Ce qu'il me faut, c'est un fichu rafiot !

Les quinquets grands ouverts, je mire la flotte dans toute son étendue, rien. Alors je pionce quelques heures, l'attente est longue. Jusque cet instant où mes chasses se posent sur les voiles de ce flottant, avec ce singulier symbole trônant fièrement dessus. Une espèce de bigadin aux formes étranges chevauché par un sablier. Diantre que c'est mochard. Mais cela fera l'affaire ! Un rafiot civil, probablement. J'aurais moins de difficulté à démorphioner dessus, moyennant ce qu'ils voudront en échange de la traversée jusqu'à la prochaine île. Et s'ils ne veulent pas d'un forban de mon gabarit, alors je prendrai ce tas de planches par la force. Ainsi se comporte un ruffian, un vrai. Un pur, un dur. Les ignares disent qu'un véritable flibustier a les valseuses écrasées par le code de la piraterie. Qu'il a des valeurs.

Une mandale dans ton claque-beignet, je t'en foutrais des valeurs moi.

Je zyeute le barlu s'approcher de la bande de sables, s'y planter aux abords. Une voix rauque beugle quelques ordres, sans doute le Capitaine. Trois zigues s'activent le pistils, ils sont peu nombreux ici. Je m'avance, déterminé à embarquer coûte que coûte. Ils mettent en place l'épais morceau de planche qui relie la passerelle du rafiot au plancher des vaches. Je suis repéré, un mariolle descend dans la foulée et vient se planter devant le pont donnant accès au bâtiment. Comme s'il voulait me barrer la route, j'aime pas. Ma trogne se fend d'une grimace, ma dextre se resserre un instant, puis je me rappelle ce qui est en jeu. Ma survie. Il va falloir être calme, au moins le temps des négociations. Même si sa face de rat me revient pas. Même si j'ai envie de le dessouder dès le premier échange de paroles.

De la retenue Balior, de la retenue.

Salutations jeunot ! Je désespérais de voir quelqu'un ramener ses miches ici sacrebleu ! Tu pourrais aller me chercher le Capitaine de ce navire, dis-lui que Balior Blackness le demande. On doit barguigner lui et moi, et j'ai de la gnôle à partager !

    Le contrôleur, un bonhomme rondouillard, suintant de sueur, boudiné comme une chipolata dans son costume rayé de mauvais goût, se tamponne le front avec son mouchoir et te toise de ses petits yeux vicieux enfoncés dans ses orbites, derrière ses petites binocles rondes, l'air dédaigneux. Des pieds, jusqu'à la tête.

    - Hmpf, grince-t-il de sa petite voix nasillarde et énervante. Vous faites face à un navire de la Translinéenne, et le Capitaine ne mettra pas un seul pied sur la terre ferme. Vous devrez faire avec moi ... et moi avec vous ...

    Il soupire.

    - Balior Blackness vous dîtes ?

    Il grattouille son menton imberbe et gras dans un moment de réflexion, puis aboie :

    - Razor ! Arash'krak !

    Deux immenses colosses tout en muscles apparaissent de nul part presque immédiatement. Le premier déboule tranquille en léchant le fil de son énorme lame, les yeux injectés de sang ; l'autre en grognant, en faisant craquer les os de ses pognes et en te jetant un regard noir (qui t'aurait démoli la face si un regard pouvait être jeté avec force).

    - Ne vous inquiétez pas, ce sont deux nounours adorables tant que vous ne levez pas la main sur moi. Simple formalité vous comprenez. Parce que vous êtes un pirate recherché, et que si vous nous proposé votre spiritueux, c'est que vous n'avez pas d'argent. Or les personnes qui n'ont pas d'argent ne montent pas à bord, et puis de l'alcool, nous en avons suffisamment à vous proposer pour tout le trajet, aller-retour.

    Il te mire, yeux dans les yeux, et à voir son petit rictus vicieux délicieusement niché au coin de ses lèvres, tu supposes qu'il a une idée, et elle va surement te ridiculiser.

    - Mais si vous tenez tant que ça à faire un bout de voyage avec nous, vous pourriez vous rendre utile. C'est que les tâches ne manquent pas ... Dans ce cas, vous commenceriez par briquer le pont de fond en comble, et quand le repas sera servi, vous ferez la plonge. Allez, et je vais me montrer sympathique : s'il y a des restes dans les assiettes, vous pourrez vous en nourrir, cela évitera le gaspillage. Mais je dois vous prévenir : vous refusez, Razor et Arash'krak vous passe par dessus bord ; vous semez la discorde, ils vous passent par dessus bord ; nous avons à redire de votre travail, ils vous passent par dessus bord ; vous cherchez à échapper aux tâches qui vous incombent, ils vous passent par dessus bord.

    Il te sourit à pleine dent, dents que tu aimerais sans doute lui faire bouffer.

    - C'est compris ?
      Nom d'une pipe en terre...

      On a pas les miches sorties des ronces avec un zigue pareil. J'le mire pendant qu'il me zyeute avec sa trogne de porcin inondée de sueur. Il me répugne, et j'ai salement envie de lui foutre ma dextre dans la trombine avant de le jeter à la baille. Que les poiscailles le graille, cela fera des heureux. La Translinéenne qu'il me dit, c'est le nom qu'ils ont filé au rafiot. Jamais entendu parler, je m'en tamponne bien de savoir. Par contre, que le Capitaine soit pas foutu de bouger jusqu'ici, ça c'est autre chose. Seconde contrariété, la première est de devoir causer à l'autre binoclard ventripotent. Il me rappelle ce gros lard de Boll, ça donne envie de castagner sévère. Et ses grands airs arrangent rien. Putain de péteux, je vais te coller mon paturon dans le fion, le remonter jusqu'à ta boîte à dominos pour te la faire fermer si tu continues à me prendre de haut.

      Rasoir ? Arrache Craque ? Qu'est-ce que c'est ? Tu veux me fourguer ta camelote ?! Laisse tomber, je suis pas venu me faire refourguer de la calebasse !

      V'là que deux mastodontes, un couple d'armoire de chair et d'os s'invitent à la bavette. Air patibulaire, maous comme des bœufs, pas des gonzes qu'on emploi à récurer le pont. Le rondouillard cherche à me filer les jetons ? Il m'a pris pour un chiasseur ?!

      Pédéraste ! Ces deux ballots m'empêcheront pas de t'allonger si jamais j'en ressens l'envie, inutile de prendre de telles précautions avec moi. J'ai dézingué un demi-géant avant de mettre les artous sur Grand Line, ces deux-là sont à peine aussi grands que des pucerons en comparaison ! Giah-ah-ah !

      Je me fous de les mettre en rogne, Balior Blackness ne craint personne. De plus, j'ai perdu mes sabres lors de la précédente castagne, ce sera l'opportunité de récupérer une lame. Avant même que la proposition ne tombe, je sens déjà que cela ne va pas me plaire. Je le laisse finir, avant de me cintrer comme une baleine. Ce troufion tente de me couillonner. Je peux pas encadrer les marioles.

      Toi ! Espèce de raclure de pelle à fiente ! Si tu t'imagines que je vais devenir ta chienne sous prétexte que c'est le prix à payer pour embarquer... tu te fourres l'arpe dans le biron ! Briquer le pont... Giah-ah-ah !

      J'ai aucune intention de faire une chose pareille. Pas pour lui, pas dans ses conditions. Je vais lui exposer les miennes.

      Voilà ce que moi je te propose. J'emplafonne Rasoir, je dérouille Arrache Craque et je prends leurs places pour assurer tes petites miches de pignouf, t'en dis quoi ?
        L'immonde obèse se frottait tantôt la bedaine, tantôt son gros menton mal rasé en écoutant le clandestin déblatérer mille contestations. Le souffle court, respirant par la bouche, cette barrique de contrôleur te regarde de ses petits yeux vides comme si il n'écoutait pas un traître mot de ce que tu pouvais lui rapporter. Sûr de lui, mais surtout des colosses qui assuraient sa sécurité, il ne trouva qu'à lâcher un nouveau soupir, étouffant un rot au passage, en guise de réponse.

        D'un revers de la main, il essuyait la sueur de son front qui vînt gicler sur le pont. Gros comme il était, on pouvait presque le voir fondre à l'oeil nu sous le soleil de plomb. Encore un de ces marins d'eau douce qui pense que tout lui est acquis parce qu'il a le séant au chaud dans le bassin des corvées administratives. Mais un cachalot de cette corpulence appartient au règne animal et pas à une entreprise maritime.

        - Humpf.. Vous voulez... humpf faire une démonstration de force ?

        Faire une simple phrase complète suffisait à exténuer le gras porcin dont la sueur commençait à chatouiller les naseaux de ses contemporains. Menacé, le contrôleur nanti fit un effort surhumain en levant l'un de ses bras boudiné, puis en claquant des doigts. La sueur sur ses doigts du porcelet fit que Razor se retrouva éclaboussé.

        - Razor, Arash'krak... Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

        Et effectivement, ils le savaient, ils ne savaient que ça d'ailleurs. À bord, ils n'étaient sollicités pour leur fulgurance intellectuelle mais pour d'autres prouesses plus salissantes. Travestis comme des gigolos de square, avec leur costume à noeud papillon, tous deux firent tomber la veste puis remontèrent les manches de leur chemise, exhibant les troncs qui leur servaient d'avant bras.
        Vif dans leur élan, tu pouvais les sentir disposé à te foutre par dessus bord, il fallait croire que ça les distrayait.

        - Bonne brasse crevure !

        Eux étaient moins formels que l'andouille sur patte qui leur donnait des ordres, mais au moins ils avaient le mérite d'être plus franc du collier. C'était l'un des rares avantages de l'arriération intellectuelle qui les caractérisait. Chacun s'apprêtait à se saisir du bras du boucanier qui avait eu l'audace de mettre un pied à bord.
        Quelque peu en retrait, assis sur un banc qui croulait sous sa masse morbide, le contrôleur essuya son front pour la énième fois en regardant ses gorilles faire le sale travail. Tu pouvais voir qu'il était épuisé rien qu'à l'idée de regarder les autres faire un effort, les dispensables de cette engeance, on s'en passait bien.

          La violence. Ma chienne de vie semblait se résumer à cela, la violence pure et brute. Déjà, à l'époque où j'avais perdu Miranda, ma seule réponse avait été agressive. Un véritable déchaînement. Et même lorsque par hasard, je l'avais retrouvé, tout ce que j'avais trouvé à faire était de m'exprimer avec brutalité. Celle des poings. Après cela, je m'étais littéralement jeté dedans, trombine la première. Et cela faisait des dizaines d'années que je me noyais dedans, sans parvenir à remonter à la surface et échapper à toute cette haine inondant mon âme. Aujourd'hui ne ferait pas exception à ce triste constat. Les négociations étaient terminées, la rage des phalanges brisant les os prenait le relais. Messieurs, tristes zigues tout juste assez futés pour servir à ce gros bedonnant suintant de sueur, vous voulez de la violence ? Balior Blackness va vous en donner. Ramenez vos petites miches que j'y enfonce mes paturons tout au fond.

          Qu'ils font tomber la veste, les rigolos. Que je m'apprête à faire pareil, avant de me souvenir que je déambule depuis plusieurs jours avec seulement un drap sur les os. Je l'ai ramassé en fouillant l'un des bercails de l'île, après ma rude altercation avec le vieux Salanzar. Trois trous, un pour la fiolle et un pour chacun des bras et mon harde était enfilé. Cela ne m'expliquait toujours pas comment mes frusques avaient disparues, mais cela suffisait à m'éviter de me trimarder à poils le temps de trouver des fringues à voler. Ou acheter, si je suis dans un bon jour. L'idée des deux gusses maous comme des grizzlys, c'était de me foutre à la baille. Destin redouté par tous les membres du très prestigieux cercle des maudits par les fruits démoniaques, qu'il se trouve que j'ai rejoins malgré moi il y a quelques temps de cela. Hors de question qu'ils parviennent à leur fin.

          Bas les pattes, grailleurs d'excréments !

          D'une pogne chacun, ils m’agrippent un bras. Sacrebleu, ils ont de la poigne les bâtards ! Je tente bien de leur faire lâcher prise en castagnant dessus, mais c'est comme s'acharner sur la rocaille avec une brindille. Ces pédérastes sont insensibles à la géhenne ou c'est moi qui me fait vieux ?! Dans un tonnerre de jurons, je change de stratégie. Un coup de carafon dans le museau de Rasoir, ma botte qui vient castrer son petit camarade Arrachemoilesroustons, et une bonne beigne pour tous les deux en conclusion. Cela aurait dû être suffisant. Alors pourquoi morbleu ils n'ont pas bronché, ces sales carognes ?! Pire encore, d'un regard entendu ils me font valdinguer par-dessus eux d'un simplement balancement des bras. Traversée du pont par voie aérienne express, direction le bastingage qui accueille sèchement ma bobine de soiffard. C'est toujours douloureux que je vous dis.

          Chiens galeux... ! Marins d'eau douce... ! Misérables... ! Je m'en vais vous dérouiller la caboche façon Michel Toison... !

          Michel Toison, le plus grand puncheur de son époque. Sacré pirate à la peau plus sombre que le fin fond du trou du cul du monde, et au crochet assassin. J'ai eu la chance, ou la malchance j'hésite encore, de me foutre sur la tronche avec le gaillard. La raison ? Susceptible est Michel, il n'a pas trop apprécié que je me sois bidonné sur la petitesse de ses roustons. Pas plus épaisses que deux foutus grains de sable ! Forcément, quand il a sorti l'attirail à côté de moi pour écluser contre la façade de la taverne dans laquelle on s'arrosait le gosier depuis des heures, je me suis tordu comme un bossu ! Eh bien, croyez-le ou pas, mais ce fils de catin à oser croisé nos urines et s'est mis à me brailler à la trombine, flots de postillons à la clé ! C'est là que je lui ai sauté à la gorge pour le caner. Trois crochets plus tard, je heurtais le bitume avec fracas et finissait la nuit allongé, inconscient. A mon réveil le lendemain, je puais la pisse... Le salopard de chien galeux !

          Amenez-vous les pucelles, que je vous arrache les tripes et les fasse avaler à votre ignoble porcin qui vous sert de patron !

          Retour au temps présent, aux choses sérieuses. Mon histoire vieille comme le monde avec Michel Toison m'aura au moins permis une chose, autre le fait d'avoir eu l'honneur de me faire lansquiller dessus par une légende. Grâce à lui, j'administre des coups de poings remontants aux effets anesthésiants.

          Casseur de Mandibules.

          La dextre du flibustier remonte s'échouer sur la mâchoire inférieure de Razor, avec la finesse d'un Jormungard dans un repère de forbans, et envoie au tapis le malheureux à qui le son se coupe et l'image s'éteint. Et le Capitaine Grognard de manifester sa joie d'un rire bien gras, brutalement interrompu par l'intervention d'un Arash-krak en colère. Plaquage dévastateur sur les côtes flottantes du pirate soixantenaire, qui en a le souffle coupé à l'impact. Entraîné par l'élan d'Arash-krak qui n'en décolère pas, nos deux protagonistes vont s'encastrer dans la cabine du Capitaine...

          Spoiler:
            Pendant que tu te fais castagner par deux mongoliens taillés comme des menhirs, voilà que ce gros porc, tranquillement avachit sur son banc fouille dans les poches son pantalon bouffant et se délecte de quelques carrés de chocolats à moitié fondus qui lui fondent tout le long des doigts.
            Tranquille pépère qu'il était l'autre ventripotent, on aurait même pu croire qu'il se prenait pour un Empereur à se délecter des jeux du cirque qui se déroulaient devant ses petits yeux fuyants et humides en permanence.

            Et quels jeux ! Arash'krak et Razor sont déjà en surnombre, mais surtout, beaucoup plus jeune que toi. C'est confiant qu'ils vont au turbin. Même si ils sont rustres, c'est qu'ils savent aussi se montrer maniérés. Et vas y que ça cherche à t'empoigner et que ça te donne du "tenez vous bien monsieur", mais une fois poussés à bout, les insultes fusent enfin. Tout le dictionnaire du juron de première classe y est passé. C'est que Balior se laissait pas faire le bougre. Lui qui avait pourtant des airs de client facile, un petit vieux pas bien épais, une sorte de biscotte humaine.

            Vindicatif le vieux, la seule chose qui a craqué, c'est la mâchoire du pauvre Razor. Enfin pauvre, c'est une façon de parler, si Balior ne l'avait pas recadré comme il se devait, la masse de muscles l'aurait balancé à la flotte sans aucune autre forme de procès.

            Ooooh !

            Entre deux carrés de chocolat, le contrôleur observait intrigué l'affrontement. Ce n'était pas donné à tout le monde d'assommer un des gardes du vaisseau. Mais après tout, un uppercut suffisait à ébranler le cerveau de n'importe qui, aussi petite soit la taille, Razor n'échappa pas à l'effet dévastateur que pouvait procurer un tel coup quand on ne s'y attendait pas et s'allongea immédiatement.

            Mais la fête était terminée pour ce brave Balior, Arash"krak, bave aux lèvres se saisit du vieux. Le bougre luttait presque à force égale, ce n'était pas n'importe qui. Mais chargeant avec suffisamment de force, les deux qui se castagnaient firent du grabuge à bord, allant jusqu'à s'écraser dans un mur en bois à proximité de leur joute. Pas de bol, c'était la cabine du capitaine. Un mur de près de cinquante kilos qui s'abat sur son crâne comme ça, il ne s'y était pas attendu, à côté, l'uppercut reçu par Razor, de la rigolade.

            Jusqu'à présent, le contrôleur sûr de lui même, et surtout de la force de ses gardes commençait à se sentir beaucoup moins certain de la suite des événements.

            Le capitaine ! Ils ont assommé le capitaine... Comment on va naviguer dans ces conditions ?

            Parce qu'en plus d'être un parasite, l'immense porcin n'était pas foutu de manoeuvrer un bateau, c'eut été trop lui demander.

            Cessez margoulins cessez !

            Telle une truie enragée, il grognait pour qu'on cessa de dévaster le navire. En effet, Arash'krak et son camarade de castagne semblaient avoir entrepris une valse des plus tapageuse, on pouvait suivre leur passage à la trace, le pont était dans un sale état et de nombreuses cabines n'auraient même pas pu servir d'abri à un cafard tant elles avaient été délabrées.
            Le garde du corps du contrôleur repoussa Balior puis cessa les hostilités, utilisant de son charmant verbiage pour s'enquérir des nouvelles.

            - Quésquia ?!

            Le contrôleur devait être furieux. Cela était difficile à percevoir tant son visage était boursouflé et ne pouvait plus véhiculer d'émotions faciales claires, mais le simple fait qu'il fasse l'effort surhumain qu'était relever son postérieur du banc indiquait sa colère.

            Il y a, sombre crétin, que le capitaine est assommé, et qu'on n'a pas de médecins à bord. Trouver quelqu'un pour le guérir relève de l'urgence !

            Ce n'était pas exagérer que dire ça. Après s'être prit un pan de mur entier sur la gueule, le crâne du capitaine était méchamment ensanglanté. Si personne ne pouvait le soigner à temps, il n'y aurait pas de voyage avant un moment, mais surtout, la marine viendrait fureter son nez pour enquêter. Et Dieu sait que les pirates sexagénaires faisaient des suspects de choix quand des meurtres aussi spectaculaires se produisaient.


            Y a t-il un médecin à bord ?! Je vous en supplie quelqu'un !

              Crénom de nom ! C'est que tu les as solidement accrochés pour un jeunot ! J'ai connu des zigues avec le double de ton âge et des baloches bien moins maous ! Giah-ah-ah-ah !

              Que je me bidonne un coup, heureux est Balior ! Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un branleur avec autant d'ardeur dans la castagne ! Cet emporté encastré dans la cabine du Capitaine, c'est un acte suicidaire comme j'aime en faire subir à ma carcasse ! Le faire subir aux autres étant une chose, le recevoir en est une toute autre. Maîtresse géhenne me plante ses ratiches et m'injecte son douloureux venin dans tous les recoins de ma chair. Chose assez rare pour le souligner, cette fois je ne suis pas fumasse, mais bigrement joyeux. Pas le temps d'en profiter, que le molosse m'extrait des décombres pour mieux m'envoyer valdinguer sur le pont. Une fichue manie. Il profite de mon état pour m'expédier son genou dans l'aubergine, et de me faire grailler sa semelle d'un coup d'artous dans la trogne.

              Parbleu...

              C'est qu'il tambourine fort le saligaud ! J'ai l'accroche-pipe ensanglanté, et tout en lui agrippant la jambe avant qu'il la ramène en arrière, j'lui claque un sourire sanguinolent. Mes bras enroulés autour de sa jambe, il percute pas ce que j'ai derrière le ciboulot. Seulement lui rendre la monnaie de son berry. Riant grassement, je me redresse sur mes arpions, l'autre tente de conserver un équilibre précaire, c'est que c'est pas fort agile un bestiau pareil ! Avec sa carcasse suspendu à bout de bras, je vrille d'un cercle complet sur place, comme quand j'ai un coups dans les brancards. Il a plus d'élan pour aller se vautrer la trombine contre la façade d'une couchette, et d'en profiter pour en faire la visite. Sacré Balior, même quand tu te bigornes, tu penses au bien-être de ces petits troufions.

              Sois pas timide, pagnote un coup le temps que je dézingue ton camarade ! Giah-ah-ah-ah-ah !

              A partir de là, c'est le chaos. Rasoir qui revient à la charge après un aller et retour dans les bras de Morphée, pour mieux distribuer les bourre-pifs. On s'échange les mandales, un coup dans la bidoche, puis dans les ratiches, le menton, les côtes, tout y passe. Deux louftingues qui se harpignent, sans user de stratégie pour vaincre l'autre. On cherche seulement à dézinguer, c'est tout. Forcément que ça saigne comme un goret, à la longue. Qu'une beigne plus virulente que ses sœurs me pousse contre le mat du passe-lance, hors de question de céder. Que je bave un coup, je sens que ça monte. La rage. Je martèle Rasoir de gnons, le fait reculer, chanceler. Aussitôt que je l’agrippe, le soulève, pour mieux lui écraser le dos sur le sapin du flottant. Lui, c'est pas son jour.

              Giah-ah-
              Casstoi !
              Sacrebleu... Qui


              On me rentre dans le lard, encore une fois. Maudit bâtard, il cherche à découper ma carcasse en deux pièces ou quoi ?! Il fait pleuvoir les marrons au sol, bave aux lèvres. J'encaisse, j'endure, je rends. Il encaisse, il endure et il rend. A toi, à moi. Ce porcin de contrôleur s'est dégoté deux perles rares avec des bagarreurs pareils. Ils lâchent pas le morceau les saligauds ! C'est finalement le gravosse en personne qui viendra mettre fin à la bagarre. Que lui arrive-t-il au rondouillard, il a peur pour son gras subitement ? Il se rend compte que j'ai le dessus ?

              Ah ! Misérable baltringue ! On a les foies blancs maintenant ?!
              Quésquia ?!
              Il y a, sombre crétin, que le capitaine est assommé, et qu'on n'a pas de médecins à bord. Trouver quelqu'un pour le guérir relève de l'urgence !
              Mortecouille ! En voilà une aubaine ou je ne m’appelle pas Balior Blackness !
              Une aubaine ?! Vous appelez ça une aubaine ?! C'est une catastrophe tripe idiot !
              Pour vous ! Pour moi, c'est une opportunité de vous claquer à la trogne mes revendications ! Giah-ah-ah !
              Vos revendications ?! Le Capitaine risque de mourir d'une minute à l'autre, sans lui il n'y aura pas de traversée possible !
              Il vivra, si je l'aide à se requinquer.
              Alors faites imbécile !
              Je souhaite l'accès à ce rafiot jusqu'à l'île de mon choix. Du rhum, foutredieu que j'ai la séquère ! De la gnôle, toutes vos réserves de tord-boyaux seront à ma disposition. Grailler sans y laisser un berry, pioncer sans risquer de finir à la baille. Je ne briquerai pas le pont, ni les chiottes, ni vos sales miches grassouillette. La vaisselle sera faite par vos molosses. Faites vite, le Capitaine attend de bezarder. Giah-ah-ah !


              La rate qui se dilate. Un grognard bêcheur. Un forban vieux comme la piraterie... ils pensaient vraiment faire de moi leur fille de joie ? Je me cintre encore une fois. On joue selon mes règles maintenant.

              Spoiler:


              Dernière édition par Balior Blackness le Ven 18 Mar 2016 - 22:23, édité 1 fois
                Proposer à un équipage désemparer de se servir d'eux si ils veulent sauver le capitaine. D'un certain point de vue, on pourrait prendre ça comme une forme d'extorsion. Mais quand tu te fais laminer les gencives par deux jeunots pesant à eux deux un quart de tonnes, tu peux te permettre quelques petites liberté. Noblesse oblige.

                La noblesse, Balior s'en tartinait allègrement la rondelle. Le monsieur a dit qu'il voulait monter à bord du bateau gratis, il monterait à bord gratis. Tout du moins, ça se présentait bien comme ça. Fier de son coup, le vieux avait mis le contrôleur et ses danseuses de gorille dos au mur. Pas de capitaine, pas de traversée. Si il ne pouvait pas monter à bord et aller sur l'île de son choix, personne ne le pourrait. Belle ordure que celle-ci, mais il avait de la compétition en la matière. Bien que le vieux pirate semblait concourir pour acquérir la ceinture noire, il faisait face à un 5eme dan en terme d'obstination.

                Devant ces conditions inacceptable, le contrôleur, n'ayant pourtant pas une once de fierté à revendre, se refusait de compromettre la réputation de la compagnie en obéissant à un pirate. De sa vie, l'obèse morbide n'avait fait preuve de courage qu'une seule fois en s'asseyant sur le banc comme il l'avait fait tout à l'heure, risquant de se rompre le dos si son gros cul était venu à bout de la résistance des lattes en bois qui soutenaient son poids.
                Aussi zélé que graisseux, il faisait de la récidive et trouva le pire moment pour enfin se décider à porter ses couilles.

                - On ne négocie pas avec la flibusterie !

                Adressant un regard à son capitaine qui, il fallait le dire, était dans un sale état, le contrôleur s'adressa à lui une dernière fois.

                - Désolé capitaine, mais ce sont les ordres de la compagnie.

                La faute à la compagnie. Une excuse en or pour tous les péteux qui refusaient d'assumer leurs actes et se cachaient derrière le légalisme pour couvrir leur honte d'être aussi veules. Balior l'avait dans l'os.

                - Mais enfin merde ! Z'allez pas l'laisser mourir comme ça ?!

                Arash'krak gémit après s'être essuyé son visage tuméfié par les bourres pif reçus en pleine poire. Bien qu'il était sous les ordres du contrôleur, il connaissait bien le capitaine qui était un brave homme, bon vivant, et proche de tous les membres d'équipage. Le garde du corps ne pouvait se résoudre à le laisser crever ainsi. Razor se joignit à lui pour se plaindre, trouvant inique et absurde de risquer la vie d'un homme pour une histoire de rhum et de traversée gratuite.

                - N'insistez pas, ma décision est prise. Vous voulez être renvoyé pour complicité de piraterie ?

                Très doués pour faire les malins quand il s'agissait de se lancer à corps perdu dans la castagne, les deux colosses n'osèrent piper mot devant une menace aussi puérile. C'était à se demander pourquoi le vieux s'était emmerdé à leur casser les dents alors qu'il lui aurait suffit de menacer leur emploi.
                Quoi qu'il en soit, si la situation n'était pas tout à fait résolue, il y avait un climat de mutinerie dans l'air, seul le gras contrôleur s'opposait à la demande du pirate alors que ses subalternes ne semblaient pas y voir s'inconvénients majeurs.
                Une fois le gros porcin sorti de l'équation, les négociations pourraient dès lors reprendre sur des bases bien plus saines.
                  On ne discute pas le bout de gras avec la flibusterie. Immonde trogne de lard, tu crois vraiment que t'es en position de maquignonner ? Il parle d'or dans un sens, il n'y a plus de négociations. J'exprime mes souhaits, ils s'exécutent. C'est ainsi que cela devrait se passer, c'était sans compter sur ce débectant et maudit goret qui se refuse à se plier à mes exigences. Qu'il profite, le ventripotent, s'il n'y avait pas ces deux blanc-becs surchargés en testostérones, il y a longtemps que je lui aurais tordu le cou. Mais je ne peux pas, qu'importe à quel point cela me démange. Si je bouge, je me relance dans la castagne avec les deux zigues, et même si cela me fait mal au pétard de l'avouer, je risque une sévère avoine. J'y ai échappé une fois, la seconde se solderait par une douloureuse rossée. Il faut croire que je suis tombé sur un os avec eux, que pour une fois, toute la hargne du monde ne suffira pas.

                  Foutredieu ce que cela me coûte de me l'avouer ! La Route de Tous les Périls est à la hauteur de sa réputation, les récits entendus sur les blues n'étaient en rien de vulgaires balivernes. Cette mer est cassepatte, sauvage, implacable, et chaque individu qui s'y aventure possède assez de force pour talocher un monstre marin. Progresser seul dans ces conditions est du suicide, il va me falloir retrouver les Grognards et vite. Ou si c'est voué à l'échec, alors songerais-je à en trouver un autre, d'équipage. Je n'ai pas la puissance nécessaire pour subsister en solitaire, et mon fruit ne change pas la donne tant que je ne parviens pas à l'utiliser à ma guise. Ici, sur cette coquille de noix, j'ai mes chances jusqu'au prochain lopin de terre. Il faut seulement me débarrasser du seul parasite qui n'apprécie pas ma présence à bord. Rasoir comme Arache Craque feront passer la santé du Capitaine avant tout.

                  Toi, en revanche, durillon de comptoir de mes deux...

                  Complicité de piraterie ? Foutaises ! Vous deux, si je rafistole le Capitaine, on a un accord ?

                  Ils bitent pas tout de suite que c'est à eux que je dégoise, doivent pas bien avoir l'habitude d'être impliqué de la sorte, qu'on les sonne pour autre chose qu'assaisonner la fiole de pétrousquins indésirables. Y'a Rasoir qui se gratte l'ardoise, qui mire Arache Craque. Et inversement. Je les incite du regard à zyeuter l'état de leur chère Capitaine en train de se vider comme un bêlant. Ils finissent par hocher la bouillotte de concert, mais craignent foutrement pour leur poste sur ce rafiot. Je m'en vais les rassurer.

                  Messieurs, il est grand temps de délester le navire ! Giah-ah-ah-ah !

                  Quatre mirontons, seulement trois qui décollent la pulpe du fond. Forcément, ce cher contrôleur a un peu de mal à calculer qu'il vient de se faire calotter ses deux bahuts. L’égoïsme, c'est bien uniquement quand on peut l'assumer derrière. Il se trouve que lui, la seule chose dont il ne manque pas, c'est la couenne. Et cela ne va pas vraiment lui être utile dans cette situation. Je m'en vais le balancer à la baille, destin qui m'était au départ réservé. Et alors que je m'approche du sac à graisse pour le pousser par-dessus le bastingage, y'a une idée qui illumine le plafonnard. Je bisque de ne pas contrôler ce fruit maudit. C'est l'occasion de progresser. Ce qui coince, c'est de me maquiller totalement en un maous beuglant. Ce dont je vais me contenter, c'est de le faire partiellement... Un peu de concentration, retrouver la même sensation que la dernière fois...

                  Buffalo... PUNCH !

                  Il y a toujours plus de chance de succès en braillant, je l'ai appris de la jeune génération de forbans que je ne peux pas schmoquer. Force est de constater que ce n'est pas qu'un tissus de conneries. Je sens le changement s'opérer dans tout le burlingue et la sensation me surprend autant que la première fois que j'ai culbuté une belette. Je me fends la pipe en constatant que mon abattis n'est plus. La partie humaine, du moins. A la place de mon anse couvert de poils grisonnant, une brousse de poils bruns. Longs, épais. Le ballant qui a doublé de volume, sacrebleu. Au bout, nulle trace de vieux arpons usés par le temps. Un sabot. Le même qui a écrasé le Sergent d'élite Salanzar quelques jours plus tôt.

                  GIAH-AH-AH-AH-AH-AH ! Allez, bon vent chiure de raclure de bidet ancestrale ! Prend garde une fois à la baille, il paraît que c'est infesté de bestioles qui ont les dents longues ! GIAH-AH-AH !

                  Et je propulse ce sabot avec assez de puissance pour faire décoller des planches la masse graisseuse du salopard, et l'envoyer valdinguer hors du flottant. Ce chien galeux pesait si lourd que toute la structure du bâtiment en est déstabilisée et je peine à rester sur mes guibolles. Il hurle comme un porcin avant que les flots accueillent sa grosse personne. Je crois entendre les flots accuser le coup lorsque son gabarit obèse heurte la surface de l'eau. C'en est fini de lui.

                  Un poids pareil, aucune chance qu'il flotte ! Giah-ah-ah-ah !

                  Les deux zygues ne savent pas comment réagir.

                  Z'avez quoi à me mirer de la sorte ?! Apportez-moi une bouteille de rhum, du tissu en large quantité, faites bouillir de l'eau, on a un Capitaine à ramenez d'entre les morts ! Grouillez-vous !

                  Parbleu, si je pensais m'improviser médecin un jour !
                    Réveillé par une violente quinte de toux, le capitaine manqua d'arracher les points de suture cousus à la va vite. Tu sens bien que la douleur le ramène à la raison. Sans pour autant se souvenir de tout, quelques bribes de mémoires lui effleurent le ciboulot. Un mur de cabine qui tombe, une vive douleur, et les jérémiades d'un vieux con qui s'agite.
                    Plutôt que de se souvenir d'éléments aussi confus, mieux valait perdre totalement la mémoire. Mais le capitaine c'est un dur. On lui ouvre le crâne qu'il se relève plusieurs heures plus tard. On la lui fait pas au loup de mer. Enfin, pas quand on le soigne bien sûr.
                    Tu penses bien qu'on à vite fait de clamser quand un pan entier de mur te tombe sur le coin de la gueule sans prévenir. Pourtant, il était bel et bien vivant.
                    D'une voix qui se voulait apaisante, une énorme silhouette se pencha sur lui pour le rassurer. Par réflexe, le capitaine mit une beigne. N'ayant pas encore les yeux en face des trous, mieux valait ne pas trop s'approcher de lui quand on avait une carrure aussi menaçante que celle de Razor qui, surpris par le coup, en tomba à la renverse.

                    - Ça fait mal capitaine.

                    Tel un gosse qui venait de prendre une rouste par son père, il fut plus étonné qu'endolori par le coup, se frottant le menton déjà bien amoché lors de sa confrontation avec le pirate.

                    - J'espère bien que ça t'a fait mal bougre d'abruti ! Tu vas m'expliquer en vitesse pourquoi j'ai mal à la tête, et aussi pourquoi le mur à bâbord de ma cabine a besoin d'être attaché par des cordes pour tenir debout.

                    Ce n'était pas que l'envie manquait à Razor de lui dresser une esquisse de ce qui venait de leur arriver, mais il ne savait par où commencer. Mentionner le pirate d'abord ? Essayer de minorer la baston sur le pont ? Et surtout, justifier l'absence du contrôleur qui devait avoir rejoint un banc de baleines à présent. Toujours est-il qu'il fit au mieux pour tenter d'expliquer les derniers événements.

                    - Saboteur ! Graine de forban ! On ne négocie pas avec les pirates ! Je pensais ne jamais avoir à dire une chose aussi évidente !

                    Même si on lui avait sauvé la vie, tu vois que le capitaine il l'a mauvaise. Sa vie, il y tient moins qu'à son honneur. La faiblesse des des gorilles ayant été leur bon coeur, ils avaient préféré sauver le capitaine auquel il tenait tant, au risque de se compromettre avec la flibusterie de rabais. Pour ça, ils n'auraient droit à aucune forme de remerciement, juste un blâme.

                    - Faut avertir la marine ! Où il est ce con ?! Hein ?! Où il est ?!

                    Déglutissant, Razor était pour le moins embarrassé. Cela faisait trois jours que son capitaine avait passé dans le coma, entre temps, bien des choses s'étaient passées. Il était déjà trop tard pour rattraper le temps perdu.

                    - On l'a déposé sur l'île des longs-bras capitaine....

                    Affalé dans son lit, le capitaine se savait trop vieux, et surtout trop blessé pour réagir vivement. Quand on avait plus vingt ans, on évitait de partir à la chasse aux pirates, aussi décrépis pouvaient-ils êtres eux aussi.

                    - Baaaaah. C'est leur problème à présent, ils sauront se démerder.