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Le Destion? le Hasard?

[Suite du sujet précédent suivant: Divided We Stand ]


    Les couleurs de la nuit étaient perturbées par de nombreux feux déclenchés ça et là par de multiples explosions. Les feux de minuit. Les feux de l'Apocalypse. Rachel aurait pu être aux anges. Tant de visions d'horreur à sa portée... Ils étaient aux portes de l'enfer de Dante. Mais son enthousiasme était quelque peu balayé par l'importance que revêtait cette mission. De ses déductions dépendaient la vie de beaucoup. Assister à un massacre, pourquoi pas; si des hommes étaient tués, c'est que leur heure était venue. Mais si ses propres ordre précipitaient les âmes d'une trentaine de marins dans les forges éternelles... on ne parlait plus à la même échelle. Et puis elle fuyait les bruits des combats. Ça lui en fichait un sacré coup au moral. Certes les explosions se faisaient dans toute la base mais étrangement, Rachel et son groupe réduit semblaient éviter les zones à risque. Dans l'esprit de Rachel, puisqu'elle suivait toujours sa logique, c'était bon signe. D'ailleurs, les 5 hommes qui l'accompagnaient devaient être sacrément content d'échapper aux horreurs qui se déroulaient au port et qu'ils devinaient sans problème, comme s'ils y étaient.

    C'étaient ces cris, ces explosions, ces hurlements de guerre qui tiraillaient la faucheuse au teint blafard comme jamais. Le doute avait fait son entrée dans son esprit. Elle redoutait maintenant de s'être trompé à propos des buts des pirates et son ombre -celle du doute- la suivait tel un rappel omniprésent des risques qu'elle avait encourue. Que comble! Elle était hantée par l'ombre d'un doute! Et quel doute! Elle avait beau se persuader qu'elle avait fait le bon choix, se dire de ne pas se déconcentrer, elle redoutait par dessus tout que les cris, les explosions et toutes les horreurs qu'ils entendaient ne fussent pas les diversions qu'elle avait prédit. Et si jamais les Gun's n'avaient jamais voulu que s'échapper et qu'elle même n'avait émise que des théories fumeuses? Alors, aux yeux de tous, elle fuyait les combats! C'était pire que tout. Pour elle. Pour ses supérieurs.

    Les 5 pauvres sous-officiers qui la suivaient n'avaient aucunement conscience de ce combat interne qui tiraillait la faucheuse. Pour eux, ils ne voyaient que son dos et son énorme faux qui la suivait partout. A se demander comment elle pouvait être aussi endurante.

    Le bâtiment que visait Rachel fut alors en vue. Les derniers mètres furent avalés et Rachel, dans sa hâte d'entrer dans le bâtiment arracha malencontreusement la porte alors qu'elle avait simplement voulu l'ouvrir à la volée. Mais plus que des gonds, la porte arracha pour sa part tout un pan du mur du bâtiment. Tous les marins de cette unité réduite furent sous le choc et restèrent coi, les yeux fixés sur la porte dans la main de la poupée de porcelaine.


-Ça peut arriver à tout le monde.
Se défendit-elle en la laissant tomber. On n'aura qu'à mettre ça sur le dos des pirates.

    Main derrière la tête en guise d'excuse et langue pendue, une grosse goute de sueur sur le crâne, la faucheuse entra finalement dans le bâtiment, sa faux sur l'épaule. Mais le deux mètres de cette dernière ne passaient évidemment pas le chambranle de la porte. °Et c'est pour qui le coût des réparations, hein? C'est pour qui?°

    Le Lieutenant Blacrow et son équipe parcoururent les couloirs du bâtiment D.3 en tout sens jusqu'à trouver devant une porte en métal épais un homme robuste, une hache à la main, tel Gimli, et l'air peu amical. Il était assis sur une chaise en bois.


-Halte là! Tonna-t-il
-C'est la salle des « trésors » de la marine? Demanda Rachel douteuse devant l'apparence de l'homme.
-Exact!
-Là que l'on entrepose le Granit Marin et autres?
-Exact!
-Il n'est rien arrivé à cette salle?
-Exact! Je monte la garde! Que voulez-vous qu'il arrive?


    Rachel soupira et tourna le dos à l'homme bourru qui ne s'était pas levé pour le salut habituel. Bon, il ne connaissait pas son grade, elle ne connaissait pas le sien... et la situation pouvait permettre de bafouer un peu les règles élémentaires de la marine. Et puis notre faucheuse avait d'autres sujets plus préoccupants que le salut. Elle n'était en aucun cas soulagée de savoir que rien n'avait été dérobé dans la salle ou qu'aucun pirate n'avait fait irruption dans ce bâtiment. Elle préférait se rabâcher qu'elle les avait devancé; coiffés sur le poteau les Gun's! Mais l'ombre grossissait à mesure que Rachel se sentait oppressée par le silence qu'offraient ces murs. Certes en tendant l'oreille, elle pouvait discerner les bruits d'explosions qui n'en finissaient pas de retentir, mais c'étaient bien trop atténué pour qu'elle puisse véritablement s'y accrocher. L'ombre du doute l'étreignait de plus en plus fort comme les minutes s'égrainaient. Elle prenait bien soin d'ignorer les murmures de tous dans son dos.

    Tiraillée, elle hésitait à jaillir du bâtiment pour se jeter à corps perdu dans la bataille qu'elle n'était plus sure de considérer comme une diversion. Mais d'un autre côté, si elle avait si bien anticipé les actions des Gun's, elle serait en position de force dans ce bâtiment. D'ailleurs, il fallait qu'elle l'utilise au mieux, d'où l'embuscade quelle avait préparée grâce à ses hommes et au nain à la hache. Et pourtant, elle se tenait seule au milieu du couloir, se forçant à rester immobile que viennent les pirates qu'elle attendait impatiemment; les autres marins avaient déserté le couloir sous ses ordres. A bien y réfléchir, c'était la première fois quelle attendait des pirates. Mais dans le passé, la situation n'avait jamais approchée de près ou de loin un QG en proie à de telles flammes -bien qu'avec Damien il avait s'agit d'un Révolutionnaire et pas d'un pirate, entendons-nous bien.

    La faucheuse aurait presque embrassé le premier pirate venu tellement elle était rongée par le stress.

    Presque...


Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Lun 8 Aoû 2011 - 3:49, édité 3 fois
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Prenant appui sur le tigre qu'il venait de récupérer, clopinant de manière de plus en plus marquée, légèrement étourdi par ses blessures à la tête et au bras, Suiji poursuivait son avancée dans le QG. Une petite voix lui indiquait qu'il était certainement préférable pour lui de regagner le port sans demander son reste, mais les ordres avaient été clairs : faire le plus de dégâts possibles. Ce n'était pas avec quelques bêtes (hommes et animaux) libérés qu'il pourrait considérer que sa mission était réussie.
Et puis, depuis un certain temps, l'acquisition d'armes en granit marin l'obsédait. Il en aurait besoin s'il voulait être certain de préparer un zoan comme il se devait. Avec ça, il n'aurait aucun mal à hacher menu la créature, et pourrait ne pas la tuer – sinon le zoan perdrait ses pouvoirs et ça ce serait franchement con.

Le petit groupe s'en allait donc joyeusement vers un bâtiment au hasard ; et comme le hasard fait toujours bien en rp, ils tombèrent, ô miracle, sur le bâtiment où était stocké le granit marin. Ils le savent pas encore mais moi je le sais, parce que je suis la joueuse toute puissante et omnipotente.
Derrière lui, Suiji entendait ses compagnons bavasser joyeusement, presque insouciants. Il n'y en avait qu'un seul qui semblait dramatiser la situation. Pffh, il avait rien dans le pantalon celui-ci. Il mériterait d'être livré à la Marine.

Tous les sept s'introduisirent néanmoins dans le bâtiment, Suiji en tête avec son fauve de compagnie. La porte défoncée ne les étonna pas plus que ça, mais une crainte prit Suiji : et si des prisonniers étaient déjà passés par là pour piller ? Haa !! Il redoubla son allure, même s'il peinait avec son pied pas entièrement guéri, avant de s'arrêter brusquement en rencontrant un obstacle au détour d'un couleur.

Et quel obstacle.

Blacrow L. Rachel.

« Restez en retrait. Je m'occupe d'elle. »

Le regard de Suiji s'était figé sur Rachel, et sa voix, bien que posée, charriait toute la haine qu'il lui vouait. Aucun des fugitifs ne chercha à remettre en question la parole du pirate qui déjà, cherchait la meilleure approche pour mettre un terme à la vie de la faucheuse. Il comptait faire ça avec violence, en faisant gicler du sang partout, et en la faisant souffrir le plus possible. L'idéal serait même de lui infliger une blessure mortelle, mais avec longue agonie.

Pendant qu'il réfléchissait sur son plan d'attaque, il fit craquer ses doigts, puis sa nuque, avant de tonner un ordre d'attaque au tigre. La bête ayant été dressée pour ça, elle obéit instantanément et se jeta crocs et griffes en avant sur la femme qui bloquait le passage.

« Restez sur vos gardes, elle doit pas être seule. »

Il avait cru comprendre qu'elle n'était pas une simple soldate mais un officier, ce qui impliquait qu'elle aurait des troupes sous ses ordres. Après, elle avait peut-être trop confiance en elle, ce qui l'aurait poussée à traquer les fugitifs sans prendre les précautions nécessaires.

Il avait jeté cette mise en garde en même temps qu'il s'élançait à la suite du tigre. Il n'avait pas l'intention de perdre son temps en palabres. Cette femme devait mourir, peu importait le reste. Toute personne qui se mettrait en travers de son chemin périrait.

Deux scénarii sont possibles ici : si le tigre a été repoussé – solution fort probable – Suiji le contourne, prend appui sur le mur de son pied valide et se bondit sur Rachel en essayant d'attraper le mache de la faux. Si le tigre n'est pas repoussé, Suiji essaye quand même d'attraper le manche de la faux. Très original, je sais.

Il n'était plus enchaîné à une cage, désormais.
      Rachel faisait les cent pas, seule, au milieu de ce couloir sur les murs duquel rebondissait son trouble. Elle n'avait besoin ni de s'entendre reprendre en échos par ces murs en grès ce qu'elle pensait ni même de distinguer les murmures des hommes sous ses ordres. Certes, ils étaient en position et écoutaient au doigt et à l’œil notre faucheuse nationale, mais ils ne pouvaient s'empêcher de douter. Sans parler de ce gars avec sa barbe de dix jours et ses narines de troll. Pourquoi ce garde ne pouvait-il pas se la boucler un peu ! Ça nuisait à la réflexion de l'officier à la faux. Ça faisait trois fois qu'elle lui rappelait qu'ils attendaient les pirates, ceux qui avaient fomenté un assaut contre le QG ! Et ce malgré les murs qui les séparaient, elles et les marins aux aguets. Tout ces facteurs ajoutés aux explosions qui se faisaient toujours entendre au loin rongeaient Rachel depuis le fond de ses entrailles jusqu'à ses poumons. On entendait même sa crispation dans sa sifflante respiration. Si elle en avait eu, elle se serait rongé les ongles jusqu'au sang. À la place, elle triturait sans cesse ses cheveux, dansait d'une jambe sur l'autre, jetait des regards dans toutes les directions. Une amante attendant le retour de son mari un soir de beuverie aurait fait moins peine à voir.

      Tout comme ses hommes, Rachel doutait. Elle doutait d'elle-même. De ses décisions. Avait-elle pris la bonne ? Depuis combien de temps attendait-elle, seule, dans ce couloir désespérément désert ? Cinq, dix minutes ? Une demi-heure ? Elle n'osa même pas demander à l'un de ses hommes. Qui sait, les pirates auraient encore pu arriver et elle gâcherait alors la surprise. Sa faux passait d'une main à l'autre comme elle commençait à tourner sur elle-même, visage levé, les yeux fermés. On aurait dit qu'elle prenait le temps d'apprécier une agréable brise, mais elle se concentrait. Il fallait qu'elle soit sous contrôle lors de l'arrivée de pirates. Car ils arriveraient ! La méthode « Couet » (je ne me sais même pas comment ça s'écrit -_-), vous connaissez ?

      A tel point qu'elle remarqua à peine l'explosion qui fit vibrer les murs. Elle aurait pu se mêler à toutes les autres. Ce n'était certes pas une secousse de 8 sur l'échelle de richter, mais elle était tout de même assez proche pour faire réagir au moins une personne :


    -Ils vont tout de même pas détruire les cuisines ? Maudits ! Marmonna le gardien-troll.

    -Mais tu vas la fermer ta grande gueule de barbu ? Hurla Rachel au mur, excédée.

      S'en suivit une cavalcade dans les couloirs du bâtiment D.3 qu'occupait Rachel et son escouade. Les bruits de pas ne laissaient pas présager plus de dix personnes, mais ils approchaient tout de même de leur position. Rachel n'osait plus espérer, mais elle se tourna de trois-quart vers le bout du couloir. Avait-elle vu juste finalement ? Peut-être avait-ils juste été retardé par des marins en route. Ou alors il s'agissait de marins envoyés défendre le granit marin et les autres trésors de la base. Lors d'un cas similaire il y a presque un an, un fruit du démon y avait été volé. Peut-être venaient-ils protéger cette salle? Mais le temps n'était plus aux spéculations. Elle aurait sa réponse dans les trois secondes qui allaient venir. Elle profita de ces infimes secondes pour intimer l'ordre de se taire à ses sous-officiers embusqués. Puis déboula de l'angle un petit groupe d'hommes et un gros chat apprivoisé.

      Face à elle, un groupe d'inconnus venait d'illuminer son instant. On voyait tout de suite qu'il s'agissait de pirates et Rachel fut submergée de soulagement qui fut rapidement remplacé par la satisfaction. Un demi sourire releva la commissure de ses lèvres fines. Elle les avait doublés ! La fierté commençait à poindre en elle lorsque son regard se posa avec plus de précision sur celui qui se trouvait à la tête du groupe. Ces cheveux noirs et courts, ce nez et cette forme du visage... Et puis il boitait. Le sourire de la petite poupée s'élargit et son regard commença à briller d'une lueur verte malsaine, avec peut-être un brin de folie. Le pirate qui lui faisait face n'était autre que son petit prisonnier, Saru O. Suiji, le coq des Gun's.


    -C'est gentil à toi de venir me dire bonjour. J'en suis réellement heureuse. Si,si, je t'assure, je t'embrasserais même avant de te trancher la gorge, promis !

      Et elle ne mentait même pas. Comme elle le disait, elle était réellement heureuse de le voir. Qu'elle les ait devancé prouvait qu'elle avait été plus forte que Saru et son équipage. Et même si elle n'en connaissait pas la composition, elle déduisit de leur formation que le fameux capitaine Unwin Vail n'était pas de la partie. Sinon, il aurait dû tenir la tête du groupe, place qu'occupait actuellement le cuisinier aux cheveux noirs. Autre chose qui ajoutait à sa joie subite était justement la présence de Suiji. Il voudrait sûrement lui faire payer la monnaie de sa pièce au vu du regard assassin qu'il lui avait lancé en la reconnaissant. Et un petit face-à-face contre son compagnon de cage n'aurait pu lui faire plus plaisir. Cela fit basculer la balance de ses hésitations. Elle prit la décision de ne pas les capturer tous dans la seconde. Elle ferait d'abord son duel contre le jeune cuistot.

      De son côté, Suiji intima l'ordre aux autres hommes qu'elle était pour lui. En entendant cette phrase, les traits de la jeune faucheuse trahirent une expression amusée. Puis, il aboya un ordre au gros chat rayé qui l'accompagnait qui sans plus de cérémonie lui bondit dessus. Les cinq mètres qui les séparaient, la bête aux longues canines les avala en une seconde. Ça c'était un coup bas comme seul un pirate pouvait le faire. Il dit qu'il s'occupe d'elle et c'est le tigre qui attaque ! Elle ne s'y était même pas préparée.

      Ce fut juste un réflexe que la gueule ouverte, offrant une vue imprenable sur une rangée de crocs brillants, réveilla en elle. La bête visait toujours la gorge. Rachel réagit donc en fonction. Son buste vrilla sur le côté pour éviter crocs et griffes qui visaient ce point vital et brandit sa faux dans un mouvement ascendant, perforant les entrailles du félin.

      Notre faucheuse au regard d’émeraude avait beau manier une arme de 60 kilos, un tigre lancé sur les bras, c'est pas la même chose. Rachel se retrouva plaquée à terre par la monstrueuse bête pleine de griffes et de poils -très doux d'ailleurs, il fallait le signaler. Sacha avait toujours apporté beaucoup d'importance à la fourrure de ses fauves. Mais ce n'étaient pas les poils les plus gênant, mais plutôt les griffes. La bestiole avait tout de même quatre pattes ! Soit vingt griffes affûtées comme des couteaux ! Le Lieutenant Blacrow se retrouvait maintenant avec un dizaine d'estafilades, plus ou moins profondes. La plupart se situaient au niveau de l'épaule gauche et de la partie gauche de son visage ainsi que son côté droit, là où la bête l'avait agrippée. Rien de bien méchant, mais elle l'avait échappé belle au vue de l'entaille que présentait son cou. Et en plus elle était couverte du sang et de la chair du tigre. Y'a pas idée d'inventer des chats si gros.

      Cette action ne dura pas plus d'une seconde au final et Rachel réussi à se dégager en un temps record du corps agonisant. Mais à peine débarrassée du poids de la bête, Suiji était sur elle. Elle brandit à nouveau sa faux, mais ce fut inutile. Son but en était le manche. Le Fourbe !
      Ainsi, les deux combattants se retrouvèrent avec, entre les mains, une arme pour deux.

      Là, ils avaient un souci.

      La faucheuse plongea son regard pénétrant dans les yeux gris du pirate au crâne bandé. Elle haussa un sourcil à sa vue et demanda dans une voix crispée par l'effort :


    -Eh bien ? Tu n'es pas content du cadeau que je t'ai laissé pour le cacher ainsi ?

      Rachel jeta un rapide coup d’œil vers les six autres pirates, puis il glissa rapidement sur le félin aux portes de la mort pour enfin revenir sur Suiji. Ses compagnons étaient obéissants au moins. Ils ne viendraient pas la gêner ou l'attaquer par derrière ; du moins l'espérait-elle. Par ailleurs, elle n'avait plus trop à s'inquiéter du tigre étendu à ses pieds. Par contre, ses hommes à elle attendaient toujours ses ordres. Et les six pirates en retrait étaient placés dans la zone d'action des sous-officiers en position. Certes, ce ne serait pas optimal, mais ce serait toujours ça de pris.

      Son attention revint vers le singe.


    -Au fait, Lieutenant Blacrow Rachel, à ton service; se présenta-t-elle dans un sourire ironique. Et cette faux que tu tiens, c'est Black Crow. Tu veux la voir de plus près?

      Dans un geste brusque, Rachel remonta son genou avec force vers le plexus de son adversaire. De leur bras de fer mental, ils étaient passés au stade du bras de fer physique. Et elle lui rendait la monnaie de sa pièce pour le coup qu'il lui avait donné dans cette cale. Mais elle se moquait de savoir si son coup avait bien rencontré le plexus miroité ou un quelconque rempart que Suiji aurait dressé entre eux deux. Elle ne regardait pas. Elle avait frappé avec pour seul but de le déstabiliser. Elle avait remarqué lors de son arrivé qu'il boitait et s'appuyait sur son tigre apprivoisé. Elle eut une pensée réjouissante en se souvenant que c'était grâce à elle qu'il était dans cet état d'ailleurs. Elle allait tirer parti de cette faille à défaut de trouver un point faible qu'elle pourrait exploiter.

      Elle profita de ce coup porté -ou non- pour repousser violemment Suiji qu'elle espérait être assez déstabilisé par la surprise et ses appuis défaillants. Ce qu'elle voulait, c'était se glisser dans le dos du pirate. Et pour ça, elle avait dans l'idée de lui faire subir son Corbeau des Potences. Rien de plus facile. Dans un mouvement qui avait été simultané à celui de se dégager de Saru O. Suiji, elle avait déroulé le câble dissimulé dans le manche de la faux (voir ici) et tenté de l'enrouler autour de la gorge du maudit à la tête bandée. Si elle avait pu s'en débarrasser aussi facilement que ça, elle n'aurait pas hésité.

      Mais rien n'était joué pourtant. Tout cela relevait du domaine de la projection, de la prévision. Et même si jusqu'à maintenant, elle avait bien su anticiper les événements, elle savait que toute prévision pouvait se retourner contre elle. En attendant de découvrir la faille chez lui qui ferait sa victoire, elle allait minimiser la casse de ce côté. Et si elle n'en trouvait pas, elle en créerait de nouvelles. Et ce aussi facilement qu'elle l'avait déjà fait pour son pauvre pied.

      Mais restait toujours le souci du groupe de pirate inactifs. Il aurait mieux fallu qu'elle s'en débarrasse avant que d'autres ne viennent en renforcer les rangs. Vail n'était pas là. Que ferait-elle s'il s'incrustait dans leur petit duel entre connaissances? Mais elle ne pouvait pour l'instant rien faire. C’eût été trop risqué de perdre l'avantage qu'elle avait parce qu'ils n'étaient qu'à moitié placés. Il fallait juste qu'elle tienne le coup et que le barbu aux narines de troll se la ferme. Il fallait qu'ils restent aussi invisibles que des fantômes! Du moins, jusqu'à ce qu'elle donne l'ordre.

      Mais ça, ce serait une fois Suiji maîtrisé...



    [Hrp'ailleurs, on va dire que c'est le pied droit que j'ai écrasé précédemment, pour plus de lisibilité si tu veux bien; que ce soit de ce côté ou de l'autre, de toute façon, ça n'aura aucune incidence majeure -du moins je pense- mais autant le préciser. ^^]


    Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Lun 8 Aoû 2011 - 3:59, édité 2 fois
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    Telle un poison se répandant dans ses veines, la colère envahissait peu à peu Suiji. Il la sentait dans chacun de ses mouvements, dans chacune de ses respirations, pourtant, son esprit restait parfaitement lucide. Il ne laisserait plus cette femme avoir prise sur lui.

    Cette résolution lui permit d'affronter sans broncher le salut moqueur de la faucheuse, sans daigner lui répondre autrement que par une mine grave. Il n'avait pas envie de rentrer dans son jeu, et n'était pas non plus d'humeur à répliquer sur le même ton. Ce fut donc un cuisinier complètement silencieux qui lui fit face. Qu'elle vienne donc l'embrasser, il saurait répliquer avant qu'une lame ne vienne lui effleurer la gorge.

    Il envoya le tigre à l'attaque, parfaitement conscient qu'il ne pouvait être rien de plus qu'une diversion, et ce fut sans surprise qu'il vit la faux tailler l'animal. Elle n'était même pas capable de pitié pour le fauve ; femelle répugnante. Il aurait eu meilleure opinion d'elle s'il s'était douté de la manière dont elle appréciait la douceur du poil de l'animal. Ma foi, il n'est pas dans sa tête !

    Ce sacrifice n'était toutefois pas inutile. En un rien de temps, Suiji était sur son ennemie et saisissait à pleines mains l'arme, espérant la retourner contre l'officier Blacrow. D'ailleurs, il s'apprêtait à l'arracher à sa propriétaire lorsqu'il se figea suite à la nouvelle provocation. Ses poings se resserrèrent autour du manche de la faux, mais il s'abstint de tout mouvement incontrôlé. Elle n'attendait que ça : le voir agir sous la colère. Plutôt que de céder à la provocation, il réagit une fois de plus par l'inaction, ce qui laissa le temps à la marine de se présenter.

    Conscient qu'il n'était pas dans une vulgaire baston amicale, il se ressaisit à temps, et lorsque Rachel envoya son genou vers lui, il fit un saut vers l'arrière... en oubliant de lâcher l'arme. Le mouvement l'avait déséquilibré, et alors qu'il se sentait basculer vers l'arrière, il chercha vainement à reprendre ses appuis. La douleur de son pied gauche – et oui c'est le gauche et non le droit :p – ruina tous ses efforts, et Suiji se cassa tout simplement la figure.

    Faux entre les mains, il ne put absolument rien faire contre la gravité qui attira son dos jusqu'à ce que le sol mette brutalement fin à cette chute. Dans un effort pour empêcher son crâne de partir en arrière percuter le sol, il en oublia de retenir l'arme qui suivit elle aussi la 1ère Loi de Newton pour lui bloquer la respiration. Pas d'étranglement... mais pas d'air non plus ! C'est balot.

    Spectateurs de la situation difficile dans laquelle se trouvait Suiji, ses compagnons commencèrent à s'agiter, hésitant entre l'obéissance et l'intervention. Après tout, les deux P8 en particulier ne tenaient pas à être tenus responsables de la mort d'un des Gun's par leur inaction.
    Suiji savait qu'il devait vite réagir s'il voulait éviter que les autres interfèrent, et sans prendre le temps de respirer, il se redressa, les jambes pliées (genoux vers le haut, pied à terre, position typique pour faire des abdominaux), et faucha devant lui avec cette arme qui ne lui était absolument pas familière. Son geste était grossier et maladroit, mais sans doute suffisant pour repousser l'adversaire si elle avait tenté de se rapprocher.

    Il fit un premier arc avec l'arme dans un sens, puis fit un mouvement retour dans lequel il jeta tout simplement la faux afin de s'en débarrasser et éventuellement blesser Blacrow. Il suivit alors l'arme, et se redressa – ou s'avança selon la position de Rachel – pour faire face à l'ennemi de plein pied et préparer un nouvel assaut ou une défense.

    [Un peu court, mais il est plus que temps pour moi de te répondre. Si quelque chose ne va pas, MP, comme d'hab ;)]

        Quelle ironie du sort. Son plan avait si bien fonctionné qu'il avait lui-même nui à son bon déroulement. En effet, son coup de genou avait été porté mais évité d'un saut. Et tout le monde doit se douter qu'un home en l'air va plus loin une fois repoussé que s'il a les deux pieds sur la terre ferme. Eh oui, vous l'aurez compris, Saru, le cuisinier des Gun's, n'avait pu se rattraper à aucun objet d'aucune sorte, sauf peut-être à la faux gracieusement léguée par Rachel à ses bons soins. Mais malheureusement pour le forban gisant au sol, l'arme était plus lourde que le Lieutenant elle-même. Et avec son poids sur la gorge, eh bien notre faucheuse ne s'en tirait pas si mal au final.  Rappelons que ce fut une surprise pour Rachel de le voir choir de la sorte et qu'elle avait également prévu de passer dans son dos. Comment passer dans le dos d'un corps étalé à ses pieds? Elle n'avait pas voulu lui marcher sur la figure non plus. Certes ça aurait peut-être mieux valu, mais inconsciemment, elle avait refusé de le piétine et avait stoppé son mouvement avant de trébucher sur l'homme. Tandis que lui était immobilisé par son infirmité et l'arme sur son cou

        Il fallu une petite demi seconde pour permettre à Saru et Rachel de se remettre de leurs surprises respectives. Du coin de l'œil, puisqu'elle les surveillait également comme elle le pouvait, elle remarqua que les nounous du cuistot avaient avancé de trois demi pas. Presque! Pourquoi ne faisaient-ils pas deux pas de plus? Et ce Suiji qui réagissait plus vite qu'elle et reprenait contenance! Évidemment, il n'avait pas à se préoccuper d'une éventuelle attaque en traitre. D'ailleurs, il aurait mieux fait de s'y préparer s'il avait su ce que Rachel lui avait préparé. Mais non, le rustre préféra attaquer avec la propre arme de la faucheuse blafarde tandis qu'elle regardait ailleurs. Bon, c'était entièrement la faute de l'officier, je reconnais. Tendre son arme à son ennemi et détourner le regard après cet acte de folie étaient deux points contre elle. Et elle avait affaire à un vrai combattant, un vrai pirate, du genre qui savait tirer parti des moindres failles. Ce que Rachel tentait désespérément de faire. Agissait-elle comme un pirate? Encore cette éternelle question. Celle à laquelle elle ne pouvait apporter de réponse claire. Autre question: c'était le moment de penser à ça? Fastoche! Non!

        Toujours avec le câble à la main, la faucheuse effectua un magnifique saut de main arrière, un back hand flip pour les intimes, et se réceptionna parfaitement à un mètre cinquante approximativement de son pirate d'adversaire. Deuxième attaque du forban, deuxième esquive. Si elle avait un câble attaché au manche de son arme de dissuasion, c'était pour en garder le contrôle à distance, même si ce n'était pas encore parfait au vu du poids de l'arme. Mais ce fut son réflexe. En redressant la tête, elle avait vu un croissant de lune luisant briller dans sa direction comme les feux se reflétaient sur la lame polie. Comment auriez vous réagi sachant que vous aviez moins d'un dixième de seconde pour le faire? Rachel tenta, elle, un mouvement brusque de son bras pour en dévier la trajectoire grâce au câble... Mais, même tranchée, la tête du loup peut encore mordre.

        Eh oui, Saru avait encore un allié, toujours engagé dans la bataille, même au plus faible de sa forme. Et il était parfaitement calé sur les gestes du forban. Qu'avait-il donc fait à cette pauvre créature poilue pour qu'elle lui obéisse au doigt et à l'œil, mettant sa vie en péril pour lui, au détriment même de Sacha? C'était trop pour Rachel dont le bras fut happé par une gueule pleine de poignards aiguisés. Son cri de douleur et de surprise fut étouffé par l'énorme faux qui lui coupa le souffle comme elle se plantait dans son estomac.

        Le contact fut violent. Et comme exprimé plus haut, la faux était plus lourde que son manieur. C'est donc ce dernier qui prit le plus de dégâts. Les pieds fins de Rachel décollèrent du sol comme la faux emportai la faucheuse dans sa course. Rachel avait conscience de trois lames dans son ventre, elle eut conscience de ces lames de rasoir dans son bras, mais c'était tout ce qui la rattachait en cet instant à la réalité. Ses yeux ne lui transmettait qu'une bouillie de couleurs et son oreille n'était pas capable de lui dire où se trouvait le sol.

        Son dos heurta une surface dure et froide comme de la pierre et ce fut une amarre supplémentaire qui permit à son esprit de reprendre pied. Pour la suite, ça va être technique et compliqué, basé en particulier sur l'apparence de la faux alors, Hop! Un petit coup d'œil à la signature pour comprendre. Parce que Rachel réalisa que la grande lame courbée avait évité de peu son corps mais que c'étaient les trois excroissances métalliques semblables à des os qui avaient percé la peau et les vêtements de notre faucheuse. Ainsi, les blessures ne furent pas si graves au final. Or, en tombant sur le dos, c'était la grande lame courbé qui avait touché terre avant tout le reste. Donc, les trois poignards se retirèrent seuls de leurs plaies. Mais ce fut au tour de la tête de Rachel d'aller frapper le dallage blanc, le craquelant sous la brutalité de l'impact. Ouais, je fais du GB envers le sol, mais je l'aimais pas!

        Chanceuse, poisseuse? Toujours était-il que notre officier à la faux ne perdit ni connaissance ni son esprit combatif, même avec un trou dans le bide, un bras charcuté et un mal de crâne carabiné. Son corps réagit alors instinctivement et se redressa dans une roulade arrière, un tourbillon de cheveux noirs, qui l'accula contre le mur dans son dos. Le yeux écarquillés, elle détailla les alentours une seconde pour détecter une éventuelle menace, puis ses sourcils se froncèrent. Elle gémit puis grogna sous le coup de la douleur. Le souffle court, elle porta une main à son ventre, de préférence pas celle qui avait été pré-mâchée par l'énorme chat. Mais tout cet enchaînement lui avait coupé les capteurs et toute la douleur afflua d'un coup comme ils se remirent à fonctionner subitement.
        Remontant le long de sa moelle épinière, c'était comme si, d'une part on lui appliquait un tisonnier chauffé à blanc sur son ventre et son bras, et d'autre part comme si on martelait sa colonne à coup d'aiguilles à tricoter. Elle posa un genou à terre et poussa un cri visant à évacuer cette douleur. L'effet fut plus ou moins prononcé dans le cas où chaque nerf était à vif sur sa peau mutilée. Elle leva un regard dur vers le cuisinier des Gun's, un regard vert, brillant et plein de ressentiment et de douleur à demi masquée. Notre poupée ensanglantée espérait vraiment qu'il prenait son pied. Parce que c'était la dernière fois qu'il l'atteignait.


      -Je crois que finalement, te trancher la gorge me suffira amplement. Tant pis pour le baiser.


        Ce n'était pas moins pour rassurer ses troupes cachées que pour se redonner une certaine contenance qu'elle lui avait craché ses mots avec tout le venin qu'on était en mesure de produire dans un état similaire. Se redressant, elle toisa Saru, en garde. A priori, aucun point vital n'avait été atteint, ou en tout cas, pas gravement. Au moins, ses jambes étaient en mesure de la supporter... Marcher serait plus fastidieux... Très bien; alors elle allait courir.
        Maudissant de toute sa volonté la douleur et le sang -en plus de S.o.S je veux dire- La poupée de porcelaine s'élança en décrochant son poignard de son fourreau attaché sur ses reins. Elle le transforma en une fraction de seconde en arme de jet qu'elle envoya directement sur l'évadé, de préférence vers un point vital. Mais qu'importe, ce n'était que diversion. Poursuivant dans sa lancée, Rachel attrapa son outil de destruction massive et arma sa frape. Trois ridicules mètres la séparaient de sa cible jurée. Ce serait plus que suffisant pour une attaque aussi violente que suicidaire.

      °Les Ailes du Corbeau°
      Éclata-t-elle en fonçant avec véhémence sur Saru.


        De chaque côté de sa silhouette se dessinait une aile stylisée, représentée par la gigantesque faux. Et elle s'abattrait, telle le courroux de la Mort, sur la victime toute désignée. Inévitable. Imprévisible. Et malgré tout ça, elle gardait à l'esprit qu'une poignée de pirate attendait à quelques mètres d'eux le moment de passer à l'action. Mais qu'ils le fassent, Rachel n'attendait que ça. Enfin ça et le moment où elle verrait Saru se balancer au bout d'une corde ou la tête encadrée de deux sabres gouvernementaux... Ou tout simplement quand elle sentirait sa trachée céder au contact de son poignard, sous ses doigts. Oui, Rachel était enragée...



      Chose promise, chose due!:

      [HRP: Adjugé pour le  pied gauche! =)]


      Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Mer 10 Juil 2013 - 2:20, édité 2 fois
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      Le tigre n'était donc pas mort ? La lame de la faux n'avait pas retiré la vie à ce corps ? Il laissa échapper un imperceptible soupir de soulagement, quelques secondes, avant de voir l'arme qu'il avait jetée trouver son but. Étonnant, mais satisfaisant.

      Dans son élan, Suiji atteignit en un rien de temps l'endroit où Rachel était tombée. Trop tard toutefois ; la faucheuse avait déjà effectué sa roulade arrière, et une lueur morbide illumina le regard du pirate lorsqu'il réalisa que l'arme n'avait pas fait autant de dégâts qu'il l'aurait souhaité. Le cri de douleur que poussa la Marine vint résonner en lui, plus délectable qu'un cri de jouissance.

      Il passa sa main dans la fourrure de l'animal posté à ses côtés en même temps qu'il écoutait la menace puérile d'une femme en détresse. Ses mots ne l'atteignait pas.
      Ses mots ne l'atteignait plus.

      « Seulement si tu m'attrapes... »

      Il avait murmuré cette phrase, un semi-sourire flottant sur ses lèvres. Le cri de la femme avait suffit à le rasséréner. Sa respiration s'apaisa en même temps que les diverses douleurs qui lui parcouraient le corps.
      Sa tête, son bras, son pied... tous s'allégeaient subitement.

      Il était prêt à recevoir l'attaque suivante.

      Il ne chercha pas à éviter la lame qui vola vers lui et vint se ficher dans son épaule gauche, conscient qu'une autre attaque se préparait derrière. Un grognement de douleur retentit, mais le cuisinier ne laissa pas la souffrance irradiant de son épaule le déconcentrer. Dès qu'il aperçut le corbeau qui fondait sur sa proie, il se précipita en avant.

      À la dernière seconde, il se jeta au sol, pieds en avant, essayant de passer sous la lame et visant les chevilles de la Marine. Il sentit une estafilade lui brûler le torse, superficielle, en même temps qu'il entendait le grognement sourd du tigre qui avait bondit juste après son nouveau maître.

      Si elle tentait de sauter par dessus le zoologue, celui-ci avait déjà prévu de l'attraper aux chevilles pour bloquer son mouvement. Elle risquait alors une chute fatale puisque le fauve n'épargnerait pas le cou de la jeune femme cette fois.

      Suiji avait pris garde à se tenir légèrement décalé par rapport au corps de la femme-porcelaine pour qu'elle ne lui tombe pas dessus, et alors qu'elle était désormais de nouveau au sol, il arracha l'arme qui était plantée dans son corps et envoyait déjà un coup en direction du ventre de la lieutenant d'élite, l'autre main cherchant à atteindre son cou.

      Faire couler son sang, la torturer comme elle l'avait torturé. Il ressentait en cet instant un tel sentiment de supériorité qu'il en fut grisé.

      [Comme toujours, si quelque chose ne va pas - est exagéré - te gêne - ma boite MP est ouverte Smile
      Et désolée pour le délai de réponse >.<]
          L'esprit de Rachel était embrumé. Et ce n'était pas seulement la douleur qui lui brûlait le ventre et lui faisait tourner la tête, tels des voiles qui passaient devant ses yeux, trop rapidement pour qu'elle en aie réellement conscience, trop longtemps pour qu'elle puisse s'en détacher. Elle avait du mal à réfléchir convenablement. Elle savait juste qu'elle n'avait sur Saru aucun avantage dont elle aurait pu profiter. Il n'attaquait pas de manière irraisonnée n'était visiblement pas gêné outre mesure par son pied et ne la sous-estimait par aucun côté. Couplé au fait que ses blessures la laisseraient surement sur le carreau d'ici à quelques minutes et sachant qu'il y avait une réserve d'homme à portée de main prête à lui tomber sur le poil au moindre cillement du singe, oui, elle se savait en mauvaise posture. Et ce n'était pas sa faux gigantesque qui allait lui donner l'avantage. Pourtant, elle n'avait d'autre choix que de se battre. Elle aurait encore pu fuir, mais elle avait sa chance. Et puis rien que l'idée en fuir en elle-même l'avait déjà faite paniquer, y penser deux fois risquait fort de lui faire perdre son sang froid. Celui qui pense à la fuite en plein combat n'a pas d'autres issues que la défaite. Et Rachel était une battante.

          Aussi mit-elle toute sa hargne et son esprit combatif dans l'attaque frontal qu'elle porta au Gun. Un homme très prise de tête puisqu'il ne prit même pas le temps de ciller devant les ailes noires déployées dans le dos de la faucheuse. D'un coup d'œil, il avait trouvé une parade. Ce qui fut assez improbable en soi fut qu'il aie pensé à une esquive qui semblait juste irréalisable aux yeux de Rachel. Une grimace de frustration et de colère tordit ses traits pendant la demi-seconde où le singe se jetait à terre, préparant un tacle à l'officier Blacrow. Bien sur, en élaborant cette attaque, elle avait pensé à de possibles contres et esquives. Eh bien celle-ci ne l'avait aussi peu effleurée qu'une vierge dans un couvent.

          Ce fut au tour du Lieutenant en porcelaine de faire les frais de la loi universelle de la gravité. Lorsque le pied de Suiji heurta avec toute la violence dont il était capable le tibia de Rachel, cette dernière fut littéralement décollée du sol. Et l'objet le plus lourd vint s'écraser en premier lieu sur les dalles blanches du couloir. S'enfonçant comme dans du beurre, la faux s'immobilisa alors que l'officier allait se retrouver face contre terre, le dos ouvert à tous les coups mortels que le cuisinier ou le tigre pourraient bien lui porter. Faisant volte-face aussi vite que sa position le lui permettait, elle vit du coin de l'œil une main jaillir en direction de sa gorge. Et le temps se figea.

          Elle pensa, le temps d'un éclair, à lui briser les doigts, à répondre de la même attaque, et même à décrocher du sol son arme de destruction pour renvoyer le cuisiniers sur les roses. Seulement, elle n'avait aucune solution qui lui éviterait cette main pleine de doigts qui risquait de lui briser la nuque en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et dans le même temps le Lieutenant Blacrow pensa à ses hommes tapis, hors de vue ainsi qu'à la poignée de pirate qu'ils attendaient tous d'enfermer dans le piège si soigneusement préparé. En tout aussi peu de temps, elle se rappela qu'ils avaient assez bien réagi lorsque leur meneur avait été en position délicate. Eh bien elle allait leur en donner pour leur grade.

          Puis, le temps reprit ses droits, et elle sut intuitivement ce qu'elle devait faire. Décrochant à nouveau le câble muni de poignard de son arme toujours immobilisé, elle tenta de planter les deux pointes dont il était muni dans le côté de Suiji, profitant pour cela de son mouvement rotatif qui la mit face au danger.

          Or, la principale qualité martiale de Rachel résidait dans la force brute. Manier une arme d'une telle ampleur n'est pas donné à tout le monde. La vitesse n'est donc pas forcément son fort. Alors qu'elle mettait sa contre-attaque a exécution, elle sentit nono seulement les doigts crasseux du forban s'agripper à sa gorge mais également une nouvelle douleur au niveau du ventre qu'elle ne put identifier mais à laquelle elle ne s'attendait pas. C'était comme si une lance venait de la transpercer de part. Une unique gerbe de sang s'échappa de ses lèvres, mais cette cuisante douleur ne l'empêcha pas de finir son attaque, dusse-t-elle mourir des conséquences de ses séquelles. Dans un puissant cri visant à libérer ses forces faiblissantes,elle porta le coup, aussi lourd qu'elle le put au pirate bandé. Elle voulait au moins l'envoyer rouler sur quelques mètres et le dégager de sa position dominante, mais elle avait également espéré lui fêler plusieurs côtés, voire les briser et, au comble du bonheur, lui perforer le poumon (le cœur étant bien trop profondément encré dans sa poitrine).

          Mais sa satisfaction d'avoir porté son attaque fut de courte durée. Elle n'eut même pas le temps d'inspecter ses blessures que le tigre lui bondissait avidement dessus lui arrachant presque l'épaule gauche, offerte à ses crocs lors de son attaque. Si elle avait marqué physiquement son adversaire lors de leur première entrevue, ce combat la marquerait aussi bien. Chaque dent s'enfonça dans sa chair comme autant de lames de rasoir, dérapant sur les os tandis que le félin grognait sa fureur, sa faim ou que sais-je encore. Rachel avait-elle une tête à parler le chat? Elle n'y répondit que par un nouveau cri de douleur mêlé pourtant à de la fureur. Elle n'était absolument pas en mesure de riposter rapidement et efficacement, allongée sur le sol, le fauve derrière elle. Et une mâchoire de fauve, surtout de cette taille là, c'est puissant. Et lorsqu'elle sentit son omoplate craquer douteusement son regard s'alluma. Brandissant le bouchon de son arme qui avait déjà servi à rejeter Suiji, elle lui enfonça dans le crâne, jusqu'à ce que ses doigts rencontrent la matière visqueuse et molle que la boite crânienne est normalement censé protéger. Elle put alors dégager son épaule et se redresser face à Suiji.

          Elle était en mauvais état, certes, mais toujours debout et vivante, contrairement au félin aux yeux révulsés. Elle vacillait pourtant et le battement trop rapides de son cœur étaient la seule musique que ses oreilles étaient aptes à capter. Son sang gouttait sur les dalles. Elle n'eut pas le courage de baisser son regard ni vers son ventre, ni vers son épaule qu'elle demeurait volontairement inerte. Elle poussait sur ses limites. Le fil tendu de son existence reposait peut-être entièrement sur sa condition de battante. La faucheuse était toujours debout et en imposait. Un peu plus loin et au même moment, une scène similaire d'un jeune homme albinos sortant d'un torrent de flamme se tourne. Mais de ça, les protagonistes n'ont pas conscience.

          Alors que Rachel sentait ses jambes trembler sous son poids et qu'elle raffermissait sa volonté, un nouvel éclair traversa son esprit au bord du gouffre. Peut-être mourrait-elle ici, ou peut-être pas, mais en aucun cas, elle ne les laisserait s'en tirer. Elle n'y voyait plus aussi clair qu'avant, mais elle savait qu'à peu près tous les pirates se trouvaient dans la zone de son piège. Dans un rictus qui fut autant de douleur qu'un puissant sentiment de supériorité, elle déclama dans une voix qu'elle voulut la plus claire possible l'ordre de l'activer.

          Ans le sol avait été dissimulé des électro-dials masqués en dalles de pierre, identiques à n'importe quelles autres des couloirs. Son ordre, l'un des sous-officiers qui accompagnait Rachel activa l'un des dials. Ce fut alors une majestueuse réaction en chaîne qui tissa un arc électrique autour des pirates ou presque (la vue trouble de Rachel ne permettant pas d'en juger). Il n'avait pas été difficile d'en dénicher dans la salle aux trésors convoités par SoS, et tels les cristaux dans Charmed, il frappèrent de leur filet électrifié la couloir tout entier. Devant ce spectacle, Les jambes de l'officier Blacrow cédèrent et elle tomba à genoux, sous le regard éberlué des marins en embuscade qui firent tomber les murs qui les séparaient, filets de plombs à la main.

          C'est sur cette note festive que le Lieutenant de porcelaine s'écroula, ne pouvant admirer la réussite ou le fiasco de sa tentative de capture.


        [ça me semble insipide, mais qu'importe.^^ Je n'ai fait que la description, je te laisse gérer les conséquences. =)
        Alors, problème... souci... gêne...MP...Bien clair?...Entre toi et moi!]
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        Satisfaction intense.

        Solidement campé sur ses pieds, la respiration irrégulière, Suiji admire le fauve en chasse. Chaque craquement d'os est un délice, et une lueur mauvaise brille dans le regard de pierre du zoologue. Les lames sont toujours plantées dans ses côtes sans qu'il ne leur accorde son attention. Il n'est pas certain que le poumon soit touché, mais il respire avec difficulté. La tête recommence à lui tourner, mais l'euphorie du spectacle le maintient en éveil.

        Il retire précautionneusement les bouts de métal de ses côtes, puis se recule d'un pas, de deux, inconscient du danger dans lequel il se place. Son esprit marche à toute allure, cherchant la meilleure façon de terminer cet affrontement. La faucheuse n'est plus une menace, et il n'a plus qu'à l'achever ; il veut la casser définitivement.
        Il n'en eut pas l'occasion.

        Sans qu'il ne l'anticipe, le piège mis en place par le Lieutenant Blacrow fut activé, faisant prisonniers les évadés. Un juron dans son dos, un cri de rage, des murmures paniqués ou énervés. Le cuisinier resta paisible. Pas question de laisser à cette traînée une once de contrôle sur lui. Il y avait forcément une faille dans son piège.
        Son regard tombe sur un de ses compagnons prostré à terre, secoué de sanglots apeurés. C'est alors qu'il eut une idée.

        Suiji s'approcha d'une des dalles d'où semblaient sortir les éclairs – le dial était sans doute en dessous -, inspira, avant de mettre un coup de frapper le sol du pied de toute ses forces. Un craquement retentit alors que la dalle cédait, dévoilant l'objet générateur d'électricité. Alors qu'il savait qu'il devait poursuivre son plan, Suiji ne parvint pas à se retenir de l'admirer sous toutes les coutures.
        Un coquillage parfait. Une spirale régulière, une couleur nacrée … Pour un peu, il le prendrait à pleine main pour vérifier qu'il était aussi lisse qu'il semblait. Des hurlements l'arrachèrent de sa torpeur.

        Une vingtaine de prisonniers venaient de débouler dans l'entrepôt et s'attaquaient aux marines sous les ordres de la faucheuse. Suiji profita de la distraction pour attraper le pleurnichard au sol et le jeter sur le coquillage électrique. Il émit des bruits gutturales effrayant, mais sans se formaliser, le singe profita d'un trou dans la barrière électrique pour filer en direction des stocks de granit marin et de log pose non sans marcher sur le dos de l'homme électrocuté.


        Son pied le lançait avec de plus en plus de vigueur, mais il ignora la douleur, filant à toute vitesse, les deux P8 sur les talons pendant que les autres comprenaient qu'ils pouvaient être sacrifiés comme leur compagnon. Ils avaient donc décidé d'aller aider ceux qui luttait contre les marines. Des tâches blanches obscurcissaient la vue de Suiji tandis qu'il essayait de poursuivre son chemin, laissant ses deux camarades les débarrasser des quelques hommes qui essayaient de se dresser sur leur route.

        Enfin, il trouva une porte donnant sur une salle bondée d'objets précieux de la Marine. Il repéra tout de suite les log pose, et en glissa un dans sa poche, tandis que Ivan attrapait un bloc de granit marin sur ordre du cuisinier des Gun's.

        Sans perdre plus de temps, ils quittèrent les lieux, ignorant les autres richesses de l'entrepôt. Ils remontèrent le couloir emprunté plus tôt, retrouvèrent les Marines en lutte avec les prisonniers qui perdaient peu à peu l'avantage généré par l'effet de surprise.

        Le singe s'approcha du corps de la faucheuse, impassible, et s'approcha de son oreille.

        « Belle technique, mais pas encore suffisant. La prochaine fois, ce sera la mort. »

        Pouvait-elle l'entendre ? Il l'espérait. Il se redressa, prit appui sur Notsunashi et sortit de là, les trois hommes laissant les Marines s'occuper des prisonniers pas assez dégourdis pour s'enfuir.

        Il ne restait plus qu'à rejoindre le Big Bang Joe sans encombre.


        ~ RP Clos ~