FENRIR
• Pseudonyme : La Bête Rouge
• Age : 23 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Navigateur
• Groupe : Pirate
• Age : 23 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Navigateur
• Groupe : Pirate
• But : Découvrir à quel point le monde est vaste de mes propres yeux
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Pas sûr que ce soit une aptitude en soit, mais une grande force physique tout simplement.
• Équipement : Rien.
• Parrain : ~
• Ce compte est-il un DC ? Non
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : Pas sûr que ce soit une aptitude en soit, mais une grande force physique tout simplement.
• Équipement : Rien.
• Parrain : ~
• Ce compte est-il un DC ? Non
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
Description Physique
Je peux facilement me décrire oui, je ne suis pas du genre prétentieux ou quoique ce soit alors je pourrais sans doute être objectif. Il y a deux choses que les gens remarquent automatiquement moi et c'est d'abord ma silhouette. Je suis grand, sans dépasser non plus les deux mètres, mais forcément on peut me voir de loin. De plus, je suis assez baraqué, ce qui fait que j'ai une silhouette qui ne passe évidemment pas inaperçu. Cependant, ce qui attire le plus le regard des gens, c'est ma chevelure rouge. Cette couleur est plutôt agressive à l’œil alors forcément, combiné avec ma silhouette, je pourrais difficilement devenir un espion. J'ai une chevelure plutôt courte, toujours ébouriffés et je ne pourrais dire si je tiens ma couleur de ma mère ou mon père étant donné que je ne les ai jamais connus. J'ai aussi des yeux d'une couleur particulière puisqu'ils sont tout aussi rouges. Certains me flattent en les comparant à des rubis parfois, d'autres préfèrent y voir la couleur du sang, mais ce que tout le monde s'accorde à dire, c'est qu'il y a quelque chose de sauvage, d'animal dans mon regard. En fait, de l'ensemble de mon visage, il n'y a que mes yeux qui sont expressifs. Si vous faites attentions, vous pourrez remarquer mon ressenti au travers de mes yeux uniquement. La vie que j'ai vécue m'a rendu insensible à pas mal de choses, même si je ne suis pas un monstre ou quoi que ce soit. Bien sûr, il m'arrive d'avoir quelques expressions comme la surprise par exemple, mais très rarement et je n'ai encore jamais souri de ma vie. Je sais que ça ne me rend pas plus agréable auprès des autres, au contraire on se méfie de moi, mais je ne peux pas y remédier. C'est bien trop ancré en moi et comme je l'ai déjà signalé, il y a toujours mes yeux pour trouver de l'expressivité en moi. Il me reste deux petits détails à vous dévoiler. Tout d'abord, on le remarque vite, mais j'ai un piercing situé sur le menton, juste en-dessous de la bouche. Quelle en est la raison ? Je l'ai fait lorsque j'ai connu la liberté, disons que ça représente un changement de vie. Le second détail concerne mes dents. J'ai les canines pointues, les quatre, et cela date d'il y a bien longtemps, lorsque j'utilisais ces dents pour arracher la chaire.
Je vous ai déjà dit que j'étais grand et baraqué, mais peut-être que nous pourrions entrer un peu plus dans les détails. Je ne saurais dire combien je mesure exactement, mais je garde une taille convenable pour un humain. Je suis musclé, très musclé même, mais ce n'est que le résultat d'une vie de combats qui m'ont faits tel que je suis maintenant. D'ailleurs, j'ai plusieurs cicatrices par endroit, des souvenirs de mon passé à jamais marqués sur ma peau. J'étais plus maigre avant aussi, heureusement j'ai pu reprendre un régime alimentaire normal, ce qui m'a rendu plus imposant physiquement du coup. Tout ça n'est pas là juste pour faire joli, je possède quand même pas mal de force, du moins j'essaie d'en avoir le plus possible pour me défendre et pourquoi pas défendre ceux à qui je peux tenir si je trouve des gens importants à mes yeux. J'essaye aussi de rendre mes ongles plus pointus afin qu'ils puissent griffer plus facilement. C'est peut-être ridicule dit comme ça, mais en combat ça peut se révéler bien utile je vous l'assure.
Je dois avouer que je ne suis pas à l'aise avec les vêtements. Non pas que je sois exhibitionniste, mais j'ai eu l'habitude d'être toujours peu habillé, que ce soit par choix ou par condition, ce qui fait que je n'ai développé aucune pudeur. Je pourrais me retrouver nu devant une foule de personnes que ça ne me gênerait pas du tout. Je ne vois pas le problème après tout. Cela dit, j'ai bien compris qu'on ne pouvait pas se promener nu tous les jours. Ainsi, je m'habille simplement d'un tissu en une matière que je ne saurais nommer blanche et je peux me sentir libre au niveau vestimentaire sans pour autant choquer les gens autour de moi. Je reste pieds nus aussi, constamment. Non, ça ne me fait pas mal, tout simplement parce que j'en ai eu l'habitude depuis petit. Si vous cherchez d'autres détails, sachez qu'il n'y a rien que je ne vous ai déjà dit. Je ne suis pas extravagant dans mon physique ou ma façon de m'habiller à l'image de la vie que j'ai vécue et à vrai dire, le physique n'est pas ce qui compte à mes yeux. Loin de là même, hormis en ce qui concerne la capacité à se défendre un minimum.
Je vous ai déjà dit que j'étais grand et baraqué, mais peut-être que nous pourrions entrer un peu plus dans les détails. Je ne saurais dire combien je mesure exactement, mais je garde une taille convenable pour un humain. Je suis musclé, très musclé même, mais ce n'est que le résultat d'une vie de combats qui m'ont faits tel que je suis maintenant. D'ailleurs, j'ai plusieurs cicatrices par endroit, des souvenirs de mon passé à jamais marqués sur ma peau. J'étais plus maigre avant aussi, heureusement j'ai pu reprendre un régime alimentaire normal, ce qui m'a rendu plus imposant physiquement du coup. Tout ça n'est pas là juste pour faire joli, je possède quand même pas mal de force, du moins j'essaie d'en avoir le plus possible pour me défendre et pourquoi pas défendre ceux à qui je peux tenir si je trouve des gens importants à mes yeux. J'essaye aussi de rendre mes ongles plus pointus afin qu'ils puissent griffer plus facilement. C'est peut-être ridicule dit comme ça, mais en combat ça peut se révéler bien utile je vous l'assure.
Je dois avouer que je ne suis pas à l'aise avec les vêtements. Non pas que je sois exhibitionniste, mais j'ai eu l'habitude d'être toujours peu habillé, que ce soit par choix ou par condition, ce qui fait que je n'ai développé aucune pudeur. Je pourrais me retrouver nu devant une foule de personnes que ça ne me gênerait pas du tout. Je ne vois pas le problème après tout. Cela dit, j'ai bien compris qu'on ne pouvait pas se promener nu tous les jours. Ainsi, je m'habille simplement d'un tissu en une matière que je ne saurais nommer blanche et je peux me sentir libre au niveau vestimentaire sans pour autant choquer les gens autour de moi. Je reste pieds nus aussi, constamment. Non, ça ne me fait pas mal, tout simplement parce que j'en ai eu l'habitude depuis petit. Si vous cherchez d'autres détails, sachez qu'il n'y a rien que je ne vous ai déjà dit. Je ne suis pas extravagant dans mon physique ou ma façon de m'habiller à l'image de la vie que j'ai vécue et à vrai dire, le physique n'est pas ce qui compte à mes yeux. Loin de là même, hormis en ce qui concerne la capacité à se défendre un minimum.
Description Psychologique
Ma psychologie est un sujet assez complexe, je ne suis même pas sûr de pouvoir en décrire l'ensemble pour être franc. Disons que j'ai un passé pour le moins particulier, comme un tas de personnes en cette période folle, qui fait que ma psychologie s'en trouve perturbée. Bien sûr, j'ai des qualités comme tout le monde, mais aussi des défauts, parce que personne n'est parfait et je suis loin de l'être. Malgré ce que j'ai vécu ou ce à quoi je ressemble, je suis loin d'aimer la violence gratuite et de tuer pour le plaisir. Certes, j'en suis capable, mais ce n'est pas pour autant que j'aime ça. Je sais que parfois c'est nécessaire, je ne suis pas idiot non plus, mais j'ai déjà assez de sang sur les mains. En fait, je suis plutôt quelqu'un à la recherche d'un entourage joyeux, qui puisse me montrer une autre facette de la vie et du monde. Je ne pourrais sûrement pas sourire, mais je ressens des émotions comme chaque être humain et la joie en est une que j'ai eu peu d'occasion de connaître jusque là. C'est vrai que je suis un peu animal, mais il y a un bon et un mauvais côté à cela. Après tout, ça me rend plus authentique, plus naturel. Jamais je ne pourrais mentir sans être démasqué par exemple, on peut dire que ça me rend un peu naïf aussi, mais juste un peu, parce que je suis un minimum intelligent pour reconnaître lorsqu'un mensonge est trop gros. Je suis beaucoup mon instinct et ça peut parfois me porter préjudice, mais ça m'évite d'avoir des pensées que d'autres peuvent avoir comme des pensées perverses par exemple. Le corps d'une femme ou d'un homme, ça ne m'importe pas. Ce sont les personnes qui comptent à mes yeux, tout simplement. Je ne suis pas attiré par un physique. De plus, malgré mon air inexpressif, il peut m'arriver de m'adonner à des activités un peu plus enfantines ou idiotes, ce qui surprend souvent. J'ai été privé d'une enfance, si l'on peut dire, alors je profite parfois pour m'amuser, peu m'importe si j'ai l'air gamin ou idiot. Ce qui me fait penser que je n'ai pas peur du jugement d'ailleurs, ainsi je ne suis pas bloqué par quoi que ce soit. Je suis libre et j'en profite.
Cependant, j'ai aussi ma part sombre, parce que tout le monde a la sienne. J'ai un passé bercé par la violence et le sang, alors j'ai forcément des restes et sans quelques personnes pour m'aider, j'aurais pu devenir un monstre sanguinaire. Je suis patient, mais si jamais je me mets en colère, alors je deviens sans aucun doute plutôt violent et je ne me soucie pas de si j'apprécie cela ou non. De même, si jamais j'en viens à me battre avec un sabre, je perds le contrôle et je deviens réellement un monstre qui ne pense qu'à tuer, peu importe qui se trouve face à moi. Bien entendu, cela ne me rend pas invincible pour autant. On peut dire que mon côté animal peut me porter du tort aussi, après tout j'ai parfois du mal avec la civilisation, n'y étant pas beaucoup habitué et ma légère naïveté devient bien plus grande lorsqu'il s'agit du monde qui nous entoure. Je ne connais pas grand chose, d'où ma soif de connaissance. Évidemment, j'adore les animaux et je les comprends. Je ne parle pas leur langue, mais je peux comprendre quelques-uns de leurs gestes par exemple. C'est toujours plus dur pour moi de tuer un animal qu'un homme, ce qui peut être considéré comme une faiblesse. Ma plus grande faiblesse serait sûrement de m'attacher à des gens. Je protège ceux que j'aime, c'est aussi simple, mais ils deviennent alors ma faiblesse puisque si j'en viens à les perdre, cela représenterait une tragédie à mes yeux. Ce que je hais par-dessus tout, qui pourrait me mettre dans une rage folle, c'est l'esclavage. Heureusement, elle n'est pas autorisée en général, seulement j'ai entendu quelques pays la pratique légalement et c'est quelque chose que je ne peux supporter. Être privé de sa liberté et une horreur sans nom. Ah oui, j'ai failli oublier, il m'arrive bien entendu de me comporter parfois un peu comme un animal. Je peux renifler des choses, lécher des gens que j'apprécie sur la joue ou ce genre de choses qui sont de vieux réflexes que je tente de contrôler en général, mais qui m'échappent parfois. Une fois que les gens le comprennent, ils s'y font d'habitude. Je crois bien que c'est tout ce que je trouve à vous dire, mais bien évidemment, il reste sans doute des parts de moi qui ne sont pas ici, elles seront à découvrir pour ceux qui croiseront ma route, tout simplement.
Cependant, j'ai aussi ma part sombre, parce que tout le monde a la sienne. J'ai un passé bercé par la violence et le sang, alors j'ai forcément des restes et sans quelques personnes pour m'aider, j'aurais pu devenir un monstre sanguinaire. Je suis patient, mais si jamais je me mets en colère, alors je deviens sans aucun doute plutôt violent et je ne me soucie pas de si j'apprécie cela ou non. De même, si jamais j'en viens à me battre avec un sabre, je perds le contrôle et je deviens réellement un monstre qui ne pense qu'à tuer, peu importe qui se trouve face à moi. Bien entendu, cela ne me rend pas invincible pour autant. On peut dire que mon côté animal peut me porter du tort aussi, après tout j'ai parfois du mal avec la civilisation, n'y étant pas beaucoup habitué et ma légère naïveté devient bien plus grande lorsqu'il s'agit du monde qui nous entoure. Je ne connais pas grand chose, d'où ma soif de connaissance. Évidemment, j'adore les animaux et je les comprends. Je ne parle pas leur langue, mais je peux comprendre quelques-uns de leurs gestes par exemple. C'est toujours plus dur pour moi de tuer un animal qu'un homme, ce qui peut être considéré comme une faiblesse. Ma plus grande faiblesse serait sûrement de m'attacher à des gens. Je protège ceux que j'aime, c'est aussi simple, mais ils deviennent alors ma faiblesse puisque si j'en viens à les perdre, cela représenterait une tragédie à mes yeux. Ce que je hais par-dessus tout, qui pourrait me mettre dans une rage folle, c'est l'esclavage. Heureusement, elle n'est pas autorisée en général, seulement j'ai entendu quelques pays la pratique légalement et c'est quelque chose que je ne peux supporter. Être privé de sa liberté et une horreur sans nom. Ah oui, j'ai failli oublier, il m'arrive bien entendu de me comporter parfois un peu comme un animal. Je peux renifler des choses, lécher des gens que j'apprécie sur la joue ou ce genre de choses qui sont de vieux réflexes que je tente de contrôler en général, mais qui m'échappent parfois. Une fois que les gens le comprennent, ils s'y font d'habitude. Je crois bien que c'est tout ce que je trouve à vous dire, mais bien évidemment, il reste sans doute des parts de moi qui ne sont pas ici, elles seront à découvrir pour ceux qui croiseront ma route, tout simplement.
Biographie
Mila, femme du capitaine des pirates Roublards
La mer était calme ce soir-là, tout autant que le ciel sombre de la nuit. Les étoiles brillaient haut et je me laissais bercer par le bruit de l'eau s'écrasant doucement contre la coque du bateau. Ce genre de moments calmes étaient devenus rares récemment. L'équipage semblait s'occuper comme ils le pouvaient, impatients de rencontrer à nouveau un autre navire, impatients de pouvoir se battre encore. Mon mari s'avança vers moi, me regardant avec tendresse. C'était un homme grand, très grand et assez bien bâti. Ses cheveux marrons étaient constamment ébouriffés et s'associaient parfaitement avec ses yeux rouges. Il s'arrêta face à moi, glissant sa main dans ma longue chevelure rouge pour la caresser et déposa un baiser doux sur mes lèvres.
- Tout va bien Mila ? Où est-il ?
Malgré les airs qu'il se donnait, c'était un père attentionné. Je pouvais comprendre après tout, il se devait de garder l'image d'un homme fort devant ses hommes, c'était le capitaine après tout. Je me relevais avant d'attraper sa main et de l'amener avec moi jusqu'à notre cabine. Dans le tout petit lit juste à côté du nôtre était endormi le fruit de notre amour, notre cadeau le plus précieux. Jacob s'avança alors vers le berceau pour observer son enfant. Un petit garçon avec une petite touffe rouge, tout comme moi, mais qui possédait les yeux de son père et le visage aussi. Le capitaine se pencha pour embrasser le bambin en faisant attention à ne pas le réveiller.
- Il dort comme un petit ange, ne t'en fais pas.
Lui comme moi savions à quel point c'était dangereux de garder un enfant à bord d'un bateau pirate. Après tout, le danger nous guettait constamment et nous n'étions jamais à l'abri d'un homme cruel prêt à l'égorger. Cependant, c'était ainsi qu'était notre vie et nous avions décidé qu'il en ferait partie, avec tous les risques que cela impliquait. Cela faisait déjà un peu plus d'un an que nous l'avions avec nous et il ne lui était jamais rien arrivé jusque là. Mon mari me fit signe de m'approcher et m'enlaça, profitant d'un moment d'intimité. C'était le genre de moments que je préférais.
- Capitaine ! Navire ennemi en vue !
Comme d'habitude, ces moments étaient très courts. Jacob sortit en vitesse pour aller voir de quel genre de bateau il s'agissait. En reconnaissant le pavillon noir des pirates, il décida de lancer un assaut et apparemment, les autres avaient décidé la même chose puisqu'ils s'approchaient aussi vers nous. Comme à chaque attaque, je restais dans la cabine, un couteau à la main, pour protéger notre enfant. J'entendis alors simplement les hommes hurler avant qu'il n'y ait des bruits de sabres, de balles et tout ce que l'on entend lors d'une bataille. Le brouhaha réveilla l'enfant qui se mit à pleurer. Aussitôt, je me jetais sur lui pour le prendre contre moi et le calmer. La porte s'ouvrit alors en fracas et un sentiment de peur me fit frissonner avant de reconnaître mon mari à la porte, visiblement blessé.
- On est mal ! Ils sont plus nombreux et surtout plus forts que nous Mila, il faut faire quelque chose ! Je ne peux pas abandonner mon équipage, pars avec notre fils.
- Hors de question, je ne peux pas te laisser !
- Rappelle toi notre promesse ? Tu dois la tenir, pars !
Lorsque j'étais tombé enceinte, Jacob avait accepté de garder l'enfant à condition qu'en cas de défaite, le bébé et moi fuyons pour avoir la vie sauve. Le capitaine s'approcha de moi et m'embrassa une dernière fois avec tout l'amour qu'il éprouvait à mon égard avant de déposer un baiser sur le front de son fils et de lui caresser la joue.
Mon fils, j'espère que tu deviendras un grand homme. J'aurais aimé être là pour te voir grandir, te voir accomplir tes rêves, mais avec le sang qui coule dans tes veines, je sais que tu seras capable d'accomplir de grandes choses.
Mon mari se mit à pleurer, sachant sa fin proche et je ne pus retenir mes larmes à mon tour. Seulement, nous n'avions pas le temps de nous lamenter. Jacob se dépêcha de regagner le pont pour reprendre la bataille, n'ayant plus beaucoup d'hommes tandis que je m'enfuyais par la seconde porte de la cabine qui menait vers l'arrière du bateau. Là, un canot nous attendait. Je me dépêchais de le faire descendre dans l'eau avant d'y monter dessus et de couper les cordes pour commencer à ramer tandis que mon fils était allongé devant moi.
Alors que je m'éloignais, le bébé se mit à pleurer et nous étions encore trop près pour que cela passe inaperçu. En effet, les ennemis vinrent à l'arrière du bateau pour constater qu'une femme fuyait. Visiblement, ils avaient réussi à vaincre tous les membres de l'équipage, y compris mon mari qui devait avoir perdu la vie. J'aurais dû être effondrée, j'aurais dû pleurer toutes les larmes de mon corps, mais l'instant ne me le permettait pas. Je devais protéger mon enfant et ensuite, j'aurais tout le temps de me laisser aller. Les pirates adverses me prirent en joue et se mirent à tirer sur la barque. Aussitôt, je me suis jetée sur mon fils pour le couvrir avec mon corps avant de reprendre les rames pour m'éloigner.
Je ne sais combien de temps s'était écoulé, mais j'avais semé le bateau depuis un moment. Mon corps me faisait souffrir, j'avais été touché par quelques balles, je perdais du sang, mais je ne pouvais pas abandonner maintenant, pas avant d'être arrivée sur la terre ferme. Heureusement pour moi, une île était toute proche. Utilisant mes dernières forces, je ramais jusqu'à arriver sur la plage de cette île, sortant de la barque avec mon enfant. Ma vue se troubla lorsque je commençai à marcher et je tombais sur le sable, trop faible pour continuer. Devant moi, je voyais mon fils endormi tandis que la vie me quittait peu à peu. Je n'avais plus assez de force pour un dernier baiser ou des dernières paroles. Alors que ma vue se troublait de plus en plus, j'aperçus un loup s'approcher de nous. L'animal semblait inoffensif et se contentait de renifler mon corps presque inerte et l'enfant. Au fond de moi, avant de quitter ce monde à jamais, je priais pour que mon fils puisse s'en sortir, même si c'était un animal qui le sauvait.
Cela ne faisait pas si longtemps que les spectacles avaient commencés et même si je me délectais de voir mes petits esclaves lutter les uns contre les autres et s’entre-tuer pour acquérir une liberté qu'ils n'auraient jamais, les spectateurs commençaient à se lasser. C'était certes divertissant, mais ça devenait répétitif à force. C'est alors qu'une nouvelle idée m'est venu à l'esprit. Quand les esclaves se battent entre eux, c'est lassant oui, mais si on rajoutait des animaux sauvages à tout ça ? J'étais certain que mes clients apprécieraient et avec des bêtes féroces, on ne savait jamais à quoi s'attendre. C'est pourquoi, j'ai finalement décidé de me rendre de l'autre côté de l'île, là où il restait encore une nature et des animaux à capturer.
Accompagnés de mes hommes, nous traversions les collines par un chemin étroit avant de rejoindre enfin l'autre côté. On pouvait entendre les oiseaux chanter, le vent faire vibrer les feuilles et surtout un tas de bruits d'animaux sûrement terrifiants. Je savais qu'il y avait des fauves et des loups ici, c'était déjà plus que nécessaire. La recherche d'animaux nous prit beaucoup de temps et déjà que cela n'était pas facile de les trouver, cela l'était encore moins de réussir à les attraper. Il nous fallut malheureusement tuer un ou deux fauves qui se montraient bien trop agressifs et j'avais perdu l'un de mes hommes, mais nous avions mis la main sur trois lions et un jaguar. C'est alors que retentit le bruit d'un loup hurlant suivi rapidement d'un second qui semblait étrangement moins animal.
Suivant la provenance du son, nous sommes arrivés face à une horde de quatre loups prêts à se défendre. L'un d'eux sauta directement pour nous attaquer, sûrement l'alpha de la meute, et fut rapidement arrêté par plusieurs pinces de mes hommes. Celui-là, il me le fallait en vie. C'est alors que deux autres loups, plus petits, attaquèrent à leur tour. L'un d'eux réussit à mordre un de mes hommes à la cheville, le faisant hurler de douleur tandis que l'autre tentait d'attaquer un autre homme sans réussir pour le moment. L'homme mordu, de colère, sortit son pistolet et tira une balle dans la bête sauvage, la rendant alors immobile. Cela m'était égal, tant que je pouvais en avoir au moins deux.
C'est à ce moment que je l'ai aperçu. Il était caché un peu plus loin après le dernier loup qui n'avait pas encore attaqué, mais la perte de son ami ou je ne sais quoi l'attira. C'était un jeune garçon, d'environ dix ans je dirais, qui se tenait à quatre pattes sur ses mains et ses pieds. Il avait de longs cheveux rouges ébouriffés et des yeux rouges brillants d'une lueur sauvage. Il semblait mécontent et grognait contre nous, prêt à attaquer. C'était une merveille à mes yeux. Un enfant perdu dans ces lieux qui avaient miraculeusement survécu grâce à une meute de loup. Un enfant sauvage, une perle sans nom pour mon arène. Mes hommes semblaient aussi stupéfaits que moi, ne sachant comment réagir face à cela.
- Il me faut ce gamin ! Vivant, c'est compris ? Si vous lui infligez la moindre blessure, je m'assurerais de mettre fin à votre vie.
Distrait, celui qui luttait contre le loup encore en vie se fit mordre au bras. Un de ses collègues s'approche alors rapidement de lui pour frapper la bête et lui faire lâcher son bras, mais cette dernière revint à la charge et tandis que l'un de mes hommes sortait son arme pour tirer, le dernier loup qui n'avait pas encore bougé lui attrapa le poignet entre ses crocs et força violemment dessus, l'obligeant à lâcher son arme. La situation nous échappait, d'autant que l'alpha s'agitait de plus en plus, bien qu'il était maintenu. Les loups n'importaient plus désormais, je ne voulais plus que l'enfant. D'un signe de tête, je le fis comprendre à mes hommes et ils changèrent alors de méthodes. Rapidement, plusieurs coups de feu retentirent, abattant ainsi l'un des deux plus petits loups. Ceux qui maintenaient l'alpha allaient le tuer lui aussi, mais c'était sans compter sur le loup restant et l'enfant qui les en empêchèrent. Le gamin mordait tout comme les loups et c'était aussi douloureux. Il n'hésitait pas à arracher la chaire et utilisait même ses ongles bien trop longs comme des griffes.
- Dépêchez-vous de vous débarrasser de ces loups et attrapez moi ce gamin !
Aussitôt, chacun sortit son arme et alors que l'un de mes hommes perdit la vie après s'être fait attraper à la gorge par l'alpha, plusieurs balles finirent par avoir raison du plus fort des loups. L'enfant s'approcha de la bête et frotta son nez contre le museau du loup d'un air triste. Le dernier loup profita de la distraction pour me sauter directement dessus, mais je possédais moi aussi une arme évidemment et en un coup, la bête tomba au sol, en sang. Voyant cela, le gamin se mit à hurler tel un loup tandis qu'un flot de larmes coulaient le long de ses joues. Il se jeta sur moi à son tour, mais alors qu'il aperçut l'un de mes hommes s'approcher de lui pour l'attraper, il vira de direction au dernier moment et attrapa ce dernier à la gorge, la mordant de la même façon que son alpha et mettant fin à sa vie. Il leva la tête vers moi et alors que je le voyais avec le visage plein de sang, en pleurs et avec des yeux brillants d'une sauvagerie sans nom, je le trouvais plus magnifique encore. Rapidement, mes hommes réussirent à l'attraper et l'enfermèrent dans une des cages que nous transportions.
- Bien, beau travail à vous, malgré nos pertes. Cela suffira pour aujourd'hui, rentrons.
Tandis que nous reprenions le chemin jusqu'à l'arène, l'enfant ne lâcha pas le cadavre de son ancienne famille, continuant à pleurer et il se mit même à gémir tout comme le font les chiens. Je le laissais s'apitoyer, après tout je n'étais pas un monstre, mais il comprendrait bien vite qu'il n'avait plus besoin de ces bêtes. Désormais, j'étais sa famille et il deviendrait la star de mon arène. S'il pouvait parler, j'étais certain qu'il finirait par me remercier. Une fois arrivés à l'arène, je laissais mes hommes aller installer les nouveaux animaux dans leurs cages au sous-sol tandis que j'admirais la futur star de mon business. Le garçon lutta en me voyant et tenta de me griffer à travers les barreaux comme pour me toucher, ce qui me fit rire aux éclats. Quelle merveille !
- Je sais que tu ne comprends pas notre langage, tu n'y as jamais été habitué jusque là, mais sache malgré tout qu'à compter d'aujourd'hui je serais ton maître. Je trouverais un moyen de te le faire comprendre, de te dompter sans pour autant te retirer cette sauvagerie qui te rend unique. Tu es un trésor mon petit, un trésor que jamais je n'abandonnerais et tu pourrais m'amener très loin. Hmm... Comment pourrais-je t'appeler ? Car après tout, il te faut bien une prénom maintenant que tu as rejoint l'humanité. Oh, j'ai trouvé ! Je ne sais plus où j'ai entendu ce nom, mais il t'ira à merveille. Après tout, c'est celui d'un loup féroce et sauvage qui lui aussi a fini enchaîné. Désormais, tu te nommeras Fenrir.
Il ne pouvait comprendre le langage humain, mais il n'en avait pas besoin. Grâce à diverses tortures et notamment aux coups de fouet, j'ai réussi en quelques temps à le rendre docile face à moi, mais une fois dans l'arène, il suffisait que les autres esclaves commencent à l'attaquer pour qu'il révèle sa nature sauvage. Avec lui, c'était une véritable boucherie et les spectateurs étaient constamment comblés. Pour le rendre encore plus violent, je lui ai même fait apprendre des cours de maîtrise de sabre et dès qu'il commença à avoir une bonne maîtrise, ce fut encore plus beau qu'avant. Il faisait de vrais massacres pour mon plus grand bonheur. Cependant, je remarquais quelque chose. Chaque fois, alors que tous les spectateurs l'acclamaient, il versait une larme qui passait inaperçue. Peu m'importait du moment qu'il assurait le spectacle.
Ryuu, esclave de l'arène
Cela faisait environ cinq ans il me semble que Fenrir nous avait rejoint. Le maître en était très fier. Il avait beau n'être qu'un enfant, ça lui était complètement égal. Cet homme avait détruit ce gamin, il en avait fait un être sans émotions et sans conscience qui se contentait de tuer encore et encore. Je n'avais pas pu rester sans rien faire tandis que j'observais cet enfant sombrer de plus en plus dans la perversion morbide d'un homme sans cœur. Tous les esclaves le craignaient et à raison, mais j'avais décidé de l'aider. Je me souviens du jour où j'ai décidé de lui parler. Après tout, le sous-sol est fait de sorte à ce que les esclaves passent leur temps dans des sortes de chambres en cage et nous étions toujours deux dans ces dernières. Je m'étais donc retrouvé avec Fenrir, qui n'avait jamais tenté de m'attaquer ou simplement de me parler depuis son arrivée ici. En fait, il était tout simplement incapable de parler, c'était un enfant sauvage.
Quoiqu'il en soit, je m'étais décidé à tenter d'établir une communication avec lui, mais il m'a d'abord repoussé en me grognant dessus. Malgré tout, j'ai insisté et au travers des signes et de mimes j'ai fini par lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal. Petit à petit, il est devenu moins méfiant à mon égard, mais je ne pouvais pas dire s'il m'appréciait ou pas. Le fait est que depuis que Fenrir avait été capturé, il n'a plus jamais montré la moindre expression et c'est ce qui le rendait encore plus effrayant. Pourtant, il pouvait toujours ressentir les choses et je l'avais compris en commençant à me lier d'amitié avec lui.
Au bout d'un moment, j'avais décidé de tenter de lui apprendre notre langue, pour qu'il puisse se sentir moins à l'écart au milieu de tout ça. Ça n'avait pas été facile, mais grâce aux sons et à la prononciation, j'arrivais petit à petit à lui inculquer des mots. Ça a donc mis cinq ans avant qu'il puisse enfin établir une discussion et surtout qu'il puisse comprendre les autres. Désormais, il en était capable et j'étais fier de mes progrès. Je sais qu'il m'en était reconnaissant, mais évidemment, il n'a jamais pu le montrer. Ce soir-là, l'un des hommes du maître vint chercher Fenrir pour l'amener voir le propriétaire de ces lieux. C'était comme ça depuis qu'il avait atteint les quinze ans, le maître l'appelait des fois et personne ne savait ce qu'il s'y passait. Pour ma part, je l'avais compris, mais malheureusement, personne ne pouvait faire quoique ce soit pour l'aider et jamais il n'est revenu en pleurant. Fenrir était peut-être une bête sauvage dans l'arène, mais en dehors il possédait une résistance à toute épreuve et une grande force de caractère. Tandis que l'adolescent était parti, j'avais surpris deux des hommes du maître discuter entre eux.
- Alors, le maître a finalement décidé de faire combattre Fenrir et Ryuu ? Tu penses que le gosse pourra vraiment le tuer ? Après tout, c'est lui qui lui a appris notre langue, ils sont plutôt proches je crois.
- Peut-être, mais tu sais comment est Fenrir une fois dans l'arène, il ne fait pas de pitié !
J'étais fichu. Si je devais me battre contre mon seul ami ici, je savais que je n'avais aucune chance. Fenrir était le plus fort ici, tout simplement parce qu'il était le plus jeune et qu'il avait passé déjà cinq ans à se battre. Il avait développé une grande force et une grande endurance, sans compter qu'il avait pris des cours pour apprendre à manier l'épée. Et puis, il redevenait vraiment ce garçon sauvage qu'ils avaient trouvé une fois dans l'arène, il devenait même plus monstrueux que cela encore. Certes, ce n'est pas comme s'il n'avait jamais été blessé jusque là non plus, il n'était pas invincible, mais il gagnait presque toujours. Même quand il perdait, le maître s'arrangeait pour le faire gagner. Mais soudain, une idée me traversa l'esprit. En fait, c'était une chance pour nous. Si nous nous battons l'un contre l'autre, ça sera notre chance pour nous évader enfin de cet endroit maudit.
Le soir, alors qu'il revint, je me décidais de lui raconter mon plan. Alors que nous devrions nous affronter, nous en profiterions pour nous rebeller au dernier moment, tuant les hommes du maître rapidement avant de sauter par-delà le mur de l'arène afin de détourner le bateau d'un des spectateurs et de fuir. L'idée sembla l'intéresser et il accepta, ravi de pouvoir quitter cet endroit lui aussi. Ainsi, c'est sur ces pensées que nous nous endormions, prêts à regagner enfin cette douce liberté que nous attendions depuis longtemps. Le lendemain, c'était le jour du combat. Cependant, le maître me demanda moi pour une fois et même si j'étais étonné, je ne pouvais que m'y rendre, ne sachant ce qui m'attendait. Mais finalement, mon entretien avec lui dura un court instant et je regagnais le sous-sol pour me préparer au combat.
- Mesdames et Messieurs, je suis ravi de vous accueillir à nouveau au sein de mon arène ! Aujourd'hui, Fenrir, notre grande star, va affronter son compagnon de chambrée qu'il connaît depuis cinq ans maintenant, Ryuu ! Alors, sera-t-il aussi violent que d'habitude ? C'est maintenant que nous allons le voir. Que le combat commence !
Fenrir me fixa, attendant mon signal et je hochais légèrement de la tête pour qu'il se tourne prêt à attaquer les hommes du maître. Je profitais donc de ce moment pour me lancer sur lui et planter mon sabre dans son dos, évitant malheureusement l'un de ses points vitaux. L'adolescent cracha du sang et pour une fois, une expression put se lire sur son visage. Il était surpris bien sûr, mais je pouvais également lire dans ses yeux une profonde tristesse et un terrible sentiment de trahison.
- P... Pour...quoi ?
Il avait cru dur comme fer à notre évasion et à vrai dire, j'y avais cru aussi pendant la nuit. Mais les choses n'étaient plus pareilles désormais. Je retirais mon sabre de sa chair, prêt à le frapper à nouveau, mais Fenrir se tourna vers moi et para mon coup avec son épée. Son regard avait changé, il avait ce regard imperturbable et sauvage de chacun de ses combats, mais cette fois je voyais aussi une colère noire. Je parais son premier coup, mais la force qu'il y mit repoussa mon épée et il en profita pour me planter son sabre dans la jambe. Mettant un genou au sol, je continuais de parer le plus de coup possible, mais il prit un malin plaisir à me transpercer l'autre jambe, puis les eux bras l'un après l'autre. Je souffrais énormément tandis que mon sang se vidait et que je me retrouvais incapable de me défendre. Son regard changea à nouveau et il sembla interrogateur cette fois.
- J'ai vu le maître avant le combat... Il... Il m'a promis de me libérer si seulement j'arrivais à te tuer. Ses hommes ont entendu notre discussion hier, il savait que nous allions tenter de nous évader et c'était soit il me tuait sur-le-champ, soit je te tuais toi pour être libre... Comprends-moi Fenrir...
Je levais mon regard vers le maître qui affichait un sourire sadique. Je le savais. Il s'était joué de moi, il savait que mon ami me tuerait, il savait ce qui allait se passer. Il avait tout prévu et j'étais tombé dans le panneau. Enfin, pas complètement. Je savais aussi que j'aurais peu de chance de gagner, mais l'attraction de la liberté était trop forte. Je me mis à sangloter, comprenant mon erreur. J'ai fait passer ma liberté avant mon seul ami, je n'ai même pas essayé de mettre notre plan en marche. Même si le maître le savait, nous aurions peut-être eu une petite chance. Fenrir s'agenouilla devant moi. Il pleurait, trahi et déçu et me fixa d'un air indécis. J'étais plus monstrueux encore que le maître, jamais plus il ne pourrait avoir confiance en quelqu'un. Non. J'allais mourir, mais je devais réparer mon erreur.
- Je suis... Désolé Fenrir, je n'aurais pas dû... Pardonne moi. Pardonne mon erreur, je me suis laissé berner par mes illusions de liberté, je m'en veux... Il faut que tu me tues, tu n'as pas le choix, mais avant...
J’oubliais la douleur un instant pour me relever au mieux et j'attrapais mon sabre que je lançais droit vers le maître de toutes mes forces. Personne ne s'y était attendu et surtout pas lui qui se le prit dans le bras, le faisant hurler de douleur. Il se mit à saigner et hurla qu'on vienne le soigner et qu'on abatte celui qui l'avait blessé. Pour ma part, j'étais heureux d'avoir au moins pu faire cela avant de mourir. Je me laissais retomber contre le sol, prêt à faire face à ma mort. Je ne méritais plus que ça, mourir de la main de celui que j'ai trahi.
- Tu as été un bon élève Fenrir et mon seul ami ici. Si je ne t'avais pas eu, j'aurais abandonné espoir il y a bien longtemps. Tu es un garçon très fort c'est vrai, mais je sais, au fond de toi, que tu possèdes un cœur énorme. Ne laisse pas cet endroit te transformer en un monstre, ne laisse pas ma trahison briser toute confiance en toi. Tu finiras par sortir d'ici, j'en suis certain, mais il faudra te battre pour ça. Et quand tu seras dehors, tu veux bien explorer ce vaste monde pour moi, s'il te plait ? Trouve toi des gens en qui tu pourras avoir confiance et qui t'aimeront et vois à quel point ce monde est grand de tes propres yeux. Fais le Fenrir, pour moi.
Mes dernières paroles semblèrent l'émouvoir plus encore et malgré les larmes qui coulaient à flot sur ses joues, l'adolescent prit son sabre en main et m'acheva en transperçant mon cœur. Tandis que la vie me quittait, la douleur faisait place au regret et surtout à mes espoirs pour ce garçon. J'espérais qu'un jour, il puisse réellement se libérer et qu'il puisse accomplir mon rêve. Je continuerais de le surveiller de loin, sans qu'il ne me voit et j'espère de tout mon cœur qu'un jour, où que je sois, je pourrais le voir enfin sourire et profiter de la vie. Ainsi, je lâchais mon dernier souffle sur ce combat qui resta évidemment le plus impressionnant et le plus mémorable de tous au sein de cette arène.
- Écoutez-moi bien, d'après nos informations, il se tient ici une sorte d'arène où se battent des esclaves entre eux. Celui qui tient les ficelles possède à ses côtés plusieurs hommes armés, nous devons donc agir avec prudence. Je commencerais par m'y rendre seul pour observer combien d'hommes en tout sont postés près de l'arène et je vous donnerais toutes ces informations. À mon signal, vous prendrez l'arène de tous les côtés et nous libérerons ces pauvres esclaves illicites. Compris ?
Mes hommes acquiescèrent tandis que nous nous avancions vers ces collines qui se situaient au centre de l'île, sachant que le trafic se passait de l'autre côté de l'île. Rapidement, j'atteignais cette arène d'une taille plutôt moyenne, sûrement par manque de moyen et pour garder une certaine discrétion, et les spectateurs étaient en train de rentrer. J'avançais vers l'entrée gardée par deux hommes qui me demandèrent mon ticket. Heureusement, la personne qui nous avait prévenu de tout ça était justement un client qui avait été choqué la première fois qu'il y est venu. Bien entendu, je n'ai pas décidé de retenir le fait qu'il ait payé pour une activité illicite. Les gardes me laissèrent passer et je m'installais dans l'arène, observant discrètement autour de moi pour compter le nombre de gardes.
Le responsable de tout ça, assis face à l'arène dans ce qu'on pourrait appeler une loge ouverte débuta son speech d'ouverture tandis que deux esclaves entrèrent dans l'arène. L'un d'eux attira mon attention, il était jeune, sûrement la vingtaine, grand, en pleine forme physique quoiqu'un peu maigre et il possédait une aura bestiale. De plus, son visage demeurait totalement impassible tandis que son adversaire avait l'air craintif. Il fallait que j'agisse avant le début du combat, je ne pouvais pas laisser l'un d'eux deux mourir. Pourtant, les deux dégainèrent leurs sabres et le combat débuta. Le jeune homme aux cheveux rouges sembla soudainement habité d'une férocité sauvage. Discrètement, j'amenais mon escargophone le plus près possible de ma bouche.
- Je vois quinze hommes dans l'arène en plus des deux à l'entrée, ils doivent sûrement en garder d'autres là où sont gardés les esclaves. Préparez-vous à agir bientôt.
J'entendis un cri retentir et observa le centre de l'arène où le garçon aux cheveux rouges venait de transpercer le bras droit de son adversaire, faisant gicler le sang. Merde, il fallait intervenir maintenant si je voulais arrêter tout ça. Je donnais le signal à mes hommes qui entrèrent de tous les côtés, armes en main pour menacer chacun des hommes qui se tenaient en tant que gardes. Je me levais de mon siège, sortant mon fusil avant d'ordonner à trois de mes hommes d'aller chercher les autres esclaves. Le propriétaire se tourna vers moi, visiblement contrarié et surpris.
- Que veut dire tout cela ?!
- Je suis Vellan Goth, capitaine de la marine et je vous arrête pour trafic d'esclaves et surtout pour avoir créé ce marché de la mort au sein de cette arène.
Mes trois hommes m'informèrent qu'ils avaient trouvé un sous-sol où étaient tous les esclaves, tout était désormais fini pour ces personnes. Ou presque. L'homme aux cheveux rouges semblaient avoir profité de ce remue ménage pour grimper jusqu'à la loge de son maître et il se tenait maintenant face à lui avec un air impassible, mais pourtant, tout le monde pouvait sentir la haine immense qui le submergeait à cet instant. Aucun de mes hommes ne pouvait l'arrêter, ayant chacun l'un des gardes en joue et de toute façon, la scène se déroula trop vite pour que l'un de nous puisse intervenir.
- Fenrir ? Que fais-tu ? Protège moi !
- Je n'avais jamais cru que ce moment viendrait, mais finalement je peux enfin me venger de toutes ces années. Adieu Maître, j'espère que vous pourrirez là où vous irez.
D'un geste vif et précis, le garçon transperça le cœur de son maître. Le spectacle horrifia quelques spectateurs et pour ma part, je me contentais de soupirer, constatant que cet acte me causerait du soucis. Après cela, mes hommes et moi arrêtâmes les hommes au service du propriétaire ainsi que les clients qui n'avaient rien fait contre cela et nous nous occupâmes des esclaves en leur apportant un peu à manger et en leur promettant de les ramener en sûreté. Plutôt qu'être fous de joie, de hurler de bonheur et de leur liberté enfin acquise, ils commencèrent avant tout par détruire l'arène qu'ils détestaient tant.
Alors que l'endroit était en flamme, leur prouvant bel et bien qu'ils ne seraient plus enchaînés, ils se mirent enfin à rire aux éclats et à bondir de joie. Tous hormis ce garçon aux cheveux rouges qui restaient impassible, comme si tout cela lui était égal. Il restait à l'écart des autres, l'air pensif et je m'approchais de lui, curieux et soucieux. Il ne dit rien et ne tourna même pas le regard vers moi tandis que je m'asseyais à côté de lui.
- Tu t'appelles Fenrir, c'est ça ? Les esclaves m'ont parlé un peu de toi. Tu étais un enfant sauvage qu'on a rendu esclave et cela fait dix ans environ que tu combats au sein de cette arène. Ils m'ont dit tout ce que tu avais subi et la bête assoiffée de sang que tu étais une fois dans l'arène. Tu n'es pas heureux d'être enfin libre après tout ce temps ? Après tout, tu n'as pratiquement connu que l'esclavage jusque là.
- Je suis heureux, même si ça ne se voit pas. Je suis, comment on dit déjà, soucieux je crois, aussi. Vous allez faire quoi avec moi ? J'ai tué beaucoup de gens et j'ai tué le maître...
C'est vrai qu'il était dangereux, tous les anciens esclaves me l'ont dit. Lâcher une telle personne dans la nature serait peut-être dangereux, mais pourtant, je ne pouvais me résoudre à le faire. Ce garçon avait d'abord grandi auprès des animaux et lorsqu'il est retourné parmi les siens, c'était enchaîné et forcé de tuer ses semblables. Psychologiquement, il n'était peut-être pas prêt pour découvrir le monde, mais c'était ce qu'il méritait. Je me devais de le laisser partir, de le laisser profiter de sa liberté et de découvrir ce monde. J'étais incapable de l'enchaîner à nouveau, même si ce n'était pas en tant qu'esclave.
- Peut-être que je fais une erreur, tu es quelqu'un de dangereux après tout, mais je te laisserais partir. Je ne peux pas t'offrir de l'aide comme pour les autres parce que tu as tué un homme en dehors des autres fois où l'on t'avait forcé et tu seras sûrement forcé de vivre comme un vagabond, mais tu te dois de profiter de ta liberté. Alors, pars et je fermerais les yeux pour cette fois.
- Merci... Il n'y a que deux choses qui me rendent dangereux, l'arène, mais elle n'existe plus et cette épée, c'était avec ça que je me battais et que je tuais. Pour vous remercier de nous avoir tous sauvé, je vous fais la promesse de ne plus jamais me servir d'une épée. Plus jamais.
Il se débarrassa de son sabre et le jeta à terre. Je souriais face à sa réaction et lui offrit finalement une canot pour qu'il puisse s'en aller. Je ne savais pas ce qu'il allait devenir et je ne le connaissais pas assez pour être sûr qu'il ne ferait de mal à personne, mais mon instinct me disait pourtant de lui faire confiance. En fait, ma conscience semblait apaisée par ce choix que j'avais fait. J'avais libéré un jeune homme de son passé tragique. Je lui avais permis de vivre comme tout le monde et cela sera sans doute la plus belle réussite de ma carrière. Ainsi, alors que je l'observais s'éloigner, j'ordonnais à mes hommes de préparer le bateau pour rentrer et m'occuper de tous ces esclaves que la vie n'avait pas gâtés.
Fenrir, ancien esclave, vagabond
Comment profiter de la liberté lorsque l'on en connaît pas la signification ? Après la libération de l'arène, j'ai navigué sans but précis ni aucune destination. Je suis finalement arrivé sur une île calme et paisible où les villageois m'ont d'abord regardé avec une sorte de méfiance. Il fallait dire que j'étais sale, j'avais un peu de sang séché et j'étais très peu vêtu puisque je portais mes habits d'esclave. Une petite fille a fini par s'avancer vers moi d'un air timide et leva la tête pour me regarder. C'était la première fois que je voyais une enfant et d'ailleurs que je voyais des femmes en général, mais ça ne m'a pas plus perturbé que ça. Après tout, les hommes et les femmes se ressemblent beaucoup, je ne vois pas où sont les différences.
- Dites monsieur, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Vous êtes un méchant ?
- Un méchant ? Non... Non, je suis un simple vagabond, j'erre sur les mers. Je ne sais pas où aller en fait...
La fille m'amena jusqu'à sa maison et bien entendu, sa mère fut d'abord surprise en me voyant entrer, mais bien vite, je découvris sa gentillesse lorsqu'elle me proposa de prendre une douche chez eux. J'eus beaucoup de mal à comprendre comment marchait une douche, mais finalement l'eau me fit le plus grand bien, comme si je me nettoyais enfin de mon passé. Je sortis nu et trempé et la femme de la maison, Cecil, en fut surpris et même choquée. Je ne savais pas encore ce qu'était la pudeur. J'avais eu l'habitude d'être nu avec les loups puis presque nu en tant qu'esclave. Elle m'expliqua que ça ne se faisait pas et me proposa de m'acheter des vêtements seulement, étant trop habitué à être peu vêtu, les vêtements m’incommodaient. Je me suis finalement contenté d'une tenue légère en lin ou je ne sais quoi.
Par la suite, je dus expliquer à la matriarche que je ne connaissais pas grand chose de ce monde, sans lui raconter l'histoire de l'esclavage, et elle décida de m'aider et de m'apprendre ce qu'elle pouvait. De plus, elle remarqua au fil des jours que je possédais des sens développés ou du moins que je savais plus utiliser du fait de mon passage dans la nature sauvage que la plupart des gens. Oui, elle m'avait accueilli chez elle. Pas tout de suite évidemment, elle avait réussi à me faire avoir une chambre dans l'un des hôtels du village puis petit à petit, elle me fit confiance et m'invita à séjourner chez elle et sa fille tant que j'en avais besoin. Je n'étais pas habitué à tant de gentillesse, mais c'était agréable de le découvrir.
Quoiqu'il en soit, en découvrant mon rapprochement aux animaux et notamment au niveau des sens, elle se proposa de m'apprendre quelque chose d'assez pratique de nos jours et qu'elle maîtrisait plutôt bien : la navigation. C'était une ancienne navigatrice plutôt douée d'un navire marchand. Je ne savais pas lire alors elle m'apprit tout ce qu'il fallait savoir oralement, m'aidant à utiliser mes sens avant tout, mais aussi à utiliser les animaux comme repère. Les mouettes pouvaient nous indiquer la direction du vent par exemple, mais on pouvait sentir plusieurs sortes de vents différents grâce à nos sens aussi. Ainsi, j'ai passé environ trois années à apprendre auprès de cette femme et à profiter d'un endroit paisible pour me reposer après toutes ces années.
Finalement, l'heure vint pour moi de partir, de prendre la mer. Cecil et sa fille, Lily, m'accompagnèrent jusqu'à mon canot qui était toujours en bon état et m'offrirent même un sac de provisions. La petite fille était en larme et même si je ne pouvais lui sourire ou montrer une quelconque tristesse, elle comprit alors que je frottais le haut de sa tête tendrement qu'elle me manquerait aussi. La mère me serra contre elle, elle me considérait presque comme un fils désormais et je voyais qu'elle se retenait de pleurer.
- Merci pour tout, à vous deux. Je reviendrais vous voir dès que j'aurais accompli mon rêve.
- Ton rêve ? Qu'est-ce que c'est ?
- Ce n'est pas exactement le mien, c'est celui d'un ancien ami à moi qu'il m'a demandé d'accomplir à sa place. Je compte découvrir à quel point le monde est vaste de mes propres yeux et je veux rencontrer des gens qui m'aimeront, des gens en qui je peux avoir confiance. Je veux profiter de ma liberté, tout simplement.
Sur ces mots, je quittais l'île, faisant un signe de la main à celles qui sont un peu comme ma famille, prêt à partir à l'aventure sur ces mers afin de réaliser le rêve de Ryuu, mon rêve désormais. Je fermais les yeux pour ressentir le sens du vent et prit sa direction, déterminé avant tout à rencontrer un équipage qui m'accepterait.
La mer était calme ce soir-là, tout autant que le ciel sombre de la nuit. Les étoiles brillaient haut et je me laissais bercer par le bruit de l'eau s'écrasant doucement contre la coque du bateau. Ce genre de moments calmes étaient devenus rares récemment. L'équipage semblait s'occuper comme ils le pouvaient, impatients de rencontrer à nouveau un autre navire, impatients de pouvoir se battre encore. Mon mari s'avança vers moi, me regardant avec tendresse. C'était un homme grand, très grand et assez bien bâti. Ses cheveux marrons étaient constamment ébouriffés et s'associaient parfaitement avec ses yeux rouges. Il s'arrêta face à moi, glissant sa main dans ma longue chevelure rouge pour la caresser et déposa un baiser doux sur mes lèvres.
- Tout va bien Mila ? Où est-il ?
Malgré les airs qu'il se donnait, c'était un père attentionné. Je pouvais comprendre après tout, il se devait de garder l'image d'un homme fort devant ses hommes, c'était le capitaine après tout. Je me relevais avant d'attraper sa main et de l'amener avec moi jusqu'à notre cabine. Dans le tout petit lit juste à côté du nôtre était endormi le fruit de notre amour, notre cadeau le plus précieux. Jacob s'avança alors vers le berceau pour observer son enfant. Un petit garçon avec une petite touffe rouge, tout comme moi, mais qui possédait les yeux de son père et le visage aussi. Le capitaine se pencha pour embrasser le bambin en faisant attention à ne pas le réveiller.
- Il dort comme un petit ange, ne t'en fais pas.
Lui comme moi savions à quel point c'était dangereux de garder un enfant à bord d'un bateau pirate. Après tout, le danger nous guettait constamment et nous n'étions jamais à l'abri d'un homme cruel prêt à l'égorger. Cependant, c'était ainsi qu'était notre vie et nous avions décidé qu'il en ferait partie, avec tous les risques que cela impliquait. Cela faisait déjà un peu plus d'un an que nous l'avions avec nous et il ne lui était jamais rien arrivé jusque là. Mon mari me fit signe de m'approcher et m'enlaça, profitant d'un moment d'intimité. C'était le genre de moments que je préférais.
- Capitaine ! Navire ennemi en vue !
Comme d'habitude, ces moments étaient très courts. Jacob sortit en vitesse pour aller voir de quel genre de bateau il s'agissait. En reconnaissant le pavillon noir des pirates, il décida de lancer un assaut et apparemment, les autres avaient décidé la même chose puisqu'ils s'approchaient aussi vers nous. Comme à chaque attaque, je restais dans la cabine, un couteau à la main, pour protéger notre enfant. J'entendis alors simplement les hommes hurler avant qu'il n'y ait des bruits de sabres, de balles et tout ce que l'on entend lors d'une bataille. Le brouhaha réveilla l'enfant qui se mit à pleurer. Aussitôt, je me jetais sur lui pour le prendre contre moi et le calmer. La porte s'ouvrit alors en fracas et un sentiment de peur me fit frissonner avant de reconnaître mon mari à la porte, visiblement blessé.
- On est mal ! Ils sont plus nombreux et surtout plus forts que nous Mila, il faut faire quelque chose ! Je ne peux pas abandonner mon équipage, pars avec notre fils.
- Hors de question, je ne peux pas te laisser !
- Rappelle toi notre promesse ? Tu dois la tenir, pars !
Lorsque j'étais tombé enceinte, Jacob avait accepté de garder l'enfant à condition qu'en cas de défaite, le bébé et moi fuyons pour avoir la vie sauve. Le capitaine s'approcha de moi et m'embrassa une dernière fois avec tout l'amour qu'il éprouvait à mon égard avant de déposer un baiser sur le front de son fils et de lui caresser la joue.
Mon fils, j'espère que tu deviendras un grand homme. J'aurais aimé être là pour te voir grandir, te voir accomplir tes rêves, mais avec le sang qui coule dans tes veines, je sais que tu seras capable d'accomplir de grandes choses.
Mon mari se mit à pleurer, sachant sa fin proche et je ne pus retenir mes larmes à mon tour. Seulement, nous n'avions pas le temps de nous lamenter. Jacob se dépêcha de regagner le pont pour reprendre la bataille, n'ayant plus beaucoup d'hommes tandis que je m'enfuyais par la seconde porte de la cabine qui menait vers l'arrière du bateau. Là, un canot nous attendait. Je me dépêchais de le faire descendre dans l'eau avant d'y monter dessus et de couper les cordes pour commencer à ramer tandis que mon fils était allongé devant moi.
Alors que je m'éloignais, le bébé se mit à pleurer et nous étions encore trop près pour que cela passe inaperçu. En effet, les ennemis vinrent à l'arrière du bateau pour constater qu'une femme fuyait. Visiblement, ils avaient réussi à vaincre tous les membres de l'équipage, y compris mon mari qui devait avoir perdu la vie. J'aurais dû être effondrée, j'aurais dû pleurer toutes les larmes de mon corps, mais l'instant ne me le permettait pas. Je devais protéger mon enfant et ensuite, j'aurais tout le temps de me laisser aller. Les pirates adverses me prirent en joue et se mirent à tirer sur la barque. Aussitôt, je me suis jetée sur mon fils pour le couvrir avec mon corps avant de reprendre les rames pour m'éloigner.
Je ne sais combien de temps s'était écoulé, mais j'avais semé le bateau depuis un moment. Mon corps me faisait souffrir, j'avais été touché par quelques balles, je perdais du sang, mais je ne pouvais pas abandonner maintenant, pas avant d'être arrivée sur la terre ferme. Heureusement pour moi, une île était toute proche. Utilisant mes dernières forces, je ramais jusqu'à arriver sur la plage de cette île, sortant de la barque avec mon enfant. Ma vue se troubla lorsque je commençai à marcher et je tombais sur le sable, trop faible pour continuer. Devant moi, je voyais mon fils endormi tandis que la vie me quittait peu à peu. Je n'avais plus assez de force pour un dernier baiser ou des dernières paroles. Alors que ma vue se troublait de plus en plus, j'aperçus un loup s'approcher de nous. L'animal semblait inoffensif et se contentait de renifler mon corps presque inerte et l'enfant. Au fond de moi, avant de quitter ce monde à jamais, je priais pour que mon fils puisse s'en sortir, même si c'était un animal qui le sauvait.
Josef, ancien marchand marin
Cet endroit était parfait. Il n'y avait pas autant d'îles sur les blues que sur Grand Line, mais malgré tout, on pouvait encore en découvrir certaines inhabitées parce que trop petite. J'en avais trouvé une comme il y a plusieurs années, une île entièrement constituée d'animaux et elle était comme séparée en deux par une chaîne de collines. Elles n'étaient pas grandes, mais juste assez pour cacher mon trésor, mon arène. Bien entendu, l'esclavage était interdit hormis dans quelques lieux, mais qui viendrait chercher sur cette île inhabitée ? Il me suffisait de réussir à m'en procurer et je n'avais plus qu'à les faire combattre pour le plaisir de mes spectateurs privés. C'était un risque, je le reconnais, d'ouvrir mon spectacle à des gens extérieurs mais mon arène était un endroit très privé et je m'assurais que chaque client comprenne l'importance de garder cet endroit secret. Après tout, il fallait bien que je finance la construction de ma petite arène et mes hommes.Cela ne faisait pas si longtemps que les spectacles avaient commencés et même si je me délectais de voir mes petits esclaves lutter les uns contre les autres et s’entre-tuer pour acquérir une liberté qu'ils n'auraient jamais, les spectateurs commençaient à se lasser. C'était certes divertissant, mais ça devenait répétitif à force. C'est alors qu'une nouvelle idée m'est venu à l'esprit. Quand les esclaves se battent entre eux, c'est lassant oui, mais si on rajoutait des animaux sauvages à tout ça ? J'étais certain que mes clients apprécieraient et avec des bêtes féroces, on ne savait jamais à quoi s'attendre. C'est pourquoi, j'ai finalement décidé de me rendre de l'autre côté de l'île, là où il restait encore une nature et des animaux à capturer.
Accompagnés de mes hommes, nous traversions les collines par un chemin étroit avant de rejoindre enfin l'autre côté. On pouvait entendre les oiseaux chanter, le vent faire vibrer les feuilles et surtout un tas de bruits d'animaux sûrement terrifiants. Je savais qu'il y avait des fauves et des loups ici, c'était déjà plus que nécessaire. La recherche d'animaux nous prit beaucoup de temps et déjà que cela n'était pas facile de les trouver, cela l'était encore moins de réussir à les attraper. Il nous fallut malheureusement tuer un ou deux fauves qui se montraient bien trop agressifs et j'avais perdu l'un de mes hommes, mais nous avions mis la main sur trois lions et un jaguar. C'est alors que retentit le bruit d'un loup hurlant suivi rapidement d'un second qui semblait étrangement moins animal.
Suivant la provenance du son, nous sommes arrivés face à une horde de quatre loups prêts à se défendre. L'un d'eux sauta directement pour nous attaquer, sûrement l'alpha de la meute, et fut rapidement arrêté par plusieurs pinces de mes hommes. Celui-là, il me le fallait en vie. C'est alors que deux autres loups, plus petits, attaquèrent à leur tour. L'un d'eux réussit à mordre un de mes hommes à la cheville, le faisant hurler de douleur tandis que l'autre tentait d'attaquer un autre homme sans réussir pour le moment. L'homme mordu, de colère, sortit son pistolet et tira une balle dans la bête sauvage, la rendant alors immobile. Cela m'était égal, tant que je pouvais en avoir au moins deux.
C'est à ce moment que je l'ai aperçu. Il était caché un peu plus loin après le dernier loup qui n'avait pas encore attaqué, mais la perte de son ami ou je ne sais quoi l'attira. C'était un jeune garçon, d'environ dix ans je dirais, qui se tenait à quatre pattes sur ses mains et ses pieds. Il avait de longs cheveux rouges ébouriffés et des yeux rouges brillants d'une lueur sauvage. Il semblait mécontent et grognait contre nous, prêt à attaquer. C'était une merveille à mes yeux. Un enfant perdu dans ces lieux qui avaient miraculeusement survécu grâce à une meute de loup. Un enfant sauvage, une perle sans nom pour mon arène. Mes hommes semblaient aussi stupéfaits que moi, ne sachant comment réagir face à cela.
- Il me faut ce gamin ! Vivant, c'est compris ? Si vous lui infligez la moindre blessure, je m'assurerais de mettre fin à votre vie.
Distrait, celui qui luttait contre le loup encore en vie se fit mordre au bras. Un de ses collègues s'approche alors rapidement de lui pour frapper la bête et lui faire lâcher son bras, mais cette dernière revint à la charge et tandis que l'un de mes hommes sortait son arme pour tirer, le dernier loup qui n'avait pas encore bougé lui attrapa le poignet entre ses crocs et força violemment dessus, l'obligeant à lâcher son arme. La situation nous échappait, d'autant que l'alpha s'agitait de plus en plus, bien qu'il était maintenu. Les loups n'importaient plus désormais, je ne voulais plus que l'enfant. D'un signe de tête, je le fis comprendre à mes hommes et ils changèrent alors de méthodes. Rapidement, plusieurs coups de feu retentirent, abattant ainsi l'un des deux plus petits loups. Ceux qui maintenaient l'alpha allaient le tuer lui aussi, mais c'était sans compter sur le loup restant et l'enfant qui les en empêchèrent. Le gamin mordait tout comme les loups et c'était aussi douloureux. Il n'hésitait pas à arracher la chaire et utilisait même ses ongles bien trop longs comme des griffes.
- Dépêchez-vous de vous débarrasser de ces loups et attrapez moi ce gamin !
Aussitôt, chacun sortit son arme et alors que l'un de mes hommes perdit la vie après s'être fait attraper à la gorge par l'alpha, plusieurs balles finirent par avoir raison du plus fort des loups. L'enfant s'approcha de la bête et frotta son nez contre le museau du loup d'un air triste. Le dernier loup profita de la distraction pour me sauter directement dessus, mais je possédais moi aussi une arme évidemment et en un coup, la bête tomba au sol, en sang. Voyant cela, le gamin se mit à hurler tel un loup tandis qu'un flot de larmes coulaient le long de ses joues. Il se jeta sur moi à son tour, mais alors qu'il aperçut l'un de mes hommes s'approcher de lui pour l'attraper, il vira de direction au dernier moment et attrapa ce dernier à la gorge, la mordant de la même façon que son alpha et mettant fin à sa vie. Il leva la tête vers moi et alors que je le voyais avec le visage plein de sang, en pleurs et avec des yeux brillants d'une sauvagerie sans nom, je le trouvais plus magnifique encore. Rapidement, mes hommes réussirent à l'attraper et l'enfermèrent dans une des cages que nous transportions.
- Bien, beau travail à vous, malgré nos pertes. Cela suffira pour aujourd'hui, rentrons.
Tandis que nous reprenions le chemin jusqu'à l'arène, l'enfant ne lâcha pas le cadavre de son ancienne famille, continuant à pleurer et il se mit même à gémir tout comme le font les chiens. Je le laissais s'apitoyer, après tout je n'étais pas un monstre, mais il comprendrait bien vite qu'il n'avait plus besoin de ces bêtes. Désormais, j'étais sa famille et il deviendrait la star de mon arène. S'il pouvait parler, j'étais certain qu'il finirait par me remercier. Une fois arrivés à l'arène, je laissais mes hommes aller installer les nouveaux animaux dans leurs cages au sous-sol tandis que j'admirais la futur star de mon business. Le garçon lutta en me voyant et tenta de me griffer à travers les barreaux comme pour me toucher, ce qui me fit rire aux éclats. Quelle merveille !
- Je sais que tu ne comprends pas notre langage, tu n'y as jamais été habitué jusque là, mais sache malgré tout qu'à compter d'aujourd'hui je serais ton maître. Je trouverais un moyen de te le faire comprendre, de te dompter sans pour autant te retirer cette sauvagerie qui te rend unique. Tu es un trésor mon petit, un trésor que jamais je n'abandonnerais et tu pourrais m'amener très loin. Hmm... Comment pourrais-je t'appeler ? Car après tout, il te faut bien une prénom maintenant que tu as rejoint l'humanité. Oh, j'ai trouvé ! Je ne sais plus où j'ai entendu ce nom, mais il t'ira à merveille. Après tout, c'est celui d'un loup féroce et sauvage qui lui aussi a fini enchaîné. Désormais, tu te nommeras Fenrir.
Il ne pouvait comprendre le langage humain, mais il n'en avait pas besoin. Grâce à diverses tortures et notamment aux coups de fouet, j'ai réussi en quelques temps à le rendre docile face à moi, mais une fois dans l'arène, il suffisait que les autres esclaves commencent à l'attaquer pour qu'il révèle sa nature sauvage. Avec lui, c'était une véritable boucherie et les spectateurs étaient constamment comblés. Pour le rendre encore plus violent, je lui ai même fait apprendre des cours de maîtrise de sabre et dès qu'il commença à avoir une bonne maîtrise, ce fut encore plus beau qu'avant. Il faisait de vrais massacres pour mon plus grand bonheur. Cependant, je remarquais quelque chose. Chaque fois, alors que tous les spectateurs l'acclamaient, il versait une larme qui passait inaperçue. Peu m'importait du moment qu'il assurait le spectacle.
Ryuu, esclave de l'arène
Cela faisait environ cinq ans il me semble que Fenrir nous avait rejoint. Le maître en était très fier. Il avait beau n'être qu'un enfant, ça lui était complètement égal. Cet homme avait détruit ce gamin, il en avait fait un être sans émotions et sans conscience qui se contentait de tuer encore et encore. Je n'avais pas pu rester sans rien faire tandis que j'observais cet enfant sombrer de plus en plus dans la perversion morbide d'un homme sans cœur. Tous les esclaves le craignaient et à raison, mais j'avais décidé de l'aider. Je me souviens du jour où j'ai décidé de lui parler. Après tout, le sous-sol est fait de sorte à ce que les esclaves passent leur temps dans des sortes de chambres en cage et nous étions toujours deux dans ces dernières. Je m'étais donc retrouvé avec Fenrir, qui n'avait jamais tenté de m'attaquer ou simplement de me parler depuis son arrivée ici. En fait, il était tout simplement incapable de parler, c'était un enfant sauvage.
Quoiqu'il en soit, je m'étais décidé à tenter d'établir une communication avec lui, mais il m'a d'abord repoussé en me grognant dessus. Malgré tout, j'ai insisté et au travers des signes et de mimes j'ai fini par lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal. Petit à petit, il est devenu moins méfiant à mon égard, mais je ne pouvais pas dire s'il m'appréciait ou pas. Le fait est que depuis que Fenrir avait été capturé, il n'a plus jamais montré la moindre expression et c'est ce qui le rendait encore plus effrayant. Pourtant, il pouvait toujours ressentir les choses et je l'avais compris en commençant à me lier d'amitié avec lui.
Au bout d'un moment, j'avais décidé de tenter de lui apprendre notre langue, pour qu'il puisse se sentir moins à l'écart au milieu de tout ça. Ça n'avait pas été facile, mais grâce aux sons et à la prononciation, j'arrivais petit à petit à lui inculquer des mots. Ça a donc mis cinq ans avant qu'il puisse enfin établir une discussion et surtout qu'il puisse comprendre les autres. Désormais, il en était capable et j'étais fier de mes progrès. Je sais qu'il m'en était reconnaissant, mais évidemment, il n'a jamais pu le montrer. Ce soir-là, l'un des hommes du maître vint chercher Fenrir pour l'amener voir le propriétaire de ces lieux. C'était comme ça depuis qu'il avait atteint les quinze ans, le maître l'appelait des fois et personne ne savait ce qu'il s'y passait. Pour ma part, je l'avais compris, mais malheureusement, personne ne pouvait faire quoique ce soit pour l'aider et jamais il n'est revenu en pleurant. Fenrir était peut-être une bête sauvage dans l'arène, mais en dehors il possédait une résistance à toute épreuve et une grande force de caractère. Tandis que l'adolescent était parti, j'avais surpris deux des hommes du maître discuter entre eux.
- Alors, le maître a finalement décidé de faire combattre Fenrir et Ryuu ? Tu penses que le gosse pourra vraiment le tuer ? Après tout, c'est lui qui lui a appris notre langue, ils sont plutôt proches je crois.
- Peut-être, mais tu sais comment est Fenrir une fois dans l'arène, il ne fait pas de pitié !
J'étais fichu. Si je devais me battre contre mon seul ami ici, je savais que je n'avais aucune chance. Fenrir était le plus fort ici, tout simplement parce qu'il était le plus jeune et qu'il avait passé déjà cinq ans à se battre. Il avait développé une grande force et une grande endurance, sans compter qu'il avait pris des cours pour apprendre à manier l'épée. Et puis, il redevenait vraiment ce garçon sauvage qu'ils avaient trouvé une fois dans l'arène, il devenait même plus monstrueux que cela encore. Certes, ce n'est pas comme s'il n'avait jamais été blessé jusque là non plus, il n'était pas invincible, mais il gagnait presque toujours. Même quand il perdait, le maître s'arrangeait pour le faire gagner. Mais soudain, une idée me traversa l'esprit. En fait, c'était une chance pour nous. Si nous nous battons l'un contre l'autre, ça sera notre chance pour nous évader enfin de cet endroit maudit.
Le soir, alors qu'il revint, je me décidais de lui raconter mon plan. Alors que nous devrions nous affronter, nous en profiterions pour nous rebeller au dernier moment, tuant les hommes du maître rapidement avant de sauter par-delà le mur de l'arène afin de détourner le bateau d'un des spectateurs et de fuir. L'idée sembla l'intéresser et il accepta, ravi de pouvoir quitter cet endroit lui aussi. Ainsi, c'est sur ces pensées que nous nous endormions, prêts à regagner enfin cette douce liberté que nous attendions depuis longtemps. Le lendemain, c'était le jour du combat. Cependant, le maître me demanda moi pour une fois et même si j'étais étonné, je ne pouvais que m'y rendre, ne sachant ce qui m'attendait. Mais finalement, mon entretien avec lui dura un court instant et je regagnais le sous-sol pour me préparer au combat.
- Mesdames et Messieurs, je suis ravi de vous accueillir à nouveau au sein de mon arène ! Aujourd'hui, Fenrir, notre grande star, va affronter son compagnon de chambrée qu'il connaît depuis cinq ans maintenant, Ryuu ! Alors, sera-t-il aussi violent que d'habitude ? C'est maintenant que nous allons le voir. Que le combat commence !
Fenrir me fixa, attendant mon signal et je hochais légèrement de la tête pour qu'il se tourne prêt à attaquer les hommes du maître. Je profitais donc de ce moment pour me lancer sur lui et planter mon sabre dans son dos, évitant malheureusement l'un de ses points vitaux. L'adolescent cracha du sang et pour une fois, une expression put se lire sur son visage. Il était surpris bien sûr, mais je pouvais également lire dans ses yeux une profonde tristesse et un terrible sentiment de trahison.
- P... Pour...quoi ?
Il avait cru dur comme fer à notre évasion et à vrai dire, j'y avais cru aussi pendant la nuit. Mais les choses n'étaient plus pareilles désormais. Je retirais mon sabre de sa chair, prêt à le frapper à nouveau, mais Fenrir se tourna vers moi et para mon coup avec son épée. Son regard avait changé, il avait ce regard imperturbable et sauvage de chacun de ses combats, mais cette fois je voyais aussi une colère noire. Je parais son premier coup, mais la force qu'il y mit repoussa mon épée et il en profita pour me planter son sabre dans la jambe. Mettant un genou au sol, je continuais de parer le plus de coup possible, mais il prit un malin plaisir à me transpercer l'autre jambe, puis les eux bras l'un après l'autre. Je souffrais énormément tandis que mon sang se vidait et que je me retrouvais incapable de me défendre. Son regard changea à nouveau et il sembla interrogateur cette fois.
- J'ai vu le maître avant le combat... Il... Il m'a promis de me libérer si seulement j'arrivais à te tuer. Ses hommes ont entendu notre discussion hier, il savait que nous allions tenter de nous évader et c'était soit il me tuait sur-le-champ, soit je te tuais toi pour être libre... Comprends-moi Fenrir...
Je levais mon regard vers le maître qui affichait un sourire sadique. Je le savais. Il s'était joué de moi, il savait que mon ami me tuerait, il savait ce qui allait se passer. Il avait tout prévu et j'étais tombé dans le panneau. Enfin, pas complètement. Je savais aussi que j'aurais peu de chance de gagner, mais l'attraction de la liberté était trop forte. Je me mis à sangloter, comprenant mon erreur. J'ai fait passer ma liberté avant mon seul ami, je n'ai même pas essayé de mettre notre plan en marche. Même si le maître le savait, nous aurions peut-être eu une petite chance. Fenrir s'agenouilla devant moi. Il pleurait, trahi et déçu et me fixa d'un air indécis. J'étais plus monstrueux encore que le maître, jamais plus il ne pourrait avoir confiance en quelqu'un. Non. J'allais mourir, mais je devais réparer mon erreur.
- Je suis... Désolé Fenrir, je n'aurais pas dû... Pardonne moi. Pardonne mon erreur, je me suis laissé berner par mes illusions de liberté, je m'en veux... Il faut que tu me tues, tu n'as pas le choix, mais avant...
J’oubliais la douleur un instant pour me relever au mieux et j'attrapais mon sabre que je lançais droit vers le maître de toutes mes forces. Personne ne s'y était attendu et surtout pas lui qui se le prit dans le bras, le faisant hurler de douleur. Il se mit à saigner et hurla qu'on vienne le soigner et qu'on abatte celui qui l'avait blessé. Pour ma part, j'étais heureux d'avoir au moins pu faire cela avant de mourir. Je me laissais retomber contre le sol, prêt à faire face à ma mort. Je ne méritais plus que ça, mourir de la main de celui que j'ai trahi.
- Tu as été un bon élève Fenrir et mon seul ami ici. Si je ne t'avais pas eu, j'aurais abandonné espoir il y a bien longtemps. Tu es un garçon très fort c'est vrai, mais je sais, au fond de toi, que tu possèdes un cœur énorme. Ne laisse pas cet endroit te transformer en un monstre, ne laisse pas ma trahison briser toute confiance en toi. Tu finiras par sortir d'ici, j'en suis certain, mais il faudra te battre pour ça. Et quand tu seras dehors, tu veux bien explorer ce vaste monde pour moi, s'il te plait ? Trouve toi des gens en qui tu pourras avoir confiance et qui t'aimeront et vois à quel point ce monde est grand de tes propres yeux. Fais le Fenrir, pour moi.
Mes dernières paroles semblèrent l'émouvoir plus encore et malgré les larmes qui coulaient à flot sur ses joues, l'adolescent prit son sabre en main et m'acheva en transperçant mon cœur. Tandis que la vie me quittait, la douleur faisait place au regret et surtout à mes espoirs pour ce garçon. J'espérais qu'un jour, il puisse réellement se libérer et qu'il puisse accomplir mon rêve. Je continuerais de le surveiller de loin, sans qu'il ne me voit et j'espère de tout mon cœur qu'un jour, où que je sois, je pourrais le voir enfin sourire et profiter de la vie. Ainsi, je lâchais mon dernier souffle sur ce combat qui resta évidemment le plus impressionnant et le plus mémorable de tous au sein de cette arène.
Vellan Goth, capitaine et chef d'une base au sein de la marine
Voici donc l'île dont on nous a parlé. L'île où un trafic d'esclave a secrètement lieu. Ce fut une personne vivant sur l'île où ma base était située qui était venue nous prévenir. Cette personne m'avait prévenu que cela faisait environ dix ans que cette affaire d'esclavage avait lieu. Aussitôt, j'ai regroupé mes hommes pour aller constater les faits de moi-même. Dix ans, c'est plutôt long pour un esclavage publique, même si l'affaire semblait avoir été gardé secrète avec ruse. Il fallait dire aussi qu'avec les pirates un peu partout dans ce monde, notre attention n'était pas focalisée sur de petites îles inhabitées et il devait pertinemment le savoir. De toute façon, il valait mieux que nous agissions tard que jamais. Une fois l'île en vue, nous accostions sur la plage.- Écoutez-moi bien, d'après nos informations, il se tient ici une sorte d'arène où se battent des esclaves entre eux. Celui qui tient les ficelles possède à ses côtés plusieurs hommes armés, nous devons donc agir avec prudence. Je commencerais par m'y rendre seul pour observer combien d'hommes en tout sont postés près de l'arène et je vous donnerais toutes ces informations. À mon signal, vous prendrez l'arène de tous les côtés et nous libérerons ces pauvres esclaves illicites. Compris ?
Mes hommes acquiescèrent tandis que nous nous avancions vers ces collines qui se situaient au centre de l'île, sachant que le trafic se passait de l'autre côté de l'île. Rapidement, j'atteignais cette arène d'une taille plutôt moyenne, sûrement par manque de moyen et pour garder une certaine discrétion, et les spectateurs étaient en train de rentrer. J'avançais vers l'entrée gardée par deux hommes qui me demandèrent mon ticket. Heureusement, la personne qui nous avait prévenu de tout ça était justement un client qui avait été choqué la première fois qu'il y est venu. Bien entendu, je n'ai pas décidé de retenir le fait qu'il ait payé pour une activité illicite. Les gardes me laissèrent passer et je m'installais dans l'arène, observant discrètement autour de moi pour compter le nombre de gardes.
Le responsable de tout ça, assis face à l'arène dans ce qu'on pourrait appeler une loge ouverte débuta son speech d'ouverture tandis que deux esclaves entrèrent dans l'arène. L'un d'eux attira mon attention, il était jeune, sûrement la vingtaine, grand, en pleine forme physique quoiqu'un peu maigre et il possédait une aura bestiale. De plus, son visage demeurait totalement impassible tandis que son adversaire avait l'air craintif. Il fallait que j'agisse avant le début du combat, je ne pouvais pas laisser l'un d'eux deux mourir. Pourtant, les deux dégainèrent leurs sabres et le combat débuta. Le jeune homme aux cheveux rouges sembla soudainement habité d'une férocité sauvage. Discrètement, j'amenais mon escargophone le plus près possible de ma bouche.
- Je vois quinze hommes dans l'arène en plus des deux à l'entrée, ils doivent sûrement en garder d'autres là où sont gardés les esclaves. Préparez-vous à agir bientôt.
J'entendis un cri retentir et observa le centre de l'arène où le garçon aux cheveux rouges venait de transpercer le bras droit de son adversaire, faisant gicler le sang. Merde, il fallait intervenir maintenant si je voulais arrêter tout ça. Je donnais le signal à mes hommes qui entrèrent de tous les côtés, armes en main pour menacer chacun des hommes qui se tenaient en tant que gardes. Je me levais de mon siège, sortant mon fusil avant d'ordonner à trois de mes hommes d'aller chercher les autres esclaves. Le propriétaire se tourna vers moi, visiblement contrarié et surpris.
- Que veut dire tout cela ?!
- Je suis Vellan Goth, capitaine de la marine et je vous arrête pour trafic d'esclaves et surtout pour avoir créé ce marché de la mort au sein de cette arène.
Mes trois hommes m'informèrent qu'ils avaient trouvé un sous-sol où étaient tous les esclaves, tout était désormais fini pour ces personnes. Ou presque. L'homme aux cheveux rouges semblaient avoir profité de ce remue ménage pour grimper jusqu'à la loge de son maître et il se tenait maintenant face à lui avec un air impassible, mais pourtant, tout le monde pouvait sentir la haine immense qui le submergeait à cet instant. Aucun de mes hommes ne pouvait l'arrêter, ayant chacun l'un des gardes en joue et de toute façon, la scène se déroula trop vite pour que l'un de nous puisse intervenir.
- Fenrir ? Que fais-tu ? Protège moi !
- Je n'avais jamais cru que ce moment viendrait, mais finalement je peux enfin me venger de toutes ces années. Adieu Maître, j'espère que vous pourrirez là où vous irez.
D'un geste vif et précis, le garçon transperça le cœur de son maître. Le spectacle horrifia quelques spectateurs et pour ma part, je me contentais de soupirer, constatant que cet acte me causerait du soucis. Après cela, mes hommes et moi arrêtâmes les hommes au service du propriétaire ainsi que les clients qui n'avaient rien fait contre cela et nous nous occupâmes des esclaves en leur apportant un peu à manger et en leur promettant de les ramener en sûreté. Plutôt qu'être fous de joie, de hurler de bonheur et de leur liberté enfin acquise, ils commencèrent avant tout par détruire l'arène qu'ils détestaient tant.
Alors que l'endroit était en flamme, leur prouvant bel et bien qu'ils ne seraient plus enchaînés, ils se mirent enfin à rire aux éclats et à bondir de joie. Tous hormis ce garçon aux cheveux rouges qui restaient impassible, comme si tout cela lui était égal. Il restait à l'écart des autres, l'air pensif et je m'approchais de lui, curieux et soucieux. Il ne dit rien et ne tourna même pas le regard vers moi tandis que je m'asseyais à côté de lui.
- Tu t'appelles Fenrir, c'est ça ? Les esclaves m'ont parlé un peu de toi. Tu étais un enfant sauvage qu'on a rendu esclave et cela fait dix ans environ que tu combats au sein de cette arène. Ils m'ont dit tout ce que tu avais subi et la bête assoiffée de sang que tu étais une fois dans l'arène. Tu n'es pas heureux d'être enfin libre après tout ce temps ? Après tout, tu n'as pratiquement connu que l'esclavage jusque là.
- Je suis heureux, même si ça ne se voit pas. Je suis, comment on dit déjà, soucieux je crois, aussi. Vous allez faire quoi avec moi ? J'ai tué beaucoup de gens et j'ai tué le maître...
C'est vrai qu'il était dangereux, tous les anciens esclaves me l'ont dit. Lâcher une telle personne dans la nature serait peut-être dangereux, mais pourtant, je ne pouvais me résoudre à le faire. Ce garçon avait d'abord grandi auprès des animaux et lorsqu'il est retourné parmi les siens, c'était enchaîné et forcé de tuer ses semblables. Psychologiquement, il n'était peut-être pas prêt pour découvrir le monde, mais c'était ce qu'il méritait. Je me devais de le laisser partir, de le laisser profiter de sa liberté et de découvrir ce monde. J'étais incapable de l'enchaîner à nouveau, même si ce n'était pas en tant qu'esclave.
- Peut-être que je fais une erreur, tu es quelqu'un de dangereux après tout, mais je te laisserais partir. Je ne peux pas t'offrir de l'aide comme pour les autres parce que tu as tué un homme en dehors des autres fois où l'on t'avait forcé et tu seras sûrement forcé de vivre comme un vagabond, mais tu te dois de profiter de ta liberté. Alors, pars et je fermerais les yeux pour cette fois.
- Merci... Il n'y a que deux choses qui me rendent dangereux, l'arène, mais elle n'existe plus et cette épée, c'était avec ça que je me battais et que je tuais. Pour vous remercier de nous avoir tous sauvé, je vous fais la promesse de ne plus jamais me servir d'une épée. Plus jamais.
Il se débarrassa de son sabre et le jeta à terre. Je souriais face à sa réaction et lui offrit finalement une canot pour qu'il puisse s'en aller. Je ne savais pas ce qu'il allait devenir et je ne le connaissais pas assez pour être sûr qu'il ne ferait de mal à personne, mais mon instinct me disait pourtant de lui faire confiance. En fait, ma conscience semblait apaisée par ce choix que j'avais fait. J'avais libéré un jeune homme de son passé tragique. Je lui avais permis de vivre comme tout le monde et cela sera sans doute la plus belle réussite de ma carrière. Ainsi, alors que je l'observais s'éloigner, j'ordonnais à mes hommes de préparer le bateau pour rentrer et m'occuper de tous ces esclaves que la vie n'avait pas gâtés.
Fenrir, ancien esclave, vagabond
Comment profiter de la liberté lorsque l'on en connaît pas la signification ? Après la libération de l'arène, j'ai navigué sans but précis ni aucune destination. Je suis finalement arrivé sur une île calme et paisible où les villageois m'ont d'abord regardé avec une sorte de méfiance. Il fallait dire que j'étais sale, j'avais un peu de sang séché et j'étais très peu vêtu puisque je portais mes habits d'esclave. Une petite fille a fini par s'avancer vers moi d'un air timide et leva la tête pour me regarder. C'était la première fois que je voyais une enfant et d'ailleurs que je voyais des femmes en général, mais ça ne m'a pas plus perturbé que ça. Après tout, les hommes et les femmes se ressemblent beaucoup, je ne vois pas où sont les différences.
- Dites monsieur, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Vous êtes un méchant ?
- Un méchant ? Non... Non, je suis un simple vagabond, j'erre sur les mers. Je ne sais pas où aller en fait...
La fille m'amena jusqu'à sa maison et bien entendu, sa mère fut d'abord surprise en me voyant entrer, mais bien vite, je découvris sa gentillesse lorsqu'elle me proposa de prendre une douche chez eux. J'eus beaucoup de mal à comprendre comment marchait une douche, mais finalement l'eau me fit le plus grand bien, comme si je me nettoyais enfin de mon passé. Je sortis nu et trempé et la femme de la maison, Cecil, en fut surpris et même choquée. Je ne savais pas encore ce qu'était la pudeur. J'avais eu l'habitude d'être nu avec les loups puis presque nu en tant qu'esclave. Elle m'expliqua que ça ne se faisait pas et me proposa de m'acheter des vêtements seulement, étant trop habitué à être peu vêtu, les vêtements m’incommodaient. Je me suis finalement contenté d'une tenue légère en lin ou je ne sais quoi.
Par la suite, je dus expliquer à la matriarche que je ne connaissais pas grand chose de ce monde, sans lui raconter l'histoire de l'esclavage, et elle décida de m'aider et de m'apprendre ce qu'elle pouvait. De plus, elle remarqua au fil des jours que je possédais des sens développés ou du moins que je savais plus utiliser du fait de mon passage dans la nature sauvage que la plupart des gens. Oui, elle m'avait accueilli chez elle. Pas tout de suite évidemment, elle avait réussi à me faire avoir une chambre dans l'un des hôtels du village puis petit à petit, elle me fit confiance et m'invita à séjourner chez elle et sa fille tant que j'en avais besoin. Je n'étais pas habitué à tant de gentillesse, mais c'était agréable de le découvrir.
Quoiqu'il en soit, en découvrant mon rapprochement aux animaux et notamment au niveau des sens, elle se proposa de m'apprendre quelque chose d'assez pratique de nos jours et qu'elle maîtrisait plutôt bien : la navigation. C'était une ancienne navigatrice plutôt douée d'un navire marchand. Je ne savais pas lire alors elle m'apprit tout ce qu'il fallait savoir oralement, m'aidant à utiliser mes sens avant tout, mais aussi à utiliser les animaux comme repère. Les mouettes pouvaient nous indiquer la direction du vent par exemple, mais on pouvait sentir plusieurs sortes de vents différents grâce à nos sens aussi. Ainsi, j'ai passé environ trois années à apprendre auprès de cette femme et à profiter d'un endroit paisible pour me reposer après toutes ces années.
Finalement, l'heure vint pour moi de partir, de prendre la mer. Cecil et sa fille, Lily, m'accompagnèrent jusqu'à mon canot qui était toujours en bon état et m'offrirent même un sac de provisions. La petite fille était en larme et même si je ne pouvais lui sourire ou montrer une quelconque tristesse, elle comprit alors que je frottais le haut de sa tête tendrement qu'elle me manquerait aussi. La mère me serra contre elle, elle me considérait presque comme un fils désormais et je voyais qu'elle se retenait de pleurer.
- Merci pour tout, à vous deux. Je reviendrais vous voir dès que j'aurais accompli mon rêve.
- Ton rêve ? Qu'est-ce que c'est ?
- Ce n'est pas exactement le mien, c'est celui d'un ancien ami à moi qu'il m'a demandé d'accomplir à sa place. Je compte découvrir à quel point le monde est vaste de mes propres yeux et je veux rencontrer des gens qui m'aimeront, des gens en qui je peux avoir confiance. Je veux profiter de ma liberté, tout simplement.
Sur ces mots, je quittais l'île, faisant un signe de la main à celles qui sont un peu comme ma famille, prêt à partir à l'aventure sur ces mers afin de réaliser le rêve de Ryuu, mon rêve désormais. Je fermais les yeux pour ressentir le sens du vent et prit sa direction, déterminé avant tout à rencontrer un équipage qui m'accepterait.
Test RP
Terre en vue, enfin. Après mon départ, plusieurs jours s'étaient déjà écoulés et il me fallait bien poser le pied à terre pour trouver de la nourriture ou quoique ce soit. Qu'il y ait une ville ou non ne changeait rien à mes yeux, j'avais eu l'habitude de manger à même la nature il fut un temps et je savais encore m'y prendre. Cependant, cette île là avait une ambiance particulière. Elle n'était pas complètement sauvage et déserte, mais on ne pouvait pas dire qu'il y régnait la même atmosphère paisible que l'île où j'ai passé environ deux ans. Une fois ma barque amarrée, je remarquais facilement qu'il y avait beaucoup d'hommes dans les alentours et qu'ils n'avaient pas l'air d'être des tendres. Il régnait ici une tension énorme et je sentais qu'à la moindre étincelle, une énorme explosion retentirait. Je tentais donc de me faire discret alors que j'avançais dans cette ville étrange, mais j'attirais malgré moi quelques regards.
J'étais un peu excité à l'idée de découvrir une nouvelle île complètement différente, mais je songeais aussi à partir rapidement avant que ça ne tourne au vinaigre. Je n'avais pas peur de ces hommes, je ne voulais simplement pas me battre. Je préférais lorsque tout se passait bien pour être franc, j'en avais assez de la violence gratuite. Soudain, je me tournais avant d'apercevoir un homme qui me fixait intensément avec un regard peu amical. Son visage m'était étrangement familier, mais je n'arrivais pas à le reconnaître. Préférant ne pas être l'étincelle qui déclencherait tout, je me contentais d'entrer dans un bar pour me renseigner un peu sur les environs. Là, les gens semblaient moins tendus, sans doute grâce à l'alcool. Certains riaient, d'autres criaient pour rien, c'était une atmosphère à la fois amusante et dérangeante. Est-ce que c'était ça, vivre comme un pirate ? Je m'approchais du barman qui se tourna alors vers moi.
- Où on est ? C'est quoi cette île ?
- Cette île ? C'est simplement un coin où tout le monde peut trouver sa place sans se faire emmerder. Ici, tu trouveras de tout genre mon gars, mais la plupart ont le sang chaud alors tiens toi bien à carreau si tu ne veux pas finir en charpie.
Je n'étais pas plus avancé au final, mais visiblement, je ne trouverais rien d'autre que du rhum et l'île était trop petite pour abriter une jungle ou quelque chose du genre. Soupirant, je repris le chemin de la sortie pour retourner à ma barque et quitter cet endroit. Malheureusement, il semble que ce n'était pas au goût de tout le monde. À la sortie du bar, une bande de cinq hommes costauds semblaient m'attendre. L'un d'eux s'approcha de moi, me dévisagea et attrapa ma tunique comme pour me défier.
- Il paraît que t'étais l'idole d'une arène il y a quelques temps, que t'es un ancien esclave, c'est vrai ?
- Je ne sais pas comment vous êtes au courant, mais oui, c'est la vérité.
- Et si tu nous montrais un peu de quoi t'es capable alors ?
Sans attendre, l'homme me frappa avec son poing comme pour me chercher. J'attrapais alors son bras qui me tenait avant de forcer dessus pour le lui tordre. Il se recula de douleur, laissant deux de ses amis m'attaquer à leur tour. J'esquivais le coup du premier puis du deuxième. J'avais déjà connu des mêlées générales à l'arène, je savais plus ou moins me débrouiller même si c'était ce que je détestais le plus. Avoir trop d'adversaires à la fois les rend imprévisibles. D'ailleurs, je sentis une douleur vive dans mon dos tandis qu'un troisième des hommes venaient de me frapper par derrière. Les deux autres en profitèrent pour me frapper tous les deux, me faisant tomber au sol.
- Pfeuh, tu vaux pas un clou ouais !
J'attrapais la cheville d'un des hommes face à moi et tirer dessus pour le faire tomber. J'en profitais pour me remettre debout et lui écrasa l'estomac violemment avec mon pied. Un de ses amis fonça sur moi et je me penchais un peu pour l'attraper et le faire passer par-dessus mon dos, l'éjectant ainsi plus loin. Celui au bras cassé utilisant sa main valide pour sortir un sabre de son fourreau, prêt à passer à l'étape supérieure. Les choses se corsaient visiblement, mais c'est alors qu'un énième homme le frappa par derrière, le faisant s'évanouir sur le coup ou le tuer je ne sais pas. Les deux toujours debout prirent peur en voyant qui était cet homme et s'enfuirent en courant, me laissant seul face à lui. C'était l'homme de tout à l'heure, celui qui m'avait fixé.
- Fenrir, ça fait un bail pas vrai ? T'as pas oublié ma tronche j'espère.
Il me connaissait donc. Je l'observais, tentant de retrouver son visage dans sa mémoire et c'est en pensant à l'arène que tout me revint. Ryuu m'avait parlé de lui, il s'agissait de Romulus, l'un des premiers de l'arène, tout comme moi. Mon ami m'avait dit que c'était un homme redoutable, l'un des plus forts de l'arène, mais je ne me suis jamais retrouvé à combattre contre lui. Est-ce qu'il était si fort que ça ? Après tout, j'étais l'idole, j'étais le numéro un.
- Romulus. Je suis content de voir que tu t'es remis de l'arène.
- La ferme ! Tu crois vraiment que j'ai pu me remettre d'un truc pareil !? Par contre, maintenant que tu es devant moi, je vais enfin pouvoir prouver qui aurait dû être le numéro un de l'arène. J'ai enfin l'occasion de buter ce sale gamin qui m'a volé mes privilèges !
Je ne voyais pas de quoi il parlait puisque tout le monde s'était retrouvé dans le même bateau, numéro un ou pas, mais lui semblait enragé contre moi et heureux de pouvoir enfin m'affronter. Je ne pouvais que le combattre, malgré ce que m'avait dit Ryuu. Il semblait fort c'est vrai, mais j'étais celui qui avait tué un tas de combattants et j'avais grandi là-dedans. Je me mis en position de combat et il afficha un sourire heureux tandis qu'il se jeta sur moi. Je le voyais venir, pourtant je ne pouvais pas esquiver son coup de poing qui m'envoya valser à quelques mètres plus loin. Il était fort, bien plus que moi. Tandis que je me relevais, il en profita pour revenir à la charge et m'attrapa par la tête pour me l'enfoncer contre le sol. J'avais l'impression de ne rien pouvoir faire, je me sentais impuissant face à cet homme que j'aurais dû pouvoir battre. Il me releva face à lui avec un sourire fier et j'en profitais pour lui donner un coup de genou dans l'estomac. Le coup sembla lui faire un peu mal seulement et il riposta en me frappant au même endroit, me faisant cracher salive et sang.
- Si tu ne t'es jamais battu contre moi, c'est tout simplement parce que le maître l'a empêché. Il savait qui gagnerait de nous deux, mais tu étais son chouchou, son préféré alors il ne nous a jamais mis ensemble dans cette arène. Tu es idiot Fenrir, si tu crois être le plus fort de l'arène. Oh tu te débrouilles bien, c'est vrai, mais à plusieurs reprises, le maître t'a sauvé en blessant discrètement ton adversaire lorsqu'il commençait à avoir l'avantage ou en détournant son attention. Tu prétends être une bête sauvage ? Tu n'es qu'un gamin !
Romulus me frappa à nouveau, mais me lâcha la tête cette fois, me laissant m'écraser au sol. J'avais mal partout et ses révélations m'avaient bouleversé. Je ne m'étais jamais rendu compte de tout ça jusque là. Il ne mentait pas, sa force était écrasante par rapport à la mienne. J'avais peut-être grandi dans l'arène, mais il avait de l'expérience moi que je n'avais pas eue, du moins pas encore. Je savais qu'il allait me tuer, je ne pouvais rien faire contre lui. Je tentais de me relever, m'appuyant sur mes coudes et mes genoux tandis qu'il leva le pied au-dessus de moi, comme pour se préparer à m'écraser. Je fermais les yeux, sachant que j'allais mourir lorsque j'entendis un verre se briser. L'un des hommes ivres de la taverne venait de jeter son verre sur Romulus.
- Oi ! Vous deux là, vous faites trooooop d'bruit ! On s'entend pas chanter.
C'était maintenant ou jamais, c'était ma chance. Pendant que Romulus était occupé par l'ivrogne, j'utilisais mes dernières force pour rouler sur le côté et me mettre à courir. Je fuyais, c'était la première fois de ma vie. C'était humiliant et douloureux, mais je ne pouvais pas mourir maintenant, je venais juste de commencer mon voyage. Bien sûr, l'ancien esclave s'était vite aperçu de ma fuite et tentait de me rattraper, mais grâce à la petite avance que j'avais sur lui, j'arrivais jusqu'à ma barque et je me dépêchais de la remettre à l'eau pour m'éloigner. J'observais l'île s'éloigner et Romulus m'insulter tandis qu'il me regardait partir. Finalement, une fois assez éloigné de l'île, je me laissais tomber sur la barque tandis que des larmes commencèrent à monter malgré moi.
J'avais mal, terriblement mal. Physiquement bien sûr, mais surtout moralement. Je n'avais été qu'un idiot prétentieux qui croyait pouvoir affronter n'importe quoi ou n'importe qui. Je pensais être hors du commun alors que j'étais un homme lambda et à la force moyenne. J'étais prêt à découvrir ce monde, mais je n'étais pas prêt à l'affronter. Je savais que c'était dangereux, je savais que je n'étais pas le plus fort, mais je n'avais pas pensé que la différence de niveau était si grande. Je laissais mes larmes couler un moment tandis que la douleur et l'humiliation s'atténuaient peu à peu. Oui, j'avais été idiot de me croire aussi fort, mais ça m'avait servi de leçon, d'expérience. Il me fallait m’entraîner encore plus, il me fallait devenir fort continuellement si je voulais avoir une chance d'aller jusqu'au bout de mes découvertes. C'était décidé, désormais, je n'aurais de cesse de m'entraîner et de m'améliorer pour être toujours plus fort et en mesure de gagner mes batailles, mais aussi et surtout pour protéger tous ceux qui me sont chers et qui le seront à l'avenir. Désormais, je ferais tout pour devenir une vraie bête sauvage.
J'étais un peu excité à l'idée de découvrir une nouvelle île complètement différente, mais je songeais aussi à partir rapidement avant que ça ne tourne au vinaigre. Je n'avais pas peur de ces hommes, je ne voulais simplement pas me battre. Je préférais lorsque tout se passait bien pour être franc, j'en avais assez de la violence gratuite. Soudain, je me tournais avant d'apercevoir un homme qui me fixait intensément avec un regard peu amical. Son visage m'était étrangement familier, mais je n'arrivais pas à le reconnaître. Préférant ne pas être l'étincelle qui déclencherait tout, je me contentais d'entrer dans un bar pour me renseigner un peu sur les environs. Là, les gens semblaient moins tendus, sans doute grâce à l'alcool. Certains riaient, d'autres criaient pour rien, c'était une atmosphère à la fois amusante et dérangeante. Est-ce que c'était ça, vivre comme un pirate ? Je m'approchais du barman qui se tourna alors vers moi.
- Où on est ? C'est quoi cette île ?
- Cette île ? C'est simplement un coin où tout le monde peut trouver sa place sans se faire emmerder. Ici, tu trouveras de tout genre mon gars, mais la plupart ont le sang chaud alors tiens toi bien à carreau si tu ne veux pas finir en charpie.
Je n'étais pas plus avancé au final, mais visiblement, je ne trouverais rien d'autre que du rhum et l'île était trop petite pour abriter une jungle ou quelque chose du genre. Soupirant, je repris le chemin de la sortie pour retourner à ma barque et quitter cet endroit. Malheureusement, il semble que ce n'était pas au goût de tout le monde. À la sortie du bar, une bande de cinq hommes costauds semblaient m'attendre. L'un d'eux s'approcha de moi, me dévisagea et attrapa ma tunique comme pour me défier.
- Il paraît que t'étais l'idole d'une arène il y a quelques temps, que t'es un ancien esclave, c'est vrai ?
- Je ne sais pas comment vous êtes au courant, mais oui, c'est la vérité.
- Et si tu nous montrais un peu de quoi t'es capable alors ?
Sans attendre, l'homme me frappa avec son poing comme pour me chercher. J'attrapais alors son bras qui me tenait avant de forcer dessus pour le lui tordre. Il se recula de douleur, laissant deux de ses amis m'attaquer à leur tour. J'esquivais le coup du premier puis du deuxième. J'avais déjà connu des mêlées générales à l'arène, je savais plus ou moins me débrouiller même si c'était ce que je détestais le plus. Avoir trop d'adversaires à la fois les rend imprévisibles. D'ailleurs, je sentis une douleur vive dans mon dos tandis qu'un troisième des hommes venaient de me frapper par derrière. Les deux autres en profitèrent pour me frapper tous les deux, me faisant tomber au sol.
- Pfeuh, tu vaux pas un clou ouais !
J'attrapais la cheville d'un des hommes face à moi et tirer dessus pour le faire tomber. J'en profitais pour me remettre debout et lui écrasa l'estomac violemment avec mon pied. Un de ses amis fonça sur moi et je me penchais un peu pour l'attraper et le faire passer par-dessus mon dos, l'éjectant ainsi plus loin. Celui au bras cassé utilisant sa main valide pour sortir un sabre de son fourreau, prêt à passer à l'étape supérieure. Les choses se corsaient visiblement, mais c'est alors qu'un énième homme le frappa par derrière, le faisant s'évanouir sur le coup ou le tuer je ne sais pas. Les deux toujours debout prirent peur en voyant qui était cet homme et s'enfuirent en courant, me laissant seul face à lui. C'était l'homme de tout à l'heure, celui qui m'avait fixé.
- Fenrir, ça fait un bail pas vrai ? T'as pas oublié ma tronche j'espère.
Il me connaissait donc. Je l'observais, tentant de retrouver son visage dans sa mémoire et c'est en pensant à l'arène que tout me revint. Ryuu m'avait parlé de lui, il s'agissait de Romulus, l'un des premiers de l'arène, tout comme moi. Mon ami m'avait dit que c'était un homme redoutable, l'un des plus forts de l'arène, mais je ne me suis jamais retrouvé à combattre contre lui. Est-ce qu'il était si fort que ça ? Après tout, j'étais l'idole, j'étais le numéro un.
- Romulus. Je suis content de voir que tu t'es remis de l'arène.
- La ferme ! Tu crois vraiment que j'ai pu me remettre d'un truc pareil !? Par contre, maintenant que tu es devant moi, je vais enfin pouvoir prouver qui aurait dû être le numéro un de l'arène. J'ai enfin l'occasion de buter ce sale gamin qui m'a volé mes privilèges !
Je ne voyais pas de quoi il parlait puisque tout le monde s'était retrouvé dans le même bateau, numéro un ou pas, mais lui semblait enragé contre moi et heureux de pouvoir enfin m'affronter. Je ne pouvais que le combattre, malgré ce que m'avait dit Ryuu. Il semblait fort c'est vrai, mais j'étais celui qui avait tué un tas de combattants et j'avais grandi là-dedans. Je me mis en position de combat et il afficha un sourire heureux tandis qu'il se jeta sur moi. Je le voyais venir, pourtant je ne pouvais pas esquiver son coup de poing qui m'envoya valser à quelques mètres plus loin. Il était fort, bien plus que moi. Tandis que je me relevais, il en profita pour revenir à la charge et m'attrapa par la tête pour me l'enfoncer contre le sol. J'avais l'impression de ne rien pouvoir faire, je me sentais impuissant face à cet homme que j'aurais dû pouvoir battre. Il me releva face à lui avec un sourire fier et j'en profitais pour lui donner un coup de genou dans l'estomac. Le coup sembla lui faire un peu mal seulement et il riposta en me frappant au même endroit, me faisant cracher salive et sang.
- Si tu ne t'es jamais battu contre moi, c'est tout simplement parce que le maître l'a empêché. Il savait qui gagnerait de nous deux, mais tu étais son chouchou, son préféré alors il ne nous a jamais mis ensemble dans cette arène. Tu es idiot Fenrir, si tu crois être le plus fort de l'arène. Oh tu te débrouilles bien, c'est vrai, mais à plusieurs reprises, le maître t'a sauvé en blessant discrètement ton adversaire lorsqu'il commençait à avoir l'avantage ou en détournant son attention. Tu prétends être une bête sauvage ? Tu n'es qu'un gamin !
Romulus me frappa à nouveau, mais me lâcha la tête cette fois, me laissant m'écraser au sol. J'avais mal partout et ses révélations m'avaient bouleversé. Je ne m'étais jamais rendu compte de tout ça jusque là. Il ne mentait pas, sa force était écrasante par rapport à la mienne. J'avais peut-être grandi dans l'arène, mais il avait de l'expérience moi que je n'avais pas eue, du moins pas encore. Je savais qu'il allait me tuer, je ne pouvais rien faire contre lui. Je tentais de me relever, m'appuyant sur mes coudes et mes genoux tandis qu'il leva le pied au-dessus de moi, comme pour se préparer à m'écraser. Je fermais les yeux, sachant que j'allais mourir lorsque j'entendis un verre se briser. L'un des hommes ivres de la taverne venait de jeter son verre sur Romulus.
- Oi ! Vous deux là, vous faites trooooop d'bruit ! On s'entend pas chanter.
C'était maintenant ou jamais, c'était ma chance. Pendant que Romulus était occupé par l'ivrogne, j'utilisais mes dernières force pour rouler sur le côté et me mettre à courir. Je fuyais, c'était la première fois de ma vie. C'était humiliant et douloureux, mais je ne pouvais pas mourir maintenant, je venais juste de commencer mon voyage. Bien sûr, l'ancien esclave s'était vite aperçu de ma fuite et tentait de me rattraper, mais grâce à la petite avance que j'avais sur lui, j'arrivais jusqu'à ma barque et je me dépêchais de la remettre à l'eau pour m'éloigner. J'observais l'île s'éloigner et Romulus m'insulter tandis qu'il me regardait partir. Finalement, une fois assez éloigné de l'île, je me laissais tomber sur la barque tandis que des larmes commencèrent à monter malgré moi.
J'avais mal, terriblement mal. Physiquement bien sûr, mais surtout moralement. Je n'avais été qu'un idiot prétentieux qui croyait pouvoir affronter n'importe quoi ou n'importe qui. Je pensais être hors du commun alors que j'étais un homme lambda et à la force moyenne. J'étais prêt à découvrir ce monde, mais je n'étais pas prêt à l'affronter. Je savais que c'était dangereux, je savais que je n'étais pas le plus fort, mais je n'avais pas pensé que la différence de niveau était si grande. Je laissais mes larmes couler un moment tandis que la douleur et l'humiliation s'atténuaient peu à peu. Oui, j'avais été idiot de me croire aussi fort, mais ça m'avait servi de leçon, d'expérience. Il me fallait m’entraîner encore plus, il me fallait devenir fort continuellement si je voulais avoir une chance d'aller jusqu'au bout de mes découvertes. C'était décidé, désormais, je n'aurais de cesse de m'entraîner et de m'améliorer pour être toujours plus fort et en mesure de gagner mes batailles, mais aussi et surtout pour protéger tous ceux qui me sont chers et qui le seront à l'avenir. Désormais, je ferais tout pour devenir une vraie bête sauvage.
Informations IRL
• Prénom : Ça commence par un T en tout cas
• Age : 20 piges
• Aime : Les sushis, l'écriture et l'imagination
• N'aime pas : Les épinards (oui j'suis un vrai gosse) et... d'autres choses que je ne trouve pas là xD
• Personnage préféré de One Piece : Zoro
• Caractère : Bah... Je suis plutôt timide déjà, ce qui n'est pas toujours facile, mais sinon je suis un peu bisounours, gentil, naïf et si je peux déconner alors je me prive pas. Have fun, c'est ma devise
• Fait du RP depuis : Environ 5-6 ans
• Disponibilité approximative : Pour l'instant, en semaine j'ai une connexion aléatoire, mais ça va peut-être s'arranger alors disons qu'en week-end ça va, en semaine moins.
• Comment avez-vous connu le forum ? Bah, qui ne le connait pas ? C'est un peu LA référence du forum One Piece xD
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Fenrir le Mar 2 Fév 2016 - 18:03, édité 1 fois