Klerio Pleiton

Klerio n'est pas spécialement grand, faisant environ 1m72. Mais surtout, il n'est pas impressionnant, donnant l'air d'être plutôt maigrichon. Il a un visage très reconnaissable. Ses cheveux bruns prennent la forme de deux cornes montant de manières symétriques, sa moustache s'étire en longueur sur les cotés et sa barbe viens pointer vers le bas. Cette pilosité atypique et exubérante semble clairement travaillée, d'ailleurs il n'est pas rare de le voir pincer les extrémités de sa moustache ou caresser la pointe de sa barbe. On entend toujours Klerio avant de le voir. Celui-ci n'étant pas le roi de la discrétion avec sa voix tirant plutôt sur l'aigu bien que masculine. Mais son manque de discrétion est surtout lié au fait qu'il a tendance à s'extasier devant tout et n'importe quoi. Que ce soit le passage d'un bateau spectaculaire ou la forme banale d'un nuage, il trouvera toujours quelque chose pour égayer sa journée. Toujours souriant et plutôt avenant, il n'est pas un vendeur ambulant pour rien. Il préfère les tenues sobres, contrastant avec sa tête exubérante. Privilégiant les couleurs noires, rouges, vertes ou blanches, mais jamais d'explosion de couleurs. Il se déplace soit de manière lente mais assurée, ou alors peut se mettre à courir dans tous les sens lorsque quelque chose a attisé son imagination. En temps normal il se ballade avec le katana à la ceinture (en dehors de son travail) et un sac sur le dos. Enfin, il a toujours une multitude de petites bourses accrochés à la ceinture (celles-ci ne résonnant pas comme si elles contenaient des pièces)

Klerio est quelqu'un qu'on pourrait croire schizophrène. Il peut passer de l'exubérance au calme en un clin d’œil. Bien qu'il pratique la médecine, ce n'est pas là sa passion, il aime deux choses, créer (et vendre) ses remèdes et la maîtrise de l'épée (ou katana pour être plus précis). Bien qu'il voit plus la deuxième comme un passe temps relaxant avant d'être un art de combat. A très peu d'occasions il a eu à se battre et il préfère éviter de le faire si possible. Lorsqu'il ne voit pas d'autres issues, il n'hésite pas cependant à dégainer son arme pour se défendre. Il estime que les pirates sont de simples brigands en bateau, mais respecte leur soif de liberté, étant une chose à la-quelle il s'identifie facilement. Peut-être est-ce dû du fait qu'il soit sans logement fixe. C'est un éternel optimiste. Il aime se plonger dans son monde imaginaire, rendant tout ce qu'il voit extraordinaire, d'où ses engouement soudain pour la moindre chose qui lui passe sous les yeux. Il déteste lorsque quelqu'un est forcé de faire quelque chose contre sa volonté, tout ce qui se rapprocherait de près ou de loin à de l'esclavagisme le rend malade. Pour ce qui est des conflits, lorsqu'il se trouve obligé de se battre, Il préfère penser que son adversaire lui cache toujours quelque chose. Il fera donc en sorte de ne jamais tourner le dos à son ennemi tant que celui-ci n'est pas désarmé, pieds et poings liés, endormi, les yeux bandés et...en fait oui il est un peu parano. Il aime particulièrement les plantes et adore les mélanger pour créer diverses concoctions, guérissant (ou non) les maux de ses patients (ou plutôt clients). Bien qu'il n'est pas un passionné de médecine, il prend plaisir à soigner les gens, surtout lorsque le remède est l'une de ses créations.

Klerio est né dans une ville plutôt calme et sans prétentions de SouthBlue. Elle disposait cependant d'un bon hôpital, dont les médecins était et le sont toujours, très réputés. Lonius Pleiton était le chef du service de chirurgie, il était donc hors de questions que son fils suive une voie différente. Il irai dans les meilleurs écoles et deviendrai le meilleurs chirurgien de l'hôpital voire du monde ! Mais Klerio avait d'autres rêves en tête...

"Klerio ! viens manger !"
*tak*  *tak*  *tak*
"Klerio !
-oui m'man !"

Le jeune garçon est alors âgé de dix ans, cela fait quelques années qu'il a commencé l'escrime et passe son temps dehors à s’entraîner...contre un arbre. Son père lui avait accordé le droit à une activité, mais de là à lui fournir le matériel nécessaire pour s’entraîner était une perte de temps, de simples futilités. Il rangea donc son bâton en bois à sa place, trônant au milieu du jardin sur son piédestal, deux pierres posées sur une cime d'arbre. L'enfant couru jusqu'à l'intérieur, s'essuyant bien les pieds au passage et alla s’asseoir à la table où l'attendait sa mère qui lui souri "Bon appétit
-On attend pas Papa ?
-non, il a beaucoup de travail tu sais"
Klerio hoche la tête, il prend sa fourchette et s'arrête en mouvement "mais il sera là demain pour le tournoi ?" Sa mère souri alors et lui montre son assiette "mange avant que ça refroidisse"

Dix années passèrent, Klerio était maintenant un jeune homme sur le point d'entrer dans une école prestigieuse de médecine. Mais pour le moment il s'entraînait, debout dans le jardin, il effectuait des successions de mouvement comme le lui avait apprit son maître. Le katana en bois sifflait dans le vent lorsque les mouvements s’accéléraient, accompagnés pas le souffle de l'épéiste. Une fois son exercice terminé il reposa son instrument sur son piédestal. Le bâton avait cédé sa place et les deux pierres accueillaient maintenant une arme bien plus prestigieuse. Il l'avait gagné lors d'une compétition il y a quelques années, en remportant la première place. Depuis, il s'entraînait souvent avec, bien qu'il avait un bokken, bien plus léger et maniable. Le trophée lui permettait d’entraîner ses bras et lorsqu'il utilisait une arme plus légère, elle ne faisait plus qu'un avec son corps.
La neige tombait depuis un moment et couvrait le jardin d'une nappe blanche. Son arme favorite était cependant abritée, il avait construit une protection pour couvrir sa récompense des éléments, le tout formait comme une sorte d'autel, dédié à l'une de ses passions. L'autre étant la chimie. En effet, lors de ses études, on lui avait appris qu'en mélangeant et préparant certaines plantes, on obtenait des remèdes contre diverses maladies. Ce qu'il avait tout de suite adoré. Bien sur, trouver les plantes, les récolter et trouver les bonnes combinaisons pouvait demander beaucoup de temps et de patience, mais cela lui rappelait l'art du sabre. Tandis qu'il était resté là à regarder son oeuvre, perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu les pas de son père qui se tenait maintenant derrière lui. Il sursauta en le voyant lorsqu'il se retourna, alors que l'homme souriait, tenant un verre à la main:
"ah, fiston, tu as été accepté !
-oui
-j'ai déjà réservé ta place pour continuer ton apprentissage à mes cotés ! Je vais faire de toi le meilleurs chirurgien, les autres seront tous jaloux !
-en fait je...
-allons allons, rentre, on va fêter ça dignement !
-mais...
-et ta mère ne s'éloignera pas du feu, tu sais comment elle est frileuse"
Son père se dirigeait déjà vers la maison tandis que le garçon restait clouait sur place "Je ne serai pas chirurgien". Le temps semblât se figer un moment. La neige était comme en lévitation dans les airs. le silence n'était interrompu que par le sifflement du vent. Et lentement, son père se tourna.

Il avait le visage rouge de colère, se dirigea lentement en marmonnant quelque chose. Puis accéléra le pas au même temps que sa voix montait "...espèce d'ingrat, je t'ai toujours soutenu et c'est comme ça que tu me remercie ? ça ne va pas se passer comme ça tu m'entend ?!" Klerio n'osait pas bouger d'un pouce et les pas lourds de son père continuaient dans sa direction tout comme ses paroles "JE ne te laisserai pas tout gâcher ! FINI pour toi la belle vie ! MAINTENANT tu vas faire ce que JE te dis de faire !" Lonius tendit la main vers son fils alors que celui-ci fit un pas de côté par réflexe, mais c'est vers le trophée que le bras se dirigeait et la main se referma sur l'objet. Les mots sortirent à peine de la bouche du jeune homme terrifié "qu'est-ce que..." mais son père se dirigeait déjà d'un pas décidé vers la maison. Klerio eu beau protesté et tenté de barrer la route du patriarche, mais celui-ci se contenta de lui envoyer une baffe allant le clouer au sol. L'épée de bois termina dans le feu de cheminée tandis que la femme du tyran restait muette et la dispute entre les deux hommes de la maison s'envenima jusqu'à finir sur le départ en trombe de Klerio, qui plus jamais ne souhaitait revoir ce monstre qui voulait lui briser ses rêves.

Ainsi commença son périple de marchand ambulant. Il fournissait diverses potions afin de soigner ceux qui ne pouvait pas payer l’hôpital et prodiguait des soins direct aux cas les plus graves, vivant d'un rien, il avait découvert une nouvelle liberté. Ce fut très dur pour lui au début, mais après quelques années à se débrouiller comme il pouvait, s'était devenu sa vie. Il passait son temps sur la route, puis revenait de temps en temps voir sa mère, lorsqu'il était sur de ne pas croiser son ennemi juré. Vers ses 28 ans il se procura un vrai katana et reprit son entrainement. Sa petite affaire tournait plutôt bien, mais il ne se sentait pas encore assez libre, les plantes disponibles dans la campagne étaient trop limités à son goût et surtout trop communes. Il voulait quelque chose de plus passionnant. C'est plus tard, âgé de 33 ans, qu'il fut libéré. Bien qu'il aurait préféré ne jamais voir arriver ce jour. Sa mère succomba d'une maladie rare, dont aucun remède n'avait encore été trouvé. Après sa période de deuil, il se décida donc à quitter cette endroit maudit. Il lui fallait prendre la mer où il pourrait trouver toutes les plantes de ce monde, et créerait la plus grande collection de remèdes jamais faite. Il serait celui qui aurait remède à tout, en commençant par sa propre morosité.

Klerio tournait frénétiquement les pages du livre. Il venait à peine de commencer son périple que déjà le premier obstacle lui faisait face. Mais il voyait là une superbe opportunité de mettre sa volonté à l'épreuve. Qui plus est, ce n'est pas comme si sa vie n'était pas en jeu. Il aurait dû savoir que manger dans un restaurant où tout le monde était malade, y compris les serveurs et le chef, n'était pas une bonne idée. *cette enseigne est géniale !* s'était-il dit en s'extasiant devant une planche de bois bancale affichant un simple champignon à moitié effacé par le temps: "Au Champ'yen a"
"AH !" Il venait de trouver ce qu'il cherchait. La page sur laquelle il s'était arrêté relatait l'histoire d'une épidémie, d'une cure et d'une plante rare perdue au milieu de la forêt. Une occasion parfaite pour augmenter sa collection. Il dessina un croquis de la plante puis rangea la dizaine de livres étalés sur la table. Une quinte de toux le prit, il crachait du sang. Le bibliothécaire baissa les yeux, il avait reconnu là le premier signe d'une mort certaine. Klerio, lui, souri. *Super j'ai trois jours pour trouver cette plante, un jeu d'enfant* Mais son sourire s'effaça rapidement lorsque la fièvre commença à monter.

Les choses ne s'annonçaient pas brillantes. Personne n'avait accepté de le guider à travers la forêt, les gens la trouvaient trop dangereuse. Une après-midi de perdue à tourner en rond en ville. Il était temps de se mettre en route, si personne ne voulait l'aider, il se débrouillerait seul. Il vérifia son équipement rapidement, le katana à la ceinture, les ingrédients secondaires ainsi que de quoi fabriquer une potion dans le sac, il était prêt. *ça ne peut pas être si dangereux que ça* se disait-il. C'est donc d'un pas enjoué qu'il entra dans la forêt, avant de s'écrouler comme une masse et de perdre connaissance.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se trouvait toujours à l'entrée de la forêt, mais la nuit était tombée. Combien de temps était-il resté inconscient ? aucune idée, mais une chose était sûre, son état s'aggravait vite. Il se releva avec quelques peines et se remit en marche. Klerio passait son temps à se retourner. Non pas que l'endroit l'effrayait, mais il avait l'impression d'être suivi, observé. Il pouvait entendre des bruits tout autour et s'imaginait bien que la moitié des animaux de la forêt accompagnait chacun de ses pas. Ce qui n'était peut-être pas complètement faux. Tandis qu'il se retournait une énième fois pour surveiller ses arrières, il vit deux gemmes luisantes immobiles qui se tenaient à quelques mètres. *ouf, c'est juste un loup* Il reprit donc sa marche avant de stopper net et se retourner à nouveau. Cette fois plus rien, l'obscurité régnait. Tandis qu'il s'apprêtait à reprendre la route, ne sachant plus s'il avait halluciné ou non, deux bêtes sortirent de l'ombre en lui bondissant dessus.

Il évita le premier loup d'un mouvement rapide et envoya un coups de pied au second. Mais le coups n'eu pas l'effet escompté car l'animal se saisi de sa botte, le faisant tomber à la renverse tandis qu'il dégainait son katana. Une fois au sol il pu remarque plusieurs silhouette l'entourer. Une dizaine de loups se trouvaient autour de lui tandis que celui qui semblait être le mâle alpha lui tirait la jambe. Le pauvre bougre se débattait, faisant balader son arme dans tous les sens. L'alpha lâcha sa prise et les autres restaient prudent, mais tous rapprochaient doucement de leur proie. Ils connaissaient déjà l'issue de la confrontation et n'étaient pas pressés par le temps. Klerio se redressa sur les genoux, mais les agresseurs tentaient de l'attaquer de tous les côtés ne lui laissant pas de répit. Il avait d'ailleurs subit quelques griffures et commençait à perdre espoir. Lorsqu'un rugissement résonna. Tous les loups détalèrent et l'aventurier blessé se redressa. *ouf, sauvé* se disait-il, s'était avant de voir ce qui ressemblait à une panthère s'approcher. Mais cette chose faisait la taille d'un ours.

Son "sauveur" avait grandement réduit le nombre d'adversaires mais était bien plus puissant et agile que ses prédécesseurs. Le monstre lui tournait autour, il jugeait sa proie. Klerio lui faisait face, serrant fermement la garde de son arme. Puis il commença à perdre équilibre, sa tête lui tournait à nouveau. *pas maintenant !* L'animal sentit cette faiblesse et profita de l'opportunité pour lui bondir dessus. Sa cible évita l'assaut et envoya un coups, dans le vent. Le rôdeur noir n'attendit pas pour lancer une deuxième attaque qui, cette fois, arracha un cris de douleur à Klerio. Du sang coulait sur sa jambe mais la douleur lui redonna de l'énergie. Sa jambe lui piquait, le mal de tête était devenu secondaire et le combattant se rappela des enseignements de son maître. "dans une situation désespérée, laisse ton ennemi croire à ta défaite avant toi. Utilise sa confiance à ton avantage." A l'époque ça lui avait semblé être une phrase sans aucun sens, mais maintenant il comprenait.

Klerio s'effondra à genoux, baissant la tête. Le monstre lui bondit dessus pour l'achever. Mais d'un mouvement vif et précis, l'épéiste embrocha l'animal qui lui retomba dessus. L'homme se trouvait écrasé sous la bête, qui avait quand même eu le temps de lui planter ses griffes dans le dos. Elle était morte maintenant, le coups l'avait touché droit au cœur. Quelque chose marqua le survivant. Il ne l'avait pas remarqué avant, mais le ventre de l'animal était violet. Son repaire devait se trouver au même endroit que la fleur tant désirée. Après quelques minutes à se débattre pour bouger la lourde carcasse, Klerio se remit en route. Il suivit les traces du monstre jusqu'à son territoire. Bien qu'il faisait nuit, la taille de l'animal rendait ses traces faciles à suivre. Après quelques minutes à marcher, il arriva au bon endroit. S'était magnifique, une petite clairière remplie de ses fleurs. Le médecin concocta rapidement le remède et consomma le résultat en espérant que ses dosages étaient les bons. Mais avant qu'il puisse se remettre en route vers le village, il s'écroula à nouveau et perdit connaissance, le tout en souriant. *alors c'est ici que s'arrête mon histoire, j'aurai au moins trouvé une nouvelle plante*

Son lit était si douillé, pourquoi le quitter. Il pouvait voir le soleil briller par la fenêtre et sa mère se tenait à coté de lui. Comme toujours elle souriait. La femme posa sa main sur son front et lui murmura d'une façon à peine audible "lève toi maintenant, tu as tellement de choses à faire aujourd'hui
-oui m'man" Et il ouvrit les yeux.
Le calme régnait dans la clairière, il se releva difficilement. Son teint était livide, mais il était en vie. Ses blessures ne saignaient plus. Il récoltât un maximum de fleurs et reprit la direction du village. Il avait encore beaucoup de travail, mais la journée s'annonçait plutôt bien.