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Sous le déluge

Sous Le Déluge
PREMIÈRE DANSE

Sous le déluge 987146EagleClaws

« Vous avez tout bien calé ? Demande Fozia.
- C’est bon de mon côté, Répondit Yamiko.
- Du mien également, fit Sunny à son tour.
- Yamiko, amène Choupi en bas ! »

Miss Gun alla prendre en main le gouvernail pour diriger leur navire vers l’entrée du canal montant alors que la Danseuse du vent amena Choupi dans leur quartier comme conseillé.

« Nous allons monter très haut puis redescendre très vite alors reste ici et cramponnes-toi à quelque chose si jamais tu glisses. Ne bouge pas d'ici jusqu'à ce que je vienne te chercher ! Compris Gros doudou ? »

La créature rose hocha la tête tout en affichant un regard loin d'être rassuré. Sachant que son protégé aurait préféré qu'elle reste auprès de lui, Yamiko l'abandonna pourtant pour rejoindre ses autres compagnons qui s'activaient sur le pont. Plus que l'envie de rester auprès de Choupi afin de le rassurer, elle tenait à assister à leur entrée, qui s'annonçait pourtant bien secouée, vers la Route de tous les périls.

Une fois sur le pont, la jeune borgne alla aider Sunny hisser les voiles puis elle usa du rope action pour agripper une corde sur le rebord du nid-de-pie avant de contracter celle-ci pour se hisser. Une fois là-haut, une main en visière elle guetta l’horizon. On disait que nombreux étaient les bateaux qui passaient par ici mais étrangement le leur était le seul présent. Tant mieux pour eux avait énoncé Fozia car c'était plus sécurisant même s'il y avait toujours le risque qu’il rentrerait en collision avec un autre navire, venant d’une autre mer, une fois arrivé au croisement des Blues, en plus de la possibilité de se fracasser contre la paroi du canal.

Sunny rejoignit la perchée et Terry, l’aigle royal désigné la mascotte de l’équipage, ne tarda pas à faire de même, en se posant sur l’épaule droite de sa maîtresse.

« Vous êtes bien accrochés ? Se rassura Miss gun depuis le pont. Yamiko leva le pouce droit. Bon, c’est parti ! »

Le navire commença son ascension. Il n'avait fait que quelques mètres que Terry s'envola, préférant la voie des airs. La montée se fut sans encombre. À l'arrivée du croisement des quatre Blues, aucun autre navire n’intercepta le leur qui ne ralentit que deux secondes avant d’entamer une descente à grande vitesse. Cramponnée sur le bord de la vigie, la jeune borgne riait de bon cœur alors que Sunny semblait être sur le point de rendre l’âme. Contrairement à la Danseuse du vent, l’Excentrique de service n’appréciait guère la vitesse ni la hauteur. Il était monté parce qu’il n’avait ni l’envie de se terrer dans une cabine, ni celle de s’attacher à quelque chose sur le pont mais en ce moment, il regrettait amèrement son choix d'être monté dans le nid-de-pie.

« Heu, je crois qu’on a un problème ! Lâcha Yamiko qui avait cessé de rire voyant que leur bateau ne descendait plus droit mais virait dangereusement vers le bâbord. FOZIA ! FOZIA ! IL FAUT REDRESSER LE BATEAU A TRIBORD SINON ON VA SE MANGER LA PAROI ! » Cria la jeune borgne depuis sa position tout en pointant du doigt le devant.

Fozia ne l’entendait pas mais elle avait déjà remarqué le problème et tentait déjà de redresser le navire mais n’y parvenait pas. Situation que Yamiko ne tarda pas à comprendre.

« SUNNY, UTILISE TES CHEVEUX POUR REDRESSER LE BATEAU ! »

Tenant à sa vie, Sunny oublia son mal être pour passer à l'action rapidement. L’excentrique de service usa de sa capacité du retour à la vie pour expulser à grande vitesse ses cheveux qui avaient pris du volume et de la longueur pour former deux coups de poing géants. Ces derniers tapèrent violemment dans la paroi rocheuse, laissant des grandes marques dans le mur de pierre alors que le bateau se pencha de l'autre côté mais trop. Dans la panique, le chasseur de primes aux cheveux multicolores n'avait pas calculé la force qu'il fallait pour tenter de redresser correctement le navire mais avait mis toute sa puissance dans la frappe.

« Idiot ! T'es allé trop fort ! »

Sans perdre plus de temps en accusation, la jeune borgne passa à l'action. De ses manches s'expulsa une ruée des cordes qui, tels des projectiles, frappèrent en même temps dans le mur rocheux, laissant des dizaines des trous bien profonds . Le coup avait pour but de contrebalancer l'inclinaison du navire afin de le redresser mais malgré qu'elle n'y était pas allée de toutes ses forces, tout doucement, le bateau se pencha une fois de plus de l'autre côté.

« MAIS À QUOI VOUS JOUER BORDEL !? » Gueula Fozia qui s'accrochait tant bien que mal au gouvernail pour ne pas glisser.

Alors que Sunny s'apprêtait à tenter, une fois de plus, à rééquilibrer la déclivité de leur embarcation, cette dernière glissa dans une eau calme, le côté arrière bâbord frôlant dangereusement la paroi du fin du grand canal, puis se stabilisa dans un fracas qui fit rentrer une trombe d'eau sur le pont.

Une pluie battante, n'offrant aucune possibilité de voir à plus de cinq mètres, les avait accueilli. Chose qui rendait la navigation difficile mais surtout dangereuse mais pour l'heure, soulagés d'être sortis indemne de leur descente infernale de Reverse mountain, les chasseurs de primes se fichaient de la météo.

Alors qu'ils se remettaient encore de leurs émotions, pensant être sorti du danger, des spots vinrent éclairer soudainement leur navire. Les faisceaux lumineux se baladèrent sur le bateau comme à la rechercher que quelque chose. Un se stabilisa ensuite sur le drapeau arborant l'insigne de leur organisation, la Bountty National Agency, tout en en haut du grand mât mais l'étendard avait cessé de flotter à cause de la pluie. Un second rayon de lumière se figea sur le nid-de-pie où se trouvaient toujours la jeune borgne et Sunny qui se protégèrent les yeux d'une main de la lumière aveuglante. Alors que l'équipage se demandait ce qui se passait, un boulet de canon atterrit à droite de leur embarcation, manquant de peu cette dernière qui tangua dangereusement, obligeant ses passagers à se cramponner.

« Qu'est-ce qui se passe encore !? Questionna tout bas Fozia comme pour elle-même.
- Des pirates ?
- Qu'est-ce que j'en sais moi ! … On ne voit vraiment rien avec cette satanée pluie ! Lâcha Yamiko tout en guettant futilement la direction d'où provenaient les lumières aveuglantes.
- En tout cas, je crois qu'ils n'apprécient vraiment pas nos têtes ! » ...


Dernière édition par Yamiko le Mer 17 Fév 2016 - 21:05, édité 1 fois
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Sous Le Déluge
SECONDE DANSE

« C’est surement à cause de ta tronche de singe !
- Tu t’es un peu regardée !? … Je vais te balancer d'ici pour arranger ton portrait ! »

Malgré leur situation bien délicate qui risquait de les envoyer au fond de l’eau, les deux chasseurs de primes trouvèrent encore le temps de se chamailler comme des gamins pour finir par se crêper les chignons comme deux mégères.

« On dirait qu’ils sont en train de se battre entre eux Commodore … Qu’est-ce qu’on fait ? »

Grâce à une longue vue, le Commodore regarda les deux singes dans le nid-de-pie avant de porter son attention sur Fozia, sur qui un faisceau lumineux s’était également figé.

« Cessez vos enfantillages et descendez plutôt les voiles si vous ne voulez pas mourir ici ! » Gueula Miss Gun qui n’avait pas lâché le gouvernail.

Les deux macaques abandonnèrent sans plus attendre la poste de vigie pour exécuter la tâche qui leur avait confié la navigatrice à bord.

« Commodore, ils tentent de s’échapper !
- Cesse donc de me faire un rapport de ce qui se passe ! Je ne suis pas aveugle !
- Veillez m'excuser Commodore !
- Amène-moi l’escargot haut-parleur ! »

Les chasseurs de primes finirent de descendre les voiles, celui du devant dévoilant un aigle lacérant de ses serres un crâne, et le bateau s’avança tout doucement et à tâtons. Malgré la forte pluie, le vent soufflait à peine. Ce qui était à la fois une aubaine et une malchance pour les agents de la B.N.A. Leur faible vitesse leur octroyait le temps de réagir si jamais un obstacle se présentait soudainement face à eux mais elle ne leur permettait pas de s’éloigner assez rapidement de leurs traqueurs.

« Fozia, ce n’est pas risqué de naviguer par un temps pareil ? Tenta de se rassurer la jeune borgne qui resta près de Miss Gun.
- Bien sûr que si mais préfèrerais-tu qu’on sombre sans tenter quelque chose ? Nos ennemis nous voient mais pas nous alors nous ne pouvons pas tenter la contre-attaque. Il ne nous reste donc que l'option de s'éloigner hors de portée de leurs canons.
- Tu ne trouves pas étrange qu’ils n’attaquent plus ?
- Surement qu’ils sont en train de s’amuser de notre situation. Ils …
- Ici le Commodore Tucker de la 111ème Compagnie de la Marine ! Je vous ordonne de vous accoster immédiatement ! Nous allons vous guider jusqu’au rivage. Si vous refusez d’obtempérer alors nous ferons couler votre bien pathétique embarcation afin de vous offrir le salut rapidement car vous serez condamner par ce temps si vous vous entêtez à poursuivre votre chemin de toute façon ! Prenez ceci comme un acte bien veillant de ma part, moi que tous surnomment Le Flamboyant … Je vous conseille donc d'obéir ou je brulerai votre navire et vous, les cafards de la Bounty National Agency, avec !
- Ca … Ca .. Cafard ? Lâcha Sunny, le visage déformé par la colère … Je vais te faire avaler des cafards moi !!! S'excita tout seul le chasseur de primes.
- J'ai pas pigé … Il veut nous aider, nous faire couler ou nous bruler ? Demanda sérieusement Yamiko ... Tu connais ce Commodore Tucker, Fozia ?
- Non mais on va devoir accepter sa proposition, fit Miss Gun tout en levant la tête alors que la pluie tombait toujours en trombe. Si on continue par ce temps, on risque une collision avec une épave ou pire, avec un autre navire aveuglé. De plus, quelque chose me dis que ce Commode Tucker n’hésiterait pas à exécuter sa … enfin ses menaces si nous ne l’obéissons pas ! Il semble nous avoir identifiés mais on dirait qu'il ne nous n'apprécie pas vraiment.
- S'ils nous aiment pas, je ne vois pas pourquoi il nous aide.
- Question de principe certainement. Comme toi et ton précepte ridicule de ne pas vouloir arrêter des "gentils" pirates. »

Ce fut ainsi que Miss Gun se retrouva à guider leur embarcation vers un destin inconnu, suivant un spot qui se déplaçait devant eux. Dans le silence, dérangé par l’unique bruissement de la pluie qui ne semblait pas vouloir se calmer, l’eau se mit soudain à s’agiter.

« Un navire nous fonce dessus ! » Gueula Sunny qui était remonté dans le nid-de-pie, sous l’ordre de la navigatrice, tout en pointant un doigt vers Reverse Mountain qu’ils ne pouvaient plus percevoir.

Un cuirassé de la Marine était descendu du grand canal, gardant son allure au risque de rentrer en collusion avec tout ce qui se trouvait sur son passage.

« Il va nous rentrer dedans ! »

La vitesse du cuirassé ne leur offrait aucune tentative d’échappatoire mais heureusement que leur bateau avait commencé à s’éloigner de la ligne droite qui menait directement vers Grand Line pour entamer le débarquement qui avait été ordonné par le Commodore Tucker. Ainsi, le géant de mer passa derrière eux, créant une vague qui poussa leur embarcation vers l’avant tout en taguant dangereusement. Sous la violence, Yamiko avait fini vautré sur le pont, les mains accrochées au socle du gouvernail.

« Whouah, ils ont eu chaud !
- C’est qu’ils sont veinards ces cafards ! … Continuez de les guider ! Je m’en vais rentrer en contact avec ce navire impudent !
- À vos ordres ! »

Le Commode s’éclipsa dans sa cabine pour intercepter par denden celui qui commandait le cuirassé qui avait débarqué des Blues. Celui-ci avait disparu derrière les rideaux de pluie qui continuait de tomber en cordes.

« Rien de casser ? S’inquiéta Fozia qui s’était accrochée au gouvernail.
- Non, c’est bon, répondit la jeune borgne tout en se relevant alors que leur navire se stabilisait. Sunny, tout va bien ? Cria-t-elle ensuite en direction du nid-de-pie où était censé être posté l’Excentrique de service.
- Je crois que je suis toujours entier ! Fit le chasseur de primes tout en s’agrippant sur le bord de la vigie pour se relever maladroitement. Je ... je crois que je vais vomir ? Je peux descendre ? »

Réclamation que ni Fozia, ni Yamiko ne prirent en considération. La navigatrice s’était de nouveau concentrée pour accoster leur navire, avant qu’un autre incident ne survienne, alors que la jeune borgne s’était précipitée en bas pour aller constater l’état de son protégé. La jeune femme aux cheveux blancs lâcha un soupir de soulagement voyant Choupi qui l’attendait sagement, là où elle l’avait laissé et indemne. Ensemble, ils remontèrent ensuite sur le pont alors que leur bateau s’apprêtait à accoster le quai bien désordonné du Cap des jumeaux. Silencieusement le Wind Whisper glissa sur l'eau pour se positionner à côté d'un cuirassé de la Marine qui était ancré à la dernière position d'une rangée de bateaux en tous genres. Des marines toisèrent les agents de la B.N.A., sans se soucier de la pluie battante qui les trempait jusqu'aux os.

« Quelle ambiance de merde ! S'exclama Fozia alors que l'ancre de leur bateau avait été jeté.
- On n'est pas à côté d'un navire des pirates, c'est dé … »

La jeune borgne se tut alors qu'un autre cuirassé de la Marine se dirigeait vers eux, guidé par un spot de la 111ème Compagnie lui aussi. Le navire se positionna à côté du leur, qui avait tangué sous les remous de la mer que provoquait le géant de fer. Ce dernier était plus petit que celui qui se trouvait de l'autre côté mais restait tout de même bien colossal à côté de leur embarcation qui, coincée entre les deux cuirassés, paraissait si frêle.

« Je crois que c'est celui qui a failli nous rentrer dedans ! Lâcha la jeune borgne, une pointe d'amertume dans le voix … S'il a une tempête on va mourir écrasé par deux bateaux de la Marine ! Poursuivit la jeune femme ensuite d'un ton usuel.
- Ce serait le comble de l'ironie … Écoutez ! Interdiction de descendre du navire jusqu'à nouvel ordre !
- Depuis quand, c'est toi qui commandes !?
- Depuis toujours macaque ! … Va descendre donc les voiles au lieu de râler ! Toi aussi Ya … Tu t'inquiètes pour Terry ? Questionna Fozia, voyant la jeune borgne guetter le ciel, tout en soufflant dans un sifflet qui émettait une onde sonore, imperceptible par l'ouïe humaine, qui permettait d'interpeller le rapace. Objet que Yamiko portait à son cou sous forme d'un collier. Ne t'en fais pas va ! Il nous retrouvera bien. Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il nous faussait compagnie.
- Oui mais avec toute cette pluie je me demande s'il ne s'est pas per … »

La jeune borgne se tut une fois de plus alors qu'elle reconnaissait une silhouette qui les surveillait depuis le pont du navire de la Marine qui venait d'accoster. L'expression de la jeune femme aux cheveux blancs se durcit soudainement.

« On part d'ici ! Lâcha Yamiko d'une voix grave qui ne lui était point habituelle.
- Qu'est-ce que te prends tout d'un coup ?
- C'est lui ! ... Qu'est-ce qu'il fait ici alors qu'il est censé croupir en prison !? Lâcha la jeune borgne tout en serrant les poings.
- Mais de qui tu parles Yamiko ?
- Du Loup blanc ! … »


Dernière édition par Yamiko le Ven 4 Mar 2016 - 20:40, édité 2 fois
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Sous Le Déluge
TROISIÈME DANSE

Alors que Fozia leva la tête, l'homme avait déjà disparu.

« Tu es sûr que c'était lui ? … Avec cette pluie, on distingue difficilement les choses. Tu as dû le confondre avec quelqu'un d'autre ... Comme tu l'as dit, il est impossible qu'il se trouve ici et encore moins en liberté à bord d'un navire de la Marine.
- Tu as raison. Je dois divaguer, fit la jeune borgne après avoir levé de nouveau le regard vers l'endroit où elle avait cru apercevoir cet homme dont le simple nom lui faisait parcourir l'échine d'un frisson glacial.
- Tes nerfs doivent être à bout après ce qu'on vient de traverser. Va donc mettre des vêtements secs puis te reposer un peu !
- Tu dois être épuisée aussi, Fozia. Tu devrais te reposer également.
- C'est ce que je compte faire mais, bien que je suppose qu'on est à l'abri des assauts pirates ici, il ne faudrait pas trop nous relâcher. Il faudrait qu'une personne au moins reste en permanence sur le pont pour surveiller ce qui se passe.
- Je vais prendre une douche rapidement puis je faire le guet pendant que tu te reposeras.
- On montera la garde à tour de rôle. Préviens Sunny ! »

Après un acquiescement de la tête, Yamiko rejoignit le quartier de l'équipage alors que Fozia alla se mettre à l'abri de la pluie dans la cabine arrière du pont. Celle-ci était leur lieu de vivre à bord. C'était là qu'ils mangeaient et s'adonnaient à des activités, comme jouer aux cartes ou encore faire la sieste à l'abri du vent marin, pour tuer le temps.

Durant sa douche, la jeune borgne repensa à sa mésaventure avec le Loup blanc de Las Camp. Ce dernier était un criminel primé qu'elle avait cherché à capturer mais qui l'avait vite dominé durant leur combat. L'homme l'avait capturée puis avait tenté de la faire sienne contre son gré. Elle avait réussi à s'extirper de sa situation, durant laquelle elle aurait pu perdre toute son honneur, se jouant des sentiments de son oppresseur. Elle avait cédé à son jeu d'amoureux puis l'avait "poignardé dans le dos" avant de le livrer à la Marine. La chasseuse de primes reconnaissait, encore aujourd'hui, que son acte avait été vraiment déloyal mais, à ce moment-là, elle n'avait pensé qu'à sauver sa dignité qui allait être souillée.

Ayant chassé le mauvais souvenir de ses pensées Yamiko se sécha avant de mettre des vêtements secs et remonter sur le pont, une tasse de thé entre les mains, pour remplacer Fozia qui descendit pour prendre une douche à son tour. Choupi tint compagnie à la jeune borgne alors que Sunny n'était toujours pas sorti de sa cabine personnelle.

Assise autour de la table, en compagnie de son protégé qui avait une tasse de thé lui aussi, Yamiko réchauffa ses mains avec le récipient avant de se décider à en siroter le contenu mais elle manqua de s'étouffer, en se forçant à avaler le liquide qu'elle avait en bouche, alors que son regard s'était posé sur une fille aux cheveux verts qui les espionnaient depuis l'hublot de la cabine, sans se soucier de la pluie qui battait toujours.


Rapidement, la jeune chasseuse de primes saisit son arme, qui était à sa portée contre le banc où son séant était posé, tout en tapant du talon droit le signal qui annonçait la présence des intrus à bord, à ceux qui étaient en dessous.

« Reste là Choupi ! Ordonna la jeune femme tout en se dirigeant avec précaution vers la porte alors que l'intruse avait disparu.
- Choupi !? C'est bien trop mignon comme nom pour un homme-poisson ça, non ? » Déclara la gamine aux cheveux verts qui prit de court Yamiko, en pénétrant dans la cabine et la contourner, avec une agilité déconcertante, pour se poster devant l'homme-poisson qui se figea de frayeur.

Yamiko n'aimait guère la façon dont la fille aux cheveux verts parlait de son protégé mais, ne désirant pas ouvrir l'hostilité sans savoir la réelle intention de l'intruse, la jeune borgne ne brandit pas son sabre à doubles lames qu'elle s'apprêtait pourtant à utiliser à la moindre complication.

« Qui êtes vous et que voulez-vous ?
- J'aimerai aussi le savoir ! Enrichit Fozia qui venait de faire son apparition en compagnie de Sunny.
- Oula ! Oula ! On se calme hein ! Je suis juste venue pour une visite … amicale, » fit l'importune tout en pivotant pour examiner les trois chasseurs de primes qui bloquaient à présent la sortie.

L'étrangère examina plus que les autres la jeune borgne avant de venir se positionner face cette dernière.

« Tu ne serais pas sa sœur par hasard ?
- Sa sœur ?
- A cet idiot de Shin. »

Nom qui provoqua comme un violent choc électrique qui tétanisa Yamiko sur place. Alors elle ne s'était pas trompée ? Le Loup blanc était bien ici ?

« Shin ? Vous voulez parler du Loup blanc ? Tenta de se rassurer Miss Gun.
- J'avais donc raison … Il ne voulait pas que je vienne vous embêter parce que vous vous connaissez ! … T'es donc un membre de sa famille ? Redemanda la curieuse à Yamiko qui semblait toujours être en état de choc. Ho hé !? Je te cause là, la borgne !
- Vous vous trompez ! Nous n'avons aucun lien de sang ! Finit par lâcher la chasseuse de primes aux cheveux blancs sur un ton acerbe.
- Pas la peine de t'énerver comme ça ! Je demandai juste moi … En tout cas, je confirme, vous n'êtes pas du même sang car lui ne s'énerverait pas pour une simple question mais sérieux … vous vous ressemblez vachement ! »

Il était vrai que c'était l'apparence de Shin, qui lui avait octroyé une image de ce qu’elle aurait pu être si elle avait été de l’autre sexe, qui avait poussé la jeune borgne à chasser le Loup blanc. Même couleur et abondance de cheveux et un œil en moins à chacun mais la ressemblance s'arrêtait là.

« Surement à cause des cheveux et l'œil en moins mais je n'ai rien à voir avec cet homme ! » Chercha à se justifier sèchement Yamiko.

Elle dont il fallait beaucoup pour ébranler se retrouvait être incapable de refouler l'animosité qui la rongeait. Sa voix était teintée d'agressivité qui ne lui était point habituelle. Acerbité qui n'échappa pas à son interlocutrice qui tenta alors de la pousser à bout.

« Il y a réellement rien ente vous ? … Si t'es pas sa sœur, t'es peut-être une copine qu'il aurait larguée ? Poursuivit l'indiscrète, tout en se mettant sur les pointes des pieds pour rapprocher son visage de celui de la jeune borgne qui faisait une bonne tête de plus qu'elle.

« Qu'est-ce que le Loup blanc fait à bord d'un navire de la Marine ? Intervint Fozia.
- Parce qu'il le commande peut-être ?
- Commande !? Comment un criminel peut commander un navire marine ? S'écria Fozia.
- Un criminel ? … Attendez, le chasseur de primes qui … »

BOUM !BOUM !BOUM !

Tous, sauf Choupi, se hâtèrent en dehors de la cabine, sous la pluie qui battait toujours son plein, pour tenter de constater la raison des explosions qu'ils avaient entendues mais les deux gros navires qui encerclaient le leur, les empêchaient de voir ce qui se passait.

« On ne voit vraiment rien !
- Le Commodore Tucker doit être en train d'accueillir un nouveau navireBOUM !BOUM !BOUM !BOUM !ou plutôt en train de le couler ! … C'est peut-être un bateau pirate !
- Trop cooooooooool ! S'exalta la fille aux cheveux verts avant de se précipiter en dehors du navire des chasseurs de primes.
- Hé ! ? Attendez, on … Je crois qu'on ne saura pas plus sur comment le Lou … »

Miss Gun se tut, apercevant l'homme dont elle s'apprêtait à prononcer le surnom les fixer d'un regard fielleux, du haut de son cuirassé. Celui-ci toisait plutôt Yamiko qui soutenait son regard sans vaciller jusqu'à ce qu'il tournât les talons.


« Pas très amical l'animal ! … Je comprends mieux à présent ce que tu ressens ma petite Yamiko, lâcha Miss Gun avant de fixer sa camarade qui avait de nouveau les poings fermés pour refréner l'amertume inexplicable qui la dévorait … J'aimerai bien savoir comment un homme supposé être enfermé se retrouve à commander un navire marine ! » Ajouta Fozia, tout en levant de nouveau le regard vers le cuirassé comme si ce dernier pouvait lui répondre.

Yamiko aussi aimerait bien comprendre. À l'époque, elle avait trouvé suspect que la prime qui avait été mis sur la tête du Loup blanc n'avait pas reflété sa dangerosité. C'était comme si on avait cherché à cacher ce dont il était réellement capable. Ce qui l'avait d'ailleurs piégé. Elle qui pensait allait se frotter contre un menu fretin s'était retrouvé face à un requin. Elle n'était pas assez déraisonnée ni suffisamment avide d'argent pour chasser un gros poisson au péril de sa vie. Voilà qu'aujourd'hui, ce même homme se trouvait à commander un navire Marine. Par quel miracle donc ? ...


[FB >> La rencontre entre Yamiko et Shin]


Dernière édition par Yamiko le Ven 4 Mar 2016 - 20:50, édité 2 fois
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Sous Le Déluge
QUATRIÈME DANSE

Alors que le bombardement avait cessé, Yamiko alla chercher une paire de jumelles avant de sauter en dehors de leur navire, surprenant ses compagnons par son action.

« Yamiko ! J'avais dit pas d'autorisation de débarquer !
- Je crois qu'elle ne t'entend plus ! Fit calmement Sunny alors que la jeune borgne avait disparu derrière le rideau de pluie.
- Merde ! S'écria Fozia tout en tapant du poing sur la rambarde du bateau, furieuse contre l'indisciplinée. Je vais finir par l'attacher au fond de la cale celle-là !
- Ya-chin !? » Fit d'une voix éplorée Choupi, qui avait fini par rejoindre ses compagnons sur le pont, et qui se sentait délaissé par celle avec qui il était rarement séparé.

Assise, sur une épave qui dominait en hauteur tous les autres, Yamiko examina l'endroit où se baladaient toujours des faisceaux lumineux de la 111ème Compagnie. Elle vit alors des corps débattant à la surface de l'eau alors que certains s'accrochaient misérablement sur des morceaux de leur navire qui avait sombré. Miss Gun avait raison : le Commodore Tucker venait de faire couler un bateau pirate.

Malgré son statut de chasseuse de primes, la jeune borgne n'approuvait point la méthode de l'officier de la Marine qu'elle trouvait bien trop barbare. Tous ces êtres ne méritaient pas probablement d'être condamnés de la sorte. Après tout, tous les pirates n'étaient pas des monstres, tout comme tous les agents de la Marine n'étaient pas des êtres bienveillants envers les innocents qu'ils étaient supposés protéger.

« Ressentirais-tu de la compassion envers ces insectes ? »

Au son de la voix, qui lui donnait de la sueur froide, la jeune borgne se releva rapidement pour faire face au nouveau venu, délaissant les jumelles pour dégainer son sabre à double lames qu'elle avait pris le soin d'amener avec elle. Malgré l'arme bien menaçante pointée vers lui et le regard assassin que lui accordait celle qui la brandissait, le Loup blanc ne montra aucun signe de défaillance. Au contraire, comme pour faire comprendre à la jeune femme que ses menaces étaient bien vaines, tranquillement, Shin glissa ses mains dans les poches de son pantalon.

« Je vois que tu m'apprécies toujours autant … Yamiko !
- Je peux savoir ce que tu fais ici ?
- Je n'ai aucune obligation à répondre à cette question mais si ça peut te rassurer, je ne suis pas ici pour déterrer la hache de guerre alors, soit une gentille fille, baisse donc cette arme ! … Cela pourrait mal tourner pour toi, si quelqu'un nous voyait.
- Parce que tu fais partie des gentils maintenant !? Lâcha la chasseuse de primes d'une voix teintée d'amertume. Depuis quand la Marine embauche-t-elle des criminels qu'elle est supposée envoyer au fond d'un trou ?
- Ex-criminel s'il te plaît ! Et puis, je n'ai jamais tué un innocent. Tu le sais très bien ça !
- Quelle différence ? Un hors la loi, reste un hors la loi!
- Pourquoi donc tant de haine ma petite Yamiko ? … Celui qui devrait avoir de la rancœur ici, serait plutôt moi, après le sale coup que tu m'as fait. Ne crois-tu pas ? … Mais comme je ne suis pas rancunier alors on va dire qu'on est quitte. J'admets que je n'étais pas tendre avec toi mais n'oublie pas que tu as planté un pieu dans mon cœur que je t'avais offert … Si on repartait donc à zéro maintenant que nous sommes dans le même camp ? ... Et, pour commencer, rengaine donc ce sabre s'il te plaît ! Redemanda l'homme d'une voix totalement détachée.
- Qui es-tu à la fin ? » Finit par demander la jeune borgne à cet homme qui était devenu une vraie énigme pour sa personne, tout en rengainant enfin son sabre.

La jeune borgne fut surprise par sa propre question qui était sortie si spontanément. Il n'était pas de son genre de vouloir connaitre les détails de la vie d'une personne, surtout pas de celle de ses ennemis mais, étrangement, son être réclamait les réponses sur les questions qu'elle se posait sur le Loup blanc. Non, elle désirait tout savoir de cet homme qu'elle devrait pourtant ignorer mais chose dont elle était incapable d'exécuter. L'évocation de son seul nom la perturbait à un point incompréhensible alors que sa simple présence la mettait dans un état tel qu'elle ne se reconnaissait même plus. Elle qui, habituellement, savait garder son calme même face au plus redoutable des adversaires, perdait tous ses moyens devant Shin, et ce, tout en sachant qu'il n'était plus son ennemi.

« Tu t'intéresses à moi ? Tu sais à quel point cela me fait plaisir ! … Si on poursuivait cette conversation à l'abri de la pluie ? Tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras, lâcha sereinement l'homme tout en s'avançant vers son interlocutrice.
- Reste où tu es ! … Je veux bien faire l'effort de ne plus te considérer comme un ennemi mais je te prierai de garder tes distances !
- Tu continues donc de me rejeter ? Fit l'homme d'un ton blessé. Puis-je savoir pourquoi je te répugne à ce point ? »

Excellente question. Pourquoi donc elle n'arrivait pas à tolérer cet homme ? Pourquoi, elle, qui était si magnanime, ne parvenait pas à pardonner cet être qui lui avait pourtant déclaré de l'aimer ? La jeune borgne avait beau chercher en son for intérieur, elle n'arrivait pas à trouver une réponse claire à la question. Il n'avait pas été le seul, ni le premier, à l'avoir brutalisé ou l'avoir menacé de l'abuser et pourtant, alors que toutes ses autres mésaventures n'étaient plus que des lointains souvenirs qui finissaient par s'évaporer sans aucunement l'affecter, ce qui lui avait fait subir Shin était gravé dans sa mémoire, comme un mauvais rêve d'où elle ne pouvait s'échapper.

Plongée dans ses pensées à la rechercher d’une quelconque réponse, mais assez convaincante, à formuler, des paroles que Fozia avait avancées, alors qu’elle venait de lui relater sa mésaventure avec le Loup blanc à Las Camp, revinrent à l’esprit de Yamiko : « Je me demande si ce n’est pas de Shin dont tu as peur mais plutôt d’un sentiment que tu ne veux pas admettre ! ». Elle n’était pas la dernière des sottes pour ne pas avoir compris de quel sentiment son amie avait mentionné mais, comme aujourd’hui encore, elle avait rejeté farouchement cette idée. Jamais elle ne tomberait amoureuse d’un fruste tel que Shin. Celui qui fera battre son cœur sera forcément un homme aussi bienveillant que son grand frère Hikari Hurano. Un commandant à la garnison de la Marine d’Hinu Town dont elle ne décelait aucun défaut. Et puis, elle n’avait pas de temps à perdre avec des futilités telles des histoires de cœur.

« Je ne te hais pas ! Finit-elle par déclarer d’une voix hésitante tout en fixant le sol, après un silence durant lequel le Loup blanc s’était rapproché de sa personne.

Oui, le rejet, bien que virulent, dont elle faisait preuve vis-à-vis du Loup blanc n’était pas lié à la haine mais à quelque chose d’autre mais qu’elle n’arrivait pas clairement à définir.

Le borgne aux cheveux blancs se trouvait à présent à moins d’un mètre de la chasseuse de primes qui évitait son regard que la jeune femme sentait poser sur elle avec insistance comme si celui-ci cherchait à lire en son être. La vierge effarouchée avait envie de fuir mais ses jambes refusaient d'obéir. Elle était pétrifiée mais sans savoir pourquoi.

Et si Fozia avait raison ? Finit-elle par se dire intérieurement alors que son cœur s’affolait étrangement et qu’elle n’arrivait pas à calmer malgré ses poings fermés jusqu’à se faire mal par ses propres ongles.

Elle ne trouvait aucune autre raison qui pouvait expliquer son désarroi. Même face à un ennemi qu’elle méprisait au plus haut point ou qui la dominait dans la puissance, elle arrivait à garder son calme alors que présentement, son cœur s’emballait au point de lui faire mal.

Non ce n’est pas possible ! Cet homme m’a brutalisé sans la moindre hésitation. Je ne peux aimer un monstre pareil !

« Ya …
- Ne me touche pas ! Cria la jeune borgne tout en rejetant la main qui cherchait à la toucher. Je t’ai dit de garder ta distance ! »

Tout en parlant la jeune femme avait reculé, ses membres décidant enfin de l’écouter.

« Te comportes-tu ainsi avec tous les hommes qui cherchent à te toucher ou bien c’est juste avec moi ? … Tu viens pourtant de dire que tu ne me haïssais pas.
- Et c’est bien le cas mais cela ne te donne pas le droit de po … »

PAN PAN PAN

Des coups de feu incessants, coupèrent la parole de la jeune femme qui, oubliant instantanément sa détresse, ramassa les jumelles qu’elle avait délaissées pour tenter de voir ce qui se passait.

« On dirait qu’ils ont décidé de liquider ceux qui tentent d’atteindre le rivage, fit sereinement Shin, qui, grâce au haki de l’empathie, ressentait les vies des pirates, qui ne s'étaient pas noyés, s’effacer les unes après les autres après chaque coup de feu.
- Mais c’est horrible ! Lâcha la jeune chasseuse de primes avant de se précipiter pour descendre de l’épave mais Shin lui empoigna fermement un bras alors qu'elle passait à sa portée.
- Ne me dis pas que tu veux intervenir ?
- Je veux juste parler à ce Commodore Tucker. Ce qu’il fait là est inhumain ! Ces gens ne méritent pas d’être liquidés comme du simple bétail. Ce sont des humains !
- Tu t’entends parler Yamiko ? Tu es chasseuse de primes que je sache. Tes paroles sont donc comme une trahison envers le Gouvernement Mondial ! Tu es censée arrêter ces vermines et non pas les aider !
- Et alors ? Tu vas m'arrêter ?
- Moi non mais le Commodore Tucker par contre lui, n'hésiterait pas ! Je connais cet homme de réputation. Il est sans doute l'un des marines qui haïssent le plus les pirates. Pour lui, tous ceux qui se sont rangés sous un pavillon pirate ne sont que des parasites bons à être exterminés, sans distinction. J'ai cru comprendre qu'il vous a aidé à accoster ici mais comprend qu'il a fait cela, non pas par gentillesse, mais parce que vous êtes des chasseurs de primes donc vous contribuez à l'éradication de ceux qu'il méprise. À ton avis, quelle sera sa réaction s'il apprenait que tu cherches à aider ceux que, selon sa conception des choses, tu es supposée tuer ? »

Le Commodore l'arrêtera sûrement ou, au mieux, il la destituera de son statut de chasseuse de primes. Choses que, l'une comme l'autre, elle n'avait point envie.

Une fois de plus, son impulsivité avait failli la mener vers un gros désagrément, si on ne l'avait pas arrêté à temps. Combien de fois Fozia lui avait déjà évité des gros ennuis ? Et aujourd'hui, c'était un homme qu'elle pensait mépriser qui l'avait empêché d'aller chercher un gros problème qui aurait pu causer de tort même à ses compagnons.

« Pourquoi ? Pourquoi tu cherches donc à me protéger malgré mon aversion à ton égard ?
- Tu veux vraiment que je réponde à cette question ? Demanda calmement Shin tout en lâchant prise le bras de la chasseuse de primes.
- Non, » fit la jeune femme avant de soutenir enfin le regard de l'homme qui jusqu'à présent elle fuyait.

Décidée à affronter sa peur indescriptible, pour la première, Yamiko essayait de regarder Shin comme un homme amoureux d'elle et non pas un prédateur qui en voulait à sa personne.

Elle qui n'avait jamais été perturbée par la nudité d'un homme se sentait troublée de voir le torse viril qui se dessinait sous la chemise trempée de celui qui se trouvait présentement devant elle. Ébranlement qui força l'effarouchée à détourner le regard mais la Loup blanc l'empêcha de fuir en posant délicatement une main sur l'une de ses joues. Tout doucement, la chasseuse de primes releva alors la tête pour plonger de nouveau son regard dans celui de l'officier de la Marine, alors que son cœur tambourinait de plus en plus fort.

Non ! Ne pas fuir ! Se dit-elle intérieurement alors que l'homme se baissait, cherchant à dérober ses lèvres. Il ne veut pas me faire de mal !

Leurs lèvres finirent par se toucher pour un baiser timide mais qui gagna petit à petit en fougue alors que le Loup blanc avait plaqué la chasseuse de primes contre lui. Avec hésitation, la jeune femme finit par s'agripper à son dos pour finir par l'étreindre complètement. Un frisson indéfinissable parcourait le corps de Yamiko qui menaçait de faillir. Comprenant ce qui était en train de se produire, la jeune borgne se détacha violemment du Loup blanc avant de fuir.

Délaissé, Shin fixa celle qu'il pensait enfin tenir s'éloigner sans tenter de la rattraper.

Bordel ! Pourquoi me suis-je donc entiché d'une gamine pareille !? Fit l'homme intérieurement avant d'abandonner l'épave alors qu'il sentait des vies s'attrouper étrangement en un seul lieu un peu plus loin …


Dernière édition par Yamiko le Ven 4 Mar 2016 - 21:12, édité 1 fois
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Sous Le Déluge
CINQUIÈME DANSE



« Lieutenant Tanaka, nous avons un problème ! » Déclara le sergent Shichiro Sato, qui s’était précipité à la rencontre de Shin, alors que ce dernier s’avançait vers la foule qui se rassemblait sur la berge du port.
- Shiro ? » Demanda calmement le Loup blanc.

Le sergent hocha la tête avant d’ajouter d’une voix navrée.

« Je suis vraiment désolé Lieutenant. Une fois de plus, elle nous cause des ennuis ! »

La culpabilité du sergent Shichiro était liée au fait que la responsable du désagrément n'était autre que son incontrôlable cousine Shiro.

« Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Apparemment, elle s’est invitée à bord d’un des navires de la 111ème Compagnie et a provoqué une bagarre avec l’un des officiers.
- Je vais vraiment finir par l’envoyer croupir au fond d’un trou cette gamine ! Lâcha placidement le Loup blanc malgré la rudesse de ses propos. Où est le Sergent Ito ?
- Je crois qu’elle est restée à bord !
- Dis-lui de se rendre ici immédiatement !
- À vos ordres ! »

Le sergent s’éclipsa, pour exécuter l’ordre de son supérieur, alors que ce dernier, les mains dans les poches, alla se frayer un chemin à travers l'attroupement, qui était composé des marines et de quelques habitants dont la curiosité avait fait sortir de leurs domiciles malgré la pluie battante. Le Loup blanc se positionna devant de la scène pour regarder la plus turbulente de ses subordonnés s’atteler à son activité préférée sans se soucier du tort que son acte insensé pourrait occasionner à son équipage. Une bien mauvaise habitude de la jeune fille aux cheveux verts qui était un fauteur de troubles de première. Chose qui lui avait octroyé le surnom de Shiro l’Incontrôlable car, en plus d’aimer provoquer des échauffourées, elle était du genre à n'écouter personne, pas même ses supérieurs.

Shiro Sato ne ratait jamais la moindre occasion pour assouvir sa soif de brutalité. Chose plutôt incompréhensible venant d’une jeune femme qui, de prime à bord, paraissait pourtant si frêle et bien mignonne. On raconte que sa violence était héréditaire et pourtant, contrairement à elle, son cousin Shichiro était l'un des plus calmes et obéissants des marines d’élite placés sous le commandement du Loup blanc.


L’adversaire de la jeune Sato était un homme bien baraqué aux cheveux dorés. Au vu de l’enthousiasme dont l'homme faisait preuve dans leur combat, il paraissait autant aimer se battre que son adversaire. Il dominait largement physiquement Shiro, mais qui arrivait cependant à le rivaliser en force. Du moins au début car, après une succession des coups, visant l’autre mais qui arrivait à esquiver à chaque fois, le regard fureteur de Shin remarqua qu’un écart de puissance commençait à se révéler entre les deux combattants. L’homme tendait à prendre le dessus sur la jeune femme qui avait de plus en plus du mal à attaquer mais qui devait doubler d’effort pour éviter les attaques de son assaillant. La jeune femme aux cheveux verts finit par se manger un coup de pied dans le ventre qui l’envoya voler dans la foule mais qui s’écarta pour l’éviter.

« Alors ? C’est tout ce que tu as dans le bide ? Vu ta grande gueule, je te croyais capable de m’amuser un peu plus que ça gamine ! » Lâcha l’homme tout en se dirigeant vers son adversaire qui avait toujours le séant collé au sol.

En guise de réponse, Shiro esquissa un sourire carnassier alors qu’une lueur d’extase se lisait dans son regard de détraquée. Elle avait en face d’elle un adversaire capable de lui refaire le portrait et cette idée faisait jubiler la bagarreuse avide de sensation forte qu'elle était.

Tout doucement, la jeune Sato se releva.

« La gamine va t’exploser ta sale tron … »

Des cordes qui vinrent la capturer sans crier gare au niveau de la taille, emprisonnant ses deux bras, coupèrent la parole à l’Incontrôlable.

« Shigemi, libère-moi ou je vais t’exploser ! » Fit la Sato tout en se débattant.


En guise de réponse, le sergent Shigemi Ito, une utilisatrice du rope action au visage éternellement placide, resserra les liens qui compressa son camarade jusqu’à lui faire mal mais la captive n’émit aucun gémissement. C’était souvent que Shin la sollicitait pour immobiliser l’indisciplinée, au point que Shigemi considérait la tâche comme faisant partie de ses devoirs en tant que marine de la 609ème Section de la Marine d'élite.

« Excuses-toi ! » Ordonna sereinement Shin qui s’était avancé pour se positionner à côté de l’entravée - son œil valide vers sa subordonnée - tout en gardant ses mains nichées dans ses poches.

L’ insubordonnée ne s’exécuta pas mais se débattit dans ses liens pour faire comprendre son refus d’obtempérer.

« Shiro ! » Insista le Loup blanc, tout en lançant un regard glacial à la jeune femme qui cessa de gigoter avant de baisser la tête mais elle resta silencieuse.
- Vous n’avez qu’à vous excuser à sa place ! Ou mieux, vous battre à sa place si vous avez peur que je lui refasse son portait ! … À moins que vous les élites ne sont en réalité que des trou …
- Cade ! Cela suffit ! S’écria une voix bien autoritaire alors qu’un nouveau groupe de marines s’avançaient, la foule s’écartant pour le laisser passer. Lieutenant Tanaka, je vous prierai d’immobiliser vos subordonnés si vous n’êtes pas capable de les discipliner ! Je n’apprécie guère qu’on m’importune, surtout pour des enfantillages ! » Poursuivit le nouvel arrivé, abrité sous un grand parapluie noir.


L’homme était élégamment vêtu et avait l’allure d’un parfait bourgeois. Un manteau blanc, bien familier, posé sur ses épaules démontrait que c’était un gradé de la Marine.

« Je vous prie de m’excuser pour ce désagrément Commodore Tucker. Je ferai en sorte que cela ne se repro …
- Haaaaaaaaaaa ! Il y a un oiseau qui nous fonce dessus ! » Cria un homme tout en pointant du doigt le ciel pluvieux.

L’attroupement se dispersa alors qu’un oiseau, d’une taille plutôt intimidante, était en train de fendre l’air pour un grand plongeant en direction de la terre ferme.

« S’affoler pour un simple volatile ! Cade, tu veux bien t’en occu … Mais qu’est-ce qu’elle fait cette chasseuse de primes !? » Demanda le Commodore Tucker, voyant Yamiko, qui était la seule à ne pas avoir bougé de l’endroit que l’animal visait, lever le bras droit.

Comme pour répondre à sa question, l’oiseau se positionna sur l’avant-bras de la jeune femme, lui lacérant involontairement la peau avec ses serres.

« Aïe ! Sale bête ! Lâcha la jeune femme aux cheveux blancs puis du sang coula de son avant-bras se mêlant à la pluie. Fozia va encore me gueuler par ta faute ! … Mais où t’es encore allé traîner ? Tu sais à quel poin …
- Jeune fille ! Ce rapace est-il à vous ? Chercha à se rassurer le Commodore Tucker.
- Effectivement et il est bien discipliné alors il ne vous importunera pas Commodore Tucker ! Déclara la jeune borgne tout en s'inclinant légèrement.
- Whouaaah ! Trop cooooooool ! S’exalta Shiro, qui avait été libéré par sa collègue sous l’ordre de Shin, tout en se précipitant vers la jeune borgne.
- Non ! Ne la tou … »

Trop tard, l’aigle venait de becqueter la main de la jeune femme eux cheveux verts qui cherchait à le toucher. Tout comme elle, celle-ci se mit à saigner mais sa blessure n’était que superficielle.

« Il est discipliné mais n’apprécie pas qu’on le touche !
- Trop bien ! ... Tu ne voudrais pas me le donner ? »

Shiro se fichait royalement de son doigt blessé et essaya à maintes reprises de toucher le rapace qui à chaque fois cherchait à la mordre. Yamiko suivit la scène sans savoir quoi dire, ni quoi faire. C’était la première fois qu’elle voyait une personne tenter de caresser Terry avec autant d’insistance.

La foule s’était peu à peu dispersée. Le Commodore Tucker décida d’abandonner le lieu lui aussi, ses hommes le suivant sauf Cade qui était resté à fixer la chasseuse de primes dont il cherchait à évaluer la puissance. Tout comme Shiro, l’officier de la 111ème Division affectionnait particulièrement les bagarres et était toujours à la recherche des adversaires à affronter.

« Cade ! Interpela Aaron Tucker qui avait deviné ce qui trottait dans le crâne de son petit frère. Je te prierai de ne pas créer plus de désagréments s’il te plaît ! » Ajouta l’ainé, alors que le benjamin avait fini par le rejoindre.

Shin avait suivi la scène avec attention, cherchant à discerner le plus jeune des Tuckers. En tant qu’un animal sauvage, mais qui avait su maîtriser sa rage, il savait sentir la présence d’une autre bête et il était certain que ce Cade en était une.

« Je vous conseille de rester éloigner de ce Cade ! Prévint le lieutenant Tanaka alors qu’il s’était rapproché de Yamiko et Shiro, le sergent Ito lui emboitant les pas.
- Merci pour l'avertissement, » fit la jeune borgne avant de s'éloigner, fuyant de nouveau le regard du Loup blanc, Terry toujours perché sur son bras.

Shiro tenta de les suivre mais son cousin le rattrapa par le foulard qui était noué à son cou.

« Lâche-moi !
- Pas question ! Tu vas encore nous créer de problèmes !
- Shiro, tu es privé de dessert ce soir ! Lâcha sereinement le Loup blanc avant de s'éloigner en direction de leur navire, ses hommes le suivant.
- Non ! C'est injuste ! Pesta l'insoumise.
- Et d'entrée également ! Ajouta calmement le lieutenant mais d'un ton plus glacial. Continue comme ça et c'est le repas entier que tu sauteras ! »

Le Loup blanc avait compris que la brutalité ne fonctionnait pas sur Shiro alors il avait recours à une punition plutôt enfantine mais qu'il savait bien plus efficace. La jeune Sato était une gourmande, la priver de nourriture était donc un vrai supplice pour la jeune femme, peut-être même le pire, et ça, son lieutenant le savait …
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Sous Le Déluge
SIXIÈME DANSE

« Je me demande parfois si tu n’es pas masochiste ! » Lâcha Fozia tout en pensant, sans douceur, les griffures assez profondes laissées par le rapace qui s’était perché sur son avant-bras, sans protection, et qui présentait déjà des nombreuses cicatrices similaires.

Terry était un présent d’adieu offert par le princesse Shara Al-Jawhara pour son départ pour Grand Line. Yamiko avait reçu, avec l'animal, des protections pour l’épaule et l’avant-bras, pour éviter justement ce genre de désagrément mais, depuis que l'aigle les avait rejoint, la jeune borgne n’avait jamais porté la protection du bras qui couvrait également entièrement la main donc la gênait pour ses activités quotidiennes, elle se baladait cependant, en général, avec celle pour l’épaule mais cet après-midi, elle avait oublié de la mettre après avoir pris sa douche.

« Je te préviens, à la prochaine escapade sans autorisation je t’enferme au fond de la cale ! » Ajouta Miss Gun d’un ton assez sévère tout en rangeant les matériels de premier secours, une fois avoir terminé de soigner l'insoumise.

Fozia alla ensuite ranger les affaires dans la pharmacie à bord puis revint s’assoir à coté de la jeune borgne, qui était, inhabituellement, silencieuse

Si de l’extérieur elle paraissait bien calme, ça bouillonnait cependant dans sa tête. La jeune femme ressassait ce qui s’était passé entre elle et Shin ; de sa mésaventure à Las Camp jusqu’à l’avertissement du Loup blanc sur Cade à son attention, il y avait tout juste quelques minutes.

Cachée dans la foule de spectateurs, la jeune borgne avait guetté discrètement le Lieutenant Tanaka, lors de l’altercation entre l’un de ses officiers et celui de la 111ème Compagnie. Le Loup blanc avait su garder son calme jusqu’à la fin, alors qu’elle pensait qu’il allait céder à la provocation du jeune Tucker. Il n’avait pas non plus montré aucun signe d’irritation face à Shiro qui, de toute évidence, l’avait désobéi alors, qu’à l’époque, il n’avait pas hésité à la frapper lorsqu’elle avait refusé de l’écouter. Il avait changé et ce simple fait avait ébranlé l’opinion qu’elle avait faite de cet homme qu'elle pensait détester.

Repenser au baiser qu’ils avaient échangé sur l’épave, qu'elle reconnaissait honteusement avoir apprécié, faisait naitre en elle un étrange sentiment dont elle tentait de chercher la nature. Était-ce de l’amour ? N’ayant jamais expérimenté cette chose, qu'elle avait toujours considérée comme de la frivolité, elle était incapable de l'affirmer ou de le contester. Elle se trouvait vraiment pitoyable de ne pas être capable de répondre à une telle question à son âge.

« Yamiko ? Tout va bien ? Finit par s’inquiéter Fozia.
- Qu’est-ce qu’on ressent lorsqu’on est amoureux ? » Lâcha la jeune borgne en guise de réponse.

Sous l’effet de la surprise, Sunny, qui était en train de siroter de la tisane aux agrumes, cracha tout le liquide qu’il avait en bouche sur Fozia et Yamiko, qui étaient assises de l’autre côté de la table.

« Bordel ! Sunny ! Gueula Miss Gun tout en se levant alors que Yamiko n’avait pas bronché d’un cil.
- Notre petite Yamiko serait-elle amoureuse ? S’exalta l’Excentrique, ignorant complètement l’irritation de Miss Gun qui alla attraper un torchon pour s’essuyer.
- J’en ai bien l’impression, fit Fozia avant de tendre le chiffon à Yamiko qui saisit mollement l’objet avant de s’essuyer à son tour ... Ne me dit pas que c’est du Loup blanc ? ... Non mais ce n’est pas vrai ! S’exclama Miss Gun qui avait deviné les choses, face au silence que lui avait offert son camarade en guise de réponse. Tu ne pouvais pas trouver mieux franchement ? Avec tous ces gars qui grouillent de partout, il a fallu que tu t’entiches de celui-là !? Aurais-tu oublié ce qu'il t'a fait ?
- Tu ne m’avais pas l’air de le détester pourtant. Tu m’as même demandé si en réalité je n’étais pas amoureuse de lui mais que je refusais de le croire quand je t'avais raconté ce qui s'était passé à Las Camp. Fit calmement la jeune borgne.
- Ça, c’était avant de croiser son regard si méprisant !
- Il a changé !
- Je crois que t’es gravement atteint là ! ... Sérieusement Yamiko, tu mérites bien mieux que ce type ! Et puis, il y a trop de mystères autour de ce mec pour qu’il soit honnête ; sans compter le fait qu’en partant d’ici vous risquez de ne plus jamais vous revoir ! ... A moins que tu comptes nous abandonner pour t’enrôler dans la Marine et rejoindre son équipage ?
- Tu dis n’importe quoi ! Gueula soudain la jeune borgne tout en se redressant. Jamais je ne vous abandonnerai !
- Si tu savais ce qu’une personne est capable de faire par amour ! ... Enfin bon, cela me rassure de savoir que t’es pas prête à tout abandonner pour un homme ! Je déteste vraiment ça ! ... Avec un peu de chance, ce que tu crois ressentir pour ce Loup blanc s’évaporera surement une fois qu’on sera parti de cet endroit. D’ici là, reste loin de cet homme ! »

Bien qu’elle n’arrivait pas totalement à comprendre la réaction bien virulente de Fozia, Yamiko ne dit mot, se disant que son amie réagissait ainsi pour son bien. Elle aussi, aimerait bien se tromper sur ce qu’elle ressentait. Que là, n’était d’un sentiment passager qui s’effacera rapidement. Elle n’avait ni l’envie d’expérimenter ce qu’était l’amour - qui pour elle, commençait plutôt mal - ni de temps à perdre avec cette frivolité.

À la nuit tombée, des bombardements venant des cuirassées de la 111ème Compagnie retentirent de nouveau, pour envoyer, une fois de plus, des pirates, fraichement débarqués des Blues, au fond de l’eau. Toujours tous réunis dans la cabine supérieure de leur navire, aucun membre de l’Eagle claws ne bougea cette fois-ci.

Le haut du corps entièrement affalé sur la table, Yamiko était totalement absente alors que Fozia astiquait ses armes pendant que Sunny jouait aux cartes avec Chouppi. Terry qui, en général, restait toujours à l’extérieur, perché sur un mât ou sur l’arbre de tiaré sur le toit de la cabine arrière, s’était envolé au premier coup de canon de la 111ème Compagnie.

« J’espère qu’ils ne vont pas continuer ainsi toute la nuit ! J’aimerais pouvoir dormir tranquille !
- Je pense que le Commodore Tucker a décidé de faire sombrer tout navire pirate qui passe dans le coin, jour comme nuit ! ... Personnellement, cela ne me dérange pas car au moins en sera en sureté mais il faut être un peu taré de vouloir poster son équipage à cet endroit juste pour le plaisir de surprendre des navires pirates. L’initiative est plutôt efficace, surtout avec ce temps qui, grâce aux équipements de ses cuirassés, lui confère un net avantage par rapport à ses ennemis aveuglés par la pluie mais ce Commodore Tucker doit être un fou à lier prêt à tout pour éliminer ses ennemis.
- Il en faut bien des comme ça pour réduire le nombre de ces mochetés de pirates qui se multiplient comme des asticots sur un cadavre par un temps chaud et humide !
- Depuis quand tu fais une comparaison aussi moche et vulgaire ? Cela ne te ressemble pas. On croirait entendre un pirate. Enfin bon, pour une fois, je suis bien d’accord avec toi ! À ce rythme, on n’est pas prêt d’être au chômage !
- Tu vas pouvoir travailler jusqu’à perdre toutes des dents ! ... Enfin, si tu ne meurs pas avant !
- Sois rassuré mon petit Sunny, je ne clamserai pas avant toi ! » Répliqua Miss Gun tout en continuant de poutser ses jouets avec amour.

La conversation se poursuivit entre les deux chasseurs de primes, jusqu’à ce que l’heure de se coucher arrivât, et pas une seule fois la jeune borgne n’était intervenue. Chose vraiment inhabituelle qui n’échappa pas à ses compagnons.

« Yamiko ! Cesse donc de te tourmenter et va dormir !
- Je n'ai pas sommeil. Je ferai le guet pour cette nuit.
- Comme tu voudras. Je prendrai le relais dans trois heures puis ça sera au tour de Sunny. »

Les deux agents de la BNA descendirent rejoindre le quartier de l’équipage alors que Choupi resta avec la jeune femme aux cheveux blancs qui avait la tête reposée sur ses bras croisés sur la table en guise de coussin.

« Va dormir Choupi ! Ordonna la jeune borgne sans même fixer son protégé qui avait pris place en face d’elle, de l’autre côté de la table.
- Choupi veut rester avec Ya-chin !
- Comme tu voudras. »

Plus d’une heure plus tard, l’homme-poisson finit par s’endormir, dans la même position que Yamiko qui quant à elle, n’avait pas du tout réussi à fermer l’œil. Elle se leva puis descendit pour aller chercher une couverture et couvrit son protégé avec avant de reprendre sa place autour de la table. Elle resta ensuite là, à rechasser des souvenirs jusqu’à ce que Fozia vînt la remplacer. Tout doucement, la jeune borgne réveilla l’homme-poisson pour l’inviter à aller se coucher alors que Miss s’était calée sur une chaise pour poursuivre son sommeil, une arme à feu sur les jambes.

La nuit se passa sans incident mais à peine le jour s'était pointé que des officiers de la 111ème Compagnie s'activaient pour pêcher des cadavres que les vagues avaient poussés, durant la nuit, jusqu'au rivage. Un s’était même échoué contre le bateau des chasseurs de primes que Fozia, avec l’aide de Sunny, se contenta de renvoyer au large à l'aide d'une perche qu’ils avaient à bord. Ne pouvant pas supporter la scène, Yamiko préféra se réfugier dans la cabine.

Miss Gun leva l'interdiction de quitter le navire mais exigea qu'une personne reste au moins à bord. Sunny fut le premier à braver la pluie, qui n'avait pas cessé de tomber une seule fois depuis la vieille, pour aller explorer le lieu. Fozia ne tarda pas à l'imiter, après s'être rassurée que la jeune borgne ne bougerait pas.

Elle qui détestait pourtant être enfermée, surtout si c'était pour ne rien faire comme maintenant, n'avait même pas daigné poser un pied à l'extérieur depuis qu'elle s'était réfugiée dans la cabine supérieure. Et ce n'était pas à cause de la pluie qui, étrangement, était plutôt chaude, mais elle ne désirait tout simplement pas recroiser Shin. Elle ne voulait même pas recroiser son regard qui pourrait très bien la faire flancher une fois de plus. Le fuir, voilà ce qu'elle était en train de faire.

Yamiko n'avait qu'une seule envie : partir de cet endroit qui semblait vouloir la pousser à bout. Elle ne supportait pas de voir la 111ème Compagnie s'adonner à leur activité bien barbare et elle désirait s'éloigner le plus loin possible du Loup blanc. Elle qui, d'habitue, aimait la pluie la damnait présentement de la bloquer en ce lieu maudit.

Épuisée de sa nuit d'insomnie, la jeune borgne finit par s'assoupir, la tête reposée sur la table, alors que son protégé feuilletait des livres, pour s'occuper, juste à côté. Lorsque la jeune femme se réveilla, Sunny était revenu mais Fozia était toujours absente. Alors que le chasseur de primes prépara le déjeuner, avec l'aide de Choupi qui cherchait désespérément à s'occuper, Yamiko décida enfin de poser pieds à terre pour aller dégourdir ses jambes qui n'étaient pas habituées à rester inactives bien longtemps. Abritée sous un parapluie, la jeune femme se dirigea vers la ville alors que Terry tourna en rond, loin dans le ciel, au-dessus de sa tête …
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Sous Le Déluge
SEPTIÈME DANSE

Ne pouvant se poser sur sa Maîtresse abritée sous son parapluie, Terry finit par cessa de la suivre alors que la jeune femme évoluait dans une ruelle étroite et déserte. Seules quelques personnes, qui n’avaient sans doute pas le choix ou, tout comme elle, désiraient tout simplement se dégourdir les jambes, bravaient le déluge qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. La plupart se pressaient alors que la jeune borgne avançait des pas tranquilles, tout en jetant un coup d’œil dans chaque établissement qui se trouvait sur son chemin. Tous les bistros étaient bondés, comme si les habitants et les squatteurs provisoires du lieu s’étaient donné rendez-vous là pour se désennuyer, alors que les quelques boutiques de la ville étaient désertes.

Yamiko finit par atteindre la lisière de la ville et décida de faire demi-tour, en empruntant le même chemin puis elle fit un arrêt dans le plus grand magasin qu’elle avait croisé. Celui-ci proposait d’à peu près tout et surtout du n’importe quoi : des logs et des cartes, non certifiés, à des sex toys, en passant par des friandises aux couleurs bien chatoyantes.

« Bienvenue ! Lâcha un homme d’un âge assez avancé et tellement chétif qu’une simple brise pourrait l’emporter, tout en venant à la rencontre de sa cliente qui déposait à peine son parapluie, fermé, à l’entrée. Cherchez-vous quelque chose en particulier ? Ici, vous pouvez tout trouver ! Un log pose . La carte d’une île ? Des vêtements peut-être ? Nous avons une nouvelle collection de chez Dor qui pou ...
- Je ne cherche rien de particulier.
- Dans ce cas, je vous laisse faire le tour. N’hésitez pas à me solliciter si besoin.
- Je vous remercie. »

L’homme retourna derrière son comptoir alors que la jeune borgne explora son étrange boutique. Beaucoup d’objets suscitaient la curiosité de la chasseuse de primes, aussi bien par leurs apparences que par leurs fonctions dont certaines lui échappaient totalement. Après quelques minutes d’exploration, Yamiko sortit de l’établissement commercial avec un jeu de cartes, pour remplacer celui que Sunny avait éclaboussé en crachant ce qu’il avait en bouche lorsqu’elle avait posé l’incroyable question sur l’état d’un amoureux le veille, et un paquet de bonbons représentants des animaux mignons à souhait.

Ses pas finirent par la ramener au port.

« Yo la chasseuse de primes ! »

Yamiko sursauta avant de pivoter brusquement pour faire face à Shiro Sato et l’utilisatrice du rope action qui l’avait immobilisé lors de son altercation avec le jeune Cade Tucker. Les deux officiers de la 609ème Section de la Marine d'élite étaient abrités chacune sous un parapluie. Celui du Sergent Shigemi Ito était à dentelles, assorti à son accoutrement de gotique lolita. Elle ne portait pas la même robe que la veille mais toujours dans le même style.

« Il est où l’oiseau ?
- Tu parles de Terry ? Il doit être sur notre navire ou bien en train de ... Heu !? » Lâcha soudain la jeune borgne alors que la lolita au visage placide s’était rapprochée d’elle pour coller presque son visage au sein, obligeant la jeune borgne à se pencher en arrière.

L’inquisitrice saisit la chasseuse de primes par son bras libre pour l’entrainer ensuite avec elle sans lui demander son avis.

« Je peux savoir ce que vous faites !? … Je vous prie de me lâcher ! Demanda Yamiko sans pour autant tenter de résister, ne désirant pas attirer l'attention sur eux.
- Tu vas avoir de problème Shige-san ! Lâcha calmement Shiro tout en les suivant.
- Je l’invite juste à manger ! Débita la Lolita d'Acier d'une voix complètement plate.
- Vous avez une drôle de façon d’inviter les gens vous ! Et puis, je voudrais manger avec mes compagnons !
- Tu nous invites ?
- Pas question ! ... C’est bon, je vous suis alors lâchez-moi s’il vous plaît ! » Finit par réclamer la chasseuse de primes qui n’avait aucune envie de s’embrouiller avec les deux officiers de la Marine qui l'embarquèrent à un endroit où elle aurait aimé ne jamais poser les pieds, Au céphalopode mort, le calamar géant figé à tout jamais et dont l'intérieur servait à présent de restaurant alors que ses tentacules avaient été transformées en toboggans.

***

Mais qu’est-ce que je fous ici ? Se demanda la jeune borgne, assise entre Shiro et Shigemi.
Bien que les gens présents semblaient bien s’amuser, une atmosphère bien pesante régnait à l’intérieur du Au céphalopode mort, qui semblait avoir été réservé par la Marine. Mis à part elle et quelques clients, tous étaient des officiers de la 111ème Compagnie ou de la 609ème Section sauf qu’ils ne se mélangeaient pas. Des camps s’étaient formés et la tension était palpable entre les deux. Il y avait comme du gaz dans l’air et qu’une moindre étincelle enflammerait.

Yamiko aurait tout donné pour être ailleurs mais elle savait pertinemment que le sergent Ito ne la laisserait pas partir. Rapidement, elle avait appris à cerner cette femme aux comportements bien étranges. Contrairement à Shiro, elle n’était pas du tout bavarde mais savait s’imposer par des actions inattendues et bien déconcertantes qu'elle imposait aux autres. Shigemi avait commandé pour elle sans lui demander son avis une fois de plus. Étant du genre à ne pas chercher la guerre mais plutôt à arrondir les angles, Yamiko la laissa faire. Tant qu'elle n'y aillait pas trop loin, elle ne voyait l'intérêt de protester. Ce n'était pas comme si elle voulait lui faire du mal, bien au contraire, la jeune borgne se sentait plutôt comme un enfant pris en charge par une mère mais une bien sévère. Celle dont on ne préférait pas contrarier.

Les repas des derniers arrivés furent servis mais Yamiko n'avait avalé que quelques bouchées qu'elle reçut des grains de riz en plein visage alors que Shiro effectuait une bataille de baguettes avec un de ses camarades, assis de l'autre côté de la table, et dont elle cherchait à dérober de la nourriture. Le combat bien puéril perdura et personne ne semblait vouloir arrêter les coupables comme si là, était pour eux, une scène banale. Tous continuaient de manger tranquillement tout esquivant les aliments qui se projetaient vers eux. Shiro finit par attraper entre ses baguettes la viande qu'elle cherchait à s'accaparer qu'elle avala sans le moindre remords face à la tête dépitée de son compère. Ce que la jeune borgne ne savait pas c'était que là était une rituelle lorsqu'on mangeait en compagnie de Shiro. Cette dernière choisissait une cible qui devrait se battre ou la laisser prendre ce qu'elle convoitait dans son assiette.

À peine le calme était revenu que l'arrivée de deux nouveaux personnages augmenta la pression qui régnait entre les deux camps marines. À la vue de Cade Tucker, qui était accompagné d'un autre homme aussi bien bâti que lui, Shiro jubila alors que l'homme fixait dans leur direction. Yamiko avait l'impression qui la regardait plutôt mais elle n'accorda aucune attention au regard de bête sauvage du jeune Tucker sauf que l'homme qui l'accompagnait avait remarqué le sujet d'attention de son compagnon et ne trouva pas meilleure chose à faire que de se précipiter vers la jeune borgne pour lui saisir une main à la façon d'un gentleman. Surprise, Yamiko lâcha prise ses baguettes.


« Permettez-moi de me présenter jeune Demoi … »

L'homme s'interrompit pour bloquer d'un bras, le coup de pied que Shigemi, qui s'était levée, venait de lui donner.

« Ce n'est pas bien d'interrompre un homme qui se présente auprès d'une autre, jeune fille, mais soyez rassurée, il y a assez de place dans mon cœur pour vous deux ! » Fit sereinement l'homme qui ne semblait aucunement irrité.

La déclaration ne perturba point le faciès flegmatique du sergent Ito, qui se contenta de fixer de son regard éternellement glacial l'importun, l'invitant silencieusement à s'éloigner sauf que le concerné ne s'exécuta pas mais resta là, à soutenir son regard.

« Vous avez vu ? Elle a attaqué le Colonel Tucker ! Lâcha une des marines de la 111ème Compagnie dont la plupart s'étaient levés, voyant un de leurs supérieurs se faire attaquer.
- Comment osent-ils s'en prendre à notre Colonel !
- Le Commodore avait raison, ce sont vraiment des animaux sauvages !
- Qu'est-ce que vous marmonner !? Gueula Shiro qui avait l'ouïe fin pour guetter les conversations deux autres.
- Ils viennent de dire que vous venez de commettre une chose inacceptable ! Lâcha Cade, tout en s'avançant vers la table de Shiro et compagnie. En attaquant un des nôtres, vous nous avez déclaré la guerre ! Ajouta le jeune Tucker tout en fracassant du talon droit la table où étaient attablés la chasseuse de primes et les officiers de la 609ème Section.
- Cade, ne recommence pas s'il te plaît ! Va donc prendre une place et … »

Shiro qui venait de foncer sur Cade, le sourire aux lèvres, interrompit le Colonel Tucker qui savait qu'une fois lancé, il était impossible d'arrêter son déraisonné de frère, du moins, pas avec des simples mots.

En quelques secondes, l'intérieur du Au céphalopode mort se transforma en champ de bataille entre officiers de la Marine. À l'abri derrière une table, ne désirant pas se mêler à cette guerre qu'elle trouvait complètement absurde, Yamiko se demanda pourquoi ils en étaient arrivés là. Était-ce de sa faute ? Elle ne se sentait en tout cas aucunement coupable de ce qui se passait. Tout ça était arrivé parce que ces deux équipages marines ne se supportaient pas et qu'en leur sein se trouvaient des bagarreurs qui cherchaient le moindre prétexte pour se battre tout simplement.

« Grand frère va encore me sermonner pour les bêtises du petit Cade, fit le Colonel qui l'avait rejoint derrière la table, surprenant la chasseuse de primes par son action plutôt inattendue.
- Pourquoi vous ne l'arrêtez pas ?
- Parce qu'une fois dans cet état, on ne peut l'arrêter que par des coups plus violents que les siens. Malheureusement, je ne suis pas capable de cet exploit. En plus, je n'ai pas envie d'abimer mon visage, » ajouta le Colonel avec détachement, tout en se tripotant le faciès comme pour vérifier s'il n'était pas déjà abimé.

Face à la scène, Yamiko ne put s'empêcher de sourire malgré la gravité de la situation. Elle trouvait ce Colonel Tucker un tantinet idiot mais plutôt amusant. Chose qui n'échappa pas au concerné qui rayonna comme si on venait de lui offrir le plus beau des cadeaux.

« Vous avez un très beau sourire jeune Demoiselle !
- Je vous remercie Colonel. »

Yamiko trouvait le Tucker plutôt agréable et se demanda pourquoi Cade était si différent.

« Qu'est-ce donc ? Demanda le Colonel voyant le jeu de cartes et le paquet de bonbons que la jeune borgne avait pris le soin de ramasser avant de se mettre à couvert.
- Des choses que j'ai achetées avant d'atterrir ici.
- Serait-ce déplacer de ma part de vous réclamer une friandise ?
- Si vous voulez mais je ne sais pas quel gout ils ont, » énonça la jeune femme tout ouvrant le sachet pour y extirper un bonbon qu'elle tendit au Colonel.

À peine l'homme avait mâché la confiserie que son visage devint rouge. Ne désirant pas recracher ce qu'il avait en bouche, le Colonel préféra l'avaler de force avant de se lever pour attraper la première cruche, encore debout sur une table, dont il descendit en grande vitesse le contenu, sans même chercher la nature de celui-ci. Inquiète, Yamiko se redressa à son tour.

« Vous allez bien ? Était-ce si infect que ... »

La jeune femme s’interrompit pour intercepter une chaise qui volait en direction du Colonel Tucker, toujours occupé à boire pour soulager sa gorge. Yamiko avait usé du rope action pour expulser, de ses manches, des cordes qui saisirent le meuble à la volée qu’elle déposa ensuite, délicatement, sur le sol. Scène qui n’échappa pas à certains bagarreurs dont Cade qui, bien qu’occupé à en découdre avec Shiro et Shinigimi, trouva le moyen de ramasser deux chaises à sa portée pour les balancer, tour à tour, en direction de la chasseuse de primes et son frère. Voyant les projectiles, les deux cibles se remirent à couvert, le Colonel Tucker tenant toujours la cruche qui contenait du saké.

« On dirait que votre frère nous a visés exprès !
- Je pense qu'il veut vous tester jeune Demoiselle ! Déclara le Colonel avant de descendre des nouvelles gorgées du contenu de son récipient.
- Me tester ?
- Vous avez sans doute remarqué que c'est un amoureux de combat et il est toujours à l'affut des nouveaux adversaires à affronter. Il a sans doute fleuré en vous un potentiel challengeur qui pourrait le divertir et cherche donc à vous provoquer. »

Yamiko se demanda comment pouvait-on aimer autant la bagarre, au point de la provoquer juste pour le plaisir d'assouvir son envie malsaine de cogner les autres. Elle qui, malgré son métier, cherchait toujours à éviter un conflit si là était possible, n'arrivait vraiment pas à comprendre ce Cade Tucker. La jeune borgne soupçonnait Shiro être dans le même cas, et peut-être même le Sergent Ito. Venant des pirates, ce genre de comportement ne la perturbait point mais provenant des officiers de la Marine cela l'ébranlait un tantinet. Elle n'était sans doute pas assez viciée, malgré ce qu'elle avait vécu par le passé, pour comprendre totalement la nature humaine.

« Vous allez bien ? S’inquiéta soudain Yamiko, voyant que le Colonel Tucker ne semblait pas aller mieux.
- Le piment et l’alcool ne font pas bon ménage on dirait !
- Le piment ? »

Le Colonel désigna du regard le paquet de bonbons, qui s’était échappé de la main de Yamiko, avec le jeu de cartes, lors de son intervention pour sauver le visage de l’officier de la Marine. La jeune borgne ramassa ses affaires puis lit ce qu’il avait d’écrit sur l’emballage de sucrerie, chose qu’elle n’avait pas faite lors de l’achat, et vit en gros « EXTRA PIMENTÉ » et en plus petit « bonbons au piment le plus fort du monde ».

« Je suis vraiment navrée Colonel ! S’excusa la chasseuse de primes. Je les ai acheté sans avoir lu l’emballage mais juste parce que je les trouvais mignons.
- Les filles et les choses mignonnes ! C’est tellement adorable que je ne peux que vous pardonner jeune Demoiselle ! Et puis, cette sensation de brulure jusqu’au cerveau n’est pas si désagréable au final. » Fit le Tucker avant de descendre des bonnes gorgées supplémentaires de saké. Chose qui inquiéta fortement la jeune borgne mais qui n’osa pas l’arrêter.

Alors que le Colonel s’attelait à vider son récipient, Yamiko se redressa discrètement pour voir par-dessus la table. Beaucoup des marines étaient à présent à terre mais certains étaient toujours debout. Son regard fureteur ne discerna aucun blessé grave et la jeune femme espéra intérieurement que ceux qui ne bougeaient plus étaient juste inconscients. Elle descella qu’aucun des officiers n’était armé et seuls quelques rares officiers de la 609ème Section utilisaient les objets, chaises et couverts, qui étaient à portée de leurs mains comme armes, sinon ils se battaient tous à mains nues. Signe qu’ils ne désiraient pas réellement s’entretuer mais juste se défouler. Situation que Yamiko n’approuvait pas pour autant.

Le combat le plus farouche se trouvait du côté de Cade et ses assaillantes. Face aux deux femmes, l’homme était plutôt sur la défensive mais ses rares offensives portaient presque toujours leurs fruits. La chasseuse de primes aux cheveux blancs se demanda à quel point était fort le jeune Tucker pour arriver à tenir ainsi tête à deux êtres qui lui paraissaient pourtant redoutables. Sans compter le fait que Shiro et Shigemi paraissaient être habituées à se battre en duo. Leurs offensives étaient parfaitement synchronisées. Chose qui donnait du fil à retordre au jeune Tucker mais qui, malgré les coups qu’il ramassait, continuait d’arborer un visage méprisant tout en étant souriant. Vint pourtant le moment où l'homme se retrouva complètement acculé et finit par se manger un violent coup de poing de Shiro dans le faciès. Le bout de femme aux cheveux verts s'écarta rapidement, aussitôt avoir atteint sa cible, pour laisser sa comparse enchainer par un coup de pied qui envoya Cade s'écraser sur une table qui s'écroula sous la violence du choc. Sans lui accorder le temps de se relever, Shiro se rua sur le jeune Tucker pour lui refaire le portrait. Tous les autres marines avaient cessé de se battre pour assister à l'acharnement de la jeune femme.

« Shiro ! Ça Suffit ! » Lâcha le Lieutenant Tanaka qui venait de faire son entrée Au céphalopode mort.

Le Loup blanc n'était pas venu seul mais accompagné du Commodore Tucker et de quelques-uns de leurs hommes. Tout doucement, Yamiko s'était de nouveau cachée, aussitôt avoir aperçu les nouveaux arrivés.

« La fête est terminée ! Déclara le Commodore, tout en s'avançant. Le prochain que je surprends en train de se battre contre son propre camarade, je m'occuperai personnellement de son sort. Êtes-vous au courant que vous êtes en train de vous comporter comme ces vermines de pirates ? Vous êtes la honte de la Marine ! … Soignez les blessés ! » S'adressa ensuite l'homme, après un bref silence, à ceux qui les accompagnaient.

Des officiers de la Marine, équipés des trousses de premier secours se dispersèrent dans la salle pour inspecter puis soigner ceux qui en avaient besoin. Un s'était précipité vers Cade, qui avait fini par se relever, mais le rétif le repoussa alors que le pauvre marine tentait de l'inspecter. Le malheureux officier, qui semblait bien connaitre le jeune Tucker, n'insista pas et alla s'occuper d'un autre blessé.

Le Colonel Tucker se releva à son tour, tout en délaissant la cruche, qui avait été vidée, sur le sol. L'homme arrangea ses vêtements puis avança mais tituba malgré l'assurance qu'il cherchait à avoir. Rapidement, Yamiko, en dépit de son désir de rester cachée, se redressa pour soutenir avec peine l'homme qui devait faire au moins trois fois son poids. Shin fronça les sourcils voyant la scène, qui attira beaucoup d'attentions, alors que le Commodore s'avança vers eux.

« Qu'est-ce qui t'arrive donc Barrett pour laisser cette gamine te soutenir de la sorte ?
- Ce n'est rien ! Fit le Colonel tout en se dégageant gentiment des frêles bras qui le soutenaient mais il manqua de nouveau de s'affaler s'il ne s'était pas soutenu, une main appuyer sur une table.
- Ne me dis pas que tu as bu ? Tu sais très bien que tu ne tiens pas l'alcool ! C'est vraiment irresponsable de ta part !
- Je suis vraiment désolé Commodore, fit le Colonel sur un ton pourtant loin d'être navré. Je voulais juste soulager ma gorge mais on dirait que j'ai descendu des goutes en trop, » chercha-t-il ensuite à se justifier alors que Yamiko baissa la tête, se sentant coupable.

Aaron ordonna à deux de ses hommes d'aider son frère cadet à rejoindre son navire.

« Au plaisir de vous revoir jeune Demoiselle ! Adressa le Colonel à la jeune chasseuse de primes avec le sourire.
- Je suis vraiment navrée Colonel ! Fit la jeune femme tout en courbant l'échine.
- De quoi il en retourne ? Demanda le Commodore avec curiosité alors que tout le monde prêtait attention à la réponse.
- Cela ne regarde que nous, » débita sereinement Barrett tout en adressant un clin d'œil à Yamiko qui gênée, fut submergée par une soudaine bouffée chaleur tout en formulant intérieurement le souhait de disparaitre.

En temps normal, ce genre de chose ne l'aurait point ébranlée mais le fait de sentir le regard du Loup blanc poser sur elle, la chamboulait totalement.

Alors que le Colonel Tucker, soutenu par deux officiers, s'éloignait, la jeune borgne se dirigea vers la sortie elle aussi, sous le regard persistant de Shin, Shiro et Shigemi alors qu'Aaron l'ignora totalement.

Tout en se dirigeant vers son navire, de nouveau abritée sous son parapluie, la jeune borgne appréhendait déjà la remontrance de Fozia si elle apprenait ce qui venait de passer, bien qu'elle n'y était pour rien dans cette histoire, hormis le fait que le Colonel Tucker avait été ivre par sa faute. Même, pouvait-on réellement l'accuser d'être la coupable de l'état de l'officier Barrett ? Après tout, elle ne savait réellement pas que le bonbon qu'elle lui avait donné était pimenté …
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Sous Le Déluge
HUITIÈME DANSE

Une nouvelle journée allait s'achever au Cap des jumeaux mais la pluie ne semblait pas vouloir cesser quant à elle. De nouveau, la 111ème Compagnie s'attelait à leur tâche de couler des navires pirates.

Perchée en haut du poste de vigie de leur navire, Terry squattant son épaule protégée contre les serres de l'animal, Yamiko se demanda quand les coups de canon allaient cesser. Son attention fut ensuite attirée par la présence du Loup blanc qui la fixait depuis le pont de son cuirassé, les mains dans les poches de son pantalon. La jeune femme soutint le regard de l'homme qui, tout comme elle, semblait s'en ficher de la pluie. Étrangement, son cœur ne s'affolait plus comme les autres fois ; du moins jusqu'à ce qu'elle repensa au baiser qu'ils avaient échangé la veille. Elle se surprit alors en train de toucher ses lèvres qui se souvenaient du gout de celles de Shin. Embarrassée, l'effarouchée se déroba. Le Loup blanc continua cependant de le fixer jusqu'à ce qu'il sentit, grâce à l'empathie, qu'un de ses subordonnés s'approchait. Il tourna alors les talons puis disparut du pont.

Cette nuit-là, Fozia ne jugea pas nécessaire de faire le guet, chacun avait donc regagné sa cabine pour se coucher. Après des heures à rechasser une fois de plus des choses futiles, Yamiko finit par s'en dormir. Le lendemain matin, après avoir constaté qu'il pleuvait toujours, la jeune borgne demanda à Fozia s'ils ne pouvaient pas braver le déluge et repartir mais la navigatrice refusa, pour leur sécurité. La visibilité était toujours aussi mauvaise alors ça serait pure folie de sillonner la mer avec une telle condition avait avancé Miss Gun.

Au milieu de la matinée, la jeune borgne abandonna son navire, délaissant Choupi une fois de plus en compagnie de Sunny qui ne désirait plus affronter la pluie. Ses pas menèrent la chasseuse de primes sur l'épave du baiser. Sous un parapluie, elle fixa la mer dont elle ne pouvait voir l'horizon à cause de la pluie battante. Lentement, le temps s'écoula et la jeune femme resta planter alors qu'il n'était point dans ses habitudes de rester longuement sans rien faire. Elle fit tournoyer son parapluie, tout en restant à l'abri de la pluie, puis cessa soudain son jeu, sentant quelqu'un se rapprocher. Tout doucement la jeune femme se tourna pour faire face au Loup blanc. Ce dernier était venu après avoir senti que la jeune borgne s'était isolé à cet endroit qui était devenu comme leur lieu de rendez-vous. D'ailleurs, Yamiko s'y était rendu, dans l'espoir qu'il y viendrait. Son souhait venait donc d'être exaucé. Tout doucement, la chasseuse de primes releva son parapluie pour pouvoir fixer l'homme dans les yeux. Une fois de plus, Shin ne s'était pas abrité de la pluie. À croire qu'il aime être trempé de la tête aux pieds.

Lentement, le Loup blanc se rapprocha de la jeune femme dont le cœur s'affolait de nouveau mais, comme la veille, celui-ci ne cognait pas jusqu'à lui faire mal mais le serrait tout simplement comme s'il était emprisonné. Shin tendit une main pour la poser délicatement sur la joue de la jeune borgne qui, pour une fois, ne sentit aucune envie de fuir le regard du Loup blanc. Au contraire, elle s'y était plongé, cherchant à déceler ce que l'homme éprouvait en ce moment. Son cœur chantait-il autant que le sien ? L'homme finit par dérober ses lèvres qui semblaient n'attendre que cet instant. Après quelques secondes, la jeune borgne finit par lâcher prise son parapluie, qui s'envola avant de tomber en contrebas, alors que ses mains s'étaient agrippées sur le haut du Loup blanc, menaçant de le lui arracher.

Durant la nuit, elle s'était résolu de ne plus fuir cet homme mais tenter de laisser ses sentiments la guider. Peut-être que cela la libèrerait enfin de cette hantise qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Ainsi, elle céda au caprice de son corps et finit par s'unir avec le Loup blanc qui la désirait depuis si longtemps, sur le pont d'une épave sous une pluie battante. Un cadre loin d'être romantique, surtout pour la première fois de la jeune femme.

Après une union plutôt courte mais intense, les deux amants se retrouvèrent allongés sur le dos côte à côte, fixant le ciel d'où tombait la pluie qui atténuait la chaleur de leur corps toujours brulant. Embarrassée, Yamiko se mit sur le flanc, offrant son dos au Loup blanc. Ce dernier se mit sur le côté à son tour mais regardant en direction de la jeune femme, soutenant sa tête par un bras alors que de l'autre il parcourut le flanc humide de Yamiko.

« Tu me fuis encore après ce qui vient de se passer ? Tu n'as donc toujours pas confiance en moi ?
- Ce n'est pas ça !
- Qu'est-ce qu'il y a alors ? Tu regrettes ?
- Non, » fit la jeune borgne d'une voix demi-étouffée avant de se retourner pour faire face à son interlocuteur.

Laissant son instinct la guider, la jeune borgne se mit à caresser le torse à présent nu du Loup blanc. En réalité, elle avait honte de ce qui venait de se passer. Elle s'était offerte à cet homme sans savoir si elle l'aimait réellement. Chose qu'elle n'osait pas lui dire. Mais elle était au moins sûre d'une chose : elle ne regrettait pas ce qui venait de se passer.

Après un baiser langoureux et des caresses échangés, ils finirent par s'unir de nouveau. Lorsque leur corps fut enfin rassasié, les deux amants se séparèrent. Ne désirant pas se faire voir ensemble, Yamiko partit avant Shin.

***

Tout en prenant sa douche, la jeune borgne repensa à ce qui venait de se passer puis son faciès arbora un sourire sans son contrôle. Elle se sentait bien. Son cœur était à présent tout léger même lorsqu'elle pensait à Shin. Elle ne sentait plus ce nœud dans la poitrine. C'était comme si elle avait été libérée d'une entrave.
Tout en se savonnant, pour la première fois, Yamiko se rendit compte, pour la première fois, qu'elle avait le corps d'une vraie femme. Un physique qui pouvait assouvir des hommes.

La jeune borgne était rentrée à temps pour le déjeuner. À table, Fozia ne cessait de la fixer, soupçonnant quelque chose mais elle ne posa aucune question à son camarade qui tentait de se comporter comme tous les jours mais qu'elle trouvait bien trop joyeuse depuis leur halte à Cap des Jumeaux.

Toute la journée, des officiers de la Marine s'étaient attelés à réparer les dégâts qu'ils avaient provoqués la veille Au céphalopode mort. Même le turbulent Lieutenant-colonel Cade Tucker ainsi que l'incontrôlable Sergent Shiro Sato et la placide Sergent Shigemi Ito durent mettre la main à la pâte, ayant participé à la bagarre.

En fin d'après-midi, Shiro et Shigemi s'invitèrent à bord du bateau des agents de la B.N.A. Comprenant que Yamiko avait dû se rapprocher de ces deux-là, Fozia laissa faire les officiers de la Marine d'élite qui, en seulement quelques minutes, furent comme si elles étaient chez elles.

« Ito-San, je ne peux pas jouer si vous me collez comme ça ! » Lâche vainement Yamiko alors qu'ils étaient en train de jouer aux cartes autour de la table de la cabine supérieure de leur navire.

Seule Fozia était restée à l'écart à siroter une canette de cola, tout en surveillant ce qui se passait. Comme la veille, Shigemi se comportait étrangement, surtout envers la jeune borgne. Le Sergent Ito lui accordait bien trop d'attention que cela en était gênant. C'était comme si pour l'officier de la Marine, les autres n'existaient pas. Son innocence non volée, ne permettait pas à Yamiko de se rendre compte de la réalité. Que Shigemi s'intéressait à elle car elle était de l'autre bord. Chose qui n'échappa pas cependant à Fozia.

« Rahhhhhhh, j'ai encore perdu ! Râla Shiro.
- Hahahaha, j'ai encore gagné ! S'excita Sunny.
- Avoue que tu triches le singe !?
- Le singe !? Je ne te permets pas de m'insulter tête d'algue !
- Tête d'algue !? T'as un peu regardé ta sale tronche arc-en-ciel ? Lâcha Shiro, défiant Sunny alors que tous les deux s'étaient levés pour une face à face.
- Si vous voulez vous battre, descendez du navire ! » Fit calmement Fozia.

Shiro et Sunny finirent par se calmer et le jeu se poursuivit jusqu'à ce que les deux officiers de la 609ème Section abandonnèrent le navire de l'équipage de la B.N.A. pour rejoindre le leur alors que le soleil se couchait. Encore une journée qui s'achevait mais la pluie était toujours là.

Fozia ouvrit les yeux de Yamiko sur les comportements de Shigemi mais cela ne changea en rien l'opinion que la jeune borgne avait du Lolita d'acier. Tant qu'elle ne la toucherait pas vulgairement, elle ne tenait pas à la rejeter. La situation lui rappela un moment le baiser que l'Armure lui avait volé par le passé. Une histoire qui lui paraissait à présent si lointaine et qui l'amena à se demander où pouvait bien se trouver Izumi en ce moment.

N'arrivant pas à fermer l'œil, Yamiko s'habilla avant d'abandonner sa cabine pour remonter dans celle du pont supérieur. Elle attrapa ensuite un parapluie, qui trainait dans un coin, puis s'aventura sur le pont qui n'était pas complètement dans la pénombre, grâce aux faibles lumières qui ne s'éteignaient jamais des cuirassés qui encerclaient leur embarcation. La jeune femme resta là, à fixer le noir puis elle assista au retrait du déluge. Petit à petit, la pluie s'était atténuée pour finir par cesser complètement. La jeune borgne ferma alors son parapluie puis son regard s'assombrit, comprenant ce que cela signifiait. Au lever du soleil, ils allaient pouvoir poursuivre leur chemin, chose qu'elle avait souhaitée il n'y avait pas si longtemps mais à présent elle ne voulait plus repartir et elle savait parfaitement pourquoi. Chose qui la fit enfin comprendre qu'elle l'aimait. Seulement, leur amour allait s'achever ici car ils allaient partir chacun de leur côté. Une idée qui lui serait le cœur mais elle ne pouvait rien y faire.

Alors qu'elle s'apprêtait à aller essayer de dormir, elle sentit la présence de quelqu'un, à l'ombre de la cabine.

« Qui va là ? Demanda une Yamiko sur ses gardes.
- C'est moi ! » Énonça une voix qui la fit frissonner.

La jeune borgne se précipita pour rejoindre celui qui hantait ses pensées.

« Qu'est-ce que tu fais là ? On va nous surprendre ? Fit Yamiko à voix basse.
- Et alors ? Ce n'est pas interdit qu'un marine fréquente une chasseuse de primes que je sache, lâcha Shin tout en attirant la jeune femme pour la plaquer contre lui. Ne t'inquiète pas, à la moindre alerte je m'en irai, ajouta l'homme avant de dérober les lèvres de son amante.
- Non pas ici ! » Protesta la jeune borgne après avoir interrompu de force leur baiser.

Shin la fixa un moment avant de la tirer par un bras, la forçant à le suivre.

***

« Est-ce raisonnable d'abandonner ton navire de la sorte ? Demanda Yamiko alors qu'ils se trouvaient dans une chambre d'une bien modeste auberge qui se situait la plus près du port.
- J'ai droit à mon petit moment de liberté, » lâcha sereinement le Loup blanc, tout en glissant le haut de la jeune femme dont elle embrassa ensuite la généreuse poitrine.

Comme pour assouvir le temps qui allait les séparer pour peut-être ne jamais plus les réunir, les deux amants s'unirent plusieurs fois avant de rester allongés dans le lit ; Yamiko reposant sa tête sur une partie du torse saillant du Loup blanc, tout en caressant délicatement le reste d'une main.

« Peux-tu me dire comme tu as fait pour te retrouver à la tête d'un équipage Marine ?
- Disons que j'ai un ange gardien haut placé au sein du Gouvernement Mondial mais dont je ne peux te relever l'identité. Il m'a fait éviter la prison mais en échange je dois servir la justice.
- Servir la justice. Tu sais que cela ne te va pas du tout ! » Débita la jeune borgne tout en souriant avant de monter en califourchon sur son amant qu'elle embrassa ensuite langoureusement.

Après une dernière union, le marine et la chasseuse de primes abandonnèrent l'auberge avant que le jour ne se pointe. Avant de partir, la jeune borgne souffla au Loup blanc les coordonnées de son denden-mochi personnellement, qu'elle le força à retenir.

***

Tôt dans la matinée, les Eagle Claws repartirent comme supposé. Alors que leur frêle embarcation s'éloignait des cuirassés de la Marine, Yamiko, avec Terry perché sur une épaule, guetta le pont de la 609ème Section, où s'étaient attroupés quelques membres de l'équipage dont Shiro, Shichiro et Shigemi mais elle ne vit pas celui qu'elle cherchait.

« Elle aurait dû me laisser Terry ! … J'espère qu'on les reverra ! Lâcha Shiro, tout en s'affalant sur la rambarde de leur navire.
- Tu t'es faite des amis cousine !? C'est une occasion tellement rare qu'on devrait fêter ça ! » Plaisanta Shichiro.

En guise de réponse la jeune femme aux cheveux verts chercha à frapper son cousin dans le visage mais ce dernier, ayant anticipé la réaction de la jeune femme, esquiva avec aisance.

Quelques mètres plus loin, dans sa cabine, Shin fixait un morceau de papier, où il avait noté les coordonnées de Yamiko, qu'il glissa ensuite dans un tiroir avant de sortir sur le pont pour interpeler tous les officiers sous son commandement pour leur annoncer leur départ imminent vers Grand Line.

De leur côté, la 111ème Compagnie se prépara également à abonner Cap des Jumeaux, endroit où elle avait échoué par accident, en voulant traquer un équipage pirate que le Commodore Tucker avait en ce moment dans son collimateur ...
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