Au final, après son petit larcin de bas étage, Joe avait dû faire un détour conséquent afin de vendre les cargaisons de thon volées. Eut-il eu la présence d'esprit de ne pas s'attaquer à des pêcheurs sur sa route que son magot aurait déjà été enterré en sécurité depuis longtemps. Mais sa cupidité était maladive, et puis, cela ne serait jamais arrivé si les pêcheurs pensaient à s'armer davantage.
C'était en tout cas ce que pensait Joe, et ce, bien qu'il fut entièrement responsable des conneries et autres atrocités qu'il perpétrait de plus en plus fréquemment. Cependant, le forban n'était pas du genre à ruminer ses erreurs passées pendant des jours entiers, c'était un pirate, et quoi qu'il arrive, il allait de l'avant sans jamais se retourner.
En l'occurrence, il n'alla pas exactement de l'avant, mais prit la barre et mit le cap à bâbord. Ayant siesté trop longtemps, il était allé à la dérive et devait rectifier le tir. Ne lâchant pas sa boussole du regard, il fit une moue légèrement contrariée. Ce n'était pas son genre de trop dormir lorsqu'il était en mer, mais ces derniers jours furent éreintants, et il n'avait pas eu l'occasion de se reposer depuis un moment.
Le temps qu'il avait passé à se rouler dans des liasses de billets, il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Voilà où menait la l'extase de l'or quand on perdait pied. Toujours est-il que ce manque de sommeil avait quelque peu allongé son trajet, ce dont il se serait bien passé. La paranoïa commençait à prendre place dans sa cervelle embrumée par l'insomie latente, et Dieu sait qu'un pirate cupide, commençant à devenir paranoïaque lorsqu'il se balade avec près de cinquante millions de berries sur lui, ça pouvait être dangereux.
Mais avec la tête qu'il tirait, et l'alerte lancée par la marine relative à son évasion, personne n'aurait la bêtise de s'approcher de lui. Reprenant le cap initial, là où il désirait enfin enterrer son trésor, il ne tarda pas à faire une nouvelle rencontre.
Cette fois, pas de pêcheur, mais une petite caravelle.
- Passe ton chemin, passe ton chemin, passe ton chemin passe ton ch.... oh ! C'est quoi ce câble qui s'enfonce dans l'eau ?
Il avait eu beau essayer de s'auto-dissuader de s'approcher du bâtiment, le moindre prétexte avait suffit pour qu'il prenne le risque de foncer dans sa direction. Ce qui avait attiré son attention était un épais tuyau partant du pont du navire et s'enfonçant dans l'eau. Arrêtant son embarcation à côté, il se saisit à pleine main du tuyau, étudiant sa texture.
- Mmmmmh, c'est caoutchouteux, je me demande combien ça pourrait se vendre.
Les mauvaises habitudes font la vie dure. Déjà il songeait à perpétrer un nouvel abordage. Réfléchissant à un moyen de procéder, ne connaissant pas le nombre de personnes à bord, il fut interrompu par l'émanation de bulles à côté de son voilier. On aurait dit que l'eau entrait en ébullition à proximité.
Peu farouche, Joe se pencha par dessus bord, se demandant bien ce qui pouvait se passer, quand une main de fer sortit de l'eau pour l'attraper à la gorge.
- Lâche ce putain de tuyau bougre d'andouille !
Tout pirate sanguinaire qu'il était, le cafard était soudain plus disposé à obéir aux ordres lorsqu'on le serrait à la gorge. Lâchant le tuyau dont il comptait se servir pour escalader jusqu'au pont de la caravelle, la main relâcha son emprise immédiatement.
Ce qui venait de surgir de l'eau était un large homme à la tête cuivrée, Joe avait d'ailleurs reconnu la froideur du métal lorsqu'il fut étranglé. Scrutant le spécimen, le forban qui peinait à retrouver son souffle hurla :
- UN CYBORG ?! JE PEUX PAS BLAIRER LES CYBORGS !
Paniqué, toujours situé au bord de son voilier, il mit plusieurs coups de pieds au robot de cuivre qui flottait à côté de son embarcation. Ce dernier se protégeait la tête tant bien que mal, et entre deux cris de douleur parvint à en placer une, braillant avec plus de puissance que Joe ne hurlait de rage.
- Je suis pas un cyborg, je suis dans un scaphandrier crétin fini !
Soudain, Joe cessa de frapper le bougre qui avait surgit de l'eau. Un regard vide, la bouche entrouverte, il tourna la tête en direction du tuyau, puis regarda à nouveau l'homme dans le scaphandrier. Mettant quelques secondes à faire le lien entre les deux, il venait enfin de comprendre ce qui se passait et remit son pied sur le ponton de son petit navire.
- Ah ouais, un type dans un scaphandre.... Ça se tient.
Son interlocuteur grommela puis se saisit de l'échelle de corde située à tribord de la caravelle pour monter à son bord. Enlevant le casque il brandit le poing en engueulant le forban. Ce dernier s'excusa, lui faisant comprendre que par le passé, il avait eu de mauvaises expériences avec un cyborg, la paranoïa n'ayant pas aidé, le malentendu fut inévitable.
Si Joe s'était montré si conciliant et n'avait pas abattu cet homme qui se permettait de le réprimander, c'est parce qu'il savait qu'un scaphandre impliquait souvent la perspective de chasse aux trésors sous-marins. Ne connaissant rien à la plongée sous-marine, il comptait bien en apprendre un maximum et en profiter.
Sachant à présent que l'homme était seul à bord de sa modeste caravelle, le cafard lui demanda ce qu'un adulte de son âge pouvait chercher sous l'eau, se doutant bien qu'il s'agissait d'or.
- Eh bien mon garçon, tu ne vas pas me croire... J'ai perdu mes clés !
C'était en tout cas ce que pensait Joe, et ce, bien qu'il fut entièrement responsable des conneries et autres atrocités qu'il perpétrait de plus en plus fréquemment. Cependant, le forban n'était pas du genre à ruminer ses erreurs passées pendant des jours entiers, c'était un pirate, et quoi qu'il arrive, il allait de l'avant sans jamais se retourner.
En l'occurrence, il n'alla pas exactement de l'avant, mais prit la barre et mit le cap à bâbord. Ayant siesté trop longtemps, il était allé à la dérive et devait rectifier le tir. Ne lâchant pas sa boussole du regard, il fit une moue légèrement contrariée. Ce n'était pas son genre de trop dormir lorsqu'il était en mer, mais ces derniers jours furent éreintants, et il n'avait pas eu l'occasion de se reposer depuis un moment.
Le temps qu'il avait passé à se rouler dans des liasses de billets, il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Voilà où menait la l'extase de l'or quand on perdait pied. Toujours est-il que ce manque de sommeil avait quelque peu allongé son trajet, ce dont il se serait bien passé. La paranoïa commençait à prendre place dans sa cervelle embrumée par l'insomie latente, et Dieu sait qu'un pirate cupide, commençant à devenir paranoïaque lorsqu'il se balade avec près de cinquante millions de berries sur lui, ça pouvait être dangereux.
Mais avec la tête qu'il tirait, et l'alerte lancée par la marine relative à son évasion, personne n'aurait la bêtise de s'approcher de lui. Reprenant le cap initial, là où il désirait enfin enterrer son trésor, il ne tarda pas à faire une nouvelle rencontre.
Cette fois, pas de pêcheur, mais une petite caravelle.
- Passe ton chemin, passe ton chemin, passe ton chemin passe ton ch.... oh ! C'est quoi ce câble qui s'enfonce dans l'eau ?
Il avait eu beau essayer de s'auto-dissuader de s'approcher du bâtiment, le moindre prétexte avait suffit pour qu'il prenne le risque de foncer dans sa direction. Ce qui avait attiré son attention était un épais tuyau partant du pont du navire et s'enfonçant dans l'eau. Arrêtant son embarcation à côté, il se saisit à pleine main du tuyau, étudiant sa texture.
- Mmmmmh, c'est caoutchouteux, je me demande combien ça pourrait se vendre.
Les mauvaises habitudes font la vie dure. Déjà il songeait à perpétrer un nouvel abordage. Réfléchissant à un moyen de procéder, ne connaissant pas le nombre de personnes à bord, il fut interrompu par l'émanation de bulles à côté de son voilier. On aurait dit que l'eau entrait en ébullition à proximité.
Peu farouche, Joe se pencha par dessus bord, se demandant bien ce qui pouvait se passer, quand une main de fer sortit de l'eau pour l'attraper à la gorge.
- Lâche ce putain de tuyau bougre d'andouille !
Tout pirate sanguinaire qu'il était, le cafard était soudain plus disposé à obéir aux ordres lorsqu'on le serrait à la gorge. Lâchant le tuyau dont il comptait se servir pour escalader jusqu'au pont de la caravelle, la main relâcha son emprise immédiatement.
Ce qui venait de surgir de l'eau était un large homme à la tête cuivrée, Joe avait d'ailleurs reconnu la froideur du métal lorsqu'il fut étranglé. Scrutant le spécimen, le forban qui peinait à retrouver son souffle hurla :
- UN CYBORG ?! JE PEUX PAS BLAIRER LES CYBORGS !
Paniqué, toujours situé au bord de son voilier, il mit plusieurs coups de pieds au robot de cuivre qui flottait à côté de son embarcation. Ce dernier se protégeait la tête tant bien que mal, et entre deux cris de douleur parvint à en placer une, braillant avec plus de puissance que Joe ne hurlait de rage.
- Je suis pas un cyborg, je suis dans un scaphandrier crétin fini !
Soudain, Joe cessa de frapper le bougre qui avait surgit de l'eau. Un regard vide, la bouche entrouverte, il tourna la tête en direction du tuyau, puis regarda à nouveau l'homme dans le scaphandrier. Mettant quelques secondes à faire le lien entre les deux, il venait enfin de comprendre ce qui se passait et remit son pied sur le ponton de son petit navire.
- Ah ouais, un type dans un scaphandre.... Ça se tient.
Son interlocuteur grommela puis se saisit de l'échelle de corde située à tribord de la caravelle pour monter à son bord. Enlevant le casque il brandit le poing en engueulant le forban. Ce dernier s'excusa, lui faisant comprendre que par le passé, il avait eu de mauvaises expériences avec un cyborg, la paranoïa n'ayant pas aidé, le malentendu fut inévitable.
Si Joe s'était montré si conciliant et n'avait pas abattu cet homme qui se permettait de le réprimander, c'est parce qu'il savait qu'un scaphandre impliquait souvent la perspective de chasse aux trésors sous-marins. Ne connaissant rien à la plongée sous-marine, il comptait bien en apprendre un maximum et en profiter.
Sachant à présent que l'homme était seul à bord de sa modeste caravelle, le cafard lui demanda ce qu'un adulte de son âge pouvait chercher sous l'eau, se doutant bien qu'il s'agissait d'or.
- Eh bien mon garçon, tu ne vas pas me croire... J'ai perdu mes clés !