Quatre malheureux millions de berries. C'était tout ce qui lui restait suite à sa folie dépensière d'il y a quelques jours. Mais quatre millions, cela restait une somme. Une somme que Joe aurait volontiers aimé avoir au décuple, si ce n'est au centuple, mais dont il se contenterait néanmoins. La totalité de son trésor, enterré sur une des îles désertes de South Blue, s'élevait à présent à vingt quatre millions de berries.
A quel usage un tel butin pourrait-il servir ? Aucune idée. Joe vivait chichement. Ne conservant sur lui que le strict minimum pour vivre. Le simple fait de savoir qu'il possédait un trésor suffisait à le contenter. A croire qu'il ne vivait que pour accumuler une fortune qu'il rechignait à dépenser, sa vocation était de devenir riche avec comme unique finalité d'accumuler les berries. Plus son trésor viendrait à croître, plus il chercherait à le faire grossir. En somme, il se destinait à vivre une vie de misérable, tout en étant assis sur un pactole faramineux. Certains faisaient voeu de pauvreté pour satisfaire Dieu, lui le faisait pour ne jamais amoindrir son précieux trésor.
Dire que sa cupidité était maladive ne relevait pas de l'abus de langage, il était en effet atteint de la fièvre de l'or, un mal dont on ne guérissait qu'une fois mort.
Cependant, la mort semblait peu disposée à s'embarrasser de la carcasse du forban. En effet, on ne l'appelait pas le cafard pour rien. Il aurait pu se trouver sur une île remplie de marines en ayant après sa peau, sous un Buster Call, le jour de la fin du monde, qu'il aurait trouvé moyen de s'en sortir vivant.
Est-ce que cela relevait de la chance ? Pour Joe, la chance et le hasard relevaient de l'aberration scientifique. Sa chance, comme il se plaisait à le répéter, il la provoquait. C'est en effet son ingéniosité et sa capacité à réfléchir vite en situation de crise, qui lui permettait de se sortir des pires guêpiers dans lesquels il venait à se fourrer.
Cet éternel sceptique qui ne croyait pas à la chance venait d'accoster au Royaume de la Veine. Son trésor et ses dials enterrés à l'abri , il s'était rendu sur cette île afin de faire le plein de provisions, prêt à reprendre du service. Pas de repos pour les braves, surtout quand ceux-ci couraient après l'or.
- Niveau commerce j'ai connu mieux.
Leurré par ce qui semblait être une ville prospère, il ignorait que le Royaume de Veine était en réalité en plein "boom" économique, la ville commençant seulement à être bâtie. Le plus ancien bâtiment se trouvait au centre de l'agglomération, une boutique de chance : "legs of rabbit".
Levant les yeux au ciel en voyant une enseigne qu'il estimait absurde, le cafard se résigna néanmoins à s'y rendre, n'ayant trouvé aucun autre établissement capable de le fournir en provisions.
- Hoy ! Je passe juste pour voir si vous vendriez pas par hasard de quoi bouffer, je commence à être un peu juste niveau provisions, et la prochaine île habitée est à deux jours d'ici.
Violet, le vendeur, se permit un trait d'humour.
- Non désolé, vous n'avez pas de chance.
Joe, en d'autres circonstances serait parti sans demander son reste. Mais parler de chance l'agaçait passablement. Lui qui se considérait comme un "self made man" qui ne devait ce qu'il avait, qu'à sa ruse et son audace, le mot "chance" lui égratignait les tympans.
Se retournant en direction du comptoir, un regard acéré jouxtant son nez retroussé par la colère, il se permit de répondre à cette remarque qu'il jugeait déplacée :
- Mon gars, la chance ça n'existe pas. Ce que tous les couillons dans ton genre appellent de la chance, ce ne sont que des facteurs environnementaux qu'ils n'ont pas réussi à appréhender.
Tout pirate qu'il était, il n'était pas inculte pour autant, car ayant énormèment lu dans la bibliothèques de Torino. Si il y avait bien une chose saine en ce bas monde que le cafard appréciait, c'était lire et se documenter, étant capable de restituer la pensée de philosophe qu'il avait lu à l'arrachée par le passé.
Sans dire un mot, mais un sourire en coin, Violet ouvrit une jarre où se trouvait inscrit le symbole d'un trèfle à quatre feuilles. Des ondes lumineuses s'en échappèrent.
- Je n'ai aucun argument à t'opposer. Par conséquent, je t'autorise à m'attaquer de la manière que tu le désires pour laver l'affront que je t'ai fais en te parlant de chance. Seulement, je te préviens, c'est cette même chance qui me protégera.
Interpelé dans un premier temps par les ondes de lumières étant sorties de la jarre, le sang du forban ne fit qu'un tour en entendant le vendeur débiter un tel torrent de bêtises. Grimaçant de colère et montrant les dents, il allait se faire le plaisir de satisfaire son interlocuteur en l'attaquant comme il se devait. Bien qu'il n'avait pas particulièrement envie d'attirer l'attention, sa colère, stimulée par la simple évocation de la chance, l'amena à sortir son mousquet à canon triple.
- Je te souhaite bonne chance pour survivre à ça HAHAHA !
Dans un rire où la colère se mêlait à l'hystérie, il prononça ce qu'il pensait être les derniers mots que le vendeur entendrait avant son trépas. Appuyant sur la gachette, la détonation se fit entendre.
Quelle ne fut pas la surprise de Joe quand il tomba littéralement sur le cul. Un singulier hasard fit que le mécanisme de son arme ne fonctionna pas correctement, et que la balle qu'il venait de tirer était restée coincée dans le canon. Le contrecoup de la détonation fut si violent que le cafard lâcha son arme et tomba en position assise.
Entretenant ses armes avec soin, jamais un tel accident n'était arrivé par le passé. Assis à même le sol, légèrement ahuri, Joe récupéra le pistolet qu'il avait fait tomber et inspecta l'intérieur du canon. Rien n'était en mauvais en état, à priori, il n'y avait aucune raison pour que la balle reste coincée. Levant la tête légèrement blême vers le vendeur qui n'avait pas bougé d'un pouce, toujours souriant, Joe lui dit calmement :
- Ça ne prouve rien...
A quel usage un tel butin pourrait-il servir ? Aucune idée. Joe vivait chichement. Ne conservant sur lui que le strict minimum pour vivre. Le simple fait de savoir qu'il possédait un trésor suffisait à le contenter. A croire qu'il ne vivait que pour accumuler une fortune qu'il rechignait à dépenser, sa vocation était de devenir riche avec comme unique finalité d'accumuler les berries. Plus son trésor viendrait à croître, plus il chercherait à le faire grossir. En somme, il se destinait à vivre une vie de misérable, tout en étant assis sur un pactole faramineux. Certains faisaient voeu de pauvreté pour satisfaire Dieu, lui le faisait pour ne jamais amoindrir son précieux trésor.
Dire que sa cupidité était maladive ne relevait pas de l'abus de langage, il était en effet atteint de la fièvre de l'or, un mal dont on ne guérissait qu'une fois mort.
Cependant, la mort semblait peu disposée à s'embarrasser de la carcasse du forban. En effet, on ne l'appelait pas le cafard pour rien. Il aurait pu se trouver sur une île remplie de marines en ayant après sa peau, sous un Buster Call, le jour de la fin du monde, qu'il aurait trouvé moyen de s'en sortir vivant.
Est-ce que cela relevait de la chance ? Pour Joe, la chance et le hasard relevaient de l'aberration scientifique. Sa chance, comme il se plaisait à le répéter, il la provoquait. C'est en effet son ingéniosité et sa capacité à réfléchir vite en situation de crise, qui lui permettait de se sortir des pires guêpiers dans lesquels il venait à se fourrer.
Cet éternel sceptique qui ne croyait pas à la chance venait d'accoster au Royaume de la Veine. Son trésor et ses dials enterrés à l'abri , il s'était rendu sur cette île afin de faire le plein de provisions, prêt à reprendre du service. Pas de repos pour les braves, surtout quand ceux-ci couraient après l'or.
- Niveau commerce j'ai connu mieux.
Leurré par ce qui semblait être une ville prospère, il ignorait que le Royaume de Veine était en réalité en plein "boom" économique, la ville commençant seulement à être bâtie. Le plus ancien bâtiment se trouvait au centre de l'agglomération, une boutique de chance : "legs of rabbit".
Levant les yeux au ciel en voyant une enseigne qu'il estimait absurde, le cafard se résigna néanmoins à s'y rendre, n'ayant trouvé aucun autre établissement capable de le fournir en provisions.
- Hoy ! Je passe juste pour voir si vous vendriez pas par hasard de quoi bouffer, je commence à être un peu juste niveau provisions, et la prochaine île habitée est à deux jours d'ici.
Violet, le vendeur, se permit un trait d'humour.
- Non désolé, vous n'avez pas de chance.
Joe, en d'autres circonstances serait parti sans demander son reste. Mais parler de chance l'agaçait passablement. Lui qui se considérait comme un "self made man" qui ne devait ce qu'il avait, qu'à sa ruse et son audace, le mot "chance" lui égratignait les tympans.
Se retournant en direction du comptoir, un regard acéré jouxtant son nez retroussé par la colère, il se permit de répondre à cette remarque qu'il jugeait déplacée :
- Mon gars, la chance ça n'existe pas. Ce que tous les couillons dans ton genre appellent de la chance, ce ne sont que des facteurs environnementaux qu'ils n'ont pas réussi à appréhender.
Tout pirate qu'il était, il n'était pas inculte pour autant, car ayant énormèment lu dans la bibliothèques de Torino. Si il y avait bien une chose saine en ce bas monde que le cafard appréciait, c'était lire et se documenter, étant capable de restituer la pensée de philosophe qu'il avait lu à l'arrachée par le passé.
Sans dire un mot, mais un sourire en coin, Violet ouvrit une jarre où se trouvait inscrit le symbole d'un trèfle à quatre feuilles. Des ondes lumineuses s'en échappèrent.
- Je n'ai aucun argument à t'opposer. Par conséquent, je t'autorise à m'attaquer de la manière que tu le désires pour laver l'affront que je t'ai fais en te parlant de chance. Seulement, je te préviens, c'est cette même chance qui me protégera.
Interpelé dans un premier temps par les ondes de lumières étant sorties de la jarre, le sang du forban ne fit qu'un tour en entendant le vendeur débiter un tel torrent de bêtises. Grimaçant de colère et montrant les dents, il allait se faire le plaisir de satisfaire son interlocuteur en l'attaquant comme il se devait. Bien qu'il n'avait pas particulièrement envie d'attirer l'attention, sa colère, stimulée par la simple évocation de la chance, l'amena à sortir son mousquet à canon triple.
- Je te souhaite bonne chance pour survivre à ça HAHAHA !
Dans un rire où la colère se mêlait à l'hystérie, il prononça ce qu'il pensait être les derniers mots que le vendeur entendrait avant son trépas. Appuyant sur la gachette, la détonation se fit entendre.
Quelle ne fut pas la surprise de Joe quand il tomba littéralement sur le cul. Un singulier hasard fit que le mécanisme de son arme ne fonctionna pas correctement, et que la balle qu'il venait de tirer était restée coincée dans le canon. Le contrecoup de la détonation fut si violent que le cafard lâcha son arme et tomba en position assise.
Entretenant ses armes avec soin, jamais un tel accident n'était arrivé par le passé. Assis à même le sol, légèrement ahuri, Joe récupéra le pistolet qu'il avait fait tomber et inspecta l'intérieur du canon. Rien n'était en mauvais en état, à priori, il n'y avait aucune raison pour que la balle reste coincée. Levant la tête légèrement blême vers le vendeur qui n'avait pas bougé d'un pouce, toujours souriant, Joe lui dit calmement :
- Ça ne prouve rien...