- A titre indicatif fiston, il me semble qu'il faut payer un biller de transport pour monter à bord.
Le capitaine Pinof, en début de soirée, une fois sa sieste terminée, était allé trouver Joe dans le restaurant du vaisseau de transport. Cela faisait deux jours qu'ils avaient quitté les quais du Royaume de la Veine, et Joe n'avait à aucun moment régularisé sa situation à bord.
- Des clous.
Mâchouillant une bouillie de harengs dont il était particulièrement friand, le forban n'avait même pas pris la peine de regarder le capitaine pour lui répondre, gardant les yeux rivés en face de lui pendant qu'il se remplissait la panse. Pinof lui avait pourtant sauvé la mise en ne le dénonçant pas aux autorités, mais le cafard était coutumier de l'ingratitude. Une fois qu'il s'eut humecté le gosier à même la bouteille de vin qu'il avait commandé, Joe daigna enfin accorder un regard à son interlocuteur.
- Mon pauvre Pinof, tu touches depuis des décennies un salaire que tu ne mérites pas, je pense que tu peux bien pardonner mes écarts... D'autant plus que c'est la dernière fois que l'occasion m'est donnée de profiter de ton hospitalité.
Son attention se reportait à nouveau sur son assiette. Pinof soupira en le regardant manger. Après tout, il se foutait éperdument que Joe paye son ticket ou non, mais il avait cherché un prétexte pour venir lui parler. Les deux hommes étaient amis depuis seulement quelques semaines, mais ils s'estimaient mutuellement. Il n'y avait rien d'étonnant au fait qu'un menteur doublé d'un ivrogne s'entende bien avec une vermine de la trempe du cafard. Le capitaine s'assied sur le tabouret situé à côté de celui du forban qui prenait son repas à même le comptoir du bar.
- Ne plus te voir ? Tu comptes te faire incarcérer par les marines ? Urk Urk.
Pinof avait un rire singulier. Il s'empara de la bouteille de Joe afin de noyer son foie comme il se devait. Peut-être aurait-il dû attendre quelques secondes de plus, le temps que le cafard lui réponde, car ce faisant, il n'aurait pas eu à cracher ce qu'il était en train de boire du fait de la surprise
- Je vais sur Grand Line.
Après avoir manqué de s'étrangler en avalant son pinard, le capitaine tambourina sa poitrine du poing, puis reprit.
- Oublie ça cafard, c'est pas parce que t'as un ersatz de réputation sur South Blue qu'il faut te prendre pour un seigneur des mers. J'en ai vu des plus gros et des mieux armés que toi se faire rétamer. D'ailleurs, tu y vas avec quel équipage ?
Marquant un temps de silence, le temps de s'essuyer la bouche d'un revers de serviette, Joe répondit tout aussi calmement :
- Tout seul.
Cela faisait un petit moment qu'il écumait la mer en solo. Longtemps il avait cherché un équipage à rejoindre afin de s'enrichir, en vain. Le seul qu'il était parvenu à intégrer, il l'avait trahi en livrant son capitaine en pature aux mouettes contre une carte au trésor. A présent, il devait se rendre à l'évidence, des camarades de piraterie fiables, il en trouverait sur Grand Line. En attendant, il poursuivrait sa route seul et prendrait son mal en patience.
Vouloir faire cavalier seul et se rendre sur la route de tous les périls, cela ne relevait pas que de l'insouciance, mais aussi d'un orgueil démesuré. Sa décision, il l'avait longuement ruminée ces deux derniers jours, et elle était sans appel.
Pinof ne chercha même pas à le raisonner, il savait que cela revenait à pisser dans un violon. A ses yeux, Joe était un des inombrables pirates dont la carcasse ornait les récifs de Grand Line.
- Et tu comptes y aller à la nage ?
A cet instant, le capitaine venait de soulever une problématique assez cruciale. Joe était seul, mais en plus, il n'avait rien pour naviguer. En effet, si ce n'est quelques embarcations volées sur le tas, et très souvent coulées, ou des voyages sur des navires de compagnies de transport inter insulaire, le cafard n'avait rien pour naviguer, pas même un rondin.
- Je trouverai quelque chose. Je trouve toujours quelque chose.
Présomptueux et idiot. Le propre de la jeunesse. Finissant de saucer son assiette, Joe arracha sa bouteille des mains du capitaine, et constata qu'elle était à présent entièrement vide. Soupirant, il posa enfin la question qu'il aurait dû poser depuis deux jours.
- Et sur quelle île on va accoster exactement ?
Le capitaine Pinof, en début de soirée, une fois sa sieste terminée, était allé trouver Joe dans le restaurant du vaisseau de transport. Cela faisait deux jours qu'ils avaient quitté les quais du Royaume de la Veine, et Joe n'avait à aucun moment régularisé sa situation à bord.
- Des clous.
Mâchouillant une bouillie de harengs dont il était particulièrement friand, le forban n'avait même pas pris la peine de regarder le capitaine pour lui répondre, gardant les yeux rivés en face de lui pendant qu'il se remplissait la panse. Pinof lui avait pourtant sauvé la mise en ne le dénonçant pas aux autorités, mais le cafard était coutumier de l'ingratitude. Une fois qu'il s'eut humecté le gosier à même la bouteille de vin qu'il avait commandé, Joe daigna enfin accorder un regard à son interlocuteur.
- Mon pauvre Pinof, tu touches depuis des décennies un salaire que tu ne mérites pas, je pense que tu peux bien pardonner mes écarts... D'autant plus que c'est la dernière fois que l'occasion m'est donnée de profiter de ton hospitalité.
Son attention se reportait à nouveau sur son assiette. Pinof soupira en le regardant manger. Après tout, il se foutait éperdument que Joe paye son ticket ou non, mais il avait cherché un prétexte pour venir lui parler. Les deux hommes étaient amis depuis seulement quelques semaines, mais ils s'estimaient mutuellement. Il n'y avait rien d'étonnant au fait qu'un menteur doublé d'un ivrogne s'entende bien avec une vermine de la trempe du cafard. Le capitaine s'assied sur le tabouret situé à côté de celui du forban qui prenait son repas à même le comptoir du bar.
- Ne plus te voir ? Tu comptes te faire incarcérer par les marines ? Urk Urk.
Pinof avait un rire singulier. Il s'empara de la bouteille de Joe afin de noyer son foie comme il se devait. Peut-être aurait-il dû attendre quelques secondes de plus, le temps que le cafard lui réponde, car ce faisant, il n'aurait pas eu à cracher ce qu'il était en train de boire du fait de la surprise
- Je vais sur Grand Line.
Après avoir manqué de s'étrangler en avalant son pinard, le capitaine tambourina sa poitrine du poing, puis reprit.
- Oublie ça cafard, c'est pas parce que t'as un ersatz de réputation sur South Blue qu'il faut te prendre pour un seigneur des mers. J'en ai vu des plus gros et des mieux armés que toi se faire rétamer. D'ailleurs, tu y vas avec quel équipage ?
Marquant un temps de silence, le temps de s'essuyer la bouche d'un revers de serviette, Joe répondit tout aussi calmement :
- Tout seul.
Cela faisait un petit moment qu'il écumait la mer en solo. Longtemps il avait cherché un équipage à rejoindre afin de s'enrichir, en vain. Le seul qu'il était parvenu à intégrer, il l'avait trahi en livrant son capitaine en pature aux mouettes contre une carte au trésor. A présent, il devait se rendre à l'évidence, des camarades de piraterie fiables, il en trouverait sur Grand Line. En attendant, il poursuivrait sa route seul et prendrait son mal en patience.
Vouloir faire cavalier seul et se rendre sur la route de tous les périls, cela ne relevait pas que de l'insouciance, mais aussi d'un orgueil démesuré. Sa décision, il l'avait longuement ruminée ces deux derniers jours, et elle était sans appel.
Pinof ne chercha même pas à le raisonner, il savait que cela revenait à pisser dans un violon. A ses yeux, Joe était un des inombrables pirates dont la carcasse ornait les récifs de Grand Line.
- Et tu comptes y aller à la nage ?
A cet instant, le capitaine venait de soulever une problématique assez cruciale. Joe était seul, mais en plus, il n'avait rien pour naviguer. En effet, si ce n'est quelques embarcations volées sur le tas, et très souvent coulées, ou des voyages sur des navires de compagnies de transport inter insulaire, le cafard n'avait rien pour naviguer, pas même un rondin.
- Je trouverai quelque chose. Je trouve toujours quelque chose.
Présomptueux et idiot. Le propre de la jeunesse. Finissant de saucer son assiette, Joe arracha sa bouteille des mains du capitaine, et constata qu'elle était à présent entièrement vide. Soupirant, il posa enfin la question qu'il aurait dû poser depuis deux jours.
- Et sur quelle île on va accoster exactement ?
Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:37, édité 3 fois