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La fureur du poisson

- A titre indicatif fiston, il me semble qu'il faut payer un biller de transport pour monter à bord.

Le capitaine Pinof, en début de soirée, une fois sa sieste terminée, était allé trouver Joe dans le restaurant du vaisseau de transport. Cela faisait deux jours qu'ils avaient quitté les quais du Royaume de la Veine, et Joe n'avait à aucun moment régularisé sa situation à bord.

- Des clous.

Mâchouillant une bouillie de harengs dont il était particulièrement friand, le forban n'avait même pas pris la peine de regarder le capitaine pour lui répondre, gardant les yeux rivés en face de lui pendant qu'il se remplissait la panse. Pinof lui avait pourtant sauvé la mise en ne le dénonçant pas aux autorités, mais le cafard était coutumier de l'ingratitude. Une fois qu'il s'eut humecté le gosier à même la bouteille de vin qu'il avait commandé, Joe daigna enfin accorder un regard à son interlocuteur.

- Mon pauvre Pinof, tu touches depuis des décennies un salaire que tu ne mérites pas, je pense que tu peux bien pardonner mes écarts... D'autant plus que c'est la dernière fois que l'occasion m'est donnée de profiter de ton hospitalité.

Son attention se reportait à nouveau sur son assiette. Pinof soupira en le regardant manger. Après tout, il se foutait éperdument que Joe paye son ticket ou non, mais il avait cherché un prétexte pour venir lui parler. Les deux hommes étaient amis depuis seulement quelques semaines, mais ils s'estimaient mutuellement. Il n'y avait rien d'étonnant au fait qu'un menteur doublé d'un ivrogne s'entende bien avec une vermine de la trempe du cafard. Le capitaine s'assied  sur le tabouret situé à côté de celui du forban qui prenait son repas à même le comptoir du bar.

- Ne plus te voir ? Tu comptes te faire incarcérer par les marines ? Urk Urk.

Pinof avait un rire singulier. Il s'empara de la bouteille de Joe afin de noyer son foie comme il se devait. Peut-être aurait-il dû attendre quelques secondes de plus, le temps que le cafard lui réponde, car ce faisant,  il n'aurait pas eu à cracher ce qu'il était en train de boire du fait de la surprise

- Je vais sur Grand Line.

Après avoir manqué de s'étrangler en avalant son pinard, le capitaine tambourina sa poitrine du poing, puis reprit.

- Oublie ça cafard, c'est pas parce que t'as un ersatz de réputation sur South Blue qu'il faut te prendre pour un seigneur des mers. J'en ai vu des plus gros et des mieux armés que toi se faire rétamer. D'ailleurs, tu y vas avec quel équipage ?

Marquant un temps de silence, le temps de s'essuyer la bouche d'un revers de serviette, Joe répondit tout aussi calmement :

- Tout seul.

Cela faisait un petit moment qu'il écumait la mer en solo. Longtemps il avait cherché un équipage à rejoindre afin de s'enrichir, en vain. Le seul qu'il était parvenu à intégrer, il l'avait trahi en livrant son capitaine en pature aux mouettes contre une carte au trésor. A présent, il devait se rendre à l'évidence, des camarades de piraterie fiables, il en trouverait sur Grand Line. En attendant, il poursuivrait sa route seul et prendrait son mal en patience.
Vouloir faire cavalier seul et se rendre sur la route de tous les périls, cela ne relevait pas que de l'insouciance, mais aussi d'un orgueil démesuré. Sa décision, il l'avait longuement ruminée ces deux derniers jours, et elle était sans appel.
Pinof ne chercha même pas à le raisonner, il savait que cela revenait à pisser dans un violon. A ses yeux, Joe était un des inombrables pirates dont la carcasse ornait les récifs de Grand Line.

- Et tu comptes y aller à la nage ?

A cet instant, le capitaine venait de soulever une problématique assez cruciale. Joe était seul, mais en plus, il n'avait rien pour naviguer. En effet, si ce n'est quelques embarcations volées sur le tas, et très souvent coulées, ou des voyages sur des navires de compagnies de transport inter insulaire, le cafard n'avait rien pour naviguer, pas même un rondin.

- Je trouverai quelque chose. Je trouve toujours quelque chose.

Présomptueux et idiot. Le propre de la jeunesse. Finissant de saucer son assiette, Joe arracha sa bouteille des mains du capitaine, et constata qu'elle était à présent entièrement vide. Soupirant, il posa enfin la question qu'il aurait dû poser depuis deux jours.

- Et sur quelle île on va accoster exactement ?


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:37, édité 3 fois
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L'île du Karaté. Joe avait toujours bataillé pour ne jamais mettre les pieds sur un territoire pareil. Des centaines de combattants pleins de téstostérone pullulaient dans les environs, le paradis des durs à cuire et l'enfer des vermines. Ce postulat étant établi, il était alors inutile de préciser pourquoi le cafard ne souhaitait pas s'y rendre.
La veille au soir, lors de sa discussion avec le capitaine, ce dernier lui avait fait part de la destination du navire.

- Je vois, donc je vais passer toute la journée dans le bateau.

- Non.

La réponse de Pinof avait été claire et expéditive, il ne plaisantait pas. Joe ne pouvait rester à bord du vaisseau.

- L'île du karaté c'est le terminus de mon trajet, des membres de la compagnie de transport vont monter à bord, faire un état des lieux, et une fois que cela sera fait, ils me donneront l'ordre de repartir au siège de l'entreprise pour y entreposer le navire deux jours durant lesquels je me repose.

D'une main il saisit le forban à la mâchoire. Jusqu'à présent, Joe n'avait jamais expérimenté la moindre démonstration de force de la part de Pinof. Cela eut le don de le surprendre, d'autant plus que le regard glacial du personnage lui foutait alors une trouille de tous les diables.

- C'est à dire que quoi qu'il arrive, personne ne trouvera un criminel recherché sur mon bateau ! Au terminus, tu descendras, et tu feras en sorte de bien t'entendre avec tes petits camarades.

L'étreinte de la poigne relâchée, le cafard s'essuya la bouche d'un revers de la main. Tout ami qu'était le capitaine, il ne sacrifierait pas sa carrière et sa liberté en aidant un pirate aussi recherché que ne l'était Joe. Quand on vivait une vie de vice, il était difficile de trouver des camarades sur lesquels se reposer en cas de coup dur.
Après avoir passé une nuit à picoler et à se dire adieu, Joe descendit enfin du vaisseau de transport, titubant légèrement. Le manque de sommeil et l'excès d'alcool faisaient mauvais ménage. À peine à quai, il se mit à vomir avant de reprendre tranquillement sa route.
Tandis que des mouettes se délectaient de son repas de la veille, il regarda au loin, quelque peu ébloui par les rares rayons de soleil.

- C'est pire que ce que je croyais....

Et pourtant il n'avait pas une haute opinion de l'île avant d'y accoster, mais il ne s'attendait pas à ce que la culture des arts martiaux soit autant développée. Pas un pas ne pouvait être fait sans croiser une affiche faisant la promotion des inombrables dojos. Parfois, en pleine rue, certains combats s'improvisaient avec un arbitre désigné sur le tas. Il ne faisait pas bon traîner dans les parages, les coups de poing perdus étaient monnaies courantes.

PAF !

Un homme ayant défié plus fort que lui fut projeté sur Joe. Ce dernier se contenta de soupirer, se demandant combien de temps il devrait patienter avant de se faire frapper, il était à présent fixé. Se redressant, le judoka amateur aida le cafard à se relever et réagit immédiatement en voyant son visage.

- M...Mais t'es un pirate recherché toi ! Je te connais.

La rançon de la célébrité se faisait déjà sentir. Puisque le martialiste était situé trop proche de lui, Joe savait qu'il serait très vite désarmé s'il venait à dégainer. Cela ne faisait même pas un quart d'heure qu'il était sur l'île et il était déjà dans une situation fâcheuse.

- Tu m'as pourtant pas l'air bien costaud, on donne des primes à n'importe qui, je vous jure.

Le cafard pouffa. Intrigué, le judoka ne put s'empêcher d'en demander la raison.

- Si j'ai une prime, ce n'est pas tant pour mon passif de pirate, mais plutôt à cause de mon poing lumière, mélange de karaté aquatique et de techniques du Cipher Pol hinhin.

À dire vrai, si ce n'est les baffes et les coups bas, la maîtrise en arts martiaux du forban était quasiment nulle voire inférieure à zéro. Cependant, il savait que sur cette île, tous étaient mordus de baston et recherchaient le défi à tout prix, il suffisait de tirer avantage de cette tare. Déjà, son adversaire songeant à le capturer avait des étoiles dans les yeux.

- Poing lumière hein ?

Joe sourit en coin, l'idiot venait de mordre à l'hameçon, il ne restait qu'à mouliner.

- En effet, et le titre n'est pas usurpé. La détente du coup est si rapide que personne n'est jamais parvenu à le stopper avant d'être frappé au visage, je venais d'ailleurs ici pour voir si il y avait des combattants dignes de ce nom. Mais je doute que quiconque soit assez vif pour me stopper.

C'est avec toute l'arrogance du monde que le cafard avait prononcé ces mots. Manœuvre culottée quand on savait que son interlocuteur faisait aisément trente centimètres de plus que lui, arborant des muscles bien plus sculptés.

- Que de la gueule ablette ! Envoie moi ton poing, je m'en vais mettre fin à ta réputation, et à ta liberté.

Alors le judoka se mit en garde. Joe garda une main dans la poche et sortit l'autre délicatement, il recula son bras en fermant le poing et resta immobile un instant, le temps de faire monter la pression, mais surtout, le temps de s'assurer que son adversaire se focalise exclusivement sur ce qu'il pensait être une attaque redoutable.

- Poing lumière !

Le bruit d'un choc se fit entendre, et le martialiste chevronné s'effondra à genoux, terrassé. À trop garder les yeux rivés sur le poing, il n'avait pas vu venir le coup de genou dans les roustons, technique de combat ultime du "Cafard Shinken". Cette formidable technique fut évidemment suivie d'un classique "Foutons le camp en vitesse no jutsu" dont le forban était si coutumier.
S'enfuyant à toutes jambes après son coup bas, Joe fut immédiatement poursuivi par quelques combattants très décidés à en découdre pour venger leur camarade.
La foule était dense, mais ses poursuivants ne le lâchaient pas. Le cafard alla naturellement se nicher là où il y avait le plus de monde afin de mieux se dissimuler dans la foule. Pour une raison qui lui échappait, de nombreux martialistes s'étaient réunis en cet endroit précis. Tentant de se fondre dans la masse, il fut bousculé à diverses reprises jusqu'à se retrouver devant un guichet.

- Nom.

Prit au dépourvu, le cafard répondit machinalement :

- Euh... Joe Biutag.

Un petit homme au crâne dégarni, cigare en bouche, inscrivit son nom sur une liste et lui tendit un ticket.

- Vestiaire numéro sept, bonne chance. Au suivant !

En entendant le mot "vestiaire" Joe craignit le pire. Levant la tête, il se trouvait devant un stade, précisément là où il était écrit sur une immense affiche "Tournoi mensuel de l'île du Karaté".
En cet instant, il aurait voulu prendre ses jambes à son cou, mais ceux qui l'avaient poursuivi n'étaient pas loin, il ne pouvait risquer d'attirer l'attention sur lui. Déglutissant et prenant les bribes de son courage à deux mains, c'est résigné qu'il pénétra dans l'enceinte du stade.[/i]


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:35, édité 3 fois
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- Torse nu ! En short ! Vous serez fouillés à la sortie du vestiaire, des questions ?

Joe leva la main et prit la parole sans qu'on l'y autorise.

- C'est pour satisfaire vos fantasmes tout ça, ou c'est juste pour vérifier qu'on a pas d'ame ?

Faisant rire l'assemblée, c'était peut-être le dernier élan d'impertinence qu'il pouvait se permettre avant de mourir sur le ring. Certes, l'île n'était pas extrême au point d'organiser des combats à mort, mais parfois les accidents arrivaient. Ils arrivaient d'autant plus facilement lorsqu'un gringalet comme Joe était amené à se battre.
Mais il était trop tard, les sorties étaient bloquées, pas moyen de faire machine arrière. Les règles étaient assez restrictives :

"Pas d'abandon avant le combat.
Pas d'abandon pendant le combat.
Pas d'armes.
Pas de sortie de ring.
Victoire par K.O uniquement."

Lui qui était expert quand il s'agissait de se servir de ses armes et de s'enfuir, était tombé sur la patrie des hommes honorables qui se battaient jusqu'au bout, quitte à y laisser leur santé.

- Quel peuple de con...

Il y avait de quoi être amer, bientôt, il entrerait en scène. Mais il ne baissait pas les bras. Au fond de lui, il savait qu'il avait peut-être ce qu'il fallait pour en vaincre au moins un. Un uppercut bien placé pouvait faire des ravages à qui n'y était pas préparé. C'était une modeste tactique de combat, mais il allait compter là dessus.

- Joe Biutag contre Xobe le destructeur !!!

Faisant des moulinets avec ses bras et sautillant sur place, Joe partait confiant, il ne perdait jamais espoir, même quand il n'y avait rien à quoi se rattraper pour s'en sortir. Donnant quelques petits coups de poing dans le vite, maigrichon qu'il était comparé au reste des combattants, il se sentait pourtant pousser des ailes. Ce combat, pour lui était dans la poche.

Il fut le premier à arriver sur le ring. Sans sa casquette, il était plus difficile de voir la ressemblance avec la photo de son avis de recherche, aussi, personne ne trouva un prétexte pour interrompre le match et le mettre aux arrêts. Son adversaire arrivait enfin.

- Mesdames et messieurs ! Xobe le destructeur !

Un colosse de près de trois mètres s'avança d'une démarche lente vers le ring, saluant la foule sous une ovation générale.

- La vie est une tartine de merde.....

Parfois, il était bon d'abandonner tout espoir, en l'occurrence, la situation présente constituait l'occasion rêvée pour ce faire. Celui qui allait lui faire face était bien trop grand pour que Joe puisse y loger le moindre coup de poing à la mâchoire, même en sautant. Toute sa "stratégie" de combat tombait à l'eau avant même d'être mise en application.
Lorsqu'enfin Xobe monta sur le ring, ce dernier fit littéralement de l'ombre au cafard du fait de sa taille imposante. Le forban se cachait timidement derrière ses poings.

- Euh.... Poing lumière ?


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:32, édité 4 fois
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Les seules lumières qu'il vit furent celles de l'infirmerie à son réveil. Encore dans le vague, trouvait étonnant de se sentir si léger, n'ayant aucune mémoire de son brillant combat. Allongé sur un lit, il tâta de son bras droit le reste de son corps à la recherche de blessures éventuelles.
Mais rien.

Se redressant, il tourna la tête à la recherche d'un médecin à qui demander ce qui lui était arrivé, mais ne trouva qu'un miroir attaché au mur. Se demandant dans un premier temps s'il faisait face à un homme-poisson, il repéra la cicatrice à la joue droite qui était en réalité la sienne.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh !!!

Une infirmière vînt à lui.

- Vous voilà enfin réveillé. Vous avez de la chance, Xobe ne vous a mis qu'un seul coup de poing. Quelle idée de participer à un tel événement avec votre carrure.

Sans ménager son patient, elle lui mit une pommade dans la main.

- A appliquer matin et soir pendant une semaine, et votre visage reprendra apparence humaine.

Trop occupée pour tailler la bavette, elle alla voir ses autres patients. Nombreux étaient les blessés lors de tels événements. Le cafard, sans prêter attention aux sanglots et cris de douleur environnant, observa à nouveau son visage.
Il était salement tuméfié, son nez cassé, le reste de son visage avait doublé de volume, y comprit ses lèvres, et sa peau virait au violet. A cet instant, le forban s'estima heureux de ne pas se souvenir du coup qu'il avait reçu, cela avait dû en effet être relativement traumatisant.

Puisqu'il n'était blessé nulle part ailleurs, et que les médicaments qu'on lui avait administré faisaient encore effet pour atténuer la douleur, il se leva et s'n retourna au vestiaire pour se rhabiller. Avec une tête comme la sienne, il ne risquait pas d'être reconnu par qui que ce soi, même avec sa casquette sur la tête.
Ayant encore trop la tête dans le vague pour réfléchir à la suite des événements, le cafard décida de se trouver une place dans les gradins afin de regarder le tournoi histoire de passer le temps.

D'après ce que l'arbitre avait annoncé à la foule, ils en étaient à présent aux demi-finales.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:31, édité 2 fois
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- Mesdames et messieurs, Xobe le destructeur !

Joe plissa des yeux. Cela était difficile à percevoir compte tenu de la tuméfaction de son visage, mais il plissait effectivement les yeux. Celui qui l'avait éclaté était encore dans la compétition. Y réfléchissant à deux fois, Joe se dit qu'après tout, il ferait mieux de le soutenir, car il n'y avait pas de honte à avoir perdu face au plus puissant. Ce n'était de toute manière pas la honte qui l'étouffait en règle générale.

- A'nllez Xfobve !

Sa mâchoire avait quelque peu souffert du coup reçu.

L'adversaire de Xobe n'était autre qu'un homme poisson à la silhouette élancée, mais à peine plus grand que Joe. Le combat semblait encore une fois décidé d'avance. Lorsque le signal fut donné le destructeur mit un direct en plein visage de la poiscaille. C'était sans doute même coup qu'il avait adressé plus tôt au forban, la mémoire lui faisant encore défaut suite au choc, il ne put être catégorique sur ce point.
Seulement cette fois, la contre attaque fut sévère. L'homme poisson se saisit de l'avant-bras, le cassa net et martela de l'autre main la poitrine du colosse qui finit par s'effondrer en un rien de temps.

- Victoire écrasante de Spinoos l'homme poisson !

Joe pesta :

- Enc'fulé de mer'vde !

Non seulement il s'était fait refaire le portrait, mais en plus, ce n'avait pas été fait par le plus fort de la compétition. Aucune gloire à tirer de cet épisode martial.  
Mais même dans la défaite, le cafard savait toujours tirer un profit. Partout dans les gradins il entendait des histoires de paris. On parlait d'un Jax Cage coté à 4 contre 1. C'est avec des berries plein les yeux que Joe reprenait du service. Il était trop tard pour miser quoi que ce soit pour le match à venir, mais il ne manquerait pas de parier pour la finale.

- Avant de passer au prochain match, un petit entretien avec le finaliste. Spinoos, vous participez pour la première fois à un tournoi sur notre île mais il m'a été rapporté que vous avez une petite renommée déjà. Il me semble que vous vous êtes fait une réputation de gladiateur sur Grand Line, à Jaya en passant par Dead End où vous auriez même affronté Krak l'insaisissable !

L'homme poisson ne trouva pas grand chose à répondre si ce n'est :

- Oui

Le bougre était peu loquace, mais c'était aussi ça le propre du combattant, moins on cause, mieux on cogne. Le forban fut néanmoins interpellé, comme beaucoup d'autres dans l'assemblée, par l'évocation de Krak. Ce dernier était une légende de l'arène. Même pour ceux qui ne s'intéressaient pas aux combats, il restait la référence ultime du combattant de compétition. Un homme poisson qui avait remporté des fortunes lors de combats, mais qui, trahi par ses collaborateurs, avait fini par disparaître. À ce jour personne ne savait ce qu'il était devenu.
Que Spinoos se soit déjà battu contre lui et ne soit pas grièvement handicapé en disait long sur sa force.

Alors que la seconde demi finale battait son plein, Jax Cage maîtrisait le combat face à son adversaire. Cependant, le combat s'avéra aussi long que laborieux. Même Joe qui n'avait aucune expérience dans le monde des arts martiaux le savait : le vainqueur du tournoi serait Spinoos.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 29 Nov 2016 - 11:31, édité 2 fois
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Une pause était organisée afin que les deux finalistes puissent s'affronter dans les meilleures conditions possibles. Près du cinquième des spectateurs s'était rué aux nombreux guichets pour miser. Tandis qu'il faisait la queue, le cafard ruminait. Sur lui, il n'avait que cent mille berrys, ses gains ne seraient pas aussi prolifiques qu'il ne l'espérait.

- La cote est de 30 contre 1 en faveur de Spinoos !

Voilà qui avait de quoi contrarier le cafard. Le combat était si inégal que le résultat du pari ne lui rapporterait pas grand chose. Soupirant, il s'imaginait remporter trois millions de berrys s'il misait sur Jax et que ce dernier venait à remporter son combat par miracle.

- Par miracle hein....

Si c'était un miracle qu'il fallait, il serait apporté par le vice et la tricherie. Le forban arriva enfin au guichet.

- Cent mille du Jax !

Bien sûr, il ne s'attendait pas à un miracle, comme il se plaisait à le dire, sa chance, il la provoquait. Et cette fois, il avait intérêt à ne pas se louper, car avec l'idée qu'il avait en tête, échouer ne signifiait pas seulement perdre cent mille berrys, mais aussi sa vie.
Joe se souvint alors des règles qui l'avaient contraints à se battre malgré toutes les réticences qu'il aurait pu opposer. Ces règles lui avaient pourri la santé, elles allaient maintenant lui rapporter gros.

- Obligé de se battre... Quoi qu'il arrive hinhin !

Le cafard venait de remarquer un vide juridique dont il allait tirer un immense avantage. Durant le temps de pause, les finalistes se voyaient offrir un repas par les organisateurs. Comme cela avait été annoncé, une séance de dédicaces était organisée avant le combat final. Il ne restait même pas dix minutes avant la fin de la pause, Joe allait devoir agir en vitesse. Il agissait de toute manière mieux quand la pression l'accablait.

Déambulant dans les couloirs de l'immense arène, il cherchait à se frayer un chemin jusqu'à Spinoos. La piste ne fut pas compliquée à repérer, nombreux étaient ceux venus dans l'espoir de se faire signer un T-shirt. Pour le cafard, cette petite foule était une aubaine, juste de quoi créer la confusion et favoriser sa fuite à venir.
Pourquoi avait-il l'intention de fuir ? Parce qu'après réflexion, il n'y avait qu'un seul moyen pour Jax de finir vainqueur, c'était que son adversaire se blesse avant la confrontation. Et compte tenu de la résistance du bestiau, Joe ne lésina pas sur les moyens.

BOUM !


Sans même hésiter une seconde, le forban avait préféré utiliser son mortier portable que son mousquet à trois canons. Là, il était sûr de blesser la bête, et surtout, de disparaître incognito grâce à la fumée dégagée par la détonation.
Trottinant légèrement, il s'en retourna aux gradins retrouver son siège.

- Mesdames et messieurs, une attaque a eu lieu au sein de l'arène, la personne visée fut le finaliste Spinoos....

S'apprêtant à poursuivre son discours, l'arbitre vit alors arriver l'homme poisson, boitant, esquinté et couvert de plaies, mais vivant. Le glorieux combattant se traîna du mieux qu'il put jusqu'au ring et annonça à toute la foule :

- Il n'y aura pas d'évacuation ou d'annulation qui tienne ! Ma race se bat jusqu'à la mort ! Il en faut plus que ça pour me tuer.

L'annulation du match, Joe n'y avait même pas pensé. Après tout, aussi inflexible pouvaient être les organisateurs concernant les règles qui s'appliquaient aux combattants, il ne pouvaient pas se permettre de mettre en danger la vie des spectateurs quand un maniaque de la trempe du forban rodait dans les parages. Les organisateurs tentèrent de tergiverser au mieux pour persuader les spectateurs de quitter les lieux, compromettant gravement le plan du cafard.

- On foutra pas le camp d'ici !

- Des clous !

- Et on fait comment nous qui avons parié ?!

Déjà, la foule commençait à s'agiter. Estimant que l'attaque n'avait visée que Spinoos et non pas les spectateurs, et afin d'offrir la paix sociale à des parieurs frénétiques qui s'apprêtaient à faire du grabuge, le combat fut maintenu par les organisateurs.
Le cafard poussa un long soupire de soulagement. Ne jamais sous estimer l'effrayant pouvoir de l'argent sur les hommes.
La finale allait pouvoir commencer.

- C'est partiiiiiiii !

A peine commencée à peine terminée. Jax avait été étalé d'un simple coup de paume de l'homme poisson pourtant amoindri.
Joe resta impassible alors que tous ou presque se ruèrent aux guichets. Tranquillement assis, il prit une grande bouffée d'air, se leva, et quitta tranquillement l'arène.

Il marchait paisiblement dans les rues, où des festivités étaient organisées afin de fêter la victoire du tournoi mensuel. Malgré la joie et la bonne humeur, certains marines patrouillaient et restaient en alerte. Joe cacha sa casquette sous son anorak. Celui qu'il avait frappé aux bourses et ses camarades avaient contacté les hommes la garnison la plus proche. Ceux-là avaient probablement fait le rapprochement entre la présence du cafard sur l'île et l'attaque ayant visée Spinoos dans l'arène, occasionnant neuf morts et quinze blessés.

Alors qu'il s'approchait des quais, presque vides du fait de la fête se concentrant exclusivement au centre ville, Joe, toujours aussi serein grimpa à bord d'un petit Berckois qui ne demandait qu'à être volé.

La fureur du poisson Novembre

- Mais enfin Monsieur, c'est mon bateau, descendez de là !

Profitant du bruit des feux d'artifices au loin, ledit Monsieur sortit son mousquet à canon triple et pressa la détente le plus tranquillement du monde avant de jeter le cadavre du propriétaire du bateau à la mer. Rechargeant son arme alors qu'il s'éloignait du rivage, le forban s'assit sur le pont en tailleur. Son visage tuméfié n'avait pas changé d'expression.

- Cent mille berrys...

Il se retrouvait à présent sans le sou suite à la mise en place de ce brillant plan qui fut le sien.

- Je me suis fait enfler de cent mille berrys ! Nom d'un foutre à oursin ! Je peux pas blairer ces putains d'hommes-poissons !

Martelant de ses deux poings le pont de sa nouvelle embarcation, tel un enfant gâté qui ferait sa crise, sa décision était enfin prise. Il irait chercher son or et ses dials puis passerait quelques jours à Torino le temps de se remettre de ses blessures au visage. Enfin, il partirait pour Grand Line. Cette énième mésaventure sonnait à ses oreilles comme un signal : il était grand temps pour lui de quitter South Blue.
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