Nanohana. Comme convenu on doit rester sage, pas faire de dégâts, ne pas briser de règle à la con. C'est pas comme si on faisait tout le temps non plus, faut arrêter d'exagérer. J'ai enfilé une nouvelle cape avec une nouvelle capuche pour ne pas qu'on me reconnaisse de trop et qu'on évite de s'enfuir à mon passage. Le Révacier avec une partie de l'équipage est accosté dans le port. Dès qu'on met le pied en ville, on en prend plein les yeux. On m'avait dit que c'était beau, mais alors à ce point là, beau est un euphémisme. C'est magique, magnifique, sublime, incroyable, une pure beauté, un régal pour les yeux comme pour l'âme. Je ne sais pas comment j'ai pu faire pour ne pas voir ça tout à l'heure. Il y a des couleurs partout, elles tranchent les unes avec les autres, et pourtant elles s'accordent à la perfection. Pas un bâtiment ne ressemble à son voisin. Ils sont ronds, carrés, rectangle ou un mélange. C'est exotique, rafraichissant. J'ai un coup de cœur pour cette ville, alors que ça ne fait que quelques minutes que je la parcours. Un homme surgit devant nous. La vingtaine, peau mate et bronzée, cheveux bruns. Pas mal à regarder.
« B'soin d'un coup d'main m'sieur ?
Non, ça ira, merci.
Z'êtes sûr ? L'est facile d'râter des trucs quand on connait pas.
Oui, mais non, c'est bon. »
Il insiste. Il me tape sur le système direct. J'ai envie de frapper. Mais je me retiens pour plusieurs raisons. Déjà, c'est pas mon genre. Ensuite, ça pourrait être un piège du gouverneur local pour pouvoir nous tomber dessus et nous remettre à la marine. Et voilà que je revois des théories du complot partout. Pourtant j'ai bien pris mes gouttes ce matin, j'ai pas raté ma dose. La fatigue peut-être. Je m'accorde quelques minutes pour parcourir la ville et la découvrir. Le type me suit partout, m'offre encore et encore ses services. Il devient vraiment irritant. J'ai alors une idée pour m'en débarrasser pacifiquement. Je le laisse m'approcher, et quand il est à portée, je l'attrape par le col et le plaque contre le mur, ne laissant qu'une distance intime entre nos corps.
« La chaleur de ton pays fait monter la mienne. Ton coup d'main tient toujours ?
B'sûr m'sieur. »
… Je m'attendais à ce qu'il me repousse, qu'il s'enfuie, m'insulte, m'attaque, me frappe. Mais alors ça, je ne l'ai pas vu venir. Ses lèvres se posent contre les miennes et ses mains me caressent et font tomber ma capuche. Ça ne dure qu'une seconde, puis je recule comme s'il était fait en lave. Non, ça n'aurait pas du se passer comme ça. Il m'a eu. Il se rapproche de moi, je recule. Je suis troublé, je l'admets. Je ne m'attendais pas à ce qu'il … enfin qu'il soit … Vous comprenez quoi. Je suis marié. Même si Franck n'est pas avec moi physiquement, on s'aime toujours autant. Hors de question que je le trompe. Surtout pour un gamin. Comme d'habitude quand je suis mis face au mur dans une situation qui me mets mal à l'aise, je fuis. Un soru plus tard, j'apparais bien plus loin. En plein milieu d'un zouk visiblement.
C'est comme un marché immense. Des gens tiennent des stands, qu'il soit verticaux, sur le sol, horizontaux ou dans des échoppes. Ils vendent de tout et n'importe quoi. Des ceintures, des vestes, crème solaire, lunettes de soleil, répulsif moustiques, anti venin pour créatures venimeuses (araignées, scorpions, serpents, chats …). Chat ? Ils ont des chats venimeux chez eux ? Je préfère arrêter de lire l'étiquette, qui sait sur quoi je vais tomber. Je me retrouve, pour la première fois depuis des années, comme le gamin qui a quitté son île pour découvrir le monde. J'ai des étoiles plein les yeux. Je n'ai jamais vu pareille ville depuis que j'ai quitté Troop Erdu. C'est magnifique. C'est une ville dans laquelle je pourrais parfaitement m'installer.
Du coin de l’œil j'aperçois des types de l'armée. Ils me surveillent. Ils n'ont pas confiance. C'est normal, avec la réputation que me colle le GM … Du coup, la retraite c'est pas pour aujourd'hui, ni même demain. Je continue mon exploration de la ville, parcourant le zouk. Je ne pensais pas que c'était aussi grand. A force de regarder les couleurs et les échoppes, je ne pense pas forcément à faire attention où je vais. Je bouscule maladroitement certaines personnes et finit par me retrouver je ne sais où. Impossible de dire d'où je viens. Par contre, je sais où je vais. L'odeur de grillades me chatouilles les narines. Mon estomac crie famine. J'avance vers une petite rue où il n'y a personne, fermant les yeux pour mieux repérer d'où vient cette fabuleuse fragrance.
Je me laisse guider par mon nez. Je finis pas ne plus marcher, faisant rouler la terre sous mes pieds. Je lui fais former un cercle autour de moi, juste assez pour me supporter. Puis avec ma technique de détection, je parviens à savoir s'il y a un mur ou quelqu'un sur mon chemin. Ceci dit, ça ne m'empêche aucunement de me prendre les dits objets. J'avance trop vite et m'écrase plusieurs fois, tombant en morceaux. Je me reforme avant qu'on ne puisse voir mon état et reprends ma route comme si de rien n'était. L'odeur devient plus forte, j'approche du but. J'ouvre les yeux et me retrouve devant un restaurant spécialisé dans les grillades.
« Bonjour. Bienvenue chez Néfertari. Aujourd'hui en spécialité on a des grillades crocodile avec une sauce au poulet. Vous en voulez trois ou quatre ? Un grand gars comme vous, ça doit manger pour rester en forme ! »
La serveuse me parle avant même que je ne puisse dire un mot. Elle enchaîne, comme l'ange au Repos des Cieux. Je m'assois à une table et commande. Elle revient me voir après quelques secondes et me demande de retirer ma capuche, c'est mal vu ici. Je lui explique que je la porte à cause d'une maladie que j'ai qui rend mon visage horrible. Elle insiste. Je change ma tête en terre, puis retire ma capuche. Elle pousse un cri avant de se reprendre. Elle s'excuse, mais le mal est fait. Elle part en cuisine et ramène ma commande. L'odeur me fait baver d'avance. L'assiette m'en met plein la vue également. Et sachant que le visuel c'est 50%, que l'odeur c'est 25%, le cuistot a déjà gagné. J'inverse mes couverts, puis commence à manger. DI-VIN. J'interpelle la serveuse quand elle passe.
« Comment ça se fait que vous n'ayez pas plus de clients que ça ? C'est extra cette grillade.
On est concurrencé par le gros restaurant et les zouks. Pas beaucoup de monde passe par ici.
Ils savent pas ce qu'ils ratent. J'ai pas mal voyagé, mais j'ai jamais mangé un truc aussi bon. »
Elle rougit et va passer le compliment en cuisine. Je vais pour commander autre chose quand je me rends compte que j'ai pas mon porte feuille sur moi. Je l'ai laissé sur ma table dans ma cabine. Ô le con, merde. J'ai du le laisser avec son à dos sur le bateau en me changeant. J'ai juste ce qu'il y a dans mes poches donc. Soit pas d'argent. Bon, je fais quoi ? Pas trente six solutions. J'écris un mot que je laisse sur la table, me lève et prends la direction de la sortie. Quand la serveuse est à ma table, elle lit le mot. Je cours pour sortir d'ici, puis utilise un soru pour dégager avant qu'elle finisse de lire le mot 'Merci, c'était très bon, Lloyd Barrel'. Je disparais avant qu'elle ne sorte armée de son balais. Je devrais me sentir coupable. Ouais, devrais. Mais comme beaucoup de choses, je me rends compte que j'ai changé. Depuis que j'ai mangé mon logia, je suis différent. Arrogant, égocentrique, hautain parfois, prétentieux, violent, impatient. Tout ce que je déteste et que je n'étais pas avant. Je me retrouve sur un toit. Là, je peux admirer encore plus la beauté de la ville et oublier un instant ce qui se passe autour de moi. Il n'y a aucun mot pour décrire le spectacle que je vois. Mon cœur s'emballe devant une telle merveille.
« B'soin d'un coup d'main m'sieur ?
Non, ça ira, merci.
Z'êtes sûr ? L'est facile d'râter des trucs quand on connait pas.
Oui, mais non, c'est bon. »
Il insiste. Il me tape sur le système direct. J'ai envie de frapper. Mais je me retiens pour plusieurs raisons. Déjà, c'est pas mon genre. Ensuite, ça pourrait être un piège du gouverneur local pour pouvoir nous tomber dessus et nous remettre à la marine. Et voilà que je revois des théories du complot partout. Pourtant j'ai bien pris mes gouttes ce matin, j'ai pas raté ma dose. La fatigue peut-être. Je m'accorde quelques minutes pour parcourir la ville et la découvrir. Le type me suit partout, m'offre encore et encore ses services. Il devient vraiment irritant. J'ai alors une idée pour m'en débarrasser pacifiquement. Je le laisse m'approcher, et quand il est à portée, je l'attrape par le col et le plaque contre le mur, ne laissant qu'une distance intime entre nos corps.
« La chaleur de ton pays fait monter la mienne. Ton coup d'main tient toujours ?
B'sûr m'sieur. »
… Je m'attendais à ce qu'il me repousse, qu'il s'enfuie, m'insulte, m'attaque, me frappe. Mais alors ça, je ne l'ai pas vu venir. Ses lèvres se posent contre les miennes et ses mains me caressent et font tomber ma capuche. Ça ne dure qu'une seconde, puis je recule comme s'il était fait en lave. Non, ça n'aurait pas du se passer comme ça. Il m'a eu. Il se rapproche de moi, je recule. Je suis troublé, je l'admets. Je ne m'attendais pas à ce qu'il … enfin qu'il soit … Vous comprenez quoi. Je suis marié. Même si Franck n'est pas avec moi physiquement, on s'aime toujours autant. Hors de question que je le trompe. Surtout pour un gamin. Comme d'habitude quand je suis mis face au mur dans une situation qui me mets mal à l'aise, je fuis. Un soru plus tard, j'apparais bien plus loin. En plein milieu d'un zouk visiblement.
C'est comme un marché immense. Des gens tiennent des stands, qu'il soit verticaux, sur le sol, horizontaux ou dans des échoppes. Ils vendent de tout et n'importe quoi. Des ceintures, des vestes, crème solaire, lunettes de soleil, répulsif moustiques, anti venin pour créatures venimeuses (araignées, scorpions, serpents, chats …). Chat ? Ils ont des chats venimeux chez eux ? Je préfère arrêter de lire l'étiquette, qui sait sur quoi je vais tomber. Je me retrouve, pour la première fois depuis des années, comme le gamin qui a quitté son île pour découvrir le monde. J'ai des étoiles plein les yeux. Je n'ai jamais vu pareille ville depuis que j'ai quitté Troop Erdu. C'est magnifique. C'est une ville dans laquelle je pourrais parfaitement m'installer.
Du coin de l’œil j'aperçois des types de l'armée. Ils me surveillent. Ils n'ont pas confiance. C'est normal, avec la réputation que me colle le GM … Du coup, la retraite c'est pas pour aujourd'hui, ni même demain. Je continue mon exploration de la ville, parcourant le zouk. Je ne pensais pas que c'était aussi grand. A force de regarder les couleurs et les échoppes, je ne pense pas forcément à faire attention où je vais. Je bouscule maladroitement certaines personnes et finit par me retrouver je ne sais où. Impossible de dire d'où je viens. Par contre, je sais où je vais. L'odeur de grillades me chatouilles les narines. Mon estomac crie famine. J'avance vers une petite rue où il n'y a personne, fermant les yeux pour mieux repérer d'où vient cette fabuleuse fragrance.
Je me laisse guider par mon nez. Je finis pas ne plus marcher, faisant rouler la terre sous mes pieds. Je lui fais former un cercle autour de moi, juste assez pour me supporter. Puis avec ma technique de détection, je parviens à savoir s'il y a un mur ou quelqu'un sur mon chemin. Ceci dit, ça ne m'empêche aucunement de me prendre les dits objets. J'avance trop vite et m'écrase plusieurs fois, tombant en morceaux. Je me reforme avant qu'on ne puisse voir mon état et reprends ma route comme si de rien n'était. L'odeur devient plus forte, j'approche du but. J'ouvre les yeux et me retrouve devant un restaurant spécialisé dans les grillades.
« Bonjour. Bienvenue chez Néfertari. Aujourd'hui en spécialité on a des grillades crocodile avec une sauce au poulet. Vous en voulez trois ou quatre ? Un grand gars comme vous, ça doit manger pour rester en forme ! »
La serveuse me parle avant même que je ne puisse dire un mot. Elle enchaîne, comme l'ange au Repos des Cieux. Je m'assois à une table et commande. Elle revient me voir après quelques secondes et me demande de retirer ma capuche, c'est mal vu ici. Je lui explique que je la porte à cause d'une maladie que j'ai qui rend mon visage horrible. Elle insiste. Je change ma tête en terre, puis retire ma capuche. Elle pousse un cri avant de se reprendre. Elle s'excuse, mais le mal est fait. Elle part en cuisine et ramène ma commande. L'odeur me fait baver d'avance. L'assiette m'en met plein la vue également. Et sachant que le visuel c'est 50%, que l'odeur c'est 25%, le cuistot a déjà gagné. J'inverse mes couverts, puis commence à manger. DI-VIN. J'interpelle la serveuse quand elle passe.
« Comment ça se fait que vous n'ayez pas plus de clients que ça ? C'est extra cette grillade.
On est concurrencé par le gros restaurant et les zouks. Pas beaucoup de monde passe par ici.
Ils savent pas ce qu'ils ratent. J'ai pas mal voyagé, mais j'ai jamais mangé un truc aussi bon. »
Elle rougit et va passer le compliment en cuisine. Je vais pour commander autre chose quand je me rends compte que j'ai pas mon porte feuille sur moi. Je l'ai laissé sur ma table dans ma cabine. Ô le con, merde. J'ai du le laisser avec son à dos sur le bateau en me changeant. J'ai juste ce qu'il y a dans mes poches donc. Soit pas d'argent. Bon, je fais quoi ? Pas trente six solutions. J'écris un mot que je laisse sur la table, me lève et prends la direction de la sortie. Quand la serveuse est à ma table, elle lit le mot. Je cours pour sortir d'ici, puis utilise un soru pour dégager avant qu'elle finisse de lire le mot 'Merci, c'était très bon, Lloyd Barrel'. Je disparais avant qu'elle ne sorte armée de son balais. Je devrais me sentir coupable. Ouais, devrais. Mais comme beaucoup de choses, je me rends compte que j'ai changé. Depuis que j'ai mangé mon logia, je suis différent. Arrogant, égocentrique, hautain parfois, prétentieux, violent, impatient. Tout ce que je déteste et que je n'étais pas avant. Je me retrouve sur un toit. Là, je peux admirer encore plus la beauté de la ville et oublier un instant ce qui se passe autour de moi. Il n'y a aucun mot pour décrire le spectacle que je vois. Mon cœur s'emballe devant une telle merveille.