Ça va aller pour repartir ? Demanda la rouquine alors que l'assassin chargeait sa cargaison comme il le pouvait avec l'aide de quelques bras volontaires.
Ça fourmillait de vies, autour d'eux. Mais de vies libres. C'était sans doute ça le plus important. Au large d'Hungeria, très loin de cette folie malsaine à deux coudes, les protagonistes s'étaient retrouvés brièvement, surtout pour tirer leurs révérences. Et sans trop savoir pourquoi, Lilou avait fait attention à eux. Elle avait prêté ses yeux à ses oreilles à ce qu'ils pouvaient dire. Avant de comprendre que l'assassin ne disait rien. Il répondait à peine quand on lui posait une question. Il n'avait simplement pas que ça à faire... Il était de ces êtres solitaires qui ne dépendaient de rien et de personne, se suffisant à eux même. La mine sombre de ceux qui en avaient trop vu peut-être, marqué au fer rouge par la vie. Elle n'en connaissait toujours pas le nom, et ça semblait étrange.
Vous allez où ? Enchaîna-t-elle sans détour avant de reprendre : Enfin... Si c'est pas indiscret ?
L'homme s'arrêta finalement, déposant sa caisse a ses pieds en exigeant d'un regard qu'on le remplace. Il avala la distance jusqu'au bastingage où l'un comme l'autre avait un vis-à-vis. Ses yeux sombres se plantèrent dans ceux clairs de la rouquine, qui esquissa un sourire sincère bien qu'un peu gêné. Elle était envahissante, n'est-ce pas ? Un peu mal à l'aise, aussi.
Je vous ai pas demandé en fait, mais vous êtes qui ?
Il la sonda. De haut en bas. Sans une once de gêne. Sa barbe fournie lui mangeant la moitié du visage, ses pupilles noirs s'arrêtèrent finalement sur son visage :
Yusuf Tazim.
Sympa, déclara-t-elle. Je veux dire... Sympa le contact que m'envoie Raf pour me filer un coup de main. Vous avez pas chômé, c'est chouette.
C'était un compliment. Pourtant, l'ambiance s'alourdit considérablement. Les traits déjà tirés de son vis-à-vis se tendirent plus lorsqu'elle prononça le prénom de Rafaelo. Elle n'en connaissait qu'un. Lui aussi. Et visiblement, l'ambiance ne semblait pas au beau fixe entre eux.
J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?
Passons sur ça.
Sa voix grave trancha dans le vif. Les bras ballants, il ne la quitta pas du regard, se concentrant sur elle et exclusivement sur elle. Bientôt, il ne la verrait plus. Elle non plus. Sans doute que leurs chemins ne se recroiseraient jamais. Et c'était ça qui faisait la nécessité de ce moment.
J'ai un peu de mal à vous cerner, Lilou, déclara-t-il de but en blanc. Mais vous m'intéressez, gardons le contact.
Et pour tout dire, elle s'était attendue à tout sauf à ça. Sous la surprise de cette réponse, elle eut comme un mouvement de recul en manquant de s'étouffer avec sa propre salive.
Dans le genre direct, vous vous posez là...
Il se prenait pour qui avec sa barbe de hipster et ses airs mystérieux, ce type ? Sérieusement, le melon qu'il avait, c'était incroyable ! Le type ténébreux de qui les nanas tombaient en pâmoison, c'était pas pour elle, mais alors pas du tout... Il allait devoir revoir son discours parce que là, ça allait pas.
Je ne crois pas que ça soit une bonne idée. C'était cool de venir nous filer un coup de main, mais vous aviez un intérêt à le faire. Et je ne crois pas que « garder le contact » soit dans mon intérêt.
Il passa de son navire à l'attrape rêve. Avec souplesse et détermination. A quelques pas d'elle, il se planta là et reprit :
Je ne sais pas ce que vous craigniez, encore moins ce qui vous fait peur. Enfin, si, je le sais. Il vaut mieux être prudente désormais. Connaître à qui on a à faire. Vous êtes assez bien entourée pour ça désormais, il jeta un regard derrière l'épaule de la rouquine, désignant le punk de la tête. Lui connaît la vie de pirate, la manière dont il convient d'agir. Au fond, il est votre meilleur chance de vous adapter et de survivre après ce que vous avez fait.
Elle se retourna. Kiril était avec Aimé, en train de rattraper le temps perdu. Un peu cassé de partout, éreinté par le combat, il tenait éveillé sans doute parce que la joie de retrouver son ami le faisait tenir.
Je serais curieux de savoir pourquoi vous l'avez fait. Vous n'avez pas l'air d'une infâme criminelle assoiffée de violence, c'est pour ça que ça n'a pas de sens. Vous n'avez pas l'air d'une pirate non plus, fit-il après réflexion.
Lilou revint vers lui, les yeux baissés.
Quel genre de forban s'intéresse à la vie de quelques hommes sans défenses ? Quel genre de flibustier mettrait sa liberté en jeu pour celles d'autres gens qu'il ne connaît même pas ? Un pirate avec des valeurs ? Ça laisse croire que vous n'êtes simplement pas pirate.
Qu'était-elle, au fond ? Elle n'en savait foutrement rien.
C'est pour ça que nous devons garder contact.
Et lui donnait l'impression qu'il lisait dans sa tête.
Viendra un moment ou vous voudrez me confier ce qu'il s'est passé avec Végapunk. Pourquoi vous l'avez tué. Et à ce moment là, je pourrais probablement faire quelque chose pour vous. Et puis... Vous avez une dette envers moi.
Une dette ? répéta la rouquine avec surprise.
Vous avez appelé à l'aide, je suis venu. Mes services ne sont pas gratuits, contrairement à ceux de tous les autres de mon rang. J'aime quand on me doit quelque chose en retour.
Forcément. Ça n'était pas gratuit. Rien n'était gratuit. C'était exactement comme dans la marine. Un service en échange d'un service, ou d'autre chose. Qu'importait, tant que c'était rendu.
Soyez comme moi, et nous serons quitte.
Nouvelle surprise. Décidément, Yusuf en avait plein dans son sac.
Comme vous ? Un assassin sous sa capuche qui tue arbitrairement pour ressembler à Raf ? Lilou fronça les sourcils avant de s'enfoncer deux doigts dans la gorge pour exprimer son dégoût.
Non, pas ça. Rafaelo est à part. Je suis à part également, dans le genre. Je parle plutôt de la Révolution.
Oula, quoi ?
La rouquine le fixa sans vraiment comprendre, essayant de déterminer s'il était sérieux ou non. Et il l'était parfaitement. Impossible d'en douter. Difficile de suivre sa pensée, à celui-là. Un type du même genre de Kiril, c'est ça. Elle devrait en avoir l'habitude, elle se laissait pourtant tout le temps avoir par cette spontanéité. Puis, elle, révolutionnaire ? Ça l'amusait. Kiril s'était moqué d'elle sur ça, quelques jours avant. Moqué gentiment. Elle ne l'avait pas pris au sérieux. Tout comme là, elle n'osait pas prendre Yusuf au sérieux.
Je ne crois pas qu'une criminelle dans mon genre vous soit très utile. Et je ne crois pas que faire partie de quelque chose m'aille vraiment. On a vu la dernière fois ce que ça a donné, tous.
Il secoua la tête.
Je vous ai dit que j'étais à part. Toujours immobile, il reprit : Indépendant et solitaire, vous pourriez en faire autant.
Vu comme ça.
Vous avez déjà vos valeurs, non ?
Certes...
Alors qu'est-ce qui vous retient ?
Elle leva la main, désignant du pouce Kiril derrière :
Il va se moquer de moi pendant des jours.
…
Je plaisantais. Et elle avait toujours un humour pas drôle du tout. On reste en contact comment ?
Il tira de son sac un escargophone. Lui demandant sa main, il le posa en son creux, avant de recapter son regard :
Ne faites pas l'idiote avec ça. Et décrochez dès que je veux vous joindre, c'est tout.
Ah vous aimez pas les blagues téléphoniques chez les révos ? Pourtant dans les bureaux des cinq étoiles, ils adoraient en faire, ils étaient vraiment très drôles.
Nouveau bide.
Yusuf Tazim n'avait aucun humour.
Ça va, je déconne.
Considérez que vous avez signé un contrat avec moi, Coupa-t-il.
Ah ouais. Bah du coup, on peut peut-être se tutoyer ?
Si tu veux.
Yusuf Tazim fit volte-face, retournant sur son navire. Après un saut souple, il l'ignora simplement, sans chercher plus loin. A croire que cette fin ressemblait à un « au revoir, à la prochaine » de sa part. Et que lui arracher ces simples mots relevait plus de la torture qu'autre chose... Y'avait des gens, comme ça. Solitaire et indépendant. Elle finirait comme lui... A part si elle continuait longtemps avec Kiril. Ça, il l'en empêcherait sans doute.
Rei Yanagiba, ça te dit quelque chose n'est-ce pas ? Demanda-t-il de l'autre côté.
Rei ? Elle se retourna à l'entente de ce nom. Rei. Evidemment que ça lui disait quelque chose. S'approchant du bastingage, elle regarda de l'autre côté avec les sourcils froncés. Il ne lui annoncerait pas une bonne nouvelle. Il y a un problème, pas vrai ?
Il semblerait...
Forcément.
Lilou se retourna, allant vers l'un des mâts pour tendre la voile de l'attrape rêve. Aimé se redressa en la voyant faire, Linus sortit de la cabine. Et Kiril, avant même qu'il ne pose la question, eut droit à sa réponse :
On doit faire un détour avant l'arrivée.
Ça fourmillait de vies, autour d'eux. Mais de vies libres. C'était sans doute ça le plus important. Au large d'Hungeria, très loin de cette folie malsaine à deux coudes, les protagonistes s'étaient retrouvés brièvement, surtout pour tirer leurs révérences. Et sans trop savoir pourquoi, Lilou avait fait attention à eux. Elle avait prêté ses yeux à ses oreilles à ce qu'ils pouvaient dire. Avant de comprendre que l'assassin ne disait rien. Il répondait à peine quand on lui posait une question. Il n'avait simplement pas que ça à faire... Il était de ces êtres solitaires qui ne dépendaient de rien et de personne, se suffisant à eux même. La mine sombre de ceux qui en avaient trop vu peut-être, marqué au fer rouge par la vie. Elle n'en connaissait toujours pas le nom, et ça semblait étrange.
Vous allez où ? Enchaîna-t-elle sans détour avant de reprendre : Enfin... Si c'est pas indiscret ?
L'homme s'arrêta finalement, déposant sa caisse a ses pieds en exigeant d'un regard qu'on le remplace. Il avala la distance jusqu'au bastingage où l'un comme l'autre avait un vis-à-vis. Ses yeux sombres se plantèrent dans ceux clairs de la rouquine, qui esquissa un sourire sincère bien qu'un peu gêné. Elle était envahissante, n'est-ce pas ? Un peu mal à l'aise, aussi.
Je vous ai pas demandé en fait, mais vous êtes qui ?
Il la sonda. De haut en bas. Sans une once de gêne. Sa barbe fournie lui mangeant la moitié du visage, ses pupilles noirs s'arrêtèrent finalement sur son visage :
Yusuf Tazim.
Sympa, déclara-t-elle. Je veux dire... Sympa le contact que m'envoie Raf pour me filer un coup de main. Vous avez pas chômé, c'est chouette.
C'était un compliment. Pourtant, l'ambiance s'alourdit considérablement. Les traits déjà tirés de son vis-à-vis se tendirent plus lorsqu'elle prononça le prénom de Rafaelo. Elle n'en connaissait qu'un. Lui aussi. Et visiblement, l'ambiance ne semblait pas au beau fixe entre eux.
J'ai dit un truc qu'il fallait pas ?
Passons sur ça.
Sa voix grave trancha dans le vif. Les bras ballants, il ne la quitta pas du regard, se concentrant sur elle et exclusivement sur elle. Bientôt, il ne la verrait plus. Elle non plus. Sans doute que leurs chemins ne se recroiseraient jamais. Et c'était ça qui faisait la nécessité de ce moment.
J'ai un peu de mal à vous cerner, Lilou, déclara-t-il de but en blanc. Mais vous m'intéressez, gardons le contact.
Et pour tout dire, elle s'était attendue à tout sauf à ça. Sous la surprise de cette réponse, elle eut comme un mouvement de recul en manquant de s'étouffer avec sa propre salive.
Dans le genre direct, vous vous posez là...
Il se prenait pour qui avec sa barbe de hipster et ses airs mystérieux, ce type ? Sérieusement, le melon qu'il avait, c'était incroyable ! Le type ténébreux de qui les nanas tombaient en pâmoison, c'était pas pour elle, mais alors pas du tout... Il allait devoir revoir son discours parce que là, ça allait pas.
Je ne crois pas que ça soit une bonne idée. C'était cool de venir nous filer un coup de main, mais vous aviez un intérêt à le faire. Et je ne crois pas que « garder le contact » soit dans mon intérêt.
Il passa de son navire à l'attrape rêve. Avec souplesse et détermination. A quelques pas d'elle, il se planta là et reprit :
Je ne sais pas ce que vous craigniez, encore moins ce qui vous fait peur. Enfin, si, je le sais. Il vaut mieux être prudente désormais. Connaître à qui on a à faire. Vous êtes assez bien entourée pour ça désormais, il jeta un regard derrière l'épaule de la rouquine, désignant le punk de la tête. Lui connaît la vie de pirate, la manière dont il convient d'agir. Au fond, il est votre meilleur chance de vous adapter et de survivre après ce que vous avez fait.
Elle se retourna. Kiril était avec Aimé, en train de rattraper le temps perdu. Un peu cassé de partout, éreinté par le combat, il tenait éveillé sans doute parce que la joie de retrouver son ami le faisait tenir.
Je serais curieux de savoir pourquoi vous l'avez fait. Vous n'avez pas l'air d'une infâme criminelle assoiffée de violence, c'est pour ça que ça n'a pas de sens. Vous n'avez pas l'air d'une pirate non plus, fit-il après réflexion.
Lilou revint vers lui, les yeux baissés.
Quel genre de forban s'intéresse à la vie de quelques hommes sans défenses ? Quel genre de flibustier mettrait sa liberté en jeu pour celles d'autres gens qu'il ne connaît même pas ? Un pirate avec des valeurs ? Ça laisse croire que vous n'êtes simplement pas pirate.
Qu'était-elle, au fond ? Elle n'en savait foutrement rien.
C'est pour ça que nous devons garder contact.
Et lui donnait l'impression qu'il lisait dans sa tête.
Viendra un moment ou vous voudrez me confier ce qu'il s'est passé avec Végapunk. Pourquoi vous l'avez tué. Et à ce moment là, je pourrais probablement faire quelque chose pour vous. Et puis... Vous avez une dette envers moi.
Une dette ? répéta la rouquine avec surprise.
Vous avez appelé à l'aide, je suis venu. Mes services ne sont pas gratuits, contrairement à ceux de tous les autres de mon rang. J'aime quand on me doit quelque chose en retour.
Forcément. Ça n'était pas gratuit. Rien n'était gratuit. C'était exactement comme dans la marine. Un service en échange d'un service, ou d'autre chose. Qu'importait, tant que c'était rendu.
Soyez comme moi, et nous serons quitte.
Nouvelle surprise. Décidément, Yusuf en avait plein dans son sac.
Comme vous ? Un assassin sous sa capuche qui tue arbitrairement pour ressembler à Raf ? Lilou fronça les sourcils avant de s'enfoncer deux doigts dans la gorge pour exprimer son dégoût.
Non, pas ça. Rafaelo est à part. Je suis à part également, dans le genre. Je parle plutôt de la Révolution.
Oula, quoi ?
La rouquine le fixa sans vraiment comprendre, essayant de déterminer s'il était sérieux ou non. Et il l'était parfaitement. Impossible d'en douter. Difficile de suivre sa pensée, à celui-là. Un type du même genre de Kiril, c'est ça. Elle devrait en avoir l'habitude, elle se laissait pourtant tout le temps avoir par cette spontanéité. Puis, elle, révolutionnaire ? Ça l'amusait. Kiril s'était moqué d'elle sur ça, quelques jours avant. Moqué gentiment. Elle ne l'avait pas pris au sérieux. Tout comme là, elle n'osait pas prendre Yusuf au sérieux.
Je ne crois pas qu'une criminelle dans mon genre vous soit très utile. Et je ne crois pas que faire partie de quelque chose m'aille vraiment. On a vu la dernière fois ce que ça a donné, tous.
Il secoua la tête.
Je vous ai dit que j'étais à part. Toujours immobile, il reprit : Indépendant et solitaire, vous pourriez en faire autant.
Vu comme ça.
Vous avez déjà vos valeurs, non ?
Certes...
Alors qu'est-ce qui vous retient ?
Elle leva la main, désignant du pouce Kiril derrière :
Il va se moquer de moi pendant des jours.
…
Je plaisantais. Et elle avait toujours un humour pas drôle du tout. On reste en contact comment ?
Il tira de son sac un escargophone. Lui demandant sa main, il le posa en son creux, avant de recapter son regard :
Ne faites pas l'idiote avec ça. Et décrochez dès que je veux vous joindre, c'est tout.
Ah vous aimez pas les blagues téléphoniques chez les révos ? Pourtant dans les bureaux des cinq étoiles, ils adoraient en faire, ils étaient vraiment très drôles.
Nouveau bide.
Yusuf Tazim n'avait aucun humour.
Ça va, je déconne.
Considérez que vous avez signé un contrat avec moi, Coupa-t-il.
Ah ouais. Bah du coup, on peut peut-être se tutoyer ?
Si tu veux.
Yusuf Tazim fit volte-face, retournant sur son navire. Après un saut souple, il l'ignora simplement, sans chercher plus loin. A croire que cette fin ressemblait à un « au revoir, à la prochaine » de sa part. Et que lui arracher ces simples mots relevait plus de la torture qu'autre chose... Y'avait des gens, comme ça. Solitaire et indépendant. Elle finirait comme lui... A part si elle continuait longtemps avec Kiril. Ça, il l'en empêcherait sans doute.
Rei Yanagiba, ça te dit quelque chose n'est-ce pas ? Demanda-t-il de l'autre côté.
Rei ? Elle se retourna à l'entente de ce nom. Rei. Evidemment que ça lui disait quelque chose. S'approchant du bastingage, elle regarda de l'autre côté avec les sourcils froncés. Il ne lui annoncerait pas une bonne nouvelle. Il y a un problème, pas vrai ?
Il semblerait...
Forcément.
Lilou se retourna, allant vers l'un des mâts pour tendre la voile de l'attrape rêve. Aimé se redressa en la voyant faire, Linus sortit de la cabine. Et Kiril, avant même qu'il ne pose la question, eut droit à sa réponse :
On doit faire un détour avant l'arrivée.