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La bonne, la brute et le punk. [1626]

Un bateau nommé Alcatraz. Il vogue sur grandline aussi lentement qu'un cortège funéraire, pour bien des raisons. À l'intérieur, cela fait des mois que je suis dans ma cellule à me demander si ce navire n'est pas plus ma prison que tout autre. Je ne saurais dire si on a stationné longtemps ou pas à un endroit, bien évidemment je n'ai pas de vue sur l'extérieur. Je n'ai conscience du nom de ce navire que parce que j'ai tendu l'oreille et écouté une conversation.

S'il y a un avantage a tout cela, c'est que j'ai eu largement le temps de me sevrer de mes cigares spéciaux vu que je n'ai pas touché a quoi que ce soit qui ai de près ou de loin du tabac ou toute autre chose de combustible depuis un nombre de jours que je ne saurais définir. D'un autre, ça ne m'empêchera pas de recommencer à fumer une fois sortie pour fêter celle-ci, si ça arrive un jour bien évidemment. Je vais aussi me forcer aussi à reprendre du poids, c'est vrai quand on dit que la première chose que l'on perd, c'est le fessier et la poitrine... Pas que cela me gêne réellement, mais au moins quand j'avais un bustier bien serré ça donnait autre chose à regarder que mes bras et mes jambes mécanisés. Ils auraient pu au moins avoir la décence de me laisser faire réellement du sport d'ailleurs... J'en suis arrivée à un point ou j'accepterai n'importe quoi, même les propositions les plus vulgaires ou humiliant rien que pour sentir mes muscles revirent.

Cela ne veut pas dire que les conditions de détention sont mauvaises, je ne suis en rien maltraité. Mais quand même, ce n’est pas un peu de marche de temps en temps qui va remplacer mes habitudes de marine, le sport régulier et surtout qui vont entretenir mon corps. En plus, j'ai pris du ventre, à moins que ce soit mon imagination ? Enfin bref, je pense que je pourrais difficilement tomber plus bas... Enfin si, mais j'espère juste que ça n'arrivera pas.

Enfin soit, dans le calme le plus absolu, on passe à une autre journée qui s'annonce sans aucune saveur. Le temps semble calme et la mer suit donc... Enfin pour une journée sur la route de tous les périls j'entends. Un tour aux toilettes obéir à la nature et rendre une fois encore mon petit déjeuné... Oui j'ai le droit d'être malade. Personne n'est immunisé à ces horreurs qui rôdent dans l'air et bien que je sois bien moins maniaque qu'à l’époque, j'ai déjà dû compter plusieurs fois toutes les taches, éraflures et autres choses du même acabit dans ma cellule. Je profite qu'un garde vienne m'apporter mon repas pour lui demander finalement, on ne sait jamais.

"Je peux savoir pourquoi je ne fais pas d'exercices physiques plus intenses ?"
"Parce que vous n'avez pas demandé à en faire."
"..."

Si j'avais le contrôle de mes bras à ce moment-là, ils se seraient inexorablement mis sur mon visage dans un geste significatif. Dans un sens, c'est ma faute quand même... Un petit soupire plus tard.

"Donc, je le demande."
"Bien, mangez maintenant."

Il vient réactiver un de mes deux bras, tout en restant par la suite hors de la portée de celui-ci ce qui est inutile vu que je ne compte pas en profiter pour tenter de l'étrangler. Quelques heures plus tard, j'ai enfin le droit d'aller à la salle de musculation en principe réservé à l'équipage, sous bonne garde évidemment. Si je pensais que ça pouvait autant me manquer... Enfin soit, je profite du temps qui m'est imparti. Des heures à suer dans une ambiance tout ce qu'il y a de moins féminin et où je me rends compte que j'ai effectivement beaucoup d'heures d'exercices à rattraper. Finalement, je me mets à avoir un petit sentiment de nostalgie et vais au hublot contempler un peu la mer... Tient c'est drôle, c'est une idée où ? J'ai l'impression de voir une petite embarcation avec une certaine rousse dessus... Du coup je fais la chose la plus idiote que mon esprit arrive à concevoir dans l'instant, s'il est intervenu ce qui n'est pas encore sûr.

"Qu'est-ce que vous faites ?!"
"Je fais coucou à une hallucination..."
"Comment ça ?!"

Et c'est ainsi qu'il va voir ce que c'est que ce délire... Allez savoir si ça en est un d'ailleurs.
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Ça avait pris du temps de les retrouver. Tout ça s'était compté en semaine pour tout dire, à aller d'une île à une autre en restreignant de plus en plus la zone de recherche. Notre avantage, c'était que l'attrape rêve était un petit navire, réactif, rapide, nerveux. Facile à manier. En retrouvant l'île suivante à travers la tempête, nous avions eu le temps de glaner quelques renseignements. Avec un coup de fil à Yusuf pour savoir où il avait entendu cette histoire avec Rei, la piste s'était réduite, notre champ de recherche ici, pour finir par trouver le dit navire qui remonter la troisième voie de grand line.

Le navire en question ? Un gros, chargé en hommes surtout. Un navire digne d'une prison que nous visions, en sachant que du monde nous attendrait forcément sur place. Kiril avait été pareil à lui-même : chiant. Mais confiant néanmoins, sans doute pour m'encourager à poursuivre cette voie. C'était à croire qu'il m'aidait, silencieusement, à sa manière, à trouver le bon chemin jusqu'à moi-même. Tout ce qu'il savait, c'était que l'amitié que je partageais avec Rei avait de la valeur. Beaucoup. Au point où remonter la moitié du globe pour la retrouver ne me faisait pas peur.

Et c'était cette absence de peur qu'il voulait me montrer. Le fait que vivre constamment dans la terreur de perdre ne pouvait être viable. Je craignais toujours ça, toujours. Je le craindrais sans doute à jamais. Mais il y avait une priorité absolue, celle de rendre à Rei ce qui lui revenait. Après toutes ces années de service, à ma charge, à pouvoir compter sur sa présence, ses capacités, ses qualités, comment osaient-ils la mettre sous les verrous ? Je n'étais pas là pour avoir le fin mot de cette histoire sans sens, mais pour donner un bon coup de pied dans la fourmilière histoire de récupérer celle qui m'intéressait.

Alors, des semaines, en mer, à guetter le moindre signe de ce navire. Nous avons fini par nous rapprocher, un peu plus chaque jour, en interrogeant les marchants qui alimentaient le dit navire en vivres pour le voyage. Un peu plus chaque jour, lui si lent qu'il avançait à une vitesse de croisière ridicule, et nous, sur les nerfs, à foncer tout droit dans le gueule du loup, nous pressant un peu plus à chaque fois en espérant lui mettre la main dessus avant qu'il n'arrive à bon port, où là, nous n'aurions rien pu faire pour elle.

Nous étions quatre. Trois et demi, plutôt. Linus n'était absolument pas disposé à faire quoique ce soit pour se battre, c'est pourquoi il fut retiré du compte. Mais il ne chôma pas pour autant, nous préparant quelques fioles de machin divers et variés. Des solutions explosives qu'il disait, ou des accélérateurs, ou des réactifs pouvant faire des fumigènes. Moi, j'avais profité d'un arrêt à quai pour récupérer du matériel. Quand Kiril et Aimé manœuvraient le navire, je m'arrangeais pour travailler sur un semblant d'armure. J'avais manqué par deux fois de mettre le feu à l'attrape rêve, mais le regard courroucé de Kiril empêcha les flammes de prendre...

Au bilan, j'avais réussi à construire quelques armes. Pas fameuses vu le temps qu'on m'avait donné, mais suffisamment pour être utilisées. La préparation fut laborieuse, le plan avait si peu de chances de réussir que c'était probablement du suicide, mais au fond, on y croyait. Du moins, moi j'y croyais. Et Kiril faisait comme moi, parce qu'il avait confiance...

Il est là, que je lance à mon voisin avec un petit sourire nerveux, baissant ma longue vue. Pas de doute sur l'objectif, la cible est devant nous. Un énorme point sur l'horizon qui se rapproche dangereusement... On lui canarde l'arrière avec ça en espérant l’abîmer sérieusement.

On en est à espérer. Le point se détaille. Un navire qui fait trente fois la taille du notre, en largeur comme en hauteur. Un bâtiment résistant et mais lent. Un géant de plusieurs tonnes qui a ses avantages et surtout ses faiblesses. David contre Goliath ? Du bout des doigts, j'effleure un canon que j'ai monté moi-même. Chargé à bloc. Je le confis à Aimé, qui saura très bien l'utiliser pour viser ce qui doit l'être. Même si les parois sont résistantes, plusieurs coups au même endroit devrait faire une entrée d'eau, sinon endommager le gouvernail avec un peu de chance et les immobiliser.

Et on grimpe dessus.

Aimé se prépare. J'attrape la main de Kiril, la serre dans la mienne. Mon cœur bat fort dans ma poitrine, parce que je sens qu'on se lance dans quelque chose de plutôt fou. Je devrais avoir l'habitude. Mais marcher à côté de cet ami, pour des idées, pour des envies, pour la liberté, c'est une chose qui ne deviendra jamais une habitude. Ça sera toujours nouveau, et incroyable à chaque fois.

Ça va être tendu, tu t'en rends bien compte, punk ?


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Sam 20 Fév 2016 - 13:02, édité 1 fois
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L’océan devient de plus en plus calme au fur et à mesure que l’Attrape-Rêve se rapproche de Goliath. Je n’aime pas ça. S’il est calme, c’est qu’il doit être hypocrite ou qu’il cache quelque chose. Cette chose mériterait que l’océan exprime son incroyable courroux, son omnipotence, sa suprématie ! Accompagné des couleurs les plus sombres que le ciel aurait à nous offrir, en guise de message prophétique, ou de message de dissuasion. Et je sais ce qu'est cette chose : l’annihilation totale de mon navire et des personnes à bord si je commets la moindre erreur. J’ai la goutte aux tempes, Nounours le sait, je ne suis pas bon navigateur. Il faut savoir prendre le vent et moi, je ne sais que prendre les radasses. Ou des notes sur un carnet.

Je ne suis pas très bon quand il s’agit de rassurer les personnes à qui je tiens aussi. Je n’ai jamais eu à le faire, si, peut-être une fois. Mais je n’arrive pas à savoir ce qu’elle pense, Lilou bien que la pression qu’exerce sa main sur la mienne témoigne clairement de l’importance qu’a la personne emprisonnée dans ce navire gigantesque, pour elle. Rien qu’en le voyant je peux dire qu’elle n’est pas seulement importante pour Lilou, malheureusement, mais pour pas mal d'autres gros poissons.

Mon pouce vient surfer sur son index comme pour lui dire ne t’inquiète pas et de l’autre main, je lui emprunte la longue-vue. Je le vois un peu mieux, maintenant. Un énorme navire, un des plus grands existants sur Grand Line si on ne compte pas les îles-bateaux. Quatre mâts, des tourelles triples et une cinquantaine de canons. Sur chaque flanc. Ma main se resserre d’un coup sur la sienne et traduit un « bon en fait on peut s’inquiéter un peu quand même. »

Lilou, Lilou…

Assurément, c’était le bateau d’un grand nom de la Mouetterie. Le seul défaut visible qu’il a, en plus de sa mocheté et de sa nullité, c’est sa vitesse. Il ne va pas à plus de trois nœuds. Il sera donc possible, si on prend avantage du vent, de le fuir grâce à ceux de l’Attrape-Rêve, navire de compétition puisque le maximum observé avec Nounours et de bonnes conditions météorologiques a été de 16 nœuds. Si on arrive à cette vitesse-là, on pourra les distancer une fois le sauvetage bouclé.

Nounours et Linus doivent donc absolument rester à bord. Yarost… peut être utile parfois et Yarost aime beaucoup les explosifs. Il viendra avec nous et prendra les scientifiqueries de Linus pour détruire une partie de leur bordage, la peau du bateau, et le couler plus vite, incognito. Je ne sais pas comment on va faire une fois dessus pour en sortir, mais on se débrouillera hein ?

Je tourne la tête pour la voir ne pas quitter des yeux l’horizon. L’océan est trop silencieux, bien trop pour penser que quelque chose de positif se trame. Mais ce n’est pas le moment de s’inquiéter, de l’inquiéter pour rien. Je lui ai dit que je ne la laisserai pas se faire attraper par les Bleus. C’est elle que je veux sauver. Me prouver que je peux le faire.

Qu’est-ce que tu racontes ? Ce sera un jeu d’enfant.

Des frissons me parcourent. Un vent frais. Je regarde son épaule du coin. La blessure m’hypnotise… Au vu de ce qu’il s’est passé là-bas, comment est-ce que ce pourrait être pire, hein, Rousse ? Je passe les doigts dessus et elle ressent comme un picotement. Mon expression se ferme.

Ton épaule, ça va vraiment hein ?

Il va falloir faire quelque chose pour ça. Faire quelque chose le plus vite possible. Après cette histoire.
Mais là, nous sommes déjà bien trop près du réel commencement du livre, l’introduction touche à sa fin. Oui. Nounours m’appelle à manœuvrer avec lui.

Ils nous voient aussi tu sais. Sans doute encore mieux que nous on les voit. Il ne faudrait pas qu’il te reconnaisse. Pas tout de suite. La solution serait que tu te teignes les cheveux mais je les aime bien comme ça, héhé. Va dans le château, à la barre. Tu tourneras à tribord quand Nounours le dira. Puis à bâbord, ensuite il tirera dans leur cul… Et ça commencera.

Je lui adresse un sourire confiant puis je m’en vais. A nous le vent.
    Un jeu d'enfant.

    C'est ce qu'il dit, à ce propos, m'arrachant un sourire. Lui comme moi savons qu'il n'en est rien. Qu'on vise le moins pire, le mieux possible. Pas la perfection. Nous ne savons pas qui nous attend sur le pont de ce navire gigantesque, mais nous ne serons pas les seuls. Au mieux, des unités entières de marins déferleront sur nous si on leur en laisse le temps. Au pire, des gros bonhommes du gouvernement viendront entamer le travail. Mais on ne promène pas une prison à mât comme ça sur les mers sans prévoir à un moment où à un autre qu'il se passe quelque chose. Sauf qu'avec Kiril, nous ne saurons quoi qu'à l'instant même où nous poserons pied sur le plancher.

    Il faudra probablement qu'on se sépare sur le navire, que je lui annonce. Si nos adversaires sont trop forts, tu iras la chercher. Dès que c'est bon, on se tire vite fait bien fait.

    Je n'ai jamais eu un plan aussi bancal de ma vie. Même du temps où Oswald était avec nous sur le Léviathan, les stratégies étaient un poil plus fouillées que là. J'ai du prendre la mauvaise habitude d'écouter Jenkins, et d'aller au plus pressé. J'ai du être contrainte à la suite de rattraper bon nombre de ses bêtises, qu'on ne compte plus sur les doigts de mes deux mains, mais ça m'a forgé le caractère. Reste à voir si je ne deviens pas comme lui avec le temps. Tête brûlée ? Impulsive ? Trop spontanée ? Au fond, un peu folle.

    Je lâche la main de Kiril et fais volte face, faisant comme il a dit. La cabine n'attend que moi pour m'abriter, et je ne sais pas si d'autres m'ont vu sur le grand navire que nous traquons. Dans tous les cas, je sens que nous prenons progressivement de la vitesse, et je n'attends qu'une chose : les ordres d'Aimé. Je m'installe, me prépare, le cœur battant toujours plus fort à l'intérieur de ma poitrine, comme un compte à rebours qui n'attend que de déclencher le pire. Quelques ordres tonnes sur le pont, que je ne perçois qu'à peine...

    A tribord !

    Je m'empare de la barre et donne un coup violent. Le navire change de cap alors, et semble pencher violemment d'un côté. Une cloche lointaine sonne par-delà la mer, sur le pont probablement du navire que nous sommes sur le point d'attaquer. Sur le point. Une détonation puissante résonne sur tout l'attrape-rêve, comme le top départ de notre assaut. Une seconde explosion, suivie par le craquement violent des projectiles rencontrant le bois. Une première réponse nous est rendue, les canons tirent sur nous, mais Aimé ordonne à nouveau :

    A bâbord !

    Une seconde détonation. Le grand frère de Serena n'entend pas leur laisser de répit. Et son projectile touche une nouvelle fois au même endroit. Je sors du château, équipée comme il le faut, retrouvant Kiril, Aimé et Linus qui courent dans tous les sens pour éviter les projectiles qu'on nous renvoie. Simple question de bon sens, juste retour des choses. Quoiqu'il en soit, j'attrape un boulet en plein vol et le redonne à l'expéditeur avec la même puissance. On est de la trempe de ces forbans qui arrêtent les projectiles à la main, sans pression.

    Vous y allez quand vous voulez ! Gronde Aimé alors que l'attrape rêve survole presque la surface de l'eau à toute vitesse.

    On se cramponne à ce qu'on a, on prépare nos grappins à la suite. Quand notre navire s'approche au point de frôler la coque du géant, j'envoie mon harpon s'accrocher où il le peut avec une bonne prise pour me laisser le loisir de monter. Les produits de Linus sont à ma ceinture. Je ne manquerais pas de les utiliser dans tous les ouvertures que je trouverais. Une fenêtre, une bouche de canon, un hublot mal fermé. Dans le feu de l'action, je n'ai plus vraiment peur. Dans les faits, je ne ressens que l'adrénaline, et une concentration sans pareille qui me permet de ne pas flancher ou me laisser aller. Pour l'instant, ça va. Tout est sous contrôle.

    Punk, t'es prêt ?

    Ce n'est pas vraiment une question. Mes pieds ont déjà quitté le plancher de l'attrape rêve. Je m'agrippe à ma corde pour ne pas tomber à l'eau, et entreprends de monter à bord de l'Alcatraz.
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    C'était une journée on ne peut plus calme, mais rien n'est jamais éternel sur la route de tous les périls même pour un mini mastodonte des océans escortant officiellement des prisonniers, officieusement une appât sous la forme d'une brebis galeuse entourée de bien des loups en uniformes. Ainsi, alors que je reste stupidement à regarder le navire faire des manœuvres, avant même que l'alarme ne sonne, un coup de canon se charge de faire office de frappe-porte.

    Je ne sais pas qui s'est réellement, je ne saurais en être sûr je n'ai fait que voir de vague silhouette même si l'une d'elles ressemblait quand même à une amie... Je suis alors escortée pour aller voir ailleurs si jy suis. Moi et les deux hommes qui m'accompagnent on doit bien être les seuls du navire à marcher, les officiers doivent plutôt être statiques et les marins courir dans tous les sens. Cela me rappelle mes premières années sur le Léviathan, j'en serais presque nostalgique tient. Mais rapidement je remarque une chose saugrenue pour ne pas dire illogique... Pourquoi est-ce qu'ils me font passer par l'arrière pour atteindre je ne sais pas qu'elle destination ? Ce n'est pas suffisamment évident que c'est le chemin où il est le plus probable que nous allons tomber sur les assaillants ? Utiliser des boucliers humains ce n'est pas le genre de la maison et je ne pense pas qu'ils me laisseront combattre en tant que prisonniers pour protéger ce bâtiment...

    Néanmoins, je me laisse passivement conduire là où je le dois, sans réellement comprendre leurs logiques mêmes si je me doute que pour les matelots de basse classe la réponse sera certainement "c'est les ordres" ou alors une variante de consigne donnée sans qu'ils en comprennent les teneurs ou les répercutions logiques. Une autre chose me rassure par contre, malgré le fait que tout bouge vite, il n'y a aucune sorte de panique apparente, je serais presque tentée de dire qu'ils s'attendaient à se faire assaillir... En même temps un navire avec ses cages remplies de boucaniers et divers criminels de toute espèce, cela semble tout à fait logique comme problème à considérer.

    Malgré tout, la taille surtout d'ailleurs, un bateau n'est pas vraiment fait pour être insonorisé, ainsi le brouhaha de tout ce chaos peut-être trop organisé se repend tout autour. Dans l'ombre, les puissants sont déjà prêts, tout ceci est orchestré de main de maître, la seule chose qu'ils n'ont pas prévue est qu'ils n'auront pas le spectateur escompté et ses acolytes... Nul Red et associer n'est présent, ainsi puisque tout ceci est organisé pour contrer en première œuvre le genre de tactique dont il use généralement cela ne sera pas parfait. Mais l'adaptation est une qualité essentielle surtout sur une mer aussi aléatoire que celle-ci.

    À bien y réfléchir, je ne connais pas grand-chose de la situation dans laquelle je me trouve, c'était le cas avant et c'est d'autan plus vrai maintenant... Finalement, je vais très vite me rendre compte que cette situation est bien plus compliquée qu'elle en a l'air, simplement quand le binôme de marins qui m'accompagnent, qui m'ont mis des chaînes malgré le fait que mes bras sont désactivés certainement pour la forme, croise un sous-officier.

    "La situation a changé, emmenez la prisonnière au vice-amiral Phillip"
    "A vos ordres."

    Que peut bien faire un vice-amiral sur une mission consistant au simple convoi de prisonniers ? La réponse la plus probable dans mon esprit que l'un des prisonniers est important, la réalité est qu'il est là pour accueillir un invité de marque qui a bien décidé de leur poser un magnifique lapin a chapeau rouge. Chaque pas me rapproche d'une situation sans lendemain, d'un point de non-retour.
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    Mon nom est la Mort. Vous n'avez pas entendu parler de moi ?
    Gente Dame, jetez donc tous ces habits dispendieux.
    Laissez de côté cette fierté, elle sied aux orgueilleux.
    Prenez congé des plaisirs charnels et illusoires.
    Vous allez repartir avec moi ce soir.

    Roxburghe Ballads Collection.


    Sa torpeur obituaire fut ébranlée par les alarmes et le branle-bas de combat tonnaient à tout va. Anaha Douri eut l'impression d'émerger d'une profonde léthargie, si bien qu'il lui fallût plusieurs minutes pour se rappeler les raisons qui l’amenèrent là, sur ce bateau, dans cette cabine réservée aux officiers.
    Red bien sûr... Et la promesse d'un combat exaltant qui peut-être... La promesse d'une belle fin.

    Elle se glissa hors de son lit et s'empara avec lenteur de sa rapière. Ses mouvements ne transcrivaient pas vraiment la joie sauvage qui l'animait. Elle attendait ce moment depuis si longtemps... Livrer un vrai combat... Un martèlement sourd à sa porte la sortit de la sa rêverie.

    - Je ne suis pas sourde, je sais, marmonna-t-elle au sous-officier qui se tenait dans l'encadrement de la porte.

    - M'dame, ben en fait... c'est que c'est pas vraiment...

    Sa voix aiguë et craintive s'évanouit quand elle disparut dans les entrailles exiguës du mastodonte et prit la direction du pont. Moins de chaos qu'elle ne l'aurait pensé au prime abord. Des Mouettes courant ici et là, des coups de feu au lieu de canons, Sloth se dit que c'était là une étrange attaque de Capitaine Rouge. Elle avait misé sur une flotte en bonne et due forme et même sur l'utilisation d'un submersible d'après les dernières rumeurs. Red s'attaquait-il donc à ce navire en solo ?
    Elle hâta ses pas et émergea sur la passerelle.  

    - Qu'est-ce que c'est que...

    Pendant une seconde, elle resta interdite à la vue de cette crinière rousse qui abordait le pont en distribuant des coups de pieds aux Marines qui désiraient l'empêcher de monter. Nul besoin de dessin, elle reconnaissait celle dont la traitrise avait fait les unes quelques semaines plutôt. Lilou Jacob... Et par une rapide association, Anaha se souvint que l'ex-Ingénieure Générale fut dans le même équipage que la détenue. Serait-elle venue libérer son amie ? Donc pas de Red nulle part ? Non pas de flotte en vue, constata-t-elle en pirouettant sur elle-même de sorte à balayer la mer à 360°. Juste un petit navire croisant tout près du mastodonte.

    La surprise laissa place à une amère et profonde déception qui irrigua et se déversa dans ses veines comme un poison corrosif. L'agent Leek lui avait promis le combat de sa vie contre l'homme à la casquette rouge et à la place elle avait une chevelure tout aussi écarlate mais...

    - Tu n'es pas le messie que j'attendais, susurra-t-elle en tendant une paume à une Lilou qui s'était débarrassée de ses opposants immédiats.  

    De sa main gantée naquit une onde de choc, une pure expression de sa fureur née de la déception. On lui avait promis un lion, à la place, juste un chaton édenté...
    Ou pas.
    Définitivement pas...
    C'est avec un sourire en coin qu'elle accueillit l'esquive de la rousse qui dévia d'un revers de la main l'onde de choc et la renvoya à l'envoyeur avant de s'éclipser à toute vitesse. Avec une négligente moue, Sloth obliqua sa course et la dirigea sur le compère de la rousse qui finissait son ascension, les doigts accrochés à la rambarde.
    Kiril Jeliev, l'identifia-t-elle. Un autre pirate...

    Il eut moins de chance que la rouquine. Soufflé par l'air comprimé, il fut éjecté vers la mer. Avec un peu de chance, se noierait-il. Peu importait à Sloth qui tourna des talons et se lança à la poursuite de Lilou sur un navire désormais en proie à un chaos total. A l'image d'une termitière attaquée par un fourmilier.



    Hey Invité...Tu... Voudrais bien ... essayer de me tuer ?


    La bonne, la brute et le punk. [1626] Sloth-imagesia-com-2zrx-large_imagesia-com_cd5m_large

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    Prêt ?

    Bien sûr que j’étais prêt. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment. Prêt à l'aider, certainement. Toujours prêt à l'aider… Va falloir tout de même créer un sacré bordel dedans pour que Nounours ne se retrouve pas dans la panade. Il me dit que tout ira bien, que Linus est aussi un allié de choix, j’acquiesce et rejoins Lilou à bord du navire ennemi à l’aide du grappin.

    Mais… Non. SLOTH ? QU’EST-CE QUE SLOTH FOUT LA ? A peine ai-je le temps de me poser la question que je me prends une déferlante brutale qui fait office de retour à l’envoyeur, retour à l’Attrape-Rêve. Nounours fait de gros yeux et je presse l’index et le pouce contre mes tempes.

    Putain, Nounours, Linus, on s’est fait entuber… JE SAIS PAS QUI EST LA POTE DE CETTE NANA MAIS BORDEL C’ETAIT PAS PREVU QU’UN CORSAIRE S’INVITE A LA FÊTE !

    Je me relève d’un bond après l’humiliation de cette saloperie de radasse d’Anaha, et entreprend la montée, cette fois-ci, en vérifiant si personne ne va me le faire à l’envers. La voie est libre, rien.

    Les pieds sur la couverte, je constate qu'elles ont déjà disparu. Ils ne restent que les corps assoupis d'anciens associés de Lilou sur le sol. Aucun d'eux ne saignent mais ils ont tous l'air de se toucher les bourses. Serait-ce la technique secrète et divine du "Mille coups de pieds dans les c*******" ? Impressionnant.

    Marre du menu fretin, moi aussi je veux me battre contre Sloth, c’est dit, j’arrête avec les péquenauds à deux berries.

    Yarost, resté accroché tout ce temps à ma redingue saute sur la couverte et je lui siffle d'aller faire ce qu'il a à faire. Ce petit bonhomme représente notre manière la plus discrète de les enculer. Je décroche d'ailleurs un explosif de ma ceinture pour, et l'essayer, et passer par le trou qu'il créera à la recherche de la prisonnière. Quelques secondes après, il badadoum et l'on s'enfonce dans les enfers de l'Alcatraz.

    Problème une fois sur le second pont où une tonne de types me font coucou de leur regard menaçant, je me rends compte que je ne sais pas qui est-ce que je cherche, en fait... Est-ce grave ? Je suppose que Lilou s'en chargera...peut être ? Non, Sloth. Non, il fallait déjà que je les retrouve elle. Cette femme est plus dangereuse que n’importe quelle autre.

    Bon ! Ecoutez-moi les tocards, si vous voulez pas mourir, il va falloir répondre rapidement à une seule petite quest-...

    Ils tirent tous de concert et j'active mon haki de l'armement, leurs propres balles se retournent contre eux et ces pauvres débiles finissent par terre. Tous.

    PUTAIN DE BORDEL DE MERDE D'ATROPHIES MENTAUX, C'EST MOI OU VOUS ETES COMPLÈTEMENT CONS !?

    Et pour accompagner mon cri de frustration, j’entends déjà les dégâts que provoquent Lilou et Douri que je n’arrive toujours pas à localise et ceux de Yarost qui doit être en train de saboter leurs canons et de créer une brèche assez grande pour couler le bateau en moins d’une heure. Au moins une personne intelligente sur ce navire. Et en parlant de personnes intelligentes, c’est eux que je dois aller interroger pour qu’on se casse plus vite, tous les gradés etc qui se cachent dans leurs châteaux et cabines. Ceux-là, même physiquement, sont toujours en haut.

    Je remonte donc sur la couverte et envoie un explosif sur un des murs de leur immense château. Ça n’a pas l’air de fonctionner. J’en renvoie un autre mais rien à faire, c’est bien trop résistant, ça ne suffira pas ! Je m’approche et passe par la porte, du coup comme elle est grande ouverte. La pièce est vide, j’emprunte donc les escaliers, des escaliers assez long qui m’emmène dans un bureau ou je manque de me prendre un couteau dans la gueule.

    Kiril Jeliev ? Vous demander pourquoi vous êtes là ser-
    Oh putain ! Mais merde quoi, c’est une blague !? Pourquoi c’est toujours moi qui tombe sur les péquenauds !?

    Je les connais les vices amiraux, moi, et Jurgen, c’est pas le plus cool de tous. Faut l’avouer. Dans le péquenomètre, il se situe à neuf, à peu près, c’est-à-dire juste derrière Teitoku et . Non, non, c’est pas flatteur.

    Tu veux mourir ?
    Allez, énervé, ça oublie de vouvoyer la personne à qui il parle.

    Je parlais de moi bien sûr. Toutes mes excuses, messire-barbe-beaucoup-trop-longue-pour-que-ce-soit-un-brin-sexy. Il peut vous vouvoyer seulement s’Il utilise la troisième personne pour Sa propre personne.

    D'accord. Je suis pas un pirate respectueux. Mais sa tête me fait marrer, aussi. Il fait beaucoup moins peur que Lilou, ça devrait passer.


    Dernière édition par Kiril Jeliev le Ven 26 Fév 2016 - 15:15, édité 1 fois
      Quelle garce celle-là.

      Dans le genre je te fais comprendre que tu t'es pas invitée à la bonne party surprise, elle se pose là. Enfin, dans tous les cas, quelqu'un était attendu, et c'est apparemment ni Kiril, ni moi. A croire qu'ils visaient tous un gars un poil plus couillu que nous deux, si j'en crois la déception dans le regard de la brune que je tente de fuir pour parer au plus pressé. Le punk a moins de bol que moi dans le domaine, sans doute parce qu'il attire que des grosses emmerdes sans raisons. Je ne m'inquiète pas pour lui, notamment parce que je n'en ai pas du tout le temps.

      J'ai Sloth face à moi. Et je ne m'attendais clairement pas à elle. Rei n'est pas vraiment le genre de nénette si effrayante qu'elle a besoin d'une garde digne de la corsaire face à moi, celle que je tente de fuir. Et j'ai la sensation, intime et entêtante, qu'elle n'est pas la seule surprise cachée sur ce navire géant, que d'ici peu, j'aurais à faire à pire.

      On va s'en tenir au plan pour l'instant. A savoir, je distraits les gros bonnets, et Kiril récupère la Rei qui se fait planquer de force quelque part ici. J'ose croire que je peux donner assez de temps au punk pour retourner le navire en entier s'il le faut et lui mettre la main dessus, mais pour l'instant, c'est Douri qui tente de mettre la sienne sur moi, et vu ce qu'elle a fait à Kiril et les dires sur son fruit du démon, c'est loin d'être une bonne chose. J'esquive une seconde offensive vouée à me faire bouffer les murs de l'habitacle et retourne contre la corsaire une droite qu'elle arrête de sa seule paume. J'y ai mis de la conviction, un peu de haki, et elle a absorbé le tout avec un dédain prononcé, et le petit sourire qu'elle affiche à la suite ne m'annonce rien de bon.

      D'ailleurs, elle me renvoie ce que je lui ai offert, et je me fais catapulter en arrière. Ça équivaut à se donner une claque à soi même, et croyez le ou non, c'est pas foufou. Heureusement que j'ai l'armement pour m'aider à encaisser cette histoire.

      Sauf qu'elle ne s'arrête pas en si bon chemin, et une autre onde tente de m'atteindre. Je bondis pour l'éviter, elle pulvérise une partie de la rambarde et mord dans le bois du parquet au passage. Les canons continuent de tonner quelques étages en-dessous, mais faut croire que l'offensive de Sloth couvre une partie du bruit infernal qu'ils font. Bon, Punk, qu'est-ce que tu fais ? Tu voudrais pas te presser un peu qu'on se tire avant que je me fasse catapulter à Strong World sans avoir le temps de dire ouf ?

      Il ne m'entend pas, sans doute trop occupé à faire n'importe quoi. Mais tant qu'il le fait bien.

      J'atterris souplement au sol, réajuste ma tenue en soupirant :

      Chaud ! Ça m'échappe. Étonnant. Faut dire que Sloth n'a pas la réputation d'être une petite joueuse, et devoir m'en charger aujourd'hui, ça me rend toute chose. Elle est pas passée loin celle-ci, tu rigoles pas dans le genre !

      C'est presque un compliment. Mais un champ de bataille en pleine mer, ce n'est pas l'endroit pour se dire des douceurs. Anaha reste étonnement silencieuse. Je me demande si les rumeurs qu'on dit sur elle sont vrais. A savoir qu'elle cherche à mourir, à la loyale, qu'elle se battra jusqu'à la fin, ou encore qu'elle est un peu émogothique sur les bords. Sur ce dernier point, je n'ai qu'à ouvrir les yeux pour sûr. Enfin... Si elle compte se donner à fond, autant lui rendre la pareille. Du coup, ma main se porte à ma sacoche, discrètement, et j'en sors une des préparations de Linus. Je la lâche au sol, avec un petit sourire en coin. Le verre s'éclate sur le parquet, jusqu'à ce qu'une fumée remonte. D'abord fine, elle s'épaissit, et recouvre finalement une partie du pont.

      Je ne suis plus visible pour elle. Elle ne l'est plus pour moi. Mais un coup de haki des rois m'aide à la distraire, sinon à la déstabiliser peut-être. Ça me fera gagner du temps en tout cas.

      *

      Agaçant.

      Une chose est sûre à propos de Jurgen, c'est que la patience (mise à part quand il s'agit de traque) n'a jamais été son fort. Surtout avec les idiots. Ciel qu'il peut détester les idiots qui parlaient trop. Et Kiril est le genre qui lui tape le plus fort sur le système, parce que justement il a tendance à l'ouvrir bien grand quand on a surtout pas envie de l'entendre. L'agacement se ressent. Mais il ne tente rien de fou, posant plutôt la main sur la garde de son sabre. Une lame de bonne facture, mais rien à voir avec un quelconque meitou.

      N'empêche que lorsqu'il la sort de son fourreau, il y a comme un grand souffle, et comme sorti de nul part, le vent se met à trancher les murs qui les sépare tous les deux. Il n'a fait qu'un pas en avant, qu'un mouvement, et la paroi du navire s'effondre, comme arrachée par sa prestance. Une lame d'air, bête et méchante. Et la seconde qui suit est pour le punk.

      Et son sourire satisfait traduit bien sa pensée : il entend le découper en petits morceaux minuscules et le balancer aux poissons en lui faisant traverser tous les étages de ce navire géant sur sa pause déjeuner.
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      Les combats font rage, enfin pour être plus précis maintenant c'est audible malgré la taille colossale du bâtiment. Bien que sur la fin cela ne soit pas que le son, puisqu'on a vu passer devant nous une belle paire de lames de vent... Enfin on a surtout vu les ravages sur les murs, j'ose à peine imaginer l'effet que ça aurait eu sur notre chaire vue les dégâts sur le bois et l'acier. Je me tourne un instant vers l'un de mes deux accompagnateurs, dans mon regard il lit sans problème que je ne compte pas vraiment me mettre entre un vice-amiral ou tout autre être dangereux et sa proie. Pendant un instant, il se dit qu'aller me mettre en sécurité serait une bonne idée, juste avant qu'il se rappelle qu'il a explicitement l'ordre de m'amener ici et que son sens du devoir, plus fort que son instinct de survie, le fasse continuer. Je ne résiste pas quand d'une petite tape il m'insigne la consigne de continuer.

      Ainsi on passe la porte, juste avant que celle-ci n'embrasse le sol comme elle n'aurait jamais dû le faire dans son utilisation normale. Malgré le début d'échange des plus violent qui semble prendre partent juste devant eux et le danger plus que palpable... En fait non, ils voulaient se mettre au garde a vous, mais même un soldat a sa limite et il s'en est fallu que trop peu qu'on se prend une attaque perdue. Planqués derrière une table retournée comme si cela pouvait être du moindre secours pour notre survie, finalement le marin essaye de faire un semblant de rapport.

      "Vice-amiral, conformément aux instructions, nous vous emmenons la prisonnière."

      Le danger dans cette pièce est tellement palpable qu'il en suinterait presque sur ses murs en lambeau tout autour de nous. Je constate donc qu'il est bien occupé et que si possible je préférerais être ailleurs, entre les fers et mes bras désactivés se n'est pas comme si je pouvais faire quoi que ce soit, je ne connais pas l'agresseur bien que... Était-ce réellement une hallucination ? Je sais bien qu'il y a bien des rousses sur les océans, mais a par elle, qu'elle Rousse irait jusque-là pour moi ? Non, elle a bien mieux à faire et sérieusement, pourquoi elle prendrait autant de risque ? On a longtemps fait partie de la même famille en quelques sortes, mais envahir un navire de cette taille et autant défendu... Ce serait typiquement une mission comme nous l'ordonnerait Oswald... Mais quand même !

      "Vice-amiral, nous demandons l'autorisation de conduire la détenue en lieu sûr..."

      Et si possible lui avec et je peux parfaitement le comprendre. À mes débuts dans la marine et même avant quand je faisais partie des forces de Boréa, j'aurais préféré éviter d'être dans les pattes d'un supérieur surtout dans un combat aussi acharné. Pour le moment, je n'ai aucune réelle raison d'essayer de me dérober à la justice de ce qui a été le drapeau que j'ai servi plus de quatre ans quand j'ai été exilée de mon foyer.
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      Qu'est-ce que c'était ?
      Un tressaillement imperceptible. Une chose ineffable, semblable à un sentiment de déjà-vu. Un petit moment hors du temps où le contact avec la réalité fut rompu, comme un black-out de l'ordre du millionième d'un battement de cœur peut-être...

      Le pouvoir des Conquérants...

      Sloth avait déjà, par le passé, rencontré et affronté des gens possédant et maitrisant ce pouvoir de par le monde. Aussi, connaissait-elle les effets de cette royale capacité sur les faibles d'esprits. Ce qu'elle n'avait jamais connu jusqu'à présent, c'était le clash de deux de ces pouvoirs. Jamais elle ne s'était retrouvée en présence de deux utilisateurs du pouvoir des Rois. Et pourtant, elle ne saurait se tromper. A peine avait-elle tressailli qu'une autre onde psychique semblable avait fusé. La seconde royale volonté ne l'avait pas attaqué, non. Elle avait agi comme un écran, un bouclier qui l'avait protégé de la volonté de la Rousse.

      Quelqu'un, quelque part au-delà du rideau de fumée dressé par la rousse semblait penser qu'elle avait besoin d'aide. Elle. Sloth. Quelqu'un venait de la secourir. Risible. Mais ce quelqu'un n'était pas normal... Quelqu'un qui avait un air de... Était-ce possible ? se demanda-t-elle. Cette personne semblait... Morte...
      Ces réflexions durèrent moins d'une seconde. Reprenant contenance, Anaha darda ses deux mains en avant. Si la Rouquine aimait tant que ça la fumée, elle allait lui en servir, à gogo. Usant de la répulsion du pouvoir des Coussinets, elle chassa, emprisonna et comprima la fumée. Sloth la compacta dans un périmètre de deux mètres autour de Jacob qui ne comprit que trop tard ce que faisait son adversaire.

      - Air Jail !

      C'était une prison. Invisible à l’œil nu et pourtant, la rouquine elle devait bien la sentir vu comment elle gesticulait à l'intérieur. La compression de l'air lui permettait de maintenir un environnement opaque autour d'un individu. Une cellule "spatiale" où l'air était plus dense, où la respiration était impossible à cause de sa lourdeur. Une prison où l'air s'était solidifié, presque. Tel était le pouvoir de cette technique et toutes les personnes l'ayant subie avaient fini par s'effondrer à cause du manque d'oxygène. Qui plus est, en plus de l'oxygène manquant, la prison de la Rousse contenait toute la fumée qu'elle avait relâchée alors cela ne devrait pas prendre de temps avant de la voir s’écrouler comme une marionnette dont on aurait coupé les fils.

      - Ne la sous-estime pas. N'est pas Ingénieure Général des Armées qui veut...

      Ce commentaire auréolé d'une touche de suffisance fit écho à une déflagration. Dans la bulle rendue grise par la fumée, un poing noirâtre avait surgi et au grand étonnement de Sloth, perforé la "carapace" d'air comprimé qui entourait Lilou. Impressionnant que c'était. La force qu'elle avait dû employer pour se sortir de cette prison... Sloth en savait quelque chose, chacune de ses techniques, elle l'essayait sur elle-même, en analysait les points faibles. Cette femme était forte.
      Alors, quelque part dans ses entrailles, la créature qui recherchait depuis si longtemps un adversaire de valeur huma l'air avec espoir. Elle vrombit de joie. Ce n'était pas une fausse alerte, un adversaire valeureux se tenait devant elles...
      Un adversaire qui finissait d'éclater à coup de poings noirs la bulle. Elle émergea du dégagement de fumée, l’échine pliée, toussotant, une main sur un poing de côté, l'autre sur la bouche. Partagée entre nausée et besoin de respirer, peut-être. Son regard écarquillé s'attarda sur l'individu adossé à la cloison du couloir dans lequel elles livraient leur combat.

      - Ton adversaire est ici, fit Sloth en décochant à la rouquine un coup de pied dans les côtes qui la souleva de terre.

      Une pirouette plus tard, Anaha envoya son adversaire valdinguer à dix mètres d'elle. Retour sur le pont. Lilou cira le plancher de la passerelle de son corps et fini sa course dans une rambarde, près d'un canon. Moins un et elle finissait à la mer.
      Ignorant son adversaire, lentement, Sloth s'approcha de l'invité surprise. Celui-là qui avait contré le royal pouvoir de la Rouquine. Cet individu aux cheveux en rideau, encadrant son visage lui laissait une impression... étrange. Qu'avait-elle déjà pensé ? Ah oui, qu'il semblait mort. Ce type exhalait des remugles de macchabée. On le croirait en décomposition tellement sa puanteur était cadavérique. Et ces plaies qui constellaient son visage... Ce regard...

      Anaha Douri souhait mourir mais à la vue de cet homme, elle eut un mouvement de recul. La mort, pour elle, avait toujours revêtu un aspect glorieux. Partir dans le meilleur combat de sa vie, terrassée par le plus puissant. Cela s'arrêtait là. Jamais elle n'avait ne serait-ce qu'imaginé l'après. Pourquoi faire ? Elle ne serait déjà plus de ce monde. Mais la fétidité de ce type l'emmenait à y penser fugacement.
      Cet homme n'avait pas beaucoup de temps à vivre. Quid de mourir terrassé par des agents pathogènes invisibles à l’œil nu ?
      A cette pensée, elle eut la chair de poule. Une mort vaine, pathétique, dans un lit. Pas debout en combattant. L'horreur absolue...

      - Jacob est à moi, Moloch.

      - Si tu le dis, répondit-il d'un timbre écaillée, une sorte de râpage de voix.

      Alors que le Colonel d’Élite éloignait sa pestilente silhouette voutée dans les recoins du navire, Sloth reporta son attention sur Jacob qui se remettait de son choc de tout à l'heure. Toujours encastrée dans la rambarde, elle peinait à se relever. Un mince filin vermillon s’épanchait sur son front et gouttait sur la passerelle. Le canonnier à côté de qui elle s'était esquintée n'aurait paru plus joyeux si tous les jours de l'année avaient été fériés et les soldes doublés. Pourléchant ses babines à la manière d'un prédateur, il pivota et aligna la bouche du canon pile-poil sur le visage de la Rousse. Il mit le feu à la mèche.

      ________________________________________

      Ils s'agitaient, mais ils s'agitaient pour quoi ? Pourquoi couraient-ils comme des fourmis légionnaires surpris par une averse soudaine ? Des rafales tonnaient mais sur qui tiraient-ils ? Les envahisseurs ne semblaient pas bien nombreux. Il y avait Lilou B. Jacob qu'il avait pris plaisir à voir. Il y avait aussi ce type, Kiril Jeliev qui se frottait à Jurgen. Trop gueulard pour remarquer que derrière lui s'était glissé un homme plus mort que vivant. D'un poing noirci comme le fut celui de Lilou quelques minutes plus tôt, il surprit le Punk d'un coup dans le dos. La colossale masse qui était sa main s'enfonça dans la chair du pirate puis ensuite vint l'onde de choc. Il boula, roula comme un tonneau, dégringola dans un escalier et finit sa course deux étages plus bas en dessous. Dans une des cuisines.

      - Que crois-tu faire à te mêler du combat des autres ? demanda avec fureur le Vice-amiral.

      - Je ne sais pas, je lambine, je traine par-ci, par là. Et toi ?

      - Je me battais ! J'avais un adversaire !

      - Bah il est toujours là, je l'ai pas tué. Juste caressé, répondit Moloch avec dédain les mains profondément enfouies dans ses poches alors que plus bas, la voix tonitruante du punk rugissait.

      Sans un mot, le pestiféré dépassa Jurgen et s'enfonça davantage dans les dédales. Ces pirates étaient là pour les mêmes raisons qui leur avaient fait supposer que Red allait attaquer. La prisonnière. Elle était là à quelques encablures du vice-amiral, sous une table où l'avaient conduite ses surveillants, en attendant un ordre de Jurgen. Ces sous-officiers incapables de prendre des initiatives, râla-t-il.  
      Moloch vint planter sa putride carrure devant la table où tous les planqués relevèrent les yeux sur lui. Déférence et peur pour les Marines, interrogation et inquiétude pour la prisonnière. D'une main mastoc, il empoigna les bras désactivés de Rei Yanagiba, la souleva puis la traina dans son sillage sans un mot.

      - Où m'emmenez-vous ? lui demanda-t-elle.

      - Soyez muette...



      Soyez muette car à présent, votre parole, j'ampute.
      Nous n'avons guère de temps à allouer à ces veines disputes.
      Vos richesses, vos dorures, vos parures et vos joyaux vont disparaitre.
      Votre demeure, votre terre et votre âme doivent accueillir un nouveau maitre.

      Roxburghe Ballads Collection.



      Hey Invité...Tu... Voudrais bien ... essayer de me tuer ?


      La bonne, la brute et le punk. [1626] Sloth-imagesia-com-2zrx-large_imagesia-com_cd5m_large

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      Encore un de ces lâches qui utilisent autre chose que lui-même pour se battre. Je ne m’y attendais pas. Jurgen était un péquenaud, certes, mais un péquenaud respectable. Je réponds à son épée avec les poings, sans y mettre mon haki. J’essaie d’attraper sa lame, mais il est rapide alors elle perce  sans mal la peau sur mes phalanges, j’ai les os solides. J’arme en une seconde chrono mon poing gauche pour le décocher presque aussi vite sur sa tempe. Le choc est si violent qu’il en tremble un peu avant de tout de même se remettre en équilibre. Il encaisse bien. Cet arcarsien.

      Happé par l’action, mon odorat renifle la mort derrière moi avant qu’elle ne m’entraîne quelques mètres plus bas en manquant de m’arracher ma colonne vertébrale. Tout ça en une fraction de seconde. Je me tortille de douleur sur la couverte. Bien qu’il n’est frappé qu’un point, je ressens le coup dans tout mon corps. Quelle est cette puissance ? Une puissance… plus lâche que Jurgen.

      Je me remets difficilement debout. Pour gagner en équilibre, je me change en Komodo. L’immense queue sur le sol me maintient droit mais j’ai peur de cette forme maintenant. Peur de me retransformer en ce monstre gigantesque que rien n’arrête. Si ça arrive ici, je mourrai. Sans aucun doute. Il ne faut pas. Je ne boirai même pas une goutte de panaché. Je sens tout de même ma force augmenté par à coup comme si j’étais prêt à passer un cap dans les aptitudes de mon Zoan. Hm.

      Jurgen, en bon traqueur, n’a pas mis longtemps pour me rejoindre dans les cuisines, l’air furieux, encore plus qu’il ne l’était tout à l’heure. Je n’ai plus le temps pour la marrade, vois-tu, Aminche. Mon corps est d’accord avec moi, le Scotch ronge peu à peu toutes mes écailles, teinte de rouge la totalité de mon corps m’offrant encore plus de résistance. Loch Dhu.

      Tu peux lâcher ton épée maintenant. Sauf si tu tiens à ce qu’elle se brise.

      Claw Point

      Mes griffes deviennent immenses. Je ne perds pas de temps et marque Jurgen de mon empreinte de Komodo en lui balafrant tout le corps d’une patte. Retour chariot, enfoiré.

      Tail Point

      Cette fois-ci, c’est autour de ma queue de doubler de volume (mh, coquin) tandis que mes griffes redeviennent normales. Je balaie son corps en y mettant tout mon poids. Rapide, la queue le frappe à l’estomac et le Vice-Amiral s’écrase contre un mur. Je lui montre mon majeur.

      Super Bifle dans ta gueule, tocard.
        Le monde s'est réduit à une sphère, minuscule, étriquée, étouffante. Et j'ai bien cru que j'allais y rester. Mais il m'en faut plus pour m'arrêter, et je ne suis pas la seule à l'avoir compris. Sloth semble s'en rendre compte maintenant que je me révèle comme je suis, pour de vrai. Vivante. Cherchant mon air, mais vivante. Je n'ai pas vraiment le répit que je voudrais pour me remettre, malheureusement, puisque je me reçois en réponse un boulet de canon en plein visage. Ce n'est qu'une masse, informe, violente, à bout touchant, qui manque de me casser le nez. Le haki encaisse le plus gros, mais la surprise fait que lorsque je me relève, toujours à bout de souffle, du sang perle de mes narines.

        J'éponge à l'aide de la manche de mon haut noirci par la poudre, et me remets sur mes jambes. Très bien. Je ne dois plus laisser Sloth s'amuser avec ses paluches. Si je dois lui briser les mains pour l'empêcher de m'atteindre, ma foi, je le ferais. L'idée commence même à faire son chemin alors que la brune avale la distance vers moi pour venir me trancher en deux. Je stoppe sa lame d'un bras, attrape le tranchant dans mes paumes et tire d'un coup sec pour la désarmer. Elle lâche quand je balance son bien par-delà la rambarde, direction l'océan et les bas fonds du monde. Va la récupérer maintenant, connasse, pour voir si ton démon te fait barboter.

        Il y a un échange de coups entre nous. Où elle s'amuse avec son fruit, un fruit formidablement mesquin, et moi avec mon haki pour encaisser mes propres offensives. Je n'ai pas mal. Je ne ressens pas la douleur, quand bien même je me fais malmener. Elle, en face, semble vivante sur l'instant. Vive, dynamique, tout simplement en vie. Bien loin de l'image amorphe et blasée que j'avais d'elle en débarquant sur ce navire. C'est à croire qu'elle a trouvé en moi un adversaire à sa mesure, ou qu'elle place sur mes épaules des espoirs que je n'entrevois à peine. Soit. Je vais lui donner ce que j'ai. Je vais lui donner le meilleur de moi-même.

        Et en disant ça, j'arrive à mettre la main sur son haut et je la soulève légèrement. Elle s'agrippe à mon poignet pour se tenir, manque de me le briser à l'aide d'une attaque avec ses coussinets. Elle manque seulement, car je la fais passer par-dessus mois, la renvoyer au sol avec violence. Son corps s'imprime dans le parquet à cause de la force que j'y ai mis, le bois se creuse sous son poids, il grince, plie, et je ne m'arrête pas en si bon chemin. Elle voulait faire une nouvelle entrée avec mon corps quelques instants plus tôt. Je vais faire de son navire une bassine qui prend l'eau avec son aide.

        La corsaire se remet sur ses jambes, sans grimacer un seul instant. Ma parade était surprenante, sans doute pas assez pour la déstabiliser. Elle s'amuse, semble-t-il. On verra si elle s'amuse toujours autant maintenant que je lui imprime mon poing dans le diaphragme sans me retenir. Mon armement appuie un peu plus contre son ventre et elle se retrouve projeter en arrière, décollant du sol pour venir se ficher droit dans l'un des mats du navire. Un nouveau choc, le bois se creuse, s'enfonce, au point ou le diamètre de ce dernier s'en trouve réduit de moitié. Ce n'est pas coupé, mais ça pourrait. Un coup supplémentaire et du mât, nous n'en entendrons plus parler... S'il tient jusque là. Car avec son poids et sa hauteur, le grincement qu'il fait quand elle réussit à s'extraire du bois, Sloth doit comprendre que je vais démonter ce navire planche par planche s'il le faut, et me servir d'elle comme d'un marteau pour m'y aider.

        Elle le comprend d'autant plus lorsque je souris, le sang coulant de mon nez terminant sur mes lèvres sans que ça ne me gêne.

        *

        Jurgen se redresse et reprend son souffle, un sourire nerveux sur le visage. S'il y a bien une chose qu'il n'apprécie pas, c'est qu'on ne le prenne pas au sérieux. Pourtant, il garde son calme, sa contenance. Époussette du bout de la main sa veste de vice-amiral, avant de la retirer et de se préparer sérieusement à l'affrontement. Il sort son arme de son fourreau, la recouvre de haki. Un haki visible à l'oeil, aussi gris que sa barbe ou que ses cheveux, avant de bondir sur le punk.

        Ses gestes sont fluides, ses mouvements millimétrés. Lorsqu'il plante le bout de son arme dans la queue qui lui a fait du mal, il affronte un autre armement aussi puissant que le sien. Mais ensuite, pour la surprise, parce qu'il le peut, il reprend l'ascendant sur le punk en plantant son regard froid dans celui de son adversaire. Et à quelques pas de lui, alors qu'ils jouent à s'esquiver pour mieux s'offenser, Jurgen laisse peser sur les épaules de son adversaire une chape de plomb qu'il connaît bien. Un haki vengeur, digne des rois dont il fait partie dans son esprit.

        Et grâce à la surprise, il tranche dans le vif. Il entaille le haki puis la chair qu'il recouvre sur cette queue qui l'a attaqué. Et le sang gicle quand il finit de griffer sans effort et qu'il s'éloigne, essuyant l'hémoglobine sur son pantalon poussiéreux et bien coupé, il lance avec flegme et un air supérieur :

        Vous êtes un enfant turbulent, Jeliev. C'est bien tout ce que vous êtes en définitive. Et mal élevé en plus.

        Le haki des rois se rendort, et il reprend :

        Vous savez, les enfants dans votre genre, je les mets en prison. Et j'ai une cellule toute chaude pour vous, si vous voulez bien vous donner la peine d'abandonner. Ça sera plus rapide pour tout le monde. Surtout que, il y a une autre gamine à mettre au coin, dit-il en désignant le pont du bout de son doigt osseux.
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        Les combats font rage, je ne peux qu'être admirative et suivre sagement les consignes de mon gardien de l'instant. Moloch, je ne l'avais jamais vu et je dois avouer que je comprends pourquoi il y en a tant qui s'en passerait bien. J'ai une notion toute relative de la douleur que je subis en voyant ça quand même. Enfin soit, le Punk et le sous-amiral continuent leurs rixes qui pourraient bien anéantir le navire tout entier et cela semble être la même chose au-dessus de nous.

        "Où m'emmenez-vous ?"
        "Soyez muette..."

        C'est vrai, je ne suis qu'une recluse, cet endroit est celui qui est censé m'amener tout droit ou presque à un bagne... Un échange de regard rapide plus tard, il n'a plus besoin de me tirer, je le suis sans histoire. Si Hercule Leek a réussi à faire passer la pilule de mon enfermement au plus grand nombre en faisant croire à une mission gouvernementale et un agent sous couverture... Il est évident pour ceux qui ont un minimum de pragmatisme que je ne peux pas jouer aussi bien la comédie. Qu'est-ce qui peut bien intéresser un homme comme Red où même les assaillants dans ce qu'il voit devant lui, cette poupée désarticulée et au regard vide ?

        En tout cas, les ordres sont les ordres, aussi insensés puissent-ils être pour ceux qui ne sont là que pour les exécuter, qui n'ont pas cet esprit tordu et s'ombre propre aux agents du Cipher pol. Malgré le danger et le tumulte ambiant, c'est de manière tout aussi surréaliste que l'on marche d'un pas lent vers l'inconnue pour ma part, un lieu bien précis pour celui qui m'escorte. Je ne dis rien, je n'ai rien à exprimer réellement au fond, au détour du couloir le plus proche je me contente juste de soupirer un instant en observant mes bras d'un air interrogateur. Peu importe mon message, dans son esprit il semble avoir compris quelque chose, le simple fait qu'il est effectivement bien étrange de mettre une double sécurité à une simple prisonnière quand pour assurer la protection on a des personnes aussi douée et puissante, ce serait comme mettre une paire de canons et leurs servants tournés face à un placard a balais.

        Un pas calme au milieu d'une tempête de coups et finalement alors qu'on passe à côté d'un sous-officier qui prépare une vague de marin, à se jeter sur une ennemie qui saccage toutes leurs valeurs... J'apprends finalement une chose qui va achever mon esprit. Celle qui se bat juste au-dessus de nous est Lilou... Ce n'est pas drôle ? La marine a qui j'ai été loyale un peu moins de quatre années et demie, pour qui je me suis saignée aux quatre veines pour suivre l'idéal ma remerciée par une geôle et finalement mon rayon d'espoir est une traîtresse.

        Cela en est tellement trop pour moi que j'en arrive à devoir évacuer ma frustration par le rire jaune le plus fort et le plus faux que j'ai jamais émis ou entendu d'ailleurs. Est-ce qu'on m'a déjà entendu rire ? Pas en public en tout cas, il ne me semble pas, en tout cas, c'est particulièrement désagréable et perturbant. Mais heureusement c'est de courte durée puisque d'un poing fort et expérimenté droit dans l'estomac, l'écorché vif me réduit au silence. Il a utilisé juste assez de force pour me plier en deux, s'il voulait vraiment me faire du mal je serais au sol à cracher du sang et non de la bile.

        Finalement, dans un instant digne des plus mauvaises productions théâtrales suite a un choc bien plus violent que les autres, une brèche au-dessus de nous et... Une vision irréelle. Elle irradie de lumière dans une aura presque sacrée créer par le contraste entre l'obscurité du pont où on se trouve et la lumière du soleil qui la nimbe. Elle apparaîtrait presque comme une des resplendissantes représentations de la liberté guidant les Hommes, sans la poitrine à l'air néanmoins ce qui ne retire rien à son charme. Si je n'étais pas sous menottes et sous scellés de la marine sur mes bras mécaniques, je tendrais volontiers une main emplie d'un espoir vain vers cette image, ça serait merveilleusement pathétique. La rousse dans toute sa splendeur sans même qu'elle puisse le voir elle-même contrairement au peu de personnes au silence béat devant cette scène.

        Juste avant de me faire tirer ailleurs si j'y suis, j'ai juste le temps d'essayer de crier une fois son nom. Elle ne l'a certainement pas entendu, mais c'est l'intention qui compte... Enfin, vous comprenez... Non en fait cette phrase n'a aucun sens.
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        La Rousse avait du répondant et le sourire qui marbrait le masque mortuaire qu'était d'habitude le visage de Sloth en disait long sur son état de contentement. Depuis quand bon sang attendait-elle un tel adversaire ? Se remettant debout après s'être encastrée dans le mât, la Corsaire attarda regard sur le massif pylône qui soutenait la grand-voile du navire. La voile était en ce moment replié et le mat en très mauvais état. D'une main nonchalante, elle caressa la partie abimée du mat puis lui imprima un coup de répulsion avec ses Coussinets sous l’œil médusé des charpentiers embarqués qui s'apprêtaient à venir réparer le poteau. Ils hoquetèrent d'horreur puis s'enfuirent à toute jambe quand le bois grinça sinistrement puis s'inclina de biais.

        - Tu voulais le casser ce mât, non Jacob ? s'enquit-elle d'une voix joyeuse en corrigeant la trajectoire de la mâture.

        Un coup de Coussinets propulsa le bois de quarante-neuf pieds de long à la vitesse d'une balle vers Jacob. Tous ceux qui se tenaient encore debout sur le pont furent balayés sans distinction. Beaucoup tombèrent à la mer en vociférant. Dommages collatéraux pour la Justice Absolue appellerait-on leur sacrifice si jamais ils venaient à mourir mais Sloth n'en avait que cure. L'objet de son attention était devant elle. Malgré la vitesse du poteau, elle l'esquiva sans mal mais ça, c'était à prévoir. Dans la seconde qui suivit sa feinte, Sloth esquissa un mouvement de biais de ses deux mains, à l'image de pécheurs qui tireraient une nasse vers eux. Le mât suspendit sa course durant une microseconde puis vit volteface. Un éclat argenté reliant les mains de Sloth au poteau trahissaient les fils qu'elle y avait subrepticement accroché avant de le démonter.

        L'action au total avait duré moins d'une seconde et Jacob était toujours suspendu entre ciel et passerelle quand le mât revint vers elle. Finissant de la prendre en sandwich, Anaha fusa aussi. Le bois où le Shichibukai ? Qu'allait-elle encaisser, qu'allait-elle contrer ?

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        Dans son bureau quelque part dans les entrailles du navire en proie aux combats, l'agent Hercule Leek achevait de tirer sur son cigare. La fumée qu'il expulsa avec style prit une forme spiralée qui se tortilla jusqu'au plafond. Son petit regard suffisant ne rendait pas justice à la déception qui était sienne en ce jour. De l'autre côté du bureau, Rei Yanagiba. Adossé à l'encadrement de la porte, Moloch Kaal.  

        - Quoique vous décidez, décidez-vite, conseilla le Tuberculeux entre deux quintes de toux. Red n'est pas avec eux et de vous à moi, je n'aimerais pas qu'il joigne ses forces aux leurs. Sloth a déjà fort à faire avec Lilou Jacob, Jurgen avec l'autre Punk. La situation nous échappe un peu.

        Leek ne put s'empêcher de remarquer que malgré son analyse semblant alarmante, la voix du Moloch était quelque peu blasée, presque ennuyée. D'une certaine manière, il lui rappelait la nonchalance naturelle de Sloth bien qu'il savait qu'il n'y avait à bord, personne d'aussi sauvage de Colonel d'Elite à la peau partant en lambeau.

        - Pourquoi n'avez-vous pas prêté vos forces pour éliminer ces gêneurs ?

        - Repérer et sécuriser la prisonnière me paraissait une meilleure idée que de me lancer dans une castagne. Surtout que Sloth était bien contente de sa prise et que Jurgen semblait décidé à manger du varan pour la journée. Votre plan tombe à l'eau, alors agissez ! Ils sont venus pour elle, et "ils", ce n’est pas Red. Mais offrir la femme qui a tué Végapunk sans compter un pirate à cent trente-cinq millions serait une bonne façon de dédommager le Gouvernement pour cette entreprise foireuse.

        Le Moloch disait toujours ce qu'il pensait. Mais Leek n'était pas un homme à s'emporter pour si peu. D'ailleurs, le fétide Colonel ne lui apprenait rien qu'il ne sût déjà, qu'il n'avait pas déjà soupesé. Il avait en somme raison, il fallait faire quelque chose et ce quelque chose avait déjà été prévu au cas où la situation tournerait au vinaigre.

        - Descendons dans les cales, fit-il en ajustant son chapeau sur sa tête. Il y a un bateau qui nous y attend.

        - Pardon ?

        - Vous l'avez dit. C'est pour elle qu'ils sont venus. Ce bateau est un speeder à aube doté aussi d'un mécanisme de propulsion à dial. Nous allons les semer, les distancer. Avant même qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive, Yanagiba sera hors de leur portée.

        - Vous, la ferme ! marmonna Moloch en gratifiant la prisonnière d'un revers de la main. Elle s'apprêtait à faire un commentaire. Fuyez si vous voulez mais moi je reste ici. Si le bateau est aussi rapide, vous n'aurez pas besoin de mon escorte.

        - Jusqu'au speeder, si. Une fois que nous serons sortis du ventre de ce mastodonte, vous ferez ce que bon vous semblera.

        - Y a-t-il autre chose que je dois savoir, Leek ? demanda Moloch de la voix de l'individu qui savait pertinemment ce que la partie adverse lui cachait.

        - Tenez, répondit finalement l'interrogé en plongeant une main à l'intérieur de sa veste. Vous la déclencherez quand vous en aurez envie, c'est la commande d'une bombe assez puissante pour souffler le navire et tous ses occupants.

        - Oh, vous n'aviez donc pas confiance en nos capacités de contenir Red, hein ?

        ________________________________________


        Il sembla finalement que la rouquine décidât de les gérer tous les deux. Tournant le dos à la poutre, elle se teinta de noir, signe de la répartition totale du haki sur son corps. Le haki, Sloth le maitrisait mais n'aimait en aucun cas ce pouvoir. Le haki lui irradiait l'esprit et lui laissait un arrière-gout de quelque chose... Imaginez vous avaler le plus acide jus de pamplemousse de tous les temps et vous auriez une idée des sensations que provoquaient chez elle le pouvoir du fluide... M'enfin, peu importait, le mât se brisa net quand il rencontra le dos fortifié de l'ex Ingénieure Générale des Armées. Les mains gantées que la Corsaire dardait vers elle furent détournées par des mains fermes et noires puis un coup de pied balaya et éloigna Douri de sa cible. Quand elle se releva, un filet de sang suintait de son cuir chevelu.

        Absolument exquise cette douleur ! Ce fut la seule chose qui lui vint à l'esprit.
        Qu'allait-elle encore imaginer comme attaque maintenant ? Sa rapière reposait au fond de la mer par la faute de rousse. Encore heureux qu'il ne s'agît pas d'un meitou.

        - Baisée par le feu.

        - Quoi ?

        - Dans les lointaines contrées où j'ai vu le jour, les gens avec ta couleur de chevelure sont appelées "Baisées par le feu".

        Et voilà qu'elle se tapait la discute. Un effet secondaire sans doute d'un combat bien délicieux. Mais pas totalement. Ses batifolages n'étaient pas là pour faire joli, ça lui rappelait ce qui l'avait poussé à développer cette technique. Baisée par le feu, baisée par le son.
        Sloth tourna le dos à son adversaire et s'en fut vers le canon qui avait fait feu plus tôt sur Jacob. Alimentant la bouche en boulet, elle alluma la mèche sans même prendre garde de cibler son adversaire avec. Cette dernière comprit immédiatement que quelque chose se tramait, surtout quand le boulot émergea du goulot vers la mer. Il manquait quelque chose à cette attaque se dit surement l'Ingénieur. Il manquait le son... Il n'y a pas eu de détonation.

        Comprimé dans les Coussinets de Sloth, un truc brillant.

        - Mon pouvoir me permet de tout détourner, de comprimer les ondes. Et le son est une onde. En reprenant sa forme initiale, cette onde détonnera dix fois plus fort que ce que donne habituellement un canon. Prête, Jacob ?

        Ablation du Troisième Sens !




        Hey Invité...Tu... Voudrais bien ... essayer de me tuer ?


        La bonne, la brute et le punk. [1626] Sloth-imagesia-com-2zrx-large_imagesia-com_cd5m_large

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        Je perds mon équilibre aussitôt, tombe sur les genoux, les yeux sans couleur fixant le sol. Ils contemplent les doigts pâles de la défaite les approcher à une vitesse folle. Saloperie de faquin. Je les ai vu peut-être une centaine de fois, ceux-là, jamais ils ne se sont résolus à me prendre avec eux parce que je suis une saloperie de faquin. J’irai me foutre de la tronche de la camarde elle-même, ce n’est pas toi Jurgen, qui me fera plier. Je ne ressens rien et c’est peut-être ça le pire, la douleur doit être tellement forte qu’elle me dépasse, ou peut-être est-ce l’effet, encore, de son Royaume ? Son regard m’a transpercé l’âme moins d’une seconde, assez pour m’étrangler l’esprit, étendre son choc partout dans mon corps, s’engouffrer pour mieux piétiner mes muscles.

        Je flanche…

        Non.

        Je ne peux pas. Sinon ça voudrait dire que je la laisse seule. Qui ? La gamine qu’il faut mettre au coin. Je relève la tête en souriant. Abandonner ? Tu ne sais donc pas, le vioc. Tu n’as donc jamais appris ? Ceux que l’on surnomme Punk sont obstinés comme le diable. Et ça s’explique par notre proximité avec. Punk. Des flashs, des flashs du combat que j’ai eu avec lui. Tu es confiant, Jurg, tu as un sourire carnassier qui recouvre presque la moitié de ton visage, tu penses avoir vaincu, déjà mais voilà en quoi tu lui es similaire : tu n’as absolument plus aucune raison de te battre… si ce n’est… lui ?

        Voici, néanmoins, les seules choses que cette ordure m’a laissé : de la mocheté et de la puissance.

        The Punk Point

        Pour faire appel à cette forme, il y a un temps, j’aurais eu besoin de panaché. Au moins deux gorgées. Elle est, en oubliant le Monster Point, la forme la plus ultime du Zoan du Komodo : une semi queue certes mais de puissantes griffes et une langue gigantesque à la salive plus affaiblissante qu’une nana bien gaulée. Nue. Sans oublier la crête.

        A la manière d’une bête, les paumes de mes mains viennent se fiancer au sol pour contrebalancer l’équilibre que je ne peux plus avoir debout et je bondis aussitôt, sans espoir de briser son haki, non, je sais pertinemment que je n’ai plus assez de puissance pour ça mais les griffes du Komodo elles ont un but précis camouflé par la salive mortelle de ma langue menaçante. Il s’en méfie d’ailleurs plus que je ne l’avais espéré. Parfait. Le gigantisme de celle-ci lui en fait secréter plus qu’à l’ordinaire, et quand il esquive habilement celle que je lui envoie en pleine face, une de mes longues griffes lui perce un œil.


        Dernière édition par Kiril Jeliev le Ven 11 Mar 2016 - 15:42, édité 1 fois
          La douleur me fait tituber. J'ai amorti le pire comme j'ai pu, protégeant une seule de mes oreilles. Mais l'autre a souffert, et maintenant, un sifflement suraigu me vrille le crâne comme si on m'abattait une massue sur le sommet de la tête. Ce crissement insoutenable se mêle à un mal sans pareille. Je manque de me casser la figure, mais me rattrape comme je le peux. Aux racines. Au plancher. Et mes tripes rendent ce qu'elles contiennent maintenant que mon équilibre n'a plus rien de logique. Le monde tourne, bizarrement. Pas dans le bon sens, ni dans la bonne direction. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais j'ai l'impression que l'horizon se barre et ça n'arrange rien. Encore, je rends ce que je n'ai plus. La bile me brûle la gorge.

          Et Sloth vient en profiter. Elle bondit et m'attaque pour me mettre six pieds sous terre. Et à défaut d'avoir une vraie terre sous nos pieds, elle me fait traverser le plancher et trois étages de ce navire. J'épouse chacun des morceaux de bois qui rencontre ma route avant qu'un obstacle n'arrête ma route. Je n'étais pas prête à ça, mais je m'en sors à bon compte. Enfin, si on oublie ce bourdonnement maintenant qui m'empêche d'entendre le retour de la Corsaire.

          C'est comme si un nid entier d'abeilles se trouve juste à côté de mon oreille gauche. Une main toujours plaquée dessus, j'essaie de faire passer la douleur. Mais Sloth entend m'en infliger d'autres sans me laisser de répit, et je ne la vois pas venir quand elle me colle un coup de pied dans les côtes. Je décolle, retombe, halète avant de tenter de me relever. Mais mes jambes ne me portent pas et je manque de me rétamer à nouveau par terre. Je me raccroche à un meuble. Je crois que nous sommes dans la cuisine. C'est ce que mes yeux me disent en tout cas. Et dans la cuisine du navire, il y a des couteaux. Je m'en saisis de ma main libre, une grande lame pour le poisson, qui me permet de parer un coup.

          Je voudrais riposter. Mais c'est compliqué. Mes membres ne répondent plus, la gravité n'a plus de sens et je me paume dans cette logique bizarre. C'est mon oreille qui m'handicape comme ça, elle va me faire tuer si je continue à m'y accrocher. Sauf que je ne me vois pas m'en passer, quand bien même je n'entends plus rien avec elle, rien du tout, si ce n'est la douleur. Entendre la douleur. C'est du concept ça aussi. Un truc que je n'imaginais pas expérimenter un jour. Mais pas le choix, aujourd'hui est spécial.

          Me rattrapant au sol, je tente de déguerpir. En fait, nous perdons tous trop de temps ici, et plus on s'attarde, plus on risque de perdre. Kiril ne fait rien. Ou pas assez. Je ne sais pas où il en est, alors que je défonce la porte de la cuisine en tentant de prendre la tangente, je me prends la moitié des murs sur la route, j'en éclate certain, en enfonce d'autres, et franchement je m'en cogne. Faut trouver Rei, et faut se barrer, parce que ça commence à sentir très fort la merde, surtout depuis que j'ai les deux pieds dedans. Il y a bien Sloth qui n'est pas vraiment de cet avis, rien d'étonnant là-dedans puisque son but, c'est de ne pas me laisser filer tant que je peux encore lui mettre la misère. Mais sans savoir pourquoi, j'ai l'impression que j'ai mieux à faire ailleurs pour l'instant. Simplement, je ne me débarrasserais pas d'elle comme ça.

          Elle manque de me rentrer dedans. Elle semble se propulser dans l'air grâce à son fruit du démon, ce qui lui permet d'être tellement plus rapide. C'est limite de la téléportation, son habilité. M'enfin, faut pas non plus que je commence à l'admirer ou je ne vais pas tarder à être fan. Je charge simplement mes bras en haki, l'esquive quand il est temps de le faire. Je dois rester concentrée, continuer ma route dans ce labyrinthe gigantesque, même si je zigzague comme une idiote et comme si je venais de boire trente litres de l'alcool que distille Kiril à l'occasion. Je me sens mal. Sérieux, même avec plus rien dans le ventre, j'ai envie de rendre encore un coup.

          Je vais perdre Sloth, c'est décidé !

          Et j'ai une vague idée idiote de comment je vais m'y prendre. En une fois. En un coup. A ma manière. Mon poing droit se crispe, et contre toute attente, je me retourne violemment pour faire face à la jeune femme. De mon oreille droite, j'ai perçu le bruit que fait l'air quand elle s'en sert pour venir jusqu'à moi. Un « pof », quelque chose de tenu, mais d'audible pour qui veut l'entendre. Et ce « pof » indique quand elle se rapproche. La force de propulsion mêlée à celle que je mets en sens inverse va la cueillir au ventre. Elle se prend mon poing dans le ventre, de plein fouet, sans que je ne fasse rien pour le retenir, ni elle rien pour l'éviter à cause de la surprise. Je fuyais, j'arrête.

          La jeune femme décolle. Il y a un temps d'arrêt entre nous, une seconde à peine. Puis, comme à chaque fois que le temps ralentit, il semble reprendre sa course folle. Sloth se retrouve projeter en arrière, si loin, si fort, qu'elle traverse chacun des murs qui s'interposent entre elle et là où elle doit arriver.

          Elle finit par rencontrer un obstacle. Un homme, à l'oeil tranché. Jurgen. Il se la prend de plein milieu, décolle lui aussi. Il vient de perdre une partie de sa vue, quand moi je perds une partie de mon audition. C'est le hasard qui fait bien les choses.
          Le hasard, ouais.

          Je vois le dragon, la bête, qu'est Kiril quand il se transforme. De loin, mais je le vois. Nos ennemis sont occupés à autre chose pour l'instant, on a le champ libre pour quelques secondes... On ne peut pas le laisser filer. Ça urge.

          RAMENE TOI, ON RECUPERE REI ET ON DECAMPE !

          J'ai à peine entendu le son de ma propre voix. Et pourtant, dieu sait que j'ai hurlé. J'ai envie de pleurer, mais je le ferais sans doute plus tard, quand plus rien ne tiendra nos vies par la gorge.

          Suite du programme : mettre la main sur Rei. Maintenant.
          • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
          • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
          Teh… Tu l’as entendu, Jurg ? Elle a dit « on décampe », on se verra plus tard.

          Jurgen, la tête légèrement penchée, couvre son œil droit avec la paume d’une main. Je vois le sang peindre son joli col blanc. Rapidement. Le genou à terre, il me rend hommage. Je manque de perdre conscience des milliers de fois en le fixant. Ma vision est elle-même trouble, brouillée par la sueur. Je suis à bout de souffle mais quand même souriant. Comment est-ce qu’elle a fait pour survivre, hein ? Sans doute qu’il se pose la même question. C’est vrai. II faut encore que je lui en pose une, de question…

          Avant de me barrer, faut quand même que je demande… Elle a parlé de « Rei »… C’est qui déjà ?

          ***

          Yarost devait être le seul à s’en être sorti sans blessures, il se faufilait rapidement dans l’obscurité des entrailles du bateau, c’est-à-dire un peu partout sans vraiment savoir où il se situait, déposant les explosifs de Linus qui le ferait couler pour sûr. Il s’était assuré, comme Kiril lui avait ordonné, de mettre en premier lieu hors d’état de nuire les batteries qui pourraient porter atteinte à l’Attrape-Rêve. Son autre travail était plus simple, il lui suffisait seulement de poser les dispositifs. Linus appuierait sur le bouton quand le temps sera venu.

          Lors de sa quête, il en avait rencontré des beautés, il avait même surpris sa bien-aimée (Lilou B. Yarost) se faire tabasser par une autre nana aux courbes hypnotisantes. Yarost était certes épris de la rousse mais même lui pouvait sentir la puissance que dégageait son opposante et il était bien trop jeune pour mourir, fallait pas déconner. Du coup, il a continué sa route en priant pour qu’elle s’en sorte et en courant tout de même un peu plus vite. Puis il avait croisé une autre femme à la poitrine bien développée.  Yarost était brave parce qu’aucune d’entre elles n’avaient su le détourner de sa mission principale ! ... Voilà ce qu’il dirait à Kiril. La troisième était escortée par des gens louches dont un vraiment très louche parce qu’il était moche. Sa petite griffe lui disait qu’elle n’était autre que l’amie de Lilou et ses instincts de prédateur ont tout de suite resurgis : il fallait aider son maître à la localiser ! C’est ce qu’il dirait à Kiril. En fait, il ne fallait pas qu’ils échouent parce qu’en cas de réussite, ça ferait deux jolies femmes sur le bateau, et donc, en plus de Lilou, il posséderait celle-là aussi.

          Le problème, c’était qu’étant dans les entrailles du navire gigantesque, il ne savait absolument pas où pouvait bien se trouver Kiril, ni s’il n’était pas mort suite à la bataille. Donc Yarost a fait ce que tout animal dévoué à son maître aurait fait à sa place : s’en battre royalement les baloches dès qu’il a entendu le cri de Lilou. Et allé la chercher elle.

          ***

          Pendant ce temps, sur l’Attrape-Rêve.  Nounours avait suivi toutes les étapes du plan, délivrer les deux tarés sur le navire, attendre que Yarost rendre les canons sur son flanc gauche inutilisable et les attendre à babord. Maintenant, il n’en restait qu’une et ni lui ni Linus ne l’avait oublié.

          « Si jamais on prend trop de temps, Linus, t’appuie sur le bouton. Si Yarost a bien fait son taf, tout sautera, puis le navire coulera en moins de dix minutes. Putain ça fait film d’action de dire ça, non ? Classe. »

          Ça doit faire deux heures maintenant.
          Qu-qu'est-ce qu-qu-qu'on f-f-f-fait ?
          Bah, comme ils ont dit.
          M-m-mais et si !?
          T’en fais pas Linus. Ils trouveront un moyen.

          Et alors que Nounours affichait un sourire éclatant, Linus prenait son courage à demain, enfin à un doigt du coup, et appuyait sur le détonateur.

          BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM !
          Une série de détonations. Toute la partie droite du navire explosait, directement au niveau de l’océan. Le navire penchait à tribord presque instantanément. Si leurs trois camarades voulaient les revoir, ils devraient trouver un moyen de grimper sur le bord gauche et sauter sur l’Attrape-Rêve. Du gâteau, en somme.

          Du gâteau ?

          ***

          OH MON DIEU MAIS ILS SONT PAS BIENS OU QUOI !? ILS ONT PAS CAPTES QU’ON EST ENCORE SUR LE BATEAU CES TOCARDS !?

          Une voix, certainement ma mémoire, me rappelle que c’est moi qui leur ai foutu dans la tête d’appuyer même si on y est encore. Ensuite j'ai sorti que c'était classe, aussi. Oh putain.

          OH BORDEL MAIS QUEL CON !? POURQUOI JE DIS DES CONNERIES COMME CA !? MAIS VOUS VOYEZ PAS QUE C'EST DES CONNERIES !? ARRÊTEZ MOI ! QUEL GENRE DE DÉBILES ME PRENDRAIENT AU SÉRIEUX !?

          Une voix, certainement encore ma mémoire, me rappelle qu'après avoir dit ça, j'ai rajouté être absolument sérieux.

          ...

          Hm.


          Dernière édition par Kiril Jeliev le Ven 18 Mar 2016 - 16:03, édité 1 fois
            Dans l'océan, tout le monde l’entendu hurler... Quoi qu'avec le chaos ambiant je ne suis pas sûre que ce soit le cas de tout le navire. J'observe un instant l'écorché à la détente facile, même si je comprends sans mal le pourquoi il est particulièrement stressé par tout ce qui se passe depuis quelques instants. Ce n'est pas pour autant que j'apprécie de servir e défouloir dés que j'ai le malheur d'ouvrir la bouche ou de faire un geste de travers. J'ai eu le droit à un dernier coup juste après qu'il ait dit que Leek ne faisait pas confiance en leur capacité à contenir Red... Sérieusement, qui pourrait le faire ? Les personnes capables de bloquer la puissance irréelle de cet homme et celle de son... Ses équipages son rares n'est-ce pas ?

            *Cling*

            Finalement alors que nous allons vers la fin de ce plan tordu et digne des plus mauvais théâtres Leek d'un air détaché et de son calme digne des plus grands stratèges finit par me demander alors que l'on bouge.

            *Cling*

            "Une pensée particulière à nous soumettre peut-être ?"

            Je me contente de répondre négativement d'un geste de la tête, on avait déjà entendu le cri, mais pile a ce moment retentis les explosions et bien évidemment nos regards ce sont tournés vers la commande des explosifs qui n'avait pourtant pas été activée.

            *Cling*

            "Je vais avoir du mal à nager..."

            Si je dois courir, puisqu'ils ne semblent pas très enclins à vouloir me libérer de mes chaînes, je n'ai plus qu'a les rompent. J'avais remarqué bien avant que l'un des maillons est plus fragile... Je me suis dit que c'était une erreur et la réalité est certainement ailleurs, mais, même sans ça avec mes jambes artificielles et a la force de mes muscles je dois pouvoir rompre cela.

            *Clack*

            Finalement, j'y arrive et par effet physique tout à fait logique il se passe ce qu'il doit se passer : quand on tire ou pousse fort et que d'un coup l'obstacle ou la barrière n'est plus, ma jambe par tout droit... Ce n'était pas intentionnel et la chimère l'a certainement évité et si ce n'est pas le cas il n'a pas dû avoir très mal. Mais surtout, c'est à la fois la goutte d'eau ou alors l'excuse parfaite pour extérioriser sa frustration sous le regard médusé et subtilement courroucé du CP qui avait lui tout à fait compris ce qui s'était déroulé sous son regard expérimenté.

            L'agent n'a pas le temps de résonner son "subalterne" tout droit venu de la flèche, avec une puissance brute il m'envoie contre un mur qui cède face à ce pouvoir bien asses grand pour détruire une simple paroi. Je me relève, même la dévotion a ses limites, même un chien qui prend des coups finis par ne plus revenir et mordre la main qui le nourrissait et le gratifié de caresse plus tôt. Ces ma goutte a moi, je crache du sang au sol et a mon regard les deux hommes comprennent immédiatement que je ne vais plus être docile. Alors je cours...

            Poursuivi par le brouhaha, la panique et un monstre qui même sans mes bras désactivés me dominerai dans un duel, mais ce n'est pas un combat, c'est une fuite désespérée. Au milieu du tumulte et des décombres, je cherche mon rayon de soleil qui n'est pas haut dans le ciel, je la cherche elle. Je cours, mais l'inéluctable fini par se produire, je suis bloquée, derrière moi mon ou mes poursuivants, dedans une porte fermée... Difficile d'ouvrir une porte en courant les mains attachées et les bras mécaniques désactivés. Je suis donc dos au mur quand je me retourne, littéralement également. Je suis seule, enfin si on exclut le petit lézard proche qui lui peut passer par une fente dans la cloison pour continuer son chemin...
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            Depuis combien de temps...
            Une lancinante douleur fulgura sa poitrine et la ramena soudainement à la réalité. Son environnement immédiat était sans dessus-dessous, des planches de bois éventrées, des cloisons défoncées et non loin, quelque chose prenait feu. Sloth se rendit compte qu'elle avait momentanément perdu connaissance et que la cause saillait de son épaule gauche.

            - Vous vous êtes empalée sur cette barre de fer, commenta la voix faible du vieil Vice-amiral éborgné.

            - Merci de souligner l'évidence... Cette rouquine...

            - Vous souriez.

            - Pourquoi ne sourirai-je pas ?

            - Elle vous a battu.

            - Dixit celui qui est vautré par terre, un œil en moins. Elle s'est enfuie, il y a une différence. Et puis, me faire battre, je ne demande que ça. Elle aurait dû achever le travail au lieu de détaler comme un lapin...

            Sans cure de la douleur qui lui suppliciait l'épaule, Sloth amorça un mouvement vers l'avant. Avec un horrible bruit de succion, elle extirpa la barre de son corps libérant par la même occasion un flot de sang. Ses premiers pas furent vacillants, sans compter que le plan du navire semblait être maintenant de traviole. Quelque chose avait dû se passer pendant qu'elle avait perdu connaissance...
            S'aidant de divers supports, elle se fraya un chemin jusqu'au foyer de l’incendie qui s'étendait non loin d'eux. Apparemment, c'étaient les vestiges d'une cuisine et les flammes du four alimentaient maintenant une partie des cloisons. Pendant de longues minutes qui lui parurent une éternité, elle maintint la barre dans le feu, la retournant de temps en temps comme si elle y grillait une quelconque viande. Même si ça capacité lui permettait d'extirper la douleur, elle ne saurait être suffisante pour arrêter l’hémorragie. Cette blessure, il fallait la cautériser avant de se lancer à la poursuite de Jacob. En espérant que le puant Moloch ne lui mette pas la main dessus avant.

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            Même hors de sa vue, tu ne saurais à la mort.
            Surtout pas quand elle se nommait Moloch. Dos au mur, c'est atterrée que la prisonnière vit fondre sur elle le Colonel d’Élite au parfum de macchabée. Semblable à une énorme masse, son poing caressa la tête de Yanagiba et manqua de l'enfoncer comme un clou. Encore heureux, ils étaient au dernier niveau, en dessous, c'était la mer.
            L'eau, d'ailleurs, Moloch en avait dû braver pour arriver là comme le prouvait son pantalon complètement trempé. Le navire tanguait à tribord et coulait. La situation était devenue plus chaotique si toutefois c'était possible. Sporadiquement, des ordres beuglés par des voix désincarnées d'officiers hurlaient de mettre les canoés à la mer et d'évacuer le mastodonte.

            Dégageant un passage à coup de pied pour se frayer un chemin, le Moloch jura de mécontentement. Quand il s'agissait de sauver leur peau, les hommes du rang pouvaient faire preuve d’étonnantes initiatives. L'eau arrivait à ses genoux et la progression était difficile, surtout avec Yanagiba dans ses bras. M'enfin, relativisons, il la portait, pas à l'image du prince charmant des légendes mais comme un vieux fermier le ferait avec un sac de fumier. Qu'en était-il de la bombe de l'agent Leek ? Toute cette eau ne l'avait-elle pas rendue inefficace ? Pourrait-elle toujours souffler le navire mourant ?

            - Ah vous voilà ! grinça Leek quelques minutes plus tard.

            - Ne me dites surtout pas que j'en ai mis du temps ou je vous en colle une, Leek !

            Le Moloch était arrivé à destination. Au dernier niveau directement sous la proue se trouvait le bateau miniature de cinq places maximum dont parlait l'agent. L'ouverture mécanique qui permettaient au navire de rejoindre la mer était entrouverte et bloquée. Sûrement quelques circuits de grillés, encore un effet de l'eau de mer. D'un coup de pied blasé, le Colonel défonça les deux battants de la porte. Leek prit place ainsi que Yanagiba qui commençait à émerger de son coma. Une poussée à la poupe permit de faire glisser le bateau sur ses rails et le jeter à la mer. Les roues à aube se déployèrent et depuis le mastodonte, le Moloch les observa s'éloigner avec une expression satisfaite. Il était temps de jouer la partition finale se dit-il en sortant la commande de la bombe de Leek.

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            Au-dessus de lui, Moloch ne se doutait pas que quelqu'un d'autre nourrissait les mêmes objectifs que lui. Après avoir pasteurisé sa blessure et confié le vieil Vice-amiral aux Marines fuyant le sinistre, Sloth survolait à présent le mastodonte. Des coussinets, elle en avait aussi sur la plante des pieds ce qui lui permettait de repousser l'air et de défier la gravité. Un peu comme cette technique du Cipher Pol qu'elle avait vu à plusieurs endroits du monde.

            Les mains levées vers le ciel depuis plusieurs minutes, elle contractait une immense quantité d'air. Un profane pourrait penser qu'elle adressait une quelconque prière à un dieu céleste et pourtant... de divinité, elle ne vénérait que celle représentée par la Faucheuse. Elle avait tant espéré que le combat avec Jacob serait celui qui lui offrirait la béatitude tant espérée. Certes, du plaisir, elle en avait pris mais voilà, son adversaire obnubilée par sa mission n'avait pas donné le meilleur d'elle-même. Elle s'était enfuie à la première occasion et ça, c'était impardonnable. Pleinement jouir du combat signifiait-il trouver un adversaire qui ne vibrait que pour combattre également ?
            Dans ce cas, sa quête durerait encore un moment. Mais elle n'en démordait pas, tôt ou tard viendrait l'adversaire providentiel tant attendu. Mais pour Jacob et compagnie, le chemin s'arrêtera là, pensa-t-elle en refermant ses paumes sur la phénoménale quantité d'air réduite à la taille d'une orange.

            - Forever Goodbye !



            Nul pot de vin ne saurait me corrompre.
            Avec cette existence, vous devez rompre.
            Sur votre sort, cessez de vous appesantir.
            Ravalez vos larmes, préparez-vous à partir.

            Roxburghe Ballads Collection.


            Hey Invité...Tu... Voudrais bien ... essayer de me tuer ?


            La bonne, la brute et le punk. [1626] Sloth-imagesia-com-2zrx-large_imagesia-com_cd5m_large

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            Ils l'ont fait.

            Le navire coule comme prévu, donc très vite.

            Lilou a l'air plus grande, elle a l'air d'être le sommet d'une montagne que je ne pourrais jamais atteindre, moi, Kiril, alourdi par le poids de ma queue que je porte sur l'épaule avec difficulté. L'eau menace mes bottines pas imperméable pour un sou, il doit avoir quelques petits trous dedans, et je sens les effets du point faible du fruit du démon s'éveiller en moi, défier toute la force que je peux, crois avoir, et la battre à plate couture. Il reste néanmoins le boss du jeu, ma volonté.

            Celle du simple et tout ce qu'elle souhaite, c'est de ne pas ralentir ma rousse. Je fais alors des plus grands pas, et remonte à son niveau, à sa droite. Pour l'instant, la priorité est d'échapper à l'eau. Malgré les nombreuses bouges et tontures du bateau, il est absolument impossible pour ces structures d'évacuer l'eau. Parce que Yarost est un bon élève, et que j'avais prévu le coup.

            Quant à nos positions... Le bateau est gigantesque et je ne connais rien des codes d'architecture marine mais mes châsses avaient déjà caltés les quelques instruments de torture (de médecine, aussi) qui se bousculaient pour aller vers la partie immergé du navire. On devait être sur l'entrepont. La partie des blessés, sur un bateau, la partie alors où il devrait y avoir une écoutille pas loin, nous permettant de remonter vers le premier pont. Mais Lilou court sans regarder.

            Je la prends par le bras en changeant de chemin, elle ne semble pas comprendre. Mais on ne trouvera jamais les trappes si on continue d'aller vers les bordes, parole de charpentier. Je coupe donc la poire en deux, en courant en diagonal, on sauve notre peau et on cherche des écoutilles.

            REGARDE EN HAUT, CHERCHE UNE TRAPPE

            Dans un navire normal, sur l'entrepont, il y en avait à peu près tous les douze mètres. Lilou n'a pas mis longtemps avant d'en repérer une, déjà ouvertes, et de sauter agilement pour atteindre ce qui devait être le premier pont. Je lui tends mes restes de Komodo et fais la même chose avec mal, l'angle qu'a pris le navire ne sera plus supportable d'ici quelques secondes à moins d'avoir des chaussures qui adhèrent au sol.

            Et le pire dans tout ça, c'est qu'en regardant le pont, je me rends compte que nous nous trouvons seulement à la deuxième rangée de batterie. Il y a, une écoutille juste au dessus de la première, mais impossible à atteindre à moins de clouer celle que l'on vient juste de franchir. Et les personnes qui l'ont utilisés avant nous devaient être tellement paniqués qu'ils l'ont carrément éclaté.

            Je regarde Lilou... désolé. Je connais mieux que personne l'architecture d'un bateau, et même si on trouve un moyen de franchir l'écoutille juste au dessus de nous menant à la première rangée de batterie, celle qui nous ramènerait à la surface est censée être beaucoup trop loin pour qu'on puisse imaginer y arriver à temps.

            Son regard se perd une seconde. Puis elle me rend ma queue. A la seconde où je l'ai dans les mains, elle me projette vingt mètres plus haut, à travers des ponts, jusqu'à ce que j'atteigne la couverte. Les coups de pied de Lilou sont destructeurs. J'agrippe la muraille à bâbord d'une main, la queue de l'autre, je tourne la tête parce qu'évidemment m'effleure l'idée d'aller la chercher et je vois l'eau menaçante s'élever comme une barrière infinie rendant impossible son sauvetage. Par chance, mes châsses dévient vers la gauche où je vois Anaha Douri préparer l'inévitable... Fruit des coussinets de merde. Je dois aller chercher Lilou...

            KIRIL !

            La voix de Nounours ? L'Attrape-Rêve est donc là... juste là où on l'avait prévu. Je fronce les sourcils. Agacé. Et en colère.

            AIMÉ ! A BÂBORD TOUTE !

            Anaha semblait déterminée à tout faire sauter... Alors c'est ça... Il n'y a aucun moyen d'éviter tout ça ? Aucun ?

            VA TE FAIRE EMPOUTRER , SLOTH !

            J'enrage. L'insulter est donc la seule chose que je puisse faire ?

            Claw Point

            Forme ultra-offensive, hein, tu parles... C'est celle-là même qui va te permettra de fuir.

            Si je meurs, tu m'en voudras certainement pendant toute la vie que j'aurais en Enfer. Mais c'est toi qui as commencé, Rousse...
            Mais, je me rends compte d'une chose. Peu importe le nombre de fois où je t'ai tenu tête, au final...
            J'ai toujours fini par céder.

            Mes griffes trouent la couverte jusqu'à atteindre le bordage où l'Attrape Rêve est visible. Nounours a respecté mes ordres, je le vois en position pour s'éloigner à toute vitesse. Je saute sans mal et atterri sur mon navire.

            Et Lilou ?

            Linus ne l'a pas bégayé.

            Je leur lance mes deux jets dials en feignant de ne pas l'avoir entendu. Mais mon coeur si. Et mon cœur me serre un peu plus à chaque fois.

            Équipez les jets.

            Pour seule réponse. Le temps que je me dirige vers la proue, l'Attrape-Rêve avait déjà gagné une vitesse d'au moins 20 nœuds. En plus. Et au loin, le gigantesque navire avait explosé avant même d'être totalement immergé. Je n'ai pas regardé. Linus, lui, si. Et Linus, fou de rage se jette sur moi en me foutant la beigne la plus douloureuse qu'on ne m'a jamais foutu.

            Je m'effondre sur le plancher mais ça ne l'arrête pas, coups sur coups, je sens mes dents se déloger et ma peau se couper. Nounours l'arrête, silencieux, de ses gros bras, avant que je ne devienne un autre. J'aurais pu utiliser mon haki, hein... Mais je n'ai aucun droit de refuser les coups... Aucun.

            Lève-toi, Kiril. Et Linus, regarde un peu par là. Je suppose qu'accoutrée comme ça, ça ne peut que être la nana qu'elle cherchait.

            Je me relève en ignorant la phrase qu'il a mise au passé, en essayant de toutes mes forces du moins, et constate. Une femme menottée et un autre mec en barque à moteur.

            Vitesse ?
            8 nœuds pas plus.
            Qu'est-ce qu'on attend ?

            L'Attrape-Rêve est un monstre de vitesse équipé des jets, on n'a pas mis longtemps avant d'atteindre le fuyard et de les déséquiper. Accoudé à la muraille du bateau, je regarde le type avec dédain. Je suis en colère. Et je m'excuse déjà car ma colère va me contraindre à faire quelque chose que je n'aurais pas fait, en temps normal.

            Je m'occupe de ça.

            Je saute de l'Attrape-Rêve à l'embarcation sans qu'il ne puisse faire grand chose. Mon aura devient noire compacte et j'attrape l'homme par le cou, d'une main infectée de haki. Celui de la première fois. Celui de Dead End. Celui que j'ai eu quand j'étais Kiril le... Saigneur. Elle le serre sans pitié, je le déteste sans raison... Je les déteste, tous... Tous ces chiens du gouvernement. Alors...

            KIRIL ! TU PENSES QU'ELLE REVIENDRA SI TU TE METS A ETRE CE QU'ELLE N’ARRÊTAIT PAS DE TE DIRE QU'ELLE NE SUPPORTAIT PAS !? UN CON !

            Et avant que je ne m'en rende compte, je me mets à pleurer. En même temps, je lâche l'homme qui tousse à s'en faire exploser les poumons. Quelques secondes de plus et il mourrait. Certainement. En déliant machinalement les liens de la femme, Rei, je regarde enfin le résultat de l'attaque de Sloth. Rien... L'Océan.

            Rei remonte avec moi. Du moins, avec mon spectre. Kiril est autre part. Ailleurs.
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