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La bonne, la brute et le punk. [1626]

Rappel du premier message :

Un bateau nommé Alcatraz. Il vogue sur grandline aussi lentement qu'un cortège funéraire, pour bien des raisons. À l'intérieur, cela fait des mois que je suis dans ma cellule à me demander si ce navire n'est pas plus ma prison que tout autre. Je ne saurais dire si on a stationné longtemps ou pas à un endroit, bien évidemment je n'ai pas de vue sur l'extérieur. Je n'ai conscience du nom de ce navire que parce que j'ai tendu l'oreille et écouté une conversation.

S'il y a un avantage a tout cela, c'est que j'ai eu largement le temps de me sevrer de mes cigares spéciaux vu que je n'ai pas touché a quoi que ce soit qui ai de près ou de loin du tabac ou toute autre chose de combustible depuis un nombre de jours que je ne saurais définir. D'un autre, ça ne m'empêchera pas de recommencer à fumer une fois sortie pour fêter celle-ci, si ça arrive un jour bien évidemment. Je vais aussi me forcer aussi à reprendre du poids, c'est vrai quand on dit que la première chose que l'on perd, c'est le fessier et la poitrine... Pas que cela me gêne réellement, mais au moins quand j'avais un bustier bien serré ça donnait autre chose à regarder que mes bras et mes jambes mécanisés. Ils auraient pu au moins avoir la décence de me laisser faire réellement du sport d'ailleurs... J'en suis arrivée à un point ou j'accepterai n'importe quoi, même les propositions les plus vulgaires ou humiliant rien que pour sentir mes muscles revirent.

Cela ne veut pas dire que les conditions de détention sont mauvaises, je ne suis en rien maltraité. Mais quand même, ce n’est pas un peu de marche de temps en temps qui va remplacer mes habitudes de marine, le sport régulier et surtout qui vont entretenir mon corps. En plus, j'ai pris du ventre, à moins que ce soit mon imagination ? Enfin bref, je pense que je pourrais difficilement tomber plus bas... Enfin si, mais j'espère juste que ça n'arrivera pas.

Enfin soit, dans le calme le plus absolu, on passe à une autre journée qui s'annonce sans aucune saveur. Le temps semble calme et la mer suit donc... Enfin pour une journée sur la route de tous les périls j'entends. Un tour aux toilettes obéir à la nature et rendre une fois encore mon petit déjeuné... Oui j'ai le droit d'être malade. Personne n'est immunisé à ces horreurs qui rôdent dans l'air et bien que je sois bien moins maniaque qu'à l’époque, j'ai déjà dû compter plusieurs fois toutes les taches, éraflures et autres choses du même acabit dans ma cellule. Je profite qu'un garde vienne m'apporter mon repas pour lui demander finalement, on ne sait jamais.

"Je peux savoir pourquoi je ne fais pas d'exercices physiques plus intenses ?"
"Parce que vous n'avez pas demandé à en faire."
"..."

Si j'avais le contrôle de mes bras à ce moment-là, ils se seraient inexorablement mis sur mon visage dans un geste significatif. Dans un sens, c'est ma faute quand même... Un petit soupire plus tard.

"Donc, je le demande."
"Bien, mangez maintenant."

Il vient réactiver un de mes deux bras, tout en restant par la suite hors de la portée de celui-ci ce qui est inutile vu que je ne compte pas en profiter pour tenter de l'étrangler. Quelques heures plus tard, j'ai enfin le droit d'aller à la salle de musculation en principe réservé à l'équipage, sous bonne garde évidemment. Si je pensais que ça pouvait autant me manquer... Enfin soit, je profite du temps qui m'est imparti. Des heures à suer dans une ambiance tout ce qu'il y a de moins féminin et où je me rends compte que j'ai effectivement beaucoup d'heures d'exercices à rattraper. Finalement, je me mets à avoir un petit sentiment de nostalgie et vais au hublot contempler un peu la mer... Tient c'est drôle, c'est une idée où ? J'ai l'impression de voir une petite embarcation avec une certaine rousse dessus... Du coup je fais la chose la plus idiote que mon esprit arrive à concevoir dans l'instant, s'il est intervenu ce qui n'est pas encore sûr.

"Qu'est-ce que vous faites ?!"
"Je fais coucou à une hallucination..."
"Comment ça ?!"

Et c'est ainsi qu'il va voir ce que c'est que ce délire... Allez savoir si ça en est un d'ailleurs.
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Tout devient étroit. Comme une sensation que l'issue qu'on se prépare n'est qu'une illusion. Tout du moins, c'est comme ça que je le ressens maintenant que je suis confrontée à l'inévitable, avec devant moi une trappe qui ne s'ouvre pas et derrière un colonel d'élite qui veut ma peau. Tant pis pour le reste, il faut juste que Rei s'en sorte, car avoir fait tout ça pour rien n'aurait plus aucun sens. C'est comme ça que je lance un dernier regard à Kiril, et un dernier sourire pour l'accompagner, avant de le catapulter à travers les planchers au-dessus pour lui faire gagner la liberté. Il n'y a que comme ça qu'il arrivera à faire ce qu'il faut, tandis que je me retourne.

J'ai à peine le temps de faire ça quand le navire est secoué par une onde de choc immense. Je croise le regard du Colonel face à moi qui comprend lui aussi ce que ça veut dire. Sloth a décidé d'envoyer ce navire par le fond, qu'importe comment elle s'y prendra et qui est à bord. C'est à croire qu'en s'y engageant, ils n'avaient pas prévu de se faire des amis. J'esquisse un sourire à Moloch, ça doit le tanner. Mais c'est la vérité.

Voilà pourquoi tu échoues.

Et la seconde d'après, l'espace se remplit d'eau, et je me prends dans les poumons une vague entière d'eau salé qui me brule l'intérieur de la gorge. Je ne tiendrais pas bien longtemps comme ça, et l'issue est si loin. Il n'y a pas que moi qui y perds, car quand j'ouvre enfin les yeux pour tenter de voir où je patauge, Moloch se trouve face à moi et sent qu'il va y rester. Il n'entend pas me laisser m'échapper, car quand je décide de remonter par l'issue où j'ai envoyé Kiril, lui me saisit par la taille et me renvoie derrière lui. Une partie de mon air m'échappe quand je rencontre le sol. Ou un mur ? Je ne sais pas, maintenant que le navire sombre, le sol est au plafond, ou l'inverse, je n'en sais strictement rien.

Tout ce que je sais, c'est que je n'ai aucune envie de m'éterniser ici. Nous sombrons toujours autant, et le navire craque, sinistrement, plie par le poids de l'attaque qu'il s'est pris. Il est comme éventré en son centre et s'échoue comme il est censé le faire. Sauf qu'il n'y a aucune terre pour le récupérer, à part le fond de la mer qui n'attend que nous.

Le temps passe si vite, et si lentement en même temps paradoxalement. Ça ne doit faire qu'une petite minute, à peine, que nous y sommes et j'ai l'impression d'y être depuis des heures. Des heures à regarder pour chercher une issue, tandis que Moloch cherche à me tuer. Il fonce vers moi, défonce la paroi qui me retenait juste que là alors que je m'esquive. Mais l'un comme l'autre, nous nous retrouvons aspirés par l'ouverture qu'il vient de faire, forcés de disparaître dans un long couloir qui n'en finit pas. Tous ces objets qui flottent, nous nous les prenons dans le mille, manquant à chaque fois de nous assommer. Et Moloch aimerait vraiment bien m'assommer tout court au passage, histoire de me noyer comme il le faut. Je réussis à passer mes jambes autour de lui, et à l'immobiliser comme je le peux. Et je sens bien qu'il fait appel à son haki des rois pour se protéger de moi, pour tenter de me déstabiliser, sans que ça marche.

Aspirés, toujours, nous terminons par sortir. Un souffle puissant nous éjecte bien plus vite pendant que le navire explose. En tout cas, ni l'un ni l'autre ne sommes encore pris entre les murs du navire, c'est déjà ça j'imagine... Quand nous levons les yeux, déjà à court d'air pourtant, c'est pour voir que la surface est loin. Si loin. Il semble que pour la gagner, il faudra faire plus qu'un effort. Relâchant Moloch, je finis par brasser l'eau autour de moi pour regagner la surface. Sauf que quelque chose m'agrippe la cheville, m'empêchant de monter. Je bats des jambes sans que ça ne suffise à me libérer. C'est Moloch qui désire par-dessus tout m'empêcher de survivre. Il fait son métier, je crois, même si vouer une haine semblable à une illustre inconnue, c'est pas ordinaire... En tout cas, ce qu'il peut m'emmerder. Et si lui doit sombrer, autant m'emporter avec lui, c'est ça qu'il doit se dire...

Mais ça ne se passera pas comme ça. Je l'ai vu dans le regard de Kiril, que si je ne survivais pas à ça, il s'en voudrait toute sa vie. Et je sais que Rei ne s'en remettrait pas si je devais y rester pour qu'elle soit libre. Ça ne se passera donc pas comme ça, qu'il le veuille ou non. Je me baisse, lui attrape sa main couverte de cloque, et lui adresse un sourire. D'un geste vif, mon poing libre vient s'écraser contre son nez, qui craque d'un coup sec. Un filet de sang apparaît, s'échappe, alors qu'il est sonné brièvement par ce que je viens de faire. Ça me suffit à concentrer mon lancé, et à le balancer, lui aussi, vers la surface comme il ne s'y attend pas. Peut-être que personne ne l'attend en haut, peut-être que personne ne l'attend nul part, mais à défaut de mieux, je peux au moins lui donner ça.

Et est-ce que je peux le faire une seconde fois ?
M'agrippant à un morceau de bois qui semble ne pas vraiment flotter, je concentre mes dernières forces dans mon poing. Un poing d'air, voilà ce que je veux. Moloch n'est plus qu'un objet vague au-dessus de moi, on s'est déjà perdu de vu. Et je dois regagner la surface pour de l'air. Bordel... Je n'ai jamais autant rêvé de respirer que maintenant. Mes dernières forces, n'est-ce pas ?

Ma concentration est faible, et ma vue se brouille au moment où j'y pense le plus fort. Mes poumons se creusent et me font un mal de chien, ils me brûlent comme jamais auparavant. Ce n'est rien comparé à la douleur que je ressens dans tout le crâne.

Est-ce que j'y arrive ?

Tout ça me semble flou, mais je reste accroché au bois, le serrant si fort que mes bras me hurlent de lâcher prise. J'ai failli le faire une fois, lâcher prise. Devant l'immensité de l'océan, devant l'inévitable, c'est sûrement ce qu'il y a de plus logique à faire. Abandonner. Je ne gagnerais jamais sur GrandLine, ni contre elle.

Et le froid me mord la peau, me griffe le visage humide, mes cheveux me retombent devant les yeux alors que ma tête est toujours posée contre le même morceau de bois. Je tousse, le sel me brûle la gorge là où l'air me lacère les poumons. Je recrache l'eau que j'ai respiré malgré moi, et ouvre un œil surpris d'avoir réussi... Mes doigts accrochés de toutes leurs forces sur mon rondin qui tient à peine le coup, je manque de replonger quand il coule à moitié. Mais pas question. Pas maintenant que j'ai le droit de vivre. GrandLine ne m'aura pas cette fois, il faut croire...

Punk ? Punk. Ma voix s'étouffe à moitié alors que je crache à nouveau. Je parlerais pas pour le moment. Même si au fond, je n'attends que lui.

Que toi.

Hey, Punk, t'es ou ?
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Le navire reste immobile, mes ordres. J'offre mon dos au passé, mon cœur. Passé, hein... Linus est à l'autre bout de l'Attrape-Rêve et, je l'imagine m'insulter de tous les noms, recroquevillé sur lui-même. S'il avait eu une arme vingt minutes avant, j'aurais accepté mon sort. Parce que c'est moi qui aurais dû la mettre à l'abri, c'est moi qui aurais dû effacer mon existence. Elle, elle avait encore beaucoup à accomplir. La colline qu'on avait dit.

Kiril ?

Je m'en rends compte, maintenant. J'ai choisi de la laisser alors que je l'ai vu, j'ai vu la mort dans les mains de Sloth, et je l'ai laissé... J'ai fui comme un lâche alors que je lui ai promis... Je lui avais promis d'être là, de la protéger. Dans notre correspondance, sur Hungeria, sur ce bateau lui-même. L'Attrape-Rêve. Son bateau. Je lui avais promis. Et me voilà seul maintenant, je lui tourne le dos par peur... par honte. Où es-tu ? Lilou...

Kiril, on va perdre le vent si on reste...
Pourtant c'est ce qu'on va faire Nounours.

J'accepterai que tu me gueules dessus, que tu me frappes de toutes tes forces parce que je t'aurais trop embêté. J'arrêterai de te dire que tu es chiante, j'arrêterai d'être un con, de te taquiner tout le temps. On ira où tu voudras, sauver qui tu voudras, on ira sauver tous les opprimés de la terre, même, si c'est ce dont tu as envie alors, s'il te plaît... Reviens...

Kiril, si on se dépêche p-
J'ai dit on reste ici Aimé !

J'ai levé le ton. Pour la première fois, sur lui.

Il s'en va silencieusement.

Je soupire et passe la main sur mon front en sueur. Elle tremble. Ma main. Elles tremblent. Mes. De quoi ? De tristesse ? De colère ? C'est ça, je dois être en colère contre moi. Si seulement c'était possible de remonter le temps... J'aurais pris sa place, je l'aurais fait vivre. Non, je l'aurais dissuadé de les infiltrer, même, je lui aurais évité des blessures, et plus encore. Doucement, je pose mon regard sur son amie... Est-ce qu'elle en vaut la peine ? Ta vie contre la sienne... Je la jette à la mer ! ... Tu m'en voudrais sûrement pour ça, hein ? Tu imagines alors comme je t'en veux pour avoir fait ce que tu as fait ? Mais si tu reviens, je te pardonnerai tout, je ne t'en voudrai plus, tout ça sera au passé, mieux, rien de tout ça n'aura existé. Alors s'il te plaît Rousse, reviens...

Mes châsses se perdent dans les cheveux de Rei qui regarde au loin, les coudes posés sur la muraille. Elle regarde là-bas, là où son Enfer que je refuse de voir s'est effondré avec toi. Elle aussi doit m'en vouloir. Comme Linus. Elle a du comprendre. C'était ton amie ? Hm... Rei. C'est son prénom. J'ai appris, quand Nounours lui a posé des questions en la libérant de ses liens, qu'elle est en fait la fille de Yanagiba, l'ingénieur qui a posé les roues à aube sur l'Attrape-Rêve. Mais c'est tout. Je ne veux pas en savoir plus. Je ne peux pas. Mon cerveau ne se concentrera pas sur autre chose tant que...

Eh, punk.

Je me retourne, surpris. C'est Nounours.

Nectar ?

Je prends la bouteille qu'il me tend amicalement, puis une grande gorgée. Il s’assoit bruyamment et je ne mets pas longtemps avant de faire comme lui.

Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Je vais aller tuer Anaha Douri.
Oh rien que ça ?
T'es pas obligé de me suivre. Ni Linus d'ailleurs. Je prendrai la chaloupe, et toi tu l'emmèneras jusqu'à Alvel. Il sera en sécurité là bas.
Proposition déclinée. Jusqu'à la mort, l'aminche.

Qu'il dit avant de me reprendre la bouteille et de boire à son tour. Il m'arrache un sourire, finalement. Peut-être le dernier.

Rei Yanagiba qui était restée silencieuse jusqu'à présent libère un cri qui arrache le silence installé entre Aimé et moi.

C'est... C'est Lilou !

Je me lève d'un bond, avale les quelques mètres entre elle et moi et regarde à l'horizon. Mes yeux s'écarquillent. D'ici je vois ses bras fragiles lutter autant que possible pour ne pas lâcher la fine planche de bois qui lui permet de ne pas couler.

Nounours, le bateau !
Je t'avais dit qu'on perdrait le vent si on restait ici !
Rah ! La chaloupe, alors !

Je saute entre les deux coques de l'Attrape-Rêve alors que Nounours et Linus se chargent de détacher les gros nœuds qui la retiennent prisonnière. Je place mes jets dials à l'arrière pour ne pas perdre de temps et dès que le dernier nœud est défait, je décolle en sa direction.

Kiril, attends !

Rapidement, rapidement... Le plus rapidement possible. Sans perdre une seconde. Dans son état, je le sais qu'une seconde est précieuse. Peut-être que je me suis trop pressé ? Et si elle tombe ? Je ne pourrais pas aller dans l'eau, moi, alors j'aurais gâché ma seule chance de la sauver. Peut-être que j'aurais du prendre Nounours ou Linus avec moi ? Même Rei ! Pourquoi est-ce que c'est toujours comme ça, foncer sans réfléchir ?

La chaloupe ne s'arrêtera pas, les dials la font surfer sur l'océan à cause de la vitesse. Je n'aurais pas non plus le temps de les enlever. Ce sera notre troisième balade en barque, Lilou. Tu te souviens ? Boréa, Hungeria ? Et maintenant... nulle part ?

Je la vois de mieux en mieux et je suis de plus en plus inquiet de rater sa main.

Je ne la raterai pas.

Je ne te raterai pas.

C'est une promesse.

Tenue. Ma main attrape son bras dès que j'arrive près d'elle, puis la soulève pour la ramener à bord. J'écarte ses mèches mouillés qui cachent ses yeux. Ils sont fermés.

Tu.. Tu es réveillée ? Lilou ?

Ma paume couvre ses lèvres et la faible respiration qui la caresse suffit à me faire pleurer. Encore une fois. Je me rends compte que je la déteste vraiment. Alors, je la prends dans mes bras.

Espèce d'imbécile.
    Je me réveille, que ba passe-t-il ? Ah oui, le navire qui prend l'eau, mais là, c'est bien plus calme... Enfin presque. Je les vois, ils m'ont sauvé, c'est ça ? J'utilise mes forces à peu près conservées pour me mettre à genoux et voir la situation. Il n'y a pas de navire-prison à l'horizon, juste des débris d'épave plus loin ce qui semble logique en réalité. T'il y a eux... Je les regarde droit dans les yeux bien que l'un semble plus occupé à en calmer un autre.

    "Yanagiba Rei, merci, j'imagine ?"

    Le plus proche de moi balaye une réponse, il semble y avoir eu un gros problème au vu de l'atmosphère ambiante, je ne vois pas la personne que je cherche particulièrement.

    "Où est Lilou ?"

    Évidemment, c'est un peu la question qui fâche, mais je ne pouvais pas savoir. Je le ou les laissent se défouler tout en restant dans un calme digne d'un sous-officier de la marine même si je suis plus déchue qu'autre chose en ce moment.

    "Jusqu'à preuve du contraire, elle peut nager. D'ailleurs en parlant de ça, j'aimerais bien retrouver l'usage de mes membres si possible."

    Il faut un certain temps avant que cela soit fait, je les remercie sans un mot, être en vie est une première raison évidente pour cela, la seconde c'est ma liberté ce qui est tout à fait bien aussi. Il commence à y avoir des débris qui s'accumulent au loin, comment a-t-on pu aller aussi loin aussi vite ? À moins que j'ai était inconsciente plus longtemps que je ne le pense ? J'essaye d'attraper le premier objet qui ressemble à une longue-vue, elle a subi bien pire sur le Léviathan, elle ne va pas se faire avoir par un simple navire qui sombre quand même ? D'ailleurs, ça me rappelle sur Kamabakka quand on a fini sur l'océan en robe à cause de leurs jeux... C'est à la fois proche et loin comme souvenir. Ainsi je scrute l'horizon dans l'espoir d'avoir une bonne nouvelle. Finalement, je crois apercevoir la silhouette de l'écorché, sans en être sûr, qui fait la planche ce qui n'est pas forcement une mauvaise chose. Puis finalement juste après...

    "Une rousse à la mer !"

    Une petite ellipse plus tard, ce que je ne sais pas encore être l'attrape rêve, je les aide à remonter à bord. Je manque quand même d'exercice, mais là, c'est un peu fort pour une reprise un navire qui sombre avec grand remfort d'explosif.

    "Décidément, on est des aimants à problèmes... Sinon tu fais qui de beau mise à part sauver la peau de tes anciens collègues ? Ah ! Tu me présentes aussi à tes amis... Collègue ? Compagnons ? Insérer le terme approprié."
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    J'entends rien. Mais je suis presque sûre qu'il m'a insulté. J'ouvre un œil en sentant son étreinte et en percevant son souffle haché par le soulagement. Alors que nous regagnons péniblement l'attrape rêve et qu'Aimé reprend le vent que nous avons failli manqué, je gagne le bord et m'assoie péniblement à même le bois. Rei n'est pas loin, et pourtant, l'audition ne me revient pas du tout. Mélangé à la fatigue qui use mes muscles et la sensation que le sel m'a asséché de l'intérieur. C'est bien la seule chose que je suis capable de dire en regardant mes confrères tourner autour de moi : J'ENTENDS RIEN. QU'EST-CE QUE TU DIS ? J'ENTENDS SUPER MAL.

    La voix de Rei n'est qu'un écho très lointain, un murmure sur lequel je me concentre. Elle est comme elle a toujours été, simple, et bien présente à mes côtés. La voile se tend fort, le bateau démarre, et je la regarde en plissant les yeux, essayant de comprendre les mots qu'elle me répète. Je crois qu'elle parle de mes amis, et d'aimants à problème, mais je ne suis pas bien sûre :

    J'AI DE L'EAU DANS L'OREILLE JE CROIS ATTENDS. Je secoue la tête la douleur est insupportable, alors j'arrête dans la foulée. Je manque même de tomber dans les pommes sous l'effet qui me vrille le crâne. Sloth aura emporté avec elle une partie de moi : AH NON. AH BAH NON HEIN, C'EST EMBETANT. KIRIL ? EH KIRIL, ON AURAIT BESOIN D'UN MEDECIN ICI. J'ENTENDS RIEN.

    Lui m'entend très bien, me lance un regard qui en dit long sur ce qu'il pense genre « tais toi un peu arcassienne et baisse d'un ton, tu parles trop fort ». Mais ça je ne peux pas le comprendre parce que le propre son de ma voix m'arrive comme étouffé dans du coton.

    EH TU M'ENTENDS TOI ? Que je demande à Rei qui manque de chavirer parce qu'apparemment j'ai parlé trop fort. Ses lèvres articulent quelque chose : QUOI ?
    OUI LILOU, ON T'ENTEND, ARRETE DE CRIER.

    Je lui fais un grand sourire, lève mon pouce pour lui dire que j'ai reçu le message. Ça va peut-être revenir, j'en sais rien. J'espère. Sans perdre la risette sur mes lèvres, je me tourne vers le punk qui retrouve apparemment des couleurs. Il a du s'en faire. Nous filons vers quelque part, nous éloignons progressivement d'un des moments les plus dures que nous aurons eu à traverser, à la recherche de quelqu'un capable de rafistoler une queue coupée et une oreille percée. Ça me semble pas si mal comme prochain objectif. Et malgré la fatigue, ça va.

    Bizarrement, avec Rei à mes côtés maintenant, j'ai comme l'impression de reconstruire quelque chose. Un sentiment que j'ai laissé à bord du Léviathan quelques mois plus tôt, en retournant ma veste par colère, devant le pire. Ça me fait du bien. Même si l'équipage est atypique, fait de pièces rapportées, il est une espèce de Puzzle qui se monte progressivement, avec l'aide de toutes les personnes qui y passent en y amenant les morceaux qui manquent. Combien de souvenirs vais-je recroiser dans les mois à venir ? Comme Rei, qui fut mon élément le plus important sur mon équipage, un bras droit inestimable. Et combien d'autres vais-je créer ? De rencontres faites sur le pouce ou qui dureront pendant des années. Jusqu'à quel point le punk m'aidera à marquer le monde de ma main et faire ce qui me semble juste ?

    Jusqu'à la Colline, tu disais, et jusqu'à ce que j'en ai marre de fuir. Mais de cette vie, je suis capable d'en manger plus de la moitié, et peut-être plus encore avec du courage et de la volonté. M'énerver pour rien, m'offusquer pour tout, et bondir sur la moindre injustice qui se dressera sur mon chemin. J'irai courir après tous les esclavagistes qui détruiront des familles en sonnant la cloche de la fin, j'irai renverser tous les royaumes qui se complairont dans ces inégalités à vomir. Et la Colline ne sera pas toujours d'un assez grand réconfort à la fin, qu'un vague rêve auquel s'accrocher alors que nous vieillirons dans un monde profondément pourri, comme une pomme dévorée à plus de la moitié par un vers toujours aussi affamé. Et jusqu'à quand cette motivation sera la tienne, Kiril ? Jusqu'à quand vibreras-tu de la même manière que moi en te dressant contre ce qui n'a pas de sens ?

    Jusqu'à quand tu arriveras à suivre, Punk, hm ? C'est peut-être ça qui m'inquiète le plus. Le moment où ça perdra sens pour toi, et ça en aura encore trop pour moi, et que tu te lasseras de m'accorder ces caprices qui n'en sont pas.
    On verra sûrement. On verra jusqu'à quand le bourdonnement à mon oreille continuera, pour sa part. Et si d'ici là, tu seras toujours à mes côtés, avec Rei pour m'épauler.

    Si c'est son but. Et si elle en a un à réaliser.
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    Il émergea des profondeurs de Grand Line dans lesquelles Jacob l'avait envoyé en lui cassant un nez en prime. Même s'il se savait condamné depuis longtemps déjà, le Moloch n'aurait jamais pensé autant apprécier le plaisir et la simplicité d'une respiration. Il aspira goulument l'oxygène providentiel avant de s'accrocher à un bout d'épave dérivant.
    Leek... Où était donc ce maudit et rondouillard petit personnage, se demanda-t-il en balayant l'océan à trois-cent soixante degrés. Rien à l'horizon, personne. En plongeant dans les abysses, un bref courant l'avait emporté, mais où ? Il devait y avoir des dizaines de canoës mis à la mer par les Marines qui fuyaient le tangage. Il était seul, se rendit-il compte, ils étaient partis sans lui...

    Soit, maugréa-t-il. Plongeant la main dans la poche arrière de son pantalon, il en sortit un trousseau contenant un log pose. Il porta l'instrument de navigation à son poignet et médita sur la direction où pointait l'aiguille. Ce log cassé n'avait jamais été réparé et jamais il n'était resté assez longtemps sur une île avec pour qu'il en mémorisât le champ magnétique. Ce qui voulait dire qu'il ne pointait pas vers une île en particulier enregistrée en mémoire mais vers l'ile magnétique la plus proche. A six heures de sa position, mais elle pourrait très bien se situer à deux cent kilomètres de lui, il n'en savait rien. Il n'en connaissait que la direction. Mais c'était déjà mieux que rien et il ne serait pas digne de son rang si une adversité aussi banale que la mer pouvait le tuer. Aussi, le Moloch se jeta-t-il à la mer et entreprit-il la plus longue traversée à la nage de sa vie.

    Combien de temps resta-t-il dans l'eau ? Il en perdit le décompte. Il avait accompagné le soleil dans sa course à travers la voûte céleste. L'astre au zénith avait passablement réchauffé le brochet qu'avait capturé le Tuberculeux et qui avait constitué son seul maigre repas de la journée. Et quand il s'était remis en nage, le soleil l'avait suivi, déclinant au fur et à mesure que les forces de Moloch l’abandonnaient. Il pourrait encore nager pendant des jours tant qu'il trouverait des sources de protéines, se dit-il en regardant le soleil disparaitre au loin. Il se sentait un peu triste, l'astre était devenu son seul compagnon durant ce périple.

    Le crépuscule arriva en robe de safran et teinta le ciel de cramoisi. Et toujours Moloch Kaal nageait, ses pensées focalisées sur un seul objectif, sa destination. Était-ce une île civilisée ? Ou un petit bourg d'où il pourrait escargophoner ou trouver un bateau, quitte à le construire lui-même. Non, se dit-il en contemplant la massive silhouette informe qui se décalquait sur l'horizon. C'était une île sauvage à n'en pas douter. Une épaisse forêt tropicale la recouvrait intégralement. Une forêt, de la viande, du feu, de quoi se réchauffer et reprendre des forces. Avant de fouler l'ile du pied, il entreprit d'en faire le tour à la nage pour appréhender sa taille mais aussi pour repérer d'éventuels bateaux ancrés. Il tomba sur un galion, presque aussi gros que feu celui de Leek que cette satanée Sloth avait atomisé. Il été amarré dans une petite crique et arborait un pavillon noir. Des rats...

    Non loin de la crique, un feu d'enfer ronronnait et des dizaines de gens festoyaient. Des cuisiniers s’affairaient autour d'un colossal cochon sauvage qui rôtissait à la broche en dégageant des fumets entêtants. Machinalement, il se dirigea vers le groupe, tout trempé d'eau de mer, exhalant sur son passage des relents cadavériques.

    - T'es qui mec ?

    - Oh putain, il schlingue !

    - Vous êtes des pirates ? demanda-t-il en cherchant le capitaine des yeux.

    - Ouais et qui le demande ?

    - Capitaaaaaaaaaaaaaine, c'est pas boooon ! Capitaiiinnnnne !

    - QUOI ? TU NE VOIS PAS QUE JE PARLE ?

    - Un schi... Un chi... Un corsaire !

    - Quoi ? Quel ? Corsaire ? Ce type ? fit-il amusé. Ben non, reprends-toi enculé ! C'est juste un maraudeur puant !

    - Der....rière..... SLOTH !

    - Si tu pouvais aller en voyage ? Où irais-tu ?

    Sans attendre sa réponse, elle gifla l'air et tâta l'infortuné capitaine de ses coussinets. Il disparut purement et proprement, envoyé dans la stratosphère. Il se réveillera dans deux jours en atterrissant dans une base de la Marine. Ignorant la débandade qui avait cours autour d'eux, ils se dévisagèrent longuement puis sans mot, Anaha Douri tourna des talons et s'en fut.

    - Comment tu m'as retrouvé ?

    - Parce que tu pars du postulat que je t'ai une seule fois perdu de vue ? Si tu avais regardé autre chose dans le ciel que le soleil, tu te serais rendu compte que j'étais au-dessus de toi.

    - Quoi ?! Durant tout ce fichu temps ? Toute cette longue journée ? Tu m'observais nager ?! Quoi ?

    - Je t'observais mourir. Enfin, je voulais savoir comment tu allais te débrouiller pour survivre, toi qui étais déjà à l'article de la mort. Ça m'intéressait, vois-tu ? Mais force est de constater que tu refuses de laisser la Faucheuse te faucher. Et j'ignore si je dois trouver ça admirable ou pitoyable.

    Pour changer de sujet, Leek a rejoint un QG non loin avec le reste de l'équipage qui est devenu une flottille. La prisonnière s'est échappée avec l'aide du Punk apparemment et Jurgen est désormais borgne mais en vie. Je suppose qu'il serait d'un optimiste frôlant la bêtise de penser que Jacob est morte dans cette explosion. Un énorme fiasco que c'était cette mission et cerise sur le gâteau, Red n'était même pas là. M'enfin, ce n'est pas tout ça, tiens, voici un Eternal pour rallier Marine Ford,
    ajouta-t-elle placidement.

    Allez, ciao Moloch Kaal. Ce qu'un au revoir.




    Hey Invité...Tu... Voudrais bien ... essayer de me tuer ?


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