- Bluuurp ! Bluuurp !
- Cawptain ! Wous Wallez bien ? Un Touwbib !
Tout le monde se regardent, je le sens...
- Bluuuuuurpwep ! Blwuerp ! Que ça cesse, je suis malade ! Complètement malade ! Et jamais, je n'aurais voulu être un artiiiste ! Viiiorp !
- J'ai entendu des choses horribles !...
Deux jours avant.
- Fermez les écoutilles ! Virez de bord ! Kamabaka l'île rose paillette que tout le monde craint ! Mwouahahaha ! Du gâteau ! Qu'est-ce qu'il y a ? Bande de froussard ! Rat d'épaves empotés ! Jetez l'ancre à la mer ! Si vous ne voulez pas y aller, tant mieux ! Restez là ! Vous me gênerez dans ma quête, et vous n'aurez pas le courage de vous relever si vous rencontriez ces monstres.
Je bondis dans les airs tel un vautour en chasse ! Je ne profite pas assez de ces instants avec mon équipage. J'atteins la rive et pose mes pieds sur les grains de sable fins qui émettent un son particulier de bonheur et joie de vivre intense, foulés par des pieds gras et efféminés à la fois. Des grains qui crient comme des S.O.S. ; semble si heureux... Et les bruits se mélangent comme une symphonie orchestrée par un attroupement de femmes en chaleur !
J'efface le vieux sourire de mon visage et j'ai une pensée pour Anatara. Je me délivre des chaînes du mal et me propulse vers la contrée des poupettes tout en étant invisible. Une mièvrerie pas possible digne d'un Myosotis surexcité s'engage dans mon esprit embrumé. J'ai beau faire le vide dans ma tête, les mots se mêlent et se dessinent dans des caresses folles de gros bras musclés, moustaches et barbes montés sur des jambes fines et poilues ! Des caresses à l'odeur vanillé de ses parfums doux et savoureux, câline l'opaline des jours heureux et invaincus de nos batailles... La malice dévore l'âme des jeunes et les sons se brusquent !
Auprès de toi ma vie prend sens. Je t'ai dans la peau, je t'ai dans l'âme. Sans toi je ne suis rien. Tu es ma drogue, mon espérance, tu es mon idéal. Je t'aime. Ton souffle est mon haleine, je vis dans tes baisers. Je veux être l'arbre, si tu es la fleur ; la fleur si tu es la rosée ; la rosée, si tu es le rayon de soleil, pour qu'à jamais tous deux nous soyons unis. Si tu es, jeune fille, le royaume des cieux, je veux être alors une brillante étoile, et si tu deviens demain l'enfer, je veux être damné, pourvu que nous soyons unis...
Une nausée m'agrippe soudainement la gorge et je n'oublie pas ma mission... Récupérer les bijoux de Castafiore !
- Mon choux ! Mon Bouchou ! Qui fait chou-chou ! Où te cachou tu ?! Mizou ! Montre tou
Mes yeux s'écarquillent !
Game Over ♥
Panique à bord, je m'étouffe dans un cri qui ne sort pas. Je ne sais pas si les mots entendus proviennent de l'Okama en face de moi ou de mes propres habits meurent dans la candeur. Je tiens à ajouter que mon empathie est en alerte maximale et pourtant je ne ressens rien, que du vide. Je me concentre à nouveau sur mon objectif, entrer dans le palais des travelos et ressortir indemnes, ni vu ni connu. Et dans le doute, je ne toucherai à rien d'autre et je me contenterai de suivre les gens bizarres à la recherche de Castafiore. Monsieur, Madame ? Les genres se confondent et je suis presque touché par cette sincérité dévorante... Ils vivent dans une harmonie presque parfaite sans se soucier de ce que les autres peuvent penser. Admiratif, je contemple les bizarreries et les choses autour de moi commencent à parler... D'amour et de féerie. Sourd à l'entendement. Aveugle de ces miracles de la vie ! Muet de ses gestes qu'on ne comprend plus... Ces câlins à profusion émit dans un sens et dans l'autre chez tout le gratin... A en vomir, mais je me retiens.
On se croirait dans une mauvaise comédie musicale de jeunes. Un épisode de Glee ou un dérivé de Cocktail & Greek. Je ne mords à aucun hameçon et me fout à poil car je ne peux plus supporter les preuves ostentatoires profilés de ma chemise et mon pantalon... Que dire du caleçon, bien que fidèle à l'équipement ne sache plus dire : Merde !
- Oh ma chère ! Le thé est prêt !
- Je pourrais vous jouer l'opéra du concerto n°5 !
- Owhi ! A ravir, ma chère. Huhuhu !
Je vis dans un cauchemars... Personne ne pourrait survivre plus d'une journée et cette dernière passe en un éclair, arrive la nuit où tout devient très silencieux. Je décide d'opérer à pas de chat sans un bruit et rentre dans une pièce rose plein de nounours et de tableaux accrochés au mur. Instinctivement, je regarde la commode, ouvre les tiroirs et ne trouve rien. C'est comme ça que je passe une partie de la nuit à fouiller et mettre dans un gros sac n'importe quel bijou de valeur et JACKPOT !M'écrié-je en pensée.
Mon visage est éclairé par une parure en or ; Elle chante ''Castafiore, je suis la belle Castafiore'' d'un soprano fluette. ''Fais moi Millionaire ! Parapapara ! Fais moi Milliardaire ! Parapaara !'' Ta gueule ! Crié-je vraiment ! Oup's... Je me suis emporté et la demoiselle, enfin le gros monsieur qui joue à la poupée vivante et à la dînette le jour change de côté dans son lit, s'arrête de ronfler et reprend de plus belle... Ouf, mission infiltration terminé ! Exfiltration en mode on ! Moment où je pars pour sortir... Ce que je vois ? Les portes cadenassées de l'intérieur ! Je suis foutu, me suis-je dis.
Attendant le levé du jour et la vieille grincheuse de service de la matinée pour ouvrir. Je reste fixé là sans dormir... Qui pourrait bien dormir dans ce lieu maudit ? Qui ? A part, le fou et encore... Et tout en retenant ma respiration au moment où passe Grincheuse qui pue des aisselles, je m'éloigne du palais et au moment où j'arrive à la plage tout se complique et l'alerte est donnée.
''!!!''
Je m'en sors pas trop mal non ? Je pose le sac fraîchement invisible et perçois au loin une horde d'Okamas suivant les traces de pas que j'ai laissé. Trop pressé de sortir du calvaire, j'en ai oublié d'user de mon ''I believe I can fly'' mais je n'avais plus la force d'y croire... Le combat est inévitable !
Je suis dans l'impossibilité de décoller. Un mal pas comme les autres me saisit les côtes et la déchirure de mon épaule me reprend. Mes derniers combats ont laissé des séquelles. La tribu d'Okamas entoure l'endroit et ne laisse aucune échappatoire, ils ont été d'une extrême agilité et rapidité. ''NewKama Kempo !'' Que j'entends prononcer dans les airs...
- Bienvenue dans l'havre de paix. Kamabaka est une île magique où l'on apprend à maîtriser ses émotions, le vol n'est pas autorisé à Kamabaka mon chou.
- Errrrk...
Par un moment d'égarement, je perds en invisibilité et réapparais tout nu devant eux. La matraque à l'air, on crie ! Enfilez lui une robe ! ... Hors de question ! Je préfère crever nu comme un vers, je suis venu au monde ainsi ! A mon nom, on fera de cet endroit, une plage nudiste.
- Pardonnez, mais mes contingents n'apprécient guère le retard.
- Mon chou, Castafiore est en colère et à cause de toi et ta magie plus que douteuse, le voilà agonisant et livré à son propre sort.
- Il se dit des tas de choses sur vos manières, a ce qu'il parait ; vous vous battez comme des tafioles !
J'attise la colère et l'envie d'en découvre chez eux et la horde imprudente s'aventure dans mon piège tandis que la princesse Vitalica Machin Teese s'exaspère et recule, les autres me sautent dessus une robe sortie de nulle part à la main. Et violemment, j'enchaîne avec le prince furieux et trop fier... Foudroie la place d'une vague noire qui prend de l'ampleur pour s'évaporer dans les airs, invisible onde qui fait tomber les petites coquines à terre, certaines la bave aux lèvres, d'autres la lèvre aux baves. D'un dégoût profond, je ne peux m'échapper de ces voix qui me chuchotent de céder à la tentation du rose. Mais bien plus fort qu'un Rhino, le Lion que je suis s'empresse de bondir vers la belle ou la bête. Von Teese ! Elle esquive d'un pas chaussé et reprend de plus belle...
''New Kama Kempo !'' ''Hell Wink !''
Un clin d'oeil qui me propulse vers la bordure de l'eau. Je me sens si faible à ce moment que l'accroche de cette pourriture de travestie sur mon cou se fait sentir comme un Amiral qui vous crache à la gueule et je repense à Tetsuda... Je me rappelle le pourquoi j'en chie grave en ce moment et pourquoi ? Oui... Alors je feins de vouloir la rejoindre dans ses délires et en véritable chien enragé, je lui mords le bras... Et d'un Death Kick Of Water Dragon... Je l'envoie valser vers le sens opposé à la plage. Direction les orties, ma vieille. Astalavita !
De nouveau invisible, je me saisis des biens et m'éclipse en hauteur ! Vers le navire... Mais dans les derniers moments, je peux entendre ces voix m'interpellant avec force. Poussant mon côté féminin au bout de l'attendrissement, de ces mots doux, ces mots bleus qu'on dit avec les yeux...
Erk ! Blurp !
Bluuurp ! J'y suis arrivé... Partons !