- L’île de Torino, c’est donc le lieu où s’est arrêté le navire d’Aldo. Pour être tout à fait franc, je ne comprends pas vraiment son intérêt sur cette île totalement sauvage, ça m’échappe totalement. Je suis pour ma part accompagné de quelques soldats, mais je préfère les laisser en retrait pour le moment. En effet, d’après le rapport effectué par mes hommes, il semblerait qu’Aldo ai quitté le navire de son présumé chef, dans un navire beaucoup moins important, probablement peu accompagné. Nous accostons dans un coin un peu plus éloignés de tous regards indiscrets, sait-on jamais. Cette mission est assez excitante de part l’environnement dans lequel elle se déroule, puis aussi du fait de traquer un type avec lequel j’ai des différents à régler.
Un détail me dérange cependant : l’espèce animalière qui vit juste au-dessus de nos têtes. De ce que l’on peut entendre des différents récits d’ivrognes, ces bêtes sont dotées d’une intelligence au moins semblable à celle des humains, expliquant leur cohabitation qui se passe visiblement à merveille. La suite de ces récits est souvent moins drôle, puisqu’il est que ces oiseaux ne supportent pas de voir des étrangers. Des xénophobes ? Il est également dit qu’un seul de ces oiseaux est capable de soulever un navire et l’emmener loin de leur île. Il n’y a décidément rien de rassurant dans ce que j’ai pu entendre. Daniel pouffe de rire à côté de moi, il ne croit absolument pas à tout ce qu’il se dit à ce sujet. Je préfère y croire personnellement.
« - Haha Ethan ! T’es sérieux en prenant ces conneries au sérieux ?
- Vaudrait mieux que t’en fasses autant, sombre crétin, dis-je le regard froid avec ton glacial.
- Tu penses vraiment qu’un de ces piaffes pourrait soulever un navire ? Ne m’fait pas rire mini Levi, ce n’sont que des conneries, rien de plus. Des oiseaux putain, ça n’bouffe que des bouts de pain quand on leur en lance ! »
Je ne sais pas pourquoi ses réponses me surprennent encore. Il est bien trop fier et têtu pour croire à quelque chose d’assez anormal et qu’il n’aura pas vu de ses propres yeux.
« Oyyyy ! Ethan qu’est-ce qu’il se passe, bordel ?! »
J’espère que ça lui servira de leçon. Un des « piaffes » en question a probablement entendu les propos de ce bon vieux Danny, et a jugé bon de l’emmener en balade, je ne sais où en toute honnêteté. Je regarde cette scène d'un air presque amusé, sans me soucier de la suite, le jugeant suffisamment apte à se débrouiller. L'entendre hurler est un énorme plaisir. Sa connerie. Son problème. Il n’a plus qu’a assumer tout ça comme un grand.