-Vous croyez qu’ils seront contents de nous revoir ?
-Qui ça ? Les CP en embuscade dans les toilettes ?
-Ah bah oui, certainement, mwarharharh.
Voir un pavillon militaire aux armoiries de Luvneel sur la mer était devenu une chose incroyablement rare. Sa flotte marchande était omniprésente sur les grands axes commerciaux de la majorité du monde, mais ses navires de guerre avaient été désarmés pour la majorité il y a des siècles de cela. Et aujourd’hui, il n’en restait plus tant que ça. Pour la plupart parqués dans la cité portuaire de Norland, été affecté à la défense des côtes du poumon commercial du royaume. Le reste relevait maintenant de la marine mondiale.
Qui faisait très bien son travail, compte tenu de la frénésie pirate qui faisait rage depuis ces dernières décennies.
Qui ne servait à rien, vu le nombre d’incidents qui s’étaient multipliés au cours de l’année écoulé.
Qui faisait ce qu’elle pouvait, selon les plus neutres ou les plus objectifs du royaume.
Comme d’habitude, les avis étaient aussi divers que les affiliations de chacun. Sur Luvneel, certains avaient la cause des gouvernementaux, d’autres de la révolution, et au milieu, les inconscients prônant clairement l’indépendance. Dans la réalité, c’est un dangereux équilibrage qui se consolidait dans le pays.
-Content que vous arriviez maintenant à en rire, appuya Dogaku. Parce que je me souviens que quand on y était… faîtes-moi un sourire, pour voir ?
-Je ne souris pas sur commande, merci, répliqua-t-elle d’un sourire.
Dans tous les cas, des notables de tous les bords étaient d’accord pour s’impliquer, chacun à sa manière, dans le mouvement de reprise qui gagnait le pays. Et ce sur tous les plans, ou presque. Même le trésor royal avec décidé de s’illustrer en rappelant au monde que Luvneel avait eu énormément de moyens en son temps, et ne s’était pas privée pour se parer de fabuleux atours au sommet de sa splendeur. Et ce même à la guerre. En témoignaient plusieurs armes et armures façonnées par des forgerons doublés d’orfèvres de talents, qui avaient su réaliser des pièces d’exception aussi bien d’un point de vue esthétique que technique. Et parfaitement utilisables en plein milieu d’une hécatombe.
Parmi ces pièces, il y en avait une en particulier que l’on souhaitait rappeler au monde, à l’occasion du grand rassemblement des forgerons qui allait se prononcer sur la valeur des quatre-vingt-trois lames les plus méritantes de la planète. Le congrès du Marteau.
Il s’agissait d’Hanemun. Qui n’était pas une, mais deux armes dépareillées, finement ornementées, serties de pierres précieuses habilement taillées. Une épée et un sabre créés ensemble à l’occasion du couronnement et du mariage d’un couple royal des temps passés, il y a mille ans de cela, en guise de cadeau offert par le plus grand forgeron d’un pays autrefois sous la sphère d’influence de Luvneel. Et on dit bien appartenait. Le pays en question n’avait pas su traverser les siècles. Et maintenant, le territoire et la nation qui l’avaient remplacé étaient complètement intégrés aux institutions du gouvernement mondial.
Les lames avaient parfaitement survécu au millénaire écoulé, elles. Leur entretien était une tâche dont s’étaient chargés avec grand honneur les meilleurs artisans de la couronne. De sorte qu’aujourd’hui, elles étaient aussi resplendissantes et aussi affutées qu’au premier jour.
Et pour être sûr que les voleurs resteraient à l’écart, on avait pris ce qui se faisait de pire sur Luvneel pour épauler les chevaliers de la couronne. Un appel auquel les deux chevaliers de Nowel avaient répondu avec plaisir. Mais malgré ça, ils ne faisaient office que de support : la véritable garde d’Hanemun, c’était le corps de chevaliers et de soldats de Luvneelgraad ayant pris place sur le Falaiseau, l’un des derniers galions militaires Luvneelois.
-Interdiction d’y toucher, Sigurd, l’interrompit une voix posée.
-C’est juste pour voir si elles sont toujours là ?
Werner de Bernhardt, le chevalier qui les accompagnait pour ce voyage d’un quart de planète, le sonda fixement du regard. Et comme toujours, ce qu’il vit dans Sigurd n’était qu’un bon sens empreint de naïveté, qui ne perdait pas de temps à donner son avis sans prendre la peine de réfléchir.
-Vous n’avez pas à y toucher.
-Mais c’est idiot ! Comment est-ce qu’on est censés protéger un truc qu’on n’a le droit de voir qu’une fois tous les quatre jours parce qu’il reste cloitré dans un coffre ? J’veux dire, ça se trouve le contenu a été volé et on le sait même pas. C’est quand la dernière fois que vous avez vérifié, vous ?
-Mmmh. Ca ne marchera pas.
Les deux armes étaient scellées à l’intérieur d’un coffre du trésor ; un coffre bien assez ornementé, et agrémenté d’or et de pierres précieuses, au point d’en faire un objet tout à fait susceptible d’être volé pour lui-même. Un coffre au mécanisme de verrouillage particulièrement complexe, au point d’être ouvert le moins possible. Et pas la peine de vouloir passer cette difficulté en faisant usage de force brute : l’ouvrage était assez robuste pour que même un PJ s’y casse les dents.
-Le coffre est surveillé. Et je ne crois pas à la magie. Sans vouloir vous vexer, bien sûr, adressa-t-il à Evangeline.
-Vous devriez… mais je ne connais pas de tour pour ça, s’amusa la miss.
D’un claquement de doigts, Evangeline émergea une flammèche dans sa paume. Les coquillages étaient dissimulés dans ses manches, et ressortis imperceptiblement lorsqu’elle s’adonnait à de petits artifices de ce genre. Elle décida pourtant d’en sortir un et de clairement l’exposer pour le cran du dessus, l’énorme sphère enflammée adressée à la mer.
Une démonstration qui laissa les chevaliers de marbre, même s’ils apprécièrent la manœuvre à sa juste valeur. Ils étaient déjà au courant, même s’ils n’avaient jamais pu le constater… les rumeurs étaient vraies. Ca n’était pas pour rien, qu’on leur ait demandé de se joindre à l’escorte.
-Qui ça ? Les CP en embuscade dans les toilettes ?
-Ah bah oui, certainement, mwarharharh.
Voir un pavillon militaire aux armoiries de Luvneel sur la mer était devenu une chose incroyablement rare. Sa flotte marchande était omniprésente sur les grands axes commerciaux de la majorité du monde, mais ses navires de guerre avaient été désarmés pour la majorité il y a des siècles de cela. Et aujourd’hui, il n’en restait plus tant que ça. Pour la plupart parqués dans la cité portuaire de Norland, été affecté à la défense des côtes du poumon commercial du royaume. Le reste relevait maintenant de la marine mondiale.
Qui faisait très bien son travail, compte tenu de la frénésie pirate qui faisait rage depuis ces dernières décennies.
Qui ne servait à rien, vu le nombre d’incidents qui s’étaient multipliés au cours de l’année écoulé.
Qui faisait ce qu’elle pouvait, selon les plus neutres ou les plus objectifs du royaume.
Comme d’habitude, les avis étaient aussi divers que les affiliations de chacun. Sur Luvneel, certains avaient la cause des gouvernementaux, d’autres de la révolution, et au milieu, les inconscients prônant clairement l’indépendance. Dans la réalité, c’est un dangereux équilibrage qui se consolidait dans le pays.
-Content que vous arriviez maintenant à en rire, appuya Dogaku. Parce que je me souviens que quand on y était… faîtes-moi un sourire, pour voir ?
-Je ne souris pas sur commande, merci, répliqua-t-elle d’un sourire.
Dans tous les cas, des notables de tous les bords étaient d’accord pour s’impliquer, chacun à sa manière, dans le mouvement de reprise qui gagnait le pays. Et ce sur tous les plans, ou presque. Même le trésor royal avec décidé de s’illustrer en rappelant au monde que Luvneel avait eu énormément de moyens en son temps, et ne s’était pas privée pour se parer de fabuleux atours au sommet de sa splendeur. Et ce même à la guerre. En témoignaient plusieurs armes et armures façonnées par des forgerons doublés d’orfèvres de talents, qui avaient su réaliser des pièces d’exception aussi bien d’un point de vue esthétique que technique. Et parfaitement utilisables en plein milieu d’une hécatombe.
Parmi ces pièces, il y en avait une en particulier que l’on souhaitait rappeler au monde, à l’occasion du grand rassemblement des forgerons qui allait se prononcer sur la valeur des quatre-vingt-trois lames les plus méritantes de la planète. Le congrès du Marteau.
Il s’agissait d’Hanemun. Qui n’était pas une, mais deux armes dépareillées, finement ornementées, serties de pierres précieuses habilement taillées. Une épée et un sabre créés ensemble à l’occasion du couronnement et du mariage d’un couple royal des temps passés, il y a mille ans de cela, en guise de cadeau offert par le plus grand forgeron d’un pays autrefois sous la sphère d’influence de Luvneel. Et on dit bien appartenait. Le pays en question n’avait pas su traverser les siècles. Et maintenant, le territoire et la nation qui l’avaient remplacé étaient complètement intégrés aux institutions du gouvernement mondial.
Les lames avaient parfaitement survécu au millénaire écoulé, elles. Leur entretien était une tâche dont s’étaient chargés avec grand honneur les meilleurs artisans de la couronne. De sorte qu’aujourd’hui, elles étaient aussi resplendissantes et aussi affutées qu’au premier jour.
Et pour être sûr que les voleurs resteraient à l’écart, on avait pris ce qui se faisait de pire sur Luvneel pour épauler les chevaliers de la couronne. Un appel auquel les deux chevaliers de Nowel avaient répondu avec plaisir. Mais malgré ça, ils ne faisaient office que de support : la véritable garde d’Hanemun, c’était le corps de chevaliers et de soldats de Luvneelgraad ayant pris place sur le Falaiseau, l’un des derniers galions militaires Luvneelois.
-Interdiction d’y toucher, Sigurd, l’interrompit une voix posée.
-C’est juste pour voir si elles sont toujours là ?
Werner de Bernhardt, le chevalier qui les accompagnait pour ce voyage d’un quart de planète, le sonda fixement du regard. Et comme toujours, ce qu’il vit dans Sigurd n’était qu’un bon sens empreint de naïveté, qui ne perdait pas de temps à donner son avis sans prendre la peine de réfléchir.
-Vous n’avez pas à y toucher.
-Mais c’est idiot ! Comment est-ce qu’on est censés protéger un truc qu’on n’a le droit de voir qu’une fois tous les quatre jours parce qu’il reste cloitré dans un coffre ? J’veux dire, ça se trouve le contenu a été volé et on le sait même pas. C’est quand la dernière fois que vous avez vérifié, vous ?
-Mmmh. Ca ne marchera pas.
Les deux armes étaient scellées à l’intérieur d’un coffre du trésor ; un coffre bien assez ornementé, et agrémenté d’or et de pierres précieuses, au point d’en faire un objet tout à fait susceptible d’être volé pour lui-même. Un coffre au mécanisme de verrouillage particulièrement complexe, au point d’être ouvert le moins possible. Et pas la peine de vouloir passer cette difficulté en faisant usage de force brute : l’ouvrage était assez robuste pour que même un PJ s’y casse les dents.
-Le coffre est surveillé. Et je ne crois pas à la magie. Sans vouloir vous vexer, bien sûr, adressa-t-il à Evangeline.
-Vous devriez… mais je ne connais pas de tour pour ça, s’amusa la miss.
D’un claquement de doigts, Evangeline émergea une flammèche dans sa paume. Les coquillages étaient dissimulés dans ses manches, et ressortis imperceptiblement lorsqu’elle s’adonnait à de petits artifices de ce genre. Elle décida pourtant d’en sortir un et de clairement l’exposer pour le cran du dessus, l’énorme sphère enflammée adressée à la mer.
Une démonstration qui laissa les chevaliers de marbre, même s’ils apprécièrent la manœuvre à sa juste valeur. Ils étaient déjà au courant, même s’ils n’avaient jamais pu le constater… les rumeurs étaient vraies. Ca n’était pas pour rien, qu’on leur ait demandé de se joindre à l’escorte.
Dernière édition par Evangeline T. Haylor le Mar 15 Aoû 2017 - 14:41, édité 1 fois