Mes yeux se rouvrent doucement et, désorienté, je les balade lentement de droite à gauche. Où suis-je ? Toujours à bord d'un bateau, ou d'Armada, tout du moins, vu que je sens bien le roulis et le lacet causé par les vagues. Je bouge la tête, cherchant à mieux comprendre ce qui m'arrive. La douleur m'assaillit, me lancinant depuis la plante des pieds jusqu'au sommet du crâne, et je lâche une plaine étouffée. Bordel, je me souviens. Le combat contre les ninjas, sur le toit, puis contre Alexander dans l'arène du Terminus. Et ma chute dans l'eau. Que s'est-il passé ensuite ? Je suis le grand Lloyd Barrel, alors il se pourrait que je sois au paradis. Qu'est-ce que je raconte ? C'est impossible, voyons ! Comment un être aussi grandiose, fort et sensationnel que moi pourrait mourir ? Après tout, ce monde est déjà le paradis, vu que j'y suis !
Je reprends progressivement mes esprits. Je suis couché et bordé dans un lit qui, bien que risiblement sommaire comparé à celui dans lequel j'ai dormi la nuit dernière, semble tout de même incroyablement confortable. Je commence à défaire lentement les draps, en extirpant mon bras droit de sous la couette, et remarque qu'il est couvert de bandages. Je serre le poing. La douleur se répercute dans tout le membre. Je suis plutôt bien amoché. Bah, un peu de sommeil, suffisamment de bandages pour me momifier deux fois, un repas gargantuesque (et quasi-exclusivement composé de viande rouge) et je suis reparti ! C'est ça l'avantage d'être le héros de cette fabuleuse histoire qu'est la vie !
Je parviens tant bien que mal à sortir du lit et, effectivement, je me rends compte que je suis enguirlandé de la tête aux pieds. Je me trouve dans une sorte de grande cabine et maintenant que je me concentre un peu plus, j'ai la certitude d'être toujours sur Armada : cette désagréable odeur de rafiot pourri qui lui est caractéristique me le confirmant. Sur une table de chevet à côté du lit dans lequel je me trouvais est posé le fameux chapeau de Red à qui j'avais filé une bastonnade si sévère qu'il était redevenu un simple objet inanimé. Je m'en saisis et le remet sur ma tête. Grand Lloyd Barrel que je dois avoir une si peu fière allure, quand bien même tout me va à ravir... Quelle disgrâce, pour quelqu'un de ma prestance ! Je m'approche de la grande porte en bois et m'appuie dessus poussivement. Lorsqu'elle s'ouvre, le soleil m'aveugle un bref instant et la brise marine s'engouffre dans mes poumons.
J'ai la sensation de revivre.
"Réveillé ?", demande alors une voix féminine dans mon dos.
"Oh, quelques heures de sommeil suffisent au grand Lloyd Barrel pour se refaire une santé !"
"Quelques heures ? Vous avez dormi trois jours..."
"Ça ne fait toujours que quelques quatre-vingt-seize heures."
"Soixante-douze."
"C'est pareil. Je suis le grand Lloyd Barrel.", déclamé-je en me retournant vers mon interlocutrice. Il s’agit d’Angelica.
"Voilà vos gains pour votre combat.", reprend-elle alors en me jetant une copieuse liasse de billets, dont la plupart son tâchés de sang, entre les mains. Elle continue : "J’y ai déduit de quoi subvenir aux frais de réparation de l’arène, naturellement. C’est d’un ennui, l’argent... "
"Le combat... ? Le combat ! Que s’est-il passé ?!", demandé-je alors en m’écriant soudainement, réalisant ce que ses paroles signifient.
"Alexander à fait céder le sol de l’arène et vous êtes tombé à l’eau. Avec votre fruit du démon, vous avez vite coulé à pic."
"Oui, ça je m’en souviens, j’y étais... Mais après ?"
"Je vous ai tiré d’affaire."
"Non pas que ça me dérange, mais... Pourquoi ?", me risqué-je à demander. Certes, je suis le grand et fantastique Lloyd Barrel, et que le monde perde sa plus belle merveille serait un crime contre l’humanité, mais... On parle ici d’Angelica, la bonne femme aux yeux de poissons frits la plus forte que j’ai jamais rencontré. Et ça n'a pas l'air d'être son genre de jouer à la bonne samaritaine.
"Vous avez livré un combat divertissant, et l’avez gagné. Je serai une bien piètre hôtesse et combattante si je vous laissais mourir ainsi."
"Fort aimable...", commencé-je en me faisant craquer le dos en long en large et en travers... C'est la qu'un flash me traverse l'esprit. Je reprends, soubresautant : "Mais... Et le résultat du combat ?!"
"Le résultat ? Vous auriez pu gagner, mais ne l'avez pas fait. Alexander, lui, ne s'est pas retenu. Pas besoin d'être un requin de boue à capuche pour deviner que vous avez perdu."
Je serre les dents et le poing, baissant la tête. J'ai l'impression de m'enfoncer une épée dans le ventre en admettant cela, moi, tout fantastaculaire Lloyd Barrel (oui, j'ai décrété que ce terme existait, en tant qu'être aussi splendide) que je suis... Mais je pense qu'elle a raison. J'ai été le plus fort. Et pourtant, je n'ai pas été capable de le finir. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ? Pendant le combat avec Alexander... C'est comme si je m'étais "freiné" en plein élan. Comme si je n'avais pas pu achever ce que j'avais commencé. Pourquoi donc ? J'ai prouvé que j'en étais capable, du Cap à Banaro... Mais là ? Pris dans l'exaltation du duel, je n'ai pas voulu y mettre un terme. Je n'ai pas pu m'y résoudre. Alexander est la première personne que j'affronte et qui me tient tête de cette manière, je voulais le faire durer. J'étais tellement obnubilé par ce caprice que j'en ai oublié sa volonté de me tuer. Et si Angelica ne m'avait pas sauvé de façon inattendue... J'en serais mort à l'heure qu'il est.
"Et lui ?", demandé-je alors en relevant la tête. D'un mouvement de menton, elle me désigne le prolongement du pont du navire sur lequel nous nous trouvons. Sa longue chevelure rouge ondulant au gré du vent, je l'aperçois alors au loin, également entouré de nombreux bandages, accoudé à la balustrade. Je m'approche lentement de lui, dans son dos. Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire ? Et puis, pourquoi est-ce que cela m'importe, de toute manière ? Je ne le connais même pas, et il veut ma tête... Et pourtant... J'en brûle d'envie. Une seule chose sensée à dire me vient à l'esprit tandis que je parcours les derniers mètres qui me séparent de lui. Nul doute. J'entrouvre mes lèvres, et...
"Je suis le grand Lloyd BarGFH !"
Il gratifie ma divine présence d'un coup de poing en pleine tête qui m'envoie voler au sol. Bien que ça aurait pu l'être au vu de son quotient intellectuel limité d'être inférieur, je sais pertinemment qu'il ne s'agit pas là du salut rituel traditionnel de sa tribu primitive pour les déités de passage. Je me relève en passant ma main sur la joue.
"Tu as du culot de te repointer face à moi, enfoiré, yOURGFH."
Je lui rends la pareille en doublant ou triplant l'intensité en transformant mon bras en diamant : nul ne manque de respect au grand Lloyd Barrel. Il dévale le bois du pont sur plusieurs dizaines de mètres, effectuant un roulé-boulé sanguinolent et plutôt brutal. Il est apparemment dans le même état que moi : convalescent, et aux batteries à haki complètement à plat. Bien, cela ne rendra la punition pour le manque de respect à mon égard que plus aisée, avec mon fruit ! Je me rapproche de lui, qui, groggy, fait bien moins fière allure que durant notre combat, et l'attrape par son "col" de bandages.
"Je suis le grand Lloyd Barrel.", reprends-je alors en accentuant bien sur la dernière syllabe de cette tirade si célèbre, si belle, si riche et qui pourtant se suffit à elle même. Je marque une légère pause, puis continue : "Présente donc tes sincères excuses devant ma noble personne pour cet accueil des plus irrespectueux !"
"Pitié, yo... Tue moi. Je préfère mourir que de devoir participer à nouveau à ces simagrées, yo... Au moins je pourrais être réuni avec mon père que tu auras aussi t..."
"Il suffit avec cette histoire de vengeance et de père que j'aurais buté ! J'en ai ni la moindre idée, ni le moindre souvenir !", l’interromps-je alors en lui coupant la parole. Sa mine s'assombrit alors, et son corps auparavant tout tendu se relâche.
"Durant cet hiver de 1623, yo..."
Je reprends progressivement mes esprits. Je suis couché et bordé dans un lit qui, bien que risiblement sommaire comparé à celui dans lequel j'ai dormi la nuit dernière, semble tout de même incroyablement confortable. Je commence à défaire lentement les draps, en extirpant mon bras droit de sous la couette, et remarque qu'il est couvert de bandages. Je serre le poing. La douleur se répercute dans tout le membre. Je suis plutôt bien amoché. Bah, un peu de sommeil, suffisamment de bandages pour me momifier deux fois, un repas gargantuesque (et quasi-exclusivement composé de viande rouge) et je suis reparti ! C'est ça l'avantage d'être le héros de cette fabuleuse histoire qu'est la vie !
Je parviens tant bien que mal à sortir du lit et, effectivement, je me rends compte que je suis enguirlandé de la tête aux pieds. Je me trouve dans une sorte de grande cabine et maintenant que je me concentre un peu plus, j'ai la certitude d'être toujours sur Armada : cette désagréable odeur de rafiot pourri qui lui est caractéristique me le confirmant. Sur une table de chevet à côté du lit dans lequel je me trouvais est posé le fameux chapeau de Red à qui j'avais filé une bastonnade si sévère qu'il était redevenu un simple objet inanimé. Je m'en saisis et le remet sur ma tête. Grand Lloyd Barrel que je dois avoir une si peu fière allure, quand bien même tout me va à ravir... Quelle disgrâce, pour quelqu'un de ma prestance ! Je m'approche de la grande porte en bois et m'appuie dessus poussivement. Lorsqu'elle s'ouvre, le soleil m'aveugle un bref instant et la brise marine s'engouffre dans mes poumons.
J'ai la sensation de revivre.
"Réveillé ?", demande alors une voix féminine dans mon dos.
"Oh, quelques heures de sommeil suffisent au grand Lloyd Barrel pour se refaire une santé !"
"Quelques heures ? Vous avez dormi trois jours..."
"Ça ne fait toujours que quelques quatre-vingt-seize heures."
"Soixante-douze."
"C'est pareil. Je suis le grand Lloyd Barrel.", déclamé-je en me retournant vers mon interlocutrice. Il s’agit d’Angelica.
"Voilà vos gains pour votre combat.", reprend-elle alors en me jetant une copieuse liasse de billets, dont la plupart son tâchés de sang, entre les mains. Elle continue : "J’y ai déduit de quoi subvenir aux frais de réparation de l’arène, naturellement. C’est d’un ennui, l’argent... "
"Le combat... ? Le combat ! Que s’est-il passé ?!", demandé-je alors en m’écriant soudainement, réalisant ce que ses paroles signifient.
"Alexander à fait céder le sol de l’arène et vous êtes tombé à l’eau. Avec votre fruit du démon, vous avez vite coulé à pic."
"Oui, ça je m’en souviens, j’y étais... Mais après ?"
"Je vous ai tiré d’affaire."
"Non pas que ça me dérange, mais... Pourquoi ?", me risqué-je à demander. Certes, je suis le grand et fantastique Lloyd Barrel, et que le monde perde sa plus belle merveille serait un crime contre l’humanité, mais... On parle ici d’Angelica, la bonne femme aux yeux de poissons frits la plus forte que j’ai jamais rencontré. Et ça n'a pas l'air d'être son genre de jouer à la bonne samaritaine.
"Vous avez livré un combat divertissant, et l’avez gagné. Je serai une bien piètre hôtesse et combattante si je vous laissais mourir ainsi."
"Fort aimable...", commencé-je en me faisant craquer le dos en long en large et en travers... C'est la qu'un flash me traverse l'esprit. Je reprends, soubresautant : "Mais... Et le résultat du combat ?!"
"Le résultat ? Vous auriez pu gagner, mais ne l'avez pas fait. Alexander, lui, ne s'est pas retenu. Pas besoin d'être un requin de boue à capuche pour deviner que vous avez perdu."
Je serre les dents et le poing, baissant la tête. J'ai l'impression de m'enfoncer une épée dans le ventre en admettant cela, moi, tout fantastaculaire Lloyd Barrel (oui, j'ai décrété que ce terme existait, en tant qu'être aussi splendide) que je suis... Mais je pense qu'elle a raison. J'ai été le plus fort. Et pourtant, je n'ai pas été capable de le finir. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ? Pendant le combat avec Alexander... C'est comme si je m'étais "freiné" en plein élan. Comme si je n'avais pas pu achever ce que j'avais commencé. Pourquoi donc ? J'ai prouvé que j'en étais capable, du Cap à Banaro... Mais là ? Pris dans l'exaltation du duel, je n'ai pas voulu y mettre un terme. Je n'ai pas pu m'y résoudre. Alexander est la première personne que j'affronte et qui me tient tête de cette manière, je voulais le faire durer. J'étais tellement obnubilé par ce caprice que j'en ai oublié sa volonté de me tuer. Et si Angelica ne m'avait pas sauvé de façon inattendue... J'en serais mort à l'heure qu'il est.
"Et lui ?", demandé-je alors en relevant la tête. D'un mouvement de menton, elle me désigne le prolongement du pont du navire sur lequel nous nous trouvons. Sa longue chevelure rouge ondulant au gré du vent, je l'aperçois alors au loin, également entouré de nombreux bandages, accoudé à la balustrade. Je m'approche lentement de lui, dans son dos. Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire ? Et puis, pourquoi est-ce que cela m'importe, de toute manière ? Je ne le connais même pas, et il veut ma tête... Et pourtant... J'en brûle d'envie. Une seule chose sensée à dire me vient à l'esprit tandis que je parcours les derniers mètres qui me séparent de lui. Nul doute. J'entrouvre mes lèvres, et...
"Je suis le grand Lloyd BarGFH !"
Il gratifie ma divine présence d'un coup de poing en pleine tête qui m'envoie voler au sol. Bien que ça aurait pu l'être au vu de son quotient intellectuel limité d'être inférieur, je sais pertinemment qu'il ne s'agit pas là du salut rituel traditionnel de sa tribu primitive pour les déités de passage. Je me relève en passant ma main sur la joue.
"Tu as du culot de te repointer face à moi, enfoiré, yOURGFH."
Je lui rends la pareille en doublant ou triplant l'intensité en transformant mon bras en diamant : nul ne manque de respect au grand Lloyd Barrel. Il dévale le bois du pont sur plusieurs dizaines de mètres, effectuant un roulé-boulé sanguinolent et plutôt brutal. Il est apparemment dans le même état que moi : convalescent, et aux batteries à haki complètement à plat. Bien, cela ne rendra la punition pour le manque de respect à mon égard que plus aisée, avec mon fruit ! Je me rapproche de lui, qui, groggy, fait bien moins fière allure que durant notre combat, et l'attrape par son "col" de bandages.
"Je suis le grand Lloyd Barrel.", reprends-je alors en accentuant bien sur la dernière syllabe de cette tirade si célèbre, si belle, si riche et qui pourtant se suffit à elle même. Je marque une légère pause, puis continue : "Présente donc tes sincères excuses devant ma noble personne pour cet accueil des plus irrespectueux !"
"Pitié, yo... Tue moi. Je préfère mourir que de devoir participer à nouveau à ces simagrées, yo... Au moins je pourrais être réuni avec mon père que tu auras aussi t..."
"Il suffit avec cette histoire de vengeance et de père que j'aurais buté ! J'en ai ni la moindre idée, ni le moindre souvenir !", l’interromps-je alors en lui coupant la parole. Sa mine s'assombrit alors, et son corps auparavant tout tendu se relâche.
"Durant cet hiver de 1623, yo..."
Dernière édition par Lloyd Barrel le Ven 25 Mar 2016 - 12:19, édité 1 fois