Ian Conway
• Pseudonyme : Votre surnom s’il y a lieu.
• Age : 40 balais
• Sexe : Homme
• Race : Homme
• Métier : Franc-tireur
• Groupe : L'Elite, la seule, la vraie.
• Age : 40 balais
• Sexe : Homme
• Race : Homme
• Métier : Franc-tireur
• Groupe : L'Elite, la seule, la vraie.
• But :
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation :
• Équipement : un wakizashi de bonne facture
• Parrain :
• Ce compte est-il un DC ? Reroll Wade
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement : (Il y en a deux, un par charte. Mettez-les entre les balises
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• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
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Description Physique
Ian est un homme de bonne et franche taille avoisinant le mètre quatre-vingt pour un poids sensiblement équivalent. Une constitution des plus communes pour un une ligne de vie tirant sur les quarante printemps bien sonnés. Le port haut, il arbore une longue veste cendré en drap de laine surmonté d'une longue sangle en cuir lui zébrant le buste de part et d'autre, un pantalon ample en laine mélangé, une chemise en flanelle sous son habit donne plus d'aisance, d'amplitude mais surtout de confort à des muscles galbés par une décennie d'expérience auprès de la vingtième d’Élite. Le faciès aux traits ancrés comme des échancrures taillées au cordeau, la moue glabre comme l'ont les bons officiers de la flotte bien qu'une balafre sordide ne lui serpente le long de la joue, les arcades saillantes surplombant deux mires de rapace aussi fines qu'acérées, la mâchoire fermée presque à l'équerre qui en dit long sur l'austérité et la morosité latente du personnage, des tifs noirs de jais attaché en catogan derrière le crâne, dressent d'emblée le portrait d'un homme probe et intègre, d'un homme exigeant et intraitable avec lui-même d'abord puis avec les autres ensuite. Les rais de l'aurore naissante qui s'engouffrent à travers les persiennes de l'antichambre nimbent les reflets sculptés de la garde de son sabre et laissent suggérer qu'il est là un épéiste accompli.
Il émane du personnage une certaine rigueur martiale, une droiture vénérable, ostensible et palpable d'une attitude rigoriste qui contribue à l'autorité et la prestance naturelle de ce personnage altier. Il semble de surcroît être idéalement rompu aux arts du combat et de la guerre, pur produit de l'Institution qu'il est et d'aucun ne pourrait se méprendre à le ranger dans la régulière tant il respire l'aplomb et l'assurance des gars de l'élite. Il est une force tranquille circonspecte qui domine son sujet et présente bien pour la gent féminine.
Description Psychologique
Ian a reçu une formation militaire et en ce sens est un homme droit et respectueux de l'étiquette, de l'establishment et de ce qu'ils revêtent. Un homme qui sait l'importance des conventions, des convenances et du protocole dans un monde rétif qui n'en accepte pas. C'est un homme de bonnes mœurs et surtout de bonne famille, assez cultivé et au discours assez éloquent lorsqu'il daigne piper mot. Une personnalité bigarrée qui peut tout autant se montrer empathique et conciliante pour parvenir à ses fins que cynique et sarcastique lorsque quelque chose le taraude. Un homme qui a beaucoup de sens commun et qui aime observer tantôt la nature humaine sous toutes ses facettes. Il n'a pas le tempérament d'un grand verbeux qui s'épand comme sait l'être une bonne portion des nombrilistes exaltés que compte l'Elite en son sein. C'est un taiseux à la verve utile, d'un naturel assez maussade, sombre parfois qui ne semble guère trouver d'autres affections dans son existence que celle de son tabac et des missions qu'il se voit confier.
C'est un homme doté d'un bon sens de l'observation lui permettant d'être perspicace et pertinent à bien des occasions voire psychologue lorsque cela s'avère nécessaire. Peu ou pas sensible aux considérations pécuniaires et orgueilleuses, c'est un type méticuleux et consciencieux qui aime aller au fond des choses et qui reste assez soupçonneux et méfiant de nature. Résolument pragmatique, c'est un homme d'action diligent qui n'hésite pas à ne pas lésiner sur les moyens et qui sait avoir la main lourde lorsque les circonstances exigent d'employer la manière forte. Il fait partie de ceux qui ne croient pas en la réhabilitation des criminels au travers du camp d'entrainement du B.A.N, de ces élites qui portent l'uniforme mais qui n'ont rien de l'esprit de corps afférant aux vrais hommes du rang, de ces petits opportunistes aux manières zélés qui n'ont cure de la hiérarchie et qui utilisent la souplesse de l'élite pour justifier quelque ego personnel ou vaine illusion qu'ils pourchassent pour ne pas scruter l'abîme. Quand bien même, ils sont adoubés par la hiérarchie, ils n'ont d'officiers que le titre qu'ils plastronnent, n'ont d'honneur que celui qu'ils quêtent en vain et le lieutenant Boréa en tête de pont est sans doute le plus illustre exemple de ces êtres qui nuisent bien plus à l'Institution qu'ils ne lui apportent en réalité.
Biographie
1615, camp de fortune de la vingtième d'élite. Gueule de Requin. Crépuscule.
Détonation sourde dans le lointain qui se rappelle subitement à nous, le son caractéristique de la pièce d'artillerie de 8 qui pilonne sans relâche d'un déluge de feu et d'acier le camp retranché ennemi depuis l'aube. Je lève les yeux et toise les mines maussades, les teints cireux sur les visages bourrus et les moues renfrognés des nôtres qui maronnent silencieusement en lorgnant leur pitance du jour et leur écuelle. Du pain dur, de l'eau claire et une soupe pâteuse mais nourricière pour les gars, le commun de la vingtième en opération. Silence martial, militaire même tandis que la maigre collation a aussitôt fait d'être gobée voire même digérée dans un concert de sonorités métalliques, méthodiques de couverts qui s'entrechoquent sous le regard inquisiteur du commandant d'élite Mercer. L'humeur des gars est épouvantable et la mienne n'est guère plus engageante, beaucoup ont d'ores et déjà fait fi de ceux tombés lors des premiers assauts infructueux mais l'on sait bien tous que si ce conflit s'enlise plus longtemps, ce bourbier deviendra un charnier sans nom, un charnier auquel vient s'adjoindre les relents planants de souffre issus des canons qui nous feraient presque larmoyer . Oui, cela va bientôt faire une bonne quinzaine que la vingtième est aux prises avec l'enclave de la Gueule, cette maudite gueule béante de squale ô combien narquoise et galvanisée par la résistance inflexible et la combativité indéfectible des révolutionnaires qui l'habitent et de leurs belligérants qui en défendent les positions bec et ongles. On la dit imprenable cette foutue forteresse et force est de constater que sa réputation n'est éhontée d'aucune sorte , vérité cruelle que les tireurs embusqués calfeutrés derrière leurs meurtrières nous martèlent comme un poinçon au coin de l'encéphale. Une quinzaine où l'on s'est entêté à se casser vainement les dents sur leurs défenses et à ne pas trouver de brèche à cette fumisterie de champ magnétique qui enveloppe toute l'enceinte de la Gueule.
Une résistance pugnace qui soulève évidemment son lot de frustrations et de crispations dans le contingent qui s'efforce de contenir cette amertume latente et cette colère froide qui leur gronde dans le for intérieur. Mon œil se perd dans les faciès fermés et hermétiques, parfois graves mais toujours mornes des hommes du rang. Quelques uns sortent du lot et se dégagent de la masse qu'est cette assemblée silencieuse, des officiers d'abord puis des sous-officiers ensuite qui ont la confiance de leurs pairs et de celles de leurs supérieurs, des hommes d'expérience qui font l'unanimité auprès des jeunes premiers mais également des vétérans aguerris de la vingtième, des éléments dont l'aura à elle seule suffit à intimer à leurs camarades de se dépasser, à se surpasser, à exceller lorsque les heures sombres menacent la vingtième d'élite. Ces hommes vers qui les œillades se tournent instinctivement et inévitablement comme pour y chercher leur approbation ou leur quiétude que eux n'ont jamais eu lorsque le temps se gâtait.
Mercer a ses têtes bien sûr, ses bras droits qui jouissent de bien des égards, des hommes qui au-delà de sa propre confiance, sont dans sa propre confidence. Des hommes qui à eux seuls constituent des modèles à suivre pour leurs camarades d'escadre, des hommes dont la témérité, l'ingéniosité, la bravoure sont reconnues par chacun, des hommes tels que Monterrey, Dassenet, Kalrand, Pinkney, Fletcher qui cumulent faits d'armes, prouesses et hauts faits dans leur sillage, et il y a ce type au tempérament bien trempé appelé Conway. Le plus discret du lot, le moins en vue également et pourtant tout aussi estimé que les cinq autres.
Un homme dont Mercer reconnaît la valeur, un sous-off dont certains hommes du rang laissent courir le bruit qu'il a refusé les promotions par pure abnégation et dévouement pour rester auprès des hommes de la vingtième sur le champ de bataille. Et le soldat d'élite Damiens, camarade de tablée d'occasion et loquace par nature, en connaît tout un rayon sur la trempe d'hommes que sont tous ces noms qui ont fait la gloire et la renommée de la vingtième d'élite. Un homme qui fut à maintes reprises placé sous le commandement de Conway, un homme qui connaît bien ses méthodes et son passif dans la marine.
Un camarade qui va étancher ma soif de curiosité du moment et qui me rejoindra ce soir pour le cinquième quart de nuit qui s'annonce.
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"Ce que j'en sais? L'élite a ses gouailleurs, ses grandes gueules qui en mènent large dés qu'elles ouvrent le coffre et elle a ses taiseux, ses gars qui font moins de vagues, qui font preuve de réserve mais qui sont plus méticuleux. Conway est de ceux-là. Un type au tempérament assez taciturne, un peu revêche parfois, de ceux qui préfèrent garder leurs états d'âme pour eux-mêmes mais qu'ont le verbe pêchu qui font mouche au moment idoine. Certains pensent qu'il a trop bourlingué et qu'il en a vu trop vu du haut de ses trois ans dans la vingtième. "
" T'as l'air d'en connaître un brin sur le personnage Damiens. Qu'est ce qu'il aurait vu qui pourrait l'expliquer ? "
"Va savoir... mais je suis d'avis que c'est des balivernes sans queue ni tête. Pour l'avoir vu à l'œuvre dans l'incident de Whiskey Peak, il y a un an de ca, il est déférent avec ses hommes. Pas comme Mercer qui nous envoie au casse-pipe en terrain bourbeux sans broncher à grand renfort de canonnades et de vies humaines pour gagner quelques arpents. Conway a suffisamment de sens commun et de tempérance pour se douter que les sacrifices vains figurent aussi au revers des tableaux de chasse des meilleurs officiers. "
Un ange passe.
" Le bruit court que l'état-major va bientôt nous remobiliser sur un nouveau front et mettre un terme à l'opération selon les échos de Pinkney et Kalrand. Le conflit s'enlise, s'embourbe à tel point que Mercer est sur la sellette et risque d'être muté à Pétaouchnock, faute de résultat probant. Certains disent même qu'il aurait perdu l'adhésion d'une partie des cadres de la vingtième et que ses méthodes expéditives n'ont pas l'approbation de tous. "
"Et Conway fait partie de ceux-ci, j'imagine? "
Un sourire narquois s'effile sur sa moue avant qu'il ne désigne d'un geste de tête approbateur une grande tante dressée et abritée sous un éperon rocheux en contrebas.
Quelques lampes tempête dessinent dans la toile cirée les contours des officiers qui s'entretiennent avec Mercer et tout porte à croire qu'une réunion de crise se tient à huis clos sous le pavillon. Les esprits sont échaudés, le discours bileux de Mercer tonne comme le marteau sur l'enclume, la diatribe gronde, il déverse comme un torrent tempétueux son aigreur. Lui, responsable? Vous pensiez même coupable, avouez-le et pourtant Mercer, lui, s'efforce de se dédouaner du calvaire mortifère de la vingtième d'élite et se garde bien des visages efflanqués des officiers convoqués qui bravent stoïquement son courroux. Le ton monte, il sait que l'état-major va bientôt le dessaisir du commandement, sa lucidité semble s'étioler au fur et à mesure que son discours se renchérit de mots acerbes envers ses officiers. Ce sont tous des incapables, tous des rétifs qu'il subodorerait presque être des partisans acquis à la révolution, ici, au sein même de ses propres rangs à pactiser avec Maurice pour torpiller toutes les actions qu'il met sur pied. Cruelle désillusion d'un homme qui prend subitement conscience que son monde se morcelle et s'écroule, d'un homme qui fut jadis le visage de la vingtième, d'un homme qui a perdu la présence d'esprit de l'officier qu'il fut pour ne devenir plus qu'un nom et une réputation désormais écornée de celui dont les livres d'histoire retiendront qu'il chuta dans la fange de la Gueule.
"Bougre de dieu Kalrand ! Pouvez-vous m'expliquer les raisons de votre incapacité chronique, vous et vos éclaireurs, à ne pas avoir sécurisé le versant est de la Gueule depuis une semaine durant?! Dites-le moi pour voir ?! Et je vous serai gré de ne pas tenter de me faire avaler des couleuvres ou d'autres sornettes dont vous avez le secret ! "
" La position est protégée par des batteries d'artilleries et des bunkers encastrés à même la structure. Nous sommes bien trop exposés et ne bénéficions d'aucune couverture pour progresser en terrain ennemi et gagner quelques lopins de terre. Évidemment, ils ont toute la latitude nécessaire pour nous déloger des"
"Évidemment ?! Ne prenez pas ce ton condescendant avec moi Kalrand et observez plus d'humilité envers votre supérieur voulez-vous ! Votre mission n'était t'elle pas de coordonner votre action avec les tireurs d'élite emmenés par Fletcher ? "
" Ce champ de force enveloppe toute l'enceinte de la base fortifiée que Maurice et les siens ont érigé, c'est presque totalement imperméable. Nos tirs ne peuvent suffire à créer une brèche suffisante pour que Kalrand puisse s'y s'engouffrer avec ses hommes et "
"Et quand bien même, vous n'avez évidemment pas de solution ?! Ce champ de force est une plaie, c'est un fait, soit. J'ai perdu une douzaine d'hommes la semaine écoulée, une douzaine d'hommes qui attendaient que vous chacun d'entre vous fasse son devoir. Et pourtant ..."
Silence de plomb qui s'égraine brisé par son poing se fracassant sur la planche d'hêtre massif qui leur sert de table de réunion. Rare accès de violence hélas devenu fait banal où il sort de sa contenance, où il sort de cette réserve martiale qui sied aux officiers de sa carrure, où il exulte et donne libre cours à ses penchants. Et bien sûr...il dérape, fatalement.
"Et pourtant, je suis certain, Messieurs, que des éléments à la solde de Freeman transmettent chaque trait de notre plan d'action à l'ennemi. IL NE PEUT EN ÊTRE AUTREMENT ! IL NE PEUT, APRÈS LES MOYENS MATÉRIELS ET HUMAINS INVESTIS SUR CE FRONT, N AVOIR D AUTRE EXPLICATION ! OUI J ACCUSE DES CONSPIRATEURS D ŒUVRER A NOTRE PERTE AU SEIN MÊME DE NOS RANGS ! J ACCUSE ET JE VAIS TOUT DE SUITE EN RÉFÉRER A L ÉTAT MAJOR MESSIEURS SACHEZ-LE BIEN !"
"Vous n'êtes pas sérieux? Sur quel base si ce n'est votre conviction personnelle? " ajouta Fletcher
"Ce ne sont que pures affabulations et conjectures de votre part Commandant " renchéra le sergent d'élite Pinkney
"Vous n'avez aucun faisceau de preuve attestant quelque connivence avec l'ennemi. Vous n'avez rien pour corroborer vos accusations Commandant" ajouta à son tour, Conway, un brin sarcastique.
" Epargnez-moi vos litanies Conway, vous n'êtes qu'un subalterne ici-bas, je vous prierais de bien vouloir rester à la place qui est la vôtre ! N'importe qui ici peut se douter que Maurice et les siens bénéficient d'un appui extérieur ! "
" Il est vrai que nous avons découvert tout une batterie de tunnels à la faveur des tirs d'artillerie. Pourtant, la plupart d'entre eux restent condamnés et inexploitables. Ces filons s'il en existe vraiment, ne sont que des tunnels isolés bardés de décombres et difficiles d'accès. Il me semble donc "
"Allez vous longtemps discuter mes directives? "Ne suis-je pas ici le seul maître à bord ?"
" Vous, vous ne l'êtes plus en tout cas. "
" Et c'est là une chose avérée "
"LEWIS ?! Qu'est ce que cela signifie ? "
Une enveloppe cacheté du sceau des armoiries des hautes instances du gouvernement mondial glissa le long de la table. Un sceau qui, a lui seul, suffit à faire poindre des sueurs froides le long des tempes de l'officier en chef au statut révolu. Il ouvra fébrilement l'enveloppe et prit connaissance de son contenu avant de se décomposer et de se liquéfier sur place.
Un contenu, loin d'être anodin, un contenu qu'il redoutait de se voir adresser et qui lui fait entrevoir ce qu'il craignait le plus.
"Veuillez-lire la teneur de cette missive commandant. "
"Je...je ne le peux pas. Je "
"Oui, c'est bel et bien ça le problème, vous ne pouvez pas, vous ne pouvez que très peu en réalité et vous n'avez pas les compétences de gestionnaire nécessaire et l'autorité naturelle pour gérer une telle division honorable que celle de la vingtième d'élite." renchérit consécutivement Lewis avant de lui arracher la lettre des mains et d'en débuter la lecture.
"Par la présente, l'Etat-major des armées du gouvernement mondial vous adresse, Harold Mercer, votre destitution et la révocation de votre droit le plus légitime au commandement de la division d'élite, vingtième du nom. Le commandement de cette dernière est ainsi confié par intérim au lieutenant d'élite Théodore Lewis qui exercera ses nouvelles fonctions dés la réception de cette présente missive jusqu'à ce qu'un successeur légitime soit désigné par les organes compétents de la marine d'élite.
L'Etat-major des armées du gouvernement mondial "
" Un Putsch ?! "
" J'ai pris sur moi de référer avant vous vos déboires à notre hiérarchie commune. Non seulement vous ternissez l'Institution mais mettez en danger vos hommes pour des motifs illégitimes et triviaux. Vous êtes un danger pour les autres Mercer mais d'abord et avant tout un danger pour vous-même. Prenez cette convocation et débarrassez-moi le plancher, vous prendrez demain une navette affrété au port qui vous emmènera directement à Mariejoie où vous rendrez compte à l'Etat-major de votre situation. "
"Me jeter ainsi ? Lewis ... depuis quand? Depuis quand avez vous organisé cette sédition, ma parole ?! " déclama Mercer, désabusé.
" Je ne l'ai pas fomenté depuis le début si c'est ce que vous insinuez. J'ai dû me résigner à de telles proportions car vous nous y avez contraint, Mercer, et c'est en toute unanimité que nous pris cette initiative. Vous n'êtes plus que l'ombre de celui que vous avez été, un substrat de cette époque glorieuse où vous vous étiez entiché de la confiance des vôtres par votre témérité et votre bravoure. Sachez bien que cela me peine énormément d'un point de vue purement personnel mais pour le bien commun, cette destitution arrive à point nommé."
"Pour la vingtième ! "
"Pour la vingtième ! " entonnèrent en cœur les officiers légèrement abasourdis par la tournure récente de la situation. Lewis était un homme bon et admiré par bon nombre et il avait gagné ses lettres de noblesse à commander la prestigieuse division. Pourtant les circonstances de sa nomination, un peu abruptes non loin s'en faut, restaient difficiles à digérer pour les fidèles de Mercer encore en poste.
Mercer fut aussitôt pris à partie et emmené dans ses quartiers où des hommes furent chargés de le surveiller jusqu'à son exfiltration du champ de bataille le lendemain matin. Lewis réunit aussitôt les hommes et leur fit part à leur tour de la teneur de cette missive qui fut pour une grande majorité accueillie par un soulagement intérieure même si certains irréductibles avaient un pincement au cœur pour Mercer. Rigueur martiale et autorité s'ensuivit pour que tous se fondèrent dans le même creuset et appliquèrent les directives du nouveau commandant en intérim fraichement nommé.
Et l'histoire comme de juste donna raison aux suppositions de Damiens. La vingtième d'élite se chargea avec brio de la retraite des troupes et ne souffrit désormais que de pertes très superficielles inhérentes à l'opération d'exfiltration. "Premiers arrivés, derniers sortis ", la fameuse et emblématique maxime de la garnison fut aussi gagnée à cette occasion où la vingtième s'illustra avec audace et héroïsme à la bonne marche des opérations.
Une dizaine de jours plus tard, la vingtième fut envoyé sur un nouveau point chaud où son expertise et sa compétence étaient sollicités par le gouvernement. Mercer, de son côté, fut discrètement muté dans un coin calme et paumé où il fut relégué à un poste de seconde zone et où ses déboires ne mettraient plus en péril les sacro-saints intérêts de la marine. Certains parlèrent du royaume de la veine de South Blue, d'autres de Kage Berg ou encore de l'archipel vert mais toujours est t'il que Mercer a été mis sur le carreau et nul ne savait ce qu'il est advenu de son cas.
Conway, lui, poursuivit son service au sein de l'Institution 5 années durant avant que la débâcle d'Alvel survienne et que le trépas tragique de l'emblématique commandant Théodore Lewis ne mette à mal l'unité et que les revers successifs rencontrés par la vingtième ne conduisent à des mutations en pagaille en dehors ou vers celle-ci. Le soldat d'élite Conway fut de celles-ci, il fut rapidement réaffecté dans la 19ième division du royaume de Bliss d'où il était originaire, d'où sa carrière avait débuté sous les auspices du lieutenant-colonel Arsène Dickson. Il servit la 19ième division de Bliss pendant cinq années durant avant de demander démobilisation partielle au cours de l'an 1625 pour devenir réserviste et renouer avec la vie civile.
Test RP
Journée noire sur les tabloïds Blissois, le royaume venait de perdre son plus fin limier et l'un des plus grand officier émérite ayant foulé son sol, le colonel de sa dix-neuvième division de marine, Arsène Dickson "La truffe " avait renoncé à l'exercice de ses fonctions avant de disparaître tout bonnement dans la nature. Le Bliss Herald, le Hussard Blissois et tout un parterre d'autres canards avaient ainsi rendu un hommage unanime à l'un des héros du royaume, à l'un de ceux qui avait le plus contribué à démanteler le réseau Ashura sur la fange Blissoise dans un article fleuve et extrêmement documenté. Ses faits d'armes, ses tours de force, ses coups de poker dont lui seul avait le secret étaient retracés et détaillés scrupuleusement avec une minutie qui aurait fait pâlir l'inspecteur général des finances qu'il était. Il était également fait mention de témoignages d'officiers ayant servi sous son égide et voulant délivrer un message poignant pour un homme qui au-delà de ses fonctions militaire, était également un homme de valeurs et un ami pour bon nombres de ceux-ci. La 19ième division était orphelin de son colonel et pansait ses plaies bien qu'elle nourrissait le maigre espoir d'apercevoir à nouveau sa silhouette se profiler dans les couloirs de son quartier général, d'entrevoir l'ombre bienveillante de son bicorne planer sur l'enchevêtrement de toits et de rues qu'offre le faîte de l'enceinte de la division.
Certains magazines à la déontologie journalistique douteuse, tels le Bliss Bang, s'étaient d'ores et déjà empressés de récupérer l'affaire à leur compte et à évoquer les raisons et autres motifs sous-tendant le départ et la disparition de l'homme fort de Bliss.
L'affaire d'Ashura avait secoué le peuple entier et conduit à la faillite de la Goliath jusqu'à son rachat par ordonnance royale par la famille régente, Ashura avait tenté de saigner ce pays mais avait échoué dans son dessein par l'action cumulée de Grantz II et d'Arsène Dickson. La feuille de journal se plisse sous ses doigts, l'encre se déposant sous ses longues serres effilés avant qu'il ne laisse échapper consécutivement un soupir de contrariété à la lecture de la nouvelle.
"Tssss"
Le bar du vieux Mitch de la 54ième est le meilleur coin pour se tenir au courant des nouvelles fraîches de du lot de rumeurs et autres ragots qu'ils soulèvent. C'est un bar de marines avant tout et le vieux Mitch, seul capitaine et proprio à bord, y veille au grain tout comme le fait la chevrotine de la winchester sous son comptoir d'ailleurs. Conway est un habitué, un de ces types que le patron rince et qu'a une ardoise longue comme le bras chez Mitch, Conway aime y trouver cette tranquillité faite de feutrage, de lumières tamisées qui nappent l'atmosphère du lieu et des conventions tacites qui s'y tiennent ici bas. L'emplacement est suffisamment excentré du centre-ville pour ne pas voir rappliquer les soiffards inconditionnels et autres joyeusetés que draine un débit de boisson vénérable comme l'affaire de Mitch. Bientôt 11 mois déjà que Conway a renoué avec la vie civile, qu'il a raccroché ses crampons et qu'il ressasse depuis lors ses années de service, sa carrière au sein de la vingtième d'élite et ses premières classes ici passées à la 19ième sous la férule de Dickson. Conway, il est taiseux, il ne pipe guère de mot, le teint délavé par les saisons et les jours, il se mure dans un silence abscons et fait mine de demeurer impassible. Pourtant le vieux Mitch, dans le brouhaha constant de son endroit, le connaît bien et se doute pertinemment que Conway, sèche au bec, rumine silencieusement, sans desserrer les chicots, le naufrage de la vingtième d'Elite à Alvel et le trépas de Théodore Lewis depuis sa démobilisation.
Il est de connaissance des habitués de l'établissement qu'il suit, depuis, les déboires hélas trop nombreuses de la division. Onze longs mois qu'il assiste à la lente descente aux enfers et aux mutations qui s'y poursuivent encore cinq années après la sienne, qu'il est témoin de cette succession de fils à papa qui comme Mercer se succèdent à sa tête et se plantent lamentablement jusqu'à ce qu'un nouveau supplante le précédent. La grand désillusion titrait le Hussard Blissois qui livrait un article imbuvable sur les dessous de la division et les mutations qui s'y opéraient. C'est une colère froide qui lui scie les tripes chaque fois qu'il observe, impuissant, le marasme de la vingtième, que l'évocation de cette unité toujours prestigieuse fait poindre quelque rires gras à l'encontre de son action et de sa mission honorable. Son regard se voile de haine chaque fois qu'il repense à ses frères d'armes tombés là-bas sur le front d'Alvel et dont la mémoire est bafouée par une cohorte de pions profanes et inaptes par dessus le marché.
Et bien qu'il écume de cette rage sourde et silencieuse, il sait pertinemment qu'elle aura sa peau, qu'elle aura raison de lui s'il ne fait rien pour redorer le blason des siens. Quelques mois que ce constat le ronge petit à petit et qu'il gamberge intérieurement, absorbé entre l'indécision et le devoir de mémoire, que ses cauchemars récurrents se font plus oppressants qu'ils ne l'étaient et que ce fardeau devient plus pesant chaque jour que Dieu fait. Il se sait devenir Mercer, s'est d'ores et déjà vu devenir plus cynique et plus calculateur qu'il ne l'était jadis, mais sa lucidité a contrario de Mercer, a encore le mérite d'être restée intacte.
Il tire une longue taffe avant de détailler la clientèle et de livrer une œillade à Mitch qui lui rend un sourire de façade qui ne trompe personne. Il parcourt la rangée de visages esquintés, de gueules cabossées qui le zieute en biais par dessus l'épaule, il lorgne le reliquat d'ego des éternels éclopés qui s'affairent à refaire le monde du fond de leur verre et de leur copieuses soldes. Ils se gargarisent d'être des vétérans parce qu'ils ont frôlé la mort, s'arrogent le droit de railler la hiérarchie et l'Institution qui les a forgé, tous ces empâtés de la régulière qui ne savent que se pavaner fleur au canon et faire leurs petites rondes pendant toute une carrière à bailler aux corneilles ou à prendre part à des missions de pieds nickelés. Conway, il maugrée silencieusement avant d'écraser son mégot dans la faïence du cendrier attenant.
Et aujourd'hui, c'est l'écho de la vie d'Arsène Dickson qui tinte en son for intérieur, de l'homme de loi vénérable qu'il était qui vient se confronter à son histoire personnelle, de cet ancien mentor, l'un des seuls de la régulière qui trouve grâce à ses yeux, un homme qui l'a formé et qui lui a inculqué les bases de sa formation martiale et qui se rappelle à lui tout comme leur collaboration passée sur les cellules de la trinité du réseau Ashura.
Ce sont les choix du feu colonel Dickson qui résonnent en lui, ce sont ses paroles et sa témérité sans faille qui se martèlent en son âme et conscience, c'est précisément tout ce dont il a l'impression d'avoir enfoui sous une chape de plomb et d'avoir tourné le dos qui rejaillit comme une lame de fond en surface. Amère et cuisante vérité qui l'amena ce jour-là à sortir de sa réserve, à se faire violence, à agir sous l'impulsivité et à prendre la route de l'enceinte de la cinquante quatrième division de marine du royaume et de demander sa réaffectation auprès des effectifs de la vingtième d'Elite pour en finir avec un malaise trop longtemps réprimé. Le dossier de Conway n'était pas des plus élogieux mais son passif au sein de la vingtième et ses états de service auprès de la division de Dickson suffirent à ce que Godric Orbea n'appuie sa candidature et que Conway obtienne son ordre de réaffectation un mois plus tard avant de s'empresser transocéanien un mois plus tard pour Mégavéga où la division d'élite était attendue.
ONE PIECE REQUIEM ©
Dernière édition par Ian Conway le Mer 9 Mar 2016 - 19:08, édité 14 fois